petit malentendu / toby.

@toby fleming
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Sac sur le dos, la route tracée. Pas de tracas à se faire, pas à ce temps-ci de la journée, pas avec le soleil qui rayonne et l’envie de conquérir le monde. Elle avance Zekia, à fouler les trottoirs new-yorkais comme elle le fait si souvent. La gamine incapable de rester en place, à squatter au même endroit, toujours l’envie de se promener, d’aller ailleurs, au-delà, n’importe où, tant que ses pieds peuvent fouler le sol. Le coeur bien placé dans sa poitrine, elle avance Zekia, parce qu’elle n’a pas trop le choix, parce que sinon elle ne saura pas trop ce qu’elle deviendrait. S’arrêter, c’est pas pour elle, sinon elle s’emmêle dans ses pieds et y’a que la chute qui est possible. Sans doute que c’est pas mieux, qu’un peu d’introspection ne pourrait pas lui faire de mal, mais elle n’a pas envie. Le désir de garder son esprit libre, ne pas l’oppresser, ne pas l’assombrir. Pourtant y’a des nuages de mots dans sa tête, et ça se sent dans le fond de son regard, elle est chouette mais elle est pas bête, Zekia. Son sac sur l’épaule, elle rentre de l’université, elle est de bonne humeur elle doit le dire, après tout elle a passé une bonne journée, l’examen bien réussi. On lui prévoit un bel avenir, elle sait pas ce qu’elle en fera, après tout sa vie ce n’est que le gang, l’université c’était juste pour grandir un peu plus. Mais peut-être que y’a vraiment la possibilité de se rendre ailleurs. Pourtant jamais elle ne pourrait les quitter. Jamais elle ne -

Elle sent quelque chose tirer sur son sac. Instantanément, elle réagit. Le déclic qui se fait dans ses muscles avant de se faire dans sa tête. Tout ce qu’elle croit, c’est qu’on essaie de la voler, ou alors c’est ce type qui la suit depuis quelques temps, pourtant on est en plein jour, faudrait être cinglé pour s’en prendre à elle comme ça, mais y’a bien une main qui s’accroche à son sac et Zekia ne peut que tourner sur ses talons. Les cours d’auto-défense bien ancrés dans sa tête, le bras qui fuse et la main qui claque. Le coup s’abat sur de la peau, une joue peut-être, elle ne sait pas, et le reste de la séquence suit instinctivement, le genou qui se soulève pour percuter l’entre-jambes, et les poings qui se serrent pour être prête à frapper s’il doit y avoir une riposte. La panique dans le regard, et la peur dans le corps, Zekia fixe le type qu’elle vient de mettre au sol en quelques coups. « Me touchez pas ! » Qu’elle lance, d’une voix un peu trop tremblante pour être totalement assumée. En position de défense, prête à riposter s’il le doit. « Vous êtes cinglés, ou quoi ? Essayer d’me voler en plein jour comme ça, vous êtes le pire voleur que j’ai jamais vu ! » Elle devrait sans doute arrêter de parler, appeler la police, n’importe quoi, mais elle est frappée de surprise, elle doit bien l’avouer.

Cela avait été étrange, de remettre ce col romain. C'était comme un symbole de délivrance. Cependant, ce n'était pour le moment que pour aller rencontrer l'évêque. Les discussions s'était bien passé et Toby s'état vu attribuer le rôle de curé, dans une paroisse sur le point de subir le dernier abandon. Il savait que c'était une épreuve, peut-être même une punition, il n'était pas dupe. Et Toby ne se sentait pas les épaules d'assumer cette responsabilité. Mais puisqu'on la lui avait cédé, il n'avait plus qu'à l'accepter et faire de son mieux, afin de sauver ce qui pouvait encore l'être. Ses rollers aux pieds, il prenait la direction du retour, roulant à vive allure. Il avait trouvé une place dans un foyer qu'il connaissait bien, pour y avoir fait loger certaines personnes, n'étant pas retourné chez Isabella après sa sortie de prison. Il n'allait pas l'accabler davantage de sa présence. De toute façon, il avait cru comprendre qu'elle avait d'autres invités. Il n'avait pas pu non plus se rendre chez son frère. Il se l'était refusé. Et dans ce foyer, on l'avait aussi accepté, puisqu'il y était connu comme le loup blanc. De toute façon, ce n'était une affaire que de quelques jours, à présent.

Mais alors qu'il était dans son élan, il perdit l'équilibre, heurtant ce qui semblait être une capsule de bière, négligemment laissée à l'abandon sur le trottoir bien loin d'être impeccable. Dans sa chute, pour ne pas se retrouver le nez fracassé contre le bitume, notre abbé attrapa, sans aucune réflexion préalable, le sac de la demoiselle la plus proche de lui. Il ne s'attendait nullement, dans la précipitation, à ce que son geste soit pris pour une agression. Il regretta bien rapidement, en sentant d'abord une main claquer violemment sa joue, puis un coup de genou porté au niveau de l'entrejambe. Il s’effondra alors dans la douleur, laissant échapper un cri. Bon sang, ce que ça pouvait faire mal. Il dut reprendre son souffle avant de pouvoir articuler quelque mot que ce fut. "Mais je ne voulais pas vous voler!" s'exclama-t-il, plissant les yeux, encore sous le joug de la souffrance. "Je suis désolé si je vous ai fait peur, mais... J'ai juste essayé de me rattraper par réflexe... Vous êtes d'une violence!" expliqua-t-il ensuite, ne sachant pas s'il devait pleurer, rire, ou se mettre en colère.

@toby fleming
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Elle réagit sans réfléchir. C’est ce qu’on lui a appris, à Zekia. À ne pas hésiter, à juste frapper. C’est comme ça que tu vas survivre, ma princesse. La voix de son père jamais bien loin dans son esprit, même dans les moments où sa survie dépend de son adrénaline. Elle sent juste quelque chose tirer sur son sac et elle attaque, Zekia - au pire, ça sera juste un malentendu. Mais elle ne peut pas s’imaginer que ça serait ça, elle ne peut pas prendre le risque non plus. Savoir réagir c’est savoir vivre, tout simplement, surtout dans les rues de New York où elle n’était jamais à l’abri d’un voleur qui se croyait plus malin qu’elle. Sauf que cette fois, elle réussit à le frapper pile où il faut, avant de se retourner, poings brandis, prêt à se défendre à nouveau. Le soleil qui l’aveugle, en regardant l’homme se tordre de douleur par terre. Elle hésite à juste prendre ses jambes à son cou et s’enfuir, mais quelque chose lui dit que ce n’est pas nécessaire - que tout ça n’est qu’un horrible malentendu. Oups. « Mais je ne voulais pas vous voler ! » Il avait vraiment l’air d’avoir mal - et Zekia garde les yeux rivés sur lui. Peut-être que c’était juste une tactique - mais les informations s’additionnent et réalise bien vite son erreur. « Je suis désolé si je vous ai fait peur, mais… J’ai juste essayé de me rattraper par réflexe… » Elle voit alors les rollers à ses pieds, et surtout, le col autour de son cou. Sa bouche s’assèche d’un coup sec, à Zekia, alors qu’elle réalise qu’elle a non seulement attaqué un homme innocent, mais aussi un homme de foi. Oups, en effet.

« Vous êtes d’une violence ! » Un rire nerveux s’échappe des lèvres de la jeune femme, alors qu’elle baisse les poings et s’approche pour l’aider à se relever. « Je suis horriblement désolée… C’est les réflexes, vous voyez ! » Elle lui sourit, une part d’elle un peu amusée par la situation malgré la douleur de l’homme. « On peut jamais être trop prudente dans cette ville… Attendez, je vais vous aider. » Et elle attrape son bras pour l’aider à se hisser à nouveau sur ses pieds - ou plutôt, sur ses roues. Elle déglutit, Zekia, fortement embarrassée par ce qui venait de se passer. « Faut croire que j’ai bien appris en auto-défense. » Qu’elle tente de dire avec un petit rire, en se grattant l’arrière de la tête avec un sourire gêné. « Je vous ai pas fait trop mal, heu… mon père ? » Qu’elle dit avec une voix hésitante - pas certaine du titre à employer avec lui. C’était bien la première fois qu’elle voyait un prêtre avec des rollers, après tout.

Toby était étonné de la violence de la jeune femme, mais il pouvait facilement concevoir qu'elle ait eu peur. En effet, n'importe qui se serait senti en danger s'il avait senti une main s'agripper fortement à lui, à son sac qui plus est. Malheureusement, la brune devait être une partisane du proverbe qui affirmait que l'attaque était la meilleure des défenses. Et quelle attaque! Au sol, Toby était plié en deux quelques instants, avant que la douleur ne passe. Heureusement, elle se dissipa assez rapidement... Cela aurait été idiot de devoir se rendre chez le médecin à cause d'un coup inopiné dans les parties... Sans compter celui au visage. Il poussa un large soupire.
"Ah bah, ça oui, on peut dire que vous avez bien appris l'auto-défense. Vous savez très bien quelle est l'anatomie d'un homme et ce qu'il faut viser pour le faire souffrir... N'en doutez pas!" s'exclama-t-il, prenant la main qu'elle lui tendait pour se relever. Elle avait l'air extrêmement gênée par la situation, et Toby n'était pas homme à s'en amuser. Il n'était pas non plus homme à vouloir entrer dans le conflit pour un quiproquo, certes douloureux, mais ce n'était qu'un malentendu. Un sourire finit par apparaître sur les traits de son visage pâle.
"Bon, ce n'est pas grave, je survivrai." indiqua-t-il finalement. Puis, il plissa le front. Cette fille avait l'air d'avoir peur. Peur au point de prendre des cours d'auto-défense, peur au point d'attaquer avant de comprendre et jauger une situation. Alors, ce fut naturellement que la question suivante sortit de ses lèvres. "Pourquoi avez-vous si peur?" Il savait que New-York était une ville dangereuse, Toby était même très bien placé pour le réaliser, lui qui avait eu à faire tous les jours à la misère humaine, et au danger des gangs et des trafics.

@toby fleming
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« Ah bah, ça oui, on peut dire que vous avez bien appris l’auto-défense. » Un petit rire traverse ses lèvres, alors qu’elle aide l’inconnu à se redresser. C’est vrai qu’elle avait été une élève plutôt redoutable, dans les cours que son père lui avait fait prendre - elle n’avait pas peur de cogner, Zekia. C’était une qualité qu’elle avait hérité de D’Shaun, selon plusieurs. Quelque chose dans le sang qui la poussait à agir au bon moment - mais cette fois, elle s’était trompée. À quelque part, ça la rassurait de savoir qu’elle était capable d’agir au moment fatidique, au lieu de juste figer et se laisser avoir - mais en même temps, elle se sentait terriblement mal pour ce pauvre type qu’elle venait de frapper en plein dans les parties. « Vous savez très bien quelle est l’anatomie d’un homme et ce qu’il faut viser pour le faire souffrir… N’en doutez pas ! » Il n’avait pas l’air particulièrement amusé, mais n’était pas non plus agressif envers elle - après tout, il avait pris sa main pour qu’elle puisse l’aider. Zekia se mordille la lèvre, nerveuse, un peu honteuse. Mais finalement, l’inconnu lui tire un sourire, ce qui la rassure. « Bon, ce n’est pas grave, je survivrai. » Elle a un nouveau petit sourire gêné en sa direction, ce n’était pas tout à fait la rencontre idéale qu’elle aurait imaginé pour apprendre à connaître quelqu’un. Mais ça ferait une histoire à raconter, tout comme elle que pour lui. « Tant que je ne vous ai pas trop fait mal. » Qu’elle lui dit avec un petit sourire, un peu hésitant. Elle savait bien que c’était sensible, comme zone - mais elle avait juste voulu se défendre.

L’homme semblait cependant bien intrigué par ses propos, alors qu’il lui jette un regard curieux. « Pourquoi avez-vous si peur ? » Zekia l’observe, surprise par sa question. C’était après tout, une drôle de question à poser à quelqu’un qu’il ne connaissait pas, mais c’était en même temps tout à fait approprié. « Oh, je… Je ne pense pas avoir peur, j’ai juste… réagi ? » Elle hausse les épaules, en replaçant son sac par la même occasion. Le regard qui se pose à nouveau sur l’homme, sur ses traits bienveillants, sur son regard qui ne semblait rien manquer. « J’ai grandi dans un quartier un peu difficile - je continue d’y habiter, même, et… J’ai appris à faire attention. On ne sait jamais, et vaut mieux ne pas prendre de risque, hein ? » Petit sourire timide sur ses lèvres, alors qu’elle n’est pas trop certaine de ses propres mots. « Et mon père m’a toujours dit de ne faire confiance à personne. » Un petit rire, qui ponctue ses mots. « Ce qui est certainement une bonne chose, la plupart du temps, mais… Voilà, ça peut donner des malentendus du genre. Je suis vraiment, vraiment désolée. Vous allez pouvoir marcher, ou… ? » Inquiète, après tout, de savoir si elle avait vraiment ruiné la journée de ce pauvre homme qui n’avait rien demandé.

Non, elle ne lui avait pas fait trop mal. Du moins, il allait survivre à ce coup bien placé. La douleur était d'ailleurs amoindrie, et finit par disparaître totalement. Heureusement, d'ailleurs, car elle était véritablement insupportable. Il finit même par sourire, pour rassurer son interlocutrice à propos de la sincérité de ses paroles. Puis, après un petit moment d'hésitation, il se décida à poser une question, assez intime, mais légitime vue la situation. Peut-être cette demoiselle avait-elle un problème? Un problème dont elle n'osait pas parler, un problème qui provoquait en elle une crainte de tout ce qui pourrait l'approcher, la toucher, la surprendre. Ou peut-être que ce n'était qu'un geste défensif de réflexe. Mais notre abbé s'en voudrait s'il ne posait pas la question.
"Oh je comprends. Oui, c'est vrai qu'il vaut mieux être prudent. En tous cas, je répète, bonne technique." indiqua-t-il en riant. Ce n'était pas pour supporter la violence, oh non, dans son col romain, il ne se permettrait pas d'émettre un tel avis, mais se défendre, ce n'était pas la même chose. "Après tout, j'aurais bien pu être un agresseur, désolé de m'être agrippé à votre sac comme ça." indiqua-t-il, avant de se lever, de complètement, se redressant de tout son long, debout sur ses rollers. Dans sa maladresse, il faillit tomber, les roues partant en avant, mais se rattrapa. Cela faisait des années qu'il manait avec classe la glisse urbaine, il ne pouvait tout de même pas perdre l'équilibre à l'arrêt!
Il sourit de plus bel. "Oui, ça ira.." indiqua-t-il chaleureusement, face à son inquiétude touchante. "Alors, vous êtes du quartier? Etudiante?" demanda-t-il ensuite, simplement, pour enclancher la conversation et balayer le malaise qui pouvait encore exister entre eux. A espérer qu'elle ne le prendrait pas mal...

Spoiler:

@toby fleming
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Au moins, il n’a pas l’air trop fâché. Pas blessé, non plus. Mais Zekia se sent bien coupable de la tournure qu’a pris les choses - un simple malentendu qui aurait pu se terminer de manière bien plus horrible. Mais elle avait répondu sincèrement à sa question, après tout. On lui avait appris à être prudente, Zekia, bien plus que la plupart des gens - que son patronyme pourrait la mettre en danger, et que savoir se défendre et bien réagir pourrait un jour lui sauver la vie. Bon, cette fois, ça n’avait pas vraiment eu le résultat escompté - mais dans son quartier, c’est vrai que ça aurait pu être bien autre chose que ce qui se déroulait à présent. « Oh je comprends. Oui, c’est vrai qu’il vaut mieux être prudent. En tout cas, je répète, bonne technique. » Il rigole un peu, et Zekia ne tarde pas trop à le rejoindre. Après tout, c’était un peu improbable comme situation - le genre qui n’arrivait que dans les films. Mais on ne pourrait pas lui dire de ne pas avoir réagi - si ça avait vraiment été un voleur, les choses se seraient passées bien différemment. Et l’homme semble bien lire dans ses pensées, alors qu’il se redresse. « Après tout, j’aurais bien pu être un agresseur, désolé de m’être agrippé à votre sac comme ça. » Zekia balaye l’air d’un geste, avec un sourire sur les lèvres. « Oh, ne vous excusez pas. C’était un malentendu, tout simplement. » Le rire qui s’étrangle quand il semble vouloir chuter à nouveau - elle tend les mains pour l’attraper, mais il s’était déjà remis droit. « Bons réflexes. » Qu’elle lui dit avec un sourire.

« Oui, ça ira… Alors vous êtes du quartier ? Étudiante ? » Elle est un peu surprise de sa question, mais ça ne la dérange pas vraiment, Zekia. Toujours heureuse d’apprendre à connaître de nouvelles personnes. « Ouais, j’ai grandi dans le Queens. Dans le Nord. » Quelques poignées de rues qui avaient toujours été son chez soi, que ce soit chez son père, à l’épicerie du coin ou chez le coiffeur où elle travaillait à présent quelques jours par semaine. « Et étudiante, en effet. Sociologie, principalement, mais je suis intéressée par mal de trucs. » Le sourire doux sur les lèvres, les yeux un peu rêveurs. Pas la meilleure élève, Zekia, mais son intérêt est sincère. « Et vous, alors ? Vous êtes d’ici ? » Et elle ne peut pas s’empêcher de rire doucement, Zekia. Pas du tout moqueuse - juste de la douceur, dans sa voix. « Je dois le dire, c’est la première fois que je vois un prêtre avec des rollers… Vous devez avoir le commentaire souvent, mais j’ai pas pu me retenir de le dire. » Le rire sincère, qui passe ses lèvres, en espérant ne pas le vexer non plus.

Ce malentendu prêtait à rire, en réalité, même si les coups portés étaient encore un peu douloureux. Il poussa un large soupire, avant d'afficher un sourire serein et chaleureux. Il laissa échapper un rire lorsque la demoiselle lui affirma qu'il avait de bons réflexes, tandis qu'il se remettait sur ses jambes. Puis, notre trentenaire décida de poser quelques questions, pour faire connaissance. Il n'y avait rien de mieux que de rencontrer du monde.
"Oh, c'est chouette. Et vous savez déjà ce que vous allez faire, une fois votre diplôme en poche? Il vous reste combien d'années d'études?" Toby savait que le sujet était intéressant, car, en grand lecteur, il lisait aussi beaucoup d'ouvrages de sociologie. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il ne s'arrêtait pas sur les Ecritures Saintes et sur les livres de philosophie ou de théologie.
La demoiselle lui retourna la question.
"Ah, non. Enfin, si, maintenant, on peut dire que je fais partie du paysage. Mais je suis né en Angleterre, j'ai été ordonné en Italie et je suis à New york depuis quatre ans maintenant. J'officiais dans une paroisse dans le Queens. A présent, je suis à Bed-Stuy." déclara-t-il simplement. Les paroles suivantes de la demoiselle lui arrachèrent un petit rire.
"C'est vrai que c'est peu commun. On est pas sensés se donner en spectacle... Et moi, avec ma maladresse, je suis le roi..." répondit-il finalement, bien loin d'être vexé par la remarque de son interlocutrice. Dans l'imaginaire commun, le prêtre avait beaucoup de clichés qui le poursuivaient. "D'ailleurs." Il tendit une main, pour se présenter plus officiellement, le principe de la politesse. "Père Toby Fleming."