(FB) seeing right through you (slamn)

Tu t’étais attendu à voir un mec de l’âge de ton père quand il t’avait dit devoir te présenter à un mec, à un vrai mec. T’avais joué au con, arqué un sourcil et demandé ce qu’il pensait être un vrai mec dans son crâne, à ton paternel. Tu sais pas si sa définition allait te faire marrer ou te consterner à vrai dire. Il y allait sûrement avoir un équilibre entre les deux, connaissant le bougre. Couché sur le canapé du salon, la tronche dans ton portable alors que tu scrolles la bibliothèque de youtube, la sonnette retentit et tu te dis que tu vas enfin avoir la réponse à ta question. Le père Rogers se lève, tout sourire et toi, tu te dis que merde, le mec doit quand même avoir une sacré place dans son estime pour qu’il ait la banane comme ça, lui qui préfère faire la gueule à tout bouts de champs. C’est pas qu’il est pas joyeux, ton père, c’est juste qu’il y a plus de sourires à un putain d’enterrement que sur son visage.

T’entends des voix dans l’entrée et t’es curieux, quand même. Dans ta tête, t’es toujours en train d’imaginer le père de famille qui va vous rejoindre, le beauf par excellence qui parlerait de sa femme comme on parlerait d’une propriété. Sauf que ce qui passe l’entrée du salon n’est pas du tout ce que tu avais imaginé. « C’est Slade. »  que balance ton père, une main sur la poitrine du nouveau venu, fier comme un putain de paon. « Il fait de la boxe. » qu’il annonce ensuite fièrement comme on parlerait du hobby de son fils. T’es soufflé toi. Non seulement parce qu’il parle de ce mec comme il devrait parler de toi mais parce que le mec en question… Putain ce qu’il est à mille lieux de ce que tu t’étais imaginé. Grand, brun, une carrure visiblement définie, les cheveux mi-longs. Les cheveux mi-longs ? Et il trouve pas que ça fait pédé le père Rogers ? C’est un sorcier le gars ou quoi ?

Mais ce qui retient le plus ton attention, c’est que le mec est à tomber. Ce regard. Ce putain de regard qu’il pose sur toi pour la première fois et toi, tu souris du coin des lèvres. Bordel. Tu te le taperais bien, le vrai mec. Tu te lèves pour le saluer, tendant ta main dans sa direction et tu plantes ton regard dans le sien sans perdre ton fameux sourire. « Damen. » que tu te présentes, main dans la main avec ton attitude de petit con provocateur. Tu deviens de plus en plus persuadé au fur et à mesure des secondes qui passent que le gaydar de ton père est absent. Totalement absent. Parce que Slade là, son héro, il est définitivement attiré par les queues. À la manière dont il répond, dont il réagit à ton regard rivé sur lui, ya clairement pas de doute. Après tout, ton gaydar à toi, il est tout sauf absent. « Mais on m’appelle Damn. » que tu rajoutes alors que ton père, complètement aveugle à ce que tu tentes de faire, en rajoute. « Personne ne t’appelle comme ça. » Mais ça tombe dans l’oreille d’un sourd, encore bien plus que d’habitude. Parce que t’as tes yeux sur Slade et que tu te demandes si tu pourrais t’accrocher à ses cheveux pendant que tu te le taperais.

tu écoutes brock de longues secondes. ton boss, nouveau boss. qui semble vouloir absolument te faire rencontrer son gamin. damen, qu'il s'appelle, de ce que tu sais. gosse qui aurait bien besoin de rencontrer un mec comme toi. un vrai mec. (si seulement il savait), enfin, d'après ses dires. tu te pinces brièvement les lèvres. ça te ferait presque rire cette situation, ce discours qu'il tient, comme quoi son fils est un moins-que-rien, d'autres trucs ans le genre, pas très joli à entendre. t'es assez silencieux dans ton genre, tu l'écoutes sans l'écouter, hoches parfois la tête sans même savoir à quoi tu acquiesces. il pourrait te raconter tout et n'importe quoi, t'es loin de l'écouter. tu l'apprécies le paternel. mais pas plus que ça quand tu y penses. c'est juste ton boss, quoi. t'aimes pas son point de vue sur certaines choses. mais t'as besoin de ce job.
tu le suis à l'intérieur de l'appartement, glissant une main dans tes mèches brunes un bref instant. t'es étonné d'avoir jamais eu de remarques sur tes cheveux tiens. ton aîné te présente à son gamin. et ton regard se pose sur le blond. [...] il fait de la boxe. tu t'pinces les lèvres. j'ai fait. tu réponds, simplement. ça te semble compliqué d'y retourner à un haut niveau. tu manques un bref soupir. tu préfères focaliser quelques secondes de plus ton regard sur le blond.

les mains enfoncées dans tes poches, tes prunelles prennent leur temps pour l'observer. pas si désagréable que ça à regarder. (carrément canon, ouais.) il termine par s'approcher, et y'a ta poigne qui attrape la sienne, tandis que ton regard croise le sien, que t'as soudainement envie d'broyer sa main pour lui faire perdre son sourire en coin. damen. qu'il se présente simplement. tu arques légèrement un sourcil face à sa provocation silencieuse. mais on m’appelle damn. personne ne t'appelle comme ça. que le paternel renchérit. merde, tu l'aurais presque oublié, lui. tu te pinces un bref instant les lèvres. salut, damn. que tu réponds en lâchant finalement sa main, te redressant un peu. t'as pas fais attention au fait que tu venais de te pencher sur le blond. un peu trop sans doute. tu jettes un bref regard au paternel. il a l'air totalement à l'ouest, c'est dingue ça. il te propose un bière, un truc dans le genre. à boire, quoi. tu hausses les épaules, termines par accepter, avant d'poser une nouvelle fois ton regard sur le blond.
ouais, ce sourire,
t'as définitivement envie de l'effacer à coup d'reins.

Putain ce que c’est ironique de voir à quel point ton père se plante, à quel point il est à côté de la plaque. Il à l’air tellement fier de son pote, de son employé. Il s’est déjà vanté de lui la veille, à répétition et t’es persuadé que tu vas encore l’entendre faire les louanges de Slade bien après qu’il soit parti. Mais ça te va. T’es plutôt content. Faut dire qu’une situation déplorable se transforme peu à peu en quelque chose d’aussi amusant que plaisant pour toi. Tu vois bien son regard sur toi, tu vois bien l’intérêt dans son regard et tu te dis que, finalement, la chance est de ton côté aujourd’hui. « J'ai fait. » que le corrige le gars et tu ne peux t’empêcher de te marrer silencieusement. Comme si ça allait faire une différence pour le père Rogers. Qu’il ait fait de la boxe ou qu’il en fasse toujours, il ne re-descendrait pas du piédestal sur lequel il a été mis. Par contre, t’es persuadé que sa sexualité n’a pas été dévoilé où il en tomberait bien rapidement. Quoique. Tu sais pas. Peut-être que ton père lui trouverait des excuses. Il en serait capable. Tout pour prouver que t’es la pire des merdes, que t’es pas un vrai mec. Il serait capable de te balancer à la face qu’au moins lui il fait pas la femme sans rien connaître de ta vie sexuelle et savoir que ce n’est pas si souvent que ça que tu te laisses prendre. Mais par lui ? Ouais par lui ? T’en as clairement envie et le regard que tu plantes dans ses yeux ne cherche même pas à le masquer. « Salut, Damn. » qu’il te répond et bordel, bordel il défie ton père dans ses paroles, dans le fait d’utiliser ton surnom et ça éveille encore bien plus ton intérêt. Parce que jusque là, ton corps t’attire. Si sa personnalité s’y met, t’es foutu, parce que tu ne le laisseras pas s’échapper jusqu’à avoir obtenu ce que tu souhaites.

Ton père se dirige vers la cuisine en insistant pour qu’il s’assoit à la table du salon. Tu ne le fais pas, toi. Tu attends. Tu connais assez ton paternel pour savoir qu’il est allé chercher des bières pour lui et son invité. Pour toi ? T’es moins sûr. Ta suspicion se confirme lorsqu’il revient avec une bouteille dans chaque main et tu lèves les yeux au ciel. En tant normal, tu te serais pris une vieille remarque. Qu’est-ce que t’as toi ? Respecte ton père, morveux, ou un truc du genre. Mais non, pas là. Il n’a d’yeux que pour Slade et une partie de toi à bien envie de le lui faire remarquer. Tu te retiens pourtant et te contente d’aller te chercher ta bière seule, comme un grand, avant de prendre place à la table toi aussi. Tu choisis la chaise qui se trouve en face du brun et, p’tit con, porte la bouteille à tes lèvres de la manière la plus provocatrice qu’il soit, passant même ta langue sur le goulot afin de récupérer une goutte qui allait s’échapper. Tu le fixes pendant ton petit manège, bien entendu. T’as pas l’intention de rater sa réaction à la moindre de tes provocations.

t'en as plus grand chose à faire du paternel. sourires parfois esquissés par simple politesse, tête penchée sur le côté à ses mots. intrigué de ces insultes, de ce comportement que tu n'apprécies pas tant que ça. soupir au bord des lèvres, tu salues le fils. damen, damn, blondinet qui te semble déjà haut en couleur. tu ne manques pas sa réaction quand le surnom glisse sur tes lippes. parait-il que personne l'utilise. tu l'aimes bien toi. et ouais, défier silencieusement et indirectement le paternel, ça pourrait aussi t'faire sourire.
y'a un truc, tu saurais pas franchement quoi dire. juste, un truc. ton regard se pose une nouvelle fois sur le blond, tu ne rates pas ses prunelles pâles. quelque chose te donne envie de les regarder un peu plus longtemps. mais tu te contentes d'avancer en direction du salon, ton regard se posant sur le paternel une nouvelle fois. une bière, pourquoi pas après tout ? l'aîné s'éloigne, et tu poses un bref instant ton regard sur le blond. tu restes silencieux quelques secondes supplémentaires quand le blond lève les yeux au ciel, visiblement délaissé par son paternel. tu ne dis rien, mais n'en penses pas moins. et en même temps, ça ne t'étonne pas vraiment. à la manière dont brock te parle parfois de son fils.

tu t'installes à table, récupérant ta bière entre tes doigts. tu te pinces les lèvres un instant, arques un sourcil en voyant le blond face à toi, glisser sa langue sur le goulot, provocateur. ton regard cherche le sien, tu y plonges tes propres prunelles pâles, un faible sourire au coin des lèvres. il est rapide, un seul bref instant. tu te redresses un peu, portant la bière à tes lèvres, y buvant une simple gorgée, tournant finalement la tête en direction du paternel, prenant part à la discussion. tu te pinces brièvement les lèvres, pas franchement très concentré, tu dois l'avouer. mais tu ne laisses rien paraître, hochant un bref instant la tête à quelques mots de l'aîné.
y'a pourtant ton regard qui glisse de temps à autre sur le blond. tu vois bien son jeu, ses provocations, son rentre-dedans. et ça te plaît bien. il a pas raté que t'étais loin d'être aussi clean que ce que son père pouvait penser. ça te faire sourire intérieurement. carrément. il s'amuses le blond, et il t'énerve aussi au plus au point. son sourire narquois, t'as envie de l'effacer. encore. toujours. malgré les minutes qui passent. et, au contraire, ça te donne plus envie encore de lui faire ravaler sa salive, sa langue mutine. un bref pincement de lèvres plus tard, tu réponds le plus naturellement du monde au paternel.

Plus rien ne t’étonne quand il s’agit de ton paternel. Il s’est toujours comporté ainsi avec toi et à force, t’as pris l’habitude. Tu te dis même que ça s’est arrangé au fond, parce qu’il ne lève maintenant plus la main sur toi. Il reste abusif, dans ses mots, dans ses gestes, dans son comportement mais il y a bien longtemps que tu n’en as plus rien à foutre. Tu te serais cassé, t’aurais pris ton propre appartement si t’en avais les moyens, pour ne plus le voir, pour le foutre dans le passé et tout laisser derrière toi. Ce n’est pas le cas, pourtant. T’as pas de job. Du moins, la photographie, c’est pas un truc stable pour toi. Ça te rapporte un peu, de temps en temps, quand on décide de répondre à ton annonce, mais ça ne sera jamais assez pour te permettre de vivre seul, de devenir indépendant. Alors tu restes. Alors t’assumes et tu vis avec les reproches. Tu te dis que ça pourrait être pire - il pourrait te foutre dehors. Pour une raison obscure, il ne l’a tout de même pas encore fait.

Une fois à table, tu continues ton manège. Tu vois bien que Slade ne semble plus porter la moindre attention à ton paternel et ça te conforte dans ton comportement, dans le rentre dedans que tu lui fais de la manière la moins discrète possible. T’en reviens pas que ton paternel ne le voie pas, ne devienne pas fou de rage en pensant que tu cherches à corrompre son Dieu vivant. Mais il n’a d’yeux que pour lui. T’es pas existant, comme à chaque fois qu’il y a quelqu’un d’autre en votre compagnie. Tu vas certainement pas t’en plaindre pourtant, parce que ça te donne tout le loisir de poursuivre ton manège, d’aller jusqu’à glisser ton pied contre son mollet sous la table sans le perdre des yeux. Tu joues au con, t’en as conscience. Mais t’as aussi conscience que t’as capté son attention, qu’il ne la détache pas de toi. Ça gonfle ton égo, ça te motive à continuer.

Tu ne prends pas tellement part à la discussion pour la simple et bonne raison que t’as rien à y foutre. Le père Rogers ne fait que s’adresser à son employé comme si tu n’étais même pas dans la pièce, à part pour quelques exceptions où il voudrait te faire approuver de ces dires. Il est tout fou, ton père, et tu te demandes s’il ne prendrait pas Slade pour un fiston de substitution, le genre d’héritier dont il a toujours rêvé, le genre que toi tu n’es absolument pas. Ça t’emmerde un peu. Ça te rend un peu plus déterminé à te taper son Dieu. T’auras comme l’impression de le lui voler si tu le fais, comme l’impression de le ternir, de le faire t’appartenir à toi plutôt qu’à lui, à le ranger de ton propre côté. « Alors Slade, t’as une petite amie ? » que tu finis par demander rien que pour le provoquer. T’as bien conscience que la réponse sera négative mais tu veux voir sa réaction, tu veux pousser sur ses boutons. « Mais oui ? Un bel homme comme toi ne peut pas être célibataire. À moins que tu refuses de n’offrir qu’à une ce que plusieurs peuvent avoir, hein ? » Ton père saute sur l’occasion, phrase pleine de sous-entendus et tu te dois d’arquer un sourcil devant son comportement de beauf. Il manque pas une occasion, cet abruti.

en y pensant réellement, tu ne sais pas ce qui t'as poussé à accepter l'invitation du plus âge. sans doute l'envie de faire en sorte de garder ton job. ouais, t'en as besoin de ce job, même si t'apprécies pas forcément ton patron, ni sa manière de penser. un petit quelque chose qui te dérange, tu ne sais pas quoi en penser, tu fronces un peu les sourcils et l'observes de longues seconde. t'as rarement vu un mec aussi ... t'as même pas de mot exact pour définir ça. tu l’apprécies juste pas. et pour faire semblant, t'es plutôt douer.
t'as jamais laissé paraître grand chose de toute manière, depuis que tes gamins, depuis que ton beau-père est arrivé, de passage seulement, sans la vie de ta mère. pour lui faire un gosse avant de s'acharner, pour mettre les voiles quand t'as commencé à rendre les coups. depuis cette période, sans doute, que t'es plutôt un silencieux. pas du genre à beaucoup parler, à laisser entrevoir beaucoup de choses. tu reportes ton attention sur la conversation, qui est assez stérile, inutile, faite pour combler le vide et pas grand chose d'autre. en tout cas, c'est ta manière à toi de la voir. parce que tu ne t'intéresses pas franchement à ce qu'il peut raconter, rogers père. même pas du tout.

et c'est d'ailleurs le fils qui attire ton attention, quand ton regard croise celui de damen, quand il ne cesse de se faire provocant. et ça te plaît, autant que ça te donne envie de le faire arrêter ça de suite. tu tournes un bref instant vers le paternel, répondant par quelques mots à sa question. rien d'intéressant. mais ça semble lui convenir, puisqu'il repart dans un monologue à propos d'un sujet dont tu te fiche. tu fronces à peine les sourcils, et tournes à peine la tête, lançant un regard au blond, quand ce dernier vient glisser son pied contre ton mollet. tu te redresses un peu sur ta chaise, arquant un sourcil en le regardant. tu ne réagis pas spécialement, ta jambe restant simplement à sa place sous la table.
alors slade, t’as une petite amie ? ton regard reste braqué sur le blond un instant. mais oui ? un bel homme comme toi ne peut pas être célibataire. à moins que tu refuses de n’offrir qu’à une ce que plusieurs peuvent avoir, hein ? tu te pinces les lèvres un bref instant, haussant les épaules, l'air de rien. tu poses un instant ton regard sur l'un, puis sur l'autre. je ne suis pas un adepte des relations. tu souffles simplement face au paternel. t'as pas eu un exemple parfait à la maison, tu dois bien l'avouer. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant, haussant un peu les épaules. non, t'es pas franchement quelqu'un qu'on pourrait qualifier de romantique. t'es même loin de l'être. j'ai d'autres priorités. tu ajoutes. comme, à ce moment précis, d'effacer le sourire sur les lèvres du blond. tu reposes d'ailleurs ton regard sur damen. tu te doutes qu'il fait ça pour voir de quoi t'es capable.

Elle est sacrément dysfonctionnelle ta p’tite famille, tu dois l’avouer. Entre la disparition de ta mère, alors que t’étais qu’un enfant, qui arrive à peine à te manquer et l’attitude affreuse de ton père, tu te demandes quand même souvent comment t’as fait pour terminer comme ça. T’es loin d’avoir la manière de penser et de se comporter de ton paternel, quand même, c’est putain d’évident. T’en as un truc à foutre des autres, toi, un peu - sans compter le fait que tu n’es ni sexiste, ni homophobe et tous les autres défaut qu’il semble voir comme des qualités. En fait, t’es persuadé que le père Rogers est un spécimen appartenant à la famille des Beaufs. Il a tout pour, en tout cas. Ça te file la chair de poule parfois, quand t’y penses. Le monde ne se rend pas toujours compte d’à quel point ils sont dangereux, les beaufs dans son genre. Parce qu’ils sont persuadés d’avoir raison, parce qu’ils sont particulièrement bornés et qu’ils s’encouragent entre eux à ne rien changer de leur pensées, de leurs comportements exorbitants. Tu préfères en rire qu’en pleurer, toi. Tu préfères jouer au con en l’ignorant ou le provoquant parfois. De toute manière, t’es plutôt safe maintenant - maintenant qu’il ne lève plus la main sur toi. Tu oses plus. Tu réponds. Tu te fais entendre et comprendre. Tu as trouvé ta voix, ta putain de grande gueule et tu ne retourneras pas au mec paumé et battu que tu étais avant. Tu te laisseras de nouveau abattre quand les putains d’poules auront des putain d’dents, tiens.

Alors ta question posée à Slade, c’est une provocation directe pour le nouveau venu, mais aussi un putain de doigt d’honneur masqué à ton paternel. Il ne le sait même pas. Il ne le voit même pas. Il est putain d’aveugle dans son ignorance et sa débilité. Ça te va parfaitement, à toi.  « Je ne suis pas un adepte des relations. » que votre interlocuteur répond et tu salues l’effort pour répondre sans mentir, mais avec une magnifique démonstration du théorème du mensonge par omission. T’es à deux doigts de siffler devant un tel effort mais tu te retiens. T’as pas envie de t’attirer les foudres de ton père, ni qu’il se doute de l’intérêt que tu portes à son “pote”. « J'ai d'autres priorités. » que l’autre ajoute et tu viens carrément mordiller ta lèvre inférieure en le fixant. Quelles priorités ? Tu te demandes bien. Tu viens glisser ton pied contre son mollet encore une fois alors que ton père repart dans son monologue, approuvant parfaitement du choix de Slade puisque cela lui permettait de se taper plus de nénettes comme il le dit si bien. T’es à deux doigts de te marrer, toi. Parce que si ya bien un truc dont t’es certain, c’est que même toi, tu t’es tapé plus de gonzesses que ton propre paternel - et il a le double de ton âge. « Ouais. J’suis sûr qu’un vrai mec comme lui doit leur filer la nuit de leur vie. » que tu balances, yeux droit dans ceux de l’ancien boxeur, avant que ton père ne pige enfin que tes paroles sortent bien trop de l’ordinaire et qu’il te porte finalement attention. « Tu es jaloux toi, maintenant ? » qu’il t’accuse et t’es à deux doigts de pouffer de rire alors que tu lui adresse un sourire faux, forcé, parfaitement sarcastique. « Moi ? Mais voyons. Tu sais bien que je ne file pas la nuit de leur vie aux gonzesses. » Ironie quand tu nous tiens. « Et j’attends toujours qu’on me file la mienne, d’ailleurs. » que tu rajoutes, sous-entendu bien lourd au bord de tes lèvres alors que, même si tu défies ton père du regard, même si tu le provoques bien plus que de raison, ya ton pied sur le mollet de Slade qui compte bien lui faire comprendre que lui, t’as bien envie qu’il essaie.

tu comprends bien ou veux en venir le blond. mais tu ne te démontes pas, venant boire une gorgée de bière l'air de rien, haussant un peu les épaules et répondant finalement à sa question, l'air de rien, comme si c'était normal. tu ne mens même pas réellement. les relations c'est pas pour toi. et les couples en train de se lécher les amygdales dés sept heures du matin, ça te donne plus la gerbe qu'autre chose. un petit soupir glisse sur tes lèvres et tes doigts dans tes cheveux. ton regard se pose sur le blond quand tu souffles toi-même que tu as d'autres priorités. tu ne manques pas ses prunelles, sa lèvre piégée entre ses dents. tu te contentes de hausser les épaules face à son regard, son pied revenant contre ta jambe. ça te fait esquisser un bref sourire, le temps d'une seconde ou deux tout au plus. et il y a ta jambe qui glisse un peu contre la sienne, l'air de rien. ouais. j’suis sûr qu’un vrai mec comme lui doit leur filer la nuit de leur vie. t'aurais bien envie de chercher, de foutre la merde, de souffler que t'as rien de plus qu'un autre mec. mais tu connais le point de vu du paternel sur ça.
tu es jaloux toi, maintenant ? tu hausses un peu les épaules, observant le père, puis le fils. tu te mords l'intérieur de la joue un bref instant. moi ? mais voyons. tu sais bien que je ne file pas la nuit de leur vie aux gonzesses. et j'attends toujours qu'on me file la mienne, d'ailleurs. ça te fait te redresser un peu, piqué au vif. ouais, ça devient intéressant. très intéressant.
et ouais, tu dis pas non pour lui filer la nuit de sa vie.

tu te pinces les lèvres un bref instant, n'osant tout de même pas t'imposer entre père et fils. tu t'étais douté que l'ambiance entre eux allait être assez électrique. tu l'avais déjà remarqué à la manière dont le paternel a déjà évoqué damen. mais tu l'apprécies bien, toi. t'aimes les gens qui ont du caractère. c'est bien ennuyant sinon. tu te redresses un peu, avant de te lever. excusez-moi. tu souffles en t'éloignant un peu pour trouver les toilettes. t'en profites pour observer un peu les murs, une pièce ouverte ou l'autre. tu n'sais même pas pourquoi t'es là, pourquoi le paternel a voulu te faire venir ici. juste pour avoir la possibilité de monter à son fils qu'il y a mieux ? sans doute. et t'aimes pas franchement cette démarche.
tu termines de te sécher les mains, te demandant bien ce qu'il t'attend une fois que tu rejoindras le salon. si tu as le temps de le rejoindre, tout du moins.

Tu l’as vue. Tu as vu sa réaction à tes paroles, lorsqu’il s’est redressé un peu, lorsqu’une lueur d’intérêt à traversé son regard. C’était ton but premier de le piquer au vif, te planter une petite idée dans son crâne pour qu’elle pousse, pour qu’il comprenne. Comme si tu n’avais pas été assez clair jusque là, comme si tu ne lui avais pas encore fait comprendre que tu voulais qu’il te baise. Il est évident qu’il s’en rend déjà compte mais avec toi, il n’y en a jamais trop. Tu vois les opportunités et tu les saisi le plus rapidement possible. Tu te fichais pas mal que ton père tique, qu’il s’imagine des choses ou même qu’il comprenne parfaitement tes intentions. Peu importe ce qu’il dirait, peu importe ce qu’il ferait, tu ne comptais pas t’empêcher de lancer une énième perche, une énième pique à celui qui t’intéresse autant. T’es pas du tout déçu quand Slade fini par se lever, par s’excuser. Ça t’arrange même. Tu vois là une opportunité, d’autant plus quand ton père se met à grogner, la colère visible dans ses yeux. « T’as pas honte de dire des trucs pareils ? » qu’il te balance à la figure. « Ya pas de quoi être fier ! » Tu trouves que si, toi. Et alors que Slade s’éloigne, ton père redouble de colère, la laissant visiblement éclater en l’absence de son pote. « Tu l’as dégoûté. Tu l’as tellement dégoûté qu’il a dû se casser. J’espère que t’es fier. » Tu manques de pouffer devant son ignorance, devant son manque de skill à lire la situation actuelle. Parce que t’as jamais vu quelqu’un d’aussi à côté de la plaque - jamais. À la place, tu préfères jouer la comédie. Tu préfères prétendre être touché par ses paroles. Tu préfères prétendre être énervé, toi aussi. Parce que t’as une idée en tête et que pour ça, tu dois rendre légitime ton départ de la table. Alors tu te lèves brusquement, attrapant ta bière et fixant ton paternel avec toute la colère que tu peux t’inventer dans ton regard. « Va t’faire foutre. » que tu lâches avant de te casser en direction du couloir et de ta chambre. Ce n’est pas dans cette dernière que tu comptes te rendre, malgré tout. T’as une autre idée en tête. T’as juste envie de le faire croire à ton paternel. Et quand tu passes devant les toilettes, devant la porte fermée, tu t’arrêtes.

Sourire au coin de tes lèvres, tu viens t’appuyer contre le mur en face de la pièce, ta bière à la main. Et tu attends. Tu prends une gorgée et tu patientes tranquillement. T’as pas l’intention de le laisser s’échapper, Slade. T’as pas l’intention de le laisser retourner voir ton paternel avant d’avoir eu ce que tu voulais. De toute manière, vous avez un peu de temps devant vous - bon côté du cerveau cassé de ton père qui pense que Slade est sûrement en train de gerber, ou un truc du genre.

ça tourne rapidement dans ton esprit, la situation, les détails, le blond, ses provocations. t'en as plus grand chose à foutre du paternel, et tu t'en branles pas mal qu'un jour, il apprenne que tu préfères de loin les queues. et si ça lui plaît pas ? t'en as pas grand chose à foutre. t'es pas spécialement du genre à le crier sur les toits. si ça doit se voir, ça se verra et c'est tout. tu t'éloignes un peu dans les couloirs, observant les pièces par les portes entrouvertes. tu prends même l'temps d'aller un peu plus loin dans le couloir. tu ne devrais pas. tout comme tu ne devrais sans doute pas entendre le haussement de ton au salon. tu te pinces les lèvres un bref instant en glissant une main dans tes cheveux. tu soupires un peu. t'aurais presque envie de trouver une excuse pour te casser.
presque.

tu t'essuies les mains, observant un bref instant ton regard dans le reflet du petit miroir. tu viens remettre en place la mèche qui tombe sur ton front avant de finalement aller pour rejoindre le salon. mais tu ne l'attendras sans doute pas. ton regard se pose sur le bond, dans le couloir. tu restes silencieux, l'observant de longues secondes. tu viens t'appuyer contre la porte fermée, croisant tes bras contre ton torse. salut. que tu souffles finalement. t'as aucune idée de ce qu'il a pu se passer ou se dire au salon, ni même ce que peut bien foutre le père rogers en ce moment. tu ne restes pas immobile bien longtemps, te rapprochant du blond.
c'est p'être bien cette situation, finalement t'es p'être pas si mal ici. tu t'arrêtes à quelques centimètres du plus jeune, ton regard glissant contre son corps, l'épiant sous toute les coutures. qu'est-ce que tu cherches, damen ? tu demandes finalement. tu connais déjà la réponse, tu t'y attends tout du moins. t'as pas trop de doutes là-dessus, t'as juste envie d'l'entendre, de voir sa réaction, tandis que tu viens plonger tes prunelles dans les siennes, venant appuyer une main sur le mur, juste à côté de son visage.