strangers again (carmen)

Elle provoque avec passion. Elle provoque de bon coeur, comme si rien n'avait plus d'importance que l'agacement et la frustration qu'elle voyait apparaître sur les visages de ses victimes quand ses attaques trouvaient enfin leur cible. Et dans la liste de ses victimes, Maximilian Pierce avait trouvé une place de choix. Il la haïssait, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure, et elle appréciait chaque seconde de son agacement tinté d'une attirance inexpliquée qu'il n'avait su repousser dans un moment de faiblesse. Il avait suffit d'un instant, d'une seule minute d'hésitation pour que les principes du mâle volent en éclat, ne lui laissant au lendemain de leur nuit passionnée que le goût amer des regrets et de la honte. En d'autres termes : du pain bénit pour une Carmen assoiffée d'asseoir sa supériorité sur cette relation, si tant est qu'ils en aient une. Jolie robe pourpre, chevelure foncée cascadant sur ses épaules, rouge à lèvre carmin. Le panoplie complète destinée à étouffer Max de sa beauté jusqu'à l'en écoeurer. Elle rentre dans son bar de sa démarche souple, passe volontairement devant le comptoir où le brun remplit quelques verres et n'a plus qu'à laisser la magie opérer. Seulement pour ton doux plaisir. Son sourire se veut aguicheur. Maîtresse dans l'art de se pavaner aux yeux du monde, elle a l'intention d'imposer le spectacle à Max durant la totalité de la soirée jusqu'à ce qu'elle finisse par le hanter même dans ses plus doux cauchemars. Elle rit à sa remarque abrupte, bien plus flattée qu'il se donne tant de mal pour l'attaquer qu'outrée par l'impudeur de ses propos. Peut-être. Ca devrait pas être bien compliqué de trouver plus intéressant que la tienne. Simplement incapable de ne pas parler de cette fameuse nuit. De celle qui a tout fait basculer. De celle qui va réanimer la rage déjà présente dans les prunelles du barman. Il propose au moins de lui servir un verre : il parvient encore un minimum à prendre sur lui. Ah, non. Voilà une nouvelle manière de lui faire savoir que sa présence ne l'enchante pas le moins du monde. Laisse-moi deviner, présume-t-elle à son tour, tu te gardes la bouteille pour essayer de mettre fin à ta misérable vie ? Evoquer le suicide alors que son meilleur ami s'était tué : Carmen venait sûrement de gagner une place de choix en enfer par ces simples mots. Un shot de ton désespoir me suffira.

Elle doit bien reconnaître que le jeu de Max est -presque- convaincant. Il n'a pas l'air si agacé que ça, bien qu'elle devine aisément la rage qui bouillonne derrière un regard blasé et quelques provocations faussement détachées. Carmen, transporter des mst ? Probablement pas. Elle avait beau retirer facilement sa culotte, elle n'en oubliait pas moins la protection réglementaire. Dommage, elle aurait sûrement tiré une satisfaction perverse à refiler quelques morpions à Max. Heureusement pour moi, le monde est rempli de types aux principes aussi légers que les tiens. Parce que ça ne l'avait pas empêché de trouver son plaisir avec elle, même en sachant que Carmen était tout sauf une sainte -et surtout qu'elle était sortie avec son meilleur ami, mais le péché était tellement gros qu'il n'était pas utile de le rappeler-. Elle laisse à sa menace le temps de planer suffisamment pour apporter une tension presque jouissive à la conversation : est-ce qu'il essayait de lui faire peur ? Un point pour l'effort. Mais pas suffisant pour l'ébranler. A ta place j'éviterais, ça commencerait à faire un peu trop de morts dans ton entourage. lance-t-elle dans un soupir. Conseil d'ami, se garde-t-elle d'ajouter. T'iras brûler en enfer, Carmen, mais ça en vaudra la peine. Parce que y'a rien de plus beau que le visage de Max qui se décompose. Ce dernier finit par lui servir un shot et prend même l'initiative de trinquer avec elle : preuve qu'il savoure secrètement le temps passé avec elle -l'égo est toujours présent et bien garni chez la Standford-. Elle se mord la lèvre, assimilant la remarque sur le feu qu'elle avait vous-savez-où, bien incapable de prétendre le contraire. Oui Max, talk dirty to me, tu sais comme ça m'émoustille. provoque-t-elle en ajoutant un regard libidineux à ses propos. Elle voit qu'on lui jette quelques regards à côté : un groupe de quelques types doit être en train de se demander si la proposition pouvait s'étendre à eux. Carmen prend le shot, trinque avec Max et s'imbibe du liquide pimenté. Pas de quoi lui faire monter le rouge aux joues mais assez pour qu'une larme épicée vienne faire briller ses yeux. C'est mal de faire pleurer les femmes, Max. dit-elle en passant son doigt sous le coin de son oeil afin de faire disparaître l'une des rares preuves que Carmen est bel et bien un être humain, et pas un démon sans âme.