Sujet: Re: stay with me (nolan) Mar 19 Fév - 21:05
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Livio observa d’un œil curieux cet homme qu’il ne pouvait pas lire, entre deux gouttes de pluie. « Sérieusement ? » Comment faisait-il pour n’afficher aucune imperfection. Il était toujours dans ce raffinement léché jusque dans la tenue de nuit, c’était improbable. Il secoua la tête pour chasser une goutte qui chatouillait son œil et finit par obtempérer en faveur du parapluie et de Nolan, laissant son épaule heurter la sienne. « Peut-être que je devrais mettre une chemise et une cravate pour dormir pour essayer de ne pas passer pour un rustre à côté de toi. » Et commencer par arrêter de marcher sous la pluie comme un indigent alors qu’à côté de lui il y avait cet homme chic avec son parapluie, prêt à partager.
Il aurait pu s’offusquer ou se braquer de ce trait audacieux, mais il n’y vit qu’une plaisanterie amusante et certainement pas une réelle invitation. « J’embrasse pas mes plans cul si je peux éviter... C’est trop… » Il marqua une pause, cherchant le mot qui correspondait le mieux à ce qu’il fuyait dans ces relations sans attaches. « … intime ? Oui, trop intime, trop de choses qui se passent dans un baiser. Je n’ai pas ton romantisme mais tout de même. » Etait-ce la fatigue qui avait raison de sa retenue ? Sa sexualité n’était ni un secret ni un mystère, il ne faisait aucun effort pour se cacher en temps normal mais face à Nolan il ressentait ce profond malaise lié au fait qu’il était le frère d’Ethan. Quelle position tenir face à lui ? Risquait-il de s’ombrager à l’idée que Livio partage un autre lit aussi rapidement après la disparition de son frère ?
Son regard suivit les doigts qui desserrèrent le nœud de la cravate, libérant cette gorge qu’elle tenait étroitement. Son imagination ne pouvait s’empêcher de se le représenter le matin, boutonnant patiemment sa chemise, la glissant dans son pantalon méticuleusement pour finalement redresser le col et nouer sa cravate. Le genre de spectacle qu’on aime contempler encore glissé paresseusement dans les draps, regarder l’autre se préparer, être séduit par cette concentration… Il décrocha pour revenir à l’ambre de ses yeux. « Tu devrais l’enlever, ta cravate. Ne t’en fais pas tu ne mourras pas ce soir, tu peux être plus décontracté. » Il prêta une oreille attentive à Nolan, enregistrant, classant la moindre information, par déformation professionnelle mais aussi parce qu’il aimait connaître les autres. Le petit manège du médecin légiste qui repliait ses manches capta tout autant son attention ; il aurait pu le regarder faire dans le silence le plus total pendant des heures. C’était reposant et plaisant cette minutie du détail. « Mais vu comme tu parles de cette mère adoptive je comprends mieux cet acharnement à toujours être parfait. » Il approcha son verre et le heurta à celui de son voisin.
« A tes amours alors. » Définitivement pas un homme qui pourrait finir dans son lit pour une nuit. Trop romantique, trop tendre, trop attaché et attachant. Il but une gorgée, laissant le goût amer prendre ses papilles. « Heureusement qu’il y a des mecs comme toi qui continuent d’y croire. Moi je pense que je vais me mettre en couple avec mon travail. La bonne personne, le grand amour, je te les laisse… » Il se troubla un instant en voyant la main de Nolan venir dans sa direction mais se tourna finalement en le voyant désigner un policier. Il revint à son interlocuteur avec une mine effarée avant d’exploser de rire de façon incontrôlée pour accompagner Nolan, attirant un peu plus les regards sur eux. Il laissa cette onde vibrante le traverser et chasser les derniers relents de mauvaise humeur passive. C’était délicieux de retrouver un instant de légèreté, de caresser le pelage de cette bête indomptable qu’était le bonheur. Il en oubliait Ethan, il en oubliait le travail, et c’était plus grisant que n’importe quel alcool fort. « Excuse-moi, je ne m’attendais pas à ce que tu me montres Phil et sa moustache si troublante. On raconte qu’il aime visiter les clubs sado-maso du Queens le week-end. Si ça te branche malgré tout je te le présente, il n’a d’yeux que pour toi et serai ravi de satisfaire tous tes désirs les plus inavouables si tu veux mon avis. » Il jeta un dernier regard en direction du policier, imaginer le médecin légiste en couple avec lui paraissait incongru : le genre de couple dont on rit du mauvais assortiment.
On leur apporta les sushis sur une planche à partager avec la sauce soja, le wasabi et le gingembre tranché. N’était-ce pas réservé aux personnes en couple de partager de la nourriture ? L’idée fut fugace, rapidement balayé par cet état de décontraction que Nolan était parvenu à lui faire atteindre momentanément en le faisant rire. « Médaille d’honneur à celui qui tente le wasabi et le gingembre. » Il sépara les baguettes et attrapa un sushi qui disparut en une bouchée. Pourquoi n’avait-il pas pris ce temps plus tôt ? Pourquoi ils n’étaient jamais sortis à deux sans Ethan pour tenter de gommer les réticences marquées de Livio ? « Tu sais où tu veux aller après ? »
Nolan ne put que se féliciter intérieurement de cette porte ouverte. Il était hors de question qu'il laisse Livio le temps à son cher inspecteur de refermer cette porte et si même s'il devait utiliser son corps. Il lâcha sur cette table un début de sourire - non moqueur, mais simplement jovial. « Ce que je note de cet échange inspecteur ceux que je découvre que vous faites des plans culs. » Cet oubli était-il volontaire ? Nolan s'en lécha littéralement les babines. « Mais, c'est bien. » Puis, son sourire se transforma en une main apaisante qui n'était là ni pour juger, mais pour soutenir. « C'est même très bien. » Livio n'avait aucunement besoin de sentir coupable. La vie devait continuer. Pour le souligner, notre médecin légiste décida de se livrer aussi. « Je fais pas de plan cul. Je n'ai aucun problème avec le sexe. Je suis un homme. J'aime cela comme tout le monde. Et, très jeune, j'ai eu des touche pipi et des baisers sans sentiment. Mais, adulte, je ne peux pas. Je vois les applications, mais je n'aime pas. Cela fait trop boucherie pour moi. » C'était aussi un moyen de rassurer Livio : Tu me trouveras pas dessus. Je ne saurais jamais ce que tu aimes y faire rassure toi. Tes secrets seront bien gardés comment tu aimes ta viande et où tu aimes planter tes crocs.
« Elle me frappait littéralement avec sa fourchette quand je posais les coudes sur la table. C'était... » Il approcha sa main qui porterait pour toujours les marques de ce qui était clairement une maltraitance, mais cela ne l'avait jamais été pour Nolan. « C'était une personne particulièrement. J'avais aussi droit d'inviter personne à la maison. Elle était très possessive. » Et, les schémas se répètent. La vie est un cercle et Nolan répétait les mêmes déséquilibres. « Elle me suivait en ville. Une vraie folle. » Nolan se mit à rire, car ce souvenir était clairement dérangeant, mais hilarant à ses yeux. Livio venait de faire naître une révélation. Il n'avait jamais pensé être si proche de cette femme acariâtre et difficile. Ils avaient plus en commun qu'il ne l'aurait jamais pu imaginer. Avait-elle créer le monstre qu'il était à présent ou avait-elle reconnu le monstre en croisant son regard le jour de cette visite pour adoption ? Entre monstres est-ce qu'on ne se reconnaît pas ?
« A ton travail alors ! » Il leva son verre et laissa l'alcool fouetter ses papilles. Nolan laissa l'acidité de la bière agiter sa langue dans son palais. Il baissa son verre et lécha la mousse au-dessus de ses lèvres tout en ne quittant pas Livio du regard. « Oh, oui, s'il-te-plait, devient le stéréotype du flic qui quitte pas son bureau. Accro au Donuts et le ventre qui frappe contre les tiroirs. Avec la même chemise portée depuis une bonne semaine. L'odeur du bon mâle et le gras de ses sandwich sur ses dossiers. » piailla t-il avec un énorme sourire avant de s'offrir une nouvelle gorgée. Nolan n'essayait pas de faire peur à son voisin. Mais, il trouvait cela hypocrite de sa part - et pas le bon moment - pour revenir sur Ethan. Il savait que Livio allait l'aimer, mais est-ce que cela allait être aujourd'hui ? Dans deux mois ? Il laissait cette réponse au hasard de leurs tribulations. Je serais patient pour Livio ! Mais, tu vas aimer être amoureux de moi. Tu vas être l'homme le plus heureux du monde. Je ferrais de toi l'homme le plus heureux de cette planète.
Nolan se mit à rire à son tour. Lui et Phil ? Mon dieu, qu'on lui tire une balle immédiatement derrière la nuque. Il offrit un sourire civil à Phil qui tourna sa tête en leurs direction. Ce qui était normal, ils étaient loin d'être discret et montrer du doigt n'aidait en rien. « Je n'ai rien contre être attaché de temps en temps. » Mais, il revint bien vite vers Livio. Il n'avait clairement pas envie que l'inspecteur lui présente son collègue. « Tant que c'est consentit. Par contre, comment tu sais cela toi ? Tu ? » Nolan plongea son index dans la mousse de sa bière et fit quelques mouvements de va et vient. « Toi et Phil ? » Nolan avait déjà la réponse à sa question, mais dans sa situation il se devait de faire l'idiot. Il porta son doigt mouillé à ses lèvres et suça son doigt avant de l'essuyer sur la serviette sur ses genoux.
Il sépara ses baguettes et fut prêt à se battre pour cette médaille. Il mit dans sa bouche le wasabi et le gingembre en même temps. Son visage passa au mauve et il lui fallut plusieurs gorgées de bière avant de retrouver une teinte de visage normale. « Je pourrais revenir à Phoenix. J'ai tout mes proches là-bas. J'ai un funérarium là-bas qui m'attend si je veux aussi. » Nolan n'était pas du genre à se jeter sur la nourriture. Il s’empara d'un sushi avec ses baguettes et le déposa d'abord dans son assiette. Il le souleva à nouveau pour le tremper dans la sauce jusqu'à à côté et porta le tout à sa bouche. Il en mangea qu'une extrémité. « J'ai plus que toi qui me retient ici. » Il mangea une nouvelle bouchée. Il laissait la mastication face à cette grenade qu'il venait de décapsuler et jeter au milieu de leurs repas. Cependant, pour Nolan, ce n'était pas son attention de choquer son voisin, mais de dire la vérité et uniquement la vérité.
Sujet: Re: stay with me (nolan) Mer 20 Fév - 20:47
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Livio s’ombragea un instant de ce coup dans les dents que venait de lui mettre Nolan, juste parce qu’il avait eu le malheur de lui en donner l’opportunité. Il retint l’élan naturel qui voulait offrir une justification, ne pas se laisser faire. Il avait besoin de le laisser aller au bout de son idée pour ne pas réagir stupidement par impulsivité. Il croisa les bras contre son torse, les lèvres pincées, rompant toute proximité. Etait-il sincère ? Etait-ce vraiment bien ? Et loin de l’extirper de cette impasse Nolan enfonçait le clou entre son expérience personnelle et ce mot fatal : boucherie. Il se demanda ce qu’il faisait là, pourquoi il avait accepté, comment il avait pu laisser filtrer une information pareille. Trop boucherie. Cela résonnait et peut-être n’avait-il pas complètement tort mais comment assumer face au frère d’Ethan. Et ce dernier qui continuait de siffler dans un recoin de sa conscience fais pas ta mauvaise tête honey, tu sais que tu peux t’en prendre qu’à toi-même, tourne ta langue dans ta bouche . Il soupira, mâchouillant sa gêne alors qu’il passait sa main dans sa nuque. C’était comme de parler sexe avec un membre de sa famille : dérangeant, laissant une légère gagner ses joues alors qu’il ne parvenait plus à affronter le regard du médecin légiste. « Je t’avais prévenu. Des animaux les flics. Je ne suis pas végétarien et j’ai horreur d’avoir faim… » Et cela valait pour tous types de faim, Nolan était bien placé pour connaître la faiblesse de son estomac. On pouvait appliquer les mêmes règles à sa libido. Il décroisa les bras et reposa ses mains sur la table, maigre signe d’acceptation. « Je n’adhère pas mais je comprends. Il y a le sexe d’amour où tu cherches à partager et offrir, et il y a sexe qui relève juste d’un besoin égoïste. C’est plus de l’instinct primaire que de la boucherie à mon avis. » Mais Nolan était trop propre sur lui et romantique pour qu’il parvienne à se l’imaginer dans un lit différent tous les soirs, alors ça n’était pas vraiment étonnant de sa part. « Mais ce que j’ai dit ce matin à propos de l’appartement tient toujours, aucun risque que tu sois dérangé. »
La tentation était trop belle et la curiosité trop grande, il affleura à peine de la pulpe de ses doigts les marques sur la main du légiste. C’était aussi effarant que fascinant. A peine un frôlement délicat avant de dévisager Nolan. « Tu sais que c’est pas normal… ? Tu sais que c’est le genre de personnes qui ne devrait pas avoir le droit d’adopter ou d’être famille d’accueil… ? » Il ne parvint pas à rire avec lui, peiné de cette information. Peut-être qu’il n’était pas l’écolier de l’année, mais comment être méchant avec un enfant, aussi mauvais soit-il à l’école ?
« C’est humiliant ! Je vaux mieux que ça. » s’insurgea-t-il pourtant en riant. Ce cliché parfait, du type qui se perd et se laisse aller, ne se nourrissant que de gras et remplaçant le sang de ses veines par le café insipide de la machine de l’accueil. Il attrapa sa serviette et la jeta au visage de ce Nolan taquin qui jouait avec le feu. « Je pensais plutôt compter sur tes bons soins pour entretenir ce corps avec une alimentation saine. Tu seras responsable de mon obésité. » Il aurait pu ajouter tu n’as plus le droit de me laisser tomber maintenant mais c’était une charge trop lourde qui n’imputait certainement pas à ce pauvre trentenaire qui n’avait rien demandé de tout ça. Pourtant c’était la première fois qu’il s’offrait une heure de détente – en dehors d’un aller-retour chez un type croisé sur Grindr – où le souvenir d’Ethan s’effaçait et il le devait à Nolan.
Le va et vient de son doigt dans la mousse sema le trouble. Il décrocha du malaise en buvant une gorgée de sa propre boisson. De la part d’un inconnu dans un bar cela aurait déclenché une brutale réaction en chaîne qui aurait fini entre des draps. Mais de la part du légiste cela le décontenançait, lui faisait perdre ses moyens et ses repères. Avait-il l’esprit trop perverti au point de voir le mal(e) là où il n’y avait rien ? « Disons qu’il m’a fait quelques propositions très directes mais j’ai aucune envie que tout le monde autour de la machine à café finisse par connaître mes goûts. Tu imagines si pendant une bonne semaine tous tes collègues et supérieurs pouvaient se retrouver à entendre parler de la façon dont tu prends ton pied ? » Il dodelina de la tête pour chasser cet épais cauchemar. Il avait toujours assumé son homosexualité mais n’aimait pas la façon dont certains flics bassement sous-évolué le traitaient différemment, comme s’il s’agissait d’une bizarrerie, comme si c’était sujet à blagues bien plus drôles que la sexualité des hétérosexuels parce que c’était un comportement contre nature. Tous ne brillaient pas par leur intelligence ou leur tolérance, et certains conservateurs faisaient clairement savoir qu’ils refusaient de traiter sur un pied d’égalité un ‘’ sous-homme’’. « Si ma paire de menotte disparait tu seras le premier soupçonné maintenant. Est-ce que je dois te dire où se trouve le double des clefs au cas où tu resterais attaché et l’homme de ta vie paniquerait ? »
Livio resta séché par l’audace de Nolan. Peut-être pouvaient-ils être amis dans le fond. Il aimait cette imprévisibilité qui le surprenait, il ne lui laissait jamais le temps de s’ennuyer. Et, plus étrange encore, c’était comme s’il le connaissait, comme si le trentenaire connaissait ses goûts, ses faiblesses, répondant à la moindre attente avant qu’il ait eu le temps de la formuler. Il reposa ses baguettes, dubitatif. C’était une révélation effrayante qui lui donnait envie de se lever et partir en courant. Une responsabilité qu’il ne voulait surtout pas endosser. « Mais tu es libre. Tu n’as pas besoin de t’infliger un changement de vie pour l’abruti que ton frère trompait, on a aucun lien de parenté. » Il ne voulait aucune pitié, aucune charité. « Ce n’est pas parce que tu as été témoin d’un avant/après que ça te condamne à me porter. Si Phoenix te manque je comprendrai, surtout après ton histoire d’appartement. »
« Pourquoi ? Tu es affamé en ce moment ? » demanda t-il simplement. Nolan avait bien une esquive à cette question qu'il posa de façon détendue. Le sexe n'avait jamais été un sujet tabou, surtout à leurs âges avancés. Ils étaient des hommes plus des enfants. Il n'y avait plus rien qui pouvait les choquer ou les surprendre surtout dans la société d'aujourd'hui où le sexe se vend comme du dentifrice. Bien sûr, il lui était impossible de proposer son aide, même si l'envie était là. Peut-être plus tard dans la soirée si ses plans se déroulaient comme il l'entendait ? Pour l'instant, il ne pouvait que sourire et être compréhensif. « Je parlais pour moi tu sais. Il y a rien de mal à consommer sa viande saignante. Je pense que dans la vie il faut se dégager de ces principes moraux qu'on essaye de nous rentrer dans la tête toute la journée. Ta vie t'appartient. Tu es libre d'en faire ce que tu veux. Tu ne penses pas ? » Nolan ne voulait surtout pas que l'inspecteur se cache surtout s'ils devaient vivre ensemble à présent. Il n'y avait rien qui pouvait le choquer. Ils étaient deux adultes responsables. Il avait chacun fait des choses qu'on regrette. Nolan fut heureux d'entendre qu'il était toujours le bienvenue chez l'inspecteur, ce qui le poussa à faire une révélation face à cette vie à deux. « C'est peut-être moi qui vais te déranger ? Tu sais je suis du genre très expressif pendant l'acte si tu vois ce que je veux dire ? »
Nolan laissa ces doigts l'effleurer. Il dévisagea Livio qui fuyait son regard comme pour le rappeler. Il avait encore besoin qu'il le touche et qu'il se penche tout simplement sur lui. Il caressa sa main et lâcha un simple : « Pourtant, j'ai toujours eu un toit, un lit et un repas chaud avec cette vieille bique. Ce qui n'a pas toujours été le cas. Tu sais quand tu passes dix-ans tu deviens un rebut, on a pas envie d'adopter un enfant de cet âge. Je suis passé par des familles d’accueils où nous étions dix par chambre. On devait se battre littéralement comme des loups pour manger à notre faim. Il y avait des enfants plus jeune qui baigner littéralement dans leurs pisses, car ils ne les changeaient pas. Pour moi, c'est cela la maltraitance. »
Nolan imagina à la perfection Livio avec quelques kilos en trop, juste pour rire. Une image qui le faisait rire, mais qui ne le rebutait pas non plus. Il trouvait l'inspecteur magnifique et donc son physique n'était qu'un point dans la balance. Il n'était pas superficiel à ce point là. Il l'aurait aimé cette brioche et il aurait prit plaisir à lui faire des bons petits plats pour enrichir cet embonpoint. « Mais, bien sûr, tu peux compter sur moi. En parlant de cela, je pensais pour demain soir à des lasagnes Saumon et Épinards ? Juste tu me dis pour que je m'organise pour les courses. Surtout, que je fais la patte moi-même. » Ce n'était pas une discussion de couple ? Qu'est qu'il faut acheter pour le repas de demain ? C'était devenu quelque chose d'évident pour notre médecin légiste. Il aimait s'occuper d'Hartsfied. Il aimait prendre soin de lui et aussi de ses papilles.
« Vous êtes à ce point à détailler votre performance ? C'est rigolo. Je pensais que c'est qui se passait dans le cadre de l'intime reste dans le cadre de l'intime. Moi à Phoenix, tout le monde couchait avec tout le monde, mais cela restait dans le cadre du correct. On était au courant, mais je me souviens pas avoir entendu si un tel était bien membré ou si un autre était un éjaculateur précoce. » Nolan comprenait aussi que son inspecteur tenait à sa vie privée pour garder le respect de ses collègues. Il aurait été hors de propos d'être diminué ou insulté à cause de sa sexualité. Il n'avait jamais subi de discrimination concernant ses choix de vie, mais il n'était pas au même poste que Hartsfied. Il fallait être un dur. Il fallait montrer aucune faille. « Non merci. D'après toi, pourquoi je porte des cravates ? » Il souligna avec malice son nœud de cravate encore à son coup. « C'est beaucoup plus agréable et moins de soucis derrière, c'est aussi très pratique pour bander les yeux. »
Nolan fut blessé. Il lui été impossible de passer outre. Il posa ses baguettes qu'il rangea avec minutie sur le bord de son assiette, comme s'il avait quelques tocs. « Qu'est ce que tu racontes ? Tu n'es pas personne pour moi. Tu crois que je ne serais pas déjà parti depuis longtemps si c'est ce que je voulais vraiment ? Il faut que tu arrives à saisir ce que tu veux vraiment Livio. Tu m'as proposé ce matin et encore il y a quelques minutes de vivre avec toi le temps de retomber sur mes pieds et maintenant tu me dis de m'en aller ? Qu'est ce que tu veux toi ? C'est cela la vraie question ? » Il s'essuya la bouche avec le bord de sa serviette et posa ensuite son menton entre les paumes de ses mains. « Et, je te porte pas. Tu me vois t'essuyer les fesses après la grosse commission ou t'essuyer le coin de la bouche après les repas ? On sait tous les deux que tu es un grand garçon, non ? » plaisanta t-il pour dénouer cette ambiance soudaine si lourde. Il reprit ses baguettes et mangea un nouveau morceau de son sushi qu'il n'avait même pas encore terminé. « Après, si tu rougies à la pharmacie et tu oses pas acheter des préservatifs pour tes plans culs comme tu les appelles. Là, je peux porter si tu veux. Moi, j'ai aucune gène. Tu auras juste à le marquer sur le frigo pour mes prochaines courses. Et, dis toi, que j'en aurais peut-être moi aussi besoin. Qui sait ? »
Sujet: Re: stay with me (nolan) Sam 23 Fév - 19:10
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Cette parfaite décontraction opposée à un sujet qui n’aurait jamais du être abordé entre eux au milieu d’un repas l’agaçait. Elle l’empêchait d’envoyer brutalement Nolan s’occuper de sa vie au lieu de se pencher sur sa libido comme si c’était le sujet le plus banal du monde, intercalé entre le repas de demain et le dernier cas rencontré aujourd’hui. La moindre étincelle lui aurait permis de s’enflammer mais le légiste ne lui en offrait pas l’opportunité, avec ses sourires et sa compréhension détachée. « Oui j’ai faim. J’en ai besoin, c’est ma récréation, mon équilibre. Maintenant on peut passer à autre chose ou on va vraiment disséquer jusqu’au bout le pourquoi j’ai besoin d’orgasmes fréquemment pour être bien dans mes baskets ? » Il se revoyait adolescent avec son père qui tente de lui expliquer la sexualité maladroitement, l’assommant de sa bienveillance malaisante. Des beaux discours sur aime qui tu veux mon lapin mais protège-toi et ainsi de suite qui lui avaient glacé le sang. Nolan parvenait justement à réveiller ce malaise étrange, l’impression de ne plus savoir ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Mais il ne s’attendait certainement pas à un aveu aussi intime. Il reste abasourdi quelques secondes, sonné par cette étrange idée qui venait d’exploser dans son crâne ; je rêve ou il m’allume. Pourquoi le pousser à se le représenter dans l’acte, gémissant ? Un frisson galopa le long de son échine alors qu’il ne parvenait plus à détacher son regard de celui de son voisin. « Ce sont les expressifs qui sont les plus amusants à mon sens… Savoir à quel point tu peux faire crier l’autre… »
Il secoua doucement la tête, incapable de cacher son désaccord mais il ne voulait pas se lancer dans un débat stérile, surtout si maintenant Nolan était un adulte loin des griffes de cette mégère, loin des familles d’accueil honteuses qu’il avait écumé. Le passé ne pouvait pas être changé et tant d’années après il était impossible de lancer l’inspecteur dans cette bataille perdue d’avance. Lui n’avait rien à reprocher à son enfance. Son père l’avait élevé seul et peinait à rentrer à une heure décente le soir après ses journées au commissariat mais Livio n’avait jamais manqué de rien : ni d’amour ni de soins. Il n’avait pas les bonnes manières de Nolan, mais à choisir il préférait de loin être le sauvageon des deux. L’acceptation du légiste dépassait tout entendement, forçant l’admiration.
« Certains doivent être moins civilisés ici qu’à Phoenix… Certaines places sont chères et convoitées, tous les moyens sont bons pour humilier quelqu’un je suppose. » Il n’avait jamais travaillé qu’ici et s’était habitué à la fosse aux lions, ne sourcillant plus des aléas d’affinité au sein du commissariat. Il aimait son travail plus que tout, il s’entendait bien avec la plupart de ses collègues mais refusait de donner lieu à des relations non professionnelles en impliquant du sexe. « Donc si jamais tu tombes raide amoureux de Phil et que tu visites son lit on saura vite tout au centimètre près, il sera ravi de vanter vos ébats autour d’un café. » Heureusement pour lui la majorité était hétérosexuelle, et par conséquent les histoires de vagins lui passaient par une oreille pour ressortir par l’autre, guère plus intéressé que devant un débat politique. Ses yeux suivirent l’indication, fixant le nœud de la cravate pour finalement remonter chercher la malice qui scintillait dans les pupilles de son voisin. Il haussa un sourcil, agréablement surpris. Il commençait à vraiment l’intéresser, n’était-ce pas gênant ? « Tu sais que ça ressemble étrangement à un appel au jeu … ? » Un jeu pour adultes consentants. Un jeu pour adultes qui ont faim. Ces regards, cette façon de jouer avec sa bouche, cette tendance à n’avoir que des sujets dont la température n’a rien de froid…
Livio se sentit pris au piège de sa propre humeur comme un adolescent instable et grogna en retour. S’expliquer, tirer au clair le fond de sa pensée, ce n’était pas ses activités préférées. « Ne me fais pas dire ce que j’ai pas dit. Je ne te dis pas de t’en aller, je dis juste que tu ne dois pas te sentir coincé ici pour moi. Je te pense trop poli et bien élevé pour te tirer du jour au lendemain. » Ne l’avait-il pas asservi en le laissant s’occuper de l’appartement, en le poussant à s’occuper de lui s’il ne souhaitait pas le voir mourir à petit feu ? Pour lui c’était ça porter quelqu’un. Se retrouver à faire des choses pour la survie de l’autre, des bases qui devaient être partagées équitablement et non pas imputées à une seule personne. Mais Nolan avait raison sur un point : que voulait-il, lui ? Qu’il parte ou bien qu’il reste ? Il secoua la tête avec mauvaise humeur, l’humour n’était pas facile à ramener sur la table dès lors que la mule freinait des quatre fers avec sa vilaine tête contrariée. « Je préfère que tu restes. J’ai aucune envie de me retrouver seul et tu m’as l’air facile à vivre.» Voir Nolan pinailler avec son sushi était presque exaspérant, donnant à Livio l’envie de le lui voler, de le forcer à sortir de cette délicatesse parcimonie avec laquelle il agissait. Il grimaça à l’idée de réclamer des préservatifs sur la porte du frigo et préféra engloutir un second sushi plutôt que de ruer dans les brancards. « Ecoute, si j’en arrive là c’est parce que je couche avec toi, mais sinon je suis un grand garçon comme tu dis, je me débrouille. »
Est-ce que Livio avait conscience qu'il était touchant ? Nolan avait beau être déjà fou amoureux. Il ne pouvait trouver cette délicatesse de l'inspecteur de police touchant. Se croyait-il vraiment si différent des autres hommes ? Nolan n'avait point envie de se moquer, simplement offrir ce sourire complice et ce jeux de regards qui en disaient déjà très long. « Oui, oui, je te laisse tranquille. Mais, tu sais, nous sommes tous fait de la même manière. Si tu veux rire à ton tour. J'ai beau être romantique. Je peux dire que Aristide me traitait d'obsédé sexuel et d'homme insatiable. Il avait même inventé des bons, non pour le sexe, mais pour en être excusé justement. » Nolan laissa échapper un rire avant de se noyer dans son verre et d'en boire jusqu'à la dernière goutte. Il fit signe à un serveur et demanda une autre tournée, même s'il avait encore le goût du houblon qui pétillait sous sa langue. Pour la suite, Nolan préféra répondre par un simple mouvement d'épaules et son plus grand sourire. Pourtant, il avait bien des choses à répondre comme : Crier c'est bien la plus belle offrande que tu peux faire à l'autre. Lui montrer à quel point tu prends du plaisir. A quel point tu t'abandonnes à lui. A quel point il est le maître de ton corps.
Son regard se fit aussi froid que les plaques de métal sur lesquelles reposaient ses défunts. « Si tu as des noms, donnes les moi, je m'en occuperais. » S'il y a bien quelque chose que le médecin légiste ne supportait pas, c'est que quelqu'un puisse faire du mal à l'homme qu'il aimait. Il était prêt à sortir ces crocs et faire mal aurait la dernière de ses préoccupations. Il effaça vite ce visage pour répondre son sourire et ajouter. « Je veux dire. Aller leurs parler. Nous sommes des hommes civilisés. On peut discuter, non ? » Il remercia la deuxième salve de bière qui fut déposée devant eux. Il s'empressa de dissimuler son trouble sous cette mousse qui coula le long de la commissure de ses lèvres. « Et pour Phil, promis si je vais à une soirée sadomasochiste, tu seras le premier informé avant même le café du lundi. » Nolan atrophia l'alcool en dévorant un nouveau sashimi. La réponse de Livio le fit doucement sourire et avala d'une traite la nourriture coincée dans sa tranchée. Il frappa avec son poing contre son torse. Il fixa l'inspecteur. Il avait le pouvoir de répondre avec franchise ou de gentiment esquivé. Il posa ses baguettes et dénoua son nœud de cravate et fit glisser le tissu le long de sa nuque. « Un jeu ? Quel jeu ? » lança t-il sans pudeur tout en déboutonnant le premier bouton pour libérer son col. Puis, il explosa de rire. Il préférait utiliser la carte de la plaisanterie qui lu conviait mieux.
« Je me sens pas coincé. » objecta t-il. « Je suis désolé si je te donne cette impression. Je suis pas prêt non plus à vivre seul. J'ai besoin de me sentir utile. » Nolan préférait jouer la carte de l'apitoiement que la carte de la confrontation direct. Il avait bien-sûr de la sincérité dans ces mots. Nolan aimait prendre soin de Livio. Il aimait repasser ses chemises et lui préparer des bons petits plats. « Je te remercie de me laisser être utile. » Il n'y avait aucune obligation. Il n'y avait ici aucune tentative de marquer quelques points. Nolan était ainsi. Il aimait être utile aux personnes chère à son cœur. Pour le reste, Nolan leva les yeux au plafond. Il termina un nouveau sushi commencé quelques secondes auparavant. « Je dois te reprendre. J'en suis désolé, mon cher ami. » commença avec ses manières de prince consort. Il s’empara d'un bout de wasabi avec ses baguettes et le porta à sa bouche. « Si on couche ensemble, cela sera sans préservatif. Je suis allergique au latex, monsieur. » commença t-il en abandonnant un frissonnement de ses papilles. Il reprit avec plus de sérieux. « C'est une vraie malédiction. Je suis obligé de commander mes gants pour le travail sur un site à l'autre bout du monde. Sinon, je deviens une énorme myrtille. Tu crois que Phil aime les myrtilles ? »
Livio jaugea son voisin entre surprise et amusement. Etait-ce vrai ? Etait-il vraiment insatiable ? Difficile de croire que derrière ces airs de garçon bien élevé et tempéré, presque obséquieux, il puisse résider un appétit féroce qui aurait poussé son conjoint à supplier pour avoir un peu de répit. L’inspecteur de police en aurait volontiers fait un enfant de cœur à cet instant, derrière ses battements de cils et ses rires chaleureux, il lui semblait impossible qu’un quelconque excès se cache derrière cette figure toujours amicale. « Non je ne peux pas te croire, pas toi, pas cet homme mesuré, si chic, si poli… » L’histoire des bons le faisait rire, l’idée était plaisante, elle venait se frotter à lui comme un chat qui témoigne son affection tout en marquant son territoire. N’était-ce pas ça qu’ils étaient en train de faire dans le fond ? Se frotter aux jambes de l’autre en faisant le dos rond ?
Mais tout ce qui est trop parfait est anormal, et ce masque du parfait innocent pur fut trahi par le regard assombri de Nolan. Livio ne laissa filtrer aucun mot, se perdant dans l’observation de cette météo changeante dans les astres de son voisin. L’orage n’avait fait que gronder une fois et déjà l’obscurité se dissipait comme un vilain cauchemar. Revenait alors dans un coin de son esprit curieux : qui es-tu Nolan Abernathy ? quel est le côté le moins glamour de cette pièce que tu es ? C’était à la fois inquiétant et terriblement excitant, de n’obtenir aucune réponse solide. Lire les autres devenait lassant ; prévoir trop, connaître les mensonges et les vérités, pouvoir traquer la moindre information, c’était devenu facile s’il s’en donnait les moyens mais cela rendait tout fade. Ethan lui avait servi de leçon : à dissocier le flic et l’homme qu’il était, il en était passé à côté du plus important, l’adultère. Alors il s’était résolu à tout traquer, et Nolan c’était la faille, l’imperfection, le grain de sable dans le rouage. Impossible à lire, ou tout du moins, Livio était persuadé qu’il y avait beaucoup plus à comprendre que ce laissait paraître le légiste, que cette surface polie avait forcément un envers plus rugueux, et cet inconnu le faisait frissonner. « Mince moi qui pensais qu’on allait se lancer dans quelque chose d’illégal et dangereux, je suis déçu que ça finisse en civilités. »
Son regard suivi les nouvelles bières servies. Combien de verres faudrait-il pour sentir le début de cette sensation grisante de relâchement et de plénitude où tout semble alors possible et réalisable ? Il trempa à peine ses lèvres dans son verre, interrompu par ce mouvement lascif qui ne faisait que renforcer son envie de réclamer plus, de découvrir plus d’épiderme et de le goûter. A quoi tu joues Nolan devenait son mantra, ce psaume qui tournait en boucle comme une alarme et l’empêchait d’être pleinement concentré. Parce que ce ne pouvait être qu’un jeu volontaire, les gestes étaient trop parfaits pour être imputés au hasard. Il provoquait volontairement la fièvre pour finalement faire un pas de côté en riant comme s’il n’était pas sérieux ? « Un jeu où tu vas finir par payer. » Il but cette gorgée de bière qu’il avait mis en attente face à ce petit numéro et passa sa langue sur ses lèvres. Mais vas-y allume-moi Nolan, fais-toi plaisir. Il haussa doucement des épaules comme s’il s’agissait d’une conversation anodine. Le légiste avait encore le temps d’arrêter cette mascarade et reprendre des sujets bénins pour revenir un terrain plus sûr.
Il essuya une goutte de sauce soja dans l’assiette de l’index et suça son doigt sans lâcher Nolan du regard. S’il voulait vraiment lui être utile il allait lui trouver des activités bien plus à sa portée que tout le repassage du monde, ce n’était pas un problème. Il reprit ses baquettes et fit disparaître un bout de saumon cru dans sa bouche. Il s’étrangla de la révélation du médecin légiste qu’il n’attendait pas en avalant de travers. Sérieusement Nolan. Voilà qui éliminait au moins la question des courses. Il toussa pour se rattraper et secoua la tête en riant. Comment pouvait-il jouer la carte de l’innocence et pénétrer des sujets pareils avec l’aisance de celui qui sait très bien qu’il joue avec le feu ? « Ca tombe plutôt bien j’en avais pas sur moi. » Il se maudissait de prendre cette direction avec celui qui était le frère d’Ethan mais il ne savait pas se freiner dès que l’animal était libéré et Nolan ne l’avait pas aidé à rester à distance. « Pour un homme qui ne veut pas de sexe sans amour tu fais tout pour que je te traîne aux toilettes et te fasse oublier Phil… » Il n’aurait même pas à supplier pour ça, ce n’était pas Livio qui allait faire des manières ou réclamer du romantisme quand on lui offrait sur un plateau l’opportunité de partager un peu de plaisir avec un beau garçon – qui en plus ne serait jamais bien loin de son lit.
« Il ne faut pas se fier aux couvertures des livres, on te l'a jamais dit ? Les livres les plus subversifs ont les couvertures les plus sobres. » Nolan n'était pas là pour enterrer cet échange si intéressant sous les affres d'un récit historique plutôt assommant. Notre médecin légiste offrit un sourire amusé tout en sirotant sa bière. « En tout cas, les deux me semblent pas incompatibles. » Il restait fier de son éducation, même si elle avait pu surprendre Livio. Il était homme éduqué et bien élevé. Gentleman à ses heures perdues. Il aimait que les choses soient à sa place et il n'aimait pas le désordre. Cependant, cela ne l'avait jamais empêché de s'abandonner au sein d'une couche où la confiance est mère de toutes les vertus.
« C'est cruel de se moquer. » Nolan se mit à rire à gorge déployée, puis enfourna un nouveau sushi. « Mais, c'est de bonne guerre. » Cela ne dérangeait pas notre médecin légiste d'avoir cette image de chat échaudé. Il n'avait pas envie de paraître menaçant. La dernière chose qu'il voulait c'était mettre la puce à l'oreille du policier. L'investigation sur la mort d'Ethan était toujours d'actualité. La vidéo de surveillance de son accident était toujours analysé par l'équipe technique. Il savait pour avoir pirater les serveurs que les policiers avaient beaucoup du mal à identifier le coupable. Pourtant, Nolan ne s'était pas débarrassé du sweat à capuche qu'il portait ce jour là. Est-ce que c'était de l'orgueil ? Est-ce qu'il avait une certaine fierté à ce qu'il avait fait ? Est-ce qu'il voulait se faire attraper ? L'avenir nous le dira.
Nolan entoura le tissu de ses doigts et le caressa avec volupté. Il appréciait cet intérêt qu'il avait réussi à capter chez son quarantenaire. Pourtant, ce n'était pas à cette deuxième bière que l'effet grisant de l'alcool pouvait encore excuser tous les mots. « J'aime les jeux d'argent. Je suis un grand amateur de Poker. » Mais, pour l'instant, notre médecin légiste assumait entièrement ses dires. Ils étaient majeurs et vaccinés. Ils n'avaient plus l'âge pour faire l'enfant. Il ne quitta pas le regard si pénétrant de Hartsfied et s'attarda sur ses boutons de manchettes. Il les détacha et les déposa sur la table lentement et de façon méthodique. « Je paye toujours ...» Il remonta ses manches et j'arrêta à ses coudes. Nolan n'avait rien d'un éphèbe. Il était de nature brune à la pilosité expressive le long de ses bras. « Pour voir ce qui se cache derrière les cartes de mon adversaire. » Est-ce que Livio avait l'envie de jouer avec lui ? Au moins, jusqu'à savoir ce que ce manège voulait dire ? Il aimait titiller la curiosité de l'homme à la barbe rousse si envoutante.
Il suivit ce doigt qui s'invita dans cette bouche qui l'affolait. Il s'en mordilla les lèvres. Livio activait la moindre parcelle de son épiderme. Il tentait de dissimuler ce désir qui crépitait entre ses cuisses. Heureusement, que cette table pouvait dissimuler les poussés de virilité qui le mettait à mal. Il commença à maudire ces pantalons italiens à la coupe parfaite. Il ne pouvait même pas glisser une main pour remettre son paquetage en place. Il ne pouvait que souffrir. Après tout, il en était le seul coupable. Il tourna avec délice son regard vers les toilettes où une dame à la taille XXL s'engouffra. Tout était de taille XXL aux états-unis. « C'est une menace ou une promesse ? » L'ultime affront était lancé. C'était sa balle de match. Nolan n'était pas très friand de sport. Il appréciait le Cricket pour en avoir fait à l’université et avoir assisté à quelques rodéos au pays. Pourtant, l'image collait parfaitement bien à la situation. Tout ce qu'il avait préparait pour arriver à ce moment fatidique.
Il aurait aimé avouer qu'il était heureux, mais notre médecin légiste était terrifié. Il était littéralement collé à sa chaise. Il savait qu'être un simplement passe-temps ou amuse-bouche ne lui ouvriraient pas les portes du cœur du quarantenaire. Allait-il perdre Livio ? Pourraient-ils aller jusqu'au bout ? Au moins, ils ne pouvaient pas accuser l'alcool. Ils avaient tous les deux consciences de leurs actes. La porte des toilettes s'ouvrit et la cliente s'en extirpa avant de marcher jusqu'à son siège. Nolan leva la tête et montra la direction des toilettes d'un signe de tête aguicheur. « Les toilettes viennent de se libérer pour info. Si, tu as toujours ce gros besoin à te débarrasser ? »
Sujet: Re: stay with me (nolan) Lun 25 Fév - 16:29
Take me, pull me all around. Break me, I'm almost yours.
Spoiler:
Livio rit de l’adage proposé comme s’il recevait la leçon d’un professeur. Il posa sa main gauche sur son cœur et leva l’autre pour jurer comme s’il était témoin devant la cour. « On ne m’y reprendra plus, c’est promis. Nolan Abernathy n’est pas un saint de chasteté, c’est noté. » Et ça ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd. Cela ne lui ressemblait pas de se laisser porter par un a priori aussi naïf mais pourquoi se serait-il posé des questions sur le frère de son conjoint ? Maintenant les choses étaient différentes. Il n’allait pas nier qu’il ne l’avait pas particulièrement bien accueilli, et il n’avait rien fait pour arranger les choses par la suite – sans pour autant être hostile, il feignait juste l’indifférence polie pour ne pas avoir à s’impliquer – mais maintenant sa curiosité était éveillée. Nolan était loin d’être fade et il voulait découvrir cet homme, le rencontrer comme si c’était la première fois et se débarrasser de toutes les idées qu’il avait accumulé à son sujet, à commencer par son lien de sang avec Ethan.
La situation, le lieu, l’heure, tout n’était que frustration. Il aurait aimé pouvoir se jeter sur lui et stopper ce théâtre méticuleux où la moindre petite ouverture de vêtement lui tirait un frisson d’envie. Il savait rester froid la plupart du temps, mais Nolan avait des atouts majeurs, et opposer un calme olympien à son envie montante contribuait à creuser son appétit. Tu mériterais que je t’arrache ta belle chemise exhortait son regard qui ne loupait rien de cette lenteur délicieuse. C’était presque un effeuillage d’un nouveau genre, une très lente descente qui était d’autant plus torride qu’elle se faisait à la vue de tous sans que personne ne puisse en deviner l’intensité. Il se languissait, vissé à sa chaise. On touche avec les yeux. Il détourna le regard pour chercher une échappatoire mais la chair était bien plus faible que l’esprit et sans qu’il le veuille son attention revenait toujours se fixer avec intensité sur Nolan. « Et tu comptes parier gros cette fois-ci ? » Il ne cherchait pas à cacher son jeu. Il avait même plutôt l’impression de n’avoir aucune carte en main, que le légiste les détenait toutes, véritable maître du jeu, croupier et gagnant. Mais jusqu’où était-il prêt à aller ? Quel coup d’éclat ? Juste du vent ou pouvait-il pousser le vice ?
« Ca serait prétentieux d’en faire une promesse, mais c’est au moins une invitation. » Ne lui avait-il pas suffisamment fait la leçon sur leur âge, leur devoir d’assumer leurs désirs indépendamment de la société ? Nul besoin de répéter plusieurs fois le même laïus pour que l’inspecteur Hartsfield imprime la morale du jour. Il parvenait à reléguer très loin l’image d’Ethan, et à dissocier entièrement Nolan de ce fantôme. Pour le reste, tant que les avances de ce dernier restaient limpides, Livio pouvait assumer ce feu qui s’était embrasé. Le doute premier s’était dissipé, emportant avec lui la gêne. Il n’avait pas l’orgueil de prétendre pouvoir véritablement faire oublier Phil, ou Aristide ou n’importe qui d’autre au légiste, mais il était certain qu’ils pouvaient tous les deux abandonner leur vie respective quelques instants pour partager une agitation plaisante. « Ca ne dépend que de toi. » Il voulait bien plus qu’un mordillement de lèvres. Il voulait sentir son envie, le faire tressaillir, lire cette fièvre désireuse dans le fond de ses yeux, lui faire perdre ce contrôle si mesuré et agaçant qu’il affichait depuis le départ, écouter sa respiration pressée. Nolan menait beaucoup trop la danse depuis ses premières allusions quand ils quittaient l’appartement dans la matinée, et il allait devoir payer pour ça aussi. Les bons comptes font les bons amis non ?
Il suivit le signe de tête provocateur de Nolan et fixa la porte des toilettes un instant avant de revenir à son voisin. Il était incapable de déterminer s’il s’agissait d’un coup de bluff ou s’il le prenait au sérieux. Que la réponse aille dans un sens ou dans l’autre cela lui plaisait. Il ne pensait pas le légiste capable de le distraire jusque-là. Il l’avait méjugé, ne voyant que le garçon gentil et discret qu’il s’était borné à être du temps où ils vivaient encore à trois dans l’appartement. Un trentenaire souriant, serviable à l’excès, mais rien de plus ; et ses révélations sur son grand romantisme n’avaient pas aidé à apercevoir le brillant joueur qui se terrait derrière cette image parfaite, capable d’imposer une tension sexuelle que Livio n’avait pas vu venir. « Je suis un piètre joueur de poker et je vais te dire pourquoi : je mens très mal et je ne sais pas bluffer. » Il baissa les yeux vers son jean dans lequel il se sentait trop à l’étroit à son goût. Il ne se pensait pas si chatouilleux, il s’était imaginé que personne ne pourrait réveiller son sang avant longtemps en dehors des moments où il décidait qu’il avait envie d’aller trouver quelqu’un pour partager sa nuit. Or Nolan provoquait le naufrage de cette théorie, lui donnant le sentiment d’être un adolescent qui s’excite des quelques mots bien placés et des gestes à l’érotisme indéniable. « A toi de déterminer si tu décides d’envoyer toute ta mise sur le tapis ou de te coucher. Si tu décides d’être passif ou non… » Un sourire fendit ses lèvres et il se leva, remisant à plus tard les scrupules, les tu devrais éviter de jouer à ça et autre manifestation de conscience. Il n’attendit pas après Nolan pour rejoindre les toilettes : dans un cas il obtenait ce qu’il désirait, dans le second cela lui offrait au moins la possibilité d’échapper à l’objet momentané de son désir et de se rafraîchir pour faire descendre la température et revenir à une situation plus correcte et banale d’un dîner entre amis.
Il continua de rire avec son voisin. Livio était tellement beau à faire l'idiot ainsi. Nolan s'amusa avec la mousse qui couvrait sa bière. Il souffla lentement tout en ne pouvant s'empêcher de s'accrocher au regard du bel inspecteur face à lui. Avait-il vraiment cette image de sa personne ? Ou ici c'était des politesses ? Lui, qui aimait tant tout prévoir et calculer, Livio l'avait complètement déstabilisé. La sensation était loin d'être désagréable. Il aimait être surpris. La situation était aguichante et même si loin de ses plans. Il trouvait l’opportunité trop belle pour l'abandonner sur le bas côté de la route. Il n'y avait pas de règle ici. Tout était de l’improvisation, même si cela voulait dire qu'il pouvait perdre Hartsfied à tout moment. Il restait un homme sous cette belle chemise Armani et ses boutons de manchettes en nacre. Il était plaisante d'être vu autrement que comme un colocataire plutôt aimable et serviable. Il avait un corps, une bouche et un sexe. Il avait des désirs et tous s'envolaient au plus prêt du parfum musqué de l'inspecteur de police.
Nolan ne put s'empêcher de poser sa paume contre sa bouche pour étouffer un rire. Il attendit de voir Livio porter son verre à ses lèvres gourmandes et alléchantes. Notre médecin légiste pencha la tête sur le côté et s'empressa de répondre à son interlocuteur sans aucune réserve. « Livio ? Tu es entrain de me demander si je suis bien membré ? » lâcha t-il avec un recul choqué avec une main sur son cœur, mais dans ses yeux cet éclat de malice. « Je te taquine, ne t'éfouffe pas. » Son doigt jouant avec son bouton de manchette sur le côté de son assiette. Ce qui était bien à leurs âges, c'est qu'ils n'avaient plus à jouer les vierges effarouchés. « Je suis plus de service. » Ils avaient vécus et expérimentés. Nolan avait beau avoir l'âme d'un romantique. Il connaissait the shame walk de ces dimanches où ne veut qu'une chose : oublier cette nuit honteuse qui ferrait rire dans quelques années. Mais, pourquoi cette boutade ? Car, Nolan ne savait pas quoi répondre à la question de Livio. Que devait-il miser ? N'allait-il pas tout perdre à jouer avec le feu ainsi ?
« Je sais. » Effectivement, tout dépendait de lui. Nolan se mordit les lèvres et non par excitation, mais surtout par inquiétude. Il dissimula ce malaise. Il ne pouvait faire quoi que cela soit dans les toilettes publiques d'un restaurant japonais. Qu'est ce qu'il avait d'excitant ? Entre les odeurs de pets et d'urines ? Les traces laissées par la personne avant eux ? Et, s'il avait un colis abandonnés flottant au milieu de la cuvette c'était bien le dernier tue l'amour qui aurait assassiné à tout jamais sa libido. En même temps, Nolan ne voulait pas passer pour un allumeur. Il s'était quand même vendu comme étant loin d'être un saint. Il aurait été curieux de faire machine arrière maintenant. Et, se trouver des excuses étaient encore plus insupportables à ses yeux. Il détestait ces hommes qui ne tenaient jamais leurs promesses.
Il s’empara de sa serviette et la souleva d'une main. « Je suis prêt à me coucher. » Il fit tomber sa serviette parterre de façon tellement pas naturel que cela en était amusant. Il se pencha et détacha les lacets de sa chaussure italienne hors de prix. Il retira sa chaussure et remonta pour reposer sa serviette sur ses genoux. Il continua de ne pas quitter Livio des yeux et approcha son pied de sa jambe. Il fit une première approche pacifique pour ne pas faire sursauter son voisin. « Mais, tu sais quel travail, je fais ? Tu sais combien j'ai de cas d'hommes de nos âges décédées dans les toilettes de cette ville sur ma table chaque jours ? » Si ces propos n'étaient en rien excitant, sa jambe remonta et son pied alla se placer sur l'entre-jambe chaude et vigoureuse de notre quarantenaire. Heureusement, l’immonde nappe rouge qui tombait aux niveaux de leurs chevilles cachaient toute manigance dépravée.
Il appuya doucement, jouant avec sa voute plantaire sur ce mont qu'il aimait attisé. « Je suis joueur, mais là je vais devoir me retirer. Tu veux que je me retire, Livio ? » Il décolla avec lenteur son pied et s'éloigna de quelques centimètres de cette zone stratégique. « Mais, je te propose qu'à la place, on demande l'addition et je t'emmène dans le club qu'on m'a conseillé ? Je peux t'assurer que là-bas on pourra se montrer chacun nos jeux respectifs et voir qui à la plus grosse mise ? » Nolan posa ses baguettes. Il se pencha vers Livio et posa une main prêt de sa bouche pour qu'il le soit à entendre. Il susurra dans sa direction. « Et, oui, là, je parle bien de ce qu'il entre nos cuisses, Livio. »