Et puis il y a la famille que l’on choisit. (Angel)

Qui a dit que les parasites étaient de petites choses ignobles qui se glissaient dans vos vies sans que vous ne vous y attendiez ? On les voit souvent comme quelque chose de néfaste. Certains ont quelque chose de charmant. Quelque chose de tout mignon, lorsqu’on cherche bien, quand on creuse. Mais, c’est toujours pareil. On ne les voit pas venir. Ils arrivent au moment où on ne les attend le moins. C’est toujours ce qui se passe avec Angel.

Tu entends ta tante râler de l’autre côté de la pièce mais, tu te dis que c’est Diego qui a cassé quelque chose ou qui a laissé traîner une petite voiture sur laquelle elle aurait glissé par inadvertance. Mais non, c’est ton meilleur ami qui déboule telle une furie dans ta chambre alors que tu es en sous vêtements en train de choisir la robe que tu vas porter ce soir. Tu plaques celle-ci contre ton corps, par réflexe. On sait jamais, que ça soit ton cousin ou autre. Mais, quand tu percutes qu’il ne s’agit de personne d’autres que Angel, ton meilleur ami gay et totalement en kiffe sur les hommes alors, tu balances la robe noire sur ton lit et fouilles dans tes affaires pour en trouver une autre. Tu ne manques pas de lever les yeux au ciel avec exagération. On ne t’a jamais appris à frapper ? Putain, c’est pas si compliqué pourtant. Y a jamais eu aucune ambiguïté entre vous et c’est sûrement pour ça que tu n’en fais pas tout un drame. Le cliché parfait de la petite princesse et de son meilleur ami homosexuel. D’ailleurs, tu profites de la venue du mannequin pour lui demander son avis. Maintenant que tu es la, rends-toi utile. Laquelle tu préfères ? Tu ne lui demandes pas tout de suite ce qu’il vient faire dans le coin. T’es persuadée qu’il va y venir très vite et ça, sans que tu n’aies quoique ce soit à demander. Tonton Gel !! Bon bah cette fois-ci, c’est ton fils qui fait son entrée en manquant de se prendre les pieds dans le tapis, terminant sa chute dans les bras du jeune homme.

Quand on t’avait diagnostiqué, quand ton psychanalyste avait regardé tes parents pour leur dire que t’étais un psychopathe - en utilisant de beaux mots pour niquer leurs vies avec douceur en glissant un coussin sur leurs culs - on t’avait fait comprendre que tu serais pour toujours incapable de t’attacher à qui que ce soit. On t’avait dit que l’amitié, l’amour allaient être des sentiments que tu pourrais comprendre, de loin, sans jamais pouvoir les vivre. T’avais pas mal pris la nouvelle. Faut dire, t’es pas trop capable d’être triste, en fait. Faut dire que t’en avais rien à foutre si tu n’avais à jamais connaître ce genre de chose. Du coup, ça t’a grave étonné quand t’a rencontré Adriana et son gosse pour la première fois. Parce que t’en as soudainement eu un truc à foutre - un peu. Tu t’es soudainement dis que t’avais envie de la revoir, que t’avais envie de recroiser le chemin de la brune et de son mioche. Pourtant, t’aimes pas les gosses, normalement. Pourtant, t’aimes même pas les gens - sauf quand tu peux te les envoyer. Tu sais pas. T’as pas d’explication. Tu sais juste qu’ils avaient tort, ceux qui t’ont dit que t’en aurait rien à foutre pour toujours. Ils en étaient la preuve vivante.

Comme à ton habitude, tu rentres chez la tante de la jeune femme comme dans un moulin. Faut dire que t’as jamais vraiment été poli, comme mec. T’y es aussi jamais vraiment allé par quatre chemins. Tu salues quand même la tante en passant, histoire de, et tu files ouvrir la porte de la chambre d’Adriana. Ah ben. Elle se fringue. Tant pis. Tu rentres et tu vas prendre place sur le lit. « On ne t’a jamais appris à frapper ? Putain, c’est pas si compliqué pourtant. » Tu hausses les épaules. T’as jamais frappé depuis que tu viens ici et t’as pas encore prévu de le faire. T’aimes les entrées fracassantes. T’aimes faire ta putain de drama queen. « C’est dur, attends. Faut lever le bras et bouger le poignet. J’pourrais me le casser. » Ya un sourire qui se dessine au coin de tes lèvres. « Maintenant que tu es la, rends-toi utile. Laquelle tu préfères ? » Ton regard se pose sur la robe noire qu’elle vient de poser sur le lit et se reportes à nouveau sur ton interlocutrice. « C’est laquelle, la concurrente ? »

« Tonton Gel !! » Ya une petite masse qui tombe directement dans tes bras et que tu rattrapes par réflexe. Arquant un sourcil, tu poses ton regard sur le nouveau venu. T’es amusé, quand même. Faut dire qu’il sait y faire lui aussi, en entrées fracassantes. « Continue comme ça et tu feras des entrées aussi remarquables que les miennes. » que tu lui dis avec humour avant de le faire s’asseoir sur tes genoux. « Toi aussi, tu veux aider maman à choisir sa tenue ? »

Comme il existe des coups de coeur en amour, il en existe en amitié et c’est exactement ce qu’il s’était produit lorsque tu as rencontré Angel. Ce n’est pas le mec le plus agréable du monde. Il semble froid comme la glace, presque inhumain aux premiers abords. T’as toujours été le genre de filles qui s’entouraient de personnes populaires, de grandes gueules, de « m’as-tu vu ». T’es tombée par hasard sur Angel et la mode vous a réuni. C’était comme une évidence. A croire que le destin l’avait mis sur ton chemin. Finalement, aujourd’hui, on peut dire que tu as réellement besoin de lui dans ta vie. Pas seulement pour des questions d’image, pas pour qu’il te conseille au sujet des vêtements que tu dois ou non porter. T’as besoin de lui parce qu’il n’a pas peur de te dire les choses. T’as besoin de lui parce qu’il ne passe pas par quatre chemins lorsqu’une pensée lui traverse l’esprit. Il t’aide à y voir plus clair et à avancer, même quand tu sembles vouloir stagner ou regarder dans le passé. Tu ne peux tout simplement pas te passer de lui.

Par contre, t’en connais une qui pourrait, à ton opposé, se réjouir de son départ et c’est bel et bien ta tante. Elle grogne dans son coin, fais surement des grands gestes pour montrer son désaccord. On rentre ici comme dans un moulin d’après elle. Dans le fond, tu sais qu’elle adore cela et qu’elle considère Angel un peu comme son fils, son petit protégé au même titre que toi. Elle a toujours été comme ça, ta tante. Elle aime recevoir, elle aime aider et ce, même lorsqu’elle se trouve au plus bas. Voilà pourquoi elle t’a accepté à bras ouverts quand tes parents ont décidé qu’ils étaient temps de prendre ton envol et s’assumer tes choix. Ils t’ont abandonné et elle t’a recueilli comme si t’étais sa propre fille et ce, bien que vous n’aviez jamais été proches dans le passé.

Alors, quand ton meilleur ami franchit le pas de ta porte, tu ne peux t’empêcher de lui faire remarquer que ce n’est pas si compliqué de frapper. Après tout, ça fait partie de l’éducation qu’il est sensé avoir reçu. Sauf que c’est Angel et qu’il ne fait jamais comme les autres. D’ailleurs, une fois de plus il en fait des tonnes et des tonnes en jouant les victimes. Drama Queen dans toute sa splendeur devant ton air abasourdi. C’est vrai que moins t’en fais et mieux tu te portes. Tu ironises la situation et comme il se trouve dans le coin, t’en profites pour lui demander son avis par rapport à ta tenue. T’as pas le temps de répondre à sa question que ton fils fait volteface et tu vois déjà la chute arrivée. Tu passes une main devant tes yeux mais, Angel l’attrape au vol et forcément, ça le fait rire le gosse. Ça veut dire quoi recartable ? Tu ne peux t’empêcher de les observer en souriant avant de te reconcentrer sur ton objectif. Tu places la robe bleue marine à côté de la noire, sur le lit et places la verte olive devant toi. Impossible de choisir entre les trois-là… Toi aussi tu sais jouer les Drama Queen pour une simple tenue. Diego pose sa tête entre ses mains après avoir hoché la tête frénétiquement suite à la question du jeune homme et te complimente : On dirait une princesse. Tu le regardes avec un air attendrissant. Tu pourrais porter n’importe quoi qu’il te trouverait jolie. Un amour ce petit, tu ne peux le nier.

C’est dingue comme l’atmosphère de ta vie change quand t’es ici. Parce que t’es pas un parasite, ici. Enfin, moins. On t’accepte, ici. On apprécie ce que tu es alors que n’importe qui d’autre se serait cassé en courant en apprenant qui tu étais vraiment. C’est dingue. T’aurais jamais cru qu’une meuf te laisse approcher son gosse. T’aurais jamais cru qu’on puisse hausser les épaules en entendant ta maladie mentale en te demandant juste si tu étais suivi psychologiquement. Parce que c’est limite comme ça qu’elle avait réagi, Adriana - limite comme si tu lui avais dit que t’aimais bien les pommes. Ça t’a mit sur le cul, en vrai. Tu t’y attendais pas. C’est ce jour là que t’as pigé que ça serait toujours différent avec elle. T’es pas non plus au point de lui raconter en détail ce qu’il se passe dans ta tête parce que tu flippes toujours qu’elle se casse, un jour, mais tu te dis que vous êtes en bon chemin. « C’est vrai que moins t’en fais et mieux tu te portes. » Elle te connaît bien, pour le coup. T’es un petit égoïste partisan du moindre effort. Tu devrais pas en être fier mais tu l’es, pourtant. « Si j’suis blessé, ça gêne pour les photoshoots, tout ça. » que t’ajoutes avec un sourire en coin. Vive la justification merdique démontable en deux secondes. Ça aussi, tu le vis bien.

« Ça veut dire quoi recartable ? » que demande le gosse et tu fronces légèrement les sourcils, le temps de pouvoir formuler une réponse qui n’arrachera pas une autre question au petit. « Re-mar-quable. Ca veut dire que tout le monde voit. » Assis sur tes genoux, il a l’air d’être bien confortable, à sa place, alors tu le laisses tranquille. Tu restes un peu sur tes gardes quand même, au cas où il décide de pencher d’un côté et de tomber sur le sol. On est pas à l’abris.

« Impossible de choisir entre les trois-là… » Tu fixes les robes une à une mais tu t’arrêtes surtout sur les couleurs. Ça fait tout pour toi, les couleurs. Tu peux devenir la personnalité d’une personne face aux tons présents dans sa garde robe. « Ca dépend ce que tu veux dire. Si tu veux dire reine classe mais aimée de ses pairs - la bleue. Si t’as envie de couper le souffle et qu’on ne voit que toi - la noire. Et si t’as envie de faire mystérieuse et naturelle - la verte. » Tu passes sûrement trop de temps avec Ilyès, toi. T’en apprends toujours plus sur le fait de choisir les tons et les couleurs. Faut dire que ça fait un peu partie de ton métier aussi, même si tu dois plutôt être beau et fermer ta gueule pour gagner ta paie. « On dirait une princesse. » que dit Diego et tu ne peux pas t’empêcher de laisser échapper un long « Awww. » Ya ton instinct qui te dit de lui demander ce qu’il veut, pourquoi il soudoie sa mère à coup de compliments mais tu le connais assez pour savoir qu’il est franc - qu’il le pense vraiment. « T’es un vrai p’tit charmeur, toi. »

Angel en fait des tonnes et tu te demandes si, en passant trop de temps en sa compagnie, Diego ne deviendrait pas comme lui ?! Oups. Il ne vaut mieux pas. En tout cas, pour le moment, tu te contentes de lui remonter les bretelles. Tu lui expliques qu’il y a des portes dans une maison et qu’il est utile parfois, de frapper. Mais t’es pas certaine qu’il t’écoute. C’est même carrément pas possible. Tu lèves les yeux au ciel quand le jeune homme te précise qu’il pourrait se faire mal et donc, gâcher ses shootings photo. Oh arrêtes de faire ta diva. Tu pourrais tomber dans tes escaliers du coup, tu devrais même plus sortir de ton appart. Tu lui adresses un large sourire hypocrite avant de rire. Ouais forcément la situation t’amuse.

Ce qui t’amuse moins par contre, c’est le fait que tu galères à trouver la robe idéale. Diego fait la conversation avec son tonton préféré et toi, tu grimaces devant ta glace en soupirant bruyamment pour montrer ton agacement. Tu bats des cils tout en pivotant vers les deux hommes de ta vie. T’as besoin de leur avis pour choisir la robe parfaite pour ce soir. On ne sait jamais, peut-être que tu croiseras de nouveau ton ex petit-ami. En guise d’idées, Angel te décrit chaque robe enfin, leur couleur. Tu fronces légèrement les sourcils. Wahou, tu me surprends Angel ! Tu t’approches pour mettre tes mains sur les oreilles de Diego qui se met tout naturellement à rire. Et celle qui dit enlèves-moi cette putain de robe avec les dents. C’est laquelle ? Tu adoptes un air innocent, sourire aux lèvres et paupières battantes.

Lorsque tu lâches enfin ton fils pour retourner à tes robes et que tu places la verte devant toi, forcément Diego en fait des tonnes en te complimentant. Ça te fait chaud au cœur. Angel est quant à lui impressionner par son sens du compliment. Le gosse hausse les épaules accompagné d’un sourire angélique. Pourvu qu’il ne devienne pas comme toi! Chéri, tu veux aller jouer dans le salon ou aller aider tata en cuisine ? Il hoche la tête positivement avant de quitter les genoux de ton meilleur ami et fonce comme une flèche. C’est alors que tu te retrouves en tête à tête avec Angel, les bras croisés contre la poitrine. Alors, qu’est-ce qui t’amène vraiment ?

En faire des tonnes, c’est ton truc à toi - c’est habituel. T’as toujours été une sacré drama queen. T’as toujours voler la vedette aux autres, qu’on ne finisse par ne voir que toi dans une pièce bondée. C’est bon pour ton égo, tout ça - et ça a fini par devenir une réalité. Ton métier te le permet, faut le dire, parce que même si on ne te reconnaît pas toujours - il t’a donné une confiance en toi, en ton corps, en ton apparence que tu n’avais pas forcément avant. La confiance en soi, tu sais bien qu’il n’y a rien de plus sexy - que ça fait tourner toutes les têtes. « Oh arrêtes de faire ta diva. Tu pourrais tomber dans tes escaliers du coup, tu devrais même plus sortir de ton appart. » Elle a pas tord. Sauf que t’es un salopard provocateur, que tu ne peux pas t’empêcher d’avoir le dernier mot. « J’aime vivre dangereusement. » Ouais, ça contredit parfaitement ce que tu racontes depuis ton arrivée mais on s’en fou non ? Au fond.

« Wahou, tu me surprends Angel ! » qu’elle te lance, moqueuse et tu fronces les sourcils comme un gosse un peu boudeur. « Et celle qui dit enlèves-moi cette putain de robe avec les dents. C’est laquelle ? » Tu hausses les épaules. Ça, c’est très facile comme question. « Fastoche. La noire. » Tes vêtements toi, tu les choisis en fonction de ce que t’as envie que les gens se disent en te voyant, de ce que t’as envie de leur faire ressentir. C’est pas compliqué, tu trouves. T’imagines juste l’attitude que ça te donnerait et tu choisis en fonction.

Adriana libère finalement ses oreilles de son fils, oreilles qu’elle avait protégées de ses paroles précédentes et tu te marres doucement. Ça te fait rire qu’elle puisse dire des trucs pareils devant son gosse mais tout de même penser à le protéger. Toi tu te retiens plutôt, en sa présence. T’as pas envie de le scarifier à vie, l’pauvre gosse. Elle finit par l’envoyer aider sa tante et il quitte la pièce sans demander son reste. « Alors, qu’est-ce qui t’amène vraiment ? » Elle a les bras croisés sur la poitrine et t’as l’impression de te faire soudainement accuser d’un truc. C’est marrant comme situation. « Parce que j’ai besoin d’une raison pour venir te voir ? » que tu lances avec amusement. T’aimes bien passer. T’aimes bien être là, ya pas forcément besoin de raison. Même si, au fond, yen a une petite en plus. « J’suis frustré. J’avais b’soin d’la compagnie de personnes chouettes pour me changer les idées. » Un compliment. Le genre de chose que tu ne dis pas souvent - du moins pas sincèrement. Mais c’est Adriana. C’est ta meilleure amie. Et pour une fois, tu le penses réellement.

Ton meilleur ami, c’est un sketch. S’il n’existait pas alors, il faudrait vraiment l’inventer. Il t’explique donc qu’il aime vivre dangereusement. Assez pour sortir de chez lui. Pas assez pour frapper aux portes. Soit chacun son truc. De toute façon, ta tante finira bien par s’habituer. Mine de rien, tu sais que quand Angel ne se pointe pas pendant plusieurs jours alors elle commence a s’inquiéter. Et forcément Diego le réclame.

Il t’explique ensuite quelle robe choisir pour quelle occasion. Tu bouches les oreilles de ton fils pour lui ajouter une petite précision. Sa réponse te fait rire. Tu optes donc pour la noire. Tu retires la verte pour enfiler la noire. Tu tournoies. Tu t’admires dans le miroir. Ouais, ça devrait le faire!

Tu envoies Diego aide ta tante, jouer dans le salon. Ça te permet de passer du temps en tête à tête avec Angel. T’as besoin de lui poser des questions, de savoir pourquoi il est là. Large sourire quand il précise qu’il a pas besoin de raison pour passer du temps en ta compagnie, tu hausses les épaules. Je te connais trop bien, craches le morceau! Sa réponse te touche et t’en fais des tonnes en faisant semblant d’être vraiment beaucoup émue. Tu t’installes à ses côtés sur le lit. T’es chou! Pourquoi t’es frustré ? Dis-moi tout!

Elle se change et tu te dis que c’est quand même une bonne chose, que tu sois gay. Tu te connais par coeur après tout. Tu te dis que si t’avais aimé les gonzesses, t’aurais sûrement chercher à te jouer d’Adriana aussi. Ça aurait tout foutu en l’air. Sur le coup, t’aurais pas pigé ce que tu loupais mais maintenant, tu te dis que t’aurais tout niqué - que tu serais passé à côté de quelque chose qui te fait du bien et qui te rend un peu plus humain jour après jour. Parce que c’est pas plus mal d’être plus humain, au fond. Non seulement ça t’aide à mieux manipuler mais parfois, c’est pas si horrible d’avoir quelques sentiments. « Ouais, ça devrait le faire! » qu’elle décrète et tu hoches positivement la tête. La robe lui va parfaitement. Le mec en question a intérêt de la lui retirer avec les dents où tu iras personnellement lui expliquer qu’il a des goûts de merde.

« Je te connais trop bien, craches le morceau! » Ouais, elle te connaît par coeur. Parce que même si t’es là pour la voir, t’as bien envie d’évacuer ta frustration. T’as bien envie de laisser échapper les mots qui menacent de sortir tous seuls de tes lèvres sous l’énervement. Et merde. T’es quand même le seul gars sur la planète qui s’énerve pour ce genre de choses, qui s’énerve parce qu’il n’arrive pas à foutre la vie de deux personnes en l’air. Fichu parasite. « T’es chou! Pourquoi t’es frustré ? Dis-moi tout! » T’as une furieuse envie de lui répondre moi tout histoire de jouer au con mais tu te retiens quand même. « C’est encore Ilyès. Il est trop doué pour cacher des trucs à sa meuf. Elle est pas prête de découvrir le pot aux roses et… et si je me ramène devant elle pour lui dire la vérité, elle va jamais me croire. » Tu marques une légère pause, sourcils froncés. « Je pète le cul de son mec - non pardon, de son fiancé - et elle en saura jamais rien. C’est ça qui me frustre. »