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| Sujet: white rabbit (gaspar) Mer 20 Mar - 22:35 |
| Ca doit faire trente minutes qu’elle use ses pieds sur le béton d’un new-york en pleine effervescence. La foule se bouscule, hurle des mots que Thelma tente d’éviter, toute son attention focalisé sur l’info qui a filtrée des lèvres de l’un de ses coéquipiers. Des mois qu’elle le traque, des mois à s’obséder sur les endroits où il a laissé traîner sa carcasse pleine de mystères. Chaque fois, elle arrive trop tard, mauvaise pioche d’une pile de cartes truquées. Elle enrage Thelma parmi les badauds qui pullulent sur le trottoir, ses yeux d’un bleu acéré foulant les rues dans une danse minutieuse, elle sursaute à chaque corps qu’elle bouscule, manque même de tomber, rattrapée in extremis par des mains qu’elle repousse, ses muscles tendus sous le poids de l’attente. Elle cherche, elle fouille, elle creuse sans jamais rien trouver, pas même effleurer une manche qu’elle pourrait saisir et ne plus jamais lâcher. C’est dans cet océan profond qu’elle traque un chat malicieux, qui doit rire d’elle et de son obsession de petite fille obstinée. Parce qu’elle s’obstine Thelma, à frapper contre un mur de béton insurmontable. Il est comme ces spectres qu’on aperçoit à travers le velours d’une nuit sans lumière, qu’on croit percevoir sous les lueurs d’un lampadaire à l’énergie vacillante, ce fantôme qu’on course et qui devient poussière une fois qu’on est tout proche.Mais je te sens, j’entends presque ton rire et ta voix qui menacent de me faire exploser. Les rares fois où elle l’a eu face à elle, il avait l’auréole de l’innocent, pas grand-chose pour le coffrer et le foutre derrière des barreaux qu’il ne pourrait jamais franchir. C’est à cause de lui que les coupables s’en sortent, encore à cause de lui que certains s’échappent sans laisser de trace, que tant de gardés à vue finissent par sortir, rire cruel aux lèvres, comme du venin craché à son visage. Feu follet vivant, elle sautille encore, certaine d’arriver à temps cette fois, de le coincer, les doigts fourmillants déjà de le ceinturer aux poignets. Ce sera à moi de sourire comme si j’avais un soleil éclatant à la place des lèvres, à toi de me maudire assez profondément pour creuser un trou dans tes entrailles. Ses pensées fusionnent, forment un volcan de mots qu’elle finit par écraser s’approchant du lieu qu’on lui a indiqué, certaine de le trouver en pleine négociation, homme vendant ses magouilles dans sa mallette invisible, proposant ses excuses merdiques qui pourtant tiennent toujours la route, indemnisant des enfoirés qu’elle rêverait d’exploser elle-même. Ses ongles rongent la pulpe ses doigts, torture silencieuse, pour expulser le stress qui, comme de l’acide, gagne ses veines. Son coeur tambourine tellement qu’elle est quasi sourde aux perturbations extérieurs. C’est au tournant de la rue qu’on lui a murmuré à l’oreille qu’elle arrête de bouger un instant, quasi euphorique, les joues rougies d’avoir trop couru, la gorge sèche de respirer trop fort mais elle reprend vite sa course, repoussant la porte d’un bar jamais visité, musique tonitruante, corps dansants, tanguants sur une piste improvisée et malgré tout, elle s’attire certains regards surpris ou agacés. Aveugle à l’attention qu’elle dirige vers elle, Thelma s’avance parmi les papillons nocturnes qui pullulent avant que proche d’un bar, elle reconnaisse sa silhouette. Priant tous les dieux en lesquels elle ne croit pas d’habitude, elle s’avance, longeant le bar illuminé par un néon fatigué jusqu’à taper brutalement du poing sur celui-ci, ne trouvant rien d’autre pour attirer son attention. Sans attendre, elle scrute les alentours, le découvrant seul, éloigné de tous, l’invisible coupable peut-être déjà échappé. Et c’est le goût de la déception amère qui vient sur sa langue, ça explose en un million de picotements qui retombent comme du plomb dans l’estomac. Serrant les dents, elle tourne enfin son regard vers lui, le fusille sur place, mitraille de toute la haine qui emprisonne son corps. "Il est où ?" Celui qui pouvait me permettre de t'étrangler et de t'arracher ton sourire. C’est un bonsoir insultant, dégoulinant d’un dépit mal avalé. Elle oublie la timidité sous ses yeux Thelma, se fait ardente, terre brûlée par la hargne. Ce soir encore, j’avais un temps de retard, des kilomètres avalés trop lentement, une aveugle dans un royaume où t’as les yeux partout. |
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| Sujet: Re: white rabbit (gaspar) Mar 26 Mar - 21:45 |
| J’veux savoir qui tu es, petit félin. Des semaines déjà qu’il sent son souffle dans son cou, alors qu’il parcoure les rues de New York avec son aisance naturelle. Le pas tranquille et la conscience tout aussi clean, Gaspar ne se fait pas un pli de savoir qu’on le surveille. Pas étonnant, après tout, ce n’est pas la première fois que ça arrive. Trop de contrats en trop peu de temps, des cas qui ont attiré un peu trop l’attention, et c’est remonté jusqu’à lui. Un nom murmuré, des épaules haussés, Hoenikker, le hongros sait bien que son nom figure dans les listes mais ça l’empêche pas de dormir sur ses deux oreilles. Il sait bien que y’a rien pour le coincer, qu’il cache bien son jeu et qu’il sait très bien effacer les traces de ses pas dans la neige derrière lui. Fantôme dans la tempête, il sait se faufiler dans les ombres tout en gardant les pieds sur terre. Pas son first rodeo, comme on dit. Les badges et les uniformes l’ont déjà traqués, l’ont déjà questionnés. Il a été gentil, il s’est pointé, il a parlé. Franchement, j’vois pas de quoi vous parlez, qu’il a dit calmement. Le dossier est pur, ou presque, à part pour la connerie qu’il a du essuyé et qui a raflé sa carrière politique de sous ses pieds. J’suis juste un médiateur pour ceux qui savent pas régler leurs problèmes eux-mêmes, qu’il a affirmé à la police avec son sourire à quelques millions de dollars et des poussières.
Et voilà que ça recommence. On lui a dit, que y’avait une qui s’intéressait de trop près à lui, qui pensait pouvoir le coincer, qui avait une dent contre lui sans savoir dans quoi elle enfonçait ses canines. Gaspar, ça l’avait fait sourire, sauf que ça commence à être un peu trop insistant et qu’il faudrait peut-être s’en occuper. Gérer ça, c’est juste un autre conflit, ça fait partie du métier, c’est comme ça. Il a récolté ce qu’il pouvait, une p’tite qu’on lui a dit, bien qu’au fond c’est lui le gamin à ses côtés. Comique, quand on y pense, mais Gaspar il passe toujours pour l’éternel, dissimulé derrière ses écrans de fumée. Il a posé ses pions, c’était trop facile, des rumeurs et des murmures, Hoenikker, il sera là, et voilà qu’il l’attend sagement avec une bière à la main. Le bar pas trop bondé, et la musique pas trop forte pour s’entendre parler. La bière est bonne, juste assez amer, le liquide sans sa gorge. Pas de coeur nerveux, même pas de sourire qui anticipe, juste le calme olympien de celui qui s’prépare pour le combat. Jouons au chat et à la souris, si c’est ça que tu veux. À toi et moi.
Elle débarque, tornade au regard orageux. La glace dans les yeux et le feu dans les pas, elle tape sur le comptoir comme pour le détruire. Gaspar garde ses yeux sur les corps qui dansent un peu plus loin, et c’est juste au bruit sourd qu’il se tourne finalement vers elle. Rage au ventre, il la toise. Fait glisser son regard comme un serpent sur son corps, détaillant le coin de ses lèvres et le pli de sa veste.
« Il est où ? » Le sourire se glisse sur ses traits. Pas arrogant, juste un peu amusé malgré tout. C’est donc toi. « J’crois que vous me prenez pour quelqu’un d’autre. » Il hausse les épaules, l’air de dire, honest mistake, mais il ne détache pas son regard du sien. Franc, droit, assumé. J’veux tout savoir de toi. « Si c’est un verre que vous voulez, y’a juste à demander. » Et il se tourne lentement vers le barman, lui fait signe. « Une bière pour la demoiselle, s’il vous plaît. » La langue qui glisse contre les dents, alors qu’il pivote sur son banc pour désigner celui d’à côté. Regard charmeur, sourire de requin. Satisfait, Gaspar. Prudent, tout de même - qui sait ce qu'elle dans les tripes, la petite. Mais curieux, trop curieux pour se laisser impressionner. « J’vous en prie. Restez pas debout là. Détendez-vous un peu. À moins que vous soyez pressée ? » Assied-toi donc, qu’on discute, toi et moi.
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| Sujet: Re: white rabbit (gaspar) Lun 8 Avr - 15:18 |
| Thelma bouillonne. Thelma frissonne. Thelma n'est qu'un incendie aux flammes tremblantes sous la brise chaude de la colère. Elle débarque avec son regard enneigé, ses mâchoires serrées, l'image même d'une gosse contrariée fouillant la salle plongée dans l'ombre à la recherche d'un détail qui lui donnera l'occasion de le coincer. Des mois que je te suis, que je te flaire, que je t'effleure mais je ne t'attrape jamais. "J’crois que vous me prenez pour quelqu’un d’autre." Il a l'audace de jouer l'innocent, de la détailler des pieds à la tête comme on goûte quelqu'un avec les yeux. Il a tout du coupable, son sourire cachant bien celui plus carnassier qu'il doit afficher quand on lui tourne le dos, celui du félin qui sait mordre sa proie au bon moment. T'as pas encore compris Thelma, que tu t'es jeté dans le piège sans réfléchir. "Si c’est un verre que vous voulez, y’a juste à demander." Elle lève les yeux au ciel, sentant l'agacement gagner en gamme, lui tirailler les muscles, crispant toujours le poing qui n'a pas quitté le bar. "Je ne veux pas …" "Une bière pour la demoiselle, s’il vous plaît." Il ne l'écoute pas, la laissant lèvres entrouvertes sur une phrase qui devient vite souvenir quand il se tourne à nouveau vers elle, qu'elle continue de le lorgner de ses yeux d'océan orageux. Y'a tout un orage qui fait un tapage de dingue dans sa tête, une envie de vengeance, une pulsion de décadence malvenue. "J'aime pas la bière." Elle se croit maline Thelma avec son sourire crispé, avec son menton un peu relevé, jouant l'insolente alors qu'elle a tout de la fille quelconque. Queue de cheval mal resserrée, veste de cuir qui s'élime sur les ourlets, ce jean qu'elle se traîne depuis trop d'années jusqu'à ses rangers dont la jeunesse est déjà enterrée. Non, elle n'impressionne personne mais elle essaie, elle veut pas écouter son cœur qui tape trop fort, ces voix qui lui disent que c'est peine perdue. Abandonne, tu n'auras rien ce soir, encore une fois. "J’vous en prie. Restez pas debout là. Détendez-vous un peu. À moins que vous soyez pressée ?" Tu me souris comme tu dois sourire à celles que tu veux conquérir pour une nuit. Celles qui croient qu'elles sont uniques. A elles aussi, tu construis des alibis qui sonnent comme une pure vérité pour qu'elles ne s'accrochent pas, j'en suis certaine. Sa langue glisse contre une incisive, pesant le pour et le contre avant qu'elle ne s'assoit, secouant la tête "Non. J'ai tout mon temps." Elle ment, un peu, sachant parfaitement qu'une garde l'attends dans quelques heures, qu'elle a mieux à faire que fouiner dans la vie de ce type qui n'est qu'un électron libre de plus. La bière est déposée, le barman les observant d'un air blasé avant de se détourner. Thelma ne quitte pourtant pas son adversaire des yeux, cherchant à trouver une faille dans laquelle se glisser. Mais elle est pas assez vicieuse, pas assez sournoise, elle est pas comme ces femmes qui savent en un croisement jambes attirer l'attention, en un joli sourire coloré de bonheur mettre à genoux les hommes les plus résistants. "Tu crois que je ne sais pas ?" Elle profite d'une musique plus douce passant en fond pour parler plus lentement, pour baisser d'un ton dans l'accalmie qu'on lui offre. Le visage dénué d'expression, elle se penche juste un peu vers lui "Tu dois croire que je n'ai rien sur toi, que tu es inarrêtable. Tu sais, c'est ce genre de confiance exacerbée qui en a menés plein avant toi derrière les barreaux." Elle joue le bluff à son tour, bataillant avec les mots. Elle n'a rien sur lui, rien de concret qui pourrait l'amener à lui mettre les fers aux poignets. Rien et ça la tue de frustration. Sa main attrape le verre, observant la mousse d'une bière qu'elle rechigne à avaler mais elle fait l'effort d'y tremper ses lèvres, de remballer la grimace de dégoût après un soupir. ça ne la détend pas. ça ne fait qu'augmenter sa hargne. Qu'est-ce que j'suis en train de faire putain ? Dans un claquement brutal, elle repose son fardeau, le corps nerveux mais elle trouve le temps de se calmer en quelques inspirations, à même esquisser un sourire qui sonne d'hypocrisie "Alors ? C'est quoi ton nom ?" Oui, raconte moi un mensonge, brode moi ce que tu veux comme tu sais si bien le faire alors qu'on sait très bien qui est qui. J'attends la moindre hésitation, le moindre changement de ton qui pourra me persuader que tu es le parfait coupable. |
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| Sujet: Re: white rabbit (gaspar) Ven 19 Avr - 5:05 |
| Elle ne veut pas de verre. Elle ne termine pas sa phrase mais elle n’a pas besoin, de toute façon Gaspar a déjà décidé à sa place. Pas souvent qu’il joue les machos, mais ça le traverse parfois, caractéristique familiale difficile à décoller des veines. Et ça lui fait étrangement du bien, de sentir l’orage à ses côtés, comme si ça apaisait son océan à lui de s’y confronter. Gaspar, y’a rien qu’il aime plus que le caractère chez les autres. Il soupire devant la passivité et les yeux hagards, devant l’indécision et les pas hésitants. C’est le feu qu’il apprécie, le feu contre la roche et l’huile qui essaie de se faufiler dans les fissures. Il aime quand ça se bat et quand ça se plante dans le sol, même si ce n’est que du jeu, que du faux, au moins y’a la capacité et l’essai de vraiment exister dans le monde et c’est tout ce qui l’intéresse. Et elle est tout ça, la petite, avec ses cheveux sombres et ses mucles tendus, elle a la rage au ventre et ça le fait sourire. Mignonne, avec sa veste en cuir et son menton relevé. J’aime pas la bière, qu’elle lui lance pour s’accorder une victoire, et Gaspar ne fait qu’hausser les épaules. Tu la prends ou tu la prends pas, darling, c’est ton choix. Et il glisse sa proposition, allez on va discuter, et elle semble peser ses options. « Non. J’ai tout mon temps. » La résolution tombe finalement et Gaspar ne retient pas son sourire satisfait, toujours charmeur. Le duel des regards alors qu’ils continuent de se toiser, le combat qui pourrait durer des éternités entières, mais le Hoenikker n’est pas prêt d’être celui qui va ciller le premier. J’ai de la pratique, après tout. « Excellent. » Qu’il fait glisser sur sa langue, alors que les verres sont posées et que les cartes n’attendent plus qu’à être tournées pour annoncer la suite.
« Tu crois que je ne sais pas ? » Et alors la voix de la tempête rugit à nouveau, doucement cette fois, la colère qui semble s’être calmée pour laisser place à la malice, et c’est un revirement de situation qui plaît au Hoenikker. Regard intéressé en sa direction, alors qu’il trempe ses lèvres dans la bière fraîche, qui passe dans sa gorge et lui fait du bien. Elle se penche, et il ne bouge pas, ça lui permet juste de la regarder de plus près, de mieux cerner les recoins de son regard, les angles de son visage, gueule d’ange déchu. « Tu dois croire que je n’ai rien sur toi, que tu es inarrêtable. Tu sais, c’est ce genre de confiance exacerbée qui en a menés plein avant toi derrière les barreaux. » Il arque un sourcil, Gaspar, en la regardant faire son manège avec sa bière, ça ne lui plaît clairement pas et ça l’agaçe, et y’a toujours le sourire satisfait aux lèvres le requin, en même temps elle lui donne tout ce qu’il faut pour le maintenir bien en place. « Je suis bien d’accord avec vous. Mais je serais bien curieux de savoir ce que vous avez sur moi. Je ne savais pas qu’on se connaissait. » Il joue son jeu jusqu’au bout, Gaspar, pas de raison pour qu’il s’arrête et qu’il avoue une quelconque culpabilité, t’as rien darling, et je le sais. « Alors ? C’est quoi ton nom ? » Une petite moue qui se dessine sur les lèvres de l’hongrois, intéressante technique, et il dépose son verre sur le comptoir pour lui tendre la main. Pas tout à fait un drapeau blanc, peut-être en apparence, mais il est taché de sang. « Gaspar Hoenikker. Enchanté. » Main tendue, honnêteté dans les traits, après tout pas de raison de mentir sur son identité. Il est pas difficile à trouver, il a même un dossier Gaspar, c’est pas un secret pour personne, ça a fait les journaux y’a quelques années. « À qui ais-je l’honneur ? » Qu’il continue, ponctuant sa question avec un sourire. « Je suis désolé que la bière ne vous plaise pas. Un mot de votre part, je rappelle le barman, et vous prenez ce que vous aimez. » Le regard direct qui ne tressaille pas, jamais, c’est sa spécialité à Gaspar, et il aime regarder les gens dans les yeux. Surtout ceux qu’il essaie de cerner, de connaître, de comprendre. Et celle-là, elle est un puzzle entier, il peut le sentir, jusque dans ses tripes. « Alors, dites-moi tout. Vous êtes de New York ? » Il sait que ça va l’énerver, qu’il emmène la conversation partout sauf là où elle veut que ça aille, mais prend la entre tes mains, ma belle, déchire mes tentatives et glisse toi dans les failles. Peut-être que tu m’y trouveras.
- hj:
aosijfasf dsl c'est pas super, si tu as pas assez pour relancer tu m'dis
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| Sujet: Re: white rabbit (gaspar) Jeu 6 Juin - 20:14 |
| La bière n'anesthésie rien. Elle pique la langue, écorche le palais de son lit d'amertume effervescent, elle fait grimacer Thelma dont les nerfs ne s'apaisent pas. Elle se sait proche du but, prête à déchirer le voile dissimulant son affreuse vérité. Elle sait mais n'attrape rien, incapable de décrocher la moindre poussière. Perpétuelle course pour chasser un spectre, voilà que lorsqu'elle y met un visage, elle le découvre souriant, prêt à la discussion mais dont les lèvres n'avouent pourtant rien. Le soupir est tremblant. Sous la menace de la colère, sous le joug de la lassitude si lourde et écœurante. Je suis bien d’accord avec vous. Mais je serais bien curieux de savoir ce que vous avez sur moi. Je ne savais pas qu’on se connaissait. Le rôle qu'elle veut jouer s'effondre déjà, il s'effrite sous son regard brillant d'ingéniosité. Bien sûr que tu sais. Bien sûr que tu vois parfaitement d'où je viens. Les prunelles d'océans le fusille, crible de balles invisibles qui n'atteindront jamais rien d'autre que le vide. Les lèvres se pincent pour oublier les insultes qui y crèvent. L'affolement des papilles qui réclament quelque chose de plus fort, de plus sucré aussi. Elle hésite, lorgne le barman déjà éloigné pour finalement revenir vers sa chimère enfin matérialisé. J'aimerais que tu me mentes, que tu dises un mot de trop qui fera vriller les bobards que tu essaies de me servir entre deux gorgées de bière. Gaspar Hoenikker. Enchanté. Thelma cille, toujours plus déconcertée, un peu moins convaincue par ce qu'elle devrait dire ou faire. Maladroite, elle manque de renverse son verre dans un brutal sursaut, s'attire les regards intrigués, toujours parfaite dans le rôle de celle qui attire l'attention. Le cœur se froisse sous les battements moins tranquilles, la fatigue creusant son nid sous les yeux opalescents, ses doigts s'agrippant fermement à la bière tant détestée. Sa main se glisse contre celle qui lui est tendue, l'enserre brièvement avant de la relâcher, peu désireuse de toucher les mains d'un coupable. À qui ais-je l’honneur ? Elle manque de ne pas entendre, se détourne à nouveau vers lui, les yeux grands ouverts, les lèvres à peine écartées sur un souffle fragile. Euh ... Thelma. Thelma Galloway. Inutile de servir un mensonge qui se découvrira bien vite. Le sourire qu'il lui offre tranche avec son faciès de gangster, enfant craché par un autre béton, peut-être par une pierre plus prestigieuse. Elle se demande ce qui l'a mené à séduire la malhonnêteté, à vouloir flirter sans cesse avec. à quoi bon quand on a déjà tout ? Je suis désolé que la bière ne vous plaise pas. Un mot de votre part, je rappelle le barman, et vous prenez ce que vous aimez. Il fouille. Il la fouille, de ses yeux scrutateurs, sans dévier, sans jamais partir vers l'ailleurs, il est franc et fidèle à son regard qu'il ne connait pourtant pas. Il n'y a que peu de gens qui soutiennent ce genre de lien invisible, impossibles à arracher. Elle-même évite les miroirs donnant sur l'âme, animée par la peur bleue et visqueuse qu'on y découvre tous ses secrets si on y reste trop longtemps. Muette, un instant seulement, elle détourne ses prunelles la première, la gorge enserrée dans un étau d'acier. Non merci. J'vais m'débrouiller. Sa main hésite avant de se lever pour héler le barman. Deux signes avant qu'il ne l'aperçoive et revienne vers elle, l'air un peu plus avenant. Hum finalement, j'vais prendre une piña colada. L'alcool est une mauvaise idée mais elle panique, butent sur les mots, plus certaine d'être bien en équilibre sur son propre axe. Elle était certaine avant d'arrivée, persuadée d'avoir filer la bonne personne. Elle le sait qu'il est le bon, qu'il est le précieux cerveau qui file les bons plans à ceux qui ne méritent pas. Il est le Diable murmurant aux oreilles des plus démunis. Cette fois, elle n'ose pas lever les yeux. Qu'est-ce que tu vas y voir ? Qu'est-ce que tu vas sentir de moi ? Tu l'utiliseras forcément, tu retourneras l'acier contre moi pour le planter au bon endroit et me couper le souffle. Le cocktail est dépose devant elle et la bière reprise, un remerciement du bout des lèvres alors qu'elle en inspire le sucre avec un plaisir non fin. Le seul plaisir qui puisse passer ses lèvres mais vite sécher par la voix qui perce à nouveau le vide. Alors, dites-moi tout. Vous êtes de New York ? Les dents mordent la langue, plusieurs fois, assez pour se faire mal et y laisser l'empreinte de la douleur quelques secondes après, les doigts qui se plissent sur la paille comme pour y puiser un calme qu'elle a perdu depuis longtemps. Énième soupir pour une énième envie de lui arracher ses aveux par la force. Mais rien ne pourra le faire flancher, elle n'est pas de taille. Tu ne l'as jamais été Thelma. Pas assez forte. Pas assez intelligente. Pas assez belle. Pas assez présente. Tu n'es toujours que la moitié de quelque chose. Les moitiés n'obtiennent jamais que ce qu'elles méritent. Le sourire est fragile quand elle l'esquisse, un regard rapidement glissé vers lui pour mieux le quitter Je ne suis pas née ici si c'est ta question. J'ai emménagé ici quand j'étais toute petite, c'est tout. Pourquoi parler d'elle ? Pourquoi l'accepter ? L'espoir d'en tirer quelque chose la pousse à poursuivre, à rentrer dans la danse, à laisser les mains du démon l'entraîner dans un tango glacial. Évitons de nous vouvoyer tu veux ? Tu dois être bien plus âgé que moi. Elle fait mine de ne pas savoir qu'un an les séparent, pose ses yeux sur son visage pour glisser sur ses mains et ses fringues, y déceler un détail qui cri la l'évidence. Mais rien. Trop propre. Trop lisse. Trop parfait. Qu'est-ce que tu essaies tant de cacher ? Et toi, tu viens d'où ? Peut-être des Enfers, peut-être des beaux quartiers qui cachent si bien leurs chérubins sataniques, peut-être de nul part. Peut-être n'es-tu qu'un fantôme finalement, l'éternel insaisissable.
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