salem l'chat noir

du love pour ma team que ma team me r'donne Salem a beau être le prénom d’un chat noir, le jeune Washington peut également se comparer au vilain petit canard. Il ne s’est jamais réellement senti à sa place, dans leur petit appartement, entouré de ses frères et sœurs. Le vide qui s’est installé en lui au fil des années, seuls les membres de la shower posse ont été capables de le combler : ils lui ont fait comprendre qu’une famille, ça n’a rien à voir avec les liens du sang, que chaque individu peut être séparé de la sienne, jusqu’à les retrouver. Un peu comme une sorte d’âme-sœur mais pour des liens fraternels et amicaux.
fire meet gasoline Il n’arrive pas à se souvenir du jour où il l’a rencontrée, il se rappelle simplement l’avoir toujours vue dans les parages quand il ne se sentait pas bien : quand le tonnerre grondait dans sa vie, elle était son rayon de soleil, celui qui dispersait tous les nuages et lui redonnait le sourire. Ça a jamais été officiel, entre eux deux, ils n’ont jamais été capables de s’afficher en public et d’admettre au grand jour leur amour. L’appeler sa « petite-amie », il n’en a jamais réellement eu l’occasion, bien qu’il ait été fou amoureux d’elle et qu’il le sera probablement toujours. Aujourd’hui, ils ne sont plus ce qu’ils étaient auparavant, ils sont sûrs de ne pas être faits l’un pour l’autre et bien que la flamme brûle toujours au plus profond de lui-même, il préfère laisser celle-ci s’éteindre péniblement plutôt que de l’approcher de nouvelles braises.
et quand j'ai mal, je me sens vivre un peu L’adrénaline est le sentiment le plus traître qui puisse exister, la peur se transforme en courage et les bêtises que l’on ne ferait pas en temps normal, elles, deviennent une nécessité. Salem était capable du pire comme du meilleur, ce qui plaisait fortement à son petit frère : il voulait devenir comme lui, le suivre dans ses aventures et être accepté par son groupe d’amis. Le plus âgé des deux ne le voyait pas de cet œil et comme tous grands frères qui veulent se débarrasser du petit, il lui donnait des missions ingrates, comme aller acheter quelques conneries au supermarché : il lui promettait qu’ils en avaient vraiment besoin et réussissait à l’éloigner de lui et de son groupe pour plusieurs heures, loin d’un potentiel danger. Sauf que tout ne s’est pas passé comme prévu, il a réussi à faire l’autruche pendant quelques semaines, en l’envoyant à droite et à gauche, en trouvant toujours une nouvelle supercherie pour qu’il ne reste pas dans le coin. Mais ce matin-là, il était déterminé à rester avec Salem et lui, il avait de la came à revendre, il n’avait plus de temps à perdre : il fallait écouler les stocks, c’était son ordre. Impossible de se concentrer, d’agir rapidement et discrètement quand on est suivi à la trace par quelqu’un à qui l’on tient et qui n’a rien à faire ici, des flics en civil, Salem aurait largement pu les remarquer s’il n’avait pas été déstabilisé à ce point par la présence de son petit frère. Et un blanc qui interpelle un noir, ça ne se passe jamais comme ça le devrait, il n’a pas eu l’occasion de dire quoi que ce soit ou de chercher à se défendre, quand il a voulu prendre ses jambes à son cou pour éviter qu’on lui entoure les poignets d’une paire de menottes, l’agent a sorti son flingue et a tiré. C’est un gamin qu’il a buté, et aussi lâche qu’il puisse être, il est parti au volant de sa voiture, cette fois-ci en activant la sirène, en laissant Salem regarder son frère se vider de son sang dans ses bras. Au journal, ils ont parlé d’un règlement de compte qui a mal tourné, le nom de Malcom n’a même pas été cité une seule fois et ne parlons surtout pas du flic, peut-être même qu’il a eu une augmentation.
j'suis une bouteille de gaz dans une cheminée Salem et son équipe sont à l’origine de plusieurs sales coups, mais celui qu’il a le plus retenu, c’est cette fâcheuse histoire de barre en fer : difficile de se rappeler de tous les éléments, quand il essaye d’y penser, Moxley se rappelle simplement avoir attrapé celle-ci et l’avoir fracassé contre le crâne de ce type qui, après ça, ne s’est plus relevé. Ils sont partis en courant et quand l’adrénaline est redescendue, quand il s’est lavé les mains pour ôter à la fois son sang et celui qui n’était probablement pas le sien, il s’est posé la question : est-ce que j’l’ai tué ? Est-ce que j’suis un meurtrier ? Réponse qu’il n’a pas, depuis, il fait comme s’il ne s’était rien passé, mais Salem a une face cachée bien plus sombre qu’il l’imaginait, il commence à s’en rendre compte. Et comme un loup garou qui voit la pleine lune arriver, il a l’impression de ne rien pouvoir gérer, que c’est comme ça et pas autrement, que son destin est tout tracé et qu’il doit subir ses humeurs sans pouvoir les dompter.