psychobitch. (ft carmen)

ses cuisses commençaient sérieusement à chauffer, pourtant il accéléra le rythme, une dernière poussée avant de laisser la vitesse redescendre. il récupéra son souffle sur quelques pas encore, les mains sur les hanches en tâchant de contrôler son rythme cardiaque. il finit par élire domicile sur un banc du petit parc, à deux rues de chez lui où il avait décidé de finir son jogging du soir. il faisait encore presque jour, le coucher de soleil au loin colorant joliment le ciel de new york. il observait les autres joggeurs d'un œil peu attentif. il commençait à connaître certains visages, il suffirait de presque rien pour établir un contact avec ces gens qui chaque soir ou presque se retrouvaient pour courir quelques kilomètres. mais non, finn appréciait finalement trop la solitude de son moment de sport de la journée. c'est sur la satisfaction d'un isolement choisi que finn s'apprêtait à se relever pour prendre le chemin de chez lui, au son d'une playlist finement choisie. il achèterait un truc à manger sur le chemin du retour, un truc facile à faire réchauffer après une douche bien méritée. voilà un programme qui le comblerait, en attendant que lily se pointe encore à point d'heure et ne le réveille au milieu de la nuit. perdu dans ses pensées, le malheureux ne remarqua pas la silhouette qui s'approchait de son banc, prête à mettre un terme à ces douces considérations. vous voyez carmen, c'est typiquement le genre de cas que finn avait du mal à gérer. partagé entre un agacement de plus en plus marqué de la voir PARTOUT où il allait, et d'un autre côté, il ne pouvait décemment pas envoyer bouler la jeune femme sans aucune raison. et s'il tenait vraiment à être poli, il ne croyait pas au hasard. et vous voyez la donnée à ajouter dans l'équation, c'est qu'elle est canon carmen, alors bon. il se fendit d'un sourire, confirmant l'idée que les mecs n'ont pas de fierté. c'est étonnant de te voir en tenue de sport. je pensais pas te trouver là, ça t'arrive souvent de courir? demanda-t-il avec un scepticisme prononcé, qui, si carmen était un peu susceptible, pourrait la vexer.

il haussa les épaules. peut-être bien qu'elle se maintenait en forme. à vrai dire, finn évitait d'attarder son regard sur carmen plus de quelques secondes. elle lui faisait un drôle d'effet, comme une espèce de créature mythologique. une gorgogne, c'est ça. s'il la regardait trop longtemps, elle arriverait à refermer son piège sur lui. puis on va pas se mentir, carmen affichait l'assurance exagérée d'une belle femme qui se sait belle et qui fait tout pour entretenir ce don. finn est le genre de type avare de compliments, et le simple fait de laisser courir son regard sur les courbes de la jeune femme ressemblait beaucoup trop à une marque d'intérêt dans son esprit. et elle n'attendait que ça. mais c'est un mec finn, un mec normal. alors il sourit, parce que l'impertinence de carmen a quelque chose d'un peu sexy. elle lui rentre dedans, et tout en étant convaincu qu'il ne répondra pas à ses attentes, il aime bien la sensation. je regarde pas particulièrement les gens. faux, mais il préférait lui faire comprendre implicitement qu'il ne lui accordait pas tellement d'importance. et il était d'avis qu'il valait mieux que les choses restent comme ça. c'est de l'instinct, un truc qui lui disait que du moment où il lui montrait un peu d'intérêt - sans doute un intérêt qui existait vraiment - elle le boufferait tout cru. il fronça le bout du nez. l'invitation aurait pu tomber à point nommé, il avait vraiment envie de manger un bon truc. mais son projet était plutôt de le manger en solo, dans le confort de son canapé. prudemment, il n'exposa pas ses plans à carmen. il ne manquerait plus qu'elle s'invite chez lui. oui ou non? tu veux quoi finn? elle avait planté ses yeux dans les siens. il sourit, c'était pas fin comme approche. mais elle avait le mérite d'essayer. non pas encore, mais je vais pas traîner il commence à être tard. et là on peut se demander ce qu'il cherche vraiment. est-ce qu'il était vraiment en train d'essayer de se débarrasser de carmen ou est-ce qu'il ne jouait pas de ses armes aussi? peut-être qu'il la provoquait volontairement, en ayant un peu cerné le personnage et en sachant qu'elle allait répondre. qu'elle allait pousser la provocation à son tour. tu devrais rentrer toi aussi carmen. il me semblait que tu n'habitais pas du tout dans le quartier. ajouta-t-il avec son petit sourire en coin là. il se leva comme pour marquer son départ et soutint à son tour son regard, du haut de la quinzaine de centimètres qui les séparaient.

Il est mignon, Finn, mais on ne peut pas dire qu'il prenne beaucoup de risques. Elle manque de soupirer de déception devant sa réponse ennuyeuse au possible. Vraiment ? "Je ne regarde pas particulièrement les gens" ? Tant mieux, voilà qui m'enlève une raison d'être jalouse. Carmen ou l'art de trouver quelque chose à tirer d'une réponse supposée calmer ses ardeurs. Qu'il ne lui fasse pas croire qu'il n'avait pas laissé couler sur elle un ou deux regards lubriques, quand bien même elle devait reconnaître qu'il savait le faire avec discrétion. Mais Carmen n'en restait pas moins une femme, et même ce vague intérêt habilement camouflé qu'il lui avait apporté n'avait pas échappé à sa vigilance. Ce n'est pas sans surprise que Finn décline son offre. Il ne gagnait clairement pas de points de galanterie : c'était sûrement son but, la faire fuir avec ses manières de goujat. Malheureusement pour lui, elle ne le trouvait que plus séduisant encore, à jouer ce rôle qui ne lui allait pas. Tu vis dangereusement dis-moi. raille-t-elle en jetant un regard autour d'elle. C'était à peine le début de la soirée et il trouvait tout de même le moyen de jouer les types pressés. Il se lève et regagne aussitôt les points de virilité qu'il avait perdu un peu plus tôt en galanterie. Elle se mord la lèvre, provocation ultime, exhibant volontairement son intérêt pour lui. Oui, tu as raison. Tu me raccompagnes alors ? Je ne dirais pas que ton quartier est malfamé, mais on ne sait jamais après tout. Quelle idée d'avoir mis une telle tenue ! Elle se met à rire doucement, jouant d'une maladresse qui ne lui appartient pas du tout. Elle trouve ses excuses bien faiblardes, Carmen. C'est à croire qu'il n'y met pas vraiment du sien pour se débarrasser d'elle : de quoi redonner un second souffle à sa détermination déjà sans faille.

un tableau se dressait automatiquement dans sa tête. deux colonnes. pour et contre. basique. on appréciera la référence. l'idée de passer une soirée avec carmen ne lui déplaisait pas versus l'idée de passer une soirée avec carmen lui déplaisait. la fine frontière entre les deux tenait au fait qu'il prenait le risque de s'engager dans quelque chose où il n'aurait pas le contrôle. c'est déjà bien de le reconnaître. s'il y a une chose à laquelle il tenait, c'est que les choses soient faites à sa façon, dans l'ordre qu'il établirait et selon ses propres règles. finalement, il connaissait peu carmen. il savait à qui il avait à faire sans savoir grand chose sur elle. leurs rencontres avaient été peu propices à des conversations de fond, carmen ayant établi rapidement le fonctionnement de leur relation. de la confrontation et visiblement un gagnant et un perdant en bout de ligne. et quand il est debout devant elle comme ça, qu'elle minaude dans son petit short sûrement choisi avec conviction, il se dit qu'il suffirait de très peu pour que la conversation bascule dans une espèce de parade amoureuse à laquelle carmen aspirait sûrement. il évalue encore un peu. à quoi il s'engageait en acceptant de raccompagner carmen jusqu'à chez elle - alors qu'elle n'en avait sans doute pas besoin par ailleurs. le truc, c'est qu'il sent qu'il n'y a rien de bon à la suivre et pourtant elle semble lui faire miroiter quelque chose au bout du chemin qui lui fait envie. trouvant une sorte de compromis il finit par lui répondre. écoute ... c'était pas prévu que je fasse un détour. on peut échanger de tenue si tu veux. personnellement, il trouvait l'image de lui dans la brassière de carmen assez grotesque mais il avait dans l'idée que la scène plaise à carmen. tu pars par où? c'est peut-être sur mon chemin. dit-il la mort dans l'âme, alors qu'il aurait accepté de bon cœur pour n'importe qui. ça pourrait être simple pourtant, c'est d'ailleurs souvent assez simple avec les filles pour lui. tout en concédant à la jeune femme. je prendrais un truc à manger au passage. comme si finalement sa rencontre avec carmen s'intégrait plutôt bien à son planning.

Elle ne se serait jamais donné autant de mal si son petit doigt ne lui avait pas susurré au creux de l'oreille que Finn finirait par craquer. Il n'était qu'un homme et elle savait que son jeu de séduction frôlant la fine limite du harcèlement avait ce petit quelque chose d'excitant. La seule variable inconnue restait de savoir combien de temps ça prendrait, de lui faire ouvrir les yeux sur ses propres désirs. L'idée est bonne... Si tu tiens à tuer définitivement ma libido. rétorque-t-elle quand il propose d'échanger leur tenue, peu certaine de vouloir assister au spectacle d'un Carlyle travesti, quand bien même il serait sûrement prêt à accepter cette maigre humiliation pour se débarrasser d'elle. Il est drôle, Finn. Dommage qu'il surjoue son côté blasé pour ne pas l'encourager dans son grisant manège. Tout droit puis à gauche par la petite rue, juste là. Mais oui, Finn, tu la vois la petite rue sombre qui tenterait n'importe quel apprenti criminel de commettre son premier délit ? Tous les coups étaient permis et jouer sur le -probable- bon fond du jeune homme lui semblait tout à fait acceptable. Ca tombe bien, je meurs de faim. Captain Obvious au rapport : pas besoin de préciser vers quoi allait son appétit, elle laissait à Finn tout le loisir de tirer seul le sous-entendu aveuglant de sa remarque. Ils marchent ensemble quelques mètres, Carmen de sa démarche souple, gardant son regard loin du brun afin de jouer les fausses indifférentes et de ne pas brusquer sa proie fragile. Elle n'est pas encore fatiguée de tourner autour du pot mais n'est pas non plus certaine de parvenir à tenir toute la soirée avec un compagnon aussi rigide -parce que oui, elle a évidemment décidé de passer la soirée en sa compagnie-. On s'arrête ici ? lance-t-elle brusquement en passant devant un bar chaleureusement animé. Par-fait. Les tapas y sont excellentes. qu'elle ajoute sans attendre sa réponse, lui adressant un sourire félin avant de pénétrer avec agilité dans l'établissement.  

le jeu aurait pu être beaucoup plus simple. carmen était suffisamment belle pour n'avoir eu qu'à montrer son minois à finn pour le séduire, dans un premier temps. seulement il avait décelé quelque chose chez la jeune femme qui ne lui inspirait absolument pas confiance. il aimait se dire qu'à temps, il n'avait pas répondu à son chant de sirène. qu'en était-il vraiment? eh bien, finn tâchait d'afficher un air détaché, de lâcher les bonnes remarques pour casser toute tentative de rendre cette conversation un tant soit peu romantique. il haussa les épaules, c'était pourtant bien ce qui l'arrangerait. de tuer sa libido. et la sienne aussi d'ailleurs. parce qu'elle savait jouer de ses cheveux et de son sourire angélique presque autant que le brunet - pour ce qui est du sourire, moins des cheveux. il regardait le chemin indiqué par carmen. il voulait bien croire que le chemin n'était peut-être pas le plus sûr pour une jeune femme non accompagnée. alors sa bonne conscience lui conseillait de l'accompagner. d'un autre côté, elle sortait une excuse moyennement recevable. il supposait aussi qu'elle faisait souvent le chemin seule sans avoir besoin d'être accompagnée. ou alors il s'agissait de sa technique de drague la plus développée. ce qui le faisait sourire, on a vu mieux. mais qui lui plaisait faiblement. il pouvait bien prendre le temps de faire un détour. finn aimait plaire, c'est un fait. tout le monde aime être désiré, se sentir flatté par l'attention d'autrui. c'était sans doute plus physique qu'affectueux, ce que carmen pouvait lui apporter. tu vas manger t'inquiète pas. il lui dit avec un sourire en coin, jouant à son tour sur les doubles sens. ils avançaient donc en direction du prétendu domicile de la brune. parce qu'il n'était pas tout à fait sûr de l'information. soudain, elle s'arrêta devant un bar, expliquant je ne sais trop quoi sur la bouffe espagnole. preuve qu'il ne lui prêtait vraiment qu'une oreille peu attentive. ah non! non, non! le deal c'est qu'on passe chercher à manger et je te ramène chez toi. je bosse demain, j'ai pas que ça à faire. dit-il, un brin agacé. puis entraîner sa proie dans un bar? facile, carmen. il n'aimait pas un homme qui traînait dans les bars, ce n'était ni son genre, ni finalement quelque chose qu'on attendait de lui. sa protestation n'eut pas de grandes conséquences puisque déjà, carmen entrait dans le bar, lui lançant un dernier regard provocateur. très sincèrement, je pense que finn resta cinq bonnes minutes devant le bar. il ruminait, se disant qu'il aurait aimé être un fumeur pour tuer le temps qu'il passait à prendre sa décision dans une cigarette. à contre-coeur, mais poussé par une force viscérale qui l'attirait vers carmen, il poussa finalement la porte du bar. il lui fallut quelques secondes pour laisser ses pupilles s'adapter à la lumière tamisée du bar. la brune ne l'avait pas attendu pour passer commande et finn s'assit face à elle. je reste pas longtemps j'te préviens. tu te trouveras un autre chevalier servant pour te raccompagner. lança-t-il un peu froidement, en étudiant la population du bar.

A ce rythme-là, Finn aurait aussi bien fait de l'abandonner sur un bout de trottoir et d'aller terminer sa soirée de la façon dont il l'avait initialement envisagée. Parce qu'elle était certaine qu'il perdait bien trop d'énergie à dire non à toutes ses requêtes et, quitte à continuer à la suivre dans ses délires, autant qu'il arrête tout de suite de traîner des pieds et essaie d'y trouver son plaisir. Il la rassure sur le repas qu'elle va prendre, avec un sourire qui se joint -pour une fois- harmonieusement au sien. Tu vois Finn, quand tu veux. C'est quoi le problème, t'as peur de trop t'amuser et de réaliser à quel point tes soirées sont barbantes comparées à ce soir ? questionne-t-elle d'un air innocent sans lui accorder un regard, trop occupée à découvrir le bar et ses infinis divertissements. Il a beau râler, ça ne l'empêche pas de la suivre et de se jeter joyeusement dans l'antre du loup -de la louve, oui, on avait compris-. Il s'assoit face à elle sans qu'elle ait besoin de se faire prier. Deux gin tonic. ordonne-t-elle au serveur sans se poser la question de savoir si Finn aime le gin ou non. Au pire, ça lui en ferait un de plus pour elle. Quant à la nourriture, elle ne prend pas la peine d'en commander : doutait-il encore que le pseudo besoin d'un repas était autre chose qu'une pure et simple excuse pour l'attirer quelque pas ? Probablement pas, mais il ne devait pas se sentir particulièrement brillant pour autant. Elle s'esclaffe bruyamment au terme "chevalier servant" qu'il trouve bon d'utiliser : comment lui dire que ce n'était pas vraiment ce genre de compagnie qu'elle recherchait en fin de soirée ? Il était aussi utile de préciser que les rares gentlemans de ce monde ne faisaient pas de Carmen leur premier choix non plus. Un mystère qu'elle n'arrivait étrangement pas à élucider... Qui te dit que ça sera pas l'inverse ? De ce que je vois, c'est plutôt toi qui risque d'en avoir besoin. réplique-t-elle en faisant claquer sa langue contre son palais, bien trop consciente des regards féminins qui coulent sur le jeune homme depuis qu'il a mis les pieds dans le bar. Carmen était un brin agacée par toute l'attention qu'on lui accordait : premièrement parce qu'elle n'avait pas l'intention de laisser je ne sais quel ongle manucuré autre que les siens effleurer la moindre parcelle de Finn, et deuxièmement parce qu'elle n'appréciait pas qu'un blondinet au regard de chien battu puisse lui voler la vedette.  

il ne qualifierait pas sa soirée de trépidante. d'ailleurs, c'est plutôt quelque chose qui le perturbait. non, il aimait bien son petit train-train quotidien, les soirées qui se finissent à vingt-deux heures trente et la tranquillité d'une pizza devant la télé. carmen avait bousculé son programme et son plan était sans doute bien rodé. tu te surestimes carmen. il lui lâcha avec un sourire. elle avait sans doute l'habitude de claquer des doigts pour obtenir ce qu'elle avait en ligne de mire. et finn se faisait une joie de ne pas répondre trop facilement à son caprice. elle passa commande pour deux. de l'alcool, bien sûr. elle devait espérer que cela suffirait à finn pour baisser sa garde. mais il préféra repousser le verre en direction de la brune. officiellement, il accentuait le défi que carmen s'était lancée toute seule. rien pour l'affaiblir, pour le désinhiber et laisser éclater les pulsions qu'il étouffait. plus officieusement, il avait aussi la volonté de garder ses moyens. finn était - globalement - un gentil garçon qui aimait les gentilles filles. elle le bousculait dans ses habitudes et disons-le entre nous, il appréciait ça. mais cela supposait de passer une étape, de repousser un peu plus loin ses limites, et ça, finn ne l'envisageait pas vraiment. il fit signe au serveur pour commander un très sage coca. elle lui arracha un petit rire, elle était presque mignonne là. j'avais pas remarqué, j'ai l'embarras du choix alors? il la provoquait gentiment, elle avait déjà réussi à le traîner jusqu'ici, il ne prendrait pas la peine d'allait dragouiller. ça venait à lui, regardez. les coudes sur la table, il se pencha un peu en avant, un peu grisé par son public. il se sentait d'un coup suffisamment beau gosse pour sortir de sa zone de confort. puisqu'on n'est pas là pour manger, que tu n'as besoin de personne pour rentrer, qu'est-ce que tu attends de moi? j'ai peur que tu sois déçue de la réponse si c'est ce que je pense. enfin, elle n'avait pas été particulièrement subtile. ça constituait une partie de son charme finalement. elle ne mentait à personne sur ses intentions, il n'y avait que finn pour faire semblant de ne pas avoir compris. il n'y avait que finn pour ne pas confier ses propres intentions. admettons qu'il laisse carmen obtenir ce qu'elle était venue cherché tout de suite. quel intérêt elle aurait à poursuivre ensuite?

Carmen, se surestimer ? C'était mal la connaître. Elle était à la hauteur de tout ce qu'elle avançait de fabuleux sur sa personne et ses capacités. Mais forcément, quand elle faisait face à un Finn réticent à tout ce qu'elle avait le malheur de proposer, lui faire entendre raison n'était pas tâche aisée. Peut-être. concède-t-elle contre toute attente dans un haussement d'épaules, l'air soudain boudeur. Si son enthousiasme ne semblait pas connaître de limites, elle commençait pourtant à se lasser de l'expression fade qui trônait sur les trains du brun. Quelle surprise. siffle-t-elle en levant les yeux au ciel quand elle récupère le gin tonic qu'il refuse poliment. Ca y est, Carmen est agacée. Et si Finn croyait qu'il réussirait à la calmer avec deux cocktails, il avait affreusement tort. Il la provoque à son tour, s'autorisant un regard autour d'eux afin de prendre conscience des regards affamés que lui destinaient un bon nombre de femmes. Je vais pas t'empêcher de vivre. T'as repéré quelque chose à ton goût ? demande-t-elle d'un ton exagérément détaché, faisant tourner sa paille entre ses doigts manucurés. Quelque chose et pas quelqu'un. Preuve irréfutable que tout ça n'était qu'un vulgaire jeu pour Carmen et que son respect n'était pas à vendre ce soir. Ou peut-être que si ? Elle prenait sûrement un peu trop à coeur de tester Finn. Peut-être qu'il l'intéressait plus qu'elle voulait bien l'avouer, au delà de ses provocations graveleuses et de ses regards aguicheurs... Il est très efficace, ton rôle de vierge effarouchée. Ah, non, pas de sentiments finalement. Les rôles étaient naturellement inversés entre Finn et Carmen : elle était le stéréotype de l'infatigable séducteur tandis qu'il campait le rôle de la fille hard to get un peu trop respectable. Elle ne comprenait pas pourquoi il se donnait tant de mal pour la repousser sans pour autant y mettre assez de conviction pour que ce soit crédible. Qu'est-ce qu'il attendait d'elle, de la romance ? De la subtilité ? Un je t'aime moi non plus ? Un luxe que sa patience fragile lui refusait. Elle boît une gorgée de gin puis repose son verre, ancrant un regard intense dans les prunelles du brun. Je ne te plais pas, Finn ? demande-t-elle sans ciller, la mine impassible et la tête légèrement inclinée. Puisqu'il ne lui laissait pas le choix, elle était bien obligée de lui offrir un autre genre de profondeur.