En se levant ce matin-là, Toby remarqua un mal de gorge et une certaine fébrilité. Il avait des courbatures dans les bras. Cependant, il n'était pas prêt à manquer la messe, d'autant que c'était lui qui devait la dire. Avec beaucoup d'efforts, il se trouva devant l'autel. Malheureusement, juste avant l'eucharistie, il se sentait faible, si faible que s'il ne s'était pas assis au sol, il serait tombé. "Vous êtes brûlant, mon père." Indiqua l'un des paroissiens sur place. Notre abbé eut à peine le temps d'appeler un ami prêtre pour qu'il le remplace pour certaines choses, avant de rentrer chez lui. Il n'appela pas de médecin, mais se laissa simplement tomber dans son lit encore tout habillé, avant de sombrer le temps d'une sieste dans les bras de Morphée. À son réveil, il avait froid et il était en nage. Mais au lieu de penser à lui, à prendre sa température, il songea à Cassey. Il ne voulait pas la laisser seule dans son épreuve. Il échangea quelques textos avec Cassey, anxieux de savoir si tout allait bien pour elle, si elle avait su dépasser son moment de tristesse et d'inquiétude. Il souffrait de l'imaginer ainsi. Il voulait le meilleur pour elle... Ensuite, il n'eut ni l'envie ni la force de se lever pour se traîner jusqu'au tiroir contenant le thermomètre et les médicaments. Il resta donc dans lit. Les yeux fermés, il sommeillait, jusqu'à ce que le bruit de la porte qui s'ouvre ne le sorte de son demi-sommeil. Il la laissait ouverte pendant la journée, une habitude qu'il avait gardée et qui pouvait paraître dangereuse. Les yeux encore semi-fermés, il sentit le parfum qui engloba l'air. Une odeur qu'il pourrait reconnaitre entre mille. "Ma petite perle..." souffla-t-il délicatement, un sourire se formant sur ses lèvres. Puis subitement, il ouvrit les yeux pour effectivement croiser le regard de Cassey, debout non loin du lit. Le trentenaire sourit, tendrement, tentant de se lever, mais il laissa tomber, se calant dans les couvertures. Un frisson de fièvre lui parcourut l'échine. "Tu vas bien? Tout va bien ?" Demanda-t-il d'une voix encore endormie, tout en frissonant.
Today is gonna be the day That they're gonna throw it back to you By now you should've somehow Realized what you gotta do I don't believe that anybody Feels the way I do, about you now Backbeat, the word was on the street That the fire in your heart is out I'm sure you've heard it all before But you never really had a doubt I don't believe that anybody Feels the way I do about you now And all the roads we have to walk are winding And all the lights that lead us there are blinding There are many things that I Would like to say to you but I don't know how Because maybe, you're gonna be the one that saves me And after all, you're my wonderwall…
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C’est une petite heure après sa conversation par messages avec Toby qu’elle arrive devant sa demeure. Elle a mis un peu trop de temps, elle s’en rend seulement compte maintenant. Mais il faut dire qu’elle maîtrise encore mal New York. Puis, elle a dû passer à la pharmacie pour lui prendre des médicaments. Elle en a également profité pour acheter des beignets au chocolat, ayant retenu de leur précédente rencontre que c’était là le petit péché mignon du jeune prêtre. Outre elle, évidemment. Tenue du fait qu’il est certainement en train de se reposer, c’est avec beaucoup de délicatesse qu’elle tente d’ouvrir sa porte d’entrée, laissée effectivement ouverte. Rassurée de ne pas se retrouver enfermée dehors, elle pénètre doucement dans l’appartement mais cela ne suffit pas à laisser Toby plongé dans son sommeil. Elle esquisse un faible sourire en l’entendant l’appeler par le surnom qu’il a décidé de lui octroyer. – Coucou toi. le salue-t-elle d’un ton doux alors qu’elle pose ses petits achats sur la première table qu’elle voit. À peine retournée vers lui, la jolie blonde se rend compte qu’il essaie déjà de se lever. – Hé, reste allongé… Elle se rapproche assez rapidement de lui, pour l’aider à se remettre correctement dans son lit, puis pour évaluer aussi elle-même son état de santé. Il semble extrêmement fatigué mais, aussi, fébrile. Elle voit bien qu’il n’est pas du tout en forme, plus encore qu’il le disait dans ses messages. – C’est plutôt à moi de te poser cette question. lui répond-elle avant de s’installer délicatement sur le rebord du lit, auprès de lui. – Comment tu te sens ? Sa main vient se poser sur le front du jeune homme pour réaliser qu’il est brûlant. – Tu as de la fièvre… constate-t-elle, la voix quelque peu préoccupée. Elle n’aime pas vraiment l’idée qu’il n’aille pas chez le médecin. Elle voudrait qu’il aille mieux. Elle s’inquiète pour lui, évidemment. Il a été tant de fois présent pour elle ces derniers temps, surtout avec le retour d’Owen. La manière dont il est venu la soutenir alors qu’elle était au plus mal l’a considérablement touchée, Cassey. Alors, en cet instant, elle essaie, un petit peu, de lui renvoyer la pareille.
Toby contempla la demoiselle s'approcher, déposer un sac plastique sur la table et venir s'installer délicatement sur le rebord du lit. Elle semblait amusée par sa réaction, éludant sa question, ou plutôt la lui retournant aussitôt. "Merci d'être venue... Je suis heureux de te voir." déclara-t-il simplement, naturellement. Il l'aimait tellement. Ses pensées étaient tournées vers elle, tout le temps, jamais il ne l'oubliait. Amy devait avoir tort. Ce ne pouvait pas être qu'une histoire d'attraction sexuelle ou une impression. C'était sincère et pure. Réellement sincère. Rien que le fait de la voir lui donnait le sourire aux lèvres, et ce malgré son état. Ses yeux s'illuminaient aussitôt et il la regardait comme si elle était l'élément le plus précieux de l'univers. Il la contemplait. Il s'abreuvait de la présence de la demoiselle qui s'avérait être un médicament à elle toute seule. Elle ne s'en rendait pas compte, et le savoir devenait douloureux. Il aimerait tellement n'être qu'à elle, et qu'elle ne soit qu'à lui... Peut-être serait-ce possible?
"J'ai connu mieux, mais maintenant que tu es là, je me sens bien. Tu es mon rayon de Soleil." dit-il, se frottant les yeux pour se réveiller davantage et pouvoir mieux la regarder encore. Il remonta sa couverture, tandis qu'il sentait la main de son interlocutrice contre son front. Notre trentenaire hocha la tête face à l'observation de la jeune femme. Il se souvînt alors qu'il n'avait toujours pas pris sa température. "Je peux abuser de ta gentillesse, mon ange?" Sans doute que la fièvre lui enlevait quelques filtres car il ne redoutait plus de balancer des petits surnoms tendres, à de nombreuses reprises. Et il était heureux que cela ne déstabilisait nullement Cassey. "Dans le petit tiroir, là-bas, il y a un thermomètre, tu pourrais me le passer, s'il te plaît?" Demanda-t-il poliment, alors qu'il se mettait à trembler un peu, puis à tousser. Prix d'une quinte de toux, il lui fallut une bonne minute pour la calmer et reprendre sa respiration. "Oh la la, je crois qu'il vaut mieux que tu ne me touches pas trop." Au cas où ce serait contagieux. Il s'en voudrait terriblement s'il la contaminait... Ne manquerait plus que cela. Cependant, Toby sourit de nouveau. "Comment tu te sens, toi... Tu as pu parler à ta fille?" demanda-t-il doucement, baillant, s'étirant dans le lit. Il ne devait pas être sexy, tout transpirant, frémissant, épuisé. Pourtant, cela ne l'empêchait pas de parler, et même beaucoup.
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Un tendre sourire vient se dessiner sur le visage de la blondinette aux douces paroles de Toby. Il n’a pas besoin de la remercier, vraiment pas. Cela ne l’embête pas du tout de venir lui rendre visite chez lui, au contraire, c’est tout naturellement qu’elle est venue. Si elle peut lui changer les idées, lui faire un peu de bien, elle n’hésite pas. Elle a envie qu’il se sente le mieux possible. - Je t’en prie, t’as pas à me remercier. lui affirme-t-elle sans le quitter des yeux, comme pour s’assurer que tout va bien. Il a l’air souriant, fébrile certes, mais supportant le mal malgré tout. C’est rassurant pour la jeune femme. Pas un instant, elle ne soupçonne les pensées qui peuvent envahir le jeune prêtre à son égard. Elle les voit bien, pourtant, ses petits yeux qui brillent, mais c’est tout son être qu’elle voit comme lumineux. Elle ne songe pas au fait qu’elle pourrait en être à l’origine, elle n’oserait jamais le penser. Alors même qu’elle connaît ses sentiments, elle les considère réellement mais elle n’en mesure peut-être pas l’ampleur. Car elle n’a pas l’habitude, Cassey. Elle n’a pas l’habitude qu’un homme puisse se donner autant à elle. Ce ne sont pas les minables, dixit son grand frère, qu’elle a fréquentés avant lui qui lui ont appris à être aimée. C’est tout le contraire. Elle ne sait plus être aimée. Elle ne s’en rend pas compte mais, tout ce que lui offre Toby, cela lui fait du bien. Cela répare tout doucement son petit cœur blessé. Sa douceur quotidienne, dans ses gestes, dans ses paroles, comme à cet instant. Ses mots la font tout de suite sourire. Même si, sans doute qu’une fois de plus, elle ne mesure pas leur portée. Elle est trop habituée aux jolis mots, Cassey. À ceux qu’on dit pour la mettre dans son lit, à ceux qui sont destinés à la faire rêver, ne serait-ce que pour une nuit. Elle croit pourtant complètement à la sincérité de Toby, mais c’est peut-être son cœur qui a trop peur de s’y fier. - Alors, tu vois, j’ai bien fait de venir ! lui répond-elle d’une voix malicieuse. C’est certainement pour la même raison qu’elle ne prend ses surnoms avec aucune solennité. Mais elle entend malgré tout le « mon ange » inhabituel venant de la bouche du jeune homme, qui sonne si doux à son oreille. - Oui, bien sûr. accepte-t-elle en se dirigeant déjà jusqu’au tiroir indiqué pour récupérer ledit thermomètre. Elle revient vers lui pour lui tendre l’objet lorsqu’il est pris d’une violente quinte de toux. Une petite moue apparaît sur le visage d’ange de la jeune femme. Elle aurait vraiment préféré qu’il appelle un médecin. - Je vais devoir résister. lui dit-elle avec un petit sourire taquin, mais le regard toujours assez préoccupé. - Tu me le dis si tu veux un médicament. Je t’ai aussi amené des beignets au chocolat. Il ne doit pas avoir beaucoup d’appétit, là, tout de suite. Mais cela pourrait lui faire du bien, plus tard, s’il se sent mieux. Elle s’installe à nouveau sur le rebord du lit, les yeux posés sur son interlocuteur qui prend de ses nouvelles. - Pas encore, mais je la vois ce soir. Autant dire qu’elle se sent extrêmement stressée. Alors, voir Toby, cela lui fait certainement autant de bien que pour lui.
Ne pas la remercier? Elle ne se rend pas compte de l'émoi qu'elle provoque en lui, de son coeur qui se met à battre plus fort, de sa tension qui augmente, mais surtout de cette lumière qu'elle allume en lui. Il pourrait être agonisant que la simple présence de Cassey le réveillerait. Heureusement, il ne l'était guère. Juste un petit virus qui traînait et qui a eu l'idée de s'en propre à l'abbé, par surprise. Il sourit simplement, observant la demoiselle. Oh que oui, elle a bien fait de venir. Ainsi il pouvait s'égayer rien que de la voir. Il se sentait apaisé, serein, heureux, malgré la fièvre qui lui prenait le corps, le faisant frémir, frissonner et suer. Ses mains serrèrent la couverture, qu'il remonta sur lui, alos que la jeune femme lui apportait gentiment le thermomètre. Il se contenta de sourire tendrement face à sa remarque. Malicieuse et taquine, comme d'habitude, Cassey. Mais il était évident qu'il n'était guère dans le même état d'esprit, ce jour-là. "Merci, mon coeur." répondit-il simplement, prenant l'objet entre les mains, après avoir dompté sa toux. Il le plaça sous son aisselle, pour le laisser prendre la température. Puis, il tourna de nouveau la tête vers Cassey, tout souriant. Des beignets au chocolat. Elle y avait pensé, et cela le touchait totalement. Il était réellement ému, et son coeur brûlait encore plus pour elle, du fait de cette attention si douce. "T'es vraiment gentille, Cassey, j'ai bien raison de t'aimer tant, comme un dingue, de ne penser qu'à toi tout le temps..." déclara-t-il, sans se rendre compte qu'il le disait à voix haute. Pour lui, c'était censé être une pensée, extrêmement sincère, qui n'avait pas franchi ses lèvres. Toby contemplait la jeune femme, de nouveau installée sur le rebord du lit, alors qu'elle lui expliquait voir sa fille le soir-même. "Oh, tu es un peu stressée, alors?" demanda-t-il doucement. "Il ne faut pas, tu es sa maman, elle t'aime. Elle ne t'en voudra pas de lui proposer, de lui expliquer, au contraire." expliqua-t-il. Il était persuadé que, même si Arya pouvait se fâcher à l'idée que son géniteur réapparaisse ainsi, comme un voleur, de la même façon dont il les avait abandonnées, la discussion se passerait quand même positivement. "Tu sais déjà comment tu vas lui dire?" demanda-t-il ensuite, alors que l'appareil sous son aisselle sonnait pour le prévenir que sa température était mesurée. Il le sortit donc et observa le chiffre annoncé: 38,9. Oh. Il hocha simplement la tête posant l'appareil sans l'éteindre, devant lui. En effet, il avait une bonne fièvre et était étonné de se sentir encore si bien. Sans doute que Cassey, assise à ses côtés, y était pour quelque chose. "Je déteste ça... Mais je pense que je vais encore t'embêter, ma petite perle..." indiqua-t-il ensuite, un sourire gêné sur les lèvres.
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Non, elle ne se rend pas compte, Cassey. Elle ne se rend pas compte de toutes les émotions qu’il peut ressentir. Elle ne se rend pas compte de tous les sentiments qu’il peut éprouver. Elle ne se rend pas compte, non plus, à quel point leur relation prend de l’ampleur dans sa vie, dans chacune de leurs vies. Pas plus qu’elle n’a conscience du baume qu’il applique, chaque fois un peu plus, sur son cœur trop meurtri. Tout ce qu’elle sait, en réalité, c’est qu’elle se sent particulièrement bien auprès de lui. Apaisée, paisible, simplement elle-même. Tout est si facile avec lui, si naturel, cela lui fait un bien fou. C’est quelque chose qu’elle a envie de ressentir encore longtemps, quelque chose auquel elle s’habitue de plus en plus. C’est avec sérénité qu’elle accueille chacun de ses surnoms, chacune de ses démonstrations d’affection. Mais c’est tout autrement qu’elle réagit à l’entente de sa petite déclaration. T’es vraiment gentille, Cassey, j’ai bien raison de t’aimer tant, comme un dingue, de ne penser qu’à toi tout le temps. Les lèvres de la jeune femme s’entrouvrent de surprise sous la force de ces mots. Sous la puissance d’un amour que son cœur ne sait comment recevoir. – Eh bien… Tu aimes à ce point les beignets ? lui demande-t-elle avec un petit sourire nerveux, fébrile. Et tu sais que tu n’réagis pas comme il faut, Cassey. Tu sais que tu devrais dire autre chose. Faire autre chose. Sauf que tu ignores quoi. Sauf que t’es même pas capable de lui renvoyer ses jolis mots. Le cœur cadenassé, le cœur ébréché, le cœur à la dérive depuis trop longtemps. – Désolée, je… Elle s’arrête. Elle se tait enfin. Elle se dit qu’il vaut mieux qu’elle garde le silence plutôt qu’elle se lance dans un discours foireux. Les yeux baissés qu’elle ne relève qu’en entendant Toby évoquer la conversation qu’elle redoute tant avec sa fille. – Beaucoup. avoue-t-elle dans un souffle. Elle sait que ce n’est pas forcément à elle qu’Arya va en vouloir. Mais elle a un tempérament tellement… Imprévisible, sa fille. Elle pourrait tout aussi bien s’en prendre à elle pour extérioriser sa colère. Elle n’est pas prête à se disputer avec elle, pas prête à s’en éloigner encore. Et, surtout, elle n’est pas prête à la faire souffrir une nouvelle fois. – J’appréhende surtout ce qu’elle, elle va ressentir. À sa question, elle le regarde l’espace d’une seconde, un peu interpellée, comme si elle n’y avait pas du tout pensé. Et c’est le cas. – Je suppose que je vais lui dire que… Son père est revenu. Enfin, je ne vois pas ce que je pourrais dire d’autre. Elle n’a pas l’habitude de tourner autour du pot de toute manière. Les yeux posés sur lui, elle ne le quitte pas. Elle attend le verdict pour connaître sa température mais n’a pas le temps de lui demander quoi que ce soit qu’elle voit ce petit air gêné sur son visage. La belle lui adresse un petit sourire rassurant pour effacer ses appréhensions alors qu'elle pose sa main contre la sienne, tendrement. – Quoi, dis-moi ? Il n’a aucune raison de s’embarrasser. Elle est là pour lui.
La réponse de la demoiselle qui, passé l'étonnement, reprend la parole, le laisse un certain temps bouche-bée, ou plutôt calme, attristé. Toby tente de ne pas le montrer, mais ses yeux le trahissent, c'est certain. Cassey le connaît sans doute bien suffisamment, à présent, pour la voir, cette petite lueur triste dans son regard, ce passage d'ombre dans l'illumination de ses prunelles. Il ne voulait pas qu'elle se sente mal. Il ne veut pas. De toute façon, les mots avaient franchi ses lèvres sans lui laisser le temps de se poser des questions, sans sa volonté, même. Il contemple Cassey de nouveau, quelques instants, dans le silence, avant d'afficher un sourire gêné. "Désolé, je ne voulais pas t'embarrasser. Mais je veux que tu saches qu'il suffit d'un seul mot de ta part et je suis tout à toi, Cassey." Que veut-il dire par "tout à elle"? Il n'en est pas certain lui-même... Tout quitter pour elle? Cette folie serait-elle possible? La conversation change de sujet. Le stress de la demoiselle par rapport à cette fameuse conversation qu'elle devra avoir avec sa fille, lui parler de son père qui est revenu, par hasard. Ce serait plus simple si l'homme en question avait voulu la retrouver ces vingt dernières années, s'il voulait mais n'osait pas, s'il était prêt... Car là, la seule raison qui le pousse à rentrer dans son existence, n'est qu'un simple hasard. Sans ce hasard, il aurait continué sa vie, toujours sans penser à Arya. Autant dire que cela ne joue pas en sa faveur... Mais si son envie est forte et sincère, ce peut être une chance pour la jeune fille, de retrouver son géniteur. "C'est un bon début. Essaye d'énoncer les faits, sans faire part de ton ressenti, pour ne pas biaiser le sien." répond-il finalement Toby, tout en se mettant à trembler. Il avait repoussé la couverture pour glisser le thermomètre sous son bras, ce qui n'avait pas été une bonne idée. "Je sais, c'est difficile, mais sache que je suis et serait toujours avec toi dans cette histoire, au moins par la pensée. Et tu peux m'appeler quant tu veux, je répondrai présent." ajouta-t-il ensuite, avec un sourire solaire, malgré la fièvre. Puis, en nage, il prend une décision, même s'il est un peu mal à l'aise de profiter ainsi de Cassey. Elle n'est pas sa mère, elle n'a pas à s'occuper de lui de cette façon. "Dans mon armoire, il y a un pyjama. Je voudrais changer de vêtements, ceux-là sont trempés. Tu pourrais me les passer, s'il te plaît? Je vais essayer de faire ça en restant sous ma couverture, si je sors, j'ai l'impression que je vais mourir de froid." demande-t-il très doucement, comme s'il s'excusait d'exister. Sentir la main de Cassey contre la sienne le rassure, le réconforte, l'apaise. En même temps, il lui tend le thermomètre, toujours allumé sur le résultat de 38,9 degrés, afin qu'elle le range avant qu'il n'arrive malheur. Il est toujours en tenue d'église, cette chemise noir, ce col romain. Il n'a prit que le temps d'enlever ses chaussures avant de se jeter dans son lit. "Je sens le bouc..." indique-t-il ensuite, en riant. "Tu es sûre que tu veux rester avec un Toby dans cet état?" demande-t-il en riant, parlant de lui à la troisième personne, par humour. Il n'en voudrait pas à Cassey si elle décidait de partir, mais serait terriblement heureux qu'elle reste à ses côtés.
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Les prunelles si claires de Toby viennent s’assombrir en une fraction de seconde. Une fraction de seconde, une parole de sa part, qui suffisent à envelopper le jeune homme si lumineux d’ordinaire de cette obscurité. Car elle est comme ça, Cassey. Ce qui ne vient pas la mettre plus bas que Terre, c’est elle qui le bousille sans même s’en rendre compte. Blesser ou être blessée, à croire que ce sont là les deux seules alternatives qui lui restent de l’amour. Ce n’est pas un rêve qui lui est accessible, elle le sait. Elle se demande même comment, lui, il peut vraiment y croire. Comment il peut lui assurer qu’elle n’aurait qu’un mot à dire pour qu’il soit à elle... L’idée même d’appartenir à un homme la paralyse, Cassey. Elle déglutit difficilement alors que ses yeux deviennent plus fuyants. Mais elle finit par retrouver le regard azur du jeune prêtre. - Tu sais que ce n’est pas possible, Toby. Je ne te demanderais jamais un truc pareil. Qu’il quitte sa vocation, seulement pour elle, Cassey ne le conçoit pas. Elle ne sait pas pourquoi il ferait une chose pareille, elle n’en vaudrait vraiment pas la peine. C’est le choix de toute une vie alors qu’avec elle, tout peut s’arrêter du jour au lendemain. Et même si ce n’était pas le cas, même si elle n’avait pas si peur de l’engagement, même si l’amour pouvait être éternel, elle aurait beaucoup de mal à accepter l’idée d’empêcher Toby de faire ce à quoi il a voulu consacrer sa vie. À son soulagement, la conversation dévie vers un tout autre sujet, non moins angoissant pour autant. L’annonce du retour de son père à Arya risque de créer un cataclysme. Elle redoute terriblement la réaction de la jeune fille mais, pire encore, elle redoute de la faire souffrir. Bon sang, elle déteste tellement Owen de leur infliger de nouveaux bouleversements. Aux conseils de Toby, elle esquisse un sourire un peu triste. - Elle devinera parfaitement ce que je ressens, comme je sais déjà comment elle va réagir... Il ne peut pas savoir, lui, il ne connaît pas leur relation si fusionnelle. Il ne sait pas à quel point leurs émotions sont liées à toutes les deux, ni combien elles se connaissent par cœur. Mais il a pourtant raison. Elle va devoir faire preuve de neutralité, autant que possible, alors qu’elle va parler de l’homme qui lui a tant fait de mal. Elle sent son cœur se serrer mais les mots de Toby viennent l’adoucir. Une fois de plus, ils sont là pour l’apaiser. Lui, il est là, pour l’apaiser. - Et tu ne sais pas à quel point ta présence compte pour moi. lui confie-t-elle tendrement. Elle serre un instant sa main dans la sienne, avant de tenter de se focaliser uniquement sur lui, plutôt que sur ses problèmes. Elle est là pour lui ce soir. C’est pourquoi elle accepte sans hésitation sa demande, se relevant déjà alors qu’il lui tend le thermomètre. - Oui, d’accord. Tu ne veux pas que je te prépare un truc pour te réchauffer ? Un thé ou autre chose ? l’interroge-t-elle en éteignant l’appareil pour le ranger. Elle s’éloigne ensuite en direction de l’armoire évoquée par le jeune prêtre pour récupérer ledit pyjama et revient vite auprès de lui. À ses paroles, elle esquisse un sourire amusé. - Arrête, enfin, je ne vais pas partir parce que tu es malade. Elle est un peu plus résistante que cela. Un peu. Arrivant à sa hauteur, la belle se charge elle-même de retirer son col romain, délicatement, alors que ses yeux se plongent dans les siens. - Bon, il faut que je te change les idées. Avec Arya, quand elle est malade, je lui mets son film préféré et lui prépare toutes ses gourmandises préférées. On a déjà les beignets ! C’est quoi, ton film préféré ?
Jamais elle ne lui demanderait un truc pareil, qu'elle lui dit. Et les mots résonnent dans l'esprit de Toby, épuisé, blessé. Blessé parce qu'il a l'impression qu'elle n'est peut-etre pas honnête à cent pourcents avec lui, de la façon dont elle élude ses questions, ses déclarations. Peut-être bien qu'elle ne pense pas à lui, en disant cela, mais à elle. Peut-être que son histoire du "je ne peux aimer, je ne sais plus aimer à cause de mon passé" n'est qu'un prétexte, et qu'avec un autre, elle tiendrait le discours inverse, ou du moins, un tout autre discours. Peut-être qu'elle n'imagine rien de sérieux avec lui, c'est tout. Peut-être qu'elle n'a pas envie de quoi que ce soit de sérieux avec lui, qu'elle le garde sous le coude, au cas où elle ne trouverait pas mieux. Peut-être qu'elle ne le considère que comme un ami, même si elle lui laisse espérer que les choses puissent un jour changer. Les pensées traversent l'esprit de Toby, à une vitesse insolente. Il repense aux mots d'Amy, sur cet amour, qu'elle trouve ridicule. Peut-être qu'elle a raison, après tout. Sinon, pourquoi Cassey réagirait-elle de cette façon, à fuir les déclarations ? Si elle avait un tant soit peu d'amour pour lui, elle ne ferait pas cela... Elle lui dirait qu'elle a besoin de temps, mais pas cela. Pas que c'était impossible. Il ne sait plus quoi penser, Toby. Son coeur se serre, alors qu'il tente de se persuader qu'il doit garder espoir. Qu'il n'est pas qu'un ami avec des bénéfices, un plan B. Qu'elle ne le laissera pas pour le premier venu. Après tout, elle ne sait pas aimer... Alors comment pourrait-elle lui dire tout cela, lui raconter cette souffrance, et finalement s'enticher du premier venu? Non... Elle n'avait pas pu lui mentir de la sorte, lui sortir des prétextes. Elle ne pouvait pas le laisser sur le bas côté. Mais en même temps, elle est parfois tellement contradictoire, elle change de visage si souvent... Mais il l'aime, tout de même. Le jeune abbé se contente de sourire, simplement, avant de détourner la tête quelques instants, pour cacher son trouble. Il faut chasser ces pensées saugrenues. Cassey est une bonne personne. Elle ne lui ment pas. Elle ne lui ment pas. Tente-t-il de se persuader. Finalement, il repose les yeux sur elle, se pare de son sourire habituel, et la discussion s'oriente sur la fille de la blonde, Arya. Toby n'a encore jamais eu la chance de la rencontrer, mais il suppose que, si elle était l'enfant de Cassey, ce doit être quelqu'un de sympathique et bien élevé. Sa présence compte pour son interlocutrice, qu'elle lui dit. Cela le rassure un peu, alors qu'il sent sa main dans la sienne. "Non, merci, ça ira..." répondit-il lorsqu'elle propose de lui préparer une boisson chaude. Il la regarde se lever, aller ranger le thermomètre et empoigner le pyjama, qu'elle lui tend. "Merci, mon coeur." souffle-t-il, attrapant les vêtements. Tout de suite, il se met en mouvement, alors que Cassey lui retire délicatement son col romain. Il s'active, sous les draps, pour enlever ses vêtements sales et les remplacer par le pyjama propre. Son regard croise celui de la blonde, de longues secondes. Il sourit, tendrement. "C'est mignon. T'es mignonne." lui répondit-il finalement. Les beignets. Oui, elle avait pensé à en apporter, et c'était touchant. "Je ne sais pas, je regarde rarement la télé. En vérité, j'ai même pas de télé." déclare-t-il finalement en haussant les épaules. Puis, il rajoute, vivement. "Mais on peut brancher l'ordi, et regarder le tien, de film préféré, si tu veux."
Today is gonna be the day That they're gonna throw it back to you By now you should've somehow Realized what you gotta do I don't believe that anybody Feels the way I do, about you now Backbeat, the word was on the street That the fire in your heart is out I'm sure you've heard it all before But you never really had a doubt I don't believe that anybody Feels the way I do about you now And all the roads we have to walk are winding And all the lights that lead us there are blinding There are many things that I Would like to say to you but I don't know how Because maybe, you're gonna be the one that saves me And after all, you're my wonderwall…
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Il ne lui dit rien, Toby. Il ne dit rien, mais son regard parle pour lui. Elle vient de le blesser. Elle s’en rend compte seulement maintenant. Mais que pourrait-elle lui dire d’autre ? Qu’elle voudrait le voir quitter tout ce en quoi il a toujours cru, uniquement pour ses beaux yeux ? Croit-il que c’est cela, l’amour, être si… égoïste ? Elle ne peut pas concevoir de le pousser à faire une chose pareille, Cassey. Ce n’est pas sa vision de l’amour. D’aucun amour. Ce n’est simplement pas elle. Et peut-être qu’elle a peur, aussi, peut-être qu’elle a peur de le voir tout mettre de côté pour elle. Elle qui est incapable d’entretenir une relation normale avec un homme, elle dont tous les couples ont fini par lâcher misérablement. N’a-t-il pas conscience que, son statut de prêtre, c’est la seule chose qui l’empêche de tout gâcher ? N’a-t-il pas conscience que, c’est en gardant cette liberté que, finalement, elle lui appartient le mieux ? Il est la relation la plus stable qu’elle a eu depuis des mois et des mois. Elle ne voit aucun homme depuis leur explication, Cassey. Elle n’en ressent pas le besoin, pas alors qu’elle l’a, lui. Mais s’engager, s’engager au point de lui faire quitter l’Église, c’est juste trop lui demander. Et peut-être que ce n’est pas assez. Peut-être que cela ne le sera jamais. Elle retient un soupir alors que la conversation dévie sur un tout autre sujet. Elle ne veut pas le malmener, pas aujourd’hui alors qu’il est souffrant et malade. Elle essaie de lui changer les idées et d’être là pour lui. Mais elle a l’impression que quelque chose a changé. Elle se sent triste, elle n’arrive pas à savoir pourquoi. Même le mon cœur de Toby ne résonne pas de la même manière à ses oreilles. Elle essaie pourtant de rendre l’atmosphère plus légère. Elle esquisse un faible sourire quand il lui affirme qu’elle est mignonne, sourire qui laisse place à une moue surprise plus sincère à ses dernières paroles. – Tu n’as pas de télé ?! Mais… Comment tu fais ? Elle tourne la tête instinctivement vers le reste de la pièce pour constater par elle-même ce qu’elle n’avait pas encore remarqué. Effectivement, aucun téléviseur à l’horizon. C’est totalement dingue pour la jeune femme. Ce sont pratiquement les films qui ont fait son éducation. – Mon film préféré, c’est Casablanca. Et si c’est trop ennuyeux, il y a Psychose aussi. lui fait-elle remarquer avec un sourire malicieux, son regard qui se replonge dans le sien. Pendant plusieurs secondes, elle se perd dans ses pensées, hésitante, inquiète. Mais elle finit par se lancer. – Toby, je… Je n’voulais pas te blesser, tout à l’heure. C’est juste que je me verrais mal t’imposer une telle décision, c’est… C’est toute ta vie. J’vaudrais quoi, moi, si je te demandais d’arrêter ta vocation pour quoi, pour… Pour t’embrasser en public ? Tu crois que ça en vaudrait vraiment la peine ?
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Sujet: Tendresse ♡ Tossey 
Mer 5 Juin - 8:51
C’est une petite heure après sa conversation par messages avec Toby qu’elle arrive devant sa demeure. Elle a mis un peu trop de temps, elle s’en rend seulement compte maintenant. Mais il faut dire qu’elle maîtrise encore mal New York. Puis, elle a dû passer à la pharmacie pour lui prendre des médicaments. Elle en a également profité pour acheter des beignets au chocolat, ayant retenu de leur précédente rencontre que c’était là le petit péché mignon du jeune prêtre. Outre elle, évidemment. Tenue du fait qu’il est certainement en train de se reposer, c’est avec beaucoup de délicatesse qu’elle tente d’ouvrir sa porte d’entrée, laissée effectivement ouverte. Rassurée de ne pas se retrouver enfermée dehors, elle pénètre doucement dans l’appartement mais cela ne suffit pas à laisser Toby plongé dans son sommeil. Elle esquisse un faible sourire en l’entendant l’appeler par le surnom qu’il a décidé de lui octroyer. – Coucou toi. le salue-t-elle d’un ton doux alors qu’elle pose ses petits achats sur la première table qu’elle voit. À peine retournée vers lui, la jolie blonde se rend compte qu’il essaie déjà de se lever. – Hé, reste allongé… Elle se rapproche assez rapidement de lui, pour l’aider à se remettre correctement dans son lit, puis pour évaluer aussi elle-même son état de santé. Il semble extrêmement fatigué mais, aussi, fébrile. Elle voit bien qu’il n’est pas du tout en forme, plus encore qu’il le disait dans ses messages. – C’est plutôt à moi de te poser cette question. lui répond-elle avant de s’installer délicatement sur le rebord du lit, auprès de lui. – Comment tu te sens ? Sa main vient se poser sur le front du jeune homme pour réaliser qu’il est brûlant. – Tu as de la fièvre… constate-t-elle, la voix quelque peu préoccupée. Elle n’aime pas vraiment l’idée qu’il n’aille pas chez le médecin. Elle voudrait qu’il aille mieux. Elle s’inquiète pour lui, évidemment. Il a été tant de fois présent pour elle ces derniers temps, surtout avec le retour d’Owen. La manière dont il est venu la soutenir alors qu’elle était au plus mal l’a considérablement touchée, Cassey. Alors, en cet instant, elle essaie, un petit peu, de lui renvoyer la pareille.