Wine and confidences # Isabella

Wine and confidences

Isabella & Sullyvan

Sortant d’une garde de 24h plutôt épuisante, le jeune homme n’aspirait qu’à une seule chose : prendre une bonne douche et passer une soirée tranquille en bonne compagnie. Ce qui était justement prévu pour son plus grand bonheur. Ce soir, il a rendez-vous avec une de ses plus grandes amies, Isabella. C’est toujours un plaisir de trouver du temps pour être avec elle. Il faut dire que la demoiselle, et ce même si elle a quelques années de plus que lui, comme Sully en a quelques unes d’avance sur Kristina, à été là dans des moments assez difficiles de sa vie, ce qui as probablement précipité leur rapprochement et leur amitié. Passant brièvement par son appartement, le jeune étudiant prend le temps de prendre une douche et de se changer, avant de choisir la meilleure bouteille de vin qu’il possède. Il n’y connaît absolument rien, n’en buvant que rarement. Lorsqu’il était en cure de désintoxication, on lui avait souvent, bien trop d’ailleurs, répété, qu’il ne valait mieux pas remplacer une addiction par une autre, ce que faisaient la plupart du temps les drogués avec l’alcool. Il pouvait comprendre, mais Sullyvan n’était pas comme tous les autres, il savait que jamais l’alcool ne remplacerait son ancienne addiction. Mais peut-être était-ce là le discours de toutes les personnes retombant dans leurs vices. Quoi qu’il en soit, il ne buvait pas tant que cela, le plus souvent en soirée, et la plupart du temps, il se contentait de quelques bières pour suivre les autres, rien de plus ou un verre de vin pour accompagner les jolies filles comme Isabella.

Son téléphone sonna, indiquant que son taxi l’attendait en bas de chez lui, et le jeune homme attrapa ses clefs, son portable et la bouteille de vin. Une fois dans la voiture, il donna l’adresse de son amie au chauffeur et lui envoya un message pour la prévenir qu’il arrivait dans une dizaine de minutes. Le quartier où il se rendait, il le connaît pratiquement par cœur c’est là qu’il a grandit, à l’abri du monde extérieur, celui des gens basiques, des habitants n’ayant pas la même fortune que la famille Hops. Ils passent d’ailleurs devant la demeure familiale, lui faisant penser qu’il faudra bien qu’il rappelle sa mère à un moment ou un autre. Il s’étonnait d’ailleurs de ne pas l’avoir vu débarquer chez lui ou à l’hôpital pour prendre des nouvelles, alors qu’il n’avait pas répondu durant plusieurs jours. Il l’aimait sa mère, ça oui, mais parfois, il n’en pouvait plus ! Réalisant qu’il était arrivé en voyant le chauffeur se tournait vers lui, Sullyvan le paya et se rendit à la porte de chez Isabella. Il sonna, pour la forme, et prépara son plus beau sourire pour le moment où elle ouvrirait la porte.

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– Tu es sûr que tu ne veux pas rester ? – Non, non, c’est ton ami, je peux tout de même te laisser le voir tranquillement. Soit. Mais elle avait réellement la sensation que cela l’embêtait, jusqu’à ce qu’il entende le prénom de Sullyvan. Comme si cela avait suffi à le rassurer. – Mais tu es chez toi, je n’ai aucune envie de te mettre dehors. – Ne t’en fais pas mon cœur. On se retrouve tout à l’heure. Et il l’embrasse tendrement avant de partir. Elle est quelque peu troublée, Isa. En ce moment, on ne peut pas dire que leurs relations soient parfaites. Ils prônent le chaud et le froid, si bien qu’elle ne sait pas tout à fait comment agir avec son propre mari. Luke n’agit pas du tout comme à son habitude avec elle. Tantôt d’une compréhension extrême, tantôt beaucoup plus intransigeant, elle a un peu de mal à le suivre. Ce soir encore, il était agacé de savoir qu’elle avait prévu quelque chose… Jusqu’à ce qu’il apprenne que ce n’est qu’une soirée avec Sullyvan. La jeune femme commence à se poser des questions. Peut-être qu’en réalité, c’est lui qui commence à s’en poser à son sujet. Peut-être qu’il se doute de quelque chose mais… Non, il ne serait pas si gentil avec elle. Tant pis, elle peut au moins se réconforter à l’idée qu’elle va passer une soirée agréable avec l’un de ses amis les plus proches.

Elle connaît Sullyvan depuis un bout de temps maintenant. Les circonstances de leur rencontre ne sont pas les plus évidentes mais c’est aussi grâce à elles que leurs liens sont aussi forts aujourd’hui. Avec lui, elle n’a pas peur de se montrer vulnérable. C’est ce qui le rend si particulier dans son cœur. Il connaît la Isabella fragile, plus que son mari, plus que sa famille,  plus que n’importe qui. Il a été présent pour elle durant le pire moment de sa vie, alors qu’elle perdait l’une des personnes qu’elle aimait le plus au monde. Il était aussi là alors qu’elle était une étudiante tout juste diplômée, en recherche d’un travail. Il l’a vue gravir les échelons, il l’a vue rencontrer Luke et l’épouser. Il l’a vue passer d’une vie modeste à une vie de luxe. Et, elle aussi, elle l’a vu évoluer. Elle a fait sa connaissance alors qu’il se battait avec bien des démons, elle l’a soutenu tant qu’elle a pu, et aujourd’hui, on peut dire qu’elle est fière de lui. De Sully, elle a l’image d’un phénix qui renaît de ses cendres. Il lui inspire beaucoup de courage et d’admiration, mais aussi une véritable tendresse. Il est, comme, le petit frère qu’elle n’a plus. Elle sera toujours là pour lui et, surtout, elle sait que lui aussi sera toujours là pour elle.

La Latina sort de ses pensées en entendant son téléphone sonner. Sullyvan arrive dans dix minutes. Elle en profite pour retourner dans la cuisine, histoire de s’assurer que son plat mijote toujours dans le four. Elle ne cuisine pas souvent, Isa. Au contraire, depuis qu’elle a emménagé chez Luke, elle ne le fait jamais. Les employés s’en chargent. Cela ne veut pas dire qu’elle n’en éprouve pas l’envie, simplement qu’elle s’est acclimatée à ce style de vie. Mais, ce soir, elle a eu envie de se mettre aux fourneaux. Elle a eu envie de redevenir cette fille simple, qui pouvait se nourrir essentiellement de guacamole et chips pour le repas. Elle a de plus en plus souvent cette envie, à vrai dire. Ce soir, justement, elle a préparé sa spécialité, des enchiladas au poulet. Un plat extrêmement copieux, loin d’être le plus raffiné. C’est peut-être ce qui a fait fuir Luke en fin de compte. Il n’a jamais été fan de la cuisine mexicaine. Mais elle sait que cela plaira à son ami.  Du temps où elle vivait dans un petit appartement, elle ne compte plus le nombre de dîners de ce genre qu’ils ont partagés. Puis, elle se doute aussi qu’avec les horaires dingues de l’hôpital, un véritable repas ne lui fera pas de mal. La sonnette à l’entrée la tire de ses rêveries. Elle n’attend guère longtemps pour aller ouvrir à son invité. Un beau sourire apparaît sur ses lèvres alors qu’elle le salue d’un baiser sur la joue. – Bonsoir Sully ! Je suis contente de te voir. Cela fait un petit moment qu’elle n’a pas eu cette chance. Elle se pousse pour le laisser entrer et se débarrasser de sa veste. Il connaît la maison. – Comment vas-tu ? Ça a été à l'hôpital ?
 

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Isabella & Sullyvan

Pas le temps de se poser, que le jeune homme se retrouve dans un taxi qui prend la direction de la demeure de son amie Isabella. Toute la fatigue de sa dernière garde s’évapore rien qu’en pensant à ce qui l’attends ce soir. Une bonne soirée, en très agréable compagnie. Avec la jeune femme, ce qu’il aime, c’est la simplicité des choses. Tout est simple avec elle, s’exprimer, partager, rêver. L’étudiant s’est toujours demandé si leur relation toute particulière venait de leurs deux personnalités ou des circonstances de leur début. Peut-être un peu des deux au final ? De toute façon, cela n’avait pas beaucoup d’importance le comment du pourquoi. Tout ce qui important à Sullyvan, c’était d’avoir la demoiselle dans sa vie et comme soutien. Ce qu’elle avait été dans la période la plus sombre de sa vie, et qui l’était encore aujourd’hui alors qu’il luttait à chaque secondes pour ne pas retomber dans les ténèbres. Ayant eu le réflexe de lui envoyer un message pour la prévenir qu’il ne tarderait pas, le jeune homme avait finit par se plonger dans ses pensées, il refaisait les moments forts de sa dernière garde, afin de l’analyser. En soit, tout c’était relativement bien passé, et c’était une bonne chose. Il paya le chauffeur et sortit de la voiture en prenant une grande bouffée d’air frais. Puis il s’avança vers l’entrée et sonna. Un  immense sourire s’étira sur ses lèvres alors qu’il découvrait Isabella, toujours aussi belle qu’à son habitude. Il en venait même à se demander s’il n’y avait qu’un seul moment de la journée où elle ne l’était pas. Et la réponse qui lui venait était irrémédiablement « non, ce n’était pas possible ».

« Moi aussi Isa !  D’ailleurs merci pour l’invitation, tu m’évites de passer la soirée sur mon canapé avec probablement de la mauvaise nourriture entre les mains. »

Et d’ailleurs, en parlant de repas, il sentait une très bonne odeur s’échapper de la demeure de la belle. Il se doutait de ce qu’elle avait préparé et il en salivait d’avance. La tendresse du baiser d’Isa sur sa joue fait perdurer son sourire, et il entre dans la maison alors qu’elle fait un pas sur le côté. Il lui laisse prendre sa veste avant de lui présenter la bouteille qu’il tient entre les mains. Puis, il prend soin de lui répondre :

« Je vais très bien maintenant que je suis en ta compagnie ma chère. Et rien de particulier à l’hôpital, tu sais, j’ai sauvé des vies, une journée banale quoi. »

Il lui adresse un petit clin d’œil, son sourire toujours sur les lèvres. Il n’aime pas se vanter, que ce soit de son travail, ou encore moins de sa fortune. Et quiconque le connaît un tant soit peu le sait très bien. Par contre, le seul qui ne l’a pas encore compris, c’est son propre père. Raison pour laquelle, Sullyvan rend de moins en moins souvent visite à ses parents, et encore moins lorsqu’ils ont de la visite.

«  Et toi ma belle ? Ton chère et tendre n’est pas là ? »

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Rien qu’en voyant le visage de Sullyvan, un beau sourire vient se dessiner sur les lèvres de la jeune femme. Il lui fait souvent cet effet. Mais c’est plus vrai encore ce soir. Avec tout ce qui arrive en ce moment dans sa vie, notamment avec les hommes qui en font partie, la perspective d’une soirée en sa compagnie la réjouit énormément. Elle en a bien besoin. Et, au moins, elle sait qu’avec lui, tout est simple. Tout est facile, tout est agréable. Alors même que les circonstances de leur rencontre ont été tout, sauf simples. Mais, justement, elle a la sensation qu’avec lui, une certaine ligne a été franchie désormais. Elle ne craint pas son jugement, elle est juste elle-même. C’est rafraîchissant. Puis, aussi, il faut bien préciser que Sully est un garçon adorable, qui sait la faire rire, la mettre à l’aise, et lui donner le sentiment d’être quelqu’un de normal. Et ça, c’est plutôt rare, pour Isabella. A peine se saluent-ils que le jeune homme la remercie pour son invitation. Il n’a vraiment pas à le faire, ils sont amis. C’est sans aucun doute plus aisé pour elle de l’inviter, aussi, plutôt que pour le jeune médecin aux horaires impossibles. Il lui assure d’ailleurs qu’elle lui évite un mauvais repas, ce qui fait naître un sourire en coin sur les lèvres de la Latina. – Je t’en prie. Mais je ne suis pas sûre que tu aies un repas beaucoup plus équilibré ici. prend-elle soin d’ajouter, parce qu’il va vite se rendre compte que non, c’est loin d’être le cas. Elle a le goût des bonnes choses, Isa. Elle a la chance d’avoir une morphologie qui ne bouge pas, mais elle a un certain appétit. Luke se demande d’ailleurs souvent où elle met tout ce qu’elle peut manger mais il est peut-être trop habitué aux femmes qui osent tout juste avaler un bout de salade. Peu importe. Elle laisse son ami entrer, le débarrasse de sa veste juste avant de voir la bouteille de vin qu’il a amené avec lui. Elle lui sourit pour le remercier, et ne tarde pas à laisser échapper un rire amusé de ses lèvres. – Oh, je vois, le quotidien banal d’un beau et sexy chirurgien. Ce n’est pas trop ennuyeux au moins ? demande-t-elle comme pour le taquiner. Au fond, elle est admirative. Vraiment. Elle s’inquiète juste un petit peu pour lui, parfois, parce que cela doit être un travail épuisant. Et parce qu’elle sait aussi, que c’est à cause de ce travail qu’il a sombré dans une dépendance autrefois. Elle n’a aucune envie qu’il reproduise la même chose mais, fort heureusement, il semble plutôt bien gérer les conditions difficiles du métier de médecin maintenant. Entraînant son invité jusqu’au salon, elle pose la bouteille de vin sur la table et sort deux coupes en cristal pour les servir, quand elle entend subitement sa question. – Mes enchiladas l’ont fait fuir. déclare-t-elle d’une voix amusée. Mais, assez vite, elle reprend un peu plus sérieusement. – Il préférait nous laisser en tête en tête. Ou peut-être qu’il avait du travail, je ne sais pas. Et, à vrai dire, elle n’a pas beaucoup cherché à savoir.  

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Isabella & Sullyvan

Le jeune homme est léger à la perspective de passer la soirée avec son amie, et ce malgré une garde tout de même assez fatigante. Pourtant, la fatigue disparaît soudainement alors que la jolie demoiselle lui ouvre la porte tout en l’invitant à entrer dans sa demeure. Demeure immense d’ailleurs ! Tout comme celle de ces propres parents, dans laquelle il avait fait ses premiers pas et passé les premières années de sa vie. Maison dans laquelle il ne s’était jamais vraiment senti à l’aise, bien trop grande, parfois bien trop vide. Probablement la raison qui avait poussé l’étudiant à rapidement quitter la résidence familiale pour opter pour un loft en plein centre-ville. Passant le pas de la porte, il remercia comme il se doit Isabella pour l’invitation de ce soir. Certes, ils se faisaient cela assez souvent, mais c’était toujours un plaisir de retrouver la jeune femme. Surtout que s’il ne s’était pas rendu chez elle, il aurait finit sur le canapé avec n’importe quoi entre les mains à manger. Un sourire s’étira sur ses lèvres à la remarque de la belle brune.

«   Ce n’est pas grave, je sais que c’est bien cuisiné. »

Un petit clin d’œil ponctua sa réplique. Alors qu’elle le débarrasse, il lui tends la bouteille de vin qu’il a apporté, et qu’ils tomberont probablement avant la fin de la soirée, et prit soin de répondre à sa question, un air faussement prétentieux sur le visage. Oui, une journée banale en quelque sorte, cette fois, il n’y avait rien eu d’extraordinaire, du moins pour un jeune chirurgien en apprentissage. Un petit rire s’échappa d’entre les lèvres de Sullyvan qui haussa les épaules.

«   Quelques fois tu sais… Je cherche constamment de nouveau défis pour ne pas perdre la passion. »

Un immense sourire sur le visage, il joue le jeu avant de suivre son hôte dans son salon et s’installe sur un des canapés. Regardant autour de lui, cherchant un signe de la présence du mari d’Isabella, il finit par carrément poser la question. D’abord un sourire s’étira sur les lèvres du jeune homme à la réplique amusante de son amie, puis il haussa un sourcil, décelant un petit quelque chose dans la fin de sa phrase. Comme un certain détachement de la part d’Isa.

«   Hé bien moi, je ne fuirais pas ! Il ne sait pas ce qu’il rate ! »

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Un sourire en coin apparaît sur les lèvres d’Isabella quand elle entend les paroles de son invité. Ce sourire presque constant depuis qu’il est arrivé. Elle qui se sent un peu déboussolée en ce moment dans sa vie, elle est heureuse de retrouver un repère aussi familier en la personne de Sullyvan. Il a quelque chose de rassurant, sûrement parce qu’il est un véritable repère pour elle, l’une des rares choses stables dans une vie beaucoup plus tumultueuse qu’elle n’en a l’air. Puis, aussi, parce qu’elle se sent bien avec lui, en confiance. Et il est rare, pour une femme comme Isa, de se sentir en confiance avec les autres. Alors qu’elle s’intéresse à la journée du jeune homme, elle est ravie de savoir que tout se passe bien pour lui, même s’il semble manquer de divertissement, visiblement. – Je suppose que certains patients doivent en être de taille ! déclare-t-elle avec une pointe d’amusement. Mais elle ne doute pas de sa capacité à relever n’importe quel défi. Il est téméraire, Sully, bien plus qu’elle. L’invitant finalement à entrer dans le salon, la jeune femme l’invite à se mettre à l’aise alors qu’elle se charge de leur servir deux coupes du vin qu’il a gentiment ramené. Très vite, Sullyvan remarque l’absence de son mari. Si elle a été surprise un instant par son départ soudain, la Latina n’en est pas pour autant plus préoccupée que cela. Elle se détache de Luke, de plus en plus. Elle n’en a pas conscience elle-même mais son cœur, lui, il en réclame bien un autre. Son regard croise celui de son hôte, remarquant bien ce petit air intrigué sur son visage. Sa réponse, quant à elle, la fait sourire. – C’est loin d’être sa cuisine de prédilection, tu sais. déclare-t-elle en haussant délicatement les épaules. Luke est beaucoup trop ancré dans cette vie remplie de luxe pour se satisfaire de choses aussi simples. Il aime trop son monde pour en découvrir d’autres. Et, si au début, elle ne s’en formalisait pas, c’est un point que son épouse relève de plus en plus. Mais, sans attendre davantage, Isa attrape les deux coupes pour s’approcher de son ami. Elle trinque avec lui, un beau sourire sur les lèvres. – A cette soirée. dit-elle avant de boire une gorgée de son verre. Le vin est délicieux. Elle s’installe aux côtés de son ami alors qu’elle reprend la parole. – Bon, et à part te voir sauver des vies, qu’ai-je manqué dans ta vie, dis-moi ?  

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Isabella & Sullyvan

Son travail c’est un peu toute sa vie, à Sullyvan. Même si c’est aussi à cause de lui qu’il a plongé dans les ténèbres à un moment donné, c’est lui qui lui donne envie de se lever tous les matins, qui lui permet de passer parfois 24h sans dormir, qui lui fait mettre le nez dans des bouquins à longueur de journée pour en apprendre toujours plus. Il sait que c’est risqué, qu’il peut être tenté à chaque fois qu’il ouvre un placard remplis de médicament, que c’est un peu joué avec le feu, mais c’est ce qui lui permet de tenir finalement. Ce défi constant de se battre contre ses envies les plus profondes, et la peur de tout perdre s’il se laisse aller. D’un trait d’humour, il raconte à son amie sa journée à l’hôpital. Tous les jours est une nouvelle expérience plus enrichissante que la veille, chaque jour, chaque opération, chaque patient est un nouveau défi que le jeune homme s’empresse de résoudre. Et plus c’est compliqué, plus il aime cela ! A défaut d’avoir une femme qui l’attend le soir à la maison, il a quelque chose à quoi penser !

« Certains, oui ! Et c’est ça qui me plait le plus je crois !  »

Suivant la demoiselle dans le salon, Sullyvan finit par s’installer sur le canapé alors que la soirée commence par deux verres de vin. Il ne peut que remarquer l’absence de Luke, le mari d’Isabella. Même si l’on ne peut pas dire qu’ils soient meilleurs amis, l’étudiant en médecine éprouve une certaine sympathie pour le jeune homme. Il sait par contre que c’est seulement parce qu’il fait partie de la vie de son amie. Sa réponse intrigue le jeune homme, sentant qu’elle cherche à biaiser un peu. Mais il n’en dit pas plus, ne veut pas la forcer à parler de choses dont elle n’aurait pas envie. Il sait que le jour où elle aura besoin de se confier sur quoi que ce soit, ils se retrouveront de nouveau sur un canapé avec un verre de vin. D’ailleurs il attrape celui que lui tends Isa avant de trinquer avec elle.

« Une merveilleuse soirée en perspective !  »

Il porte le verre à ses lèvres et déguste une gorgée, se détendant enfin pleinement. A sa question, son regard se perd dans le vide. Quoi de neuf dans sa vie ? A vrai dire, pas grand-chose ! Le même train-train qui lui va plutôt bien à Sullyvan. Puis lui vient à l’esprit cette fille, qu’il a rencontré lors d’une consultation et qui ne cesse de revenir dans ses pensées. Certes il ne peut pas vraiment parler d’elle dans les détails, mais il peut au moins l’évoquer avec son amie.

«  Humm pas grand-chose. Du moins… il y a cette fille, une patiente. Je ne sais pas comment faire avec elle.  »
   

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Un sourire amusé se dessine sur le coin des lèvres de la Latina alors qu'elle écoute les propos de son ami. Elle n’est pas surprise de ce qu'elle entend, vraiment pas. Elle connaît Sullyvan depuis un bout de temps maintenant. Et s’il y a une chose qui le caractérise bien, c’est ce besoin d’effervescence, cette énergie à toute épreuve. C’est ce qui lui a fait défaut, malheureusement, c’est ce qui a manqué de le faire craquer par le passé. Mais elle s’évertue à garder un œil tendre sur lui pour s’assurer qu’il gère mieux les difficultés de son métier dorénavant. Et cela a tout l’air d’être le cas. Néanmoins, la jeune femme ne veut surtout pas l’embêter avec ses inquiétudes constantes, pas ce soir. Tout autant qu’elle ne cherche pas à s’attarder sur ses histoires de couple. Si tout n’est pas aussi évident qu’il y a quelques mois avec Luke, c’est peut-être simplement une mauvaise passe. Ou peut-être que son cœur est déjà ailleurs. Mais ça, elle n’est pas encore prête à se l’avouer, Isa. Alors l’avouer à quelqu’un d’autre, c’est plus compliqué encore. Oubliant toutes ces préoccupations, les deux amis préfèrent plutôt trinquer ensemble à la soirée qui les unit. Elles sont beaucoup trop rares. Quand elle entend la remarque de Sully, la belle brune esquisse un sourire malicieux. Et, très vite, elle engage la conversation à son sujet. Elle veut savoir ce qu’elle a pu manquer de sa vie. Toutes ces choses qu’il n’a pas encore eu le temps de lui dire. Au début, son interlocuteur lui fait comprendre qu’il n’y en a pas tant que ça… Et puis, il parle de cette fille. Jusque-là, il n’y a rien de bien surprenant. Elle a l’habitude qu’il lui parle de ses histoires de cœur. Mais il s’agit visiblement de l’une de ses patientes, ce qui est plus étonnant en l’occurrence. Il évoque rarement ses patients, et jamais avec un air aussi… Lointain sur le visage. – Ah oui, pour quelle raison ? demande-t-elle d’un ton doux, lui laissant le temps de trouver ses mots malgré la petite curiosité qui l’envahit, bien malgré elle. C’est qu’elle a tendance à être curieuse lorsqu’il s’agit des gens qu’elle aime, Isabella. Mais elle en profite pour boire quelques gorgées de son verre. Juste avant de reprendre la parole avec un petit sourire en coin sur les lèvres. – Tu sais pourtant toujours comment t’y prendre avec tes patients en temps normal.

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Isabella & Sullyvan

Assis sur le canapé de son amie, un verre de vin dans la main, voilà comment Sullyvan aime passer certaine de ces soirées, surtout lorsqu’elles sont en aussi bonnes compagnies. Et ce qui est étrange, c’est que les moments passés avec Isabella, ne ressemblent à ceux passé avec Kristina. Pourtant les deux le complète. Sullyvan lui parle un peu de son travail, sans rentrer trop dans les détails vu qu’il n’y a rien de plus  à dire, pas de cas particulier, pas de sauvetage in-extrémis, juste la routine. Tout comme son amie reste légèrement vague au sujet de son mari. Même si le jeune homme se doute un peu qu’il y a quelque chose là-dessous. Mais si la demoiselle ne veut pas en parler, ce n’est pas lui qui va lui forcer la main, bien au contraire ! Isa sait très bien qu’il est là pour elle en n’importe quel occasion et pour toutes les situations possibles et imaginables. Le jour où elle voudra lui parler de quelque chose, il lui suffira de lui dire. Pour le moment, ils se contentent d’échanger des banalités tout en dégustant leur boisson.  


Finalement, le futur médecin en vient à parler de cette jeune femme, celle qu’il a rencontrée à l’hôpital et qui l’intrigue autant. Il est convenu qu’ils se voient prochainement, et pour une fois, Sully appréhende légèrement.  Mais ce  dont il fait part à son amie, c’est de la difficulté qu’il à de faire son travail avec elle, cette fille qui refuse d’assumer sa maladie de cœur et qui se met en danger à chaque moment. A la question de la belle brune, il prend le temps de réfléchir. Une fois de plus. Parce que depuis que Peyton à quitté le box, il ne cesse de penser à elle.

« Je ne sais pas… Je crois… Je crois que c’est parce qu’elle me ressemble un peu.  »

Lui aussi était passé par cette phase où il niait complètement avoir un problème. Parce qu’au fond il savait que c’était le cas et qu’il ne voulait pas y faire face. Il ne pouvait que la comprendre, lui, il lui avait fallu l’aide de ses parents et surtout d’amis comme Isabella pour arriver à s’en sortir.

« En faite, elle me rappelle moi à une certaine époque. »

   

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C’est agréable de se retrouver avec Sullyvan. En tête à tête, rien que tous les deux, loin de leurs quotidiens effrénés, loin de leurs problèmes, loin de tout le reste. Les préoccupations de la jeune femme ne sont pas enfouies bien loin dans son esprit, il faut le reconnaître. Il y a beaucoup de choses qui l’accaparent en ce moment, beaucoup de choses qu’elle n’est pourtant pas encore prête à s’avouer, Isa. C’est pour cette raison qu’elle ne se confie pas, pas encore. Elle a une totale confiance en Sully mais c’est peut-être en elle-même qu’elle n’a pas complètement confiance. En elle-même et, surtout, en son cœur. Alors c’est sur son ami qu’elle préfère se focaliser, sans difficulté. Son ami qui lui parle de cette patiente avec laquelle il ne sait guère comment agir. C’est surprenant de sa part. Il est un médecin aussi chevronné et talentueux que sociable et digne de confiance. Plus qu’un don pour la médecine, il a de réelles qualités humaines qui font de lui l’homme qu’il est. Il sait mettre les autres à l’aise. Elle le sait, parce qu’il y est parvenu avec elle alors qu’elle est loin d’être la personne la plus facile à approcher. Mais cette patiente, elle a quelque chose de différent visiblement. Suffisamment pour troubler le pourtant si assuré médecin qu’il est. Suffisamment, aussi, pour réveiller l’instinct de l’amie observatrice qu’elle est. Un petit sourire se dessine sur le visage de la belle. – Tu veux dire qu’elle est à la fois adorable et très sexy ? lui demande-t-elle d’une voix malicieuse pour le taquiner, mais aussi pour tâcher de décrypter ses paroles. Mais, retrouvant le silence, elle lui laisse le temps de réfléchir et trouver ses mots. Et, finalement, ils arrivent. Comme une évidence. Cette fille lui rappelle lui. Tout du moins, une version de lui. Celui qu’il était avant. Et elle voit tout de suite ce dont il parle, Isa. Il s’agit de sa dépendance et, peut-être, la difficulté qu’il a eue à l’admettre. À la surmonter. Elle hésite quelques secondes sur la manière dont elle peut aborder une question aussi délicate sans le heurter. Mais elle n’a pas besoin de réfléchir longtemps. – Et ne penses-tu pas qu’au contraire, le fait qu’elle te ressemble autant peut t’aider à comprendre comment elle fonctionne ? Et, ainsi, l’aider elle. Car elle en est convaincue, Isabella. Il en est capable. Peut-être plus que n’importe quel autre médecin lambda. Peut-être qu’il est la meilleure personne que cette fille pourrait avoir.