Crumbling to the ground - Ely

Crumbling to the ground

But when you're not there I just crumble. I tell myself that I don't care that much, But I feel like I'm dying till I feel your touch

@Ely Wiley

Tu t'attendais pas à atterrir là. Pas aussi vite. Tes pieds t'ont portée sans que tu ne t'en rendes compte. Tu sais pas si t'es sous le choc, si c'est normal d'être à ce point anesthésiée. Tu ne ressens plus rien alors qu'il y a quinze minutes à peine, t'avais l'impression de mourir sur place, de te noyer, ton corps malmené par des sanglots que tu ne pouvais lui cacher. Peut-être que tu rêves, un cauchemar qui sera rapidement oublié, mais pourtant t'as beau ne pas voir où tu vas, être vide, y'a comme une pression qui ne veut pas quitter ta cage thoracique. Elle t’oppresse, menaces de te fissurer d’avantage. Tu n'es qu'une coquille qui erre dans les rues du queens, aveugle au monde qui t'entoure. T'aurais dû rentrer. T'aurais dû te dissimuler aux regards trop curieux, aux questions auxquelles tu vas devoir répondre assurément. Mais t'as besoin de compagnie. Tu sais ce qu'il va se passer si tu reste seule. Tu sais que les dommages pourraient être plus que tu ne pourrais endurer. T'as pas la peau dure, pas de cicatrice de ce genre arborée. Aucune expérience d'un cœur brisé. Alors tu te rends instinctivement vers l'endroit où tu sais que tu seras écoutée, ou tu pourras pleurer de tout ton saoule contre une épaule compatissante. Parce qu'elle te connaît. Elle le connaît. Elle sait tout de toi ou presque. Tes Membres t'ont portée vers elle alors que t'es sur le point de te noyer, de te perdre, et que t'as désespérément besoin d'une main tendue.

Ta main tremble alors qu'elle se rend vers la sonnette. Feuille délicate menaçant d'être emportée par le tumulte de ces émotions qui t'animent. Tu vas craquer. L'état d'hébétude t'ayant permis d'arriver jusqu'ici touchant à sa fin, moment de grâce éphémère qui rend l'âme lorsque le battant s'ouvre et laisse apparaître la silhouette de ta sœur de cœur. Son visage qui se décompose lorsqu'elle remarque les tremblements qui s'acharnent contre toi, l'humidité de ton regard, le pull de Maddox que tu portes encore. T'as laissé le tien chez lui, t'es partie trop vite. Tu parles pas. Tu peux pas. Ta voix s'est éteinte, étouffée par ces sanglots que tu contiens à peine. Première fois de ta vie que t'expériences ce que ça fait d'avoir le coeur brisé. Et on peut pas dire que t'apprécies la chose. Tu t'avances. Un pas, juste un avant de te jeter dans les bras de ta meilleure amies, les vannes de tes glandes lacrymales s'ouvrant à grande eau encore une fois. Tu savais pas si t'allais avoir encore des larmes, s’il t'en restait. T'as ta réponse Nia. Faut croire que la source est intarissable. Mais tu restes là un instant, te retenant à Ely pour ne pas sombrer. Évitant son regard, honteuse que tu es. Tu te brises sous ses yeux incrédules. Elle ne doit même pas savoir ce qui t’arrives. Tu ne lui a pas parlé de tes sentiments pour Maddox, de la nuit que vous avez partagé. Première fois de ta vie que tu lui caches quelques chose, et tu sais qu’elle va t’en vouloir pour ça. Bordel, t’aurais vraiment mieux fait de rentrer chez toi Nia. Tu te recules, flageolante, t'as la tête qui tourne alors que tu hoquettes « Je..J... J'suis désolée. »

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR arnor & Bambi Eyes

crumbling to the, ground.

@nia brown

C'était le bordel. Pas que ces cinq dernières années aient été très calmes, mais disons que depuis quelques semaines, c'était le bordel. Début de soirée pourtant calme, t'avais prévu ton coup : film débile sur Netflix, affreux pyjama sur le corps et pop-corn sucrés dans un saladier. Tu étais prête à déconnecter pour le restant de la soirée. Bien décidée à oublier le chao qui gravitait autour de toi. River, tout d'abord. Son prénom qui tournait en boucle dans tes pensées. Son chaleureux regard ne voulant pas quitter tes songes. Bordel, mais t'avais mérité quoi pour subir ça ? En un sens, la chaleur de vos échanges t'avait manqué. Il t'avait manqué. Mais t'avais peur, Ely. T'avais toujours été d'une nature peureuse, de toute manière. Et puis, y avait Maddox et ses dernières révélations. Sa coucherie avec Nia et la peine que tu avais lu sur son visage. Toi, tu l'avais jamais compris, Maddox. Bien sûr, il était l'un de tes plus proches amis, mais tu n'avais jamais compris sa réserve. Au moins, River t'avait toujours semblé plus direct, moins complexe... Et même si ça t'agaçait autrefois, ça te semblait bien moins compliqué à gérer. Quoiqu'il en soit, ce soir là, tu étais bien décidée à mettre de côté River et Maddox. ça ne te ferait pas de mal.

Et puis, le bruit peu agréable de la sonnette qui attisa ta curiosité et ton regard qui s'ouvrait en grand à la vue de Nia, les yeux rougis, le visage décomposé. Drôle de vision. Tu clignais des yeux une fois, deux fois, et puis trois fois. Non. Tu ne rêvais pas. C'était bien ta meilleure amie, en larmes, sur le pas de ta porte. ça te brisa instantanément le cœur. Presque viscéralement, tu ressentais sa peine, sans même savoir d'où elle venait. Elle fit un pas vers toi et... s'écrasa contre ton corps, pour une fois solide. Etrange impression des rôles inversés. Rares avaient été les fois où tu avais vu ta meilleure amie pleurer. Même enfant, elle t'avait toujours semblé bien plus solide que toi. Oui, c'était toi, la pleureuse du groupe. Tu avais la larme facile, Ely. Tu pleurais de peine comme de joie, pour des raisons parfois stupides et on riait gentiment de toi, pour ça. Nia avait toujours été ton épaule. Tu aimais dire d'elle qu'elle était ta personne. Ton âme-sœur. Le cadeau que la vie t'avait offert. Parce que sans elle, tu ne serais pas allée bien loin dans ta vie, tu le savais. Mais là, à la sentir sangloter contre toi, ça te brisait le cœur en plus de perdre ton esprit. Pour autant, tu trouvas une force insoupçonnée au fond de toi. Cette fois-ci, le soutien, ce serait toi. Alors qu'elle s'effondrait, tu serais son pilier. à peine le temps de poser tes bras contre son dos qu'elle fit un pas en arrière, les jambes tremblantes. "Je..J... J'suis désolée.". T'avais la gorge sèche, le cœur serré de la voir dans cet état. Inquiète de ce qui avait pu lui arriver tant c'était rare de la voir ainsi. Ce devait être grave. Forcément ? Cette fois-ci, c'est ton corps qui s'anima et tu fis un pas vers elle, attrapant adroitement sa main froide. Sans un mot, tu la tiras dans ton appartement, fermant d'un coup de pied la porte derrière vous. Là, au sein de la chaleur de ton foyer, tu espérais la voir retrouver un peu de couleurs. Alors, tu attrapais son visage entre tes mains chaudes, venant essuyer ses joues baignées de larmes. "ça va aller, maintenant...", que tu soufflais. Vous étiez ensemble. Comme toujours. C'était ça, votre force. Cette union qui remontait à de nombreuses années. à deux, vous étiez capables des plus grandes choses... Sourire maladroit du coin des lèvres et cette fois-ci, tu l'amenais vers ton salon, où tu l'installais sur le canapé. Là, entre plaids et coussins, elle serait bien mieux. "J'reviens !", que tu lâchais précipitamment. Tu attrapais le lait que tu avais doucement fait chauffer sur la gazinière et remplissais deux grandes tasses de chocolat chaud. Un peu de chantilly et même de la guimauve... Tu étais équipée. Et tu revenais rapidement dans le salon, posant les deux tasses sur la table basse à côté. Alors, tu t'installais à côté de ta meilleure amie, le regard froncé d'inquiétude. "Tu sais ce qu'on dit : le chocolat apaise les coeurs...", petit sourire... Toi, t'avais tendance à un peu trop suivre ce mantra. Les sucreries comme bouée de sauvetage quand ça n'allait pas... Et même quand ça allait, finalement... Tu étais un peu trop extrême vis-à-vis de ça... mais tu étais persuadée que la chaleur du chocolat ferait du bien à ton amie. "Tu sais que tu peux tout m'dire, hein ?". Elle était ta meilleure amie, après tout. Et même si t'avais tendance à réagir impulsivement, tu ne l'avais jamais jugée. Pas elle.

Crumbling to the ground

But when you're not there I just crumble. I tell myself that I don't care that much, But I feel like I'm dying till I feel your touch

@Ely Wiley

Navire à la dérive, perdition implacable qui t’étouffe alors que tu fais face à ta meilleure amie. Il ne te faut pas beaucoup de temps pour craquer. Armure qui se fissure. Lézardes prenant de l’ampleur. Est-ce que tu peux te désintégrer Nia ? Est-ce que ton myocarde va finir sanguinolant au sol ? Pourras-tu le voir brisé, en miettes ? Tu t’écrases sur elle. Rôle inversé parce que t’es incapable de tenir debout par toi-même. Tu n’as jamais ressenti ça… Ce besoin viscéral d’être près de quelqu’un, l’envie d’être près de lui, tout le temps, de t’ouvrir de partager, de construire. Château de carte délicat qui s’écroule face à son refus. Ton monde qui se désagrège sous tes pieds sans que tu puisses y faire quoi que ce soit. Alors t’es venue, parce que tu ne savais pas où aller d’autre, qui aurait pu te soutenir en ce moment que ta sœur de cœur. Excuses maladroites que tu lui adresses fasse à ton manque de retenue. T’as toujours été un moteur Nia, flamme mouvantes, incandescentes que rien ne pourrait jamais étouffer, jusqu’à maintenant. Garrot qui te compresse la cage thoracique et qui t’empêche de briller, noyade inéluctable dont tu ne saurais te sauver seule.

Tu te laisses faire lorsqu’elle t’entraine dans son appartement, fermant la porte derrière vous. Poupée de chiffon sans aucune volonté qui la suit sagement. "ça va aller, maintenant..." Tu voudrais sourire Nia, la rassurer. Oui, tu es mieux maintenant qu’elle est là, mais tu as toujours l’impression de mourir à petit feu. Comment on survit à ça ? Comment on avance ? Tu ne sais pas toi. On ne t’a pas donné le manuel qui va avec un cœur brisé. Alors tu la suis, silencieuse. Tu ne vois pas quoi répondre de toute façon. Tu restes passive alors qu’elle t’installe confortablement dans son canapé, plaid que tu lui emprunte dans lequel tu te loves, comme si cela pouvait faire revenir une once de chaleur dans les membres glacés. Prunelles bleues qui se perdent dans le vide alors qu’elle indique revenir vite. Tu ne bouges pas, tes efforts concentrés sur le fait de ne pas te briser, pièces de ton être que t’essaies de maintenir en place de tes doigts malhabiles. Tu te coupes au passage, te blesse. Trou béant en ta poitrine ne faisant que grandir, te grignotant voracement. Tu remarques à peine qu’elle dépose deux tasses sur la table, ne te rendant compte de son retour lorsqu’elle s’installe à côté de toi. Tu ne peux même pas de forcer à poser ton regard sur elle. Tu sais déjà comment elle va réagir, même si ton état risque de modérer sa réponse à ta confession. " Tu sais ce qu'on dit : le chocolat apaise les cœurs..." tu hausses les épaules. Pas dit que cela suffise dans ton cas. T’as besoin de lui, pas de sucre. Tu pourrais tout abandonner juste pour qu’il te prenne dans ses bras. Nœud qui se resserre autour de ta gorge, larmes qui glissent librement sur tes joues fraiches. Ton souffle qui se bloque dans ta poitrine alors qu’elle te rappelle que tu peux tout lui dire. Tu le sais. Cela ne rend pas les mots plus légers, plus facile à dire. Ils se rebellent, brulent ta gorge au passage. Est-ce qu’il lui en a parlé ? Sait-elle ? A-t-elle le moindre indice de ce qui se déchaine en ton sein ? « J’ai couché avec Maddox. » Souffle qui peine à s’échapper de tes lèvres. Si seulement c’était si simple.. Si tu pouvais lui dire ce qui à mener à ces instants. L’engueulade, ses sentiments à lui les tiens… Dans quel bordel t’es-tu foutue. « Je suis amoureuse de lui… Disons qu’il ne partage pas mes sentiments. » T’étouffes. Tu manques d’oxygène. Tes poings qui se referment sur le tissu qui t’enveloppes.

CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR arnor & Bambi Eyes

crumbling to the, ground.

@nia brown

T'avais pas l'habitude de voir ta meilleure amie dans cet état. D'ordinaire, c'était toi la plus fébrile d'entre vous... En réalité, en plus de vingt ans d'amitié, tu n'étais pas sûre d'avoir déjà vu Nia pleurer une seule fois. Pourtant, toi, tu en avais lâché des larmes. De tristesse et même de joie. Toi, t'avais le regard humide facilement. Un film un peu émouvant ? Tu en pleurais toutes les larmes de ton corps. Et Nia avait toujours été là pour toi. Parfois se moquant - gentiment - de ton hypersensibilité mal maitrisée... d'autres fois, bien plus sérieuse et empathique. Elle était ton roc, la plus solide d'entre vous deux. Ca avait toujours été un confort pour toi, de savoir qu'elle était là, bien solide sur ses appuis, pour réceptionner ta peine et tes doutes. Elle avait l'esprit bien plus direct et pragmatique que toi, coupant court aux tortures que tu infligeais à ton esprit. Nia, elle te remettait les idées en place.
Et pourtant, pour la première fois dans votre amitié, les rôles s'inversaient. Nia était en larmes sur ton canapé. Et ça te brisait le cœur de la pire des manières. Tu aurais aimé pouvoir lui ôter cette peine, la prendre toi, pour la libérer de ce poids bien trop lourd. Mais c'était impossible. Alors, tu essayais d'être là pour elle. Le sourire réconfortant, les paroles douces et les gestes tendres. Pourtant, tu savais ça insuffisant. Mais c'était tout ce dont tu avais à donner. "J’ai couché avec Maddox.". Tu restas silencieuse quelques minutes. Tu n'étais pas choquée. Parce que tu le savais. Maddox t'en avait parlé le midi même... Ta réaction avait été bien plus flamboyante, bien entendu... et si tu ne t'étais toujours pas faite à cette idée, tu prenais les paroles de ta meilleure amie avec beaucoup plus de tact. Finalement, tu te décidais à dire quelque chose, d'une petite voix... "Je sais... il me l'a dit ce midi...". Et évidemment, ce n'était pas le moment de lui faire part de ton choc. Ca restait assez flou dans ton esprit, peu concret. T'avais du mal à les imaginer plus que de simples amis, parce que tu n'avais jamais pressenti la moindre attraction entre eux. Toi aussi, tu avais commencé par être ami avec River avant d'être en couple avec, mais ça avait été différent. Parce qu'avec River, il y avait toujours eu cette étincelle. Tout le monde en avait conscience, vous poussant continuellement l'un vers l'autre. Vous aviez mis du temps à passer le cap par crainte et à cause des barrières que vous vous imposiez tous les deux... mais les sentiments avaient toujours été là, dès la première rencontre, se consolidant au fur et à mesure des années... Alors qu'entre Nia et Maddox... tu n'avais toujours perçu que de l'amitié... ou alors, c'était que tu étais complètement aveugle... T'en savais rien, finalement. T'étais paumée. "Je suis amoureuse de lui… Disons qu’il ne partage pas mes sentiments.". Cette phrase te choqua bien plus que la précédente. Tellement que ta bouche s'ouvrit en grand et que tu mis peut-être un peu trop de temps à répondre... Nia... Amoureuse ? Ca te semblait surréaliste. Nia ne tombait pas amoureuse. Jamais. Le cœur de pierre. Et pourtant, elle était là, dans ton salon, les joues baignées de larmes, à te déclarer son amour pour votre ami... "Je... ouah ! Quoi ?!". Tu avais besoin de le réentendre, tant ça te semblait bizarre. Peut-être que tu l'avais rêvé ou... imaginé... Putain, c'était le bordel ! "Tu veux dire que tu l'aimes... genre tu l'aimes aime ? ou juste tu l'aimes aimes ?". T'étais tellement choquée que tu en avais oublié ton chocolat chaud qui traînait sur la table basse. Finalement, tu t'affalais sur le canapé, lâchant un gros soupire. "Ouaaaaah, c'est chaud...".