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 hughes family -- unhappy family is unhappy

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Message Sujet: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Ven 21 Jan - 23:10

( unhappy family is unhappy )
All parents damage their children. It cannot be helped. Youth, like pristine glass, absorbs the prints of its handlers. Some parents smudge, others crack, a few shatter childhoods completely into jagged little pieces, beyond repair // ( s o n g ; o u t f i t with  @Elijah Hughes & @Niel Hughes 

L’habitation est à taille moyenne, et pourtant, chaque fois que ses pupilles se greffent aux murs qui l’entourent, cette dernière semble trop vétuste. Étouffante de mille maux qu’elle préserve par crainte de trahir sa mémoire. Plus qu’elle ne l’ai déjà trahi, le secret de leur dernier échange verrouillé à double tour honteusement. Survivre à l’absence de James n’était pas si compliqué pour la ballerine, elle était habituée à la solitude pesante depuis sa plus tendre enfance, à ce sentiment d’invisibilité qui lui collait à la peau, se mariant délicatement à une culpabilité enivrante. Alors, survivre n’avait rien de bien complexe, vivre était une toute autre problématique. Une équation que même enfant, elle n’était jamais parvenu à résoudre. Condamnée à observer passivement ses frères se déchirer d’amertume, à n’être qu’une petite fille fragile et inintéressante pour un père plus absent qu’il n’était présent. À chercher à combler une mère par tous les moyens possibles, souffrants de ses excès de perfection, de son amour parfois trop grand. À observer impuissante les démons alpaguer son aîné Charlie et ne pas parvenir à les combattre à ses côtés. Finalement, la paix, elle ne l’a trouvé que brièvement auprès de son époux, un ami d’abord, une oreille attentive, d’une douceur exquise. Ils s’étaient compris dans la négociation de leur liberté jamais attrapé, ils s’étaient compris eux qui se devait de contenter tristement leur famille. Ils s’étaient compris dans cette façon un peu bancal de s’aimer, avant que Phee ne vienne froisser la page d’un bonheur aux fondations humides et fragilisés.

a r e s

comme une oasis sur le chemin de sa liberté.


Plus libre que jamais aux côtés du cadet, elle ne s’était pas vu l’aimer, elle ne s’y était pas attendue, ou plutôt elle étouffait tellement d’amour pour lui, qu’elle préférait le nier. Jusqu’à l’annonce tragique qui aurait dû la terrasser, et lors de laquelle sa première pensée s’envola auprès d’un autre qui n’était pas le défunt. Mauvais prénom. Mauvais amour. Tu as su que tu l’aimer à l’instant où tu as cru le perdre à tout jamais . Et encore une fois, Phee se dissimula, deux longues années à vivre ici. Dans ce loft choisi à deux, comme une condamnation qu’elle s’inflige, comme une damnation qu’elle mérite. Les obsidiennes régulièrement accrochées aux photographies et aux objets, jusqu’à ce paquet de cigarette qui n’a jamais bougé. Elle se remémore quotidiennement cette dernière et houleuse conversation, cette porte qui claque sous des airs de colères passagères.

«  Je ne veux pas d’enfants, James.

Je suis désolée… »

La carrière flanquée comme un bouclier devant ce qui l’effrayait. Être mère était trop compliqué, pour celle qui n’eut que pour écrin familial, qu’une pile de carde trop bancal. Le moindre souffle pouvait les atomiser, les inhaler. Il y a bien trop de fragilité pour prendre le risque de mal aimer. Etait-ce pourtant la seule et unique raison ?

«Mlle Hughes, pourriez-vous me justifier sincèrement cela ?


C’est simple, je serais une mère horrible.


Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?


Je ne sais pas. »

Trop de questions, trop de barrières qui lui paraissent infranchissables. Et le bonheur lui échappe, lui qui pourtant lui picote les doigts. Mais face à elle, comme à cet instant où, dans l’attente de sa fratrie, ce qu’il en reste du moins, elle se fige devant la photographie orant le mur de l’entrée. D’apparence parfaite, frères enfin réunis, père aux obsidiennes fières et mère profondément douce. Il n’y a que Charlie qui manque à l’appel. Il n’y a finalement que lui, qui s’est dissipé, et dont tout le monde s’évertue à nier son existence. Celui dont on ne parle jamais, celui dont la tombe est trop peu fleurie, celui à qui elle se confit, régulièrement, sans aucun filtre apparent lorsque cela va trop mal. Il est parfois plus simple de se confier aux morts plutôt qu’aux vivants, cela possède quelque chose de moins étouffant. C’est une pièce montée, ce bonheur affiché, trop souvent sur-joué. Comment s’aimer, si l’on peu aussi facilement oublier ? Finalement, cette habitation, est une jolie prison nostalgique dans laquelle Phee concède à nourrir sa peine. C’est un espace trop vide, figée dans un passé révolu qu’elle ne s’autorise pas à quitter. Et comme toujours, son palpitant est serré, et sa voix bloquée quelque part en elle. C’est finalement quelques coups à sa porte qui la font sursauter, l’extirpant de ses songes éveillés. Le coeur battant la chamade, sans aucune raison apparente. Ou peut-être parce qu’elle pourrait citer mille raisons à cela, le trop peu d’eux dans sa vie, le manque de compréhension qui rend toute communication compliqué entre les membres de sa fratrie. Un soupire s’extirpe de ses lippes tandis qu’enfin elle n’ouvre la porte, son visage porcelaine illuminé d’un sourire qui est faux, mais radieux dans sa facticité. « Hey, je vous attendez avec impatience, j’ai préparé du vin… » c’est doux, comme le serait une plume déposée délicatement sur les bordures d’un lac en sommeil. Le corps de la ballerine se décale, et derrière les silhouettes de ses aînés, elle referme la porte des secrets. Les dépassants avec sans doute trop de hâte, tandis que de ses doigts elle se veut serviable, comme elle l’a toujours été, toujours portés par ce profond désir de les combler. « Tenez, à la votre ! » Les pupilles alors caressent de tendresses ces deux êtres trop aimés, mais trop souvent séparés par un dialecte non partagé.  
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Sam 22 Jan - 18:52

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La chaleur de l’habitacle vient contrebalancer la froideur de tes pensées. Tu peux pas t’en empêcher hein d’y penser, au point que tes phalanges deviennent deux poings prêts à l’atteindre en plein visage. Quoique tu pourrais viser son service trois pièces, c’est pas comme s’il servait à grand-chose d’intéressant pas vrai ? N A T H A N I E L, chaque lettre se détache dans ton esprit comme le rappel perpétuel de ses mots devenus maux. Il t’a eu ce crétin, eu comme jamais auparavant. Parce que tu n’en avais rien à faire auparavant… De ces années, de ces pseudos conseils jamais écoutés, de ce dégout en te regardant, de sa fausse bienveillance, tout passait sur toi comme si ce n’était rien. Et ça l’était à l’époque, même les pires erreurs, même les jugements les plus prompts à te faire perdre la tête, t’arrivais à la maintenir. Mais maintenant, tu vas t’en déchirer la peau de cette envie d’enfoncer sa petite tête de crétin dans le mur le plus proche.

Pense à Phee, pense à Phee bordel !

De la voix d’Arès que t’entends dans ton crâne, comme le rappel de la vrai raison de ta présence, comme le rappel de ce qui t’amène ici ! Pas le sombre crétin mais la petite poupée à protéger. La plus belle personne de votre famille sans nulle doute et pourtant, elle est éteinte Phee, toujours, comme si elle avait jamais trouvé le bouton on de son existence. Et ça ne fait qu’une raison supplémentaire d’en vouloir à Nathaniel non ? De jamais avoir été assez là pour l’aider. D’avoir jamais compris à quel point vos géniteurs n’étaient pas à la hauteur. Haine, le mot entre tes lippes, s’en va pas, s’en va plus. Et le visage de la sirène apparaissant dans ton esprit. l’apaisement feu. Des mots de l’autre idiot qui reviennent en mémoire. De cette rancune tenance comme jamais. C’est pas ta faute à toi ! Non ! Avant c’était facile… Parce que ton cœur était vide mais c’est plus le cas maintenant.

TA GEULE !

La portière claquée, le froid venant remplacée la chaleur que t’as pas envie de nommer, de comprendre dans sa totalité. Pas encore prêt à y mettre des mots sur tout cela hein… Et la clope que t’allumes comme si le restant de ton existence en dépendait. Te faudrait certainement quelque chose de plus fort pour survivre à ce qui va arriver, un puissant anesthésiant pour pas te lancer sur lui. Pour pas le défigurer jusqu’à la fin de ses jours. Peut bien faire ce qu’il veut de son cul mais qu’il touche pas à E L L E ! Et ça revient encore plus fort, ça te quitte pas, comme un petit démon sur ton épaule te rappelant de jamais arrêter de repenser à ces propos, à l’horreur, à l’affront ! Surprotection nouveauté, seulement ta sœur comptait à ce point-là, faut croire que la place se partage maintenant.

T’es foutu Ellis, elle y est entrée, elle repartira plus….

T’espère être un peu en retard en trainant des pieds, le chemin te prenant des plombes comme si chaque pas était plus douloureux que le précédent mais c’est le cas n’est-ce pas ?

Va pas tout merder sinon je te casse la gueule compris!

Et Arès dans ton esprit, encore un peu plus, faut croire que c’est devenu automatique de l’imaginer quand Phee est là. De ce beau bordel qu’ils font à refuser l’évidence sous leurs yeux. Une espèce de tradition familiale de pas suivre la bonne voie mais celle que veulent vos géniteurs. Bordel que t’es content d’y avoir échapper à cette réalité. De pas finir aussi désespérément déprimés qu’eux. Surtout Nathaniel, sans doute qu’il serait autre chose qu’un sombre crétin imbu de lui-même s’il avait choisi Eileen au lieu d’une meuf qu’il ne saura jamais aimer. Et le pire c’est qu’il a recommencé deux fois.

Se vider la tête, se vider la tête… ET PAS DE CONNERIES !.

L’inévitable rencontre, elle arrive bien plus tôt que tu le voulais, du presque mortel échange de regard. Tu fais semblant de pas le voir, pas envie de la saluer, seulement de lui foutre une bonne droite et d’en rire jusqu’à demain.

Pense à Phee

De ce détournement de regard, de la clope écrasée sous ta chaussure et du pas vers la rencontre tellement détestée. Elle pense à rien de mal Euphémia, juste avoir sa famille à ses côtés, c’est beau finalement, c’est simple. C’est rien de mal mais… Mais ça sera mieux que vous deux hein… Moins risqués pour la vaisselle également. Et elle arrive, si vite, de pas faire attendre les gens, parce que ça ne se fait pas. Et pourtant, t’aimerais presque qu’elle le fasse, te faire attendre. Qu’elle prenne son temps, qu’elle dévie de ce qui a été prévue pour elle. Qu’elle devienne vraiment elle-même et pas ce qu’on a toujours voulu qu’elle soit. Qu’elle devienne la meilleur version d’elle-même, pas celle qu’on a voulu domestique, influencer sur chaque pan de son existence. Et parfois, en la voyant comme maintenant de ce baiser déposer sur sa joue, tu voudrais la secouer. La secouer et n’arrêter que quand toutes les influences disparaissent, qu’elle redevienne un tableau vierge découvrant sa propre existence, ses propres décisions, vivant finalement. Mais il n’y a pas assez de vie en cet endroit, vraiment pas, tout est figé comme si James était mort hier. Et ça te fait mal, pour elle, de vivre dans un monde qui n’existe plus.

Pourquoi tu t’infliges ça Phee ?.

De ce sourire qu’elle vous envoie sans certitude qu’il existe vraiment derrière une façade trop apprise. Du tien qui vient pourtant malgré les doutes, malgré tes envies de faire tout autrement, ce que tu retiens. Parce qu’elle est pas prête Phee, pas encore pour devenir l’oiseau s’envolant de sa cage. Et rien qu’un instant, t’aimerais que Rhea soit là, elle le transformerait si facilement ce tombeau à ciel ouvert. Elle ramènerait de la vie…

Elle te manque hein ? Ta gueule !.


Du vin, tu devrais en boire des quantités astronomiques pour supporter Nathaniel aujourd’hui… Sauf qu’il y a pire, là dans l’instant, dans ces mots que t’allais prononcer mais qui se retrouve coincés dans ta gorge. De la photographie, de l’absence surtout, là, de cette famille dont un membre a été enlevé comme s’il n’avait jamais existé. De cette bonne humeur que tu voulais amener qui s’étiole. Parce que tout revient, encore une fois, tout est tellement encore là malgré les années.

Tout est de ta faute…


Et le démon culpabilité à décider de t’habiter ce soir. Le silence presque morbide qui t’accompagne dans l’instant, dans le masque qui se fracture rien qu’un peu… Et votre petite fée déjà s’envole, se rend serviable, oublie de vivre pour mieux servir. Et toi, tu l’attrapes ce verre. « A la tienne. » que tu prononces, l’ayant presque oublié l’autre sous le poids de quelque chose de plus douloureux encore. De cette vitesse à laquelle tu le vides entièrement. « Très bon cru, un second petite sœur ? ». Parce qu’à force de boire, t’arriveras peut-être à l’oublier, ce fantôme qui t’étouffe de tous les côtés, cette mort que t’as jamais accepté.

Tout est de ta faute…
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Dim 23 Jan - 18:54

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La pulpe de ses doigts épouse l’écran et y fait s’aligner les lettres annihilatrices, insolentes sous les lumières bleues qui brûlent ses rétines, empestant d’une haine que Nathaniel ne ressent qu’à peine. Il s’amuse à façonner les mots, à les superposer, à les joindre, à les entremêler, entrevoyant la patience d’Elijah s’effriter entre les lignes de ces messages lancés comme des balles de ping-pong. Là est une routine dans laquelle il se complait, celle de deux frères qui ne savent se parler sans s’insulter, d’un aîné qui n’en est qu’un qu'à titre, effacé lorsqu’il ne cherche pas la petite bête, farfouille à l’intérieur des entrailles du seul frère qu’il lui reste, creuse finalement jusqu’à en faire apparaître une version un peu trop similaire à la personne que lui ne cesse d’être, et d’un cadet dessinant les traits d’un autre sur le visage du survivant, celui d’un défunt dont personne ne murmure le prénom, comme s’il n’avait jamais existé que dans son imaginaire. L’animosité n’est présente qu’en surface, tangible sans véritablement l’être, car Nathaniel n’en est pas plus affecté qu’il ne l’est par ce désir malsain d’enrager son interlocuteur jusqu’à en faire sauter l’une de ses paupières d’agacement. Si on lui demandait, il ne pourrait offrir une autre explication que celle-ci : j’en avais envie.

De voir la rage brûler au fond de ses iris azurés,

d’être la cause de sa colère volcanique,

qu’il me haïsse presque autant que je le fais déjà.

Il a toujours été plus simple d’enrager Ellis que de le calmer, de prétendre le détester que d’avouer l’aimer comme un aîné aime son cadet, finalement de se montrer désagréable, à en manquer plus d’une fois de se prendre une droite même à l’autre bout du pays, que de se comporter comme un véritable frère. Et c’est qu’ici, Niel n’a aucune explication à offrir à ceux qui chercheraient à comprendre les raisons de son comportement, aucune excuse à donner à ceux que cela intéresserait, tout comme il n’en avait aucune lorsque sa langue claquait des I’d rather you be dead au fantôme qui hante toujours ses jours et ses nuits, à chaque fois que celui-ci tentait une approche vers celui qui l’avait souvent aidé gamin, avant que quelque chose ne se brise entre eux et que leur relation n’en devienne irréparable. C’est que, de toute manière, personne ne lui en a jamais demandé, jamais verbalement, jamais frontalement, jamais jusqu’à sa propre conscience se mêle à la danse. Peut-être que le déclic s’est fait devant ce cercueil lentement, trop lentement, mis à terre. Peut-être qu’il s’est fait en différé, au moment où la porte s’est refermée et que Nathaniel a pris conscience que c’était la fin, celle dont on parle trop souvent sans vraiment en mesurer l’importance. I’d rather you be dead embrasse encore aujourd’hui les parois de sa boîte crânienne, les lettres gravés comme des initiales dans l’écorce d’un arbre, lui rappelant ses erreurs passées et celles qu’il continue éperdument de commettre comme si elles pouvaient effacer les jours, les semaines, les mois, les années qui les ont précédées.

Dis-moi, Charlie, qu’on n’en serait pas là
si j’avais été celui que tu attendais que je sois

Le téléphone est reposé sur la table, alors que les lèvres de l’aîné s’étirent en un sourire à la limite de la grimace, perdu entre ces murs trop austères pour être appréciables. Malgré ce mince sentiment de victoire, sa conscience revient au galop et le pousse à contacter Euphémia, elle qui, trop souvent, se retrouve au beau milieu d’un champ de bataille sur lequel elle ne devrait jamais à avoir à mettre les pieds. Dans un coin de sa boîte crânienne, Nathaniel a toujours pensé que sa cadette était trop douce, trop fragile, surtout trop pure pour ce monde dans lequel elle est obligée d’évoluer depuis sa naissance. Il en a eu confirmation lorsque son amaigrissement ne pouvait plus être ignoré, qu’elle s’est dissipée comme le souvenir de leur frère, effacée comme son prénom l’a très vite été, engloutie par des démons silencieux comme son corps, calé entre quatre planches, a été recouvert par la terre humide. Et s’il mentionne d’abord ce sujet pour dévier de celui de sa fille, son inquiétude est véritable. Elle l’a toujours été lorsque cela concerne sa sœur, quand bien même il a mille-et-unes fois détourné le regard, majoritairement par désir de faire disparaître ce qui la dévorait de l’intérieur, comme si ne pas regarder les choses en face aiderait à soigner ses maux.

Dis-moi, Charlie, qu’on n’en serait pas là
si ça avait été moi à ta place

Derrière son écran, Niel lui fait une promesse qu’il se sait incapable de tenir, pas parce qu’il ne désire pas lui faire plaisir, mais parce que c’est plus viscéral que contrôlable. Le film est rembobiné à chaque fois que les frères sont dans la même pièce, respire le même air, n’ont qu’à être confronté au prénom de l’autre, faisant écho à un temps où les deux aînés s’arrachaient tout en cherchant à se rapprocher, les appels à l’aide étouffés par les insultes, les reproches, les dents qui grincent, les portes qui claquent, les I wish you’d never been born balancés par le plus âgé et les well, I wish I never had you as a brother rétorqués par le plus jeune. Et Nathaniel sait qu’Elijah partage cette opinion, ce désir de ne jamais l’avoir eu comme frère, ponctué par ce souhait d’échanger leurs deux corps et de l’enterrer pour permettre à Charlie de reprendre son souffle. Au fond, parfois, certainement trop de fois pour cela soit sain, il souhaiterait lui-même échanger leur place, pas pour redonner la vie à ce cadet ayant choisi de se soumettre plutôt que de se battre face à l’adversité, mais pour n’être plus qu’un tas d’os entre quatre planches, quelque part entre plusieurs allées remplies de cadavres en décomposition, se fichant bien de savoir sa tombe visitée par ce qui lui survivront, son âme à des années-lumière de cette Terre qu’il a déjà mille fois voulu quitter sans pour autant être assez lâche pour le faire.

C’est la différence entre toi et moi,

moi je me relève à chaque coup,

toi tu as préféré rester au sol.

Ses suspicions sont confirmées lorsque ses prunelles rencontrent vaguement celles de son cadet, là à quelques mètres seulement de l’habitation de leur sœur, ce dernier ne lui donnant même pas l’heure. Il sait que Phee est passée par là, certainement après avoir quitté leur conversation de groupe, lui faisant promettre à lui aussi que ce soir, rien que ce soir, l’atmosphère ne sera pas aussi tendue qu’à l’accoutumée. — Content de te voir aussi, petit frère, que Nathaniel s’exclame dans son dos. Celui-ci pourrait accentuer chaque mot, ajouter une pointe de sarcasme qui fera bouillonner le sang de son frère, mais se contente du strict minimum. Et il doit avouer être fier de lui lorsque le sourire de la benjamine les accueille à l’intérieur de sa demeure, aussi factice soit-il. — Hey, je vous attendais avec impatience, j’ai préparé du vin. La vérité est que tout est faux, que tout l’a toujours été, parce que c’est ce que leur famille est : fausse. Niel remarque que le pas d’Elijah est soudainement moins rapide, quand bien même ce dernier tente de faire comme si de rien n’était, mais il ne cherche pas à savoir pourquoi. Ses yeux restent fixés sur leur sœur, ne déviant pas sur ces souvenirs qu’il sait douloureux pour elle, pour eux deux certainement, pas spécialement pour lui. C’est à peine s’il connaissait James. Finalement, lorsqu’il y pense, c’est à peine s’il connaît Euphémia à l’heure d’aujourd’hui. Sans laisser cette pensée se faire un nid dans son encéphale, l’aîné accepte le verre qui lui est tendu. Tenez, à la votre ! — A la tienne, que ce dernier prononce en même temps que leur frère, soudainement (et pour la première et dernière fois) en symbiose. La tension n’est pas aussi forte qu’à son habitude, pas aussi teintée de cette colère faisant de leur vision un amas de flaques rougeâtres, mais elle est toujours là, nourrie par quelque chose que Nathaniel ne comprend pas véritablement, ou peut-être par quelque chose qu’il comprend mais souhaiterait que ce ne soit pas le cas. — Très bon cru, un second petite sœur ? Il est tellement absorbé dans sa réflexion qu’il se rend compte que son verre n’a été qu’à peine touché, le goût du vin vaguement présent sur sa langue. — Vas-y mollo, Elijah, il faudrait pas que tu t’étouffes. Un sourire s’étend sur ses lèvres. Il ne l’adresse pas à son frère mais à sa sœur. Je ne peux pas nier les goûts de notre frère en ce qui concerne le vin. Bon choix, Phee. Le verre est reposé à ses lippes alors que ses yeux, eux, terminent par voyager autour de lui et vagabonder le long de ces murs qui ne semblent étonnamment pas avoir changés du tout. Il comprend mieux pourquoi le pas d’Ellis a ralenti une fois passée la frontière de la porte. C’est comme si rien n’avait changé et que James allait bientôt revenir de mission. Lorsque Nathaniel repose les yeux sur sa cadette, qu’il croise les siens après plusieurs longues secondes aux allures d’éternité, il peut entrevoir cette douleur qu’il connaît lui-même, peut-être pas aussi intense mais bien présente. Il déglutit. Tu es magnifique, petite sœur. Et s’il y a quelque chose de vrai, ici, entre ces murs et surtout entre eux trois, c’est bien cela. C’est tristement qu’il doit s’avouer qu’elle a toujours été celle qui porte la souffrance le mieux, là où les traits de ses frères sont tous les jours plus marqués par une peine jamais verbalisée et la fatigue qui ne cesse de l’accompagner.
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mar 25 Jan - 10:23

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Sarcophage de leur souffrance
Tombeau de leur colère


Le cadre est parfait, comme le serait une tenue cousue sur-mesure, ils sont beaux, presque aussi beaux qu’ils l’étaient lorsque les uns et autres posaient devant l’objectif aveuglant d’un appareil. La richesse au bord des babines, et l’excellence logée sur la pointe de leur langue. Une fratrie réussi, au regard du monde, mais le battant que chacun referme à l’intérieur de leur cage thoracique, lui, semble neurasthénique. Les sourires sont créés de toute pièce, un masque d’apparence que chacun portait à sa façon, leur permettant de faire illusion. I’m fine semble être finalement la phrase commune à la progéniture Hughes. Parce qu’il le fallait, aller bien, sourire, se relever en dépit des épreuves, ne jamais ô grand jamais courber l’échine. Il le fallait d’une manière ou d’une autre, se fondre dans la masse, ne jamais être cette tâche d’encre au milieu d’un tableau parfaitement travaillé. Il fallait être tout simplement p a r f a i t .


Mais, ne vois-tu pas Charlie ?
A quel point ils sont morts nés ?


Le fœtus de leur émotion est ingurgité, dégueulé dans le silence d’une pénombre qu’aucun d’eux n’est prêt à partager. La souffrance qui se mélange à cette colère froide vient putréfier la couche corporelle qui leur sert d’apparat, et finalement, les faux-semblants se mêlent à la vérité, ça s’enkyste et ça ne fait que gangréner des liens hachurés. Phee n’a toujours eu que trop conscience de tout cela, enfant silencieuse, discrète, pour ne pas dire effacée. L’observatrice qui, pendant les repas souffrait de mutisme, la boule au ventre à l’idée qu’une parole, qu’une question, que le moindre son émanant de ses lippes tremblantes et peu assurées puisse attiser les flammes qui calcinent l’âme de ses aînés. Charlie était celui qui tempérait, il fut un temps, mais Charlie n’est plus. Et comme le seraient les pièces sur un le plateau d’un jeu d’échec, tout était interchangeable, à commencer par cette place-là .  


Ils ne faisaient que danser,
pour cacher ce qui pourrissait


« — A la tienne » Les mots de ses aînés entrent en collision, laissant d’abord la plus jeune interdite, le myocarde battant, l’échine frémissant à l’idée qu’une nouvelle vague de discorde ne vienne couler sur elle. A quel moment tout cela s’est fissuré avec tant de virulence que le point de non-retour fut atteint ? Enfant déjà, les éclats de voix étaient récurrents allant jusqu’à percuter les murs de la chambre de l’unique fille de la fratrie. L’oreille tendue et le cœur noué. Phee était convaincu qu’Ellis et Niel s’aimaient, mais que la partition de leur lien fraternel était trop brute pour être exploité. L’ombre d’une rivalité entretenu par leur père, étendu par la mère, et finalement rendue plus réelle qu’elle ne l’a jamais été par le décès de leur frère. Celui dont le prénom est réduit au silence depuis sa disparition. Celui, qui elle le sait, manquait presqu’autant que l’incompréhension martelait leur cœur à l’unisson.


Pourquoi t’as fait ça ?
Pourquoi tu nous a fait ça ?


La question est suspendue au-dessus du crâne de ceux qui restent, et parfois, dans leur silence partagé, les balles de plombs venaient les mettre à terre. Jamais ensemble, cependant, toujours chacun de leur côté. Rien ne pouvait réunir ceux qui ne se comprenait pas, pas même celle qui n’avait plus de voix. Pourtant l’air ambiant est une caresse différente contre la peau laiteuse de la cadette. Si les aînés sont toujours électrisé par la présence de leur antonymique respectif, l’effort est remarqué sous les prunelles attendris de la plus jeune. « — Très bon cru, un second petite sœur ? » la jovialité d’Elijah possède l’écume du regret. L’œil observateur de la cadette avait remarqué ce pas plus lent, cette énergie soudainement aspiré lorsque c h a r l i e n’était plus. Qu’il semblait effacer des photos de familles, pas même porté à travers le regard de leur parent, tout juste entretenu maladroitement par la cadette. Phee laisse son sourire de façade décliner l’offre dans un premier temps. Réalisant qu’elle n’avait avalé qu’une pénible gorgée. « — Vas-y mollo, Elijah, il faudrait pas que tu t’étouffes. » cette fois-ci c’est un rire, doux, presque inaudible qu’elle offre à son auditoire, devant les iris bleutés du plus âgé. Niel, elle le connaissait presqu’autant qu’il lui était étranger. Les barrières que les années avaient érigés entre eux, étaient trop impressionnantes, trop hautes et pourtant, elle ne pouvait s’empêcher de l’observer avec cette pointe d’admiration. «  Je ne peux pas nier les goûts de notre frère en ce qui concerne le vin. Bon choix, Phee. » Le cœur se remet en mouvement, et les joues s’empourprent instinctivement.


« Que représentent vos frères pour vous ? »
« Une jolie énigme. »
« Est-ce qu’il y a de l’amour entre vous ? »
« De mon côté, oui. Je les ai toujours admirés. »
« Elijah et Nataniel, pourriez-vous me les décrire ? »
« Elijah est une étoile filante. Impossible à stopper, mais bourrés de regrets. Il traverse votre monde, et ne laisse jamais indifférent. Jamais. »

« Et Nataniel ? »
« L’hydre. »
« L’hydre ? »
« hm…la constellation qu’on ne peut observer que par morceau effiloché. D’une grande beauté, mais démembré. »
« Et Charlie ? »
« Je…je ne veux pas en parler. »


L’écorché aurait-elle pu répondre à l’une de ces nombreuses séances, lors desquelles, elle ressortait bien souvent drainé. Et décontenancé. Chaque mot que son psychologue lui renvoyait était une pierre de plus ajouté à l’édifice de tout ce qui n’allait pas dans cette famille. « -- Tu es magnifique, petite sœur. » la voix de son aîné l’extirpe de ses pensées, tandis que ses pupilles observent le liquide carmin tourné pathologiquement dans le creux de sa main. « -- Merci. » finit-elle par lâcher de la pointe de ses lèvres, l’esprit encore prisonnier du brouillard de ses souvenirs. La gorge se racle, tandis qu’un énième sourire forcé étire les traits gracieux de la ballerine. « Merci d’être venu, je sais que je n’ai pas été très présente ces deux dernières années. » prisonnière de son terrier, là où le monde s’est arrêté de tourner. Là où la culpabilité est aussi bien entretenue que l’était sa chambre d’enfant par les gouvernantes. James et son fantôme comme unique compagnie. Les souvenirs comme douce symphonie d’un quotidien qui avait tout d’une vieille photographie de sépia. « Je suis désolée, mais ça va mieux maintenant. » Énième tentative de réassurance, le masque agglutiné à sa peau, si bien qu’elle ne peut l’ôter sans s’en arracher l’épiderme. « Mais assez parlé de moi, qu’est-ce que j’ai loupé ? » Bien trop de chapitre sans doute. Bien trop de souffrance aussi. Bien trop d’années, n’est-ce pas Phee ?

 
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mar 25 Jan - 14:13

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All parents damage their children. It cannot be helped. Youth, like pristine glass, absorbs the prints of its handlers. Some parents smudge, others crack, a few shatter childhoods completely into jagged little pieces, beyond repair // ( s o n g ; o u t f i t with  @Euphémia Hughes & @Niel Hughes 

« Content de te voir aussi, petit frère, » Le silence que t’impose, de cette non envie de lui parler, de la certitude que si tu répondais en cet instant, ce ne serait pas avec des mots. De ces mots à lui, écrit sur ton téléphone, de cette envie de le fracasser qui revient à vitesse grand V. Parce qu’il a pas le droit de toucher à elle ! Jamais ! De cette protection armure que tu mets sans même t’en rendre compte. Plus fort que toi, ça te dépasse, comme toujours avec Rhea, c’est pas réfléchi, c’est pas pensé, c’est seulement vécu dans sa totalité. T’as pas besoin des jugements de NATHANIEL. Rien de ce qu’il pourrait penser ne t’intéresse. Plus maintenant, plus depuis un long moment. Est-ce qu’un seul jour finalement t’en as eu quelque chose à faire ? Est-ce qu’il existe une époque où son image ne te renvoyait pas celle de votre géniteur ? Toujours avec lui, toujours ensemble ! Est-il seulement un frère à tes yeux ou seulement une présence insupportable ? Quand tout a commencé véritablement ? Même toi t’es pas capable de le dire. Parce que ça a toujours été ainsi n’est-ce pas ? Toi contre lui, de ces différences exacerbées pour refuser vos ressemblances pourtant flagrantes pour tout autre personne que vous-mêmes… Et la porte secours, de le savoir loin, de le savoir dans le lointain. D’avoir réussi l’impossible, passer le pas de cette porte sans l’avoir fracasser. Un exploit à marquer dans les annales de l’histoire. Une minute entière à résister à cette envie pourtant si puissante. Une minute entière et faudra faire le reste non ? Essayer au moins rien qu’un peu pour Euphémia. Parce qu’elle mérite pas ça et tu le sais dans le fond, t’en as même la certitude mais c’est plus difficile de la satisfaire que de céder aux pulsions premières, augmentées par tant d’années d’haine viscérale. Le problème c’est qu’il y a plus fort que tout cela, que l’impossibilité de se retenir, que tes ressentiments à son égard, tellement plus fort. Suffit de rien, de cette photo-là, de cette fausse perfection et l’absence. C H A R L I E. Et les brisures de ton âme et madame culpabilité venant faire son bonhomme de chemin. Et tout le reste ? Il n’a plus aucune forme d’importance…

Tout est de ta faute ! J’étais qu’un gosse putain ! Un gosse malade ! PUTAIN !


Tout a toujours été de ta faute, de cet instant, de ce soir où t’étais pas bien. T’es pas sorti, tu l’as laissé se débrouiller tout seul, tu l’as pas accompagné à cette soirée. Et si t’avais été là ! T’aurais pu faire plus, bien plus, tellement plus hein ! Tu l’aurais empêché de prendre le coup de trop, celui qui a tout envoyé balader, celui qui t’a fait perdre ton frère pour le restant de tes jours. Et ce fil qui revient si souvent, trop souvent dans ton esprit, te refaire le fil des évènements et y changer la fin pour moins souffrir, pour davantage en souffrir en même temps. Du résultat restant inchangé, de son absence, de cette souffrance, de ce tout qui ne passe pas, revient sans cesse dans cette boucle ne te laissant jamais tranquille là dans l’esprit. Et Charlie, jamais t’as su lui demander pardon, parce que t’as pas envie d’être pardonné. Parce qu’avec toi les choses ne se seraient pas passées de la même façon. Parce que t’as jamais été là pour l’arrêter, seulement le suivre dans ses conneries, dans sa façon de voir les choses. T’as été qu’un élément en trop, un élément supplémentaire pour le faire tomber encore plus loin. Peut-être même que sans toi, il aurait réussi à s’en sortir.

Tout est de ta faute Elijah !

Culpabilité et sobriété ne font jamais bon ménage avec toi. Tu le sens dans les tréfonds de ton gossier, là, bien profondément, le besoin de plus, de trop certainement mais la vie est plus facile quand le l’éthylotest s’affole. Parce qu’elle est pas là ta sirène et sans elle, tout se décuple toujours, pas là pour te faire reprendre pied, pour te rappeler de pas être faible, te montrer la voie, la vôtre, celle dans laquelle vous êtes divins. Votre petit paradis, enfer d’autrui. Mais elle est lointaine ton soleil, reste seulement l’ombre là, en train de t’entourer, de t’envahir, de ce besoin brutal, de ce besoin à satisfaire là. De la sentir cette gorge, sèche, si sèche que bientôt t’arrivera plus à respirer. Que le monde entier perd sens, de ce besoin d’autodestruction venant te saisir dans ta totalité. Ne restera de toi qu’une épave incapable de mettre un pied devant l’autre. Pathétique au possible mais au moins, les pensées cesseront, mais au moins, tu pourras regarder devant et ne pas y voir la somme de tes erreurs en train de t’engloutir profondément, de ne te laisser aucune échappatoire, oh non. Le monde entier là, la rage, les relents, le tout et pourtant rien ne laisse paraitre ta tempête intérieur. Oh non, tu l’enfermes dans les tréfonds de tes secrets comme vous avez tous si bien appris à faire. Jamais se monter faible, toujours fort, dans chaque instant tant qu’on peut vous voir et ne s’effondrer que dans la pénombre de ce qui ne prendra jamais de mots, non seulement des maux… « Vas-y mollo, Elijah, il faudrait pas que tu t’étouffes. » Et si t’acceptais de le regarder, t’aurais vu son sourire et tu l’aurais mal pris, comme à chaque fois que quelque chose vient de lui. Et t’aurais merdé, comme à chaque fois et tu te serais lancé sur lui mais tu vois rien, tu l’entends à peine même en cet instant. Tu ressens seulement cette culpabilité t’envahir tant et tant plus que tu n’es même plus vraiment avec eux. T’es même pas certain de ce que t’a répondu silencieusement ta sœur mais à en voir son verre elle doit pas en avoir besoin. Pas comme toi dans l’instant, pas comme ce qui te dévore de l’intérieur. Et la bouteille que t’attrapes, remplis, trop, trop plein certainement et vidé aussi rapidement que le premier et ce n’est pas assez. Ça ne sera jamais assez pour tout faire oublier hein ? Alors vient déjà le troisième.

Tout est de ta faute…
Stop toi crétin ! Phee t’a pas fait venir pour boire !


Et Arès dans l’esprit, t’empêchant de le termine totalement ce troisième verre. Et t’es là mais dans ce mutisme certain, écoutant ton cher frère en train de faire son show, comme à son habitue et t’en a rien à faire de ce qu’il peut bien dire, de ce qu’il peut bien penser. « Je ne peux pas nier les goûts de notre frère en ce qui concerne le vin. Bon choix, Phee. » Et même quand il t’attaque pas, même quand il est pas sur toi, même quand il te complimente, ça ne fait rien, ça ne t’atteint pas car rien ne le peut en cet instant. Surtout pas lui… Seule la culpabilité est loin, se resserrant de cette absence. Non, ton frère n'est pas là et il le devrait n’est-ce pas ? A vos côtés, dans ces échanges qui n’étaient pas faits pour trois mais quatre ! Mais rien ne pourra le ramener ! Rien ne pourra plus jamais le ramener… Mais impossible de faire autrement hein ! Impossible de regarder autour et de les voir vraiment, t’es parti, t’es ailleurs, tu te perds un peu plus à chaque instant. Et ils ne sont plus là ou si mais plus vraiment, plus assez et t’en viens à le vider ce troisième verre sans en ressentir la moindre différence.

C’est pas assez ! Cela ne sera jamais assez pour toi hein ! T’es pathétique Ellis ! Pathétique à chaque verre que tu prends ! Pathétique de vivre et pas lui ! Pathétique de pas l’avoir sauvé ! Tout est de ta faute !


«Tu es magnifique, petite sœur.» Retour vers eux, tu les écoutes et sur ce coup-là, tu peux pas totalement lui donner tort hein. Elle est belle ta sœur, tellement magnifique et en même temps non. Non, elle n’est pas si belle en cet instant, elle est terne ! Si terne. Dans cette maison poison, dans cette vie sans vie, elle devient une vielle peinture en train de mal vieillir. A en arrêter de vivre ! Non, plus tu la regardes en cet instant moins t’arrives à la trouver magnifique. Parce que l’intérieur ne brille pas, ne brille plus, depuis si longtemps déjà, de moins en moins fort avec les années… Faut qu’elle parte Euphémia, faut qu’elle arrête de s’enfermer ici, de se créer un tombeau alors que son cœur bat toujours ! Et tu voudrais tellement lui crier quelques mots, lui crier de vivre, lui crier d’aimer, lui crier d’arrêter d’attendre que la vie vienne à elle et la saisir à pleines mains sans regretter, sans même y penser.

Et cette fois-ci t’es silencieux Arès hein ! Pas capable de la faire vivre à tes côtés ! Et putain vous seriez si heureux ensemble ! Réponds !


« Merci d’être venu, je sais que je n’ai pas été très présente ces deux dernières années. » Et ce tout dans l’esprit qui s’envole, qui s’étiole et cette presque envie de rire, de tes lippes qui se closent pour éviter de faire l’erreur de trop. De ramener un peu de vérité dans l’océan des mensonges. Pas assez présente ? Hurler tu ne peux pas, en aucun cas ! Hurler plutôt que se taire mais ce n’est pas ainsi qu’on fonctionne chez vous n’est-ce pas ? On se tait, on garde pour soit la somme de ses pensées. On tait plutôt qu’on aide… Et c’est ce qui l’a tué Charlie ! C’est ce qui tuera la plupart d’entre vous… Mais pas toi, de cette main contre laquelle la tienne vient se serrer si fort, si souvent, de ce tout qui te rappelle ce qu’est la vie. Rhea, le soleil dans tes ténèbres…   « Je suis désolée, mais ça va mieux maintenant. » Et maintenant ? Encore une fois ? La même excuse, le même mot dans sa bouche qui n’en a nullement sa place et ça rage, ça enrage dans ton esprit, dans ton être. Être calme et se taire, tout ce qui est attendu de toi, ce qui a toujours été attendu mais t’as jamais être le prompt à suivre les règles, jamais… « Tu as fait au mieux vu la situation Phee et puis ne t’inquiète pas, tu ne remportes pas la palme de l’absence. » De cette rage contre sa non vie que tu viens offrir à Nathaniel. Parce que c’est plus facile de t’en prendre à lui que de secouer ta sœur. De la peur de lui faire mal en voulant l’aider. De la briser encore davantage en désirant seulement la voir s’élever. Et au final ? Lui c’est quoi son excuse pour pas être là hein ! Pour pas venir vous voir, pour rester dans son petit monde ! Et toi, t’es là, en train de tromper d’ennemi, faut croire que t’as plus assez de conscience pour même la remarquer cette pointe d’agressivité qui dans ta voix vient se marquer.   « Mais assez parlé de moi, qu’est-ce que j’ai loupé ? » Et c’est à elle que tu penses de suite, Rhea… De ce que t’imaginais pas, de ce qui était ta nouvelle réalité, elle et toi, un vous que t’aurais pas cru possible dans ton mode d’existence. Parce qu’être à deux, c’était pas ton mode de vie, t’en rigolais de ces gens, t’en rigolais de tout ça avant elle. Et t’en aurais envie de dire tout ça à ta sœur mais pas devant lui, pas avec lui. De son avis toujours en travers de la gorge, de ce qui serait aisé de te mettre en rogne si le sujet était abordé. Alors tu choisis la défense plutôt que l’attaque pour une fois ou un mélange des deux. Tu ne cherches même plus à réfléchir dans l’instant, quad tu te tournes vers lui. « Laissons monsieur le diplomate nous narrer son incroyable vie. » De ce qui pourrait sembler sympathique mais ne l’est nullement par le ton employé ou le sourire en coin sur tes traits. Parce que c’est tellement plus facile de continuer dans votre guerre intestine que d’avancer, que de laisser le fantôme culpabilité s’en prendre totalement à toi. Que de lui dire à Phee combien elle doit arrêter de s’oublier comme ça. Tellement de choses et plus rien finalement… Non, seulement le besoin de faire mal comme tu souffres de l’intérieur.

Tout est de ta faute Elijah…

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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mar 25 Jan - 17:28

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Nathaniel a sauté du navire dès qu’il en a eu l’occasion, laissant sa fratrie derrière lui sans un dernier regard. C’est à l’autre bout du pays qu’il s’est échoué, là où il est devenu quelqu’un d’autre, sa propre personne sous les iris azurés d’une femme aujourd’hui prétendue oubliée, où elle lui a appris ce qu’aimer signifiait véritablement, quand bien même il se persuadait qu’il ne méritait pas l’amour qu’elle lui offrait si généreusement. Dans ses bras, dont la chaleur n’est aujourd’hui qu’un vague souvenir, il ne s’est toujours senti que comme une fraude, un escroc, un putain de profiteur. Et parfois, le plus jeune se demande si ce n’est pas pour cette raison qu’elle a préféré disparaître que de finir ses jours avec lui, comme Ada a décidé de mettre fin à leur mariage après trop d’années à s’aimer tout en s’arrachant et à se haïr tout en s'admirant. Cette adoration qui lui a été donnée à trois reprises, aussi différent a-t-il été entre les mains des différentes femmes ayant ponctuées son existence, lui a été arrachée car il n’en méritait effectivement pas un quart.

J’ai sauté en voulant me sauver,
mais je n’ai pas tardé à me noyer

Lorsque Nathaniel laisse vagabonder ses opales le long des murs, sur les photos qui les habillent avec insolence, ponctuées de tous ces visages faussement souriants et de cet homme aujourd’hui entité fantomatique auquel il n’a véritablement parlé qu’à ce mariage l’unissant à sa cadette, entre deux coupes de champagne dont le goût était presque amer, pour ensuite les reposer sur cette dernière, il est frappé par la triste réalité. Ce dernier n’a pas juste sauté, il a laissé son frère et sa sœur se faire dévorer par les flammes du bateau fantôme qu’a toujours été leur famille. Il a été chéri lorsqu’il ne s’est jamais embêté à en faire de même avec sa fratrie, les abandonnant quand ils en avaient le plus besoin, avant que la mort emporte l’un d’eux et encore davantage après. Et c’est peut-être pour cette raison que toutes ses relations se sont terminées de cette manière, pas seulement parce qu’il n’a pas été capable de les entretenir, mais parce qu’il n’avait pas le droit de les faire passer avant Elijah et Euphémia. L’aîné est désormais confronté à tous ses mauvais choix, à ses erreurs irréparables, surtout à ses absences que leur mère aime pointer du doigt, comme une façon de mettre en lumière son ingratitude plus que par désir d’exprimer son manque, et les conséquences qui en découlent. Ce n’est pas qu’il n’en a pas conscience le reste du temps, juste qu’il est facile d’oblitérer ce que peut causer son comportement sur ses cadets que de regarder la vérité en face.

Mais quand je te regarde, Phee,
tout me revient en plein visage

—  Merci d’être venus, je sais que je n’ai pas été très présente ces deux dernières années. Quand bien même Nathaniel se sait au fond responsable de beaucoup de leurs maux communs, sa cadette porte le poids pour deux, s’accuse d’une absence qu’il n’a même pas véritablement remarquée — ou qu’il n’a tout simplement pas voulu voir —, qu’importe finalement puisqu’il n’était de toute façon pas là. Comme à chaque fois, elle se jette dans la mêlée avec la certitude que le problème vient d’elle, qu’elle est et sera toujours la source des écorchures qui ornent leurs trois myocardes. Ses sourcils se froncent, ses lèvres s'entrouvrent, mais le son est tué dans sa gorge lorsque la voix de leur frère résonne à ses oreilles. —  Tu as fait au mieux vu la situation, Phee, et puis ne t’inquiètes pas, tu ne remportes pas la palme de l’absence. —  Ouch. L’aîné pourrait être agacé par les paroles qui lui sont indirectement adressées, balancées comme s’il n’était même pas présent, dans une attaque gratuite autant que, d’une certaine façon, justifiée, mais il ne lui en tient pas rigueur. Cela a certainement à voir avec le fait que non seulement Elijah a raison et qu’il serait le pire des hypocrites de le nier, mais aussi parce qu’il ne supporte pas de voir leur sœur se flageller de cette manière lorsque, d’eux trois, elle est celle qui en a toujours fait le plus pour leur famille. Il a raison, tu sais, qu’il se décide à renchérir. Si on était en compétition, la première place me reviendrait. Et à cet instant, Nathaniel n’en est pas spécialement fier mais ce n’est pas comme s’il pouvait revenir en arrière, ni comme s’il allait faire plus d’efforts dans les jours, semaines et mois à venir, parce que ce n’est pas lui, qu’il ne sait pas faire et ne le saura certainement jamais, que ce soit avec eux ou avec cette enfant qu’il peine à considérer comme la sienne, et qu’il a accepté ce fait il y a longtemps déjà. — Je suis désolée, mais ça va mieux maintenant.

Depuis quand est-il si facile pour toi de mentir, Phee ?

Depuis toujours, très probablement, sans que Niel n’en ait conscience. Elle est le produit du même mariage, de cette même union qui est venue s’abattre comme une malédiction sur ses nourrissons, de cette même famille où les apparences sont plus importantes que ce qui se cache sous l’épiderme. Il n’a seulement jamais pris le temps de l’entrevoir dans les paroles et gestes de son unique sœur. — Mais assez parlé de moi, qu’est-ce que j’ai loupé ? — Laissons monsieur le diplomate nous narrer son incroyable vie. C’est à peine si Elijah lui laisse le temps de traiter la question qui leur est posée, se jetant à sa gorge comme un requin à la vue du sang. Le vin vient inonder l’intérieur de sa bouche, son goût restant sur ses lèvres puis sur sa langue, avant qu’un nouveau sourire aimable ne s’y étire. La vérité est que tout le monde sait, à l’instant où le cadet s’est tourné vers l’aîné, que la situation vient de leur échapper des doigts. — Que se passe-t-il, Elijah ? Tu ne veux plus parler de ta fiancée ? C’est presque doux sur sa langue, une teinte d’inquiétude cachant la cruauté des mots qui menacent de suivre. Il sait où frapper pour que ça fasse mal et remuer pour en ressortir la pire version de son frère. Et il aurait été si facile de balayer ses piques d’un revers de la main, sauf que cela n’a jamais été son fort, ni celui d’Ellis lorsqu’il y pense.

Tu crois qu’on arriverait à tout reconstruire,

même si on a pris le rythme de tout détruire ?

— Dis-moi que tu t’es enfin rendu compte que ça ne tournait pas rond dans sa tête et que tu as décidé de rompre vos fiançailles ? En même temps que les mots quittent ses lèvres, le verre de vin est discrètement déposé sur la table en préparation de ce qui pourrait avoir très rapidement lieu, les conséquences de ses paroles brillant dans les iris de son cadet et s'esquissant jusque dans ses mâchoires qui se serrent douloureusement. Ah, Rhea, ce ne serait pas si drôle si tu n’existais pas. Ne t’en fais pas, petit frère, tu pourras toujours réutiliser la bague pour la prochaine. C’est ce que j’ai fait avec Cecilia, que Nathaniel enchaîne rapidement. Il mentionne le prénom de sa première femme avec légèreté, loin d’être alourdi par la culpabilité et les regrets qui devraient certainement lui retourner l’estomac. C’est presque s’il attend qu’Elijah le lui fasse regretter, oubliant soudainement que leur sœur se retrouve en plein milieu d’un de leurs conflits pour la énième fois, alors qu’il s’était promis de ne pas lui faire subir ça, pas aujourd’hui, plus jamais si possible.


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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mar 25 Jan - 19:45

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Et si tu grattais ton visage
Peut-être  que tu réussirais, à disparaître


«  —  Tu as fait au mieux vu la situation, Phee, et puis ne t’inquiètes pas, tu ne remportes pas la palme de l’absence. » Ils sont là. Tous les trois, et pourtant n’ont jamais été aussi éloignés les uns des autres. « —  Ouch…  Il a raison, tu sais… Si on était en compétition, la première place me reviendrait. » Vraiment ? Quand est-ce que vous avez réellement été là pour moi hein ? Q u a n d . Euphémia a toujours été celle qui reste, la dernière sur le départ, mais aussi à l’arrivée. Unique fille dans un monde de garçon, petite dernière de la fratrie. Elle était celle qui restait, toujours. D’abord au milieu de ce trio que ses trois aînés formés, Niel prenant la poudre d’escampette, lorsqu’il n’était pas l’élément déclencheur des multiples tempêtes. Charlie toujours accompagné de son ombre éternelle, Ellis. Et phee, et bien Phee restait au loin, simple observatrice impuissante, aux paroles trop faibles, aux gestes trop maladroits. Adulée cependant par sa mère comme le plus précieux bijou, simplement balayé d’un revers de main par son père, qui ne voyait en elle, qu’une monnaie d’échange précieuse. Au fond, tout allait bien si elle ne froissait rien de tout cela. Qu’elle ne touchait pas aux mécanismes déjà mis en place. Fais pas de vague Phee , que lui rappelait trop régulièrement sa conscience. C’était violent, d’une violence pernicieuse, loin de ces tragédies familiales que la mioche trouvait horrifiante, alors elle ne s’en plaignait pas. Jamais, chanceuse de ne manquer de rien, d’être étouffée par une mère oppressante, d’être déniée par un père, d’être ignorée par ses frères. Ce n’était pas si grave, au fond, il y avait pire.


« La violence prend plusieurs formes vous savez… »
«  Mon mari et mon beau frère la vivaient tous les jours la violence… »
« Il est parfois violent d’être nié ou d’être, au contraire trop aimé. »
«  Il y a pire. »
« Il y a toujours pire, Miss Hughes. »


La vérité, c’est que c’était atrocement douloureux, d’être celle qui reste. Celle sur le banc de touche, les jambes qui se balancent dans ce vide qui trop de fois l’attirait, sauter pour mieux se disloquer, sauter pour parvenir à être réparé. La danse comme unique exutoire, et les acclamations d’un public qui ne parvenait pas à lécher ses plaies invisibles. a r e s , finalement comme unique pilier, comme unique âme capable de voir à travers sa transparence. a r e s qui la voyait trop. Et qui, lui aussi, avait fini par la laisser de côté. Condamnant la ballerine à porter son regard accroché à son dos, sans jamais avoir le souffle suffisant pour le rattraper. c h a r l i e le premier à réellement l’abandonner, à graver contre son âme son insuffisance, à gorger ses entrailles d’une colère froide et silencieuse qu’elle s’interdit honteusement de nommer. Pétrifiée à l’idée de se noyer dans l’écrin de culpabilité qui gorgeait les prunelles de ses deux aînées. Et puis j a m e s s’en ai suivi, comme le préquel d’une trilogie à venir.


C’est à te demander, qui sera le dernier ?
Nataniel ? Elijah ? Ou bien…Ares ?


Cette simple pensée s’effiloche, se dissous et lui donne une nausée qu’elle chasse d’une gorge de vin avalé presque aussi rapidement qu’Elijah enchaînait les verres. Mais là encore, si l’inquiétude se drapait contre l’épiderme de la plus jeune des trois, sa voix demeurait aphone. Faire semblant de ne rien voir, détourner le regard, un scénario qu’ils avaient appris par-coeur. Les excuses glissent entre ses lippes, elles sont autant pensées que le mensonge de sa stabilité psychique recouvre la pièce. Comment avancer, quand tout reste figé ? Avancer. Chercher le sujet le plus doux, s’intéresser à ce qu’ils sont devenus, quand elle n’était qu’un fantôme durant deux longues années. « Laissons monsieur le diplomate nous narrer son incroyable vie.» « Elijah… » S’il te plaît… Elle reconnait là, la dague que plante Elijah. Le début d’une guerre devant laquelle elle devient spectatrice passive. Ses phalanges se serrant autour du verre-à-vin, à s’en blanchir la peau à l’idée de tout ce que pourrait renvoyer Niel. «  — Que se passe-t-il, Elijah ? Tu ne veux plus parler de ta fiancée ?  » échec et math , un soupire est déglutit, noyé dans la fin d’un verre que la brune remplis presque instinctivement. Ses prunelles désolées voguant d’un frère à l’autre. Elle d i s p a r a i t . « — Dis-moi que tu t’es enfin rendu compte que ça ne tournait pas rond dans sa tête et que tu as décidé de rompre vos fiançailles ?  » L’air s’électrise péniblement, tandis que la brune ingurgite son propre poison, ses yeux embrassent le plafond, se dégage de la scène machiavélique trop de fois subit, plus qu’elle ne l’a vécu. « — Ne t’en fais pas, petit frère, tu pourras toujours réutiliser la bague pour la prochaine. C’est ce que j’ai fait avec Cecilia. » tic tac, tic tac , Euphémia loge ses pupilles sur l’horloge murale, remarque que quinze minutes à peine s’étaient écoulées avant que la navire coule sous la mer agité de l’amertume partagé entre ses ainés. Un soupire, simplement accompagne ses talons qui claque contre le parquet. L’oxygène lui manque, et son myocarde s’agite, c’est i r r e s p i r a b l e « — Je crois que j’ai un bu un peu trop vite, je vais me rafraichir un peu, allez y, passez à table. Veuillez m'excuser. » Ils ne te voient pas, caché derrière ton sourire cordiale .


t’ont ils seulement remarqué une fois ?
Même infime, même lorsque tu disparaissais réellement ?


Le chemin n’est pas si long, si ce n’est même trop court, le verre vide est rapidement délesté sur les bordures de l’évier. Ses mains tremblantes arrosés d’une eau glacée qu’elle dépose contre son visage. Et ce reflet qui s’efface, l’illusion de disparaitre, l’envie soudaine, de tout faire imploser, de laisser sa colère ravager cette mascarade. Alors c’est ça que tu ressentais Ares ? , presque d’instinct, ses doigts s’accrochent au téléphone, le numéro est composé avec l’alerte de son instinct de survie quand son souffle devient douloureux. Quelques secondes seulement avant que le silence ne soit succédait par la voix robotique et programmé de la boite vocal du militaire. Alors Phee s’accroupie, répète ces nombreuses techniques maintes fois utilisées, ses mains contre son sternum, ses paupières closes. Inspire, expire. Secondes, minutes s’écoulent, quand au loin, elle devine les discordes éclater contre les murs. Ses jambes de cotons la portent alors de nouveau auprès de ses aînées, silencieuses et craintives, dans l’attente de l’explosion qu’elle devine i m m i n e n t e .

 
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mer 26 Jan - 10:59

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Blesser plutôt que continuer à t’autodétruire. Blesser plutôt que totalement sombrer ou alors est-ce un appel à l’aide déguiser ? Une main tendue qui vient frapper plutôt que se poser ? De ces différences qui toujours davantage vous éloignent. Vous ont toujours éloigné car la voilà la vérité dans sa forme la plus pure, il n’est rien pour toi, rien si ce n’est un dérangement constant à tes oreilles. Un rappel perpétuel de ce qu’il considère dans ton existence comme un entrelacs d’échecs. Et c’est finalement ce qu’il est maintenant Nathaniel, la bible vivante de tes incompétences. De tout ce qui n’est pas à la hauteur des Hughes. Il n’a jamais été le frère dont tu aurais pu avoir besoin, jamais là, jamais présent, jamais avec toi. Parce que tu n’en valais pas la peine pour lui alors maintenant, c’est lui qui ne vaut plus rien à tes yeux. Plus rien depuis si longtemps que t’es même incapable de te rappeler du jour où t’as compris que ça servait à rien de l’emmerder pour avoir un peu de son attention. Que dans son existence tu ne serais jamais plus qu’un boulet, un poids mort qu’il doit se transporter. Un rappel constant de tout ce qu’il ne voudrait jamais être. Et cette haine que tu t’es persuadée d’être sienne s’est enfoncée si profondément dans tes veines, que tu ne vois qu’elle, plus qu’elle quand tu l’observes, le regarde. Et si les mots blessent, ils sont aussi si vrai. Non, ta sœur n’a pas la palme de l’absence, ne l’aura jamais. Parce qu’elle est toujours là Euphémia, toujours au poste, trop même. À s’oublier tellement, bien trop au passage. Mais lui ? Il survole vos existences, accepte de temps en temps de vous accorder du temps mais uniquement pour juger, uniquement pour frapper, uniquement pour tout déchirer encore davantage. Mais il y a-t-il encore quelque chose à briser finalement ? Pas entre lui et toi… De ce néant devenu lien…Le vôtre… Et la réaction est attendue, presque déjà imaginée, de ce qu’il ne va pas apprécier, trouver milles et une raisons à ses absences. Parce qu’il est occupé contrairement à vous. Monsieur le diplomate, t’es même certain qu’il ne sait pas ce que tu fais de ta vie… Qu’il ignore que toi aussi t’es un putain de type occupé et pas qu’à merder contrairement à ce qu’il pourrait croire. «Ouch » Et t’attends la suite, t’attends son pas de travers tout en te maudissant intérieurement de l’attendre autant. Parce que ça fera du mal à votre sœur. Mais t’as besoin de sa haine dans l’instant, dans ces pensées qui t’emmènent vers ta propre culpabilité. Et si mère alcool n’arrive pas à t’en sortir, ces mots le feront, ils le font toujours… Transformer ce tout destructeur vers un autre. Et ta sœur dans tout cela ? Elle disparait comme trop souvent et tu te rends pas encore compte, de ce que tu lui fais subir, une fois encore, de cette place de fantôme qu’elle est obligée de jouer par votre faute. Non, ça tu ne le vois pas en cet instant… « Il a raison, tu sais, si on était en compétition, la première place me reviendrait.» Et t’as l’impression de rêver et t’es très certainement en train de le faire dans l’instant, parce que c’est bien la première fois que t’entends de tels mots dans sa bouche à lui. Raison ? T’es même pas certain de comprendre le sens de ces mots, pas dans ses lippes à lui. Et l’impossible réponse, de pas savoir, de pas comprendre où il veut en venir. De ce qui sort de échanges habituels. De pas te piquer dans l’instant tout en mettant en avant ses propres fautes. C’est rare, tellement rare que tu le vois comme faux. T’arrives pas à y croire non, c’est trop douloureux même de croire que pour une fois, il pourrait voir en toi une part de raison… Et tu préfères tout effacer, tout balayer d’un mouvement d’épaules, d’un je m’en foutisme qui n’en est nullement un… Mais c’est plus facile de la sorte…

Arrête-toi avant qu’il soit trop tard Ellis !
Mais il est déjà trop tard Ares…

Parce que Charlie cogne dans chaque coin de ta tête à t’en faire mal, à te donner envie de t’arracher le crane pour l’en faire dégager, au moins rien qu’un peu, essayer rien qu’un instant mais non, ça ne vient pas, ne viendra pas, impossible finalement. Et il y a Euphémia et ses silences et son effacement. Et cette maison tombeau et tout ce qui te mange l’intérieur des lèvres, de lui dire, de lui crier. De ce besoin de la voir vivre vraiment pour la première fois de son existence. D’être une personne à part entière pas une image sur papier glacé mais une personne qui aime, qui vie, qui n’est plus enchainée telle une marionnette aux désirs de vos géniteurs. Qui accepte la mort de James, qui accepte que son bonheur est au-delà de ses murs, avec un autre, avec celui qui aurait dû être sien depuis le premier instant. Et tout cela attise ton feu intérieur, le fait brûler fort, si fort, si puissamment que tu deviens la machine inarrêtable. Sauf que Charlie, jamais de ta vie, tu pourrais t’en prendre en lui, plutôt en crever. Et ta sœur ? Pour la briser avant son grand jour ? Avant qu’elle ait la chance de briller sur scène ? Là où elle redevient lumière, là où elle redevient elle-même finalement. Dans cette grâce venue d’une autre dimension. Tu peux pas lui faire ça, tu sais pas comment les amener les choses avec Phee, sans la secouer, sans la briser. Ne reste que lui finalement, ne reste que ce frère n’en portant que le nom et son gout certain pour parler de lui-même. Ne reste que lui et cette vie dont tu te refuses à lui parler. Parce qu’il ne mérite pas de savoir quoi que ce soit. Parce que tout se retrouve toujours déformer dans sa bouche. Pour ces millions de raisons qui te poussent à contre sens. « Elijah…»

Pardonne-moi Euphémia, pardonne-moi mes propres faiblesses.
Je vais les faire passer tes faiblesses avec mes poings ! Elle va souffrir Ellis et je supporte pas qu’elle souffre !
Moi non plus…


Mais cela vient pourtant, le début de la fin venant entre vous, de cette guerre fratricide qu’aucun des deux ne sait comment arrêter, seulement la commencer, seulement la renforcer. Seulement débuter le pire, jamais le meilleur. «Que se passe-t-il, Elijah ? Tu ne veux plus parler de ta fiancée ?  » Et les hostilités commencent, du sujet si aisé, si facile à aborder n’est-ce pas. De lui renvoyer son propre bonheur au visage. Et t’aimerais tellement qu’elle soit là Rhea, pour lui claquer le bec, pour le remettre à sa place avec l’élégance d’une reine, pour te faire roi plutôt que bouffon. Mais en son absence, t’es ce cheval fou, dans l’incontrôle vie. «Dis-moi que tu t’es enfin rendu compte que ça ne tournait pas rond dans sa tête et que tu as décidé de rompre vos fiançailles ?  » Et les phalanges deviennent poings presque par automatisme, de cette envie venant te déchirer l’intérieur des entrailles, de ce qui devient plus fort que toi. « Ta gueule » que tu hurles tel une bête enragée. Un ta gueule tellement mérité qui vient envahir tout l’espace. Ta gueule comme le dernier des avertissements avant de venir frapper, avant de venir tout embarquer, avant de ne rien voir d’autres que cette haine et la laisser tout envahir, la laisser tout détruire. La laisser tout emporter. Et cela va venir, vous le savez tous les deux, trop bien pour votre bien finalement… «Ne t’en fais pas, petit frère, tu pourras toujours réutiliser la bague pour la prochaine. C’est ce que j’ai fait avec Cecilia. » Prochaine fois ? Toi ? pourquoi hein ! Pourquoi t’aurais besoin d’une prochaine fois ! T’es certain de toi, tellement, trop peut-être, de ce qui est l’évidence même. Parce qu’aucune femme sur cette terre n’avait jamais trouvé grâce à tes yeux avant elle. Qu’elles n’avaient été qu’une multitude quand elle était unique, quand elle le restera unique, pour le restant de vos jours. Et les points se retiennent tout en voulant s’enfoncer en même dans le visage qui te fait face. «Je crois que j’ai un bu un peu trop vite, je vais me rafraichir un peu, allez-y, passez à table. Veuillez m'excuser.  » Et elle devient murmure Euphémia, murmure dans l’instant, murmure face à votre haine prenant trop d’espace, l’étouffant. Et peut-être que si tu avais prêté davantage attention, peut-être que tu aurais été capable de la sauver, capable d’aller la chercher, de la serrer contre toi, de lui demander pardon. Capable d’arranger les choses, capable de lui montrer que c’était possible ce repas. Capable de tellement de choses mais cela est tellement impossible dans l’instant.

Et est-ce que tu seras celui qui frappera en premier ? Qui détruira tous les espoirs de ta sœur ?
Peut-être, peut-être pas…


Et de son absence, t’en viens à attraper la bouteille vin, plus de verres non, seulement des gorgées que tu viens prendre, encore et toujours pour calmer la rage ou la rendre plus puissante ? Un mélange des deux certainement, un mélange de tout cela, un mélange de ce qui ne devrait jamais se mélanger, jamais existé de la sorte mais qui prend forme dans l’instant. « T’es fier de toi hein ! » Que tu rages, enrages, gueule comme si vous vous trouviez à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Mais le pire c’est ton regard, il pourrait le tuer, le tuer si fort, le tuer tellement fort dans l’instant ! Et ça serait si facile de venir lui foutre le coup de poing directement dans son crâne, là, de lui faire mal, de ces techniques que t’as apprises, de cette réalité d’un autre temps mais qui pourrait t’être tellement utile maintenant. Parce que tu pourrais réellement le briser physiquement si tu voulais, ça serait facile même… Et t’approches, comme un animal enragé de ton poing s’arrêtant à quelques millimètres seulement de son œil, de le frapper, de le déchirer, de le détruire comme il le mérite, comme il l’a toujours mérité non ? De ce néant créé entre vous dans lequel tu ne fais que sauter au fond… « Parle pas d’elle ! Parle plus jamais d’elle ! » De la menace à peine voilée, de la rage qui se retrouverait déclenchée s’il osait, s’il s’entêtait dans cette voie sans issue autre que ce mortel combat au gout d’éternité, de l’éternel recommencement. Que vous apporte-t-il ? Rien et pourtant vous le continuez encore, sans cesse, toujours…

Laisse-le parler et retrouve ton calme, ne renchérit pas ! Tu sais où ça va vous mener !
Mais c’est trop tard déjà…


Et du liquide revenant dans ta gorge un peu plus profondément alors que la distance revient rien qu’un peu. « Tu veux savoir la grande différence entre toi et moi Nathaniel ? C’est que je n’aurais pas besoin de seconde chance. » Et le silence qui vient marquer l’appel de la bête avant la fin. Qui vient tout envahir, qui continuera de tout envahir. Parce que c’est ainsi que les choses se passeront toujours, ne pourront jamais s’arrêter. Rage et enrage, votre vie, sans cesse. « Parce que tu peux être le pire connard suffisant ! T’es juste un putain de lâche. Pas capable d’aller retrouver la femme qu’il aime ! Pourquoi ? Parce qu’elle plairait pas à maman et papa ? Parce que ça ferait pas beau sur les tableaux de famille ? Pauvre petit Nathaniel sans son Eileen, à se foutre dans des mariages sans sens dans l’unique espoir d’un jour pouvoir l’oublier. Pauvre petit Nathaniel. » Et t’en viens même à faire semblant de pleurer pour te moquer ouvertement de lui. Parce qu’il a commence et maintenant, tu vas seulement envoyer le coup de grâce, pour le mettre sol et le voir se relever aussi sauvage que toi… « Est-ce que c’est pour cela que tu parles autant de Rhea ? Parce qu’elle te fait penser à Eileen ? Parce que contrairement à toi j’ai les couilles d’épouser qui j’ai envie et d’être heureux ? » Et le questionnement l’est au fond, est-ce que c’est de là que tout vient ? Est-ce que s’il avait été avec Eileen tout sera différent, très certainement. « Dans le fond, Eileen elle a eu raisons de te quitter, qui voudrait rester avec quelqu’un comme toi ! » Et ça tu ne le penses que trop bien, qu’elle mérite tellement mieux qu’un type comme lui, même pas foutu de sa battre pour elle, même pas foutu de vivre pour elle. Seulement d’être parfait, mais cette perfection elle pue tellement hein ! Elle vous empeste toute. Et tandis que tu déposes la bouteille maintenant vide, t’as même pas entendu le retour de votre fantôme de sœur. Non, t’es débout là, les bras presque ouverts attendant le châtiment qui va te tomber dessus. Parce que vous êtes la pire personne l’un pour l’autre, le poisson créer pour vous autodétruire. Et Euphémia ? La spectatrice impuissante d’un spectacle joué bien trop de fois maintenant…

C’est plus fort que moi…
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mer 26 Jan - 15:35

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La tension monte, l’atmosphère en devient presque étouffante, alors que les deux frères se lorgnent comme des chiens lorgnent un os pour lequel ils seraient capables de se battre. Ils ne sont finalement pas bien différents, prêts à se jeter à la gorge de l’autre, les crocs sortis avant même que la raison de leur conflit ne soit mise en lumière. La vérité est qu’il y a bien longtemps que leurs disputes ont perdu le privilège d’être expliquées, justifiées, encore moins excusées. Plus personne n’en cherche la cause, ni même ne s’évertue à empêcher la bombe d’exploser, tous aussi conscients les uns que les autres que cela serait se fatiguer pour rien. Elijah et Nathaniel ont toujours trouvé une excuse pour se disputer, manquant d’en venir aux mains plus d’une fois, avant que la voix grave du patriarche ne mette un terme à leurs querelles. Tout est sujet de discorde, qu’importe le lieu et le moment. Aujourd’hui, la fiancée du premier est bien trop souvent mêlée à ces dites querelles, mille fois trop enfantines pour leurs deux âges, car le second n’a pas tardé à comprendre que ce sujet, plus que tous les autres, est le détonateur  qu’il a toujours cherché. Cela fait certainement de lui une mauvaise personne, mais ce n’est pas comme s’il a un jour prétendu être quelqu’un de bien. Nathaniel a depuis longtemps abandonné l’idée de se dénuder de ses péchés et d’en obtenir l’absolution, afin de devenir un homme fondamentalement bon, loin de cette copie conforme de la figure patriarcale qu’il n’a eu de cesse de polir à l’en faire briller. Dans le fond, c’est surtout qu’il est plus facile pour lui d’affirmer être une mauvaise personne plutôt que d’avoir à affronter les regrets qui grouillent sous son épiderme, ceux qui naissent de l’instant présent comme ceux qui datent de plus d’une décennie, souvent tus par un alcool dans lequel les deux frères semblent se noyer pareillement.

We are two sides of the same coin, brother,
and denying it won’t change anything

Nathaniel ne s’est jamais fatigué à le nier. Tout est étalé devant ses yeux et ceux du monde entier, leurs similitudes comme leurs différences, physiques et mentales, dans les gestes qui ponctuent leurs discours et les paroles qui leur donnent de la matière. Pourquoi s’exténuer à prétendre qu’ils ne sont pas frères, quand bien même ils agissent comme s’ils ne partagent rien d’autre qu’un héritage pour lequel se déchirer et préfèrent s’arracher que de discuter comme des personnes civilisées ? Pourquoi même oblitérer le prénom de l’un ou de l’autre des conversations et ne mentionner que celui de leur sœur, faisant ainsi de leur fratrie un duo imparfait mais moins chaotique que ce qu’ils partagent depuis toujours ? Ce ne sont pas les opportunités qui manquent et pourtant, l’aîné ne peut se résoudre à faire disparaître le plus jeune de ses frères, peu friand à l’idée d’en perdre un second, peu importe à quel point leurs rapports sont entachés. Il ne se rend néanmoins pas compte que ses actions ne cessent de le pousser vers la sortie et que peut-être, juste peut-être, les pieds d’Elijah ont déjà dépassé la limite de non-retour. — Ta gueule, que ce dernier beugle entre les murs de cette maison aux allures de tombeau, à les en faire trembler et toutes les photos représentant une famille trop parfaite avec. Le plus âgé ne s’arrête pas, un sourire étiré sur ses lèvres où le goût du vin traîne, omettant même le fait qu’ils ne sont pas deux mais trois. — Je crois que j’ai bu un peu trop vite, je vais me rafraîchir un peu, allez-y, passez à table... Veuillez m’excuser. Ses prunelles tempétueuses se posent finalement sur cette sœur trop souvent sacrifiée, jetée entre ses deux aînés pour faire bouclier contre son gré, mais surtout pour constamment retenir leur fratrie de s’effondrer lorsque elle-même peine à ne pas se briser en mille morceaux.

Is this what we are now ?

— T’es fier de toi hein, qu’on lui hurle aux oreilles. Le volume qui agresse ses tympans le fait grimacer, bien qu’il en soit maintenant habitué, à force de se faire crier dessus par la seule et même entité. Dans des moments pareils, Nathaniel en vient à regretter les éclats de rage de son ex épouse. A son affirmation, plus qu’à sa question, ce dernier pourrait répondre que oui, oui il est fier de l’enrager avec tant de facilité, oui il est fier parce que cela ne fait que confirmer tout ce qu’il pense déjà, mais la vérité est qu’il ne l’est pas vraiment parce qu’une fois de plus, leur sœur se retrouve en plein milieu d’un conflit qui ne la concerne pas. Son sourire d’amusement a disparu de son visage, maintenant remplacé par une expression de pure ennuie lorsque son frère s’approche un peu trop près de lui. Vas-y, Elijah, qu’est-ce que tu attends ? Les mots restent bloqués dans le fond de sa gorge, alors que le poing de ce dernier manque de s’abattre, stoppé à quelques millimètres de sa carcasse soudainement gelée. Parle pas d’elle ! Parle plus jamais d’elle ! — T’as fini ? Nathaniel enchaîne vite, plus fatigué de cet échange qu’il ne l’aurait pensé. Cela est certainement dû au fait que, pour une fois, cette finalité n’est pas celle qu’il aurait souhaitée. Mais non, Elijah n’a pas terminé. Une fois lancé, rien ne peut l’arrêter et c’est quelque chose que l’aîné a appris au fil des années. L’appel du sang brûle dans ses iris aussi azurés que les siens. Il veut le blesser à en voir le carmin tâcher le sol, mais ce dernier voudrait lui faire comprendre que ses mots peuvent difficilement y arriver car ils ont été trop souvent répétés comme un foutu disque rayé et que de toute façon son plus grand critique restera sa seule et même personne. — Tu veux savoir la grande différence entre toi et moi Nathaniel ? — Pas vraiment, non. — C’est que je n’aurais pas besoin de seconde chance. Le concerné arque un sourcil. — T’es bien trop sûr de toi, Elijah, ça te perdra. Il ne semble néanmoins pas l’entendre. Ses mots chevauchent la dernière syllabe quittant ses lippes. — Parce que tu peux être le pire connard suffisant ! T’es juste un putain de lâche. Pas capable d’aller retrouver la femme qu’il aime ! Ses oreilles se mettent soudainement à bourdonner, un millier d’abeilles éveillées dans sa boîte crânienne, à lui en donner envie de se la frapper contre le mur. Nathaniel n’est pas certain du moment exact où son poing commence à le démanger, encore moins de quand ce dernier termine finalement par entrer en collision avec la mâchoire de son frère. Tout se passe en slow motion, le traitement de ses émotions comme ses gestes qu’il ne contrôle vite plus.

Dans le fond, Eileen elle a eu raison de te quitter

Le deuxième coup fait craquer ses jointures — ou peut-être le nez de son frère. Tout se mélange jusqu’à ce que plus rien n’ait de véritable sens. Il en oublie où il est et pourquoi, comme il semble si facilement oublier que sa cadette existe lorsque lui et Elijah commencent à se chercher, en personne ou par écran interposé.

Is this what we have always been ?
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Message Sujet: Re: hughes family -- unhappy family is unhappy   hughes family -- unhappy family is unhappy Empty Mer 26 Jan - 17:04

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et le rideau tombe

laisse entrevoir les coulisses

de votre comedia del arte


L’atmosphère est insoutenable, presque autant que peut l’être l’image de cette fratrie plus déchirée qu’elle ne l’a jamais été. Deux années s’étaient écoulées, péniblement plus la plus jeune des trois. Cette dernière s’était contentée d’observer ses frères de loin, ce qui dans le fond, n’avait jamais, véritablement été autrement. Enfant, adolescente et puis femme, qu’importe la carte que l’on apposait entre le creux de ses omoplates, elle n’était rien , tout au plus un grain de poussière qui parfois ramenait l’un ou l’autre à cette triste réalité. Celle tant de fois refusées, Charlie , n’était plus là. Et ne le serait plus jamais. C’est un étrange paradoxe que la cadette était parvenue à observer ces deux dernières années, ce silence pourtant trop bruyant qui ponctuait les rares échanges qu’elle entretenait avec ses aînées. Et, la pauvreté de cette tombe qui tient plus d’une relique inconnue qu’à la véritable stèle d’un enfant issu de la jeunesse huppée des beaux quartiers. Tant de fois, Euphémia se perdait au milieu des vastes couloirs  mortuaires à ciel ouvert. Cette dernière y cherchait des réponses qui avait pourtant toujours été sous son nez.


Ils souffraient,
chacun de leur côté
par regret, honte, culpabilité.


Et Phee’ comprenait à cette instant, que certaines pierres ne pourraient jamais être soulevés. Qu’aucun effort ne pourrait contenter les deux aînés qui, s’écharpent verbalement sous ses yeux impuissants. La paume de sa main se logeant contre le mur, Phee sent son cœur vaciller, sa gorge se nouée.  Elle s’ é t o u f f e dans son propre silence, se damne de cette passivité qui semble se fissurer au fil des minutes qui s’écoulent. Finalement, les propos de l’un est l’autre coulent sur elle, comme s’il s’agissait d’une attaque personnelle. Et si le système nerveux de la cadette peine à suivre la cadence, certains mots viennent marquer douloureusement sa boite crânienne plus que d’autres. « --  T’es juste un putain de lâche. (… ) » toi aussi t’es une putain de lâche, phee .  La mâchoire de la cadette se crispe, et si le silence est pour l’heure l’unique refuge qu’elle trouve, sous son épiderme, tout se carbonise étrangement. Ses doigts repliés contre le mur blanc, ses prunelles se détachent du pénible spectacle que lui offrent ses frères aînés. Au fond, elle s’y est habituée, toujours présente lors des longs et interminables repas de famille. Celle qui reste, et comble les brèches que les trois premiers avaient creusés. Phee, elle a toujours payé les pots-cassés, cela depuis tellement d’années, qu’elle avait appris à encaisser les réflexions, à répondre aux demandes de ses parents sans même y penser à deux fois. Accusant les our sons are failures, but you…you are perfect Euphemia sans bouger d’un iota. Et finalement qu’importe les propos, qu’importe ce qui se dit vraiment. Tout devient alors un bruit de fond, lorsque le poing du plus âgé des trois vient épouser la mâchoire du cadet. La scène se déroule au ralentit, sous les prunelles interdites de la plus jeune. vingt minutes, c’est le temps impartie.


« Est-ce que vous avez déjà essayé ? »
« De ? »
« Criez voyons. Laisser les émotions les plus violentes sortir. »
« Non. »
« Vous devriez… »
« Comment ? »
«Vous trouverez, lorsque ce sera le moment. »


Sans qu’elle ne se sente faire, la ballerine quitte un instant le champ de batail. Ses émotions étouffantes reléguées au second plan. Plus rien ne tremble en elle, et la mélodie d’arrière fond semble être l’une des chansons favorites que Charlie jouait. Entre ses doigts le plat principal vient se balancer d’un bout à l’autre de la pièce, jusqu’à ce que ses talons n’embrassent alors le parquet à quelques centimètres des deux corps de ses aînés.


Et puis, ça explose

Cette nourriture que tu avais appris à haïr
Ça leur implose au visage.
Comme le font tes larmes silencieuses.


Le bruit d’atterrissage lui fait penser à celui d’une bombe, mise en sommeil depuis trop d’années. Do i have your  attention, now ? Ses mains, toujours figés dans le vide, comme si le plat qu’elle avait préparé y résidait encore, Phee les observes, comme jamais jusqu’ici elle ne l’avait fait. Des larmes de colères greffées contre ses iris. « Ça suffit maintenant !» et pour la première fois, la voix de la plus jeune s’élève, tandis que d’une enjambé, elle traverse la scène pitoyable, ce caprice d’une sœur qui ne se réaliserait jamais. Ses bras alors balaie tout ce qui se trouve sur le plan de travail, des verres à pieds, jusqu’aux photographies. Ça explose, ça se brise, ça casse, ça libère, et pourtant, ça fait souffrir. « Vingt minute ! » qu’elle siffle entre ses dents, ses joues rougies d’une hargne qu’elle découvre alors, lorsque ses mains continuent de détruire tout ce qui se trouve sur son chemin. Quand même les cadres photo accrochés çà et là ne soient réduits en poussière. « Vingt minutes c’est tout ce que vous pouvez me donner sans que vous n’en reveniez à votre nombrilisme, hein… » le rire implose, gratte sa gorge, celui qu’on ne connaissait pas, celui qu’elle n’était jamais parvenu à libérer. Son cœur lui fait défaut, se tordant, presque aussi douloureusement qu’il ne bat à vivre allure. Alors Phee, à l’autre bout de la pièce, ravageant ce tombeau à ciel ouvert, fait volteface, son index pointé en direction de son frère, elle chemine bruyamment de ses talons écrasant les cadavres de cette maison avec l’assurance aveuglée d’une femme qui n’a plus rien à perdre. « Toi, Ellis, tu as beau te donner le beau rôle, celui du frère présent, celui qui me dit que je peux lui demander du temps, la vérité c’est que tu n’es JAMAIS vraiment là. La vérité c’est que tu te sers de moi pour éviter de penser à CHARLIE et au fait que t’étais trop occupé à te rebeller pour voir qu’il souffrait, comme si j’étais un petit truc cassé, comme-ci J’ETAIS LE PUTAIN DE PROBLEME DE CETTE FAMILLE. » c’est faux, c’est faux. « Et tu voulais faire venir Ares ce soir ? Mais regardes toi, en train de te comporter comme un putain d’animal avec ton frère, pour avoir son attention, tu voulais imposer ça à ton meilleur ami qui a perdu le sien ? » Ça coule, les larmes qui accompagnent la taillade de ses mots. Une dague douloureuse qu’elle s’enfonce et qui pourtant, étonnement la soulage. « T’es vraiment égoïste. » qu’elle crache, avant de faire volteface son index accusateur alors se déporte sur le plus âgé. « Et toi Niel, je pourrai en avoir des choses à dire, mais la vérité c'est que je ne te connais pas. T’es qui au juste ? Un frère qui n’a jamais été là,  celui qui préfère fuir les problèmes plutôt que les résoudre, tu crois que je l’ai jamais vu ? Ton regard qui se détourne de moi, hein ? Ton regard qui s’est détourné du problème qu’était Charlie. » De ses mains Phee frappe. Acclame, la poitrine se soulevant, ses larmes ruisselantes. « Un lâche et un égoïste, vous faite la paire, la vérité c’est que vous êtes les mêmes. Incapable de regarder autre chose que votre nombril, utilisant les faiblesses de l’autre pour savoir qui va gagner. » Sa main s’élève, balaie dans le vide ce qu’il reste des vestiges de cette soirée. « Mais gagner quoi au juste ? CHARLIE N’EST PLUS LA ! » Mais je le suis moi…, supplique silencieuse rapidement balayer par ses pas traversant la salle, son sac à main attraper à la voler. C’est dans un dernier regard embrumé qu’elle lance « Je ne veux plus jamais vous revoir. » la porte claquant derrière son corps filiforme, ses talons cognant contre le bitume, et là, contre le volant de sa voiture lancée à vive allure, les phalanges  ensanglanté d’une liberté au gout amère.


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