bonbon.

traits de caractère / t'es l'heureux et l'unique enfant de Tina Phillips, procureur général du conté de New-York et de sa charmante épouse Julia. alors, à l'image des femmes de ta vie, pour leur plus grand bonheur, tu es l'enfant parfait. un prince des temps modernes, posé depuis ta naissance sur un trône bien réel. régnant sur tes sujets d'une main de fer. tu tiens le monde au creux de ta paumes, persuadé que tu en es le digne héritier. enfant instable, tu es devenu un adulte orgueilleux, criant tes caprices intempestifs à oscar, ton chauffeur et lidya, ta bonne. ton sens de l'humour pourrait faire pâlir un clown, t'as autant de tact qu'un mauvais placage de rugby, les idées malsaines et l'amusement douteux. à l'instar d'un gosse, tu t'ennuies vite, certains psychiatre ont diagnostiqué que tu souffrais de TDAH (trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité). pourtant t'as le sourire du parfait gentleman, les manière d'une éducation sur mesure, les allures du gendre idéal, mais les apparences sont trop souvent trompeuses et dans ta cage thoracique l'organe reste inerte. si on gratte le vernis impeccable à la surface, les sentiments ne s'entortillent pas dans ta matière grise, et les émotions n'animent pas ton corps. tu es un acteur hors pair. tu n'es qu'une coquille vide.   

« c'est le fils de deux lesbiennes, il parait qu'elles ont payé des centaines de milliers de dollars pour l'insémination. »
« ce mec là, il a pas le moindre amis, un tordu, je vous assure. »
« un élève modèle. oui, c'est vrai que ses mères ont subventionné à elles seules la nouvelle aile de notre établissement. »

« je ne l'ai jamais vu au volant d'une voiture. je ne suis même pas sûre qu'il ait son permis de conduire. »
« j'ai jamais essayé de m'opposer à lui, ses colères sont légendaires. »
« ça fait trente ans que je travaille pour la famille phillips, harald est la meilleure chose qui leur soit arrivée... c'était un enfant turbulent, à qui on ne pouvait pas dire non. »
« lui et moi, ça remonte à l'époque du lycée. j'ai eu le malheur de draguer sa petite amie de l'époque, j'ai fini l'année dans un autre établissement.  »

« il suffit d'avoir un beau petit cul pour attirer son attention. ou une bouteille de vin qu'il ne connait pas encore. »
« il faudrait qu'il connaisse la définition du mot couple, pour prétendre un jour l'avoir été. »
« j'ai fait un tour dans son jet privé, une pure merveille. »
« je crois que je ne l'ai jamais entendu rire. »

« des semaines que je lui tourne autour, ce soir, c'est la bonne. »
t'as accepté le rendez-vous après quelques textos échangé avec un numéro inconnu. la tête ailleurs. tu t'es pointé au bar de l’hôtel, costume trois pièce sur mesures, et quand elle se pointe y'a une esquisse de sourire qui se dessine sur tes lèvres. tu la regardes de haut en bas, tu la reconnais, la fille de ton dernier client. t'es pas certain de te souvenir de son prénom. lisa ? julie ? claire ? elle prend place à côté de toi après t'avoir gratifier d'un bonsoir mielleux. tu commandes instinctivement une bouteille de pinot noir. tu joues ta première carte, l'assurance en toute circonstance, alors que t'as les méninges qui tentent un salto arrière pour se remémorer son nom. elle se met aussitôt à parler, papillonne des cils, goûte le vin, s'en délecte, vante ton bon goût. évidemment. tu relances comme un chef, sourire charmeur, toutes dents blanches dehors, tu complimentes sa beauté lumineuse. ironie, toi qui est bien plus intéressée par la couleur de l'alcool que tu fais tourner dans ton verre. son rire se fait désagréable. c'est de son père qu'elle se met à parler à présent, tu goûtes le vin, tu grimaces. trois verres plus tard la voilà accrochée à ta cuisse, décolleté plongeant en avant. de quelle année ce vin ? un regard pour le serveur, une nouvelle commande, un cabernet sauvignon de 1978. tu goûtes la nouvelle bouteille. toujours pas. les minutes passent, bientôt les heures, t'as le cerveau en ébullition de l'entendre piailler. la convenance veut que tu l'invites dans une des meilleurs chambres. la convenance veut qu'elle se montre généreuse, claire, lisa, ou julie. à poil sur tes genoux, tes mains sur ses hanches, t'as le regard dans le vide alors qu'elle se donne à fond pour combler son désir. un Côte de Nuits ! que tu t'exclames, ravis d'avoir remis un nom sur la bouteille recherché. tu prends pas le temps de terminer ton affaire, tu la repousses sans la moindre grâce, remontant ton pantalon à la hate. il faut que j'y ailles julie. super soirée hein. que tu lui lances, fouillant déjà dans la poche de ta veste pour en sortir ton téléphone. on s'rappelle claire, ok ? gabrielle. ah oui, gabrielle. t'as déjà claqué la porte.
« c'est pas une affaire au pieu. »