we are born when we die / gaspar.

SACRED / la hongrie, il l'a sous les ongles. dans le creux de la langue et dans les angles de consonnes, les origines jamais bafouées. la hongrie, il y a grandi. budapest comme berceau, où l'enfance a été confrontée. gaspar, il avait pas sept ans que la famille a quitté la hongrie. pourtant, ses souvenirs sont clairs, l'eau de rivière qui lui permet de revisiter dans ses rêves. le hongrois toujours habilement manié, en plus de l'anglais qui contient à peine d'accent. la terre mère, il ne la trahira jamais, ça fait partie de lui et il l'embrasse.

PORTRAIT / la famille aussi, c'est dans le genre sacré. dans le genre qu'on touche pas, sans prendre le risque de se casser la mâchoire. gaspar, il aime pas tous ses frères. pas de cet amour guimauve qui ramollit les esprits. certains qu'il peut pas blairer, et pourtant ça l'empêche pas d'être leur frère. fraternité de fer, pour qui il ferait n'importe quoi. sans doute pas par choix, parfois. il aimerait bien les laisser se débrouiller avec leurs conneries, de temps en temps. mais c'est plus fort que lui. toujours là comme pilier de ciment, pour alléger les dossiers. ses parents aussi, il ne s'en sépare pas. sans doute un de ceux qui les visitent le plus, il sait pas pourquoi. pas un fils à papa, pas un fils à maman. pourtant c'est celui qui va souper, qui file pour un baiser sur la joue et qui repars dans un coup de vent. et sans rien demander, en plus. faut croire que c'est un gars de famille, qui a la moralité un peu trop bien placée en ce qui concerne ses géniteurs. pas qu'ils le méritent, pourtant. mais c'est comme ça.

BREATHE / la vie empoignée par les cornes, l'argent doré qui alourdit les poches. gaspar, il a grandi dans le luxe, il vit dans le luxe. si y'a un truc dont il a jamais manqué, c'est l'argent, et ça s'arrêtera pas bientôt. conscient, aussi, prudent, même. économe qui n'est pas maniaque, il sait gérer ses finances et en tirer le maximum. anguille qui n'a pas peur du monstre bancaire, de toute façon il a grandi là-dedans. il s'en permet, la cuillère argentée fait naître certains principes, et il se gêne pas pour profiter des zéros qui s'accumulent. héritage sans fond, et carrières qui rapportent. après tout, pourquoi se priver quand on le peut. le bel appartement, les études hors de prix, et le costume bien taillé quand il le faut. il sait se tenir, gaspar. golden boy dissimulé en une pièce de monnaie, il sait où il se tient dans la chaine alimentaire.

CRASH / mais il ne fait pas dans l'abus des choses, gaspar, à part l'abus des sourires de requin. apprécie les bonnes choses, toutefois en ayant la modération consciente. l'alcool qu'il consomme sans rougir, et qui l'entraîne sur le bitume de temps en temps, sans le ridiculiser non plus. les drogues, plus ou moins son truc, y'a d'autres frères qui gèrent ce côté-là de la famille. même le sexe, il en profite sans y être accro, faut que ce soit fait avec les bonnes personnes et comme il aime ça. capable de se contrôler et capable de s'arrêter, c'est un choix de décider de déraper, juste de temps en temps pour décompresser.

VIOLIN / ça fait trois ans qu'elle est dans le coin. trois ans qu'elle l'a fracassé de son regard, et qu'elle l'a traîné dans son sillage. elle était pas belle, elle était divine, et gaspar a pas voulu la lâcher. rare que des femmes attirent son attention comme ça, rare que gaspar ait vraiment envie d'insister. mais avec elle, ça a toujours été différent. trois ans qu'ils partagent une vie parallèle, étant ensemble sans ne jamais vraiment l'être. on leur dit que c'est qu'une question de temps, que c'est la jeunesse qui retient l'engagement, mais gaspar sait qu'entre eux y'a pas de jeu. ça ne durera pas, probablement pas, et ça va. il ne l'aime pas, il la veut juste, qu'elle soit là, pas loin, facile à attraper, autant qu'elle le laisse respirer. et c'est pareil pour elle, elle qui a tellement besoin d'oxygène, elle qui se défile et qui est comme la fumée. un lien solide, inébranlable, elle et lui jusqu'à ce que ça se termine.

PERHAPS / il aurait pu aller loin, gaspar. tout le monde le dit, il avait ce qu'il faut. le sourire qu'il faut, les méthodes qu'il faut. et il avait envie, de devenir ce salopard au costume hors de prix. d'avoir le pouvoir qui coule entre les doigts pour s'en délecter. sauf qu'il a fallu que viktor fasse une connerie et que gaspar en prenne plein la gueule pour lui. chasse les ambitions à coup de pied au derrière, et se ranger dans une certaine modestie. ça a fait gueuler son père, ça a fait chialé sa mère. mais c'est pas terminé, gaspar est pas du genre à admettre la défaite. les opportunités viendront quand elles viendront. puis il a bien pris goût à ce qu'il fait, pas prêt laisser ça de côté.

WHAT ELSE / aucunement tatoué, qu'il prétend. peau lisse et blanche, sauf à l'endroit où personne ne va chercher. une lubie de jeunesse dissimulée dans le creux de l'orteil. / la boxe comme refuge quand il a besoin de se défouler, la violence habilement réprimée mais qui la chatouille souvent. / il partage une certaine passion des voitures avec certains de ses frères, ne permettrait jamais de se faire voir dans un tas de ferrailles. / déteste qu'on l'emmerde au téléphone, il fonctionne par texto ou par courriel, sinon faut avoir le courage de venir le voir. / s'il n'a pas vraiment de préférence chez les femmes, y'a bien un truc qui sait le remuer et c'est les yeux d'acier. / connaît un peu de français, d'allemand et de portugais, il sait baragouiner assez pour faire plaisir. / presque toujours vêtu de noir, il est bien rare de le voir en couleur ou avec un quelconque motif. sobre, d'apparence. / s'il ne manque jamais son petit déjeuner, le reste des repas sont parfois oubliés. mais le petit déjeuner, c'est sacré, et toujours un festin. / il ne boit presque pas de café. pas besoin du liquide pour fonctionner non plus, un peu d'eau froide sur le visage et il est lancé. juste les matinées d'aisance, pour se faire un peu plaisir.