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 how do i get over you? (carmen)

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Message Sujet: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Jeu 22 Nov - 5:09




HOW DO I GET OVER YOU?

Caramel & Milo

Un petit sourire aux lèvres, il la regardait battre des cils, les yeux baissés, et replacer une mèche de longs cheveux roux derrière son oreille. Sadie, 21 ans, était étudiante en communication et visiblement très réceptive aux avances de grands bruns aux yeux clairs. Elle laissait échapper un petit rire à chacune des blagues de Milo et, quand elle n’était pas occupée à fixer ses mains d’un air faussement timide, elle le dévorait du regard, dardant son beau visage de ses grands yeux bleus. Tandis qu’elle lui posait une nouvelle question sur la vie à Seattle, Milo, sentant sa jambe gauche le lancer douloureusement et, pour être tout à fait honnête, se sentant de plus en plus submergé par l’envie de ressentir les effets euphorisants de ses petites gélules, sortit de sa poche une boîte orange dont il extirpa un comprimé d’oxycodone, qu’il avala rapidement avec une gorgée de sa bière. Face au regard interrogateur de la demoiselle, il précisa sans sourciller que dans sa famille, tout le monde avait un cholestérol élevé, peu désireux de lui admettre après trente minutes de conversation qu’il se shootait aux antidouleurs morphiniques.

La vague sensation d’euphorie se répandit alors en lui, étouffant par la même occasion la douleur dans sa jambe. Le sourire de Milo s’élargit imperceptiblement, ses pupilles se contractèrent, et il parvint à faire passer le ralentissement de sa voix pour un ton séducteur. Sadie n’y vit que du feu, et continua de lui poser question sur question. L’attention soudainement attirée par un détail dans sa vision périphérique, Milo lui répondit d’une voix distraite tout en plissant légèrement les yeux, à deux doigts de se pincer pour s’assurer qu’il n’était pas en train de rêver. Il refusait de croire ce qu’il était en train de voir, et pourtant, il ne lui fallut pas plus d’une demi-seconde pour savoir qu’il n’y avait pas de confusion possible.

Et pour cause, il avait vécu deux ans aux côtés de la femme qu’il venait d’apercevoir, et elle n’avait pas changé d’un poil. Carmen Standford était toujours dotée de la même beauté, froide et éblouissante, que le jour où il l’avait rencontrée. Et lorsqu’il entendit, de loin, son rire reconnaissable entre mille retentir dans le bar, il sentit quelque chose remuer au fond de ses entrailles. Voilà bientôt quatre ans qu’elle lui avait brisé le cœur, quatre ans pendant lesquels il avait banni toute pensée la concernant de son esprit de crainte de devenir fou. Et maintenant qu’il la voyait, encore plus belle que dans ses souvenirs, il avait l’impression qu’ils s’étaient quittés la veille. Tout ce qu’il avait enfoui pendant ces années le frappa de plein fouet, et il eut l’impression d’étouffer lorsque, l’espace d’une nanoseconde, leurs regards se croisèrent. « Excuse-moi, je… je dois y aller. Désolé », dit-il soudainement à Sadie, qu’il avait arrêté d’écouter depuis un petit moment. Sans même lui lancer un regard, il la planta là et sortit du bar aussi vite que sa jambe le lui permettait, le pas un peu plus claudicant qu’à l’accoutumée tant il était secoué.

Arrivé dehors, il s’appuya contre le mur en soupirant, les yeux fermés, furieux de voir l’état dans lequel cet épisode pourtant insignifiant l’avait mis l’espace de quelques instants. Son cœur battait à tout rompre, mais il se sentait, fort heureusement, enfin commencer à retrouver ses esprits.


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Message Sujet: Re: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Jeu 13 Déc - 11:20

love is unconditional, relationships are not.

L'insouciance campait tranquillement sur les traits de Reine Carmen, fermement décidée à ne rien laisser abîmer son plaisir. Perchée sur des talons bien trop hauts dans une robe bien trop moulante -qui au moins avait le mérite de ne pas être trop courte, bien que le haut de ses cuisses n'aurait de toute façon pas suffit à dévier les regards perdus dans son décolleté plongeant-, la brune joue de ses charmes habituels, attirant l'attention des mâles du bar avec un plaisir non dissimulé. Si on aurait pu penser que la plupart des femmes l'auraient jalousée, la majorité se contentaient de la haïr, maudissant tout bas -ou plus haut mais jamais assez fort pour que Carmen s'en préoccupe- ses manières insupportables et son égocentrisme trop assumé. Carmen avait toujours aimé qu'on la regarde, qu'on l'écoute, qu'on se plie à ses caprices et qu'on se jette dans ses plans foireux sans hésiter; mais surtout, Carmen devenait un véritable cauchemar quand on ne faisait pas d'elle sa priorité. Fort heureusement ce n'était pas le cas ce soir et la Standford terminait un quatrième sex on the bitch gracieusement offert quand elle estima s'ennuyer à sa table. Les quatre hommes et deux femmes qui lui tenaient compagnie avaient réussi à user une bonne partie de son quota sourire de la soirée et ç'aurait été mal connaître Carmen que de la croire capable de se forcer pour se prétendre encore amusée. « Merci pour les cocktails, à plus tard ! » annonça-t-elle soudainement en se levant de se chaise, esquissant un sourire un brin mesquin devant la mine déconfite de ses compagnons. Seules les femmes eurent l'air ravies de l'annonce de ce départ, quoique légèrement outrées devant le manque d'éducation de cette brune bien trop entreprenante qui s'en allait une fois son dû obtenu. Toujours aussi indifférente de l'avis des autres -surtout des autres possédant des ovaires- Carmen s'apprêtait à se chercher une nouvelle cible au bar quand elle croisa furtivement un regard bien trop familier. Son coeur manqua un battement avant même que sa tête ne réalise qu'il s'agissait de Miles. Milo. Une de ses rares -si ce n'était la seule- relations sérieuses. Son instinct premier lui cria de fuir, de prétendre n'avoir jamais avoir croisé ses yeux noisettes et de continuer sa soirée comme si de rien était (comme elle avait continué sa vie sans lui quatre ans plus tôt, finalement). Pourtant quand elle le vit quitter le bar quelques secondes après qu'il ait lui aussi réalisé sa présence, Carmen comprit que la petite voix dans sa tête qu'elle ne suivait pourtant jamais dans sa vie -sa conscience- ne la laisserait pas lui faire subir sa froide ignorance. Pas cette fois, pas après tout ce temps, et pas après cette foutue grossesse qui était venue tout gâcher. Elle se fit donc violence pour quitter à son tour le bar et le rejoindre dehors. « Tu me suis encore après tout ce temps ? Il serait peut-être bien d'arrêter, le harcèlement c'est sexy mais pas au dessus d'une année. » siffla-t-elle en posant une main sur sa hanche, l'air hautain au possible quoique sa voix ait semblé presque douce. Pouvait-elle l'insulter plus que ça ? Oui, elle aurait pu lui demander s'il avait trouvé une femme et des gosses depuis le temps, à défaut d'avoir pu élever celui qu'elle avait fait avorter.
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Message Sujet: Re: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Lun 17 Déc - 1:19




HOW DO I GET OVER YOU?

Caramel & Milo

« Et avant qu'il eût eu le temps de comprendre, tous ses souvenirs du temps où elle était éprise de lui, et qu'il avait réussi jusqu'à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d'amour qu'ils crurent revenu, s'étaient réveillés et, à tire d'aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur. »

L’esprit de Milo était devenu un joyeux foutoir – quoique le terme « joyeux » eût probablement mal été choisi. Si la sensation d’étouffer, ou de tomber dans un gouffre sans fin, qu’il avait ressentie lorsque son regard avait croisé celui de celle qu’il avait un jour aimé corps et âme, s’était estompée petit à petit alors qu’il était sorti prendre l’air, il n’en demeurait pas profondément bouleversé par ce qui venait de se passer. À de nombreuses reprises, et bien malgré lui, qui s’était efforcé de bannir à jamais le douloureux souvenir de Carmen, il s’était imaginé leurs retrouvailles, et l’état dans lequel celles-ci le laisseraient. Et s’il n’avait eu aucun mal à imaginer à quel point revoir Carmen serait pénible, cela ne l’avait en rien préparé à la détresse qu’il connaissait en ce moment.

Toutes les vannes qu’il avait soigneusement refermées s’étaient ouvertes à l’unisson pour le submerger d’une vague de souvenirs qu’il s’était évertué à refouler pendant quatre ans. La première fois qu’il l’avait vue, aussi éblouissante qu’aujourd’hui dans une tenue qui faisait tourner toutes les têtes sur son passage, et où, instantanément, quelque chose au fond de lui avait su qu’il aimerait et chérirait cette peste arrogante de tout son soûl, sans trop savoir pourquoi il se ruait complaisamment dans la gueule du loup, dont il n’avait pourtant pas pensé une seule seconde qu’il pouvait s’agir d’un agneau. Le petit sourire en coin, arrogant mais teinté d’une once de tendresse, qu’elle lui avait adressé juste après qu’il avait eu le courage de capturer ses lèvres écarlates dans un baiser aussi doux que passionné. La légère hésitation qu’elle avait manifestée avant d’accepter de le revoir, la première fois, puis les suivantes, son regard se faisant plus doux et plus bienveillant au fil de leurs rencontres. Puis cette relation, pratiquement inespérée au vu du tempérament de la belle et froide Carmen, dans laquelle elle s’était pourtant investie avec une passion dont il ne l’avait, au début, pas crue capable ailleurs qu’entre les draps. Elle n’avait cessé de le surprendre, et n’avait cessé de le laisser en faire autant avec elle. Elle l’avait si rendu si heureux… avant de tout lui arracher avec une brusquerie dont elle seule était capable.

La gorge nouée, Milo s’exhortait au calme, mais c’était sans compter le bruit soudain d’une démarche encore familière après toutes ces années, accompagné d’un parfum qui le transporta, lui aussi, des années en arrière. Les entrailles de Milo se nouèrent lorsqu’il réalisa qu’elle lui faisait face, mais il ne releva pas la tête, pas tant qu’elle ne lui avait pas fait part de ses intentions à son égard. Il fut toutefois bien vite fixé là-dessus lorsqu’elle ouvrit la bouche pour lui lancer une pique venimeuse, à l’image de son tempérament épouvantable. Un petit silence régna, au terme duquel Milo soupira, redressant la tête et dardant le beau visage de Carmen de ses yeux noisette. « Vraiment, Carmen ? » Il ne l’avait pas appelée Carmen depuis le jour où il avait appris que son deuxième prénom était Rosalia et, instantanément, avait rebaptisé l’intéressée Rosie. Ou Caramel, les mois qui suivirent, juste pour l’ennuyer. Il eut l’impression de parler à une étrangère tant le vrai prénom de son ancien amour sonnait bizarre sur ses lèvres. « T’as vraiment besoin de jouer à tes petits jeux mesquins avec moi ? C’est bas, même pour toi. » Il n’y avait aucune animosité dans la voix de Milo. Il aurait pu lui lancer au moins cinquante piques cinglantes différentes – ce n’était pas les idées qui lui manquaient. Mais il avait appris, au fil du temps, combien il était inutile de rentrer dans le manège de Carmen. Elle n’attendait que ça, et n’arrêterait jamais de surenchérir, jusqu’à obtenir le dernier mot, à la façon d’une enfant capricieuse qui n’était que trop consciente de son intelligence et de la richesse de sa répartie. Il avait donc bien vite laissé son sarcasme habituel de côté au profit de propos rationnels et calmes – qu’elle semblait avoir en horreur, car ils coupaient court à ses petits jeux de peste. Aujourd’hui encore, ce vieux réflexe qui avait la dent dure était ressorti, et Milo n’avait même pas cherché à entrer dans la joute verbale qu’avait tenté d’initier Carmen, se contentant d’un ton où rivalisaient lassitude et tristesse. « Tu sais aussi bien que moi que si j’suis sorti, c’est que je voulais pas te voir. Que j'pouvais pas te voir. » Il détourna le regard, incapable de soutenir le sien plus longtemps. Il avait su que ce moment serait pénible, mais pourquoi fallait-il qu’il le soit à ce point ? Il se sentait perdre tous ses moyens, à la façon d’un adolescent de quinze ans à qui on aurait brisé le cœur pour la première fois.

Il soupira une nouvelle fois, levant brièvement les yeux vers le ciel dans l’espoir vain de retrouver un semblant de calme, avant de réaliser que la seule chose à faire était de s’en aller. Il n’avait décidément pas les nerfs assez solides pour la confronter ce soir. Il reposa à grand peine ses yeux sur Carmen, esquissant l’ombre d’un sourire triste, frustré de se savoir toujours aussi ébloui par sa beauté. « T’as l’air d’aller bien… » En d’autres mots, tu es aussi magnifique que dans mes souvenirs, mais j’ai pas la force de te le dire. « … j’suis content pour toi. Passe une bonne soirée. » Un dernier regard, où coexistaient une mélancolie douloureuse et une infime pointe de cette satanée tendresse à son égard dont il ne parviendrait décidément jamais à se débarrasser, et le voilà qui faisait volte-face, avant de s’éloigner de son pas encore plus claudicant que quelques minutes plus tôt. Il n’avait qu’une envie, rentrer chez lui et se défoncer pour se sortir cette rencontre de l’esprit. Mais c’était sans compter sa jambe, sur laquelle l’oxycodone qu’il avait avalée un peu plus tôt ne semblait décidément faire aucun effet. Il eut à peine le temps de parcourir une dizaine de mètres qu’elle se mit à trembler, incontrôlablement. Milo savait exactement ce qui allait se passer ensuite, mais ne pouvait pas se permettre que cela arrive, aussi se fit-il violence pour poursuivre son chemin, serrant les dents dans l’espoir d’ignorer la douleur qui brûlait de son pied à sa hanche, repoussant du mieux qu’il pouvait l’inévitable. Inévitable qui finit par s’abattre sur lui après quelques instants – après un tremblement particulièrement violent, sa jambe céda, incapable de soutenir son poids plus longtemps, et Milo se rattrapa de justesse au mur à sa droite, le souffle court, le visage déformé par une grimace de douleur tandis que le rouge lui monta aux joues et qu’il laissa échapper un juron étranglé, priant de toutes ses forces pour que Carmen soit déjà rentrée à l’intérieur pour tourmenter une autre âme que la sienne. Il ne voulait pas qu’elle le voie comme ça, encore plus affaibli qu’il ne l’avait déjà été par sa cruauté à elle.
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Message Sujet: Re: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Mar 22 Jan - 15:12

love is unconditional, relationships are not.

Si Carmen n'était clairement pas indifférente à la présence de Milo, elle n'avait pas pour autant prévu de se comporter dignement. Son seul instinct lui soufflait de jouer les indifférentes, au mieux les provocatrices et de pousser son ancien petit ami à bout, désireuse de démontrer que rien ne pouvait l'atteindre. Croyait-il vraiment qu'elle était assez sensible pour jouer les femmes matures plutôt que de céder à la facilité de ses cruelles attaques ? Probablement pas. Milo la connaissait mieux que personne, peut-être même mieux qu'elle ne se connaissait elle-même -et pour cause, elle n'avait jamais songé à aller se perdre dans les sombres tréfonds de son âme pour y puiser des explications sur son comportement-. Carmen se mit à battre des cils d'un air innocent avant d'offrir ses yeux de biche à un Milo qui sembla s'étonner de sa façon d'agir, estimant que c'était "bas, même pour elle". Finalement, elle commençait à croire qu'il avait bel et bien oublié à qui il avait affaire. « J'en ai pas "besoin", non. » commença-t-elle en faisant la moue, le timbre presque doux comparé à ses habituelles remarques passives-agressives. « J'en ai juste cruellement envie. » La vie de Carmen n'était qu'un jeu, sa discussion avec Milo ne ferait pas exception et ce peu importe la lourdeur émotionnelle de leur passé commun. Milo a le regard fuyant, comme s'il craignait de se changer en pierre s'il la fixait trop longtemps -ou de se liquéfier sur place, à en juger par son évident malaise-. « Je vois que le temps n'a pas suffi à venir à bout de tes tendances mélodramatiques. Regarde, tu m'as vue et t'es encore en vie, ça se passe pas si mal que ça finalement, non ? » s'amusa-t-elle -à ses dépends, une fois de plus- en haussant les sourcils avec condescendance. Cela va sans dire, mais Carmen prenait son pied à le torturer sans qu'il ne semble ressentir l'envie de l'envoyer clairement balader. Dieu savait que n'importe quel autre être humain aurait fini par lui gueuler dessus pour la forcer à se taire et mettre fin au flot de méchancetés qu'elle laissait échapper sans une once de culpabilité. Milo sembla trouver qu'elle allait bien, et il avait on ne peut plus raison. « Toi par contre, t'as l'air malheureux à en crever. » fit-elle remarquer en penchant la tête sur le côté pour lui jeter un regard critique, s'arrêtant plus longuement sur sa mine de chien battu et sur la peine qui campait sur ses traits. Carmen mettait du cœur à l'ouvrage quand il s'agissait de remuer le couteau dans la plaie et de l'asperger de sel. La torture parut cependant trop coûter à Milo qui déclara finalement forfait, préférant battre en retraire plutôt que de s'entêter dans un combat perdu d'avance. Il lui souhaita une bonne soirée tout en lui adressant un semblant de sourire triste et commença à s'éloigner d'une démarche pas franchement naturelle. Qu'est-ce qui lui prenait, à Miles ? Il manqua de s'étaler par terre et se rattrapa in extremis contre un mur. Carmen croisa d'abord les bras contre sa poitrine, observant cette pathétique tentative de fuite sans grande compassion. « C'est quoi, ça ? Une érection soudaine qui t'empêche de marcher ? » raille-t-elle sans retenir un rire moqueur. Satan perchée sur ses talons finit malgré tout par rejoindre son ancien amant, ralentissant volontairement sa démarche féline pour prolonger son agonie. « Aigri et boiteux. T'as vraiment tout pour plaire, Cooper. »
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Message Sujet: Re: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Mer 30 Jan - 2:11




HOW DO I GET OVER YOU?

Caramel & Milo

Une partie de Milo encaissait péniblement les horreurs que lui assénait avec ferveur Carmen, tandis que l’autre était comme déconnectée, refusant de se laisser atteindre par la violence de ses propos. Lui qui avait d’ordinaire plus d’une réplique cinglante sur les lèvres se contenta de répondre à la provocation par le silence, accusant le coup sans un mot à chacune des mesquineries qui lui furent servies. Même lorsqu’elle répondit à ce qu’il avait espéré être la dernière phrase de leur échange avec un ton aussi méprisant que moqueur, il se contenta d’un regard silencieux avant de lui tourner le dos, non sans avoir repensé, l’espace d’une demi-seconde, au petit élan de tendresse qui venait autrefois adoucir son visage arrogant à chaque fois qu’il la complimentait, à l’époque où ils étaient chacun synonyme du bonheur de l’autre. Une demi-seconde, peut-être même moins. Il ne lui fallut pas plus longtemps pour décider que le moment était venu pour Carmen de quitter définitivement sa vie et ses pensées.

Mais, bien évidemment, personne ne décidait de mettre fin à une discussion avec Carmen, si ce n’est Carmen elle-même. Et Milo le comprit rapidement, alors que, avant d’avoir eu le temps de laisser échapper un juron teinté d’humiliation en sentant sa jambe lui faire faux bond, il entendit un rire malveillant accompagné du bruit familier des talons aiguille de celle qu’il avait tant aimée. Il ne se tourna pas vers elle en entendant sa voix cruelle. « Va-t’en, Carmen. » Il savait très bien qu’elle ne le ferait pas. Il la connaissait par cœur. Il n’avait plus qu’à attendre qu’elle se lasse et décide de son propre chef que son petit jeu avait assez duré. Autrefois, ce délai dépassait rarement les deux minutes. Mais autrefois, elle n’employait jamais cette méchanceté franche à son égard, ni ne tirait cette cruelle satisfaction de le savoir blessé par ses propos. Il n’avait donc plus qu’à prendre son mal en patience en attendant que l’orage passe et, à contre-cœur, finit par lui faire face lorsqu’elle parvint à sa hauteur, s’adossant contre le mur, les bras croisés, tentant désespérément de ne pas s’appuyer sur sa mauvaise jambe. Et là, pour la première fois, il ne parvint à réprimer un élan d’impatience face à la dernière remarque acerbe de Carmen, le manifestant au travers d’un sourire sarcastique et sans joie. « T’as raison, d’ailleurs, je devrais aller dire au mec qui m’a foncé dessus avec sa caisse que c’était pas cool de sa part de me rendre moins
plaisant à tes yeux. » Il extirpa son paquet de cigarettes de la poche de sa veste en cuir, avant d’en allumer une. Il tira une longue bouffée et laissa s’échapper la fumée de ses lèvres avant d’ajouter, sur un ton étrangement calme et dénué de toute animosité : « De toute façon, c’est pas comme si le fait que j’avais de quoi plaire t’avait empêché de te taper la moitié du Queens. » N’importe qui ne connaissant pas ces deux-là par cœur aurait vu dans cette dernière phrase une contre-attaque à tous les propos blessants de Carmen, mais il n’en était rien. Il n’y avait pas d’énervement dans la voix de Milo, de rancœur ni même de trace du sarcasme qu’il avait manifesté trente secondes plus tôt. Ces paroles, il les avait formulées comme s’il parlait de la pluie et du beau temps, comme s’il énonçait le fait le plus banal qui soit. C’est que, jamais, il ne serait capable de faire preuve de mesquinerie à son égard. Malgré tout ce qui s’était produit, il demeurait incapable de la détester ou de chercher à la blesser. Il n’en ressentait ni le besoin, ni l’envie. Lorsqu’elle lui avait annoncé de but en blanc l’avoir trompé avec une panoplie d’inconnus, il avait préféré essayer de l’oublier que de la haïr. Bien sûr, il lui en avait énormément voulu – et il lui en voulait probablement encore aujourd’hui. La voir était toujours aussi douloureux, et sa seule envie était de la voir disparaître dans la nuit. Mais à côté de ça, il ne parvenait à éclipser entièrement l’image de la Carmen d’autrefois, celle qui se blottissait dans ses bras pendant son sommeil lorsqu’il faisait un peu trop froid, et dont le rire se faisait régulièrement sincère lorsqu’elle était à ses côtés. Elle suscitait en lui des sentiments ambivalents et contradictoires, mais dont la somme ne parvenait jamais à être clairement négative. Et c’est pourquoi la même sincérité transparaissait dans la dureté de ses propos, la lassitude de sa voix et la lueur mélancolique dans son regard.

Milo réalisa qu’il ne lui restait plus qu’un mégot entre les doigts, souffla un nuage de fumée tout en jetant le filtre un peu plus loin, et soupira avant de planter son regard noisette dans celui de Carmen. « Qu’est-ce que t’attends de moi, au juste ? Tu sais parfaitement que je vais ni me mettre à crier, ni fondre en larmes. »

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Message Sujet: Re: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Sam 9 Mar - 12:23

love is unconditional, relationships are not.

Une partie d'elle aurait au moins du se sentir blessée que Milo lui demande de partir avec autant de ferveur. Il n'avait jamais eu besoin de crier pour se faire entendre : la froideur de ses mots suffisait pour qu'elle comprenne l'ampleur de sa colère. Une colère qui n'était d'ailleurs souvent que déception, comme elle s'en doutait à cet instant alors qu'il ne prenait pas la peine de croiser son regard. Carmen comprenait désormais que Milo était prêt à partir sans se retourner. Si la brune était préparée à à près tout dans sa vie, elle ne put cependant retenir un pincement au coeur quand il en vint à parler d'accident de voiture. « Hm ? C'est quoi encore, cette histoire ? » lança-t-elle avec son habituel dédain, quoiqu'il soit teinté d'une vague incompréhension qu'elle tâchait de camoufler. Miles s'était fait renverser ? On ne pouvait pas dire qu'elle avait vraiment pris de ses nouvelles, mais de là à apprendre une telle nouvelle sans préambule, c'était un peu trop. Choisir la distance quand le risque d'être déstabilisée se présentait était sa spécialité et personne ne disait aussi bien "je m'en tape" qu'une Carmen qui commençait à s'inquiéter. « Je t'ai pourtant dit assez de fois de regarder des deux côtés de la rue avant de traverser. » railla-t-elle, bien que le coeur n'y soit pas. Elle le dévisageait d'un oeil distrait alors qu'il s'occupait à allumer une cigarette, cherchant des traces de séquelles ou la preuve qu'il disait la vérité -en plus de sa jambe bancale-. Mais quand Miles lui avait-il déjà menti ? Elle avait toujours été la seule malhonnête de l'histoire. « Comment t'as fait ton compte ? » demande-t-elle finalement en grognant, comme si la question lui arrachait la bouche. Elle prit la cigarette d'entre les doigts du brun et en tira une taffe qui lui brûla la gorge mais qu'elle expira sans tousser. La peine de Milo ne semblait pas avoir de fin et elle aurait sûrement pu l'écouter des heures durant, le temps qu'il déballe tout ce qu'il avait sur le cœur. Pourtant accabler les gens n'avait jamais été dans ses habitudes -quand bien même Carmen le méritait mille fois- et quand il fit référence aux hommes avait qui elle l'avait trompé, il semblait bien plus déçu et mélancolique que dans une colère noire. Si Miles Cooper méritait mieux que Carmen ? Sans une once d'hésitation. Et c'était exactement pour cette raison qu'elle comptait y replanter ses griffes pour ne plus le laisser partir. « Ce n'est pas de ma faute si tu n'as jamais appris à partager. » Sourire sur ses lèvres carmin, amusée par sa propre répartie à vomir. Elle s'en donnait d'autant plus à coeur joie que rien de tout ça n'était vrai et qu'elle n'avait jamais trompé Milo. Pas une seule fois. Mais pour ne pas changer, le mensonge et la provocation étaient bien plus simples qu'une vérité qui lui aurait valu autant de problèmes que de remises en questions : elle préférait mille fois que Milo se croit trompé plutôt que de devoir reparler de l'enfant qu'elle avait fait avorter sans le consulter. Carmen n'avait rien d'une mère et plus elle se montrait cruelle, plus elle se confortait dans sa décision. « J'espère bien, les larmes me mettent extrêmement mal à l'aise. » soupira-t-elle, désabusée. « Tu sais bien ce que je veux, tu es déjà en train de me donner tout ce que j'attends. Te torturer est devenu un réel plaisir et pourtant je suis assez honnête pour te poser une question dont tu connais déjà la réponse : qu'est-ce que tu fais encore là, Milo ? Si tu cherches un signe de rédemption de ma part, tu sais aussi bien que moi que tu t'y casseras les dents. »
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Message Sujet: Re: how do i get over you? (carmen)   how do i get over you? (carmen) Empty Ven 19 Avr - 18:09




HOW DO I GET OVER YOU?

Caramel & Milo

Milo ne put s’empêcher de cligner des yeux, incrédule. Rêvait-il ou était-ce là de l’inquiétude qu’il croyait déceler sur les traits et dans les intonations de Carmen ? Il se retint de se pincer le bras, tout bonnement stupéfait. Cela faisait quatre ans qu’il n’avait pas décelé cette émotion savamment dissimulée chez Carmen, et même à l’époque où il la côtoyait, on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle lui avait donné beaucoup d’occasions de la voir soucieuse d’autrui qu’elle-même. Mais, même après tout ce temps, il reconnaissait sans peine ce schéma tout particulier qui la trahissait sans même qu’elle le réalisât forcément – des questions posées avec une indifférence excessive alors qu’elle ne prenait jamais la peine d’en formuler si elle n’était pas un minimum intéressée ; une remarque sortie d’un ton railleur et assortie d’un regard appuyé où se mêlaient tant d’éléments qu’il en devenait indéfinissable ; puis, cette question posée à contre-cœur, comme si elle n’avait pu s’en empêcher. Peinant à en croire ses yeux, Milo assista à ce petit cirque sans rien dire, l’ombre d’un sourire venant étirer ses lèvres signalant à Carmen qu’il n’était pas dupe – mais il n’enfonça pas le clou, feignant une ignorance presque crédible. Raison pour laquelle il ne s’épancha pas lorsqu’elle finit par lui demander de lui expliquer ce qui était arrivé, comme s’il répondait réellement par politesse à une question à laquelle Carmen faisait mine de ne pas s’intéresser. « J’sais pas, ptêt qu’il a confondu le frein et l’accélérateur, mais j’suppose qu’il devait pas aimer ma gueule. Puis le temps que j’arrive à l’hosto, apparemment y avait plus rien à faire pour sauver mes jambes. Finalement j’ai réappris à marcher y a, genre, un an. » Il avait parlé d’un ton pratiquement égal, s’autorisant un regard en direction du beau visage de Carmen alors que celle-ci s’était emparée de sa cigarette, lui arrachant au passage l’ombre d’un infime frisson au moment où ses doigts de velours avaient effleuré les siens, rendus tremblants et moites par le manque d’opiacés et l’indéniable détresse dans laquelle l’avaient trainé ces retrouvailles.

Il ne fut aucunement surpris de constater le départ de l’ébauche d’humanité qui était venue habiter Carmen pendant quelques instants. Si sa réplique basse et perfide vint faire se remuer ses entrailles déjà passablement nouées, cette fois-ci, aucune expression peinée ne se dessina sur ses traits fatigués. Au lieu de cela, il afficha un air imperturbable, toutefois trahi par une lueur agacée dans ses prunelles noisette. « C’est une façon intéressante de justifier ton manque total de considération pour les autres », répondit-il, toujours de ce ton égal où ne perçait aucune surprise quant à l’égoïsme de Carmen. Après tout, il avait eu le temps de s’y habituer, et surtout, il avait appris à aimer chacun de ses défauts au même titre qu’il avait appris à l’aimer elle. Être désormais la cible de ces épouvantables traits de caractère qu’elle n’avait jamais réellement osé lui infliger n’en devenait cependant ni agréable ni facile – voilà dix minutes qu’avait débuté cette conversation, et il se sentait déjà profondément épuisé par la petite gueguerre que Carmen s’acharnait à mener contre lui. Pourtant, il ne songeait plus à s’en aller – plus vraiment, en tout cas. C’était plus fort que lui : son regard était à nouveau captivé par son sourire mesquin et la lueur insolente dans ses grands yeux. Il avait beau être excédé par son comportement et ne pas comprendre ce qu’elle avait encore décidé de lui infliger comme peine, il se retrouvait, exactement comme il l’avait redouté et essayé d’éviter, happé par le magnétisme qu’elle dégageait et auquel il n’avait jamais pu résister.

Carmen lança une nouvelle salve d’attaques impitoyables, mais cette fois-ci, le sourire qui étira les lèvres de Milo ne fut teinté d’aucun sentiment ambivalent – il était aussi sincère que spontané, à mi-chemin entre l’amusement et l’incrédulité. Un petit rire s’échappa d’entre ses lèvres, avant de faire place à un timbre cynique, à la limite franche de la moquerie. « Allez, Carmen, arrête tes conneries », finit-il par lancer, un sourire au coin des lèvres mais une légère impatience dessinée sur le visage. « Même toi, t’es pas assez égocentrique pour croire sincèrement que si j’suis encore là, c’est parce que j’ai envie de te voir. » Après tout, il avait pris la fuite à l’instant où il avait croisé son regard dans ce bar, et ne s’était résolu à rester qu’une fois qu’il avait compris qu’elle ne le laisserait filer qu’après s’être suffisamment divertie à ses dépens. Il la toisa sans se départir de son air cynique, les bras croisés et les sourcils haussés. « T’as envie de me torturer ? Vas-y, lâche-toi, je bouge pas. Tu sais quoi, t’as qu’à me parler de ta merveilleuse vie avec le gosse dont tu m’as si généreusement signalé qu’il était pas de moi. Si t’as envie de taper là où ça fait mal, ça devrait faire l’affaire. » Sa voix était toujours désespérément calme, mais Milo pouvait sentir son cœur accélérer dans sa poitrine à l’évocation de cet enfant qu’elle lui avait si impitoyablement arraché.

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