i'm wasting my young years. (silvia)

traits de caractère / fragile, c’est ce qui se dégage d’elle au premier abord. C’est ce côté presque cassable qui transparait. Elle est inconsciente, loin d’avoir la tête sur les épaules, parce qu’elle a toujours été protégée dans sa prison dorée, dans son autre monde, en Italie. Mais ici, à New-York, elle sombre totalement, en pleine désillusion. Indéniablement, elle est écorchée, elle réalise que la vie est beaucoup plus difficile qu’elle ne l’a toujours pensé. Elle est paradoxale parce que malgré la vie qu’elle mène, elle a gardé cette grâce dû à son éducation. Elle peut se montrer difficile à suivre parce qu’elle souffre mais une partie d’elle refuse d’être sauvée. Et elle peut rendre dingue parce qu’avec elle, tout peut changer d’un jour à l’autre. attachante, elle a un côté hypersensible, elle peut craquer à tout moment. séduisante, elle sait charmer de par son métier, le soir. La journée, elle est pourtant très naturelle. elle est passionnée, elle ne vibre que pour la passion, jusqu’à s’en brûler les ailes. 

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(we're not the fortunate ones) – lorsqu’on vient au monde dans l’une des familles les plus puissantes de Rome, les gens s’attendent à ce qu’on devienne quelqu’un. Suivre un modèle prédéfini, briller, exceller.  Petite fille déjà, l’avenir de Silvia était déjà tout tracé. Fille de bonne famille, puis plus tard une femme mondaine, elle est la digne héritière de la famille De Luca et un jour, elle succèdera à sa mère. C’est ce qu’ils présument, tous. C’est le moule dans lequel elle a toujours été enfermée, le moule dans lequel elle s’est de plus en plus sentie étouffée. Elle a tout pour y parvenir, Silvia. Elle étudie dans les écoles les plus réputées, elle s’essaie aux activités extrascolaires les plus prestigieuses, elle fréquente les soirées les plus luxueuses, elle est la parfaite image de la petite princesse de famille riche. C’est pourtant un monde dont elle a secrètement envie de s’évader, Silvia. Un monde d’apparence, de faux-semblants, un monde dans lequel tout le monde prétend s’épanouir mais tout n’est qu’hypocrisie. Et elle, tout ce qu’elle veut c’est vivre. Vivre pleinement, vivre passionnément. C’est lorsque ses parents lui présentent Paolo, qu’elle a la sensation de suffoquer littéralement, Silvia. Paolo, c’est le fils d’un des associés de son père. Lorsqu’un soir lui et ses parents viennent dîner chez elle, elle ne comprend pas tout de suite. Elle ne comprend pas tout de suite ce qu’ils veulent. Il est gentil, il est agréable, ils commencent à se fréquenter, tous les deux. Au fond, c’est ce qu’attendent leurs parents. Cependant, c’est loin de suffire, et ce qu’ils veulent, c’est un mariage. Un mariage pour arranger leurs affaires. Un mariage, parce qu’aux yeux de la haute bourgeoisie c’est beaucoup mieux. Parce qu’elle ne peut pas fréquenter qui elle veut, Silvia. Et tout s’écroule.

(girls just want to have fun) – vingt ans. Elle va fêter ses vingt-ans, Silvia, et il est absolument inenvisageable pour elle de se marier. Un déclic, un électrochoc, c’est l’effet que provoque cette annonce, cette demande surréaliste. Elle vrille, elle vrille, Silvia. Parce qu’elle comprend ce qui l’attend. Elle comprend qu’elle est en train de se laisser enchaîner dans un univers qui va la ronger petit à petit. Alors elle s’évade, elle décide de s’évader la nuit, lorsque personne ne peut la voir, lorsque personne ne peut la reconnaître. Elle devient une autre, et cela lui fait un bien fou. Elle sort, elle boit, elle fume, elle passe d’hommes en hommes, trahissant la promesse forcée d’un mariage non désiré. Et elle réalise petit à petit qu’elle ne devient pas une autre, elle réalise qu’elle révèle simplement sa vraie nature. Celle qui sommeille en elle depuis toujours. Celle qui est beaucoup plus sombre, beaucoup plus sale, que la jolie poupée dont elle a joué le rôle vingt ans. Et puis un soir, elle rencontre ce garçon, celui qui n’est pas de son monde, celui à qui elle s’offre pourtant sans détour, juste pour se sentir vibrer. Celui avec qui elle fait une sextape, une sextape qui ne restera pas secrète bien longtemps, puisqu’elle sera finalement dévoilée à ses parents. Les risques lorsqu’on vient d’une famille à forte notoriété.

(i’m wasting my young years) – Comme une bombe à retardement. 1… 2… 3… Boum. C’est l’explosion. Papa et maman ont vu le vrai visage de leur petite fille chérie. Immense déception. « Tu as tout et tu te comportes comme une traînée ! Tu es la honte de la famille ! » S’offusque sa mère. Quant à son père, c’est comme si l’amour qu’il lui avait toujours porté avait disparu du jour au lendemain. Amour superficiel, c’est ce qu’elle a pensé lorsqu’il l’a jeté dehors. Et du jour au lendemain, elle s’est retrouvée sans rien, rien ni personne. Pourtant, c’est comme une chance qu’elle a décidé de le vivre, Silvia. Alors elle a tout quitté, elle est partie, sans se retourner. Je pars vivre ma vie. Où ? A New-York. Le rêve américain. Elle quitte Rome, avec toutes ses économies. Elle débarque, petite italienne dans le Queens. Mais la vie, elle est beaucoup plus difficile qu’elle ne l’avait imaginé, Silvia. Et elle réalise, elle réalise bien trop vite qu’elle a toujours été protégée. Que le monde, le vrai, elle ne le connait pas. Elle vit comme elle le peut, déraisonnablement. Elle enflamme ses économies, elle joue la touriste, elle continue de peindre, sa passion, et un beau jour, elle n’a plus rien. Rien du tout. Ce n’est que bien trop tard qu’elle se rend compte qu’elle ne doit plus vivre, mais se battre pour survivre. Et puis une opportunité, une opportunité pour s’en sortir, une opportunité qui révèle la noirceur qu’elle a au fond d’elle, apparaît, la prostitution. Silvia devient alors Sisi. Elle intègre ce réseau, elle se détruit, peu à peu. Elle se déchire elle-même. Elle se salie et il n’y a plus rien qui s’offre à elle. Elle est morte pour avoir voulu vivre.