I need you by my side. (Paletan)

I need you by my side.

Paletan

Tu sais pas vraiment ce que tu fais, tu cherches simplement à éveiller une quelconque réaction autre que de la haine ou du je-m'en-foutisme. Qu'il arrête de noyer le poisson. Tu t'attends à tout avec lui sauf à ce qui suit. Il s'énerve, forcément et il te déplace comme si tu pesais pas plus lourd qu'une plume. En réalité, tu le bénis d'avoir fait ça parce que, clairement, il faisait réellement trop chaud pour toi. Au moins, son ton est moins agressif, toujours dans l'optique de te faire déguerpir mais plus agréable à entendre que son discours du début. Tu te perds d'ailleurs dans tes pensées. Neuf ans déjà. Neuf putains d'années. C'est long, c'est vrai. Et pourtant, tu les as pas vu passer. Son visage se retrouvant soudain dans ton champ de vision à une proximité peu anodine, te fait revenir à toi. Tu clignes des yeux et le fixe sans rien dire. Dans le fond, il a pas tort sur certains trucs. Et puis tu t'attendais pas à ce qu'il te déballe tout sur un plateau d'argent, n'empêche que ça prouve tout de même qu'il y a bien quelque chose. T'es pas stupide et il faudrait être miro pour ne pas le voir. Tu soupires, sentant son regard sur toi et tu t'approches de la porte pour profiter de l'air frais. « Tant mieux si tu flippes pas à cause de Tarrence mais il en a après toi. Et il a les moyens de te faire disparaître. Peut-être que t'en as plus rien à foutre de vivre mais je le laisserai pas faire ça. » Il peut pas gagner sur tous les fronts, tu ne le toléreras pas. « Ouais, neuf ans c'est long. Mais te bile pas, t'es pas le seul que j'ai laissé derrière moi sauf que toi et moi, on n'était pas assez proches pour que je déboule dans ta vie après toutes ces années. Seulement voilà, j'ai suivi l'affaire avec ton père et puis celle avec Tarrence et j'sais pas, ça me dégoûte tellement que je veux faire quelque chose. J'y peux rien, c'est plus fort que moi. » Tu te passes une main sur le visage et tu poses ton regard sur lui, une nouvelle fois. « Me sers pas ce genre de trucs s'il te plaît. Si t'aimais vraiment ta vie comme tu le prétends, tu serais pas dans cet état. Là, on dirait juste que t'attends qu'on t'abatte comme un agneau qui se sait condamné à l'abattoir. » Même si il le nie, les faits sont là. T'en as vu des gens désespérés, prêts à tout pour lâcher prise et à force de l'observer, d'étudier avec attention chacune de ses réactions, tu retrouves cette même détresse en lui. « J'ai hésité pendant longtemps avant d'entreprendre de te revoir. Et puis, c'était pas évident de te retrouver non plus. Si j'ai pu le faire là, c'est parce que j'avais les contacts pour. Mais oui, dans l'histoire, ça reste toujours toi qui a un soucis. » Tu t'avances vers lui et tu poses un doigt accusateur sur son torse. « En revanche, et je me répète encore mais c'est pas grave, je commence à avoir l'habitude avec toi ! J'aimerai que tu te mettes un peu à ma place aussi. Depuis le début, j'essuie toutes tes critiques, tes sarcasmes mais tu m'as jamais réellement mise en garde contre ton frère. Peut-être que je t'aurais écouté. Alors oui, je t'ai remballé pauvre connasse que je suis, désolée d'avoir subi un traumatisme ! De toutes les personnes que je connaisse, t'es le seul à me le reprocher de la sorte. T'essaies même pas de comprendre ! » Ça t'énerve, même plus que ça, ça te blesse. Tu te recules et lui tournes le dos, te dirigeant vers la fenêtre de son appartement. Même si tu voulais pas faire déraper la conversation à nouveau, tu sens ce goût amer dans sa bouche qu'il te fait partager et ça te donne la nausée. T'es pas un monstre sans cœur non plus. Tu serres le poing pour éviter de frapper le mur, tes jointures deviennent blanches mais tu n'en as que faire, c'est soit ça soit le placo qui prend. « Tu sais quoi ? Oublie ce que je viens de dire, on s'en fout de toute façon, n'est-ce pas ? J'ai compris que ça t'intéressait pas mais juste, parle pas sans savoir merci bien. Je sais que je t'emmerde mais j'laisse pas tomber les gens dans le besoin alors à moins que tu me jettes de chez toi, t'as encore la chance de te coltiner ma présence. » Ton regard se perd dans la ruelle en bas. Tu t'apprêtes à l'ouvrir à nouveau lorsqu'un cri strident attire ton attention. Tu te penches un peu plus pour voir de quoi il en retourne et t'as un haut-le-cœur en apercevant le spectacle qui se déroule sous tes yeux. Encore un type qui se croit tout permis et il a un couteau en plus... ! Ton sang ne fait qu'un tour. Tu te prends pour supergirl maintenant ! Sans plus d'explications, tu te précipites par la porte ouverte de son appartement et tu descends rapidement les marches avant de te retrouver dehors. La scène te fige quelques instants sur place mais tu sens rapidement l'adrénaline couler dans tes veines tandis que ton palpitant est à deux doigts d'imploser. « Ferme-la pétasse ! » Qu'il lui crache en appuyant son couteau sous sa gorge tandis qu'il la déshabille de son autre main. T'aurais presque envie de vomir, tu te plantes pas loin d'eux, armée d'un courage que tu ne te savais pas détenir. « Lâche-la connard ! » Ta voix résonne dans toute la ruelle, menaçante et cinglante. Le pauvre mec se tourne vers toi en rigolant et t'observes de haut en bas. « T'inquiètes pas ma jolie, j'vais m'occuper de ton cas après. » Il se fout de ta gueule en plus. T'es hors de toi. « J'crois que tu m'as pas bien comprise. » Tu t'avances et il s'écarte légèrement de la jeune femme terrorisée pour te scruter. « Tu fais pas le poids, reste tranquille. » Tu lèves les yeux au ciel et quand tu te trouves assez proche, tu lui envoies un coup de poing bien mérité en plein dans la trachée. Il a pas le temps de le voir venir et se retrouve à terre en moins de deux à suffoquer comme un blaireau. Tu lui craches dessus et tu te dépêches d'éloigner la fille de lui. Ta seule erreur : lui avoir tourné le dos. Dans ta précipitation, t'en as oublié le plus important, toujours faire face à son adversaire, surtout quand il est armé. « Très bien, je m'occupe de toi en premier dans ce cas. » Couteau sous la gorge avant même que t'aies le temps de réagir, tu intimes à la demoiselle de partir loin, tout de suite. Elle hésite mais tu insistes alors elle file non sans te lancer plusieurs regards appuyés. Tu sens le couteau légèrement entailler ta chair et tu grimaces. Fils de lâche. T'attrapes son poignet et le pousses de toutes tes forces pour l'éloigner de ta gorge. Il t'attrape par les cheveux, te forçant à te ployer à sa guise. « Écoute-moi bien petite pute, ici on n'est pas dans les films. T'es pas wonder woman ! T'as voulu jouer, maintenant on va s'amuser. » Non, en effet, tu ne l'étais pas, loin de là même mais c'était plus fort que toi. Il te balance contre le mur d'en face et le choc est douloureux, t'as pas eu le temps de l'amortir de tes bras. Désorientée, sentant te vider un peu de ton liquide rouge vermeil, tu te redresses tant bien que mal. Cependant, tu vois trouble et lorsque tu sens de nouveau sa poigne s'agripper à ton cou, tu n'as plus la même vitalité pour le repousser. Ressaisis-toi Opale, maintenant ! Bouge-toi...avant qu'il soit trop tard ! Tu lui donnes un coup de pied mal placé qui ne fait que l'énerver et il manque de t'étrangler. Ne ferme pas les yeux. Allez, t'es plus forte que ça. Mais pourquoi il a fallu que ça tombe sur moi ? Et pourquoi j'ai pas juste appelé les flics hein ?! Sûrement parce qu'ils seraient arrivés trop tard comme souvent. Tu sens à peine sa main s'attarder un peu trop sur toi. T'es plus trop là et puis tes poumons se vident dangereusement de leur air vital.

electric bird.

the children have to save themselves these days because the parents have no clue.

opale & tanner

We're not gonna be just a part of their game, we're not gonna be just the victims. They're taking our dreams and they tear them apart, 'til everyone's the same. I've got no place to go, I've got nowhere to run, they'd love to watch me fall, they think they know it all.

J'avais oublié à quel point on pouvait parler, à quel point qu'une présence féminine pouvait être envahissante. Elle parlait encore et encore... Comment faisait-elle pour respirer? Alors j'avais compris ce qui l'excitait, plus je parlais et plus elle croyait trouver des failles alors le silence semblait mon unique solution à sa fuite. Alors ouais, je la laissais me traiter, me maltraiter. M'insulter, me menacer à moitié. Neuf ans que je ne l'avais pas vu et déjà elle souhaitait la fin de mon existence. Elle m'accusait de choses monstrueuses, osant admettre à demi-mot me fichait de son sort. Non c'était faux. La sortie de mon frère m'effrayait comme me peinait, mais pour qui je passerai si j'oserai avouer cela? Qu'elle m'aide? Non. Je n'avais pas besoin de son aide, je n'avais besoin de personne. Je me débrouillais très bien tout seul. Je n'étais un pauvre agneau sans défense comme elle le disait, j'avais pas besoin de sa pitié ou de la pitié de quiconque. Elle devait juste être loin de moi, elle devait se protéger elle et non revenir vers le frère de son violeur. Qui oserait faire cela ? Ah si, Opale. Il lui est passé quoi par la tête putain?

Je la laissais alors me défier du regard, me bousculer un peu de son doigt sur mon torse. Je ne la quittais pas du regard mais je restais de marbre, silencieux. Je voyais ses poings se contracter mais à part mon coeur battre à cent à l'heure je voulais être le plus neutre possible, comme si à nouveau j'étais vide, sans aucun sentiment pour autrui et pourtant plus ça allait et plus ce sentiment de tout foutre en l'air m'envahissait.

Je déglutissais, je restais près de la fenêtre de la cuisine, j'allumais une énième clope. Je voulais oublier en espérant qu'elle fuit. Elle m'affirmait vouloir rester mais sans que je ne comprenne quoique ce soit elle s'approchait, elle s'affolait, elle commençait à hurler. Je n'eus rien le temps de voir finit qu'elle avait déjà passé la porte. Je regardais une nouvelle fois par la fenêtre, je ne voyais que deux ombres passées sous le porche. Qu'avait-t-elle vu? Peu importe. Elle était partie.

Je claquais la porte une fois qu'elle était à l'extérieur, je fermais à double tour pour revenir dans ma salle de bain. J'avais envie de cogner contre mon putain de mur mais au lieu de ça je me contentais de hurler de tous mes poumons avant de faire tomber au sol le porte serviette. Je m'arrachais presque les cheveux, trop de souvenirs d'un coup étaient revenus, trop de trucs que j'avais oublié ou que je pensais avoir oublié. Alors sans attendre je me mis à genoux près de la baignoire, je plongeais ma tête dans l'eau et je hurlais à la mort. Je devais me défouler et plus j'étais silencieux, mieux j'étais. Après dix misérables secondes je ressortais ma tête de l'eau, trempé jusqu'à la moelle mais un bruit extérieur m'interpella. Je déglutissais, je revenais vers la fenêtre non fermée et j'entendais une fille criée "au secours". C'était quoi ce bordel? Je rouvris la porte pleine de haine, je déboulais les escaliers à toute vitesse pour venir dans la cours de devant l'immeuble.

- Il se passe quoi?!

Une inconnue affolée. Elle pointait du doigt la direction d'un gars et je reconnus vite les jambes élancées d'Opale. Mais putain, elle jouait à quoi à la fin cette meuf? Elle voulait vraiment se croire la sauveuse de tout le monde jusqu'à se foutre dans la merde? Sans attendre j'allais vers eux, je donnais un coup dans les côtes à ce mec jusqu'à le forcer à se retourner et lui foutre un coup de poing dans la gueule pour qu'il lâche cette pseudo mauvaise héroïne. J'étais fou. On devait voir les veines de mon front sortir, de même que celles de mes bras tant tous mes muscles se compressaient.

- Retourne là-haut.

Essayais-je de dire calmement.

- MAINTENANT!

Non je voulais pas la faire re-rentrer chez moi mais au moins qu'elle s'éloigne de ce barge qui avait déjà la gueule en sang et qui se courbait de douleur sur ce sol plus que crade. Je revenais vers la jeune femme mais à peine avais-je fait un pas vers elle qu'elle avait fuit en courant. Même elle, me prenait pour un monstre. J'inspirais longuement, Opale ne bougeait pas. Je la pris violemment par le bras, malgré moi avant de la lâcher à 10 mètres du psychopathe pour finir par grimper les marches énervés. Sans elle. Je tremblais, j'étais en manque, j'avais chaud, puis froid. Elle réveillait trop de mauvais souvenirs en moi, trop de sentiments que j'essayais de cacher. Et voilà qu'elle venait à la rescousse d'une femme en détresse avant que je vienne la pseudo-secourir car elle en avait fait qu'à sa gueule encore une fois. J'avais mal à mon poing, j'avais mal au coeur, au ventre, je voulais gerber.

(c) DΛNDELION

I need you by my side.

Paletan

Tu te demandes parfois ce qui te passe par la tête. Pourquoi t'as eu envie de jouer les héroïnes alors que tu maîtrises mal le sujet ? C'pas faute d'avoir pris des cours pourtant. Le truc c'est que tu peux jamais te préparer à ce qui va se passer dans ce genre de situation. La preuve en est ce soir. Au final, c'est toi qui te retrouve dans de beaux draps. C'est toi qui est prise aux pièges de ses griffes. Mais pourtant, tu ne pouvais pas laisser les choses se faire. T'es pas du genre à détourner le regard et ton impulsivité pourrait bien te mener à ta perte un de ces quatre. En attendant, te voilà à la merci de ce pauvre type. Et plus ça va, moins ça va. Tu t'agrippes à son poignet avec tout le désespoir du monde. Tes pieds touchent à peine le sol et il se rend pas compte qu'il resserre sa prise à chaque seconde qui passe tandis que toi, tu trépasses. Et puis soudain, tu retombes à terre. L'air s'engouffre à une vitesse folle dans tes poumons en manque et ça fait un mal de chien. Tu tousses à t'en décrocher ta cage thoracique. Tout ce que t'entends maintenant ce sont les battements désordonnés de ton cœur. Tu ne réalises que maintenant ce qui aurait pu se passer et tes jambes te lâchent subitement. Y a Tanner qu'essaie de te parler mais tu le vois même pas. Y a tout qui part en couille dans ta tête. Des images qui te reviennent, des souvenirs pourtant bien enfouis qui te mettent dans tous tes états. Tu sens encore sa main sur ta gorge comme si elle était toujours là. T'es complètement déconnectée de la réalité et lorsque, brusquement, Tanner te traîne loin de ton agresseur, tu reviens brutalement à toi. Y a tous les sons de la rue qui t'assaillissent d'un coup, qui t'agressent. Même ton propre souffle te mène en déroute. Parce que c'est clairement ça, t'es déroutée. Incapable de réellement reprendre pied, t'es plutôt en train de sombrer. Rendue dans le hall de l'immeuble sans savoir comment t'as fait pour marcher jusque là, tu t'écroules une nouvelles fois. Inapte, à ne serait-ce que téléphoner pour qu'on vienne te chercher ou juste simplement grimper ces foutues marches. Tu te recroquevilles sur toi-même, pathétique petite ingénue qui a tenté d'être le chevalier servant de cette pauvre âme en détresse sans penser une seule seconde que ça pourrait se retourner contre toi. N'en faisant qu'à ta tête, sûre de tes prouesses, t'as joué avec le feu et y a pas que tes ailes que t'as cramé cette fois-ci. Ton cœur bat beaucoup trop vite, à deux doigts de sortir de ta poitrine. Tous tes membres tremblent et tu vois trouble. T'as du mal à respirer. C'est la première fois que ça te fait ça. Une crise de panique comme ils appellent ça les médecins. Une putain de crise de panique. Et tes joues maintenant englouties par une mer salée emportant tout sur son passage. T'arrives pas à te calmer et la panique te gagne parce que tu ne comprends pas réellement ce qui se passe sur le coup. Tu veux juste que tout ça, ça s'arrête. Que ces images qui envahissent ton esprit disparaissent et te laissent en paix. Tu sais même plus où t'es, tu perds complètement la notion du temps et de l'espace. Tout ce que tu sais, c'est que ça va pas, que t'as l'impression de faire une putain de chute libre. « Écoute-moi bien petite pute, ici on n'est pas dans les films. T'es pas wonder woman ! T'as voulu jouer, maintenant on va s'amuser. » Ces mots résonnent dans ton crâne et te donne la nausée. Pourquoi il a fallu que tu t'infliges un nouveau traumatisme comme si t'en avais pas eu assez ? Faites que tout ça s'arrête. Faites que tout ça s'arrête. Tu te répètes ça en boucle alors que ton état ne fait qu'empirer. Le seul regret que t'as dans tout ça, c'est de t'être fait avoir aussi bêtement. Et maintenant, tu en payes le prix. Après tout, t'es pas wonder woman comme il l'a si bien dit.

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opale & tanner

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Énervé, blessé, fatigué. Je voulais passer une soirée tranquille, seule, dans mon coin, comme toutes mes soirées. Ces soirées qui se ressemblaient toutes, elles étaient une copie d'une copie.... Mais là tout partait en couille. J'avais assommé le gars, mon poing me faisait mal, mon coeur battait la chamade, je commençais à remonter mais je n'entendais aucun bruit de pas derrière moi, rien, le néant. A peine huit marches montées, que je fis demi tour aussitôt.

- Opale? T'es où bordel?

Je n'aimais pas ça. C'était quoi ce mauvais film? Mes pupilles se dilataient, je regardais dans tous les sens et je la vis non loin de là. Presque étalée au sol, à bout de force. Je tremblais, je paniquais. Je perdais le contrôle. "Encore" me disais-je dans ma tête. Ouais... Encore. Encore une âme égarée, une âme blessée par ma faute. Je ne pouvais sauver personne, si j'avais pu je l'aurais sauvé elle, j'aurais sauvé notre fils, au lieu de cela je l'avais laissé mourir et j'avais donné mon fils à autrui...

Je pris un grand souffle d'air frais et sans attendre je la forçais à se relever sans la brusquer non plus. J'avais envie de la traiter, lui dire de dégager car elle me rappelait trop de mauvaises choses mais peut être que je pouvais la sauver elle, pour cette nuit, alors que clairement tout ça était "de trop". Pourquoi avait-elle essayé de sauver autrui si encaisser les dégâts derrière n'étaient pas de son niveau?

Je l'aidais à aller jusqu'à l'ascenseur, la tenant fermement par la hanche tandis qu'elle avait un bras par dessus mon épaule. Je n'aimais pas cette proximité, sentir la transpiration, le stress, la peur, ou juste son parfum bon marché, non je n'aimais pas... Car ce parfum était le même qu'il y a 9 ans, celui qui m'avait exorcisé mais non, elle avait préféré le grand frère sexy et populaire...

On arrivait de nouveau chez moi, je fermais la porte et je l'installais sur le canapé. Je lui préparais un grand verre d'eau frais, suivi d'une boîte de mouchoir. Je m'asseyais à côté d'elle, je ne disais pas un mot. Je ne savais pas quoi dire. Mon frère avait été traumatisant pour bien plus d'un et Opale devait en subir encore les conséquences. Je mettais ma clope au bec, j'inspirais une grande bouffée de cette pourriture avant de tout souffler.

- Pardon.

Au fond je ne savais pas pourquoi je m'excusais. Pardon de quoi? D'avoir un frère aîné crevard prêt à sortir de taule? Ou pardon d'être devenu la véritable ordure humaine que j'étais à présent?

(c) DΛNDELION

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Paletan

Ta crise prend des proportions délirante et tu paniques parce que ton souffle se fatigue beaucoup trop vite et que t'as l'impression que l'air ne parvient pas à rentrer dans tes poumons. Tes larmes n'en finissent plus de couler et semblent te noyer. Puis, soudainement, on te remet sur pied. Le brusque contact te calme instantanément et peu à peu, tu reprends pied dans la réalité. Une poigne forte te maintient contre lui et lorsque tu comprends qui est venu te chercher, ton cœur fait un bond dans ta poitrine. Tanner. Encore trop secouée pour réagir, tu te laisses faire, te sentant en sécurité à ses côtés. Cette proximité est étrange, tu n'aurais jamais pensé que la soirée prendrait cette tournure et que vous vous retrouveriez là tous les deux à essayer -finalement- de soigner vos plaies. Tu clignes plusieurs fois des yeux, pense même à te pincer pour être certaine que t'es pas en train de rêver. Ton cerveau vient de planter et il a besoin d'un peu de temps pour se relancer. Tu te retrouves sur son canapé et tu reprends, doucement, contenance. Il t'apporte de quoi boire et te vider de tout ton chagrin. Tu le remercies dans un souffle qui te demande beaucoup d'efforts, ta gorge encore trop serrée, par l'angoisse et la panique mêlées, t'empêche de t'exprimer clairement. Il s'assoit à côté de toi et le silence reprend ses droits. « Pardon. » Bien vite rompu par un mot qui te laisse sans voix. Déjà que t'avais du mal à parler... Tu avales ton verre d'eau d'une traite et te mouches pour avoir meilleure allure. Et parce que c'est gênant aussi. Pourtant, tes yeux continuent de briller. Tu décides de garder la boîte de mouchoirs à portée de main, au cas où. « Je..je m'excuse aussi. Pour ce soir, pour tout ce bordel, pour tout en fait. » Tu murmures, tes mains serrant tes genoux sous le coup de la nervosité. « Je...t'es quelqu'un de bien Tanner et j'aurais dû te laisser ta chance... Peut-être que j'avais juste peur de m'engager avec quelqu'un qui tenait réellement à moi... » Tu secoues la tête, te sentant stupide puis tu remarques qu'il est blessé. Et tu te lèves, remettant petit à petit ton armure, refoulant encore ce nouveau traumatisme. « Faut soigner ça ! » Tu te diriges rapidement vers la salle de bain, tanguant un peu sur tes jambes et tu reviens avec une trousse à pharmacie. Tu te laisses tomber sur les genoux devant lui et attrape son poignet, commençant à t'affairer sur sa plaie. « Ça risque de piquer un peu, je te préviens... » Et tandis que tu mets tout le peu d'énergie qui te reste, tu te mordilles la lèvre inférieure et relèves de temps à autre tes yeux dans sa direction. « Je voulais te remercier pour ce que tu as fait encore... Merci d'avoir été là. » Concentrée et avec douceur, tu t'appliques à le réparer du mieux que tu le peux. C'est la moindre des choses après tout et puis tu n'as jamais voulu que cette conversation dérive à la dispute, aux cris de colère. Tes doigts tremblent tout de même, pourtant ce n'est pas faute d'essayer de les contrôler. Ne plus rien laisser paraître, ne pas rester aussi vulnérable, faire comme si tout ça ne t'avais pas atteint tant que ça, que t'es pas à deux doigts d'éclater en sanglot au moindre éclats de voix.

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Je fumais, je regardais face à moi, je laissais le silence nous envahir. Ca ne me gênait pas ce silence, ce silence était mon quotidien depuis qu'elle était parti, ma vie n'était faite que de cela. Désormais le bruit m'effrayait et avoir des gens au sein de ces quatre murs étaient plus un handicap pour moi qu'une réelle consolation et malgré tout cela, elle était là. Peut être car désormais je me sentais responsable d'elle, elle qui a été sous l'influence du grand méchant loup, comme moi j'ai pu l'être et j'avais sous estimé ces blessures. Peut-être parce que je n'avais jamais vécu cela: le viol. L'humiliation oui, mais le viol... Non. Alors je fumais en oubliant ma douleur à cette main droite mais elle semblait avoir besoin de parler par rapport à moi. Elle s'excusait désormais. Pourquoi? Je fronçais les sourcils. Je ne comprenais guère. Je la laissais évacuer cette haine, ce stress qu'elle ressentait mais elle s'éloigna du sujet.

- Je ne t'ai jamais aimé Opale. Tu n'as pas à t'excuser. J'ai été attiré par toi physiquement mais je n'ai aimé qu'une seule femme dans ma vie. Je ne peux t'en vouloir d'avoir préféré le physique avantageux de mon frère. C'est moi qui m'excuse. Si j'avais su j'aurais tout fait pour t'éloigner de tout ça. Comme toutes les autres.

Puis sans que je ne comprenne, elle prit ma main dans la sienne et commença à s'exciter car "il fallait me soigner". Je regardais la dite-main je secouais la tête: ce n'était rien.

- Ce n'est rien...

Mais c'était trop tard, elle était déjà partie à la salle de bain chercher un remède miracle à ma faible blessure. J'écrasais ma clope dans le cendrier, je regardais l'heure et je soufflais. Je voulais dormir mais la laisser partir, seule, après "ça", ça ferait vraiment bâtard et là... L'ancien Tanner réapparaissait un peu. Elle revint aussitôt, s'agenouilla face à moi et commença à jouer à l'infirmière. Qu'est-ce que je faisais? Je déglutissais en serrant un peu les dents sous l'effet de l'alcool mais j'avais vécu pire.

- Ne me remercie pas. Juste les prochaines fois, évite de t'entraîner dans ce genre de mésaventure si à la fin c'est pour atterrir dans un tel état... Il faut d'abord que tu te sauves toi avant de pouvoir sauver autrui. Ca aurait pu mal finir. Imagine si j'étais comme mon frère? Un vrai crevard et que je t'aurais laissé avec ce gars? Imagine Opale?

Mes mots étaient durs mais ils n'étaient que réels. Je ne pouvais pas la sauver et je ne voulais pas avoir ce rôle de "héros" je ne le méritais pas.

- C'est bon Opale, merci... Ca va aller. Remets toi à côté de moi, je n'aime pas te voir à genoux.

Je lui tirais doucement les bras pour l'installer à côté de moi. Je me grattais la gorge et clairement je ne savais pas quoi faire. Quoi lui dire.... Je l'avais oublié comme je m'efforçais à oublier plein de choses.

- Je ne suis plus le même Tanner que celui du lycée.

Je me levais, j'allais au lavabo de ma cuisine pour me laver ma main de "non guérit" en faisant attention à pas détacher le bandage qu'elle m'avait maladroitement fait. Je revenais vers elle pour re-remplir son verre d'eau. Il fallait qu'elle s'hydrate. Je lui commanderai un taxi quand elle m'en donnera l'autorisation. Quant à moi, je sortis une énième bière de mon frigo pour passer le temps.

- Je te commanderai un taxi quand tu m'en donneras l'ordre. Tu ne rentres pas à pied ou en transport. Mais quoique tu sois venue chercher ici... Tu ne trouveras rien d'intéressant Opale.

Ce qui était le cas. Ici à part une âme brisée, il n'y avait rien. Le néant.

(c) DΛNDELION

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