(Isabel) • Les apparences sont parfois trompeuses.

Septembre. Fin de l'été. Tu es certainement l'une des rares personnes de ce monde à être heureuse que l'été soit enfin terminé. Certes, les températures sont encore un peu élevées pour la saison mais il fait nettement moins chaud. La plupart des gens ont repris le chemin de l'école ou du travail. Toi, t'as pas eu de vacances cet été. Les moyens ne te le permettent pas. Et puis pour aller où ? Pour le moment, le Queens te convient très bien. Savoir que Drill habite lui aussi dans le quartier te donne une raison de plus de rester ici. Même si t'as peur qu'il découvre la vérité sur ton travail. Jamais il n'acceptera de te voir accompagné des hommes âgés et extrêmement riches à des soirées mondaines. Surtout que la plupart ne pense qu'à te sauter. Oh t'es pas dupe ! Jeune ou pas, les garçons ne pensent qu'à une chose. Tu l'as bien compris depuis quelques années. Tous les jours, les mecs te sifflent dans la rue. Et tous les jours, tu trouves cela ridicule. Autrefois, cela t'aurais sûrement flattée. Mais aujourd'hui, tout est différent. Il y a Drill. Mais aussi, depuis ton avortement, tu n'es plus la même. T'as l'impression d'être morte intérieurement. De n'être là que physiquement.
Devant ton miroir, tu viens de sortir de la douche. Une serviette cache ton corps. Tu ne le supportes plus depuis ton avortement. Ce soir, tu dois encore accompagné un homme richissime à un gala de charité. Tu n'as clairement pas envie de sortir et encore moins de t'habiller. Néanmoins, tu le fais malgré tout. Tu optes pour une robe noir très courte. Elle t'arrive au milieu des cuisses, bien au-dessus des genoux. Pour le maquillage, t'as clairement pas envie de te prendre la tête. Teint impeccable. Tu optes pour pour un simple trait d'eye liner, du mascara et un rouge à lèvres à rouge. Pas le tempsde faire tes ongles. Tant pis. Ça sera pour une autre fois. Tu enfiles une paire d'escarpins et prends tout de même une veste. Il fait bien frais le soir maintenant. Sac à main avec tes essentiels dedans. Tu rejoins la limousine en bas qui t'attends. L'homme est à l'intérieur. Il te brief rapidement sur ce que tu dois savoir. Vous arrivez sur place. Là-bas, tout lemonde vous salues. Tu tiens le bras de celui qui te paie ce soir. Ah ça te change des soirées plateau/télévision avec Drill c'est certain. Et ça te manque parfois. T'es clairement pas à l'aise dans ce milieu. L'homme te délaisse un peu. Même en soirée, il ne rate jamais une occasion de parler business. Tu rejoins le bar et commandes un grand verre de whisky. Boisson bien masculine pour toi. Qu'importe. T'en as besoin ce soir.

♛ Les apparences sont parfois trompeuses.

Nobody knows Nobody knows but me That I sometimes cry If I could pretend that I'm asleep When my tears start to fall I peek out from behind these Walls I think nobody knows Nobody knows no Nobody likes. Nobody likes to lose their inner voice The one I used to hear before my life Made a choice But I think nobody knows No no Nobody knows No. Baby Oh the secret's safe with me There's nowhere else in the world that I could ever be And baby don't it feel like I'm all alone Who's gonna be there after the last angel has flown And I've lost my way back home I think nobody knows no I said nobody knows Nobody cares...

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Debout devant l’un des miroirs de la salle de bains, Isabella a les yeux posés sur son reflet, mais son regard est lointain. Ailleurs. Elle voudrait tant être ailleurs. Depuis que Nikolaï a mis un terme à leur liaison, elle a l’impression que sa vie a perdu de son éclat. Elle a l’impression que tous les jours se ressemblent, et qu’ils n’en finissent pas. Pourtant, sa vie se déroule plutôt bien. Au sein de l’entreprise, les choses ont commencé à s’apaiser. Et son mari se montre plus attentionné, plus amoureux que jamais avec elle. Mais c’est comme si cela ne lui suffisait pas. Peut-être que cela ne lui suffit plus. Elle sort de ses pensées quand elle entend Luke qui l’appelle au loin. Il l’invite à se presser un peu plus pour éviter qu’ils ne soient en retard mais elle est déjà prête, Isa. Elle n’a juste… Aucune envie d’y aller. Elle sait qu’en épousant Luke, elle a aussi épousé la vie qu’il mène. Les soirées mondaines en font partie. Mais, tout en sachant parfaitement s’y intégrer, elle ne se sent pas à sa place dans ces fêtes. Pourtant, sur le papier, il n’y a aucune raison. Souvent, comme ce soir, il s’agit de galas de charité pour des associations caritatives qui ont, à ses yeux, toute leur importance. Mais plus les soirées s’accumulent, plus elle se rend compte que, pour la plupart des convives, les bonnes causes ne sont qu’une excuse. Ils ne viennent que pour se montrer, vanter leur dernier achat ou bien leurs prochaines vacances. Tout n’est qu’apparence. Et son propre époux fait partie de ce monde. Avec elle, il est différent mais, dès lors qu’ils mettent les pieds dans l’une de ces soirées, il laisse apparaître cet aspect de lui qu’elle n’apprécie pas, cet aspect si différent de ce qu’elle, elle est. C’est aussi pour cette raison que, ce soir, elle rechigne tant à aller à ce gala. Elle a besoin de se sentir en accord avec Luke, plus que jamais. Laissant échapper un petit soupir, la belle finit par attraper sa pochette, prête à partir.

Le trajet en voiture est agréable. Luke redouble d’attentions envers elle. Néanmoins, à peine arrivés, ils se retrouvent vite encerclés par des invités, des hommes d’affaires essentiellement. Et là, Isabella sait qu’elle l’a perdu. Elle fait un effort, pendant cinq, dix minutes peut-être. Mais très vite, trop vite, elle s’éclipse sans un mot pour rejoindre le bar. Il est tôt, il n’y a encore personne hormis… Cette jeune femme. La Latina l’a déjà croisée plusieurs fois à ces soirées mondaines. Elle ne la connaît pas personnellement, elle a peut-être pu lui parler brièvement, mais c’est la première fois qu’elle se retrouve seule avec elle. Elle est jeune, sexy, elle détonne au milieu des femmes de quarante ans et plus. Isabella aussi, sûrement, mais tout le monde sait dans ce milieu qu’elle n’est que la femme de. Cette fille, au contraire, est un mystère pour la plupart des convives, Isa compris. Elle accompagne toujours un homme, mais pas toujours le même. Ce qui laisse supposer que ce n’est pas un plaisir pour elle d’être ici, mais bien un travail. Elle se garde toutefois de tout jugement, Isabella. C’est vraiment loin d’être son genre. Et, d’ailleurs, en arrivant, elle n’hésite pas avant de la saluer avec courtoisie. – Bonsoir. Elle lui sourit brièvement, attendant que le barman approche pour lui commander un Dry Martini. Peut-être que, ce soir, elle va trouver un peu de compagnie en fin de compte.

CODAGE PAR AMATIS

Parfois, t'as l'impression que les gens savent ce que t'as fait et qu'ils te jugent. C'est faux. Ils ne te jugent absolument pas. Enfin si, peut-être mais pas pour la raison que tu crois. Personne ne sait que tu as dû subir un avortement. Tu étais seule. Même Drill ne le savait pas. Et il ne le sait toujours pas d'ailleurs. Tu as peur de lui dire. Tu as peur qu'il te juge. Mais, surtout, t'as la trouille qu'il t'en veuille et te détestes. Tu l'aimes ce mec. C'est ton âme soeur, tu le sais bien. Vous êtes fait l'un pour l'autre. Pourtant, t'es partie. Tu l'as laissé. Jamais il ne te pardonnera cela. Ou peut-être que si. Après tout, si vous vous retrouvez dans le même quartier aujourd'hui, il y a forcément une bonne raison. Mais pour le moment, t'as pas le temps de penser à ça. Tu te prépares rapidement à rejoindre ton client. La boule au ventre, comme à chaque fois. Tu imagines la réaction de Drill s'il venait à découvrir la façon dont tu gagnes ta vie. D'un pas lent, tu rejoins la limousine de ton client. Il te brief dans la voiture et vous rejoignez le lieu de réception. Tu te sens tellement perdue encore une fois. Ce n'est absolument pas ton monde. Mais il faut bien payer le loyer de ton studio ainsi que manger tous les jours. L'homme s'en va avec d'autres mecs de son rang. Toi, tu t'installes au bar et commences à noyer ton chagrin dans l'alcool. C'est la seule chose que tu sais faire de toute manière. Tu regardes partout autour de toi. Rien. Tu ne connais absolument personne. Ton verre est ta seule compagnie. Depuis toute petite, t'as beaucoup de mal à te faire des amis. Il faut dire qu'autrefois t'étais un peu ronde. T'étais vraiment pas à l'aise dans ton corps. Avec beaucoup de travail, tu as réussis à t'affiner et à reprendre confiance en toi. Néanmoins, la solitude fait toujours partie de ta vie. Au Bronx, t'avais Lizz comme amie. Maintenant, vos chemins se sont séparés. Et tu te retrouves seule. Vaut mieux être seule que mal accompagnée, n'est-ce pas ?
Au loin, tu remarques une jeune femme. Ce n'est pas la première fois que tu la vois. À différents gala, diner ou autre réceptions où tu peux aller, tu l'as croisés. Tu ne la connais pas. Elle semble assez jeune. Serait-elle aussi une escort ? Tout comme toi ? Cela dit, tu restes à ta place. La jeune femme s'approche de toi et tout de suite, tu sens l'odeur délicieuse de son parfum. C'est à tomber par terre. "Bonsoir !" Réponds-tu assez fort pour qu'elle t'entende parmi tout ce brouhaha. Tu jettes un regard sur elle un instant. Tu l'inspectes de la tête aux pieds. Elle est canon quand même. Tout compte fait, la soirée ne s'annonce pas si nulle que ça. "jt'ai déjà vu à ce genre de soirée .. Toi aussi t'es payé pour accompagner des vieux pleins de frics !" Demandes-tu avec une voix assez blasée. T'as envie de fuir. Envie de partir loin d'ici et de retrouver les bras de celui qui te manque mais bon, tu dois honorer ton contrat malheureusement. Tu reprends une gorgée de ton verre et le finit d'une traite.

♛ Les apparences sont parfois trompeuses.

Nobody knows Nobody knows but me That I sometimes cry If I could pretend that I'm asleep When my tears start to fall I peek out from behind these Walls I think nobody knows Nobody knows no Nobody likes. Nobody likes to lose their inner voice The one I used to hear before my life Made a choice But I think nobody knows No no Nobody knows No. Baby Oh the secret's safe with me There's nowhere else in the world that I could ever be And baby don't it feel like I'm all alone Who's gonna be there after the last angel has flown And I've lost my way back home I think nobody knows no I said nobody knows Nobody cares...

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Il y a seulement quelques minutes qu’elle est à ce gala, Isabella, mais elle en a déjà assez. Elle en a assez de ces femmes aux attitudes si parfaites, dont la plus grande préoccupation est de savoir laquelle organisera le prochain brunch de la saison. Elle en a assez de ces hommes qui sont censés être à cette réception pour une bonne cause, mais qu’ils ne pensent uniquement qu’à grandir un peu plus leur propre porte-monnaie. Elle n’avait pas un point de vue si critique, avant. Avant quoi, telle est la question. Peut-être est-ce l’habitude, les soirées qui s’accumulent et qui, peu à peu, lui font ouvrir les yeux. Ou peut-être que c’est parce qu’elle a envie d’autre chose… Besoin d’autre chose. Pour la deuxième fois, déjà, depuis qu’elle est arrivée, son esprit se tourne vers son ancien amant. Elle se demande ce qu’il fait en ce moment même. Peut-être qu’il est accoudé au comptoir d’un bar, lui aussi, peut-être qu’il a besoin de noyer ce manque dans l’alcool lui aussi. Ou peut-être qu’elle est la seule à se révéler si faible, si… Mal. Toutefois, elle peut se rassurer sur une chose. Elle n’est pas la seule, ici, à avoir trouvé refuge au bar. Il y a cette jeune femme assise juste à côté. Elle paraît jeune, très jeune, et détonne particulièrement au milieu de l’ensemble des convives. Ce n’est pas ce qui va empêcher Isa de lui adresser la parole. Au contraire, elle a bien besoin de quelqu’un de différent, quelqu’un de normal. La voix mélodieuse de la jolie blonde vient la saluer à son tour alors qu’elle sent son regard se poser sur elle. Elle n’y prend pas garde, Isabella. Elle a l’habitude d’être scrutée dans ces soirées, elle, la Latina sortie de nulle part qui a mis le grappin sur l’un des hommes les plus riches de la ville. Elle attend d’être servie, puis repose à nouveau son regard sur sa voisine qui s’adresse à elle. Elle ne s’attend pas, mais alors pas du tout, à ce qu’elle lui lance subitement. D’ordinaire, elle aurait déjà été interpellée par le fait que l’inconnue passe directement au tutoiement. Mais qu’importe, c’est loin d’être ce qu’elle retient à ce moment. Non, ce qu’elle entend, c’est surtout ce qui suit. Toi aussi t’es payée pour accompagner des vieux plein de frics. Elle pense qu’elle est une escort. Elle pense qu’elle, Isabella, est une escort. Sous le choc, quelque peu déboussolée même, elle pince ses lèvres sans répondre tout de suite. Ce n’est pas seulement la nature immorale du métier qui la dérange. Elle ne juge pas les personnes qui le font, elle se doute bien que ce n’est pas par plaisir. Ce qui la dérange, c’est qu’il paraisse plus probable qu’elle soit payée par son propre mari… Plutôt que simplement en couple avec lui. – Hum, non, non. Je ne suis pas… « payée ». précise-t-elle finalement alors que son regard se détourne de celui de la belle. Elle pourrait s’offusquer, se mettre en colère, mais elle est tellement perturbée par ces propos qu’elle en est incapable. Elle est touchée, Isabella, évidemment. Une part d’elle est outrée par les suppositions de son interlocutrice, mais l’autre est surtout blessée. Peut-être parce qu’en fin de compte, épouse ou escort-girl, elles se retrouvent toutes les deux ici, à la même place, sans leurs cavaliers. Un sentiment de malaise l’envahit. – Qu’est-ce qui vous a fait penser une chose pareille ? demande-t-elle soudainement en relevant la tête pour plonger ses prunelles dans celles de la jeune femme. Elle a, comme, besoin de savoir.

CODAGE PAR AMATIS

Quitter, de nouveau, le domicile familial n'a pas été une décision facile à prendre. Tu as juste peur de décevoir tes parents. Ils plaçaient tellement d'espoir en toi autrefois. S'ils savaient à quoi ressemblait ta vie aujourd'hui, ils seraient déçus. T'en es certaine. Toi aussi, t'es déçue de toi. Tu savais que ça sera difficile de vivre de la peinture. Et pourtant, c'est ta passion. C'est ce que tu as envie de faire. Être vendeuse ou assise derrière un bureau toute la journée ne te ressemble pas du tout. T'as pas envie de faire un job ennuyant. Tu veux vivre de ta passion. Tu es déterminée. Mais certains jours, de plus en plus fréquent en ce moment, ta motivation est en baisse. Être escort n'est en rien un projet d'avenir. C'est seulement un moyen de gagner de l'argent facilement. Pour le moment, t'es assez chanceuse. Si on peut dire comme ça .. Aucun homme que t'as accompagné n'a encore essayé de te sauter dessus. Si l'un d'eux le faisait, tu ne sais vraiment pas comment tu réagirais. Bref. Ce n'est pas le cas et tant mieux.
Alors que l'homme que t'accompagne est partis avec d'autres hommes d'affaires, tu te retrouves seule. Autour de toi, il n'y a que des gens pleins de frics. Ce n'est clairement pas ton monde. Au fond de toi, tu sais que tu n'as rien à faire ici mais il faut bien payer les factures et le loyer, non ?! Au loin, tu apperçois une femme. Ce n'est pas la première fois que tu la vois. Dans d'autres soirée comme celle-ci par exemple. Tu ne sais pas qui elle est. Ni même ce qu'elle fait là. Est elle une escort comme toi ? La jeune femme s'approche de toi. Bien habillée. Maquillage et manucure impeccable. Et son parfum, parlons-en !! Il est à tomber par terre. Et hop ! Les pieds dans le plat comme tu sais si bien le faire. Tu es extrêment gênée d'entendre que tu as eu tort. Elle n'est absolument pas escort. Bravo Camilla ! Bravo ! Si tu pouvais rentrer sous terre, tu le ferais sans hésiter. "oh je suis désolée .. jvoulais pas .. enfin, jm'excuse d'avoir pensé ça .." Tu sens ton visage devenir écarlate. Tu ne sais vraiment plus où te mettre. "jsais pas .. jvous ai déjà vue à plusieurs soirées comme celle-ci .. jme demandé juste .." Bégaies-tu en essayant de contenir ton malaise. Tu te racles la gorge et te reprends. En même temps, tu reprends une gorgée de ta boissons devant toi. "jm'appelle Camilla ! Et toi ?" Demandes-tu à la femme en face de toi, en lui tendant la main pour la saluer.

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Une escort. Cette femme pense qu’elle est une escort. Cela fait plusieurs secondes, déjà, que les mots sont tombés, mais Isabella a du mal à s’en remettre. Elle garde contenance, comme toujours, mais son égo est indéniablement froissé. Elle a pu assister, de près ou de loin, à beaucoup de discours blessants à son sujet. Elle a entendu des gens dire qu’elle n’en avait qu’après l’argent de son mari, ou bien de sa notoriété. Qu’elle n’était qu’une croqueuse de diamants qui n’avait aucun sentiment pour Luke. Mais, jamais, personne n’a cru qu’elle était réellement payée pour l’accompagner. L’inconnue, de son côté, se confond en excuses. Elle dit être désolée d’avoir cru une chose pareille mais ce que la Latina se demande, c’est pourquoi l’a-t-elle cru ? A-t-elle vraiment l’air d’une escort ? Peut-être que c’est à cause de son âge, beaucoup moins avancé que la plupart des convives. Peut-être que c’est à cause de ses origines, qui laisseraient entendre pour certains qu’elle ne peut pas être là autrement qu’en accompagnatrice. Peut-être que c’est simplement parce qu’elle est là, accoudée à ce bar, à se demander elle aussi ce qu’elle peut bien faire dans un endroit pareil. Elle a besoin de comprendre. Elle ne relève pas les excuses de la pauvre inconnue dont le visage devient aussi rouge que la fleur qu’elle a dans ses cheveux. A la place, elle l’interroge subitement, sans s’inquiéter de l’embarrasser davantage. Sa réponse n’est pas bien claire, elle dit l’avoir vue plusieurs fois dans ces soirées mondaines. Mais les convives sont pratiquement toujours les mêmes, c’est ce petit cercle de l’élite privilégiée, cercle auquel Isabella est intégrée sans en faire partie réellement. – Je vois. Eh bien, la prochaine fois, je vous conseille d’y réfléchir à deux fois avant de faire une telle supposition. Son ton est un peu sec, froid. Elle a ce côté hautain qui n’a rien à voir avec son statut, Isa. Elle a juste beaucoup de mal à montrer ses sentiments. Elle cache le fait qu’elle soit blessée par cette distance qu’elle impose volontairement entre elle et son interlocutrice. Mais, aussitôt qu’elle a parlé, la belle brune s’en veut. Elle se rend compte qu’elle est en face d’une gamine, une gamine qui doit passer une soirée suffisamment compliquée comme ça. Elle contemple un instant la dénommée Camilla. Elle paraît si gênée, loin d’être bien méchante. Sa compassion est bien plus forte, au bout du compte, que son égo. – Isabella. laisse-t-elle échapper sans lui donner son nom de famille. Ne pas être madame Kingston, quelques minutes, cela ne peut que lui faire du bien. Elle saisit la main qu’elle lui tend pour la serrer délicatement alors qu’elle reprend finalement la parole. – Je suis désolée d’avoir été désobligeante. Vous… Tu ne l’as pas fait volontairement. se reprend-elle en la tutoyant pour lui faire comprendre qu’elle passe au-dessus. Et elle espère que Camilla, elle non plus ne lui en tiendra pas rigueur. – C’est juste que, d’ordinaire, ce genre de remarques sont bien ciblées. confie-t-elle avec un petit sourire amer avant de porter son verre à ses lèvres.

CODAGE PAR AMATIS

Bam ! Les pieds dans le plat. T'es vraiment la spécialiste des pieds dans le plat. Tu viens exactement de demander à la femme en face de toi si elle était, comme toi, une escort. Tu as honte. Si tu pouvais rentrer sous terre, tu le ferais sur le champ. Malheureusement, c'est pas possible. Tu vas devoir assumer ce que tu viens de dire. Même si tes joues sont de couleur rouge vif. Personne d'autre autour de vous ne semble avoir entendu. Tant mieux. Personne ne doit savoir que tu es escort. Ça grillerait ta couverture et celle de l'homme que t'accompagnes. Déjà que Drill est au courant. Stop ! Ça suffit comme ça. C'est sur un ton sec et froid qu'elle te réponds de tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler. Zut ! C'est pas aujourd'hui que tu vas te faire une nouvelle amie. Tu passes tes mains dans tes cheveux que t'as laissé détaché exprès pour ce soir. T'es pas vraiment une experte en coiffure. Une tresse, un chignon vite fait bien fait, des couettes et basta. C'est tout ce que tu sais faire. La coiffure c'est pas tellement ton domaine. Tu souris faiblement à la jeune femme et chercher l'homme que t'accompagnes. Mais il n'est pas là. Tu pourrais en profiter pour te sauver. Partir de cette soirée qui ne te rend absolument pas à l'aise.
Au lieu de te partir, tu restes en face de la jeune femme et te présente. En espérant qu'elle oublie la connerie que t'as dit plus tôt dans la journée. La jeune femme se présente à toi. Tu souris. Oui, tu souris tout le temps – ou souvent – du moins. "c'est un très joli prénom." Dis-tu en observant la demoiselle. Elle ne vit pas dans les mauvais quartier du Queens, c'est certain. Isabella remet sur le tapis la bourde que tu as dit précédemment. "c'était pas dit méchamment .. c'est juste que jsais pas.. on est quasiment tout le temps aux mêmes événements .. jpensais qu'on était .. pareilles.." dis-tu en bégayant. Ce n'est pas ton genre de parler ainsi. La jeune femme t'impressionne quand même un peu. À ses côtés, tu n'es qu'une gamine. Une gamine paumée depuis plusieurs mois et qui se cherche. Tu attrapes une coupe de champagne et la boit d'une traite. Ça n'a rien de classe ou de féminin mais t'as besoin d'alcool. Même si c'est clairement pas la solution. Tu te laisses tomber sur la chaise derrière toi. Tu soupires. "c'est pas ma place ici .. jsuis pas faite pour ce monde de luxe, strass et paillettes.." Commences-tu par avouer à la demoiselle. Tu ne la connais et pourtant, tu commences à lui parler de toi et de ton malaise de trouver dans ce genre de soirée.

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C’est avec une pointe de culpabilité qu’Isabella observe la jeune femme assise juste à côté d’elle. Sa réaction a peut-être été excessive. Bien sûr, elle n’est certainement pas ravie d’entendre qu’elle a tout l’air d’une escort qui se contenterait d’accompagner à cette soirée contre quelques billets. Elle est tout de même ici, avec son époux, pour elle-même. Mais elle se rend compte qu’elle a été plutôt brutale. Un peu trop brutale. Elle le voit surtout à l’air si embarrassé de son interlocutrice, comme si elle voulait disparaître à tout prix. Alors c’est de bonne volonté qu’elle tente de se reprendre, pour repartir sur de meilleures bases avec elle. Car, après tout, cette jeune femme paraît être la personne la plus saine d’esprit dans ce monde aussi faux qu’il est superficiel. A son compliment, elle lui adresse un petit sourire en coin. – C’est gentil. Camilla, c’est très beau aussi. affirme-t-elle, un brin soulagée de voir la conversation s’apaiser. Elle finit même par présenter ses excuses à la belle qui tente de se justifier. Elle paraît toujours déboussolée, comme intimidée finalement. Elle n’a pas voulu la blesser, Isa le comprend maintenant. C’est juste qu’elle est beaucoup trop habituée à se trouver face à des personnes aux intentions bien plus mauvaises qu’elle qui… Tentait seulement de faire la conversation. Ou peut-être que c’est ce dont elle avait besoin, trouver quelqu’un qui était… Pareil qu’elle. Avoir une telle profession n’est sûrement pas facile tous les jours. Et, pourtant, quand elle parle, Isabella se reconnaît en elle. Elle ne se sent pas davantage à sa place qu’elle dans ce milieu de strass et de paillettes. Elle sait s’y intégrer, cela ne signifie pas qu’elle soit à son aise. Ce qui est un peu triste, en soit, car contrairement à Camilla, elle s’est engagée dans cette vie pour le restant de son existence, elle. Sa gorge se noue un peu, la poussant à boire quelques gorgées de son verre à son tour. Et se confier à elle, par la même occasion, elle aussi. – Si ça peut te rassurer, nous sommes peut-être « pareilles ». Ce n’est pas davantage mon monde que le tien ici. avoue-t-elle dans un faible soupir. Elle ne se sent pas bien ici. Nikolaï lui manque. Elle termine son verre cette fois, pour en commander un autre aussitôt au barman. Deux autres, en fait, un pour elle, et un autre pour sa nouvelle amie. Quand elle se retrouve à nouveau seule avec Camilla, la Latina reprend la parole. – Mais je suppose que tu n’es pas là sans raison, c’est cela que tu ne dois pas oublier. Tu ne feras pas ce métier toute ta vie. tente-t-elle, peut-être un peu maladroitement, de la réconforter. Et de penser, en même temps, qu’elle ne peut pas en dire autant malheureusement.

CODAGE PAR AMATIS

Honteuse. Tu te sens tellement honteuse d'avoir pu penser que cette femme était elle ausis escort. Tes joues deviennent rouge écarlate. Tu ne sais vraiment plus où te mettre. T'aimerais tellement pouvoir revenir en arrière et effacer ce que tu lui as dit. Mais non. C'est pas possible. Tant pis. Tu vas donc devoir vivre avec ce remord. Elle se présente à toi. Puis, c'est à ton tour de te présenter. Tu lui lances un sourire quand elle complimente le choix de ton prénom. Tu l'aimes bien ton prénom. Ils ont bien choisis tes parents. Il n'est pas très commun mais, justement, t'aimes bien. T'aurais préféré un prénim un peu masculin et féminin à la fois. Tant pis, on ne peut pas tout avoir. En tout cas, pour tes futurs enfants, t'as déjà plein d'idées de prénoms. Enfin, quelques unes du moins. "Merci beaucoup !" T'es assez fière de porter ce prénom. Et tu ne comptes pas le changer. Tu ne comprends les gens qui le font d'ailleurs. C'est comme aller contre le choix de ses parents. Bref. En tout cas, toi, tu le garderas toute ta vie ton prénom.
L'ambiance entre Isabella et toi s'appaise un peu. Tant mieux. Elle t'explique que malgré tout, vous êtes un peu pareilles. N i elle, ni toi n'êtes à l'aise parmi tout ces gens. Si elle n'est pas escort comme toi, c'est qu'elle est ici de son plein gré. Enfin tu imagines. Tu ne connais pas son histoire. Tu n'as pas envie de dire n'importe quoi encore une fois. Elle t'as pardonnée une fois tes conneries. Rien ne te prouve qu'elle le fera une seconde fois. "Comment ça ? Jconnais rien de toi je sais bien mais on t'as forcé à venir ici toi aussi .. ?" Toi, c'est pour l'argent que tu le fais. Il faut bien payer le loyer ton studio et aussi manger, accessoirement. Quoi que, dans ce genre de soirée, tu ne te gênes pas pour te jeter sur le buffet. Gratuit qui plus est. Tu trouves vraiment de tout. Même des choses que tu n'auras jamais les moyens de t'offrir comme le caviar, le homar ... "oh que non alors !!" T'exclames-tu très rapidement. Il est hors de question que tu fasses ce métier le reste de ta vie. Pour le moment, t'es plutôt belle, mignonne et du gout des mecs qui te réclament. Mais, il est certain que tu ne resteras pas mignonne toute ta vie. Et puis, suite à ta conversation avec Drill, tu ne veux pas continuer dans ce métier. "ça m'semblait facile de gagner de l'argent en faisant l'escort mais faut quand même avoir une grande force mentale pour faire ce métier .." depuis l'avortement, t'as perdue totalement confiance en toi. Mettre des fringues moulantes, sexy, ça te fait peur. Le regard des autres t'effraient. Et même celui de Drill. T'as l'impression que tout le monde sait ce que t'as fait et que tout le monde te jugent. Alors que ce n'est clairement pas le cas. Toujours pas de traces du mec que t'accompagnes. Tu soupires. T'es pas prête de te barrer de cette soirée.

♛ Les apparences sont parfois trompeuses.

Nobody knows Nobody knows but me That I sometimes cry If I could pretend that I'm asleep When my tears start to fall I peek out from behind these Walls I think nobody knows Nobody knows no Nobody likes. Nobody likes to lose their inner voice The one I used to hear before my life Made a choice But I think nobody knows No no Nobody knows No. Baby Oh the secret's safe with me There's nowhere else in the world that I could ever be And baby don't it feel like I'm all alone Who's gonna be there after the last angel has flown And I've lost my way back home I think nobody knows no I said nobody knows Nobody cares...

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L’atmosphère quelque peu tendue, suite à la petite erreur de Camilla et à la réaction un peu trop sèche d’Isabella, tend à disparaître progressivement pour laisser place à une conversation beaucoup plus apaisée. Mais, aussi, certainement bien plus sincère que tous les faux-semblants que la Latina imagine sans mal autour d’elles. Elles ne sont que deux femmes solitaires, isolées des autres dans cette soirée mondaine beaucoup trop prétentieuse, deux femmes qui semblent finalement avoir trouvé une compagnie réconfortante au milieu de leur solitude. Pour autant, la jolie blondinette paraît surprise d’entendre Isa faire le parallèle entre leurs deux situations. Il est vrai qu’elle a plus de chance qu’elle car, au moins, elle est ici avec l’homme qu’elle… Aime. Mais cela ne lui ôte pas pour autant cette sensation qu’elle n’est pas totalement à sa place dans cet endroit, qu’elle ne le sera jamais vraiment. Elle n’est que la femme de. A la question presque candide de son interlocutrice, elle esquisse un faible sourire, un sourire un peu triste. – C’est plus compliqué que cela. dit-elle, le ton neutre. Luke ne l’a pas forcée à venir, bien sûr que non. Mais elle a certaines obligations irréfragables envers lui. En épousant cet homme, elle a aussi épousé la vie qu’il menait bien avant de la rencontrer. Néanmoins, cette relation faite de compromis n’est sûrement pas facile à imaginer pour une fille aussi jeune, sûrement célibataire, étant donné le métier qu’elle fait. Alors elle se montre un peu plus claire, Isabella, s’ouvrant davantage à sa nouvelle amie par la même occasion. – J’ai épousé un homme qui est né dans ce milieu et, surtout, qui l’apprécie. Je ne peux pas vraiment m’y dérober. Ce n’est pas faute de le vouloir, pourtant. Elle rêve de s’enfuir d’ici. Elle ne sait pas exactement ce qui lui arrive ce soir. Elle n’est pas une grande fan de ces galas en temps normal non plus mais elle ne se sent pas aussi étouffée, d’ordinaire. C’est peut-être parce qu’elle a perdu son seul échappatoire il y a peu. Chassant cette pensée dans la dégustation d’un nouveau verre, la belle brune en profite également pour dévier la conversation sur Camilla. Camilla qui ne semble vraiment pas apprécier son métier. Et elle la comprend, Isa. Elle ne connaît que trop bien cette sensation d’être considérée comme un objet par la gent masculine. Mais elle sait aussi ce que c’est de devoir faire quelque chose sans en avoir aucune envie. C’est juste une question de survie. C’est sûrement pour cette raison que, pas une seconde, ne lui prend l’envie de juger la jeune femme. Elle devine sans mal que, pour poursuivre dans cette voie, elle a ses propres raisons, son propre passif. – Je veux bien te croire, ce ne doit pas être facile. confirme-t-elle dans un murmure, un peu pensive. Puis, relevant les yeux vers son interlocutrice, elle ajoute alors. – Est-ce que… Tu es bien traitée, au moins ? Je suis désolée si ma question est indiscrète. Mais elle ne peut pas s’empêcher de se demander. Peut-être parce que, du haut de sa vingtaine d’années, ce petit bout de femme la touche. Elle aurait pu être à sa place, Isa. Et, quelque part, elle est aussi à cette place ce soir.

CODAGE PAR AMATIS

» Les coïncidences parfois... Sont étranges | Ft. Cassey
» some kind of heaven (isabel)
» un café pour la douze ! / isabel
» parfois faut oublier (cesar)
» Tobisa ♥ L’innocence a parfois l’apparence du crime.