vent d'hiver. (malone)

tu descends. t'en as ras-le-bol ce soir. tu fais claquer la porte de ton bureau derrière toi lorsque t'en sors, faisant tourner vers toi le regard interloqué d'un des vigiles. tu les plains. ces derniers temps, ils doivent penser qu'à toute minute t'es prête à exploser. t'es une cocotte minute, un putain de volcan en ébullition, prête à cracher ton venin. geste de la main pour l'homme, tout va bien, tu le rassures. menteuse. tout va mal. terriblement. depuis quelques jours, t'es propulsée dans ton passé encore plus qu'habituellement. en prime, ton bourreau est de retour. l'homme que t'as aimé mais qui a disparu du jour au lendemain, parce qu'il a fini en prison, ce con, est de retour dans ta vie, la chamboulant atrocement. tu descends les marches, traverses l'un des carrés vip, redescend encore, au-rez-de-chaussée. t'as besoin de prendre l'air, de prendre ta dose de nicotine. ou même le double. et bon sang, t'as envie de te cogner la tête contre la grosse porte que t'ouvres finalement, parce que ça, ça te fait penser à ismaël. lui et sa tendance à trop fumer. t'as envie de pousser un hurlement, de cogner ton pied contre le mur de briques mais tu prends une grande inspiration. l'air frais te fait un bien fou, sur son visage, presque dans tes pensées. t'es d'autant plus contente quand tu remarques qu'il n'y a personne dans la cour privée. t'avais pas envie de tenir la conversation à quiconque là. les quelques marches descendues, les quatre ou cinq pas sur les gravillons qui t'éloignent de la porte dont tu tournes le dos, t'allumes ta clope. aspire avec force. ton visage qui se relève vers le ciel noir, tu souffles ta fumée vers les étoiles impossible à voir, invisibles par les lumières de la ville ou de la pollution de la grosse pomme.  
@malone o'brien

En ce moment, l’ambiance était agitée au club. Certes, ça avait toujours été le cas mais là, c’était bien plus que d’habitude. La venue de ce type n’y était pas pour rien. Je parlais bien évidemment de l’altercation qu’il y avait eu entre Nana et ce pauvre type. J’avais tout entendu, j’avais assisté à tout. En même temps, en tant que vigile, j’étais aux premières loges. Plus d’une fois, j’avais essayé de parler à Nana pour savoir comment elle allait ou qu’elle m’explique réellement ce qu’il s’était passé mais je n’arrivais pas à la coincer. Cette femme était pire qu’une pile électrique. Alors que je guettais les moindres faits et gestes dans le club, je vis au loin Nana sortir prendre l’air, sûrement allait elle fumer sa clope. C’était le bon moment pour aller lui parler, seul à seul. J’interpellais un de mes collègues pour lui signaler que j’allais fumer une cigarette afin qu’il prenne le relais. Il hocha la tête et il se mit au garde à vous, encore plus que d’habitude, ne loupant aucune miette de la soirée de ce soir. J’en profitais pour me faufiler entre les personnes pour rejoindre l’extérieur. Je poussais la grande porte et je cherchais Nana du regard. Je la trouvais à quelques mètres de là, en train de regarder le ciel sûrement dans ses pensées. Salut Nana ! Je m’approchais d’elle et quand j’arrivais à sa hauteur, j’allumais ma cigarette avec mon briquet, cachant la flamme du vent avec ma main. La soirée est plus calme ce soir, ça fait pas d’mal ! Avec toutes les altercations de ces derniers jours, une soirée « normale » faisait du bien et permettait de souffler un peu. On pouvait repartir sur de meilleures bases et mieux appréhender les péripéties à venir. Pour le moment, je ne préférais pas parler de ce type, je parlais de sujet bateau. Cependant, il ne fallait pas que ça dure trop longtemps sinon elle me filerait entre les doigts.

@Nana Sforza

c'était bête mais t'avais parfois envie de croire en cette légende. que les morts rejoignaient les étoiles. alors, il t'arrivait parfois, de lever les yeux au ciel et d'essayer de trouver la tienne, la sienne. parce que oui, une partie de ton coeur était morte avec elle et l'avait suivi dans l'autre monde, l'avait suivi décorer votre ciel. encore un ciel nuageux, et tu poussais autant un soupir face à cette constatation qu'au bruit que fait la porte dans ton dos. elle s'ouvre puis claque. bordel, pas moyen de rester tranquille quelques secondes ici. et une fois que tu reconnais que trop bien t'interpelle. tu tires sur ta clope, jette un regard en arrière, avec un sourire de façade sur tes lèvres carmins. "malone." c'est bref comme salut alors que tu l'observes s'approcher de toi, ses mains allumant sa clope, ses pas sur les petits graviers et il là, près de toi, évoquant le club. sujet bateau. tu sais pas pourquoi mais tu le sens venir. tu sais pourquoi il est là. après tout, tu l'as pas évité pour rien. t'as un léger "hm hm" qui sort de tes lèvres alors que t'as relevé le visage vers le ciel. c'est clair que y a un truc qui cloche chez toi, ça se voit, un truc qui te perturbe, habituellement tu lui aurais envoyé un sourire enjôleur. "dis-moi, malone, tu crois à cette légende qui raconte que les morts sont une partie des étoiles ?" question insensée, question étrange, presque un peu trop philosophique mais c'est ta manière de déjouer son petit jeu. t'as pas envie de parler du club. et encore moins d'ismaël. pas avec lui. ni avec personne d'autre.
@malone o'brien

Elle était là. Parfait. Je la rejoignais en allumant ma cigarette au passage. Elle ne semblait pas spécialement ravie de me voir là. Elle avait peut être besoin d’être un peu seule. Mais si j’étais là, c’était pour lui parler. Evidemment, je n’allais pas lui demander de but en blanc ce qu’il se passait. C’était la meilleure façon pour qu’elle se braque et ce n’était pas le but. Je commençais par lui parler de la soirée mais le sujet de discussion n’avait pas l’air de l’intéresser vu sa réponse. Bon, ça allait être plus compliqué que ce que je croyais. Je tirais une nouvelle fois sur ma clope et j’expirai la fumée doucement pour profiter de la nicotine qui s’insérait doucement dans mes poumons. Finalement, Nana se mit à engager de nouveau la conversation ce qui me surprit agréablement. Par contre, je ne compris pas vraiment pourquoi elle pensait à ça. J’étais quelqu’un de très terre à terre et toutes ces croyances, ce n’était pas vraiment pour moi. Hm… pas vraiment ! Je pense que les morts ne sont vraiment plus de ce monde. Je ne crois pas vraiment en la réincarnation, aux esprits, au paradis ou aux étoiles. Les étoiles sont simplement des lumières, rien qui puisse rapprocher des morts. Je ne voulais pas gâcher son délire, c’était simplement ma façon de penser. Après je respecte ce en quoi tu crois. Chacun est libre d’imaginer où sont les morts actuellement. Il n’y a pas quelqu’un qui est revenu de l’au delà pour nous dire ce qu’il y a après la mort. Je tirais une nouvelle fois sur ma clope pensant à notre discussion. Si elle me parlait de ça, c’était parce qu’il y avait une raison. Allait elle se confier à moi ? Ca c’était une toute autre histoire.

@Nana Sforza

il tente de te répondre, mettant même du sien pour ne pas te vexer comme si tu lui demandais s'il croyait en un dieu quelconque. tu te mets à rire, le visage toujours levé vers le ciel. toi non plus, tu croyais en rien. seulement que la vie n'était pas facile. que ta vie c'était presque de la merde. "ouais t'as raison, c'est de la merde tout ça." tu lances en baissant ton visage, en posant tes yeux sur lui, un petit sourire amusé aux lèvres annonçant que tu le faisais marcher. c'était la gamine en toi qui essayait de croire en ça. juste parce que c'est comme cela que ta mère avait tenté d'apaiser ta douleur. en vain. l'adulte ne croyait absolument pas à ce tas de conneries. adulte avait bien conscience de la vie, avait peu d'espoir sur la vie dans l'au-delà. tu crevais et t'étais plus rien, c'était simple. tu l'observes un instant, le mec qui fait tourner la tête de ta ptite nevaeh sans qu'aucun des deux ne soient assez futiles pour s'en rendre vraiment compte. "j'espère que tu viens pas me demander une augmentation, o'brien." le regard espiègle, tes lèvres carmins qui se referment sur ta clope, ton carré brun qui virevolte à chaque petit coup de vent, tu sais très bien qu'il est pas venu là pour parler de la pluie et du beau temps, ni encore moins de la vie après la mort. tu te doutes bien aussi que ce n'est sans doute pas une augmentation. peut-être nevaeh ? effectivement, tu tournes autour du pot même dans tes pensées. pas question de parler de ce qu'il s'est passé au club la dernière fois et encore moins de parler de lui

Nana se mit à rire et je ne compris pas vraiment. Cette femme était un manège à sensations à elle toute seule. Elle retourna immédiatement ses pensées en me suivant dans mon raisonnement. Après, tu peux croire en ce que tu veux, je te juge pas. Chacun avait ses croyances et ce serait un manque de respect total de se moquer de ce genre de choses. Je ne voulais pas qu’elle mette un masque avec moi. Je voulais voir son vrai visage. D’ailleurs, le sujet vira vite et je pouvais sauter sur l’occasion de lui parler de ce qui me travaillait à son sujet. Maintenant que tu en parles… Je me mis à esquisser un sourire en coin. Je n’étais pas là pour ça, vraiment. Bon, c’était fini de tourner autour du pot pendant dix ans. Il fallait que je trouve une façon de lancer le sujet sans pour autant qu’elle se braque. Ce n’était pas chose facile en connaissant Nana. Je tirais une nouvelle fois sur ma clope et expira la fumée sortant tout droit de mes poumons. Je me tournais ensuite vers Nana. Je n’allais pas passer par quatre chemins. Je la regardais droit dans les yeux pour déceler la moindre émotion de sa part. Nana, je vais pas aller par quatre chemins. C’était qui ce type ? Ce n’était pas un mec lambda. D’où il t’agresse comme ça ?! Cela m’avait mis hors de moi quand j’avais vu ce pauvre type se ruer sur elle d’une manière très agressive. Depuis, il ne pouvait pas l’approcher ni approcher le club mais je voulais en savoir plus. Seule Nana pouvait tout m’expliquer. Bizarrement, j’appréciais réellement ma boss et mon côté protecteur s’était révélé à ce moment là avec elle.

@Nana Sforza

un coup d'oeil pour lui, un coup de sourire sur tes lèvres que tu lui offres, tu ne réponds pas. t'aimes bien malone. gars simple, gars protecteur, t'aimes bien plaisanter avec lui, t'aimes bien rire avec lui, par moment. t'aimes ce petit jeu, celui où t'en fais des caisses, parfois, quand nevaeh est dans les parages. parce que tu sais qu'il y a un truc. tu sais, t'as flairé que derrière leur manière d'être, il y a quelque chose. et pour le coup, tu préfères largement parler d'eux que de toi, parler boulot que de lui. "si c'est te payer plus pour supporter nevaeh, c'est pas à moi qu'il faut t'adresser.." ce serait plutôt à son grand-frère ou directement à son père. espièglerie qui atteint tes lèvres à tes mots alors que tu l'observes, alors qu'il se met à son tour à te sourire sans te regarder, alors qu'il met les pieds dans le plat. pas à ton grand étonnement mais à ton exaspération. t'aimes bien malone ouais mais pas quand il se montre aussi curieux. même si tu devrais être honorée de son côté protecteur qu'il te montre. tu pousses un soupir, expirant ta fumée vers le haut, montrant ton ressentiment et peut-être même ton épuisement. t'es fatiguée de cela. même si t'arrives plus à penser correctement depuis cela, t'as dû mal à en parler aux gens, à t'ouvrir aux autres. t'as toujours été ainsi. solitaire dans tes problèmes, solitaires dans tes malheurs. "un mec qui reviendra pas, t'en fais pas pour ça." tu t'épanches pas plus, t'as pas envie de cela. t'as pas envie de parler d'ismaël ce soir alors que t'es venue là, dans la cour privée, juste pour être tranquille.

Nana me parlait d’augmentation et pour rigoler, j’entrais dans ce jeu là. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle parle de Nevaeh. Je perdis un peu mon sourire en repensant à la petite McGrath. Mon devoir était de la protéger coûte que coûte et à n’importe quel prix. Tout reposait sur moi, Balraj comptait sur moi et je ne pouvais pas le décevoir. Bon, la petite ne me rendait pas la chose facile. Elle s’enfuyait, m’en mettait plein la gueule ou me faisait tourner la tête comme une bourrique mais je ne me laissais pas faire. S’il fallait que je la suive jusque dans le plumard d’un mec, je le ferais ! Ne m’en parle pas ! C’est clair que je mériterai une augmentation pour suivre cette gamine. Elle m’en faisait vraiment voir de toutes les couleurs. J’avais l’impression que ça faisait rire Nana mais je ne relevais pas. Maintenant, je me concentrais sur autre chose. Sur l’altercation de l’autre jour. Je voulais en savoir plus. Je voulais savoir qui était ce mec pour Nana et pourquoi il l’avait agressée comme il l’avait fait. Je ne supportais pas de voir Nana dans cette mauvaise posture. Et si ce mec revenait, je lui referai son portrait s’il le fallait. Nana m’assura que ce mec ne reviendrait jamais. Ce n’est pas pour moi que je m’en fais mais pour toi. Qu’est ce qu’il s’est passé entre vous ? J’essayais de prendre une voix rassurante pour qu’elle arrive à se confier à moi mais Nana était une vraie porte de prison, dur comme la pierre. Il était difficile de lui tirer les vers du nez. Je ne la quittais pas des yeux tout en tirant sur ma clope une nouvelle fois, recrachant la fumée par en haut, en direction du ciel.

@Nana Sforza

t'étais d'accord. complètement. il mériterait plus qu'une augmentation pour supporter la fille mcgrath. une médaille et plus encore. ton admiration à vie. évidemment, tu plaisantais, tu aimais nevaeh, cette gamine que tu pouvais presque considérer comme une sœur. mais elle n'était pas facile. clairement pas. tu ne devrais pas passer ton temps à lui dire quoi faire, à la couver comme tu peux souvent le faire mais c'est plus fort que toi. ça l'a toujours été, depuis que tu l'as tenu dans tes bras, depuis qu'elle s'est accrochée à toi après ce fameux jour où t'es arrivée à temps. c'est ce qui a d'ailleurs entraîné le recrutement de l'homme face à toi. qui fume. qui te pose un peu trop de questions à ton goût. tu sais bien à quoi il joue, avec sa voix douce pour t'embobiner, pour te faire parler. c'est ton jeu ça, habituellement. t'en pousses un soupir, un regard d'avertissement pour lui. et pourtant, tu te décides à lui accorder quelques mots sur le sujet. seulement pour qu'il te lâche la grappe. seulement parce que ça te touche son inquiétude pour toi. mais t'as pas besoin de ça. tu te débrouilles bien toute seule. "je sais me défendre toute seule, malone." t'assures en plantant tes yeux dans les siens, faisant passer le message. tu connais son tempérament, à l'autre homme, au volcanique qui est venu tout saccager dans ton bureau. tu sais qu'il ne te fera rien supposé que tu le recroises un jour. ou pas intentionnel. ou pas par le physique, plutôt par les mots. comme l'autre jour, vous vous affrontez de cette manière, plus ou moins. tes yeux que tu détournes, le regard légèrement dans le vide, tu caresses sans t'en rendre compte tes phalanges encore rougies par le coup de poing que tu lui as envoyé dans la mâchoire. "c'est juste un ex, d'il y a de longues années. on a juste eu un petit couac, c'est rien." tu lances, tu rassures pour qu'il te laisse alors que putain, c'est absolument pas qu'un petit couac. c'est aujourd'hui, limite, l'histoire de ta vie tout ce bordel. "ça n'arrivera plus. j'ai au moins le droit à un nouveau bureau." ton regard qui revient dans le sien, tu lui souris presque difficilement, presque un peu trop faussement pour que ce soit crédible mais t'en as rien à foutre.

Je touchais une corde sensible. Je voyais bien que Nana n’avait pas envie d’en parler mais c’était un sujet assez sérieux pour que je l’aborde. Habituellement, ça m’aurait passé par la tête et la fille en question se serait débrouillée toute seule. Là, c’était différent. Je tenais à Nana même si je ne lui disais pas ou je ne lui montrais pas. Je m’inquiétais pour elle et il était hors de question que ce mec retouche un de ses cheveux. Je ferais n’importe quoi pour la protéger même si, comme elle le disait si bien, elle savait se défendre. Ca, je n’en doute pas une seconde. Je suis certain que tu peux me foutre une raclée. Je voulais détendre un peu l’atmosphère au milieu de ce sujet sensible. Finalement, mon petit jeu de la découverte finit par porter ses fruits car Nana commença un peu à s’ouvrir. Oui, je dis bien un peu car c’était dur de voir qui était la belle brune derrière la coquille. C’était une demie victoire pour moi de la faire parler. J’appris alors que c’était un de ses ex ce Ismaël et qu’il y avait eu une histoire entre eux, un « petit couac » comme elle disait si bien. J’étais assez sceptique sur ce couac. Le mec ne se mettrait pas dans un tel état pour un petit truc. J’avais envie d’en savoir plus, je voulais toujours en avoir plus.  Drôle de réaction pour un petit couac. Tu l’as trompé ? Elle arriverait peut être à me donner la raison si je posais des questions fermées, elle arrivera peut être à s’ouvrir un peu plus. Surtout qu’elle ne risquait rien avec moi, j’étais de son côté ! Elle s’amusa de la situation sur le fait qu’elle avait un nouveau bureau. Je ris légèrement. Il y avait d’autres solutions pour avoir un nouveau bureau ! Et t’es vraiment sûre qu’il ne reviendra pas ? C’était un grand malade ce type. Le côté protecteur refaisait surface encore une fois. Je ne le laisserai pas intervenir de nouveau au club de toute façon.

@Nana Sforza