(mirza) lève-toi et morfle.

01/ Gaulois gaillard aux phalanges cloquées du démon du jeu, faiblesse rongeant son canevas depuis l’âge ingrat, les liasses larguent par paquet un portefeuille déjà désert. Dès lors, Mirza croise la pernicieuse espèce, celle qui lui promet l’argent comptant pour calmer son diable et le gonze tope naïvement sans se soucier des retombées scélérates, s’endette à s’en faire crever, mise autant qu’il se terre à l’écart de ses créanciers. Le grabat où il reposait était à peu près sa seule propriété : dès qu’il sortait, tout les jours d’avides vautours venaient disputer sa tranquillité en lui réclamant les pots cassés de sa vie de débiteur qu’il faudrait bien finir par payer de son usure. 02/ La passion est telle qu’il fuit d’instinct tous cercles honorables qui lui refusent désormais les prêts autant que l’entrée et ne fréquente plus que d’infâmes tripotes ou il plus aisé de se satisfaire et de se refaire une santé financière. Les abattis paresseux se dégourdissent au bon vouloir des cartes là où la concurrence se fait âpre pourtant dans son ânerie il était loin de se douter que la barraque appartenait au plus louche de tous les tenanciers ayant pignon sur rue. 03/ Nul dépositaire n’a jamais eu l’occasion d’être aussi funestement infidèle et n’en a plus sinistrement abusé que Feodor, ex-compagnon de ses jeunes années, sans doute le premier. Amant volage et frivole dont il n’a accepté les frasques amoureuses pour bien trop longtemps se calant dans le réconfort de sa bobine impeccablement ciselée dans ses mensonges rythmés qui n’en finissent plus de s’étaler. Par la suite il se débina de l’égide aux relents despotiques du ruskof fabulateur, s'en sauvant de ses serres cramponnées à son canevas tributaire d’un amour aujourd’hui défunt. 04/ Le cradoque baratineur s’en sort toujours d’une pirouette, un tour du labre qu’il sauve plus qu’il ne convainc franchement, palabres fantoches pour toujours plus de monnaie ou pour simplement préserver deux rotules tant chéries de devoir tant. Il est cet homme de sang, dont l’âme, qui n’a rien d’un franc est de l’iniquité l’infâme conseillère. Un menteur de la pire espèce avec ce besoin pathologique qu’on aurait pitié d’eux, faux-jeton qu’on pourra presque engloutir de sa bienveillante aide. 05/ Hélas, les crédules ne se comptent pas par centaine à défaut des sinistres salauds dont il a fallu regagner tutelle malgré et contre tout, du pire qu’il soit, de la plus basse crapule et sa vaniteuse grandeur à le voir ramper à ses pieds, laisse au cou et bague au doigt malgré tout le bronca qu’il a fait. Car si c’est un malheur de se tromper sur ses choix, c’en est une autre non moins cruel de revenir à une erreur si honteuse, premier amour devenu ignoble tyran.