Sujet: Re: stay with me (nolan) Mar 12 Mar - 15:56
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Livio s’amusa de la réponse de Nolan. « C’est déjà ça. » Il se voyait mal tomber dans son lit avec le légiste, parce que malgré sa découverte du jour il n’avait aucune envie d’associer Ethan et Nolan dans ses souvenirs de sa chambre. C’était lugubre et il n’avait aucune envie de s’infliger ce genre de déconvenue. Il préférait visiter des draps qui n’avaient que l’odeur délicate du grand brun, une parenthèse dans son appartement où il ne mettait plus jamais les pieds depuis qu’il était arrivé dans leurs vies. Il serait même capable d’y rester dormir pour se préserver d’un retour trop brutal à la réalité et au présent. « J’ai jamais vraiment mis les pieds dans ta chambre. »
Un collègue de travail ? Vraiment ? Il n’avait pas songé un instant à savoir ce qu’ils étaient l’un pour l’autre. Cela ne rentrait dans aucune case, tout ce qu’il savait c’est qu’il n’était pas un couple, mais de là à se recaler au rang de banal collègue… ? Il se raidit en voyant Nolan faire la bise à l’athlète. L’idée n’était pas mauvaise, mais il n’aimait pas voir les différentes sphères de sa vie se mélanger. Nolan était déjà un cas à part qui comportait du personnel, du professionnel, de l’intime et presque du sexuel, alors si on rajoutait Thomas à l’équation les choses se compliquaient. « Et tu couches avec tous tes collègues de travail Nolan ? » « Il plaisante. » s’empressa de justifier Livio qui n’avait aucune envie d’encourager l’humour parfois blessant d’un écervelé.
La question de Nolan provoqua ce raz-de-marée si prévisible. Livio s’étrangla de sa gorgée de champagne et dévisagea le médecin légiste. A le regarder, il était convaincu qu’il savait. Il ne soupçonnait pas, il ne supposait pas, il savait, comme deux et deux font quatre, que le sportif et lui avaient des rapports qui allaient au-delà de la simple connaissance polie. Mais peut-être était-ce juste l’alcool qui lui embrouillait ce sixième sens si utile dans son boulot de flic ? Il lui en voulut, de façon puérile et incohérente de l’enfoncer dans ce sentiment de malaise alors qu’il savait où il mettait les pieds et connaissait les conséquences de sa question sur l’inspecteur. Il détesta son rire, acculé dans ce piège où il rêvait de disparaître subitement, certain que Thomas ne mâcherait pas son plaisir. A choisir, il préférait soit mourir, soit étrangler le nageur avant qu’il ne réponde mais aucune des deux options n’était viable alors il s’enfonça dans son mutisme, grinçant des dents dans son coin pendant que l’athlète accompagnait le rire de Nolan. « Pas qu’un peu. » Il posa une main aguicheuse sur la cuisse de Livio et la fit remonter, mais il ne trouva rien d’autre que l’ère glacière au fond de ses yeux clairs comme de l’eau de roche. « Mais je comprends qu’il ait besoin de moi si sa vie est si peu ...intéressante. » Il appuya ce dernier mot avec toute l’arrogance dont il était capable en toisant de haut en bas le légiste.
Le rouquin connaissait la musique, il n’était pas étonné de cette attitude détestable, mais ça n’apaisait en rien cette colère naissante. Il tenait sottement Nolan pour responsable de ce début de naufrage, haïssant Thomas pour ce qu’il avait toujours été et Josh… Non, il n’avait rien contre Josh mais il ne l’épargnerait tout de même pas. « Ca va, je vous dérange pas. » S’il avait été boute-en-train il aurait été facile de rectifier la situation, et de s’amuser, mais il n’était définitivement pas réputé pour ça, et encore moins ces derniers temps. Il reposa sa coupe de champagne, dépité. « Tu aurais dû m’appeler si tu étais en manque… » Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase et qui arrosa tout le monde. « Allez vous faire foutre, tous les trois. » Nolan ne l’avait pas aidé à s’extirper d’une situation désagréable, il lui rendait la pareille en l’abandonnant à ces deux idiots sans intérêts. Il revint sur ses pas pour au moins soulager une partie de sa colère déraisonnable en s’adressant à Josh en pointant Thomas du doigt. « Et tu veux que je te dise, il baise mal, trouve quelqu’un d’autre qui soit un peu moins prétentieux. » Il savait que quelques mots valaient milles coups quand il s’agissait de l’égo surdimensionné de l’athlète sans doute un pote d’Oberyn. Il accorda un regard perdu à Nolan, entre colère et déception, tout en sachant qu’il surréagissait et qu’il lui en voulait à tort, mais il le voulait de son côté. Il portait quelque chose de troublant mais le policier ne savait plus quoi en penser et tant pis si le lendemain matin il serait dans l’obligation de ramper pour quémander le pardon pour avoir mal réagi. « Je rentre, amuse-toi bien avec ces deux crétins, mais sois gentil, ne les ramène pas. »
« J'espère bien que tu n'as jamais fouillé dans mes tiroirs. » plaisanta t-il. Même, si Nolan n'avait jamais touché à la décoration de cette chambre d'amis qu'il empruntait. Il n'avait même pas posé un cadre photo sur une des commodes ou décidez de changer les rideaux. Livio aurait pu rentrer dans cette chambre, elle était comme il l'avait laissé avant son emménagement forcé. Il y avait juste les draps de la couette qui avaient été changés. Déjà, car cela appartenait à son caractère. Il n'avait pas besoin de s’approprier des biens matériels. Il n'avait pas besoin d'une bougie parfumée ou d'un miroir rétro pour se sentir chez lui. Et, enfin, cette chambre n'était qu'une étape. La suite était de s'installer dans le lit de l'inspecteur et cela allait arriver très vite pour notre médecin légiste.
Nolan était une âme du sud. Les bonnes manières et le bon savoir vivre était toujours de vigueur et cela en toute circonstance. Il arrêta Livio immédiatement d'un signe de main pour couvrir son visage et marcha vers Thomas. Il lui offrit ce regard indéchiffrable : Il n'y avait ni colère, ni foudre et pourtant si intense. Il posa une main sur son torse juste pour prendre appui et non prendre plaisir à ce corps qui n'avait aucun effet sur lui. Il glissa à son oreille : « Tu vas changer de ton tout de suite avec moi. Je ne suis pas ton ami et si tu me manques encore de respect. Je serais ravis de fracasser ce nez fraîchement refait. On se comprend ? » Car, l'inspecteur avait beau avoir essayé de détendre l'atmosphère, Nolan ne plaisantait en rien. Il recula pourtant et offrit ce magnifique sourire comme si de rien de n'était. Les apparences semblaient importante pour Thomas, alors il pensait qu'il s'en arrêterait là.
Nolan resta imperturbable. La scène était pourtant choquante. Comment l'inspecteur pouvait se laisser toucher et humilier de cette manière ? Cette vision le blessa, car il ne comprit pas que cet homme ne remette pas à sa place ce nageur insolant. Il n'était plus un enfant et ce n'était pas le rôle d'un homme de remettre dans le droit chemin ceux qui vous causent du tord ? Il fixa cette main qui remonta cette jambe. Il s'attendait à voir le poing de Livio traverser l'espace pour exploser ce visage de petit roquet si prompt à montrer ses crocs. Il s'en mordit les lèvres n'attendant plus que de voir le sang jaillir. Il avait grandi au grand air. Il n'avait point peur de la sueur et des affrontements. Il n'y avait rien de malpoli là-dedans. Il était bon de nettoyer certaines plains plutôt de que de laisser la gangrène s'installer. « Il n'y avait pourtant pas l'air de s'ennuyer avec moi sur la piste de danse. » répondit-il presque immédiatement après les paroles du nageur. Nolan n'était point charmé par cet élan d'arrogance qui devait plaire à tant d'hommes. Il n'avait jamais laissé personne lui marcher sur les pieds cela ne commencerait pas ce soir.
Nolan se leva presque immédiatement. Il rattrapa Livio par le bras et lui hurla à l'oreille : « Je te demande pardon ? » Qu'avait-il fait ? En tout cas rien qui méritait qu'il aille se faire foutre comme lui avait balancé l'inspecteur. S'il avait attendu de l'aide de sa part, c'était mal connaître le médecin légiste. C'est Livio qui avait crée cette situation en couchant avec un tel spécimen. Puis, plongeant ses yeux dans ceux de son voisin il lui lança : « Toi et moi, dehors, tout de suite ! » Il relâcha le bras d'Hartsfield et alla fendre la foule pour remonter les marches et retrouver les vestiaire. Il s'habilla et une fois son manteau sur le dos, il poussa les portes pour attendre son collègue de travail sur le bitume entre tous les accro à la nicotine qui se collaient les aux autres pour se tenir chaud. Nolan n'avait pas besoin de se réchauffer. Il était remonté à bloc. Il croisa ses bras contre son pardessus hors de prix et implacablement tenu. Il laissa quelques secondes à Livio pour s'extirper du club avant de venir le rejoindre. « Qu'est ce que tu viens de me faire là ? Moi, je suis pas dans vos histoires, d'accord ? Tu me laisses en dehors ? Je t'ai jamais forcé à coucher avec ce mec qui est clairement un idiot de première. » Il prit une longue pause et leva son doigt, même si cela ne donnait pas plus de pouvoir à ses paroles, c'était une canne pour maintenir cette pression dans sa mâchoire et dans son regard. « S'il y a une chose que tu dois savoir sur moi, je ne supporte pas le manque de respect. D'accord ? Bon maintenant, on peut aller boire dans un endroit plus calme si tu veux ? »
Sujet: Re: stay with me (nolan) Mer 13 Mar - 23:01
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Livio suivit l’échange de balle de match entre le sportif et le légiste sans se mouiller. Il connaissait très bien l’un, et soupçonnait l’autre d’avoir un fort potentiel pour mettre en application ses menaces et même plus. Il aurait volontiers félicité Nolan pour ce coup de maître à propos du nez refait mais se contenta de sourire pour ne pas jeter de l’huile sur le feu. C’était attirant ce tempérament intransigeant tant que ce n’était pas dirigé contre lui. Mais le vent tourna et il eut le sentiment d’avoir à faire à deux fiertés qui débattaient autour de son cas sans lui demander son avis, ajoutant à son malaise bien qu’il soit incapable de se mettre le coup de pied nécessaire pour réagir et prendre position. « Et sinon on ne pourrait pas considérer que ça n’appartient qu’à moi de juger si je m’ennuie ou non ? »
Il se retourna brutalement en sentant Nolan le retenir et se dégagea avec violence. Il n’avait plus envie d’être tenu sagement en place. « Tu m’as très bien entendu. » Malgré tout il obtempéra de mauvaise grâce, il savait ce que signifiaient ces quelques mots qui lui donnaient le sentiment d’être un enfant qu’on s’apprête à gronder. Il aurait pu faire la sourde oreille, se perdre dans la foule et ne pas affronter Nolan. Toutefois, s’il était docile, il n’était pas lâche. Son humeur était la roue de la fortune, elle tournait comme une girouette si bien qu’il ne parvenait plus à définir s’il était encore en colère ou s’il se sentait idiot. Il se rhabilla avec lenteur, tentant de faire le point sur ce carnage interne. Il sortit du club en remettant le col de sa veste avec le sentiment d’aller à reculons vers une situation délicate. Aux premières phrases du légiste la roue s’arrêta de tourner, il savait maintenant : il était de mauvaise humeur. Il détestait être mis face à ses contradictions, or Nolan était en train de lui claquer à la figure toutes ses difficultés à se fixe, à des choix, à s’y tenir, à assumer. Il ne savait plus où donner de la tête. Il désirait cet homme tout en ayant l’horrible arrière-goût en bouche qui lui donnait le sentiment de tromper Ethan – même si lui ne s’était visiblement pas gêné et qu’il était maintenant enterré. Thomas venait rajouter de la complexité là où il n’avait aucune envie de se confronter à une réalité dérangeante. « Mais je vais te laisser en dehors. Je vais tellement te laisser en dehors que tu vas aller dormir à l’hôtel je t’en prie. Je n’ai pas besoin de tes leçons condescendantes. » La colère battait son rythme à sa tempe, assourdissant la moindre pensée logique. Il se sentait comme un adolescent dont on brimait les humeurs en lui faisant une leçon de politesse. Il attrapa le doigt levé de Nolan, c’était le geste dont il n’avait pas besoin. Il aurait pu lui tordre, ou pire le briser mai c’était très loin de son naturel. Il avait plus facilement le rôle du bon flic que du méchant. Et cette façon presque magnanime d’offrir une seconde partie de soirée. C’était donc ça le concept du bâton et de la carotte ? C’était insultant.
Et pourtant quand il cherchait son regard il ne trouvait rien qui méritait des réactions injustes. Il garda son doigt dans son poing, c’était aussi une façon de l’empêcher de fuir pendant qu’il se laissait le temps de redescendre en pression. « Premièrement tu as raison, c’est un con, mais j’ai besoin de m’assurer que je ne tomberai pas amoureux, et il est le candidat idéal tellement il est insupportable. » Il sentait à nouveau la morsure du froid, preuve qu’il ne stagnait pas dans ses réactions absurdes. « Je suis désolé. Je te présente mes excuses. » Il libéra le doigt de Nolan même s’il aurait voulu le retenir plus longtemps. « Je te respecte, ça n’était pas vraiment contre toi. J’étais crispé, je me suis senti piégé je suis un idiot, je ne sais pas où j’en suis. Je m’attendais bêtement à de l’aide. » Après plusieurs années en couple avec Ethan il en avait oublié tous ces questionnements, ce que c’était que d’être pris au piège entre ses envies, les convenances sociales, ménager ses sentiments. Il ne savait plus comment se positionner, réveillant ses pires défauts de contradiction. « Prends une chambre avec moi. Je n’ai aucune envie de rentrer ni d’aller dans un bar, je veux être tranquille …mais avec toi. » Il se rapprocha jouant avec les boutons de la chemise impeccable du beau brun. Leurs lèvres se frôlaient sans s’embrasser, à la recherche de cette connexion perdue. « Faisons la paix tu veux bien… ? »
Nolan décocha ce premier regard froid en direction de Livio. Ce qui était parfait au sein d'un club où l'obscurité permettait tous les délies. Les lumières des stroboscopes venaient peindre leurs visages par intermittence et c'était la seule source de chaleurs qui caressaient les trois hommes chacun sur leurs positions. Nolan prit une nouvelle gorgée de ce champagne qui ne pétillait plus depuis longtemps. Il n'avait même pas soif, juste le besoin d'étouffer cette déception. Comment l'inspecteur pouvaient être amis avec ces deux hommes ? Et, surtout pourquoi ne pas assumer ce qu'il pouvait être ? Il aimait faire l'amour à des inconnues pour rien ressentir, il n'y avait rien de mal dans tout cela. Et, ce n'était pour Nolan ici pas une question de virilité, mais tout simplement d’honnêteté. Ce qui était plutôt ironique pour quelqu'un comme lui qui avait menti sur son identité et fait bien pire aussi pour clairement mériter d'aller un jour en enfer.
Le sang de Nolan ne fit qu'un tour. Pourtant, il n'était pas du genre à s'emporter vivement. Le médecin légiste était de ces hommes du sud qui était d'un calme olympien en toute circonstance. Il n'y avait pas de cris, de larmes ou de mains provocatrices. Sa colère était juste froide et implacable. Pendant, un instant, il se demanda si Livio méritait son amour ? Ne s'était-il pas fourvoyé ? Comment aimer un homme aussi lâche ? Car, il pouvait balancer à nouveau les faits et raconter à quel point il avait aimé faire l'amour à ce nageur. Il ne souvenait pas que Thomas ai forcé l'inspecteur en quoi que cela soit. Il pouvait lui rappeler ces gémissements de plaisir et ces demandes pour que le nageur continue encore et encore. Nolan ne pouvait tomber amoureux d'un enfant. Il ne pouvait tomber amoureux que d'un homme qui savait qui il était. Donc, il ne cria pas. Il prit tout simplement son portable et tapota rapidement dessus. Un jour, réserver un hôtel c'était aussi simple que de claquer des doigts. « Très bien, c'est réservé. Je t’embêterais pas plus que cela. » Chez Nolan, il n'y avait pas de menace ou des mots mauvais à la Thomas. Il était un homme d'action et cela même s'il était fou amoureux de Livio. L'amour n'avait rien à fait ici. C'était une histoire d'égo et Nolan n'était pas là pour flatter cet égo blessé. Il voulait la prendre sous son aile et la protéger, mais un homme pour lui assume toujours ses responsabilités et les fuir était loin d'être séduisant.
Nolan resta aussi indéchiffrable devant ses excuses que devant l'emportement du policier. Il en était pourtant touché intérieurement. Il dégagea son doigt lentement. Il prit le temps de laisser Livio lui parler avant de prendre la parole. Il n'aimait pas couper les gens et une part de lui était heureux d'entendre le grand rouquin se confier ainsi à lui. Il redevint aussitôt follement amoureux de cet homme qui s'ouvrait à lui et qui osait baisser son bouclier pour laisser entrapercevoir ses fêlures. « Très bien, j'accepte tes excuses. Et, si tu veux de l'aide, il faut demander c'est tout. Qui suis-je pour savoir ce que pouvais être ce Thomas pour toi ? Je n'ai pas peur de prendre les armes pour les gens que j'aime, mais je me lance pas dans un combat qui est pour moi inconnu. Est-ce que tu comprends ? » Il pouvait être là pour lui. Il pouvait être là jusqu'à sa mort s'il lui demandait, cependant il fallait prononcer les mots. Il fallait appeler son prénom et alors il décrochait les étoiles pour l'inspecteur.
Nolan regarda ce doigt jouer avec son bouton. C'était assez charmant ce côté félin et enfantin qui cherchait la paix à travers ce jeu qui était le leurs. « Du coup, je viens de réserver un Hilton, si cela t’intéresse ? » souffla t-il contre ses lèvres tellement proche des siennes. Nolan décida de faire l'erreur de débutant. L'erreur qu'il ne devait pas faire. Il déposa ses lèvres sur celles de Livio avec douceur. Il savait qu'un baiser c'était beaucoup trop de sentiments d'un coup pour l'inspecteur. Ce soir, cela ne devait être que du sexe sans sentiments, un bouton de champagne qu'on fait sauter ou des vieilles toiles d’araignées qu'on venaient épousseter (laisse moi rire avec mes comparaissons débiles XD XD) Mais, que dire pour sa défense, il en mourrait d'envie. Il glissa sa main sur la joue de Livio et commença à se presser avec plus de poids contre cette bouche. Il la titilla du bout de sa langue pour s'inviter et saluer sa voisine. Il l'embrassa tendrement, car c'était ainsi qu'il voulait que leur premier baiser se déroule. Il voulait offrir de la tendresse, de l'affection et tout ce qu'il aurait droit à présent s'il décidait de le choisir.
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
L’impassibilité du légiste ne rendit que plus pesante la situation. Livio aimait se raccrocher aux réactions des autres, lire ce qu’il pouvait dans le fond d’une pupille amie ou ennemie pour savoir à quoi s’en tenir. Cela ne le faisait que se sentir plus seul et plus perdu que jamais. Avait-il vraiment envie de rajouter à son trouble en persistant dans cette relation bancale avec le frère d’Ethan ? Pourtant il refusait de prendre cette direction, d’aller au bout de sa bêtise et évincer de sa vie le beau brun alors qu’il commençait tout juste à découvrir des facettes intéressantes de sa personnalité. Ce n’était pourtant pas son genre de faire des pieds et des mains pour rattraper une situation périlleuse, ou retenir quelqu’un mais ici le légiste lui paraissait être la seule personne de son entourage capable de vraiment l’aider à avancer, même si cela devait consister en des leçons de morales infantilisantes.
Nolan avait raison, mais il lui était difficile de venir mettre des mots sur ce besoin presque honteux d’une main tendue. Il pensait être capable de continuer à mener une vie normale, ne pas se laisser trop affecter, et pourtant face aux mots du légiste il réalisait quelle image changeante et pâle il proposait de lui depuis le début : celui qui se laisse porter, tiède, sans aucune constance, et ce n’était clairement pas son meilleur profil. Il soupira de soulagement malgré tout que le texan accepte ses excuses, même s’il lui donnait l’impression de tolérer une fois de plus ses écarts d’humeur. Thomas n’était que la partie visible de l’iceberg – et définitivement pas la plus intéressante – il avait besoin d’aide, d’électrochoc et de soutien bien au-delà de cette soirée. « Des fois tu sembles tellement tout savoir… C’est ridicule. Tu as raison. J’ai beaucoup de mal à me positionner par rapport à toi, je me comporte comme un imbécile parce que je ne veux pas voir disparaître la seule personne qui a répondu présente pour des histoires de mœurs. » C’était peut-être là que le sujet était le plus douloureux, l’épine tenant en quelques mots : j’ai besoin de toi. Et pour cette raison il ne savait plus sur quel pied danser, de crainte que Nolan ne recule en apprenant qui il était. On ne peut pas le blâmer d’ignorer que Nono est un sociopathe qui sait tout de lui bouuuh . A trop brimer son naturel pour garder cette unique compagnie il en était devenu insupportable et ne le comprenait que maintenant.
Livio eut ce bref sursaut de surprise en sentant les lèvres de Nolan se poser contre les siennes, abandonnant ce jeu d’effleurement. Mais le légiste lui offrit suffisamment de douceur pour qu’il ne refuse pas ce baiser. Cet infime mouvement de recul ne rompit pas le contact, le rendant simplement plus léger quelques instants avant qu’il ne décide de se laisser aller à cet interdit. Il le laissa s’approprier sa bouche, trouvant du réconfort dans ce sentiment doucereux qu’éveillait le beau brun. La vie l’avait fait passer par tous les états d’âme au cours des dernières semaines et il réalisa dans ce baiser qu’il n’avait besoin que de deux choses qu’il avait fui jusque-là : un lâcher prise aveugle et de la tendresse. Peu importait la source de cette dernière et même sa forme, elle rompait la solitude cruelle du deuil, elle redonnait un éclairage positif à ces instants légers, elle apaisait les pires blessures.
Il se recula de quelques centimètres pour libérer sa bouche de la voisine, le cœur affolé par ces montagnes russes qu’il n’avait pas prévu en pensant sortir boire un verre ce soir. « Je suis désolé, je ne suis pas moi-même ces derniers temps. Et tu me perturbes beaucoup. Mais en bien. » souffla-t-il en caressant sa nuque alors que son regard était rivé sur ces lèvres coupables. Coupables d’avoir osé franchir une limite qu’il avait pourtant donné dès le départ. Coupables de l’impliquer réellement dans cette relation, parce qu’il savait que peu importait le vide derrière ce baiser, il se sentirait lié d’une façon différente à Nolan, comme un ami à qui on a confié un lourd secret au hasard d’une conversation imprévue. Coupables d’avoir changé les règles du jeu. Des coupables qu’il ne voulait pourtant en rien arrêter. Ce fut à son tour de l’embrasser, d’y perdre de longues secondes avec délectation. Chercher cette langue voisine pour en faire une alliée intéressante et plaisante. « Et si tu m’aidais à reprendre pied dans ce qui est vraiment important ? » Ici tout ce qui importait c’était eux, de rattraper cette soirée qui pouvait être un désastre, que chacun y trouve son compte, de s’amuser et rompre avec le quotidien. Demain il aurait tout le temps de s’amuser à appeler la brigade des stup pour s’intéresser au petit trafic de Thomas, ou de vider l’appartement de la moindre trace d’Ethan, jusqu’à sa brosse à dent qui traînait toujours dans la salle de bain.
Il se détacha de l’homme du Sud pour héler un taxi. La foule, le métro, il en avait soupé et il ne voulait qu’une chose : que personne ne les dérange. Lorsqu’une voiture s’arrêta à sa hauteur il se retourna vers Nolan avec un sourire en lui ouvrant la portière. « Tu sais t’es pas obligé de vivre à l’hôtel, j’ai une chambre de libre, tu es bienvenu dès demain soir si tu veux. L’unique loyer consiste à me supporter et partager un verre de vin italien de temps à autre. J’avais un colocataire mais je ne suis qu’un idiot impulsif, autant être honnête tout de suite. »
Nolan aurait du se sentir coupable. Il avait menti. Il avait tué. Il avait été cet être intrusif et invasif. Il connaissait tout de la vie de Livio. Cependant, tout ce qu'il avait fait c'était pour l'homme qu'il aimait. Il ne reculerait devant rien et était prêt à payer de ses crimes devant le très haut à sa mort. Il se moquait de l'enfer et cela même si toute son enfance on lui avait fait peur avec cette image chrétienne désuète. Livio ne le savait pas, mais ils allaient s'aimer. Ils seraient le plus couple qui auraient la chance de partager leurs vies ensemble. C'était aussi fort que tout cela dans la tête de notre sociopathe. Il n'allait pas s'en excuser, mais il n'allait s'en aller nulle part. « Je vais nulle part, Livio. Il n'y a rien que tu puisses dire ou que tu puisses faire qui me fasse me détourner. » lança t-il avec ses yeux plantés comme des enclumes dans les tréfonds des pupilles de l'inspecteur. « Je veux que tu n'es jamais honte avec moi. Personne est parfait et je ne le suis pas. Je te demande juste d'être toi même. » Même si au fond de lui, il ne pouvait que jubiler. Thomas venait de tomber et il savait après ce soir que Livio ne l’appellerait pas de sitôt. Il pourrait alors devenir son défouloir. Le mot était horrible, mais rien n'était horrible pour Nolan. Il accepterait tout pour gagner le cœur du beau rouquin, même être un jouet sexuel pour un temps.
« C'est excitant d'être un élément perturbateur. » abandonna entre deux souffles chauds contre le visage de Livio. Il avait toujours voulu qu'il le touche ainsi : sentir sa main sur sa nuque c'était comme s'il appartenait à l'inspecteur à présent. Il était corps et âmes à cet homme qui était tout pour lui. Pour Nolan tout cela n'était qu'une évidence. Quelque chose qui devait arriver. Cependant, il était bon pour le médecin légiste de savoir qu'il n'avait rêvé, que tout ce qu'il avait fait, il avait eu raison de le faire. Tout avait un sens quand Livio le regardait ainsi. Nolan fondit complétement sous ce baiser. Il était difficile pour lui de ne pas s'enflammer. D'offrir simplement un baiser entre deux hommes qui apprennent à se connaitre. « Je ferrais tout mon possible. » dit-il avec sincérité tout en caressant la joue de ce grand rouquin qui le rendait fou de désir. Il lui avait susurré, qu'il n'avait besoin que de demander et il décrochait la lune pour lui. Alors, oui, il serait présent et il donnerait de sa personne pour aider Livio à se reconnecter à ce qui était important. « Je suis là pour toi. »
Nolan s'installa dans le taxi à côté de l'inspecteur. « Je partais nulle part. Cette chambre est vraiment réservée, cependant c'était juste pour ce soir si tu l'avais décidais ainsi. Tu crois que j'aurais abandonné ? Je t'aurais harcelé dés le lendemain. C'est un très vilain défaut sache le...Je suis très obsessionnel quand je tiens à quelqu'un. » Ils arrivèrent très vite au Hilton. Nolan se présenta à l’accueil et récupéra la carte de la chambre. Mais, son regard se tourna vers un panneau sur le côté. Il regarda Livio et se tourna à nouveau vers l’accueil. « Pardon, je vois que vous avez un espace piscine. Vous prêtez des maillots de bain et des serviettes ? » Il dériva ensuite vers Livio et ajouta tout en venant caressant le col de sa veste. « Qu'est ce que tu en penses ? Quelques longueurs devraient nous détendre ? » Nolan n'avait pas peur de monter directement de la chambre avec le beau rouquin. Cependant, il n'avait pas peur de faire passer l'envie de se détendre plutôt que l'envie que de se rouler dans les draps pour gémir de plaisir. Était-ce une bonne idée ? Il allait bientôt le savoir ?
Sujet: Re: stay with me (nolan) Lun 18 Mar - 21:02
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Livio ne sut comment comprendre les paroles du médecin légiste mais elles étaient rassurantes. Son abnégation était bien étrange pour quelqu’un avec qui il n’avait aucun lien – est-ce qu’Ethan aurait été capable d’une telle promesse ? Il en doutait, et pourtant leur lien était supposé être plus pérenne, plus étroit et plus intime que celui qu’il avait aujourd’hui avec Nolan. Pourtant ce n’était pas important. Ce qui prévalait ici c’était le soulagement qu’elles apportaient. « Merci… » Un mot, juste un, mais derrière lequel il mettait une profonde reconnaissance et une fragile confiance qu’il acceptait de remettre au beau brun. Il se sentait maladroit dans ces situations où il ne savait plus s’il devait le prendre dans ses bras, lui serrer simplement l’épaule ou conserver cette distance pudique entre deux hommes qui n’avaient aucun lien de sang ni de relation amoureuse. « Tu es quelqu’un de bien Nolan. » Il s’en sentait chanceux. Chanceux d’avoir à ses côtés une personne qui lui paraissait stable, sincère quoiqu’un peu mystérieuse. Le vent chaud du Texas bousculait ses habitudes avec bienveillance et ce n’était pas si désagréable que ce qu’il avait cru au premier abord.
Il céda à cette envie qu’il avait jugé idiote quelques minutes auparavant et prit Nolan dans ses bras pour le serrer contre lui. Après un baiser cela lui semblait moins incohérent, même si toutefois il préférait ne pas trop réfléchir à toutes ces questions sans quoi il commencerait à déterrer ses propres contradictions : pourquoi l’avoir embrassé en retour ? Pourquoi le laisser s’immiscer ainsi ? Installer une relation plus intime entre eux. Avec un rapport sexuel il pouvait encore faire la part des choses, il voyait cela comme remplir un besoin primaire au même titre que manger à sa faim, mais laisser Nolan accéder à sa bouche allait causer à court terme une forme d’attachement qu’il avait cherché à fuir. Or n’était-ce pas encore plus hypocrite que d’utiliser le légiste pour combler non seulement un appétit mais aussi un manque affectif ? C’était trop tard de toute façon, maintenant qu’il humait le parfum du Texan, se l’appropriant, le nez volontairement dans sa nuque à la recherche de cette chaleur apaisante. Pour contrebalancer cet élan affectueux il lui mordit doucement le lobe de l’oreille avant de lui souffler. « Je suis sûre que tout ton possible ça peut nous occuper toute la nuit. »
Sa confession le fit rire et il posa une main sur la cuisse de son voisin. « J’ai du mal à croire que tu m’aurais harcelé, mais ce défaut me plait. » C’était un mal nécessaire, Nolan avait la détermination pour deux, tandis qu’elle faisait profondément défaut à l’inspecteur ces derniers temps. Et cet entêtement obsessionnel était rassurant, comme une assurance qu’il pouvait compter sur lui.
Faire des longueurs ? Livio dévisagea son voisin avec incrédulité. Est-ce que ce n’était pas un peu de mauvais goût après les esclandres avec le nageur professionnel ? Il se mit à rire à cette pensée et hocha de la tête pour acquiescer. « Je promets de te faire du bouche-à-bouche si tu te noies. » Il aimait la piscine, que cela soit pour l’arpenter dans l’effort ou simplement barboter comme un enfant dans une pataugeoire. La caresse glissante de l’eau dénouait les muscles presque aussi efficacement qu’un bon massage. Ils récupérèrent les serviettes, peignoirs et maillots de bain remis à l’accueil et montèrent se changer dans la chambre.
A cette heure de la nuit l’espace piscine leur appartenait. Livio jeta sa serviette et son peignoir sur un transat au bord de la piscine. L’inspecteur caressa avec malice la nuque de Nolan en passant. « C’était une façon de gagner du temps … ? Tu peux me le dire si tu veux le numéro de Thomas pour finir. Son nez refait te plaisait. » Il le taquinait avec plaisir, la piscine lui allait très bien mais il voulait encore sentir ce frémissement inattendu lorsque le médecin avait osé poser ses lèvres sur les siennes. Et pour ne pas être trop quémandeur d’attention il préféra plonger dans le bassin. Il revint sur le bord et s’y accouda en s’ébrouant. « Si la petite sirène du Texas veut bien me faire l’honneur de sa compagnie sous l’océan… » railla-t-il en fixant Nolan, tout sourire.
Un sourire s’excisa dans l'esprit de notre médecin légiste. Il irait clairement en enfer. Quelqu'un de bien ? C'est qu'il pensait vraiment l'être. Il ne faisait pas semblant. Il n'avait prit aucun plaisir à effacer Ethan de l'équation. Il n'avait nullement jubilé. Comment tout être normalement constitué - ou presque - il avait vomi dans la poubelle extérieur de la bouche du métro par laquelle il s'était échappé. Mais, comment ne pas se sentir quelqu'un de bien ? Tout ce qui était entrain d'arriver. Il l'avait prédit. Livio était à lui et à lui seul. Ethan n'était qu'un passe temps. Il était le seul qui pourrait enfin rendre heureux l'inspecteur de police. « Et, tu es quelqu'un de bien. » Il posa une main sur l'épaule du grand à la barbe rousse. « Et, je continuerais de te le répéter jusqu'à que cela rentre dans cette caboche. » Il releva sa main et serra son poing. Il fit semblant de cogner le haut du crâne de son voisin, car il était là à présent. Il allait lui ouvrir les yeux, sur l'être exceptionnel qu'il pouvait être, si Nolan arrivait à le guider.
« J'ai les moyens de t'occuper toute la nuit, Monsieur Hartsfield. » grogna t-il en frottant ses inscrives contre la nuque de Livio. Nolan n'avait pas oublié où il en était et il était plutôt satisfait de sentir par cette bouche contre son lobe d'oreille que Hartsfield n'avait pas oublié. Il était bon d'être toujours désiré, malgré la débandade à l'intérieur du club. Il espérait ne point croiser d'autres aventures d'un soir de notre cher inspecteur. Cette ville était si petite parfois. La jalousie n'était toujours pas à l'ordre du jour, mais hors de question de perdre du temps. Le moment était juste parfait. Les astres étaient alignés. Les tromperies d'Ethan toujours entrain de bousculer Livio. Cela ne le dérangeaient pas de servir de vengeance. Il pouvait l'utiliser, le mouiller, l’essorer. Nolan était malléable pour l'homme qu'il aimait. Même, si coucher ensemble, imposer la grande variable : Et, si cela brisait tout entre eux ? Si Livio ne pourrait plus le regarder dans les yeux après coup ?
Nolan était-il cynique ? Il était en tout cas diabolique. Bien sûr, que l'idée de la piscine était de mauvais goût. Rien d'imaginer l'eau faisait apparaître le visage du stupide nageur dans tous les esprits. C'était peut-être une vengeance, sa vengeance. Peut-être pour mettre Livio devant ses propres démons ? Le masque parfait d'Abernathy n'était-il pas entrain de craqueler ? Il sourit à cette proposition de bouche à bouche s'il venait à se noyer. « Si tu es nul en anatomie j'accepte avec plaisir. » répondit-il tout en fixant l'entrejambe de l'inspecteur sans aucune retenue. Ce n'était pas l’hôtesse de l’accueil qui allait lui rappeler les bonnes manières. La suite fut plutôt banale. Ils passèrent par l'arrière des vestiaires pour se changer. Le luxe du Hilton proposait tout à ses clients : offrant maillot de bain et peignoirs brodés. Nolan se changea dans une cabine. Il n'était point pudique, mais chaque choses en son temps. Il entra dans la zone privative en passant par le pédiluve et regarda Livio faire tomber son peignoir. « Je ne souhaite pas son numéro. Il a été vulgaire avec toi. Je n'ai jamais aimé les hommes vulgaires. » Cette notion avait besoin d'être détaillé, mais pas ce soir. Il se mit à frémir face à cette main contre sa nuque.
« Je sais pas. Tu vas encore parler de ce Thomas que tu t'es envoyé ? » lâcha t-il avec cruauté. Cette cruauté était mesuré. Nolan se posa sur le rebord et mit simplement ses pieds dans l'eau. Il fixa Livio avec cet air de chien triste qui aurait été mis dehors un jour de pluie.« Car, je suis clairement pas aussi sexy que lui. » Car, Nolan savait ce qu'il voulait obtenir de Livio pour cette cruauté. En même temps, il avait tous les droits de se sentir vexé. Est-ce qu'on parle de ses plans culs au mec qu'on essaye de mettre dans son lit ? Nolan n'avait pas envie de se comparer au nageur. Sa confiance en lui pourrait être écornée. Il n'avait pas les épaules large de Thomas. Il n'avait pas ses talents pour mettre les hommes à genoux. Si, Nolan, ne jouait jamais un rôle, c'était bien entre les draps. Car, il le savait pour l'avoir appris à ses dépends. Si ce n'est pas offert avec sincérité, cela se sentira immédiatement. Il avait fait l'erreur avec Aristide au tout départ, de mentir pour lui plaire, mais cela n'avait fait qu'éloigner le médecin.
Sujet: Re: stay with me (nolan) Mar 19 Mar - 19:27
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Il ne s’attendait pas à une allusion aussi riche et dévisagea la standardiste comme s’il s’attendait à ce qu’elle ait disparu. Elle détourna le regard, sans doute par bienséance excessive mais elle ne pouvait rien manquer de cet échange. Ses yeux revinrent sur Nolan accompagnés d’un sourire amusé. « Oh tu sais moi j’ai pas fait médecine alors on est pas l’abri d’une erreur… » Il passa un doigt dans la ceinture de son voisin et l’attira à lui avec envie. Il aimait cette version taquine de Nolan qui lui rappelait qu’ils avaient su s’entendre au restaurant, se provoquer mutuellement et rire ensemble comme s’ils se découvraient des points communs inattendus. « Toi l’anatomie ça te parle tu n’auras qu’à me montrer. Qu’est-ce que t’en dis ? » Le médecin légiste pouvait paraître si sérieux qu’il en troublait Livio qui ne savait plus sur quel pied danser, puis subitement il lui décochait une flèche d’humour et ce sentiment se dissipait. Ce mystère était presque intimidant pour l’inspecteur qui se sentait redevable ce soir, parce que son voisin lui avait pardonné ses écarts absurdes d’humeur.
Nolan n’avait pas tort. Thomas était vulgaire, mais le lieutenant ne s’en formalisait pas. Ca lui passait bien au-dessus de la tête, il voyait et trouvait son intérêt, le reste ne l’impactait que très peu dès lors que ça concernait quelqu’un avec qui il n’avait aucune affinité. Il ne prenait pas ombrage des avances déplacées d’un type dont il vomissait les défauts. « Tu as raison. Oublie-le. » Le choix des mots pesait lourd. Tu t’es envoyé. Ca réveillait ce malaise de culpabilité, ce pesant comment tu as pu faire un truc pareil que lui-même ne s’expliquait pas vraiment. Mais fallait-il vraiment s’intéresser aux pédigrées des autres pour simplement se comporter comme des animaux à travers des applications de rencontre ? Il ne l’avait pas demandé en mariage, il n’avait pas la moindre affinité particulière – et peut-être même que l’athlète avait des bons côtés mais ils n’avaient jamais vraiment discuté. Le lieutenant de police venait, prenait ce qui l’intéressait et rentrait dormir chez lui, dans son lit, pour ne pas avoir à s’infliger un réveil auprès de quelqu’un qu’il ne connaissait pas et ne voulait pas spécialement connaître. L’arrangement convenait parfaitement aux deux partis, fin de l’histoire. Il chassa de l’eau en direction du médecin, il lui avait demandé d’assumer, d’être lui-même et cette sauterie en faisait partie.
« Mais qu’est ce tu me fais. Thomas est un con. Depuis quand c’est sexy ? » Et puis Nolan était-il vraiment inférieur au nageur ? Livio n’avait aucune envie de se lancer dans un débat de ce goût, tout ce qu’il voyait c’est que le légiste lui plaisait. Thomas pouvait bien être classé comme plus bel homme des Etats-Unis que cela ne changerait rien à cette pulsion. Il voulait flatter son épiderme, il voulait l’entendre gémir, le sentir tout contre lui et maintenant que le texan avait eu l’audace de l’embrasser il désirait aussi sentir à nouveau ses lèvres contre les siennes. Or rien de tout ça ne l’intéressait de la part du nageur qu’ils avaient abandonné au club. Ses manières, son iris chatoyants, son tempérament du Sud l’obsédaient. Il s’éloigna du rebord à reculons, ne quittant pas Nolan du regard. Il pourrait toujours tenter de se noyer si le beau brun ne daignait pas le rejoindre dans l’eau. « Allez. Je me suis envoyé, comme tu dis, Thomas parce qu’il était pratique et c’est sa seule qualité. Maintenant je préférerais m’envoyer un médecin légiste parce qu’il m’attire, mais il se fait désirer. Tu sens la nuance ? C’est de toi dont j’ai envie. Maintenant, si tu continues à faire la princesse je vais me faire une raison… » Il revint d’une brasse près de Nolan et caressa sa cuisse du bout de ses doigts trempés. Difficile de définir ce que désirait vraiment ce dernier du point de vue de l’inspecteur, mais il l’attirait irrémédiablement comme un aimant. Même lorsqu’il tentait de prendre de la distance il finissait toujours par revenir. Serait-il vraiment capable de se faire une raison, rentrer chez lui et s’endormir seul devant un navet télévisuel faute d’avoir eu droit à la moindre caresse ? « Viens plutôt m’empêcher de parler au lieu de raconter n’importe quoi. Tu es sexy, viens le prouver. Je me sens seul. » Il n’osait pas le bousculer, lui qui était toujours si propre, tiré à quatre épingles, cette image était magnifique, un apollon assis au bord de l’eau. « Sinon je te fais tomber à l’eau et adieu la prestance du beau Nolan Abernathy. »
Nolan fit passer son doigt le long du plis du col de son grand rouquin aux yeux de braise. « J'ai toute la nuit pour t'apprendre. » Pouvait-il encore apprendre des choses à l'inspecteur ? Il en doutait. Ils étaient deux bolides qui avaient plusieurs kilomètres au compteur. Ce qui convenait tout à fait notre médecin légiste. Il n'avait jamais pris attention de poser son regard sur la jeunesse. Il n'était pas non plus hypocrite. Il appréciait un beau corps qui n'avait pas encore était attaqué par l'usure du temps. Cependant, il préférait l’expérience de la vie et ses travers. C'est ce qu'il voyait quand il posait son regard sur Hartsfield. Il n'avait pas envie d'une peinture vierge. Il voulait pouvoir admirer les différentes couches, les déformations, les palettes. Tout était encore à découvrir et c'était c'est qui enchantait notre beau brun.
Nolan se mordit l'intérieur de la joue, car comment oublier un homme que l'inspecteur prenait plaisir à remettre à chaque fois sur le devant de la scène ? Car, pour notre médecin légiste, Thomas était déjà un souvenir à classer dans le passé de Hartsfield. Il n'avait point peur de lui. Nolan ne pouvait s'inquiéter de tous les hommes qui s'étaient glissés dans les draps de l'inspecteur. Il ne se battrait pas pour être meilleur qu'eux. Livio était à lui - même si le grand rouquin ne le savait pas encore. Donc, point besoin de sortir les armes. Livio et lui étaient destinés l'un à l'autre, c'était évident pour notre sociopathe. Ce fut une torture pour Nolan de garder le silence. Bien sûr, que Thomas était sexy et pas uniquement, car il l'avait vu nu. Il se dégageait du nageur une aura sexuelle qui ne pouvait qu'être attirante quand on ne cherche que le sexe facile. Thomas était tout ce qu'un homosexuel avide de satisfaire sa libido. Il avait un corps athlétique, des proportions géométriques alléchantes. Et, d'après les hurleurs qu'avaient poussés Livio lors de leurs ébats, il était aussi un bon amant.
« Je fais ma princesse ? » s'amusa t-il tout en éclaboussant Livio qui s'était rapproché pour caresser sa cuisse du bout de ses doigts. Son regard suivit ce doigt qui n'était qu'une invitation déguisée. Cela en était électrisant. « Tu vas voir. » Il se jeta sur lui et leurs deux corps coulèrent sur plusieurs mètres sous cette eau chlorée qui obligea notre médecin légiste à fermer les yeux. Il remonta pour respirer tout en s'accrochant au coup du beau roux aux yeux clairs. « Je dois te le prouver donc ? » Il glissa une main dans ce dos musclée qui était un territoire inexplorée. Il passa son pouce et appuya contre cette épiderme tout en collant sa bouche contre celle de son voisin. Il joua de cette langue qui avait donc tout à prouver. Il alluma ce feu dans le creux de cette bouche, jouant et se trémoussant. Sa main continua de se descendre dans ce dos et du bout du doigt il glissa sous la couture de ce maillot de bain emprunté.
Il ne demanda aucune permission, mais laissa le corps de Livio lui parler. Tout devait être fait dans un consentement mutuel. Nolan avait tout le temps du monde. Il n'était pas là pour brusquer son petit oiseau qu'il avait fait tombé de son nid. Il voulait donner faim à ce corps. Faim de lui. Il glissa un deuxième doigt et fit couler sa main à l'intérieur de la matière élastique. Il caressa cette fesse avec douceur. Tout ceci était un jeu. Un jeu d'adulte. Puis, la caresse se fit plus ferme et plus présente. Il agrippa cette fesse et pressa sa bouche au même moment. Pour finalement, se détacher avec lenteur, laissant la tension redescendre lentement. Il laissa leurs souffles se répondre et prendre conscience l'un de l'autre. Il passa sa main libre sur les lèvres de Livio et essuya celles-ci avec son pouce. « Est-ce que c'est assez sexy pour toi, inspecteur ? »