Sujet: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Dim 26 Aoû - 16:45
♛ I will be your guardian when all is crumbling.
Some things we don't talk about Rather do without And just hold a smile Falling in and out of love Ashamed and proud of Together all the while You can never say never while we don't know it Time and time again Younger now than we were before Don't let me go, don't let me go, don't let me go Don't let me go, don't let me go, don't let me go Picture you're the queen of everything Far as the eye can see Under your command I will be your guardian when all is crumbling Steady your hand...
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La soirée avait pourtant bien commencé. Pour la première fois depuis que cette vidéo intime d’elle a été dévoilée au grand jour, Luke lui a adressé la parole. Il ne s’est pas contenté de lui lancer un regard froid avant de quitter subitement la pièce. Non, il a tenté d’être gentil avec elle. Il l’a même invitée au restaurant. Mais tout ça… Tout ça, ce n’était qu’une mascarade. Et elle l’a compris à l’instant même où le serveur les a dirigés vers une table. Une table pour quatre. Il n’avait pas du tout envie de se réconcilier avec elle. Il tenait simplement à sa présence pour un dîner d’affaires. Il lui a fait croire qu’il voulait passer un moment en sa compagnie, pour qu’elle comprenne finalement qu’il ne pensait qu’à son propre intérêt. Elle est tombée des nues, Isabella. Elle a même été à deux doigts de tourner les talons et s’en aller. Seulement, elle n’a pas pu. Elle n’a pas pu lui faire une chose pareille. Alors elle a assisté à ce dîner, presque sans un mot. Elle a été distante, froide avec lui quand il faisait mine de lui parler. Elle n’a pas davantage prêté attention à l’autre femme. Pendant tout le repas, alors qu’il parlait avec son collaborateur, elle le regardait, Isa. Elle le regardait, et elle se demandait s’il se fichait à ce point de ses états d’âme. Il n’a aucune considération pour elle, c’est à s’interroger sur son amour pour elle. C’est probablement l’un des pires dîners de sa vie. Le temps ne semblait pas avancer si bien que, sans s’en rendre compte, elle a enchaîné les verres, un à un. Elle n’a pas l’habitude de s’enivrer, Isa. Elle ne tient pas longtemps le coup après deux ou trois verres de Tequila, point faible qu’elle ne s’autorise qu’avec modération. Mais, là en l’occurrence, c’est la première fois qu’elle se saoule avec du vin. Un comportement qui ne passe pas inaperçu aux yeux de son mari. Une fois le dîner terminé, les voilà tous les deux dans la voiture, sur la banquette arrière alors que le chauffeur démarre. – Tu n’as pas pu t’en empêcher hein. Isabella ne répond pas. Elle n’a aucune, mais alors aucune envie de lui parler. – Tu as bu pratiquement deux bouteilles à toi toute seule ! Tu imagines ce qu’ils vont penser de nous maintenant ? – Si tu savais à quel point je m’en fiche, Luke. – Tu ne penses qu’à toi ! Non. Non, bon sang, il n’a pas osé dire ça. Elle se redresse violemment. Elle ne prête même plus d’attention au chauffeur qui ne manque pas une miette de leur dispute. – Moi, je ne pense qu’à moi ? Moi, tu es sûr ?! Je croyais que tu faisais enfin un pas vers moi ce soir ! Et, en fait, tu ne pensais qu’à ton putain de dîner d’affaires ! – Tu n’es pas obligée d’être vulgaire. – C’est tout ce que tu trouves à répondre ?!- Je ne te reconnais plus Isabella… Entre ça et… Cette vidéo… – Eh bien, peut-être que tu ne me connais pas réellement ! lâche-t-elle furieuse, calmant net son mari. C’est avec une voix plus douce qu’il reprend quelques secondes plus tard. – Evidemment que je te connais, tu es ma femme. Mais c’est trop tard pour Isa. – John, arrêtez-vous s’il-vous-plaît. Le chauffeur s’exécute alors que Luke tente de rattraper le coup. – Qu’est-ce que tu fais, si tu crois que je vais te laisser quitter cette voiture… – Tu n’as pas encore compris, Luke. Je n’ai aucun ordre à recevoir de toi. Et, sans attendre sa réponse, elle quitte la voiture et claque la portière brutalement. Elle s’éloigne de quelques pas, attendant que la voiture redémarre. Elle n’a que quelques secondes à patienter, quelques secondes avant que Luke laisse tomber. Seule, dans la rue, elle ferme les yeux. Elle ne veut pas pleurer, elle ne veut surtout pas pleurer. Elle ne le fait plus depuis la mort de sa mère. Elle prend une profonde inspiration, et reprend sa marche. Elle marche sans réfléchir. Ce sont ses pieds qui la dirigent, son cerveau n’est plus vraiment présent. Entre l’alcool, sa dispute avec Luke et toutes ses émotions qui se mélangent, elle ne sent plus tout à fait bien. Et, finalement, elle se tourne vers la personne qui est là à chaque fois qu’elle va mal. La personne qui a toujours su panser ses plaies. La dernière personne qui lui a dit ce dont elle a tant besoin ce soir… « Je t’aime ». Elle passe devant l’église sans s’arrêter, pour finir sa marche au presbytère. Elle n’a aucune idée de l’heure qu’il est mais il est tard, très tard. Elle a marché un long moment, elle ne sait pas combien, mais c’est un miracle qu’elle tienne encore sur ses escarpins. Quand elle arrive, elle tape à la porte sans retenue, sans penser à l’heure, ou bien au fait qu’elle puisse réveiller tout le quartier. Non, tout ce qu’elle veut, là tout de suite, c’est voir Toby.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Dim 26 Aoû - 17:07
Toby était en train de rêver qu'il marchait sur des nuages. Un rêve qu'il faisait bien souvent, qu'il adorait faire en vérité. C'était plaisant, c'était vivant et coloré, un peu comme son esprit toujours en transe. Il flottait, sautait d'un nuage à un autre, accrochait au passage quelques filaments cotoneux dans ses mains. Dans son rêve, ce n'était pas juste de l'eau, de la vapeur, ou tout autre chose, c'était comme des immenses barbes à papa de toutes les couleurs. Et il n'était pas seul, ses amis étaient là aussi. Alors qu'il rebondissait sur un nuage comme sur un trampoline, un large sourire sur les lèvres, il entendit des coups nets et répétés. Ils retentirent, encore et encore. Jusqu'à ce qu'il finisse par ouvrir les yeux. Le curé de la paroisse était allé ouvrir la porte, fatigué, pas tout à fait réveillé. "Que se passe-t-il?" demandait le vieil homme à la silhouette se tenant fébrilement sur le pas de la porte, intrigué. Des coups aussi francs en pleine nuit n'étaient jamais de bonne augure, et signifiaient parfois le besoin urgent d'un prêtre au chevet d'un malade. Toby, en peignoir, se hâta de le rejoindre, tandis ce que le deuxième vicaire sortait également de sa chambre, tout autant ébouriffé, les yeux mi-clos, baillant au passage. Ce fut à cet instant, que malgré la buée de sommeil, ce voile protecteur, recouvrant ses yeux, Toby la reconnut. Son amie. Son ange. Celle qui donnait du Soleil dans sa vie, malgré tout ce qu'on pourrait en dire. "Isa?" s'exclama-t-il, se dépêchant d'arriver à sa hauteur, estomaquée, presque nauséeux en imaginant le malheur qui pourrait bien lui être arrivé. Elle sentait l'alcool, et son regard était si triste, éteignant la petite lueur malicieuse qui ornait son oeil de coutume. Cette image frappa Toby de plein fouet, qui ne put s'empêcher d'en trembler, frissonner, perdre son sourire. C'était une torture que de la voir souffante, pâle et brisée. Elle avait l'air en plein désespoir "Je vais m'en occuper..." déclara-t-il simplement en affichant un sourire rassurant à ses confrères, qui se contentèrent de sourire et de prendre les chemins de leur chambre, afin de reprendre leur nuit où elle s'était arrêté. Ils connaissaient Isabella, pour l'avoir déjà fréquentée par l'intermédiaire de Toby. De plus, ils savaient que le jeune homme était un amie de la belle, et lui faisait entièrement confiance. Toby se hâta de faire rentrer la demoiselle, la prenant par les épaules et l'invitant à le rejoindre dans le petit cabinet servant de bureau. Dans le salon, ils risquaient de faire trop de bruits, et il était complètement inapproprié de la mener dans sa chambre. Lui, il ne se serait pas posé la question, il l'avait fait avec certains, mais sa hiérarchie lui avait fait remarquer que ce n'était peut-être pas une bonne idée. Il l'installa sur un fauteuil, dans le fond, et tira une chaise pour faire de même. "Qu'est-ce qui s'est passé? Tu te sens bien?" demanda-t-il, l'émoi parfaitement visible sur le visage. Il déposa ses mains sur celle de la demoiselle, l'invitant à la confidence.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Dim 26 Aoû - 17:55
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Ses coups contre la porte sont de plus en plus forts. Elle attend qu’il arrive, elle attend qu’il vienne enfin lui ouvrir. Elle ne réfléchit pas au boucan qu’elle est en train de faire, encore moins au fait que Toby n’est pas seul à vivre dans ce presbytère. En temps normal, jamais elle ne se comporterait comme elle est en train de le faire. Mais l’alcool efface sa retenue et, au contraire, il accentue la détresse qu’elle ressent. Elle n’est plus vraiment maîtresse d’elle-même ce soir, Isabella. C’est pour cette raison qu’elle a besoin de son roc, son socle. Celui qui lui donne l’illusion qu’elle a le droit à un peu d’amour, elle aussi. Mais quand la porte s’ouvre enfin, ce n’est pas son ange gardien qui se trouve derrière mais un homme bien plus âgé qu’elle a déjà eu l’occasion de croiser. Le curé de la paroisse. Il n’a pas l’air irrité par son intrusion, juste très épuisé. Mais ça non plus, elle ne le voit pas. Tout ce qu’elle trouve à lui répondre, c’est sa demande, à la fois désespérée et remplie d’espoir. – Je veux voir Toby… lance-t-elle, sans évoquer son statut de prêtre, ni rien d’autre. Elle veut voir son ami. Son ange dans cet enfer. L’homme paraît décontenancé mais, très vite, la voix qu’elle espérait tant entendre retentit dans la pièce. Vêtu d’un peignoir, les traits encore fatigués, c’est Toby qui apparaît. Sans prendre la peine d’attendre qu’on l’y invite, la Latina pénètre à l’intérieur du presbytère pour se précipiter jusqu’à lui. – Toby… Sa voix est chevrotante, faible. Elle a encore le regard embué des larmes qu’elle s’est interdite de verser. Mais elle est enfin avec lui. Elle est avec Toby, et tout va bien aller maintenant. Elle se laisse entraîner sagement, comme une enfant perdue, jusqu’à une sorte de petit bureau. Il ne la lâche pas, il la prend par les épaules et l’incite à s’installer sur le fauteuil qui orne la pièce. Elle le regarde sans un mot, comme si elle ne réalisait pas bien ce qui se passe. Elle vient taper à sa porte au beau milieu de la nuit, les yeux larmoyants, le corps enivré de tout le vin qu’elle a bu. Elle n’est pas dans son état normal. Mais, surtout, elle a perdu le masque qui l’empêche de craquer quand elle est sobre. Elle se sent vulnérable, si… Démunie. Elle ne supporterait pas de se montrer telle quelle, si ce n’était pas Toby qu’elle avait en face d’elle. Quand elle entend sa question, elle relève son regard embrumé vers lui. – Non… Non, je ne me sens pas bien… avoue-t-elle d’une voix faible. Elle ferme les yeux, elle sent les mains de son ami se poser sur les siennes. Il est là, à côté d’elle, plus présent que jamais. Elle se demande pourquoi avec lui, tout a l’air si facile, alors que tout va si mal avec l’homme qu’elle a pourtant épousé. Elle se demande si elle ne sait choisir que ce qui la fait souffrir. C’est peut-être une malédiction, quelque chose qui est là depuis toujours. Elle repense à son monstre de père, et cette fois, elle se mord la lèvre pour s’empêcher de craquer. Elle rouvre les yeux pour regarder son ange. C’est plus facile que les images qui lui viennent à l’esprit en ce moment. Et, finalement, elle se décide à lui raconter. – Je me suis disputée avec Luke, il… Il n’en a rien à faire de moi... Constat douloureux, mais réel. Il n’était pas comme ça au début. Elle se demande si c’est sa façon d’aimer en fin de compte, ou si c’est elle qui est impossible à aimer. – Depuis cette vidéo, il se fiche totalement de moi, il n’est jamais là et, ce soir, je croyais qu’il faisait un pas vers moi alors qu’il pensait juste à ses intérêts…
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Dim 26 Aoû - 18:53
Elle avait l'air perdu, le regard rempli de désespoir, de douleur, comme si on l'avait trahi, ou blessée profondément. Le coeur de Toby s'enflammait, les scenarii commençaient à se balancer dans sa tête, les pires lui venant à l'esprit. Il devient irrationnel lorsque cela concerne la jeune femme, lui qui est d'habitude si zen, il commençait à paniquer un peu. Mais il ne pourrait pas l'aider s'il ne se calmait pas, alors il poussa un large soupire, pour se remettre de ses premières émotions, l'installa avec un sourire rassurant sur les lèvres dans le petit bureau du fond, et la laissa parler. Il posa ses mains contre les siennes, les serrant, pour la calmer, pour lui donner sa force, ses vibrations. Elle lui annonça alors se sentir mal, il laissa le silence s'installer, lui caressant les mains, la regardant avec tendresse, jusqu'à ce qu'elle finisse par reprendre la parole. Ses mots le blessaient, car il se sentait mal pour elle, toute son empathie faisant preuve. Elle avait l'air si certaine de ce qu'elle disait, mais c'était si triste... si... comment pouvait-on traiter ainsi une femme comme Isabella? Il poussa un nouveau soupire, avant d'adresser un sourire serein de nouveau à son interlocutrice. "Ne dis pas ça... C'est ton époux, il t'aime très certainement... Peut-être qu'il est maladroit, peut-être qu'il regrette ce qu'il a dit." déclara-t-il doucement, cherchant des explications censées. Cela ne faisait qu'un an de mariage, et ils étaient amoureux à l'époque. Ils avaient été tous les deux conscients du lien qu'ils créaient en s'unissant à l'église. "Et puis, il est inquiet, à cause de cette vidéo... Ce n'est pas si simple non plus pour lui. Peut-être qu'il est fâché, mais... Sa colère passera. Je suis certain qu'il ne veut pas ton malheur, Isa..." souffla simplement Toby. Cette vidéo, Toby ne l'avait pas vue, mais Isabella lui avait expliqué. C'était une sextape, avec un ex-partenaire de la demoiselle. Toby avait été un peu déçu de savoir qu'elle avait fait ce genre de pratiques, mais il n'avait pas jugé. Après tout, quand on aime, on fait parfois quelques bêtises, il était tout aussi bien placé pour le savoir qu'un autre. Lui non plus n'était pas infaillible, ni parfait. C'en était même bien loin et telle restait la nature de l'être humain. Il passa sa main sur le visage de la trentenaire, effaçant du bout du pouce des restes de larmes qui se manifestaient encore aux coins de ses yeux. "Je t'en prie, ne pleure pas, tout ira bien, j'en suis certain. Je peux aller lui parler, si tu veux..." indiqua-t-il avec délicatesse, laissant à la jeune femme le choix, ne la poussant pas, et ne défendant pas non plus Luke. Il lui sourit tendrement, avant de se relever. "Je sais que tu n'aimes pas tellement les thés, mais je vais te faire une tisane apaisante!" s'exclama-t-il, plutôt fier de son idée. "Reste ici, j'en ai pour 2 minutes." Il se hâta ensuite, afin d'aller préparer la fameuse boisson dans deux tasses, faisant le moins de bruit possible, et revînt tout aussi rapidement la déposer sur le petit bureau ornant la pièce. Il se rassit à côté de la jeune femme et se contenta alors simplement de la prendre dans ses bras. Alcoolisée comme elle était, elle avait l'air si vulnérable, si facilement atteignable par n'importe quelle agression extérieure, qu'il sentait un immense devoir de la protéger.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Dim 26 Aoû - 19:50
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C’est tellement difficile de perdre le contrôle pour Isa. Elle se rend compte que tout lui échappe. Son couple, son travail, toute sa vie ne tient plus qu’à un fil. Et c’est sa faute, tout ça. C’est elle qui a fait cette vidéo qui a tout déclenché, c’est elle aussi qui trompe son mari tous les jours avec un autre. Mais elle ne sait plus comment agir. Elle a tenté d’échapper à ses problèmes de couple en trouvant du réconfort auprès d’un autre homme. Mais ils lui éclatent à la figure avec cette vidéo, vestige d’un passé tumultueux. Elle ne veut pas perdre Luke, elle l’aime. De toute sa vie, il est la seule personne à n’avoir jamais pris soin d’elle. Mais il n’est plus le même avec elle. Il était distant, et maintenant le voilà glacial, cruel. Il savait pertinemment qu’il la blesserait en lui faisant un tel coup au restaurant, mais il l’a fait quand même. Peut-être est-ce simplement ce qu’il veut, lui faire du mal comme elle lui en a fait. Dans ce cas, c’est réussi. Elle se sent tellement faible, comme, déjà sans espoir. Pourtant, au milieu de toute cette noirceur, il y a ce filet de lumière en la personne de Toby. Rayonnant, angélique, il s’inquiète malheureusement par sa faute alors qu’il fait tout pour effacer ces pensées si sombres de son esprit. Ses mains liées aux siennes, son regard tendre, si tendre. Elle n’a jamais connu un regard plus doux que le sien. Sa présence toute entière lui fait du bien. Elle l’apaise, elle adoucit un peu son cœur en miettes alors qu’elle écoute le moindre de ses mots comme s’il venait d’un ange. Seulement, elle n’y arrive plus, Isa. Elle ne sait plus ce qu’elle doit croire. Elle sait qu’elle lui a fait un choc avec cette vidéo, mais elle n’a jamais voulu une chose pareille. Au fond, elle a l’impression que son mariage n’est pas du tout solide. La moindre contrariété les rend si vulnérables. – Peut-être que c’est juste trop difficile de m’aimer. Peut-être que le problème vient d’elle. Car, après tout, elle n’est pas forcément un cadeau. Elle est mystérieuse, elle renferme tous ces secrets dont elle refuse de parler. Elle tait ses sentiments quand ceux de Luke sont toujours si clairs. Elle a conscience de ne pas s’offrir totalement à lui, elle ne l’a fait avec aucun homme. C’est son passé trop douloureux qui l’incite à garder cette distance, pour se protéger. Le premier homme qui aurait dû l’aimer lui a fait endurer la pire chose qui soit. Il lui est compliqué de se livrer aux autres, dans ces conditions, sans avoir su se guérir de cette blessure. Même se montrer si fragile, ce n’est pas quelque chose qu’elle apprécie beaucoup. Mais elle ne le contrôle pas ce soir. Parce qu’elle est sous l’effet de l’alcool, parce qu’elle est sous l’effet de Toby aussi. Il parvient à diffuser en elle la sérénité qui lui manque. Avec sa douceur si familière, il essuie délicatement le coin de ses yeux alors que son regard se plonge dans le sien. – Je ne crois pas que cela puisse arranger les choses… Luke n’est pas à l’aise avec leur amitié. Il ne l’a jamais dit clairement mais il a pu être témoin de cette complicité trop forte qu’il ne comprend pas. Il serait capable de lui reprocher de trouver refuge auprès d’un autre homme. Mais Toby n’est pas un homme comme les autres, il est son véritable ange gardien. Elle a l’impression qu’avec lui, rien ne pourrait jamais lui arriver. C’est sûrement ce qui l’a poussée ce soir, si démunie et faible, à se tourner vers lui. Quand il veut s’éloigner, elle tente même une protestation sur le coup, Isa. Comme si elle avait peur qu’il l’abandonne, comme si elle avait peur de se retrouver sans lui. Mais il revient très vite avec deux tasses de tisane pour eux. Il s’assoit à ses côtés pour la prendre dans ses bras et, aussitôt, la jeune femme s’y blottit. Elle se réfugie auprès de lui comme si elle voulait se noyer dans leur étreinte, se noyer en lui. Que leurs corps se confondent pour qu’elle ne sente plus son cœur épuisé mais celui étincelant de Toby. Elle ferme les yeux, collée à lui, sa tête enfouie dans son cou et son corps à demi penchée sur le sien. C’est presque trop comme étreinte, une étreinte qui pourrait en faire parler beaucoup une fois encore. Mais elle n’y songe pas, Isa. Finalement, elle pose sa tête contre le torse du prêtre. Elle entend les battements de son cœur, douce mélodie dont elle se contente durant un petit instant. – Je ne sais pas ce que je ferais sans toi Toby… Elle relève ses prunelles sombres pour les plonger dans les yeux si purs de son ami. – Tout est tellement plus simple quand je suis avec toi.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Lun 27 Aoû - 21:17
Les mots de la demoiselle envers elle-même étaient si durs... Toby frémit, et serra davantage ses mains contre les siennes. "Ne dis pas ça, tu peux être aimée, comme tout le monde. Ne pense plus jamais ça... C'est trop cruel ce que tu dis là... Regarde, moi je t'aime énormément." lui indiqua-t-il, un sourire se voulant serein sur les lèvres. Mais, il était bien difficile de sourire en voyant sa meilleure amie dans un tel état de détresse, si affaibli par des sentiments qui la tiraillaient, par cette idée de ne pas être une femme que l'on pouvait aimer. Il se doutait bien d'où elle tirait ce sentiment, elle qui n'avait pas eu une vie facile jusqu'à présent, mais il ne voulait plus jamais l'entendre dire des choses de la sorte. "Je peux toujours essayer... Luke est ton époux, tu l'aimes, n'est-ce pas?" demanda-t-il ensuite, alors qu'elle semblait persuadé qu'un dialogue entre le prêtre et son mari ne servirait certainement à rien. Il se leva finalement, pour aller préparer une tisane, qu'il apporta le plus vite possible, désireux de ne pas laisser trop de temps seule à Isabella, afin qu'elle ne pense pas trop de façon négative. Le sourire toujours aux lèvres, il s'assit à ses côtés et la prit dans ses bras. Elle se pelotonna contre lui, complètement, se noyant contre son torse. Il la laissa faire. C'était agréable, c'était un bon moment, c'était ce qui résumait leur amitié, au fond. Il renforça son étreinte, la laissant profiter quelques instants de ce moment précieux, se blottissant lui aussi contre elle. Sa main vînt se placer dans le dos de la demoiselle, qu'il caressa pour la calmer, avec douceur et sincérité. "Plus simple?" demanda-t-il en croisant le regard de son interlocutrice. "Plus simple par rapport à quoi?" demanda-t-il ensuite, le sourire aux lèvres et les joues rouges. C'était très intense, cet échange de regards... D'ailleurs, il se perdit un instant dans ses yeux, comme on le ferait en plongeant dans un océan, immobile, la tenant toujours contre lui. Une main vînt se poser contre la joue de la demoiselle, dans une tendre et lente caresse, et ses yeux se baissèrent pour observer son visage, s'agrippant un instant sur ses lèvres, avant qu'il ne se penche pour déposer un petit baiser contre son front. Ils étaient si proches et c'était si... étrange, si particulier, si fort. Ils avaient l'habitude de se serrer dans leurs bras, mais la Isabella désinhibée par l'alcool n'avait pas la même façon de se blottir contre lui.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Mar 28 Aoû - 17:49
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Elle a conscience, au fond d’elle, que ses mots font mal à Toby. Lui qui a si foi en l’humanité, en l’amour, et en toutes ces choses dont elle doute beaucoup plus facilement. Elle sait aussi qu’ils lui font mal, parce qu’ils viennent d’elle, parce qu’il l’aime, lui. Son père, son frère, son mari, tous les hommes qui sont censés l’aimer n’ont jamais su le faire comme lui, il le fait. Mais elle parle à cœur ouvert, Isa. Pour l’une des premières fois de sa vie, elle ose livrer ce qu’elle ressent vraiment au fond de son cœur. Cette sensation qu’elle ne mérite pas l’amour, cette sensation que c’est elle, en vérité, qui est incapable de laisser une chance au bonheur. Elle détruit tout ce qu’elle peine tant à construire, et avec tant de facilité. C’en est effrayant. Elle se demande quand est-ce que ça s’arrêtera, quand est-ce que sa vie ne sera plus un terrain miné en proie aux explosions à chacun de ses pas. Peut-être quand il n’y aura plus rien du tout. Mais, elle le sait, elle pourra tout détruire, lui sera toujours là. Jamais, elle n’en a douté. Il est même la seule personne dont elle n’a jamais douté. C’est ce sentiment en elle qui lui permet de tenir le coup ce soir alors qu’elle est si chamboulée, si tourmentée dans les méandres de sa propre vie. – Mais c’est parce que c’est toi Toby… Toi, tu… Tu dépasses tout ça… assure-t-elle d’une voix chargée en émotions en se désignant elle-même. Il sait passer à travers les mailles du filet pour entrer dans son cœur. Il sait aller au-delà de ce qu’elle veut bien montrer. Mais son propre mari en est incapable. Il est incapable de voir sa détresse, il ne soupçonne pas une once de toutes ses faiblesses. Il n’a aucune idée de toutes les failles de son cœur malmené. Il ne voit que ce qui l’arrange, peut-être bien que c’est ce qu’il aime aussi. Et c’est peut-être aussi pour cette raison qu’il a tant de mal à faire face quand elle se révèle un peu plus sombre, elle, cette femme plus écorchée que l’idéal féminin qu’il espérait.
Ses mains toujours liées avec force à celles du prêtre, Isabella hésite un instant quand il insiste pour parler à Luke. C’est peut-être la solution. Il saurait mieux expliquer qu’elle-même ce qu’elle ressent, ce dont elle a besoin, ce qu’elle attend aussi de l’homme qu’elle a épousé. Mais elle sait aussi combien Luke déteste qu’on lui dise quoi faire. Il est davantage habitué à donner des ordres qu’à les recevoir. Et, même si les intentions de Toby seront les plus pures, les plus louables qui soient… Elle doute que sa bonté naturelle suffise à faire fondre le cœur de son mari. – Oui… Oui, bien sûr que je l’aime, mais… Mais comment lui dire qu’elle craint que, par égo, par possessivité, par orgueil tout bonnement, Luke ne rejette en bloc tout ce qui peut provenir de l’homme dont elle est le plus proche ? Elle chercherait ses mots avec précaution en temps normal, elle éviterait autant que possible que Toby ne puisse se sentir personnellement blessé. Mais elle n’est pas dans son état normal, elle est saoule et, ainsi, beaucoup plus directe. – Je crois qu’il est jaloux de toi. Et c’est totalement saugrenu. Être jaloux d’un prêtre, un ami, un ami qui est prêtre. Mais peut-être que Luke n’a pas tant de mal à voir les sentiments de sa belle quand ils concernent un autre homme. Car, au fond, comment pourrait-il ne pas l’être ?
Blottis dans les bras l’un de l’autre, emboîtés l’un à l’autre, les deux amis se retrouvent plongés dans le silence. Un silence apaisant dans cette douce étreinte qui n’a d’égale que les tendres caresses de Toby qui viennent la soulager. Il a un pouvoir réparateur sur elle. Elle apprendrait qu’il a des dons de guérison qu’elle ne serait pas surprise. Elle voudrait fermer les yeux pour ne plus jamais se réveiller. Se laisser sombrer dans les bras de Toby, encore et encore, jusqu’à ce qu’il efface tout le poison qu’elle sent en elle. Mais, à la place, elle ouvre les yeux pour les plonger dans les siens. A la recherche de ce contact entre leurs prunelles, à la recherche de cette présence qui l’enivre par sa bonté et sa tendresse. A sa question, elle ne répond pas, pas tout de suite. Elle laisse passer un temps de flottement. Elle n’en a pas conscience parce que, pendant une seconde, elle n’a plus conscience de rien du tout. Ils sont si proches tous les deux qu’elle a l’impression que jamais, ils ne se détacheront. Elle sent le regard du jeune homme, si intense, si prenant, qu’il la paralyse sans qu’elle ne puisse s’en empêcher. Elle est incapable de bouger alors qu’il vient caresser sa joue avec cette délicatesse qui lui est propre. Un trouble l’envahit, doux, agréable, beaucoup trop agréable. Les lèvres de Toby viennent se poser alors contre son front dans un baiser doux, chaste, beaucoup plus que ne l’est ce trouble persistant. Doucement, ses doigts viennent se poser contre les lèvres du prêtre. – Je me dis juste qu’avec toi… Tout serait différent. Elle va beaucoup trop loin. Mais son esprit est encore si flou, si embué à cause de tout cet alcool. Ou peut-être, au contraire, qu’il est plus clair que jamais. A nouveau, elle se rallonge au creux de ses bras, de sorte qu’elle n’à qu’à relever la tête pour croiser son regard. Et c’est d’un ton enfantin, mais très sérieuse pourtant, qu’elle lui demande. – Tu ne veux pas être mon amoureux, dis ?
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Mer 29 Aoû - 14:05
Toby ne put s'empêcher d'afficher un sourire candide face à la remarque de son interlocutrice. Il dépassait tout cela. Mais quoi donc? Il sourit de plus bel, les joues rosées par ces compliments qu'il ne pensait pas mériter. "Tu m'idéalises trop, Isa, je suis un homme plein de défauts, je te l'assure... Je n'ai pas plus de valeur qu'un autre." lui répondit-il en riant légèrement, la serrant davantage contre lui. Elle, par contre, elle se dénigrait trop, elle refusait de voir ses propres qualités, de voir ce que son âme pourrait accomplir si elle la laissait parler en son nom. Cet état de fait brisait doucement et inévitablement le coeur de notre jeune abbé, incertain de l'avenir qu'elle se réservait. Il avait peur de la voir sombrer dans une tristesse qu'elle ne méritait pas et qu'elle se serait elle-même infligée. Puis, le véritable sujet vînt sur le tapis: Luke, son mari, la façon dont il l'avait traité. Et Toby ne pouvait s'empêcher de croire que ce couple qu'il avait marié à peine un an plus tôt avait encore toutes ses chances de terminer dans le bonheur. Il était certain que les deux avaient compris ce qu'était le mariage et ce que cela signifiait. Et pourtant, tout semblait tomber en lambeau, tout semblait se réduire peu à peu en cendre, à cause d'erreurs du passé. Mais les erreurs étaient un moindre mal si on en tirait les conséquences et on en mettait à jour les fruits pour rendre ce monde et son propre monde bien meilleur. "Jaloux de moi?" s'exclama-t-il alors que la demoiselle déclarait que son époux devait porter une certaine méfiance envers le jeune prêtre. Mais voilà donc, c'était absurde! "Je peux lui expliquer qu'il n'a rien à craindre de moi... Et qui sait, peut-être trouverai-je les mots pour comprendre ce qui se passe... Ca vaut peut-être le coût que j'essaye... " Toby n'était pas le genre à convoiter la femme de son prochain... Il n'était pas le genre à convoiter quoi que ce soit. Et puis, même s'il devait avouer attacher énormément de sentiments envers la demoiselle, il n'aurait jamais idée de penser à autre chose qu'une amitié... Et pourtant, alors qu'il la tenait contre lui, et qu'elle se blottissait davantage, des mots lui échappèrent, des mots qui provoquèrent un émoi certain chez Toby. Un émoi qui n'était guère contrôlable. Un mélange de douceur, de bonheur, et d'incrédulité. Tout serait plus simple avec lui... Mais lui ne serait peut-être pas le même. Il n'en savait rien. Elle prit un air divinement enfantin pour se pencher et se cramponner davantage à lui, avant de lever ses beaux yeux pour qu'ils se fixent à ceux de son interlocuteur. La question qu'elle posa sur un ton candide, comme le ferait une petite fille à la récréation, au garçon désigné par son coeur, le fit terriblement rougir. Il ne s'y attendait pas, et en même temps, la situation s'y prêtait follement... Cela n'avait l'air que de paroles dites sous l'effet de l'ivresse, sans grande portée, mais alors, pourquoi avait-t-il envie de jouer les petits garçons à son tour et de simplement répondre oui? Ce sentiment de profonde amitié qu'il ressentait envers elle n'était-il pas bien plus finalement, sans qu'il ne veuille se l'avouer? Il avait fait un choix, il avait suivi une vocation et il se devait de poursuivre dans cette voix, mais pour la première fois de sa vie, il se posa la question de son célibat, choix éclairé, mais était-ce un choix juste? Il poussa un soupire, écarta ses lèvres dans un sourire sincère, et caressa de nouveau la joue de son amie avec délicatesse. "Ne dis pas de bêtises, Isa... Tu es une femme mariée, et moi, je suis prêtre, on ne peut pas être des amoureux." déclara-t-il. Mais au fond de lui, sans qu'il ne la contrôla vraiment, une petite voix lui susurrait terriblement un 'pourquoi pas'. Il finit par gentiment s'écarter de la demoiselle, après avoir déposé un nouveau baiser, cette fois-ci sur sa joue. Il se leva doucement et attrapa une des deux tasses de tisane. "Tiens, bois un peu, ça te fera du bien..." déclara-t-il dans son extrême douceur habituelle, trouvant sans doute par là le moyen de bifurquer, de mettre un terme à cette discussion, de changer de sujet de façon tendre, sans brusquer la pauvre Isa. Il l'aimait tellement et il ne voulait pas être la cause de son désarroi. Il ne pouvait qu'être lui, et honnête avec elle. Le trentenaire se saisit de sa propre tasse, avant de reposer un regard plein de tendresse sur Isabella. "Je vais préparer la chambre d'ami, tu peux rester dormir ici, si tu le souhaites... Sinon, je pourrai te raccompagner plus tard, quand tu te sentiras prête." Et il était certain que, dans un tel état de détresse, la demoiselle préférerait rester dans cette maison, avec lui, plutôt que de repartir. Et dans un sens, sans trop comprendre pourquoi, il le désirait ardemment.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Mer 29 Aoû - 21:25
♛ I will be your guardian when all is crumbling.
Some things we don't talk about Rather do without And just hold a smile Falling in and out of love Ashamed and proud of Together all the while You can never say never while we don't know it Time and time again Younger now than we were before Don't let me go, don't let me go, don't let me go Don't let me go, don't let me go, don't let me go Picture you're the queen of everything Far as the eye can see Under your command I will be your guardian when all is crumbling Steady your hand...
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Elle secoue frénétiquement la tête de gauche à droite. Elle ne l’idéalise pas. Elle n’est pas du genre à idéaliser les gens, Isabella. Au contraire, elle a tendance à envisager le pire à chaque fois, car elle y est préparée, elle y est habituée. Mais, avec Toby, comment pourrait-elle imaginer le pire ? Il est un ange, son ange. Peut-être qu’il a raison tout compte fait, peut-être qu’elle ne voit pas ses défauts… Parce qu’il a effectivement beaucoup plus de valeur que les autres. Il en a plus à ses yeux. – Alors pourquoi est-ce que je me sens si bien avec toi… Aussi… En confiance ? demande-t-elle, crédulement, comme une enfant aurait pu le faire. Sa question est rhétorique, au fond, car elle le sait. Il n’y a pas d’explication. Elle se sent aussi bien avec Toby, parce que c’est Toby. Il n’y a pas de raison, pas de logique. Les sentiments n’en connaissent pas, c’est bien connu. Ceux qu’elle éprouve pour lui ne font pas exception. Elle ne cherche pas à les comprendre, encore moins à les empêcher. Ils sont là, c’est tout. Peut-être un peu trop marqués, un peu trop intenses d’ailleurs. Car ils arrivent même à piquer au vif son propre mari. Luke n’a jamais rien formulé de tel à voix haute, il a beaucoup trop d’égo pour le faire. Mais elle le connaît, Isa. Elle sent bien que son amitié avec le prêtre le laisse sceptique. Ce qui est aberrant pour elle, autant que pour Toby de toute évidence. Mais peut-être que leur amitié est trop particulière pour être comprise par quelqu’un d’autre, peut-être qu’ils sont les seules personnes, finalement, qui en connaissent la force. – Je sais, c’est complètement stupide… admet-elle en haussant les épaules. Il ne pourrait pas se passer quelque chose entre eux, parce qu’il s’agit de Toby, parce qu’il est beaucoup trop pur, trop bon, pour ne serait-ce que l’envisager. Peut-être que les choses auraient été différentes s’il n’avait pas prêté serment devant Dieu. Peut-être qu’elle aurait pu le voir autrement, Isabella, mais elle ne s’y est jamais autorisée. Elle a préféré faire de lui le plus précieux de ses amis. Si précieux qu’il est même prêt à aller parler à Luke alors que rien ne l’y oblige. Il veut juste apaiser ses souffrances, elle le sait. Elle lui est reconnaissante pour ça. – Tu peux essayer si tu veux mais… Je n’arrive plus vraiment à y croire. C’est sûrement un peu lâche, trop défaitiste aussi de désespérer si vite. Ils sont ensemble depuis deux ans, mariés depuis un an. Ils ont encore tout à apprendre tous les deux. Mais elle doit avoir l’alcool triste ce soir, Isa. Parce qu’elle n’arrive plus du tout à espérer quoique ce soit de son avenir avec Luke. Et plus elle se sent s’en détacher, plus c’est à Toby qu’elle se raccroche. Son étreinte, de plus en plus resserrée, contre le jeune homme, lui fait du bien. Elle la plonge dans cette douceur inégalable, cette tendresse qu’elle n’a jamais connue avec aucun autre homme. Il lui donne la sensation que quelque chose la retient encore, que tout n’est peut-être pas terminé pour elle, et que… Elle peut oser croire en quelque chose. A défaut que ce soit en son mariage, elle peut avoir foi en lui, en leur relation inexplicable qui le devient de plus en plus au fil des secondes. Ses prunelles plongées dans les siennes, elle livre son cœur, elle se livre elle-même, sûrement beaucoup plus qu’elle ne le devrait. Elle finit par dire les mots de trop, ceux qui font rougir l’abbé comme jamais, elle ne l’a vu faire. Il écarte ses lèvres des doigts de la belle, mais vient poser simultanément sa main contre sa joue. C’est tout en douceur, avec cette délicatesse qu’elle connaît si bien, qu’il la ramène sur Terre, au plus grand malheur de la jeune femme. Elle baisse les yeux, de tristesse, sans pouvoir dire un mot. Elle est déçue, presque blessée d’être ainsi rejetée. C’est probablement l’alcool qui exacerbe ses sentiments, mais son chagrin est réel. – Tu ne peux pas… Ou tu ne veux pas… murmure-t-elle dans un petit soupir juste avant qu’il ne dépose un baiser contre sa joue. Elle ne réagit pas, elle le regarde se retirer de leur étreinte. Elle a le cœur qui se serre. Elle le sent froid, beaucoup trop froid. Elle accepte sans un mot la tasse rapportée par son ami et s’exécute, sagement. Elle est toujours très silencieuse alors que leurs tasses se vident peu à peu. C’est Toby qui brise le silence pour lui proposer sa chambre d’amis, ou bien il lui suggère de la raccompagner. Ça non, elle n’en a aucune envie. Mais elle ne lui répond pas. Elle relève enfin les yeux pour retrouver le contact avec les siens. – Je n’ai pas de pyjama… dit-elle, fatalement, comme si c’était le seul problème. En vérité, elle dit des mots, et en pense d’autres. Elle se demande ce qu’il aurait dit, si elle n’était pas mariée, s’il n’était pas un prêtre. Probablement qu’elle ne le saura jamais.
Sujet: Re: I will be your guardian when all is crumbling. (Tobisa) Mer 29 Aoû - 23:23
La question qu'elle lui posa lui arracha un sourire. Pourquoi elle se sentait bien avec lui? Peut-être parce qu'il était là pour elle, et parce que lui-même se sentait bien avec elle. C'était une simple évidence entre eux. Leur amitié était la plus forte qui puisse exister. Il s'étaient trouvés, ou, comme le pensait Toby, avait été mis l'un et l'autre sur le même chemin. Il ne répondit cependant pas, sentant que la question était rhétorique, et afficha un immense sourire, serein et chaleureux. Elle avait l'air de se calmer, combien-même elle entrait dans de drôles de pensées. La jalousie de Luke, voilà une idée bien étrange, mais, en même temps, cela pouvait se comprendre. Les deux trentenaires se voyaient souvent, ils partageaient beaucoup et il suffisait de voir leur regard lorsque leurs yeux se croisaient pour comprendre la tendresse qu'ils éprouvaient tous les deux l'un pour l'autre. "J'essayerai alors... Tu penses que je pourrai passer demain ou il ne sera pas là?" Les journées de Toby étaient bien remplies, mais il trouvait toujours un instant pour aider Isabella, même si cela revenait à un certain inconfort pour lui. Il poussa un large soupire, se levant pour chercher une tasse, alors que la question de sa meilleure amie l'avait ému. Il se sentait tremblant, fébrile, voire fiévreux. Il avait l'impression d'être le dernier des idiots à avoir pris ce ton enfantin en lui répondant, alors qu'elle avait semblé si sérieuse. Mais qu'aurait-il pu répondre d'autres? Ils avaient tous les deux fait des choix ainsi que des promesses et ils avaient l'obligation de les tenir, même si cela s'avérait difficile. Et puis, ils n'étaient que meilleurs amis, n'est-ce pas? Mais alors, pourquoi? Pourquoi son coeur commença à battre plus fort que jamais lorsqu'elle lui demanda, sur un ton plein de réprimande à ses yeux, s'il ne pouvait pas ou ne voulait pas. Son coeur se serra, et ses mains, tremblantes et refermées contre la tasse, il dut prendre le temps de se calmer. "Isa... Ne dis pas ça... Tu es injuste." déclara-t-il doucement. "Je ne veux pas te rejeter, je t'aime bien plus que ce que l'on pourrait croire..." ajouta-t-il, trouvant alors que ses mots étaient lourds de sens, et qu'il aurait certainement dû s'abstenir. Que penserait-elle à présent? Et au fond, que voulait-il lui dire par là? Il ne le savait même pas. Il poussa un soupire, but une gorgée de sa tisane, et se mordit la lèvre inférieure. "Tu n'as pas les idées claires, tu es fatiguée et attristée..." Sans compter l'alcool qui lui prenait l'esprit et lui donnait la force et la fouge nécessaires pour se permettre de telles remarques envers ce meilleur ami qu'elle avait pourtant pris l'habitude de ménager. Et en ce moment, il était fortement embarrassé. Il finit par lui demander si elle désirait passer la nuit au presbytère, ou préférait qu'on la reconduise chez elle, ce qu'il ferait avec plaisir, comme toujours. Ce à quoi, elle répondit qu'elle n'avait pas de pyjama, le regardant droit dans les yeux. Et là, il avait l'impression de l'avoir blessée, de l'avoir touchée, alors que ce n'était pas ce qu'il désirait. Jamais. "C'est pas grave, je peux te prêter des vêtements pour dormir, il n'y a pas de problème..." déclara-t-il. Il faisait chaud, il ne dormait pas en pyjama, mais avec un simple t-shirt usagé, alors il pourrait prêter un vêtement quelconque à la jeune femme pour la nuit sans aucun souci. Il termina son breuvage chaleureux, avant de se lever de nouveau. Il tendit la main pour attraper celle de la demoiselle. "Suis-moi..." souffla-t-il en la menant vers sa chambre.