Sujet: all I found were ghosts (naël) Jeu 27 Déc - 0:37
did you find it hard to breathe ?
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Nouvelle soirée. Nouvelle nuit active, effervescente. Enrichissante. Non pas pour la connaissance, pour l’économie du club, pour sa renommée. Un truc dont t’étais fière. Plus que fière. T’avais trimé pour cela. Pour arriver ici, à ce stade, à cette place derrière ce bureau. A cette putain de vue que tu venais de quitter il y a quelques minutes. Celle de l’étage, celle de ton bureau, vitres t’offrant une vue presque panoramique sur ce qu’il se passait en bas, sur les pistes de danse. T’aimais cette vision, celle te faisant sentir comme la reine des abeilles regardant sa ruche travaillait dure. Comme toi t’avais pu le faire par le passé. T’aimes regarder telle une reine, regardant sa cour, le rez-de-chaussé noir mais éclairé par les centaines de projecteurs éclairant les danseurs, les tables, les bars. Tu te sentais bien. Largement satisfaite mais presque heureuse. Sentiment que tu n’atteindrais clairement jamais. Aucunement fataliste, t’étais plutôt du genre à te flageller toute seule. Par cette manière, tu gardais les pieds sur terre, tu continuais à porter ton boulet à la cheville. Simplement pour que tu puisses continuer à te souvenir. Comme si tu pouvais oublier. Et, c’est perdue dans tes pensées, le regard presque dans la vague, que tu perçois le début de l’altercation, que ton oeil force ton cerveau à se reconnecter à la réalité. Dieu merci. Presque. Tu détestais autant te souvenir de ton malheur que ce qu’il se passait sous tes yeux. Les bagarres faisaient mauvaises presses pour ton club. Elles te mettaient sur en rogne, bien plus encore quand tu te rappelais ta perte. Ton malheur. Déplacement accéléré pour sortir de ton bureau, pour traverser la partie vip et rejoindre le bas du club, quand t’arrives ta sécurité est déjà sur place, à tenter de séparer les deux hommes, les deux prochaines cibles de ta mauvaise humeur. Cercle formé par les curieux autour d’eux, tu joues des coudes avant de pouvoir les rejoindre. Moment toujours électrique, sous tes yeux, les deux hommes ne semblent vouloir s’arrêter. L’un tenu par un de tes agents, face visible, en rajoute d’autant plus, contre l’autre te tournant le dos et contenu aussi par un de tes hommes, par des insultes. Craignant la surenchère, voyant le second homme se débattre pour rejoindre le premier et lui régler son compte, tu le dépasses et t’interposes. “Ca suffit.” tu grognes presque, la mâchoire serrée, le regard menaçant. Tu te fourres là, te retournant contre le second homme pour lui faire face, pour faire barrage. Tu te fourres là où à tout moment tu peux recevoir un mauvais coup, là où un mec débile est capable de t’en foutre une, même si t’es une femme. Mais là, découvrant l’homme devant toi, c’est bel et bien un coup que tu te prends en plein dans le ventre. Pas physiquement. L’homme n’a même pas levé la main sur toi. C’est qu’une image mais c’est tout comme. Ton visage se transforme, se déforme ou pâlit. Ca t’atteint dans les tripes bien plus fort qu’une force physique. Son regard se posant sur toi, s’ancrant dans le tien, te consume bien plus que n’importe quel geste. Parce que l’homme que t’as aimé, pleuré, détesté, haï mais surtout fui durant ces presques dix dernières années est là devant toi. Et t’es incapable de faire quelque chose, de faire un mouvement de plus, de fuir comme tu l’as si bien su à chaque fois que tu l’apercevais. Totalement différent en cet instant, tu ne t’étais pas retrouvée aussi proche de lui depuis… quoi, dix ans ? Depuis votre dernier baiser, votre dernière caresse, avant l'absence, avant ta descente aux enfers. Et là, face à lui, alors que tes yeux se noyaient dans les siens, t'avais cette terrible impression d'y retomber, dans les enfers.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Ven 28 Déc - 3:36
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c’est ton frère qui t’a forcé la main.
t’es plus adepte des clubs depuis un moment, un nid à emmerdes c’est tout ce qu’ils sont à tes yeux. c’est là que tu as connu tes plus belles bastons, c’est de là que t’es revenu toujours la gueule en sang, sans une femme à ton bras. mais le mioche a fait des pieds et des mains pour que tu l’accompagnes, il t’a même trouvé une tenue: une chemise noire hors de prix et un jean de la même couleur, trop bien coupé. les Sartier se doivent d’avoir la classe. c’est l’excuse qu’il t’a fourni, mais toutes les chemises du monde ne viendront pas à bout de ta gueule malfaisante, de tes airs d’ex-taulard, ni même de la réputation qui te précède. mais t’as enfilé les fringues sans sourciller, tu t’es glissé dans sa mustang presque avec empressement, et vous êtes rentrés dans le club sans la moindre encombre. il a commandé tout de suite trop de bouteilles, des magnums de champagnes pour faire pétiller les yeux des gonzesses. il a envahi le carré vip comme si il y avait été invité, et les connaissances se sont entassées. comme des abeilles attirées par le miel, des vautours plutôt, qui danseraient sans soucis au dessus du cadavre mort d’Emile. t’as joué le jeu, c’est quelque chose qui ne se perd pas, les mondanités. t’as plaqué sur ton visage le plus beaux de tes sourires hypocrites, et t’as accepté de discuter comme tout les êtres humains. les coupes de champagne se sont enchaînées, puis agacé par les bulles t’es sorti du carré vip, direction le bar pour commander une bouteille de whisky. quinze ans d’âge minimum. sur le chemin t’as bousculé deux, trois types. t’as joué des épaules. la bouteille enfin dans les mains, tu te retournes et un enfoiré l’envoie valser. tu mets pas longtemps à le reconnaître, il a fait un an de prison, pour vol de voiture. et toi, t’as fais de ses premiers mois un enfer. juste parce que t’aimais pas sa gueule à l’époque, et t’es ravi de voir que ça n’a pas changé. j’ai pas le temps dylan... que tu souffles en voulant passer entre lui et ce qui semble être son pote. il ricane, et t’as même pas le temps de voir venir que le premier coup part. ce n’est pas toi, pour une fois. t’es prêt à laisser passer cet affront, à retourner à ta petite soirée pour ne pas t’attirer de problème et surtout pour ne pas te donner raison. les clubs, ces foutus nids à emmerdes. que t’aimerais gueuler au milieu de la foule. dylan se jette sur toi après qu’un de ses potes t’es attrapé par surprise. bande de lâches. tu encaisses, mais très vite tu lui rends la pareille. l’animal refait surface, t’as les dents serrées et le poing comme une enclume qui s’abat dans les côtes de l’imbécile. tu lui aurais fait cracher ses molaires si les gorilles ne s’en étaient pas mêler. ils s’y mettent à plusieurs pour vous retenir, mais t’as les muscles bandés, tu te démènes entre les griffes du videur, prêt à ne faire qu’une bouchée de ton ancien co-détenu. c’était sans compter sur l’intervention divine. au milieu du cercle de combat de trouve maintenant une femme, elle hurle presque aussi fort que la musique, mais rien y fait. elle te fait face la petite brune, elle te fait face et toi tu pourrai perdre la face. tes yeux bleus se plongent instinctivement dans les siens, comme au bon vieux temps. tu cesses tout à coup de bouger, l’uppercut de dylan n’était qu’une caresse en comparaison de la poigne violente que ressent ton cœur. Nana, le fantôme de tes nuit. t’ouvres la bouche, t’articules quelques mots. Nana... mais... plus rien ne sort. tu la regardes, peut-être trop intensément, l'incompréhension dans tes pupilles, la douleur. puis tu zieutes le service d’ordre qui n’attend que son feu vert pour vous foutre à la rue. gorille numéro un relâche sa prise. et tu peux de nouveau bouger presque librement. tu voudrais sourire, mais t’en est incapable. brûlé à vif par les souvenirs, combien d’années déjà ? ... j’savais pas que vous laissiez rentrer des ex-taulards ici ! c’est ce que hurle cet hypocrite de dylan. t’as le rouge qui monde au cerveau, et t’es déjà sur lui, le col de sa chemise entre tes doigts. mais t’as plus la force. toute ton énergie absorbée par le regard puissant de Nana, par sa présence toute entière. tu le relâches. tu te tournes une dernière fois vers Nana, un sourire en coin se dessine sur tes lèvres. la gosse n’existe plus à ce que je vois. au lieu d’un pourquoi Nana ? pourquoi ? et tu frayes un chemin entre la foule, tu vas cherche ton frère, et une nouvelle bouteille de whisky pour endormir les sensations qui renaissent.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Sam 29 Déc - 18:57
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Tu n'étais pas préparée à cela. Tu n'avais d'ailleurs jamais pensé l'être L'éventualité que tu reposes tes yeux sur lui existait mais avec combien de chance ? Elles étaient minimes tu dirais, surtout parce que nex york city est une grande ville. T'aurais pu déménager, il aurait pu vivre ailleurs. Vous ne pourriez, même plus funestrement, ne pmus être du même monde. Pour son cas, pour l'homme que tu avais aimé sincèrement et obsessionnellement, tu y avais songé. Le connaissant, il aurait pu y rester. Coincé au coin d'une rue, laissé pour mort au fond d'une rue, tout aurait pu être possible avec lui. Tout aurait pu arriver. Et tout finissait par arriver. Lui, toi, vous retrouviant face à face. Sans mouvement, sans mot. Avec juste ce regard, ces regards échangés. Le profond, le pénétrant. Celui assez fort pour te déstabiliser, pour te rendre moins forte. Avec conscience, tu détestais celà, qu'après tant d'années, il reste ta faiblesse. Qu'avec seulement ses yeux posés sur toi, il detienne encore sur toi une once de pouvoir. Parce que oui, il avait le pouvoir de te renvoyer dans le passé. De te faire ressentir ses choses cachées au fond de toi, tes blessures léchées, panser mais jamais réellement guéries. Oui, parce que dix ans plus tard, tu n'étais toujours pas guérie. Dix ans plus tard, tu pleurais toujours la perte de ton être que tu n'avais même pas pu voir vivant. Dix ans plus tard, tu continuais de ressentir quelque chose d'aimant pour lui, autant que tu continuais à le haïr. Il t'avait abandonné. Seule, jeune et enceinte. Il t'avait laissé après t'avoir presque promis monts et merveilles, à votre manière de voir le monde à seize ans, à la manière de votre vie des quartiers. Dix ans plus tard, tu étais toujours au même point. Là, à redécouvrir sa voix, la surprise, l'essoufflée. Celle qui se marie à merveille avec lui, avec la réaction physique de ton apparition devant ses yeux, de ton interception entre lui et son adversaire. T'aurais pu rester là, sans rien faire, dans cette bulle que tu venais de créer, si l'autre abruti derrière vous n'avait pas continué son cirque, continuer de chercher ton ex-petit-ami. Elle éclate, ta bulle de surprise, de ressassement du passé quand l'homme face à toi s'extirpe des bras d'un de tes vigiles. Qu'il te contourne pour continuer ce qu'il a commencé. Tu le suis du regard, te detournes à mesure qu'il bouge rapidement. "Ex-taulard ?" c'est sorti tout seul, d'une voix perdue, surprise. Plus pour toi que pour lui. Tu questionnes mais ça t'étonnes pas vraiment. Si ce n'est pas la mort, c'est aussi cela. La prison. Comme ta meilleure amie, Shabh. La même graine, c'est vous. T'observes son dos, ce corps qui semble se decontractait avant qu'il ne se tourne vers toi. Comme s'il se demandait si tu n'étais pas un mirage, un oasis imaginé en plein désert. Non, t'es bien là. Il est bien là, dix ans après. Et son sourire en coin, gentil ? Mauvais ? Ironique ? Te tord les boyaux. Sa phrase fonce sur toi comme un uppercut, brisant tellement facilement ton armure, feu contre plante, marteau contre un fin crystal. Parce que s'il parle de toi, toi tu ne le prends pas comme ça. Toi, tu penses directement qu'il parle de ton bébé. De celui qui n'a pas eu la chance de vivre ou de connaitre réellement la vie en dehors de ton ventre, de son cocon. Et ca te fait mal, terriblement, de voir qu'il s'amuse de cela. T'es comme dans une autre dimension alors que d'un regard tu demandes à tes gorilles de sortir son adversaire qui continue à brailler, quand tu fends la foule pour rattraper Ismaël, ce dos que tu vois au loin. T'es plus toi-même, t'es bien loin de la paix alors que ta main finit par réussir à accrocher son épaule. Exquis contact de ta main contre sa chaleur, t'aurais apprécié dans une autre situation, dans un autre monde. Pas là alors que t'as qu'une envie c'est de lui arracher la tête, c'est de protéger la mémoire de ta fille morte-née telle une maman ours. "Je t'interdis de dire ça, Israël. phrase menaçante, mots sortis d'entre tes dents serrés, tu t'accroches à lui, ta poigne sur son épaule, tu le forces à se retourner, prête à.. tu ne sais pas réellement, sans doute lui en foutre une.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Dim 30 Déc - 12:55
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t'avais pas besoin de ça. pas ce soir. t'avais pas besoin d'une nouvelle altercation, pas besoin qu'un imbécile se la ramène à ton sujet. et encore moins besoin de poser tes yeux sur elle, pas ce soir. pas maintenant, pas comme ça, le corps imbibé d'alcool et le cerveau embrumé. tu cherches l'échappatoire, une sortie de secours que t'espères trouver dans quelques litres de whisky. t'as pas le temps d'atteindre ta cible que tu sens une main s'accrocher à ton épaule. s'il te plait, Nana, pas maintenant. tu fermes les yeux, reprenant ton souffle alors que les ongles s'enfoncent et que le gestes se veut appuyé. tu te retournes au même rythme que ses mots. Je t'interdis de dire ça, Ismaël. tu passes une main sur ton visage comme pour te sortir d'un mauvais rêve, tes sourcils se froncent quand tu reposes les yeux sur elle. iris contre iris, t'as le cœur qui bat déjà la chamade, les souvenirs tentent de s'entechoquer. mais tu gardes la tête froide, du moins tu essayes. le buste droit, visage fermé, tu l'observes de tout son long. la poupée n'a presque pas changé, les traits de la gamine se sont transformés et c'est un femme qui te tient tête maintenant. qu'est-ce que tu me veux Nana ? que tu souffles les dents serrées. la rancoeur comme un ouragan, tu ne l'avais pas senti arriver et elle emplit tes veines à grande vitesse. toutes ses années sans savoir, toutes ses années perdues parce qu'elle a préféré fermer sa gueule. la solitude, celle que tu as ressenti quand t'es parti derrière les barreaux. ce n'était qu'un amour de gosse. ce n'était que du vent. hein, qu'est-ce que tu me veux ?! tu te montres plus virulent. tu pourrais lui cracher ce que tu as sur le cœur. tu pourrais lui demander où se trouve ce gosse, celui dont tout le monde t'a parlé, sauf elle. mais t'es pas certain d'en avoir l'envie, ni la force. c'est peut-être mieux ainsi. tu n'as jamais voulu être père, pourquoi cela commencerait aujourd'hui. tu fais un pas vers elle, peut-être deux, t'es pas vraiment sûr. t'as bien su jouer les mortes pendant presque dix ans, tu peux continuer une nuit de plus non ? t'arques un sourcil, mauvais. je te laisserai encore faire croire que c'est moi qui fuit mes responsabilités, t'en fais pas. ajoutes-tu. la rancœur se mêle à la colère, et tu sais que le mélange est explosif, alors tu aimerais qu'elle s'éloigne de toi, que tout le monde s'éloigne et te laisse en paix. que la musique cesse, que le monde s'arrête de tourner. mais tu restes planté devant elle, incapable de faire un pas en arrière sans avoir à nouveau entendu le son de sa voix.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Dim 30 Déc - 22:53
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La Nana forte, la Nana sûre d'elle, la Nana endurcie après dix ans, n'était plus. Tout ce travail sur toi, toute cette reconstruction venait d'être balayée par sa simple présence. Par son simple regard posé sur toi, par ses simples mots destructeurs. Aucun échange physique là-dedans. Juste ta main refermée sur son épaule, juste ta poigne l'enserrant comme les serres d'un rapace capturant sa proie. Juste un lien que tu brisais subitement, comme si tu venais d'être brûlée. C'était du pareil au même, c'était la même sensation, le même inconfort. Et si son regard sur toi, de la pointe de tes pieds, chaussés sur des talons hauts à la racine de tes cheveux bruns coupés dans un carré strict, aurait pu t'électriser de la meilleure des façons, t'en étais bien loin. Il t'avait paralysé par sa manière de mauvais garçon qu'il avait toujours eu, par son regard désagréable et froid, par sa voix dénuée de toute émotion positive. T'en venais à te demander toi-même ce que tu foutais. Qu'est-ce que tu lui voulais réellement ? Est-ce que t'avais vraiment envie de t'embarquer là-dedans ? Jusqu'à alors tu avais réussi. A le sortir de ta vie même s'il semblait te hanter au plus profond de toi comme un fantôme. C'était ce qu'il avait voulu après tout. Que tu le laisses tranquille. Jusqu'alors, t'avais réussi à l'éviter, à le fuir, à couper tous les ponts avec lui. Et alors que t'es à court de mot, à court de pensées cohérentes, là face à lui, là au centre des gens qui ne vous prêtent que peu d'attention, à vous faire presque bousculer, une gifle aurait eue le même effet. Un putain de coup de poing dans tes entrailles t'aurait autant mis au sol que ses mots, ko, forfait. C'était ce coup dans ce ventre, cette enveloppe de protection, de chair et d'organes qui avait donné la vie à ton bébé, à votre bébé, qui venait d'être visé. T'es figée, paralysée, plus aucunement maître de ton corps alors qu'il s'approche de toi. D'un pas. Puis de deux, réduisant cette distance déjà trop minime à ton goût. Et c'est comme si t'étais devenue sourde, comme si tu venais de plonger la tête dans l'eau de ton bain, l'eau bouchant tes tympans. Assourdissant, rageant. Ça part. Elle part, bien plus vite que ta raison, bien plus vite que ta conscience, cette main refermée sur elle-même. Droit direct sur son visage. Quelle ironie, c'est pourtant bien lui qui t'a appris à cogner à l'époque avec shabh, pour te défendre contre les mauvais types. Les types comme lui ? Ouais complètement. Y a plus que ça qu't'as envie, lui faire mal, autant qu'il vient de le faire avec des mots, autant qu'il t'a fait souffrir dix ans plus tôt. Et même ça, et même cogner contre lui comme tu viens de le faire, comme tu t'apprêtes encore à refaire, ça ne vaut aucunement la douleur de ton passé. Le chagrin de l'abandon, sans aucun mot, sans aucun signe. Le chagrin de devoir endurer ta grossesse, si jeune. Même avec le soutien de tes parents, tu te sentais si seule. Et puis le dernier le chagrin, celui qui n'a jamais cessé, la perte. La mort. T'en viens à te demander s'il est sérieux, si c'est une caméra cachée, une mauvaise blague. "J'ai ? J'ai joué les mortes pendant dix ans, moi ? Tu.. Je.." tu perds complètement tes moyens, autant verbalement que physiquement. Tes mains tremblantes, tes yeux fous comme témoins, t'arrives même plus à aligner des mots cohérents. A cet instant, tu t'en fous royalement d'être dans ton club, au milieu des gens, même si le volume de la musique peut couvrir vos voix pour les plus éloignés. "Tu te fous de ma gueule ?" vulgarité sortie d'entre tes lèvres carmins, t'as le visage colérique, les yeux haineux et chagrin. T'es transformée, plus toi même. "T'es qu'une merde Ismaël, tu le sais ça ?" Tu te revois serrer contre toi ce petit corps mort et encore chaud alors que tu le pousses. Tu vas démonter ce petit con sous ton toit. Tu vas te le faire, clairement, immédiatement.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Lun 31 Déc - 3:05
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il y a de la légitimité dans ce que tu dis. t’en es persuadé, t’as même jamais été autant sûr de toi. les phrased tu lui jettes sans la moindre état d’âme, tu te fais égoïste. et le paradoxe est grand en face d’elle, tu lui avais promis la lune à ta poupée italienne. mais le destin s’est joué de vous, vous a fait comprendre que les amourettes adolescentes ne durent jamais. elles ne sont que l’image de vos hormones bouillonnantes. à l’époque, c’est la seule chose qui vous avez rapproché non ? la découverte, l’envie. tu t’en es persuadé tout au long de ces années, qu’il n’y avait rien de plus. pourtant t’arrives plus à penser correctement en face d’elle, la faute à l’alcool n’est ce pas ? ou plutôt toutes les émotions, les sensations qui refont surface. ses yeux noirs qui t’ancrent à un monde qui n’est plus le tiens. et tu me vois pas venir, son poing serré sur ta gueule d’enculé. elle y a mis de la hargne, comme tu lui appris de nombreuses fois. perchées sur ses talons, tu n’es pas certain de comprendre son regard. tu passes une main contre ta mâchoire, ouvrent légèrement la bouche pour décontracté les muscles touchés. la foule ne vous regarde pas, la foule ne s’occupe pas encore de vous. et quand elle parle, tu fronces un peu plus les sourcils. elle perd ses mots Nana, elle perd face et toi ca te fait presque sourire. t’as les iris froides, le regard rempli de questions silencieuses. qu’est ce que t’arrive Nana, c’est toi, qui t’es barrée sans rien me dire. elle reprend de plus belle, elle s’énerve, monte d’un cran le volume sonore et t’es certain qu’autour de vous les curieux tendent une oreille. se tournent complètement vers vous quand elle te pousse violemment et crache une insulte qui te fait échapper un rire. t’es qu’une merde, une sous race élevé aux diamants. chez toi t’as toujours tout fait à l’envers, et tu t’en es toujours très bien sortie. y’a que les années prisons qui font foirer ton cv, mais tu les regrettes pas. et si c’était à refaire, tu ferais exactement les mêmes choix. ni une ni deux, y’a ta main qui attrape son bras, trop brusquement. et tu la tires contre toi, sa poitrine contre ton buste, et t’es surpris par la chaleur qui t’accable. ça te prend aux tripes. c’est l’effet qu’elle avait, c’est l’effet qu’elle aura toujours. et même si le moment pourrait être grisant, tu tentes de garder ton calme, de ne rien laisser paraître. mais y’a ton coeur qui pulse sous ta chemise, qui pulse entre tes tempes. t’es quasiment sûr qu’elle pourrait le sentir. ta prise est ferme, tu la maintiens contre toi, yeux bleus contre iris noires. contrairement à toi, j’ai jamais eu besoin de personne pour savoir ce que je valais. que tu craches. tu serres un peu plus, tu la colle un peu plus. j’suis une sale race ouais, joue pas les étonnées... continues-tu alors qu’un rictus se dessine sur tes lèvres. mais qui a le plus foiré de nous deux, hein. peut être que tu serres un peu trop fort, peut être que tu parles trop sèchement. c’était mon droit de savoir ! tu voudrais continuer, exploser de rage. c’était mon foutu droit Nana, putain ! t’as les yeux remplis de noir, la colère est imminente. alors tu la repousses avec force, tu ne veux pas t’en prendre à elle. tu te retournes, heureux de trouver le bar et tu commandes déjà un verre de whisky, sec.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Lun 31 Déc - 9:51
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T'avais presque l'impression que ton monde s'effondrait. T'avais cette envie de chialer que tu retenais. T'avais pas le droit de pleurer. Il ne méritait pas tes larmes, d'être satisfait de t'en tirer. C'était se mélange qui te rendait monstrueuse, la colère et la tristesse. La douleur. Bordel, ton poing contre sa mâchoire ne te faisait même pas du bien. La main qui vibrait, les phalanges endolories, t'étais pourtant prête à lui en refoutre un. Comme une bête blessée, t'aurais été capable de te foutre à bout rien que pour te défendre. La Nana reconstruite pendant plus de dix ans était bien loin à présent. Par sa seule présence, il venait d'effondrer ton monde. Par ses seules paroles, il venait de te renvoyer dix ans en arrière. Elle était où la Nana qui tenait tête à Atlas McLaren ? Elle était où la Nana rentrait dedans à Anton Byrd ? Elle était où la femme affirmée, forte, carnassière et maître de son monde ? Bien loin de tout cela. Bien trop proche de l'ancienne Nana, bien trop proche de lui alors qu'il pare ton prochain coup. Sa poigne contre ton poignet, ton corps qui claque presque contre le sien lorsqu'il te ramène à lui, ta poitrine contre son torse, t'es bloquée. Impossible de faire le moindre mouvement, impossible de te défaire à sa poigne alors que tu tentes de reculer, alors que tu tentes de te libérer en tirant une ou deux fois sur ton bras. La proximité de son corps, la redécouverte de sa chaleur corporel, pourrait te laisser pantoise. Si tu n'étais pas attaquée de toute part. Si ton ancien amour n'était pas devenu ton ennemi. Si vous n'étiez pas devenu ces combattants, à vous battre l'un contre l'autre au lieu de vous aimer, si vous n'étiez pas devenu des adversaires se reprochant mutuellement la forte. Bloquée, impuissance de ton corps, tu te tiens droite. Les yeux fous, les yeux coléreux et fiers. Redressement de ton corps, droit, t'as pas envie de te laisser avoir. T'as pas envie de redevenir cette nana folle de lui, cette nana qui attendait tout de lui. Il n'en est pas question en réalité à cet instant alors que vos souffles se croisent ou se répondent, témoins de vos états. Les battements de son cœur qui pulsent contre ta poitrine, les tiens qui résonnent dans ton crâne comme si tu étais assourdie. Ton bras se tord légèrement à mesure qu'il parle, à mesure qu'il serre de sa main masculine ton bras. Il est dégueulasse, il te dégoûte par ses mots, par ses rictus insupportables. "Jsuis pas étonnée, t'as toujours été ce genre de mec là." tu craches à ton tour, lui répondant au tac au tac. Le genou à terre, t'as pourtant pas envie d'abandonner. T'as toujours été ainsi, battante, jusqu'au bout. T'as envie de cogner de nouveau dans cette figure, lui faire ravaler ses paroles, lui faire retirer ce sourire mauvais. Et t'aurais pu grimacer, de cette poigne qui te fera sans doute un bleu, de ses phrases assassines. Voilà que monsieur fait ses revendications. Voilà qu'il te repousse en arrière. Tu fais deux trois pas, manquant presque de te casser la gueule au sol alors que tu ne le quittes pas des yeux. Tu le détestes autant que tu te détestes. Tu fous quoi là ? T'arrives même pas à te secouer. T'arrives même pas à être aussi combative qu'ordinaire. Et alors que tu regardes son dos, alors que se retournant simplement le bar s'offre à lui, tu te décides pas de lui avouer la violente vérité. T'aurais pu lui hurler qu'il n'avait pas le droit de te parler ainsi, d'agir ainsi, que sa fille était morte, que votre bébé n'était même plus de ce monde et ne l'avait jamais vraiment été. Et de quel droit avait-il lui ? Il avait été lâche, un connard abandonnant une pauvre fille enceinte. T'as refait les quelques pas qu'il t'a fait reculer. "Juliette." t'emploies le prénom de celle sur qui tu es tombée dix ans plus tôt, sur la dernière Sartier que t'as croisé à cette époque. Prénom soufflé mais donné avec tout de même assez de force pour qu'il t'entende, assez de puissance pour qu'il comprenne qu'il ne te mettra jamais à terre. "Je suis venue te voir, Sartier. Y a dix ans. J'ai sonné à la putain de porte de chez tes parents quand j'ai su que j'étais enceinte. T'étais pas là. T'étais même pas là pour assumer tout seul." t'as ce rire à tes derniers mots alors que tu regardes son dos, ce petit rire mauvais, le jaune, celui qui grincerait presque, celui qui témoigne à quel point il a merdé, qu'il est une sale race ouais. "T'as envoyé ta sœur à ta place pour faire le sale boulot, même pas capable de me plaquer tout seul et tu demandes qui a le plus foiré ? que t'as un droit ? Dégage de mon club connard ou jte fais dégager. " voix rauque, voix froide et menaçante, tu finis par te détourner de lui. Tu pousses presque les gens sur ton passage. Aucun regard en arrière pour lui alors que tu montes déjà les escaliers à grande vitesse, même perchée sur tes talons. T'as qu'une envie, t'enfermer dans ton bureau que tu rejoins, te mettre une mine sur ton fauteuil pour oublier cette soirée merdique, et seulement rester seule.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Lun 31 Déc - 11:13
did you find it hard to breathe ?
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le verre de whisky arrive et tu le bois d'une traite. t'espère avaler cette foutue rencontre au passage, ravaler ces foutues sentiments. une bouteille entière pourrait la faire disparaître, et c'est ce que t'es sur le point de commencer quand tu l'entends siffler la vipère. juliette. tes mâchoires se serrent, et t'as le sang qui pulse trop vite jusqu'à ton crâne. à t'en filer la migraine. qu'est-ce que juliette vient foutre dans l'histoire, pourquoi le prénom de ta soeur sort-il de sa bouche. tu te retournes. quoi, juliette ?! tu ne supportes pas qu'on puisse s'en prendre à la chaire de ta chaire. et la voilà partie dans des élucubrations qui te dépassent. t'as le visage qui se durcit à mesure qu'elle piaille. elle prétend, c'est tout ce qu'elle fait. ce n'est pas la vérité, ce n'est pas comme ça que les choses se sont passés. elle n'est jamais venu devant cette porte il y a dix ans, elle n'a jamais vu juliette, et surtout elle ne lui a jamais parlé de ce bébé qu'elle attendait. mais elle continue, elle ricane, elle affirme et tu es incapable de bouger. incapable d'ouvrir ta grande gueule. t'as envoyé ta sœur faire le sale boulot. j'ai quoi ?! tu t'offusques, mais elle ne t'entend pas, elle te jette dehors. elle devrait pourtant savoir que t'es trop crétin, que les menaces tu ne les entends jamais. que tu fais toujours ce que bon te semble. et quand elle s'éloigne, tu t'époumones. Nana ! mais elle fait la sourde oreille, alors tu te lances à sa poursuite, tu pousses ceux qui se trouvent sur ton passage, il n'y a que Nana qui t’intéresse. tu fends la foule comme un requin, elle grimpe des escaliers et tu ne réfléchis pas. le vigile sur ton passage tu le vois à peine quand tes paumes s'écrasent sur son torse pour le faire dégager. t'es lancé comme un taureau dans son arène. la porte de son bureau tu l'ouvres à la volée, la faisant claqué derrière toi pour en fermer le verrou. que ses gorilles viennent tambouriner à la porte, t'en as rien à foutre. toujours face à la porte, tu te masses les tempes comme si cela pouvait faire redescendre la pression. tu te retourne, t'as les yeux d'un fou quand tu te retrouves en face d'elle. tu remontes les manches de ta chemise, déboutonne un des boutons de celle-ci à la recherche d'air frais. la colère brûle à l'intérieur. c'est quoi ces conneries Nana ?! t'as le souffle saccadé, tu restes à distance. tu me prends pour un con c'est ça ?! un rire hypocrite t'échappe alors que tu passes une main nerveuse dans tes cheveux. le contre-coup. t'es vraiment père. de quel droit tu oses mêler ma sœur à cette putain d'histoire ! tu hurles plus que tu ne parles, tu t'es approchée d'elle, de son bureau et y'a ta main qui envoie valser tout ce qui s'y trouve dessus. le fracas dans la pièce est épouvantable. c'est Craig, qui m'a dit que t'étais enceinte bordel ! quand j'suis sorti de ... putain ! c'est le bureau tout entier que t'aimerais foutre par la fenêtre, qu'il s'écrase sur les clients de son club. t'es plus qu'à quelques pas de la femme, et t'as les yeux rougis par la rage qui t'anime. j'étais en taule, ok ?! ... et m'fais pas croire que t'étais pas au courant. t'as le cœur qui tambourine, qui est sur le point de s'échapper de ta cage thoracique. toutes ces années, à te demander, pourquoi, pourquoi elle n'était pas venue. pourquoi elle ne t'avait pas passer ne serait-ce qu'un coup de téléphone. c'est elle qui s'est barré. c'toi qui t'es barrée avec mon gosse. craches-tu sans le vouloir.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Lun 31 Déc - 14:21
did you find it hard to breathe ?
did you cry so much that you could barely see ?
Nana ! Oreilles qui bourdonnent, battements de ton coeur qui pulsent et raisonnent dans ta boite crânienne, tu te sers de cela comme raison pour ne pas te retourner. Pour fuir. Pour partir avant de connaître une chose que tu pourrais regretter à un moment ou à un autre. Il se fout clairement de ta gueule. A se la jouer offusquer, à se la jouer surpris. Comme s'il n'avait rien fait. Comme s'il n'avait pas envoyé sa sœur te larguer à sa place. Comme s'il ne t'avait pas larguer alors que t'avais un bébé dans le vente. T'aurais pu avorter, t'aurais pu. T'en as jamais été capable. T'as d'ailleurs jamais réfléchi à cette éventualité, t'as pas le temps. Trop secouée parce que tu venais de te faire jeter, comme une moins que rien par un connard comme lui. Tu préfères le laisser derrière toi avec pour seule envie, te réfugier. Te cacher comme un animal blessé attendant la mort. Ton bureau atteint, tu le vois même pas plus loin derrière toi, te suivant, créant un bordel monstre avec tes vigiles. Claquement de la porte, silence de quelques secondes. Ton havre de paix pour quelques instants dans cette pièce insonorisée, dans cette pièce qui ne te renvoie qu'un bruit étouffé de toute l'ambiance extérieure. C'est alors que t'es là, à retirer tes talons de rage que la porte s'ouvre à la volée. Spectatrice de la scène, comme paralysée de nouveau, t'observes ton bourreau passer la porte, les vigiles de ta boite accourir plus loin puis la porte reclaquée. "Qu'est-ce que tu fous bordel ?" tu craches en retirant ton second talon, redescendant de ton petit étage. Ordinairement, tu soupires d'aise. Là, t'as le soupir exaspéré et anxieux. T'avouerais que le bruit du verrou qui se ferme, vous enfermer seuls, te fait frisonner. De bonne ou mauvaise façon. Tu ne saurais. Pour le coup, sur le moment, face à ta colère, c'est surtout la seconde. De nouveau, le silence t'englobe, vous englobe alors que le bruit des poings derrière la porte raisonne, alors que de nouveau, ton regard se pose sur son dos. Aux aguets, cette fine couche de poils sur tes bras se dressant, tu le regardes méfiante se masser les tempes, se retourner vers toi, relever les manches de sa chemise avec ce putain de regard noir. Et pendant un instant, tu doutes. Tu crains qu'il t'en foute une. Il oserait pas, pas vrai ? Tu sens ton corps se contracter, s'ancrer bien plus encore dans le sol. Comme si t'étais prête à recevoir. A te défendre. A riposter. A frapper cet homme que t'as aimé et qui te semble aujourd'hui presque étranger. C'aurait pu te faire mal s'il ne te faisait pas face, si t'étais seule à réfléchir à tout cela comme tu avais pensé le faire. Vous étiez vous sans l'être. Vous aviez toujours été sanguins même à seize ans mais là, dix ans plus tard, un fossé vous séparait, des non-dits vous maintenaient à l'écart. Il hurle et tes mains viennent se poser sur tes hanches. "Sors de mon bureau." mâchoire serrée, tu l'écoutes, tu le regard se mettre à rire salement, avec cette main qui vient bien plus encore le décoiffer. Prudente, tu te déplaces, tu t'approches de ton bureau. Non pas que tu t'apprêtes à prendre un truc pour te défendre, au cas où, mais presque. "De quel droit ? Me la fait pas à l'envers Ismaël. T'as envoyé ta sœur parce que t'es trop lâche et maintenant ? Maintenant, c'est de ma faute ? " tu crois rêver alors que ta voix part légèrement dans les aigus. Un instant, tes yeux passent de lui à la porte fermée derrière lui alors qu'il s'approche, alors que de quelques pas il arrive à presque réduire la distance entre vous. Léger sursaut quand il envoie valser tes affaires posées sur ton bureau, t'as le réflexe de reculer de quelques pas, de mettre cette distance entre vous. C'est étrange, t'as jamais eu peur de lui, ni même encore là mais tu te méfies. Dix ans de passer et tu ne sais de quoi il est capable. Il évoque son ami, ton ancien ami, que t'as pas vu depuis cette même période que lui et t'en crois pas des oreilles pour ce qui suit. Quel putain de menteur. "C'est ça ouais, en prison, évidemment." ironie dans ta voix, effectivement, t'en crois pas un mot alors que tu lèves quasiment les yeux au ciel. Il en était capable, tu le savais. Tu savais pas ce qu'il a foutu pendant dix ans mais comme évoqué précédemment, c'était un endroit susceptible de l'avoir accueilli. Mais bon sang, non, pas à l'époque. "T'as envoyé ta putain de sœur m'ouvrir ce jour là. T'étais où, hein Ismaël ? Derrière le mur à te foutre de ma gueule alors qu'elle m'annonçait que t'avais fini de t'amuser avec moi ? T'étais juste planqué dans ta foutue maison, c'est ça ? Ou parti faire je ne sais quoi avec tes potes ? " interrogation non réelle, t'as même pas besoin de sa réponse. Tu sais déjà tout. Et alors que tu détournes pour aller t'asseoir sur ton fauteuil épargné par la tornade Sartier, ton corps se fige à ses mots. Les couleurs de colère sur ton visage te quittent, ton cœur marque un arrêt. Coup de pression, le coeur qui explose de chagrin, d'accumulation, en te retournant tu ramasses la première chose à tes pieds, tu sais même pas ce que c'est, trop bousillée. "Je t'interdis de parler d'elle !" tu hurles sauvagement, de douleur, de chagrin, de folie. Révélation du sexe de l'enfant qui aurait dû vivre, tu le laisses pourtant pas réagir. Et de nouveau, ça part, tu lui balances ce truc que t'as ramassé. Puis une nouvelle chose après d'être rabaissée de nouveau. Et encore. Et encore. "Tu m'as laissé toute seule. Tu nous as abandonné, tu l'as abandonné !" larmes déferlantes sur ton visage, la mort de ton bébé vient de te percuter une nouvelle fois.
Sujet: Re: all I found were ghosts (naël) Mar 1 Jan - 5:22
did you find it hard to breathe ?
did you cry so much that you could barely see ?
t'entend pas ce qui se passe. t'entends plus ce qu'elle te dit. t'as les oreilles qui bourdonne, la colère qui déborde. et tu ne peux pas t'en empêcher, tu la lui jettes en pleine gueule. tes mots sont virulents, et elle recule Nana, elle se met à l'abris comme elle peut dans ce huis clos. tes gestes sont plus violents que tu le voudrais, plus elle parle et plus tu vois rouge. elle ne lâche pas l'affaire, elle maintient ses dires, te traite même de lâche et t'envois tout valser. les affaires de son bureau s'écrase au sol alors que tu ne cesses de hurler des mots qui n'ont plus de sens. tu ne comprends plus. et voilà qu'elle te traite de menteur et tu vois au fond de ses yeux qu'elle pense sincèrement tout ce qu'elle dit. c'est un véritable cauchemar, à l'intérieur de ton corps il y a comme un cri strident. tu n'étais pas là, tu n'étais pas là. j'étais pas là, n'est-ce pas ? t’en viendrais presque à douté de toi, alors tu enfonces un peu plus le couteau dans la plaie béante. tu prononces le mot interdit, tu y mets de la volonté, tu y mets une appartenance et la réaction est immédiate. le volcan italien rentre en éruption, Nana change presque d'apparence. je t'interdis de parler d'elle !une fille. t'as le souffle qui se coupe, le cœur qui se serre, t'es père, t'as une fille. t'as pas le temps d'ouvrir la bouche, Nana te balance un objet en pleine gueule. t'as pas le temps de l'éviter qu'elle recommence, un autre, puis un autre et tu pares les attaques avec ton avant bras alors que des larmes perlent sur son visage. tu les as abandonné. elle est là, l'affreuse vérité. l'affreuse vérité que tu refuses de voir et que tu enterres dans un coin de ton esprit. t'y crois pas, à Nana en pleur, à cet accès de violence et rage. t'as pas envie d'y croire. parce que ça signifierait admettre que Juliette t'aurai prise pour un con, toi, son propre frère. toi, qui a donné ta vie pour elle. alors tout ce que tu trouves à faire c'est rire, un rire mauvais, qui déforme ton visage en une grimace peu aimable. j'y crois pas ! tu hurles, et tu t'es rapproché d'elle de nouveau, t'as choppé ses épaules pour sonder son regard. les larmes ont laissé des traces de long de ses joues. arrête ton putain de cinéma Nana ! assume tes actes ! assumes d'avoir laissé le père de ta fille sur le côté ! t'es toujours en train de gueuler, et les gorilles frappent encore à la porte. bientôt ils la feront céder, et on te trainera dehors comme un chien enragé. tu voudrais qu'elle avoue, tout de suite. qu'elle crache le morceau, qu'elle te dise à quel point être avec toi était inenvisageable, que c'est pour ça qu'elle s'est enfuie. que sa fille, votre fille, mérité mieux qu'un détraqué comme père. j'ai passé cinq ans enfermé comme un chien, à me demandé pourquoi t'étais jamais venue, et maintenant j'comprends mieux ! t'as pas le temps d'ajouter quoi que ce soit, les agents de sécurités se sont immiscer. ils t'ont attrapé et t'ont déjà foutu au sol, mais t'es le pire des animaux. visage contre le carrelage glacé, t'as les yeux rivés sur Nana et t'es toujours en train d'hurler. va te faire foutre, va te faire foutre ! ils t'ont relevé pour mieux t’enchaîner de leur bras et t'as envie de leur faire la peau à tous. je vous tuerai tous, vous m'entendais ! je vais tous vous tuer bande d'enfoiré ! tu menaces les vigiles, y'en a même un qui se prend un coup de tête et t'es ravi d'entendre les os de son nez se fracturer. et toi... t'as un dernier regard pour la gérante, celle qui fait en sorte qu'on te mette à la porte ce soir. j'exige de voir ma fille ! tu m'entends ! t'as pas le temps d'en rajouter qu'on te fait déjà dévaler les escaliers, que tu travers la foule sous les regards amusés de certain, puis on te jette sur le bitume et quelques coups te sont donnés, quelques coups de trop. surement n'ont-il pas apprécié que tu t'en prennes à la belle Nana, mais t'as pas la force de te défendre, t'encaisses, et ils te laissent inerte sur le sol.