Le monde est petit | Shellie

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W a y a t t e

Cadeau de cette planète, la nature a été prise pour acquise par l'humanité, c'est d'une tristesse de voir la verdure détruite par l'être humain, elle déteste ça, la blonde et pourtant elle y est en pleins dedans, même avec une conscience écologique elle est la première à consommer et à abîmer la biodiversité, de toute manière de nos jour, c'est compliqué de ne pas l'abîmer, notre planète. Pourtant, elle prend un grand plaisir à marcher entre les arbres, les bruits des feuilles qui s'entrechoquent sous l'influence du vent et le soleil d'une douceur particulière qui réchauffe son épiderme, une pause dans ce quotidien agité. Et, au bout de la corde qu'elle tient précieusement, une petite boule de poils, de quelques mois seulement qui s'extasie devant chaque fleur qu'elle encontre. Jamais Shellie n'aurait cru qu'une présence comme la sienne pouvait lui apporter tant de joie dans sa vie, plus qu'un animal de compagnie, il s'agit là d'un soutien psychologique et d'une présence apaisante. La blonde se sent bénie de cette nouvelle amie dans sa vie, une fascination particulière pour les chiens qui, jamais, ne mentent. L'hypocrisie n'existe pas avec eux, si on s'y prend bien c'est un lien purement basé sur l'échange d'un amour pur et sincère qui se crée. La responsabilité qu'elle a endossée en prenant sous son aile cet être vivant l'aidait plus qu'elle ne l'imaginait, dans ses journées les plus moroses elle n'a pas le choix que de sortir la chienne, elle se doit de prendre le temps de s'en occuper et ça lui a aidé bien des fois à ne pas se morfondre dans son lit. Et elle l'aime, deux mois qu'elle est entrée dans sa vie, la petite Jasmine, et elle l'aime déjà comme la prunelle de ses yeux. Une voix l'arrache alors de ses rêveries, ses yeux tombent alors sur un visage qu'elle reconnaît immédiatement. « Wayatte ! » sa bonne humeur s’entend dans sa voix alors que l’animal à ses pieds s’amuse déjà de cette nouvelle compagnie, ce qui lui arrache un sourire. « Je peux te retourner la remarque, pas même un message ! » qu’elle réplique alors en accompagnant ces paroles d’un rire mélodieux. Alors elle lui rend son accolade avec un sourire « Oh, ça va ! Je me suis concentrée un peu plus sur mes études. » dit-elle en haussant des épaules. Elle s’était calmée un peu sur les shootings, mais un contrat comme celui qu’elle avait eu avec Dior ça ne se refusait pas et puis elle s’était bien amusée avec le brun qui ne se prenait pas trop la tête. « Et toi ? Tu travailles sur un nouveau projet cinéma ? » Elle l’avait reconnu d’une série qu’elle voyait quand elle était plus jeune, loin d’être un métier qui l’attire elle reste une curieuse infinie. « D’ailleurs, j’espère bien que je vais te voir au défilé Dior ! Sinon c’est moi qui viendrais te chercher en personne, et t’as vraiment pas envie que ça arrive... » dit-elle sur un ton faussement grondeur.

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W a y a t t e

Il y a quelque chose avec le temps et la nature qui fascine la jeune blonde, chaque état d’âme du ciel reflète quelque chose en elle et elle ressent souvent ce lien avec ce dernier. Que ce soit la pluie qui l’apaise avec sa mélodie de gouttes, l’orage qui la fait frissonner dans sa grandeur ou le soleil dans lequel elle trouve refuge en douceur, elle y trouve toujours son compte. Elle s’adapte, dans sa vie en général d’ailleurs, comme un caméléon elle se façonne selon ce qu’elle a en face d’elle, elle ne connaît pas vraiment sa propre personnalité, ''le vrai moi'' comme diraient les autres. Elle ne sait plus qui elle est alors elle adopte des attitudes pour plaire à tout le monde, mais pas dans une optique égocentrique, juste parce qu’elle ne veut pas être désagréable, elle ne veut pas déranger, de la simplicité c'est tout, pour essayer de se retrouver chez les autres. Avec Wayatte c’était son côté insouciante mais sérieuse au travail qui s’était montrée, parce qu’au final un shooting c’est du travail sérieux mais si on n’est pas capable de se relâcher ça se ressent toujours dans la finalité, elle avait apprit ça de ses nombreuses années dans cet univers. C’est donc naturellement qu’elle est enjouée de retrouver cet homme avec qui elle avait passé un bon moment, d’autant plus qu’il offre une attention particulière au canin qui se délecte de ses caresses. Il n’en faut pas plus pour lui plaire à la blonde que de montrer un intérêt pour sa boule de poil. « Je marque toujours des points.. ! » réplique-t-elle toujours avec humour avant de se remettre à marcher aux côtés de sa nouvelle compagnie. « C’est ça ! Créatrice de mode pour être  plus précise. » dit-elle en accompagnant ses paroles d’un clin d’œil. « T’inquiète pas tu seras mon premier choix quand il me faudra des ambassadeurs pour ma première grande collection de vêtements homme ! » ajoute-t-elle alors avec un sourire. Car elle a de l’ambition, mine de rien, derrière cette vie fragile et abîmée elle s’accroche à ses projets comme pour s’assurer qu’elle y arrivera, comme pour s’assurer qu’elle ne retombera pas, qu’elle n’abandonnera pas une deuxième fois. « Mais ! Tu peux bien laisser filer une petite info non ? sauf qu'elle sait bien la blonde que ce n’est pas possible, elle sait que dans cette branche la confidentialité est clé et elle ne lui en veut aucunement. En tout cas j’ai hâte d’en savoir plus, j’espère que j’aurais droit à mon invitation pour l’avant-première ! » ajoute-t-elle toujours avec ce rire naturel et discret. Le cinéma fait partie des activités qu’elle adore, se perdre dans une bulle hors de la réalité l’instant de quelques heures, s’imaginer dans un monde loin de celui où elle galère a vivre en paix, en particulier les films fantastique où il n’y a aucune limite à l’imagination. Elle aime se perdre dans la fantaisie et l’irréel, la petite shellie, imaginer un monde où tout est possible, où tout pourrait être mieux. « Mais non ! L’industrie commence à changer tu sais ! Bon j’avoue que Dior c’est peut-être pas la meilleure marque pour parler d’évolution mais bon, j’ai plusieurs amies qui font le défilé et elles prennent un vrai plaisir ! » mais c’est hypocrite et naïf de dire ça, parce que bien trop de ces connaissances sont anorexiques, boulimiques, ou tout simplement abîmées par l’exigence de ce métier,  la passion qui mène à la destruction, comment y trouver un équilibre ? « Au pire tu viens que pour l’after, histoire de s’amuser un peu à la fête quand même, t’es pas obligé de t’infliger le défilé ! » en général ce sont des petites soirées privées seulement pour les participants du défilé et les personnes d’influence pour la marque en question, alors en tant qu’ambassadeur il pouvait bien se trouver sa place. « Moi j’y serais en tout cas, on m’a promis une robe sur mesure pour l’occasion… Je  ne pouvais pas refuser ! » finit-elle par ajouter avec amusement, superficialité légère, c’est l’univers qu’elle a choisi pour sa vie, mais au fond ça ne lui changerait rien si elle n’y allait pas, parfois il y a bien plus de valeur dans une soirée film chez sa meilleure amie qu’un grand défilé d’une marque prestigieuse.

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W a y a t t e

Les chevilles qui enflent, l’arrogance, des choses qui sont totalement étrangères à la petite blonde, modeste par nature, nourrie par un manque de confiance, elle ne connaît pas ce sentiment d’être capable de tout, d’être meilleure que d’autres et même, elle envie ceux qui savent. Elle aimerait pouvoir se lever et se dire qu’elle réussit mieux qu’une autre, qu’elle est meilleure, qu’elle est supérieure, en fait ça la fascine et elle en veut pas à ses personnes là, l’arrogance c’est pas beau mais parfois elle aimerait pouvoir connaître ça, sauf que c’est pas possible parce que tu te détestes beaucoup trop, tu t’en veux pour tout ce que t’as fait dans ta vie, tu t’en veux pour t’être auto-détruite, tu t’en veux pour la vie.
Mais elle lui en veux pas, à Wayatte, parce qu’elle sait qu’il parle sur le ton de l’ironie et qu’elle sait que lui non plus, il n’est pas arrogant. Il a cet équilibre qu’elle envie, elle ne connaît pas tout, elle connaît pas grand-chose à vrai dire, mais elle à cette impression qu’il sait qui il est et ce qu’il veut, tout le contraire de shellie. « comment ne pas avoir les chevilles qui gonflent quand monsieur m’appelle ‘votre altesse’ ! »  et c’est un rire mélodieux qui accompagne ses paroles, que de la légèreté dans cette conversation qui allège ce poids dans son cœur. « oh ! je commence à étudier la mode homme plus en profondeur seulement l’année prochaine, mais je reviendrais vers toi à l’occasion oui ! » c’est toujours agréable de savoir qu’on a des connaissances qui sont prêtes à aider et l’idée d’avoir wayatte comme muse n’est pas non plus désagréable, travailler avec des personnes de confiance c’est important et elle ressent cette bienveillance chez lui, elle a vraiment l’impression que c’est une bonne personne, une bonne personne comme tous ceux qui t’ont brisés le coeur, parce que tu crois trop facilement que les gens sont bons, tu te laisses trop berner par leur sourires hypocrites alors qu’tu finis déçue à jamais.
« oh ! tu piques encore plus ma curiosité, j’ai tellement hâte d’en savoir plus ! » son ami en tête d’affiche, ça en fait de la réussite. Peut-être qu’elle pourra prétendre aussi à une telle réussite un jour, peut-être que si elle s’accroche assez fort, elle pourra devenir celle dont elle a toujours rêvée d’être, cette femme assurée et accomplie. Sauf qu’elle en doute un peu trop, parce que la vie c’est trop compliqué, ça tangue trop, c’est un fil et t’en es le funambule, tu tangues, tu t’balances, entre la vide et la vie, le bonheur et le malheur, tu cherches à trouver l’équilibre mais il te veux pas, il t’rejette et tu finis par croire que c’est ton destin, le déséquilibre, et que t’en sortiras jamais.
« mais non, c’est toi le plus grand acteur parmi tous ! j’ai déjà assez de chance de te connaître ! » et c’est vrai, au fond, elle ne refuse pas de rencontrer d’autres stars du cinéma, se faire des contacts notamment, apprendre à connaître le vrai visages des stars qui nous semblent si inconnus et familiers à la fois. « pour l’occasion je me ferais ma propre robe ! » finit-elle par ajouter enjouée par avance à l’idée de marcher le tapis rouge d’une avant-première.
« tu verras je te ferais apprécier cette soirée, il y a des gens géniaux aussi ! puis je ne sais pas si ça plaira à la marque si j’arrive seule sans mon acolyte ambassadeur… ! » c’est tristement vrai, ce qu’il dit, shellie et son optimisme, elle le montre beaucoup trop alors qu’en vrai elle n’en pense pas autant, c’est qu’elle n’a pas trouvé un autre moyen pour cacher cette coquille vide et fragile, pas d’autre moyen que de faire la petite fée qui voit la beauté partout, tu fais croire à tout le monde que tu vois le positif dans toutes les situations alors qu’en vrai t’en rêves juste, tu rêverais de voir la vie du bon côté, tu rêverais d’être aussi joyeuse de l’intérieur que de l’extérieur, mais c’est qu’une façade, un masque qui te protèges de cette vie malheureuse.
Mais son rire vient de nouveau briser le silence. Effectivement un cadeau n’est jamais du refus, surtout une robe Dior sur mesure, mais elle ne vit pas que pour ça shellie, elle pourrait s’en passer tout aussi bien, c’est juste qu’elle lui doit, à sa mère, tout ça. « crois moi, je ne compte pas restreindre mes créations, je veux que toute personne puisse se reconnaître dans mes vêtements, que toute fille puisse se sentir assez à l’aise pour porter mes pièces, aucune discrimination, tu peux compter sur moi. » parce qu’elle l’a vécue au fond cette discrimination, elle ne peut pas être productrice du malheur de son passé. Jamais.