T’as besoin de te poser, de lâcher prise, ton cœur n’est plus en place, il est entre tes doigts, tu le serres, le martyrise dès que ton cerveau ose penser à Maheen. Trop souvent. T’as le cœur qui déverse son mal à tes pieds et toi, tu ne peux rien y faire. Tu ne peux rien faire que ronger ton âme entière. T’arrives pas à l’oublier, t’arrives plus à ne pas penser à elle. Alors que tu l’avais fait pendant tant d’année. Cachant le secret à ta sœur, celle à qui tu ne mens jamais, celle à qui tu donnes tout dès que tu le peux. Sauf là. T’as gardé les dents serrés oubliant, finissant parfois par te convaincre que ce n’était pas vrai, que cette année-là, tu n’avais pas accouché d’une petite fille sur qui tu as refusé de poser les opales. Car t’avais peur. Mal aussi. Pas envie d’abandonner, mais t’avais pas le choix. T’étais qu’une gosse, une gosse qui avait le rêve d’une famille avec le père, mais il est parti, il s’en est allé, donnant raison à tes parents. Et t’as fini par vivre avec cette plaie béante. Une plaie virulente qui ne guérit pas. Jamais. T’as beau oublié, elle ne t’oublie pas. Puis la nouvelle t’es tombée dessus Maheen elle est seule maintenant, sans les parents que tu avais choisi pour elle. Le sort qui s’acharne sur cette petite, sur toi, mais on s’en fout de toi, tu te fous de toi.
T’es horrible, t’aurais dû te battre pour elle, t’aurais dû, mais t’as pas pu. Alors que tu marches pour rejoindre un endroit où tu avais vécu pendant quelques mois, tu as les opales qui ne cessent de divaguer. Tu ne sais plus comment tu dois agir, ce que tu es capable de faire. tu voudrais la récupérer, mais es-tu capable de gérer une enfant, la tienne ? Tu es une bonne nourrice, ce que tu as été pour Olivia, puis plus tard pour Cooper. Lui aussi été dans le vendre de sa mère comme Maheen l’était dans le tien, au chaud, toi et l’amour qui grandissait pour elle. Tu avais envie de la haïr, de ne pas l’aimer, mais c’était comme impossible. tu te souviens de ses premiers coups dans ton ventre, sa main qui poussait parfois ton ventre, déposant la tienne dessus. Le cœur qui flanchait, toi qui avait imaginé mille et une raison de t’enfuir avec elle.
Comment serait ta vie si tu l’avais fait ? Mieux ? Déplorable ? Tu ne sais pas, mais il te fallait oublier tout ça, car rien ne pourrait changer, c’était maintenant qu’il fallait te battre, même si ta sœur était encore fâchée contre toi, qu’elle t’en voulait de lui avoir caché une telle chose. Tu ne pouvais pas faire autrement, tu avais promis aux parents, vos parents. Le cœur toujours lourd, t’as l’esquisse d’un sourire qui se forme en déposant les opales sur la maison des Mills. Mills qui était à présent qu’un bout de cette famille, t’avais été autant touché que les enfants par le divorce des parents. Ils étaient comme des parents, une grande sœur et un grand frère, chacun indispensable à ta vie. T’avais lié une amitié forte avec Maddie, elle t’avait guidé dans tes angoisses d’ado enceinte d’un enfant. Vous avez vécu à deux cette grossesse, puis Ambrose était comme un pilier dans ta vie et il l’est resté. Le moindre doute c’est lui que tu joins, lui à qui tu penses, car tu peux t’épancher sur cet abandon que tu as dû faire. tu as eu de la chance dans ton malheur en les trouvant.
Entrant dans la cour arrière de la maison directement, t’embrasse Ambrose heureuse de le retrouver, de les voir.
« Je fais aller ! » Que tu glisses avec douceur, alors que tu souris immédiatement en voyant d’abord Olivia te courir dans les bras, c’est à cet instant que tu pu souffler. Les larmes à la limite de glisser sur ton visage ébène, mais tu es forte, comme toujours, mais les retrouver c’est comme être toi et tu le sais, Ambrose sera de bon conseil, t’as tellement besoin de parler, de lui parler. Puis Cooper, c’est toujours plaisant de les retrouver, tu les embrasses, échange quelques petites choses avec eux. T’oublierais le mal qui te ronge à cet instant précis.
« Si je pouvais faire que ça vous garder, je serais aux anges, tu le sais ? » Que tu rétorques à la suite des mots de son père. C’est vrai que les garder c’est plaisant, mais t’aime aussi beaucoup trop être journaliste et rendre la vie misérable de certaine personne, comme Laszlo qu’en ce moment tu surveilles plutôt avec vivacité.
« Je veux bien un verre de jus d’orange, mais je peux me servir tu sais ? » Alors, tu le suis dans son mouvement, tout en le laissant entrer dans la maison et gardant tes opales fixé sur les enfants qui jouent, tout en te demandant de venir avec eux, t’aimes jouer. T’es comme une gosse à vrai dire.
« J’arrive après, d’accord ! » Puis tu jettes un œil à Ambrose.
« Et toi comment tu vas ? » Que tu demandes enfin à ton hôte, ton ami, qui est comme un père ou voire un frère pour toi.
(c) AMIANTE