And just forget the world. (kaz)

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lie with me and just forget the world
(kaz & arya)

La nuit a été douce. Très douce. Particulière, pourtant. Passer la nuit avec un inconnu n’est pas banal. Mais pour une raison qui lui échappe encore, elle l’a fait, Arya. Elle l’a fait, et elle n’a absolument aucun regret. Kaz, qui semblait se trouvait dans une grande détresse physique et émotionnelle la veille au soir, s’est finalement endormi le plus doucement possible, sa tête posée contre ses cuisses. Elle, elle a continué à lui offrir les caresses les plus douces qui soient, durant un long moment après. Pourquoi ? Certainement à cause de cette étrange connexion qui semble avoir eu lieu, entre eux, au moment même où leurs regards se sont croisés. Elle a essayé de l’arracher à cette douleur qui semblait avoir pris possession de tout son corps. Elle a essayé de l’aider, alors qu’elle ne s’aide pas elle-même. Mais au fond, lorsqu’elle l’a vu s’endormir, elle s’est apaisée, elle aussi. Peut-être parce qu’elle a eu la sensation de faire quelque chose de bien, pour une fois. Ou peut-être parce qu’elle s’est laissée bercer par les battements du cœur de Kaz. Quoi qu’il en soit, elle a lutté. Elle est restée éveillée le plus longtemps possible pour prendre soin de lui. Et puis finalement, elle a fermé les yeux, elle aussi. Elle est tombée de fatigue, elle aussi. Et durant la nuit, leur position a changé, s’allongeant finalement tous les deux l’un contre l’autre, sur le canapé du salon. Petit canapé, où leur proximité s’est donc faite de plus en plus forte. Presque dans les bras l’un de l’autre, la jolie blonde a passé une bonne nuit. Une très bonne nuit. Apaisante, douce et intense aussi. Intense, parce que ce qu’elle a ressenti en la présence du beau métisse n’a rien d’ordinaire. Et c’est la première fois depuis bien longtemps, depuis David, qu’elle passe une nuit pleine de tendresse avec un homme. Une nuit dans les bras d’un homme. Mais la différence avec David, c’est que Kaz, lui, il ne s’est pas empressé de la salir par la suite. Pas comme son ancien petit-ami. Avec Kaz, il n’y a eu que tendresse. Tendresse couvrant la souffrance, la noirceur, le déchirement, l’abandon. Tendresse couvrant tous leurs maux. Et le soleil se lève doucement, lorsqu’Arya ouvre la première fois les yeux. Un doux sourire apparaît immédiatement sur son visage lorsqu’elle voit celui de Kaz tout près d’elle, lorsqu’elle sent son front contre le sien. Elle passe doucement sa main sur son bras, elle le lui caresse, très légèrement. Et c’est alors qu’il ouvre les yeux, à son tour. D’une voix à peine audible, Arya prend alors la parole. - Coucou… Son doux sourire ne s’efface pas. C’est tellement étrange, ce qui se passe entre eux. Mais c’est là, c’est bien réel. La soirée d’hier était bien réelle. Et maintenant, il n’y a plus qu’à savoir comment gérer cette situation.

Kaz ne se rappelle de rien après s'être endormi. Pour la première fois depuis des années, sa nuit a été vide de cauchemar. Vide de la présence de son frère. Malgré l'accablement de son corps et la force du manque, il a réussi à dormir jusqu'au petit matin et c'est aussi nouveau qu'une nuitée durant laquelle son cerveau le laisse tranquille. Il peut sentir les faibles rayons du soleil caressés son visage fantomatique, réchauffer chaque parcelle de son être endolori. Ils ne sont pas les seuls à émettre une chaleur presque étouffante. Ses yeux fermés et le sommeil s'effaçant doucement, Kaz laisse les souvenirs de la soirée précédente revenir. Il se remémore le visage de l'inconnue, sa bienveillance et ses jolis mots, la sensation de sa main dans la sienne et l'effervescence de ses regards. Sous ses paupières closes, il arrive à dessiner les contours d'Arya et la douceur de ses traits. Son cœur se met à battre frénétiquement à l'image qu'il entrevoit et à la réalisation soudaine que son corps est collé au sien, le souffle chaud de cette dernière frôlant sa peau et le faisant frissonner de façon incontrôlable. A travers le tissu, Kaz sent son tendre toucher et s'est presque sans le vouloir qu'il ouvre les yeux, sa respiration bloquée dans sa gorge et ses joues en feu. – Coucou… C'est aussi doux que sa main sur son bras. Aussi doux que les souvenirs qui l'assaillent. Cette proximité entre leurs êtres le rendrait presque fou, réveillant en lui des milliers d'émotions qu'il ne ressent aujourd'hui qu'avec Eden. Son Eden. Qu'est-ce qu'elle dirait, si elle savait ? Cette pensée ramène la douleur avec elle, la psychique comme la physique. La mâchoire de Kaz se crispe sous son impact. Ça se mélange dans sa boîte crânienne et bien vite, les événements deviennent flous. Il voudrait s'éloigner, décoller son front de celui d'Arya, mais une force invisible le retient. S'il efface cette proximité, il n'est pas sûr de survivre au manque. Ses yeux se referment un instant et il se concentre sur sa respiration. Tu ne vas pas mourir. Tu vas t'en sortir. Tu n'es pas seul. C'est comme si la voix d'Arya remplaçait les idées noires et les voix maudites qui refusent de quitter son esprit depuis des années. Sans y réfléchir, Kaz réfugie son visage dans le cou de sa sauveuse. Il referme ses bras tremblants autour de son corps dans un moment de faiblesse intense. – Me lâche pas, qu'il murmure au creux de son épaule, les sons saccadés et les syllabes écorchées. Arya est une inconnue et pourtant, Kaz est persuadé que la lâcher signifierait mourir sur le champ. Il la serre contre lui avec autant de force qu'il lui est possible d'utiliser – ce qui veut dire pas énormément. Peut-être que s'il la tient assez fort, il fondra en elle et la douleur disparaîtra.

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(kaz & arya)

C’est tellement curieux, comme façon de débuter une relation. C’est tellement étrange, tellement imprévu. Et pourtant, elle a la sensation que c’est une évidence. Dans le cœur d’Arya, c’est une évidence. Elle l’a accueilli chez elle, pour la nuit, mais ce matin elle n’a aucune envie qu’il reparte, Kaz. Elle n’a aucune envie de le voir disparaître, de le voir de nouveau lâcher dans la nature, de nouveau en souffrance dans les rues du Queens. Elle préfèrerait le préserver. Elle préfèrerait le préserver de ce monde de fou. Alors qu’elle n’est certainement pas ce qui peut lui arriver de mieux. Tout du moins, c’est ce qu’elle pense, Arya. Parce qu’en l’occurrence, c’est surtout du bien qu’elle parvient à lui faire pour le moment. Kaz a réussi a dormir, près d’elle, dans ses bras. Il a réussi à surmonter le manque. Il a réussi à se détacher de sa douleur pour s’évader dans le pays des rêves, à ses côtés. Elle ne veut pas que cela se termine. Alors ce matin, elle prolonge l’instant. Elle prolonge, gardant son corps contre le sien, son front contre le sien, caressant tendrement son bras. Et puis il ouvre les yeux, son regard croise celui d’Arya, et la jolie blonde le sent, elle pourrait se perdre complètement. Le visage de Kaz semble si doux et si brisé à la fois. Cela a quelque de particulièrement touchant, et Arya ne peut rester insensible. Mais rapidement, le beau métisse vient placer sa tête au creux de son cou, l’entourant à son tour de ses bras tremblants. Avec cette phrase. Cette phrase qui lui transperce le cœur. Non, elle n’en a aucune envie, elle non plus. - Bien sûr que non. Qu’elle murmure. Et puis elle passe à son tour ses bras autour de Kaz, elle l’enlace avec toute la tendresse qu’elle a au fond d’elle. Elle le tient dans ses bras pour lui montrer qu’elle est là, avec lui. Et elle place une de ses mains derrière la nuque de Kaz, elle la lui caresse doucement, sans s’arrêter ne serait-ce qu’un instant. Arya aime sentir Kaz la serrer contre lui. Elle aime le sentir, tout simplement. - Tu as bien dormi ? Une phrase simple, mais une phrase qui montre qu’elle fait attention à lui. A son bien-être. Elle dépose même finalement un doux baiser contre son front. Elle ne contrôle rien. Elle ne maîtrise rien. Elle laisse simplement aller ses envies, ses pulsions. Elle laisse la situation se dérouler seule. Elle laisse naître cette alchimie entre eux. Elle laisse leurs cœurs battre à l’unisson, simplement. Parce que c’est ce qui s’est passé toute la nuit, et c’est ce qu’elle souhaite faire durer encore et encore.

Les yeux ouverts, ces derniers posés sur un visage d'une douceur à en faire pleurer les cieux, Kaz ne peut s'empêcher de penser à Eden. Ce n'est pas le contact qui lui serre le cœur, mais ce que ça lui fait ressentir. L'amour, le désir et la passion lui sont quasiment inconnus, lointains souvenirs de son adolescence laissée derrière lui. Jusqu'à maintenant, il n'y avait qu'avec Eden qu'il pouvait les ressentir, son corps contre le sien et leurs deux cœurs battant à l'unisson. La vérité est que Kaz n'imaginait pas pouvoir éprouver les mêmes sensations avec quelqu'un d'autre. Pourtant, ses bras refermés autour du corps d'Arya et son nez réfugié au creux de son cou, il se rend compte qu'il le peut. Et s'il s'en veut de trahir Eden, lui qui mourrait de la savoir folle d'un autre, il ne peut pas s'empêcher d'apprécier la compagnie d'Arya et de souhaiter ne jamais quitter cette bulle protectrice. Kaz ne comprend pas bien pourquoi tout est si fort alors qu'ils viennent seulement de se rencontrer, mais à cet instant, c'est loin de le gêner. Il se raccroche à elle comme si, s'il se détachait d'elle, le monde entier allait s'effondrer. La distance n'existe plus entre eux et sous le tissu, Kaz peut sentir la peau brûlante d'Arya. – Bien sûr que non. Ces mots aériens résonnent avec force dans sa crâne. Il est heureux de l'entendre dire qu'elle ne le lâchera pas. Les battements de son cœur accélèrent et Kaz est persuadé qu'Arya peut le sentir battre contre elle. Elle peut certainement l'entendre entre deux inspirations. Le cadet Zuniga frissonne sous son toucher, ses paupières se fermant doucement. Ses paumes sont aussi douces que celles d'Eden, d'une tendresse qui ne s'éloigne pas énormément de la sienne. Et pourtant, tout dans la façon dont elle le touche est différent. Il ne pourrait pas l'expliquer, Kaz, mais il sent juste la différence dans son corps entier. Ce n'est pas déplaisant. Il ne pensait qu'être touché par quelqu'un d'autre pouvait être aussi agréable. Tu as bien dormi ? Sa question est suivie d'un baiser plume sur son front fournaise. La respiration de Kaz se bloque une nanoseconde, puis reprend avec frénésie. – Oui, qu'il chuchote comme un secret entre eux. Comme si dire ce mot trop fort effacerait cette nuit silencieuse. Et toi ? Dans le fond, ce qui lui importe est de savoir si Arya a bien dormi elle aussi. Kaz s'en voudrait de lui avoir fait passé une mauvaise nuit. J'm'excuse. Ça sort avant que la réponse d'Arya ne soit arrivée à ses oreilles. Il s'excuse avant d'avoir mal comme si ça pouvait faire disparaître l'impact d'une réponse négative de sa part.

@arya warren

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(kaz & arya)

Elle a l’habitude, tellement l’habitude maintenant. Elle a l’habitude de fermer complètement son cœur. Elle a l’habitude de se préserver, de se protéger, bien cachée derrière une carapace bien solide qu’elle a elle-même créée. Cette carapace composée de fierté et de faux-semblants, d’une assurance beaucoup moins vraie qu’il n’y paraît, d’une souffrance si bien dissimulée. C’est le seul moyen qu’elle a trouvé, Arya. Le seul pour se protéger. Le seul pour ne pas s’effondrer. Parce que la Arya qu’elle était n’est plus. Ils l’ont tous brisé, un par un. Et si sa mère a donné le dernier coup de grâce, au fond, elle n’est pas responsable, parce que ce mal-être est arrivé des mois plus tôt. Il est arrivé, sous forme de boulimie. Il est arrivé lorsque David s’est mis à l’écorcher. Il l’a trompé, encore et encore. Il l’a souillé, un peu plus à chaque fois. Il l’a traité comme un vulgaire mouchoir qu’on prend et qu’on jette, lui en qui elle avait toute confiance. Lui qui avait tout d’elle. Elle s’y était raccrochée, parce qu’avec lui, elle avait l’impression d’avoir un pilier. D’avoir quelqu’un qui ne partirait jamais. Mais il est parti, et il a emporté avec lui toute l’estime d’elle-même qu’avait Arya. C’est aussi à cause de lui si aujourd’hui, elle ne pense plus rien mériter. Maintenant, elle joue, parce que son cœur, elle l’a fermé. Surtout aux hommes. Eux qui n’ont jamais rien donné. Eux qui ne l’ont jamais aimé. D’abord son père, puis l’homme avec qui elle s’imaginait déjà faire sa vie. Mais Kaz, lui, il est différent. Parce qu’elle n’y parvient pas. Elle ne parvient pas à verrouiller son cœur en sa présence. Il est pourtant un parfait inconnu, mais il a fait sauter un bon nombre de ses barrières sans même s’en rendre compte. Et ce à un point tel qu’au lieu de jouer, au lieu de jouer son rôle comme elle le ferait d’ordinaire, elle lui offre une incroyable tendresse. Une tendresse autrefois réservée aux personnes qu’elle aimait sincèrement. Une tendresse qu’elle lui offre, à lui, sans limite. Après tout, leur lien est tellement différent de la norme, que ce n’est peut-être pas si étonnant. La norme, c’est apprendre à connaître quelqu’un avant de passer la nuit dans ses bras, et non l’inverse. Mais la norme, elle n’en veut pas, Arya. C’est Kaz qu’elle veut, Kaz allongé tout contre elle. - Ne t’excuse pas. Un léger sourire apparaît sur son visage alors qu’elle passe une main contre la joue de Kaz. Délicatement, elle la lui caresse. La vérité, c’est qu’elle trouve son visage tellement doux, tellement parfait, tellement loin de la noirceur qui habite l’entièreté de son âme. Laissant cette main posée contre son visage, Arya reprend rapidement la parole. - J’ai passé une très bonne nuit. C’est la vérité. Elle se contente de répondre la vérité. Cette nuit a été la plus douce depuis longtemps, et elle a aimé cette sensation. Et c’est certainement malsain, ce qui se passe entre eux. C’est certainement malsain, mais pourtant cela lui fait tellement de bien. Et le plus dingue c’est que tout semble tellement naturel alors qu’ils ne sont encore que de parfaits inconnus. - Qu’est-ce que tu veux manger ce matin ? Elle resserre un peu leur étreinte. Nikolaï ne va pas rentrer de sitôt, et Arya ne veut surtout pas que Kaz s’en aille. Surtout pas maintenant.

La souffrance est en arrière plan, effacée par la chaleur du corps d'Arya contre le sien. C'est un tout autre monde qui s'offre à Kaz. Une réalité où son cœur n'est plus ankylosé. Un univers en couleur, la survie et l'auto-destruction comme lointains souvenirs. Il n'est plus seulement un survivant, il est plus que cela. Plus que ce que son existence entière lui laisse croire. Le manque serpente dans ses veines, mais le toucher d'Arya apaise l'entièreté de ses maux intérieurs. Entre ses bras, Kaz s'autorise à rêver de mieux, d'une vie sans drogue et sans besoin continuel de se détruire. D'une vie comme ses parents rêvaient pour lui. Il pourrait se relever et implorer le pardon de ceux qu'il a blessé. Rattraper ses erreurs dévastatrices et rembourser la totalité des dollars envolés. Kaz pourrait faire des milliers de choses, ses doigts entremêlés à ceux d'une inconnue qui ne cesse de rendre son cœur fou à lier. Mais comme tout, cette pensée est éphémère et s'envole vers les cieux pour retrouver le Créateur de l'humanité. Tu ne t'en sortiras jamais. Tu continueras de couler, de t'enfoncer dans le néant de ta propre existence. Et tu mourras comme tu as vécu, seul et brisé. Elle partira. Eden partira, elle aussi. Il n'y aura plus personne à qui te raccrocher, plus rien pour te sauver. Et tu sais, Kaz, qu'il n'y a que cette fin que tu mérites. Son corps entier est emporté par le poids de ses maux. Kaz est coincé dans un tourbillon, un ouragan éternel. Et pendant un instant, il oublie où il est. Puis ça lui revient. La main d'Arya sur sa peau le ramène à lui, faisant fondre la glace à l'intérieur de lui. Elle sourit. Elle sourit avec tellement de sincérité que ça sert son cœur dans sa poitrine. Tu mérites rien. Rien, rien, rien, rien, rien. – J’ai passé une très bonne nuit. Ça efface une partie de ses craintes, sans pour autant calmer les idées rougeâtres dans sa boîte crânienne. Il n'a rien à faire là, Kaz. Tout autour de lui est trop pure, trop beau, trop tout. De ses doigts faiblards, il finira par tout détruire, c'est une certitude. Qu’est-ce que tu veux manger ce matin ? Arya le serre davantage contre lui et la panique remplit ses poumons jusqu'à l'impression d'asphyxie. Il se détache subitement, manquant de tomber du canapé dans sa précipitation, et termine par se relever avec autant de rapidité. Il ne peut plus respirer. Là haut, ça ne capte plus. Et il y a tout qui se répète, le visage de son frère qui se dessine sous ses yeux angoissés. – F–faut qu'je... Faut qu'je parte. Kaz s'apprête à repartir, trébuche en se prenant le pied de la table basse. J'dois partir, qu'il répète sans savoir si ses mots ont un sens. Il pourrait très bien parler en français et japonais que ce serait la même chose à ses propres oreilles.

@arya warren

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(kaz & arya)

C’est presque un autre monde. Une autre dimension. Quelque chose d’inattendu, de surprenant. Quelque chose qu’elle n’avait pas prévu, Arya. Elle qui cherche désormais à tout contrôler. Quelque chose qu’elle n’avait pas prévu, et qui n’en est que plus beau encore. Kaz, il est brisé et elle le sent. Kaz, il n’a rien à voir avec son ancien petit-ami, le dernier avec qui elle a passé une telle nuit. Lui, il avait tout du prince charmant, et pourtant il a essayé de la détruire. Kaz, il n’est pas le prince charmant, mais il est d’une douceur incroyable. D’une douceur qui secoue son cœur, à tel point qu’elle a l’impression que tout était écrit. Kaz, il est peut-être ce dont elle a besoin maintenant. Ce qu’elle veut, maintenant. Et leurs doigts ne se quittent plus, leurs corps ne se quittent plus, leurs cœurs battent certainement à l’unisson et Arya ne veut pas que cela se termine. Elle ne veut pas qu’il disparaisse, soudainement. Elle ne veut pas qu’il s’en aille, qu’il retourne à la rue sans ne plus jamais le revoir. Pourtant, alors qu’elle s’apprête à passer une matinée aussi tendre que cette nuit, Kaz saute du canapé. Comme si d’un seul coup, il s’était réveillé. Comme s’il s’était extirpé seule d’un rêve. Un joli rêve. Il se lèvre, il trébuche, il perd ses mots, et tout ce que comprend la jolie blonde, c’est qu’il veut partir. Partir loin d’elle. Ce qu’elle comprend, c’est qu’il est peut-être comme les autres. Qu’il veut peut-être l’abandonner, lui aussi. Déjà. Trop tôt. Trop vite. Alors elle se lève à son tour, attrapant sa main pour le retenir. - Kaz. Elle se place devant lui, passe son autre main contre sa joue, contre sa nuque. Elle veut lui faire oublier. Lui faire oublier ses craintes. Mais peut-être qu’au fond, c’est elle qui a peur. - Qu’est ce qui se passe… ? Pourquoi tu ne pourrais pas rester ? Sa voix est douce parce qu’elle comprend bien qu’il a peur. Qu’il est certainement terrorisé, comme hier soir. Mais s’il s’avère que c’est autre chose, s’il s’avère qu’il veut simplement s’en aller, la laisser, elle risque de très mal le vivre, Arya. Confrontée à ce qu’elle redoute le plus. Confrontée à ce pourquoi elle s’est fermée, à ce pourquoi elle est brisée, aujourd’hui. Et avec lui, elle a décidé d’entrouvrir une porte, une porte fermée depuis longtemps. Si Kaz décide de la claquer, elle pourrait bien ne jamais s’ouvrir à nouveau.

Les machines infernales se remettent à tourner et Kaz panique. Il panique comme il en a tant l'habitude, la pièce tanguant tout autour de lui et les murs se refermant sur son corps. La pureté des lieux lui donne la nausée. Tout est trop beau pour que ses doigts maudits salissent, détruisent les fondations du monde bien rangé d'Arya. L'impact de sa peau sur la sienne est semblable à une brûlure, mais Kaz ne trouve pas la force de se défaire de son emprise. – Kaz. La douceur de son toucher, la bienveillance de sa voix, tout sonne faux à ses oreilles. Il ne mérite rien de ce qu'elle lui offre et ne fera que la briser si elle s'approche de trop près. C'est inévitable. Ceux qu'il a un jour aimés se sont retrouvés écorchés jusqu'à l'os, les mains de Kaz pour créer les plaies. Ses parents, sa sœur, Thelma, Marek, Moïse, tous ont fait les frais de sa folie. Il évite le regard d'Arya, le sien fermement posé sur ses pieds. Qu’est ce qui se passe… ? Pourquoi tu ne pourrais pas rester ? Kaz retire finalement son poignet d'entre les doigts de son interlocutrice, le ramenant à sa propre poitrine. S'il reste, il ne restera plus rien à sauver. Il dépouillera Arya de chaque once de vie qui lui reste dans l'organisme, anéantira la totalité de ses rêves et espoirs. – Il s'passe rien, qu'il cracherait presque. Sa voix est plus dure qu'il ne le souhaiterait. Au fond, si son agressivité peut faire comprendre à Arya qu'il n'est pas bon pour lui de rester, c'est pour le mieux. Le corps flageolants, Kaz recule d'un, deux, trois pas. La question est pourquoi tu voudrais que j'reste ? Il passe une main nerveuse sur son crâne. J'suis qu'un camé, Arya. Qu'un foutu déchet d'la société qui mérite que d'crever dans un fossé. Ça sort sans qu'il n'arrive à filtrer les mots qui glissent hors de ses lèvres. Il a l'impression d'être sur un bateau, Kaz, et que tout autour de lui est semblable à une mer déchaînée. Et il ne peut pas embarquer Arya dans sa chute, la laisser se noyer avec lui. C'est ce qui arrivera s'il reste et autorise son cœur à battre aussi fort qu'avec Eden. S'il ne peut pas briser cette dernière, il le fera avec Arya et rien ne pourra arrêter la machine une fois lancée. Alors Kaz n'a pas d'autre choix que de faire marche arrière, de fuir comme il sait si bien le faire. J'vois la douleur dans tes iris, mais j'te sauve la vie. Tu te rendras compte, un jour, que c'était la meilleure solution.

@arya warren

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(kaz & arya)

Il vrille. Kaz vrille complètement en une fraction de seconde. Et elle déchante, Arya. Elle réalise que tout est en train de s’effondrer comme un château de cartes. Tout ce qui s’est passé entre eux cette nuit, cette tendresse, cette passion, tout ce qui s’est passé et qui lui a fait tant de bien s’envole en fumée. Et Kaz, il semble tellement perdu. Tellement déchiré. Déchiré entre sa raison qui parle désormais et son besoin d’être en paix. Le cœur d’Arya se serre parce qu’elle a mal, déjà, en le voyant ainsi. Il se serre parce qu’elle a mal à l’idée même qu’il parte. Qu’il retourne errer dans les rues du Queens, seul, mal. Pourtant, peut-être qu’il a raison. Peut-être qu’il ferait mieux de s’en aller. Peut-être que cette nuit doit rester une nuit, une seule, pour ne pas qu’ils se bousillent mutuellement. Pour ne pas qu’ils se détruisent plus qu’ils ne le sont déjà. Alors elle le laisse s’éloigner, elle n’ose plus s’approcher par peur de tout gâcher. Par peur de briser ce lien si faible qui existe entre eux. Mais les paroles du beau métisse sont tellement violentes, tellement cinglantes et elle, elle ne peut tout bonnement pas le laisser dire cela. Alors à sa première question, elle répond rapidement et comme une évidence. - Parce que cette nuit, c’était bien. C’était bien. C’était réel. C’était intense. Et elle n’a rien d’autre de plus à ajouter. Elle veut qu’il reste pour prolonger encore un peu plus ce doux moment qui finira peut-être par rester un rêve. - Le reste, on s’en fiche. On s’en fiche, d’accord ? Oui, c’est un camé et elle n’est pas non plus la fille la plus saine qui soit. Mais et alors ? Après tout, ils auront bien le temps l’un comme l’autre de le réaliser plus tard. Le retour à la réalité arrivera, alors pourquoi le précipiter ? Et sans le savoir, Kaz repousse Arya dans son pire travers, dans sa plus grande névrose, la peur panique de l’abandon. Et s’il n’était qu’un inconnu hier encore, elle ne peut pas envisager l’idée qu’il parte aussi brutalement. Mais comme à son habitude, elle reste fière, Arya. - Je ne peux pas te retenir contre ta volonté, mais tu sais maintenant que je veux que tu restes. Elle ne le retiendra pas, parce qu’elle a bien trop honte, bien trop de fierté. Mais les cartes sont désormais totalement entre ses mains, c’est à lui de décidé s’il veut s’enfuir ou bien rester et construire quelque chose avec elle. Peu importe quoi. Peu importe comment.

Kaz ne comprend pas. Kaz ne comprend jamais. Le train déraille à l'intérieur de son crâne et les passagers hurlent à l'approche de leur mort certaine. Il voudrait s'accrocher à Arya, se retenir à cette nuit qui lui a donné l'impression d'être vivant. Pour de vrai et pas par obligation. Cette nuit, Kaz a respiré avec envie. Il est redevenu celui qu'il était l'espace d'un instant, entouré des bras de cette inconnue et de sa chaleur salvatrice. Il a vécu comme il ne croyait plus en être capable, le cœur remit en route par un toucher qu'il n'attendait pas. T'as coloré le temps d'une nuit, réveillé des sens que j'pensais disparus. Tu m'as fait croire à une autre vie, loin de la souffrance qui peuple mon corps et de la rue qui n'attendait que moi. Mais j'peux pas rester et risquer de salir ton âme, de briser tes rêves et fissurer ton être. Et Kaz le lui dit avec ses propres mots, la détresse faisant trembler sa voix déjà faiblarde. Il est prêt à s'en aller. Loin. Aussi loin qu'il le pourra pour ne pas blesser Arya. Cependant, cette dernière ne semble pas être prête à le laisser partir, ce qui ne fait qu'accentuer les battements frénétiques de son cœur en folie. Il a mal, Kaz. Et pour une raison qu'il ignore, il se sent bien aussi. En sécurité. – Parce que cette nuit, c’était bien. Il est incapable de la regarder dans les yeux, trop honteux d'être ce qu'il est. C'était bien, sauf que c'est fini. Tu comprends pas que j'finirais par avoir ta peau ? Que je t'amocherais autant que tous ceux qui ont un jour croisé mon chemin ? Il était fort, mon frère. Ils étaient forts, Kenn et Moïse. Ça m'a pas empêché d'les blesser profondément, d'leur laisser des cicatrices à vie. Alors qu'est-ce que tu crois que j'ferais avec toi ? Le reste, on s’en fiche. On s’en fiche, d’accord ? Kaz se bat contre l'envie de se réfugier dans ses bras. Un peu, juste le temps de se remettre sur pied et d'avoir la force d'affronter sa propre réalité. Je ne peux pas te retenir contre ta volonté, mais tu sais maintenant que je veux que tu restes. Ça réchauffe autant que ça refroidit le creux de sa poitrine. Il n'aime pas ça, avoir à faire des choix – et c'est généralement toujours le mauvais qu'il fait. Si j'reste, tu crois que tu pourras me changer ? Me sauver ? Trop de gens ont essayé avant toi, tous ont terminé foutus en l'air. Kaz ne sait pas. Kaz ne sait jamais. Il y a sa raison, son cœur et tout le reste qui se battent dans sa boîte crânienne. Pendant plusieurs secondes, il ne dit rien, les lèvres scellées et le cœur remonté dans sa gorge. Malgré ce silence, cette hésitation dans son regard, ils savent tous les deux qu'elle va être sa réponse. Ça se voit dans ses gestes, ses yeux qui cherchent discrètement une sortie de secours et s'entend dans les battements bruyants dans sa cage thoracique. – J'suis pas bon, Arya. Et avec ces mots, c'est comme s'il la lâchait réellement, érigeait un mur entre leurs deux êtres balafrés. Et t'y gagneras rien si j'reste. Il ne sait pas ce qu'il attend lorsqu'il tourne les talons. S'il souhaite qu'elle le rattrape une dernière fois ou le laisse tranquille. Quoiqu'il puisse attendre, c'est le néant qui l'enveloppe lorsque la porte se referme derrière lui.

@arya warren

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