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| (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 | |
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| Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Ven 7 Mai - 8:41 |
| Broken Dreams Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe. tw : abus sexuel. Violences psychologiques.
T'es qu'une bête, Carmin. Une bête féroce. Une bête atroce. T'es qu'un enfoiré. Un connard de première. Celui qu'on déteste, pas qu'on vénère. Criminel.
La voix dans sa tête crie des insanités. S'il s'auto-critique de la sorte, il peut faire taire le souvenir des hurlements silencieux de sa victime. Celle qui le traite de tous les noms habituellement se tait en cette fin d'après-midi. L'absence de verbal n'est pas consentement. Mais il se moque de son consentement. En ce moment, elle n'est plus qu'un réceptacle de chair, plus qu'un abri pour sa rage, plus qu'un corbeau dont les gémissements ne peuvent salir plus son fichu ramage. Il pilonne avec violence et avec impatience. Car il n'y a aucun désir dans cette possession. Il n'y a rien d'autre que rage et déraison. Et le fantôme de sa soeur de ressurgir des tréfonds et de le mépriser avec un air contrit, avec ce visage hautain qui depuis toujours l'a malmené. Ta gueule Hazel. Ta gueule Imra. Ta gueule Carmin. Vos gueules à tous. Déjà condamné, il ne fait qu'enfoncer plus loin sa sentence. L'alcool l'a mis en transe. Mais la folie n'est pas due aux effluves qui parcourent son sang et le désinhibent car l'homme qui prétend avoir la foi est en vérité un pouilleux. Il se désintègre dans ce corps qu'il est en train de détruire de son acte le moins vertueux.
Imra se serre autour de lui et il jouit dans la douleur d'une délivrance qu'il ne recherchait même pas. Quand il s'écarte, les pensées vacillent et une seule chose pourrait le faire oublier : de l'alcool. Encore quelques gouttes pour perdre la notion de ce qui vient de se passer. Mais Imra n'est pas une chatte de gouttière dont on estropie les pattes et qui s'en va gire ailleurs. Non, Imra est feu. Et quand un homme ose l'arroser de sa semence pour l'éteindre, elle ne fait que renaître encore plus violente de ses cendres. Pourquoi? Il se retourne pour la regarder. Les étincelles dans ses yeux n'ont rien de doux, rien d'amoureux. « Pourquoi?! » Il fait un pas vers elle mais il a soudain peur de lui-même et s'interrompt. Imra l'agresse d'une vérité sans concession. « T'as raison Imra, t'as raison! Je me suis tué moi-même. N'est-ce pas mieux que de continuer à te laisser m'assassiner à chaque jour qui passe? » Sa main passe dans ses cheveux encore humides de la pluie qui les a martelés. « T'as pas essayé de te flinguer dans ma baignoire peut-être?! Pourquoi t'aurais le droit de te tuer et moi je devrais juste te laisser faire. » T'es qu'une putain de menteuse. Tu nous as tué autant que je l'ai fait ce soir. Mais il n'est pas assez sot pour y croire. Carmin sait qu'il a dérapé. Mais s'il l'a fait, c'est uniquement à cause d'elle. Vice dans sa carapace, cela fait des années que la démence leur pend au nez. Trouble dans ses amoures mortes, elle est la seule à réussir à lui faire perdre pied.
Tu aurais pu tout me faire mais pas ça. Pas ça. Elle souffre. Pour la première fois depuis des années, il n'y a pas de détour dans sa confession. Elle ne cherche pourtant pas l'absolution du prêtre, au contraire. Elle veut lui faire comprendre qu'il est condamné. Un rictus mauvais se dessine sur ses lèvres. « Ouais, tu préfères te prendre par des inconnus et te faire payer. » Il lève les yeux sur elle avec dégoût, le dégoût de l'amant refoulé. « C'était consenti quand les gars de la rue t'ont écarté les jambes pour te baiser? Là, c'était ok c'est ça?! Ah mais attends salope, il me semble que je t'ai payée! » Furieusement, il refuse d'admettre sa responsabilité. Car il sent que le venin de leur relation est en train de le consumer. Et à en juger par son acte criminel, il comprend qu'il a signé la mort de tout ce qui avait pu vivre entre eux jusqu'à présent. Avec des gestes rapides et agacés, il sort son portefeuille et en retire tous les billets qu'il jette en l'air dans un geste dramatique. « Voilà, pour la totale! C'est vrai que j'avais payé que pour la pipe. » Cruel et cynique, il la déteste en ce moment. Parce qu'il a agi ainsi uniquement à cause d'elle. Cette insanité dans ses comportements, elle en est la seule instigatrice. Puis vient la lame dans son coeur. Carmin sent les larmes lui monter au nez. Ce sont des larmes de rage, pas d'amour, ne te méprends pas catin. Mais il répond avec ardeur et passion, un manque de retenue qui ne le caractérise pourtant pas. « Mais putain Imra! Ca fait des années que je t'aime, des années que je subis tes caprices et ta connerie à deux balles. Ca fait des années que je supporte tous tes vices. Mais ça... ça... » Il désigne son corps vêtu de cette tenue aguicheuse avec un haut le coeur évident. « Ca, c'est ce que toi tu m'offres? Je te sors d'une baignoire pleine de ton propre sang, je t'emmène avec moi, je te donne autant que je peux et tu t'en vas gagner du fric dans la rue? C'est ça m'aimer? Reprends-le ton putain d'amour, j'en veux pas! » La colère et le ressentiment lui étirent la gorge bien plus que la lame du couteau qu'il impose dessus. Il la provoque, cherchant une rédemption à laquelle il sait qu'il n'a pas droit. Quand Imra enfonce l'ustensile de cuisine dans un mouvement de force qui lui traverse le haut du bras, aucun gémissement n'écarte les lippes de Flecther. Il encaisse sa douleur comme un repentant qui se flagelle dans sa geôle. « T'as jamais été à moi. » répond-il dans un souffle. C'est un constat qui le met en détresse car il avait besoin d'être sûr d'une donnée au moins dans sa vie. Depuis la mort de Hazel, depuis qu'il avait déconné avec Cassey, Imra était sa seule constante, elle était sa salvation pourrie. Mais en la voyant dans la rue, prête à se donner à n'importe qui, elle a perverti le peu qu'il pensait avoir.
De l'autre côté de la pièce, la sentence tombe. Il lève les yeux sur elle sans oser croire au terrible mensonge. Du sang s'échappe de sa propre plaie et il pose sa main sur la coupure, fasciné par cette preuve qu'elle peut physiquement le blesser. Pourquoi ne m'as-tu pas blessé avant que je ne commette l'irréparable? Pensée qui le torture soudain alors qu'une réponse pleine de diablerie lui vient en tête. Tu voulais que je nous détruise. Voilà pourquoi. Tu voulais que ça soit moi qui nous détruises avant que tu ne le fasses. « Foutaises. » qu'il crache en sentant son coeur qui s'accélère. Elle ne peut pas porter un môme et encore moins le sien. Il repense à leurs derniers ébats, il les revoit qui défilent dans sa tête et il est évident qu'il pourrait y avoir un foetus dans ses pans si elle n'était pas une fichue sorcière incapable de porter quoique ce soit de beau dans son corps. Mais elle ne cède pas à son agression verbale, elle continue. « Vas-y donc, tue cette vermine. Y a pas de bonheur pour un bébé issu de ça. » et il les désigne tous les deux d'un mouvement insolent du doigt. Ca. Ce reste d'une relation à jamais ternie, à jamais haïe. Il se relève et s'avance vers elle, pose sa main sur le ventre qu'elle prétend fécond et sent un sursaut paternel dans son âme. Une larme coule sur son visage et il souffle « C'est trop tard. Après ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est de toute façon trop tard. » Comme si cela avait pu avoir une raison d'être avant. Ils étaient déjà condamnés. Mais il endosse sa responsabilité de connard, pour la première fois de sa vie. Carmin sort la clé, cette clé qu'il avait fait tourner pour empêcher son moineau de s'envoler. Mais il lui a pété les ailes bien plus qu'il ne l'a jamais emprisonnée. Le prêtre dépose la clé sur la table de la cuisine. « Pars. » Il déglutit, ne la regarde pas. « Pars et ne reviens pas. » Que cela soit son gosse ou juste une fantaisie qui grandit dans son corps, il s'en moque. Il ne voit qu'une chose se dessiner dans son âme, c'est l'envie qu'il a de réitérer son geste infâme. Elle provoque en lui le besoin de la séquestrer, de la plaquer contre un mur, voire même de la menotter. Carmin désire la réduire au silence pour qu'elle cesse de tout détruire entre eux.
Mais t'es qu'un connard Carmin. C'est toi qui as tout détruit, tu le sais bien. Qu'elle parte ou pas. Au final, elle ne te quittera plus jamais désormais, c'est certain.
(c) corvidae |
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| Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Ven 7 Mai - 19:56 |
| Broken Dreams tw : abus sexuels, violences psychologiques. scène écrite avec le consentement de ma partenaire. Les billets pleuvent et ploient sous la gravité, oscillant dans l’air avant de retomber entre eux mais elle en ignore l’effusion, le corps douloureux, la bile remontant le haut de sa gorge, la crainte de gerber à même le sol ne la quittant pas, pas même alors que Carmin lui parle mais tout glisse comme si une bulle opaque s’était enrobée autour d’elle, secouant la tête comme un automatisme, comme un besoin de nier ce qu’il venait de se passer. Il avait entravé la seule règle irriguée naturellement entre eux, brisé quelque chose en elle et entre eux. Ils ne pourraient réparer cela, aucun pardon ne pourrait panser les plaies qui brûlent en elle et lui donnent l’impression de saigner du ventre. L’amour reflue dans les tréfonds de sa caverne où se déploie son cœur et éclate en pétales de chair pour qu’il ne demeure rien que le vide. L’armer d’un couteau était une erreur et elle se fiche du sang qui s’écoule en cet instant, de ses larmes, de cette tragique scène qu’ils dessinent de leurs actes et leurs mots. Ce soir, ils n’ont pas écrit un quelconque érotisme mais un crime usuel, trop souvent subit, trop souvent malmené dans le berceau du creux des corps féminins. L’infant redresse la tête au « Je t’aime » qui sonne comme une sentence, comme quelque chose de plus faux que jamais. Si aimer veut dire cela alors elle n’en veut pas davantage. Elle refuse. « C’est la vérité. » Il semble que la vie se soit retirée à son tour de sa voix, déjà morne au quotidien, elle est absente, le mirant de son perchoir, luttant pour ne pas tomber, laissant s’écouler son chagrin le long de ses joues irritées, goûtant le sel aux commissures de ses lèvres, reniflant comme une enfant qui ose mentir effrontément sans savoir qu’elle condamne quelque chose de plus en elle. Et elle pleure pour ce qu’il vient de faire, se sentant plus sale que lorsqu’elle ressort des passes ignobles auprès de certains clients crasseux, coupable de n’avoir rien fait, de n’avoir pas fait davantage pour s’échapper à sa prise. Elle aurait dû courir, il avait raison. Elle aurait dû fuir même sous la pluie, même au risque de se torde les deux chevilles, ne pas entrer, ne pas jouer. Rien n’est amusant à présent. La pointe du poignard oscille sur son ventre alors qu’elle abaisse la tête, ses cheveux secs par endroits se dispersant sur son visage, son front luisant de sueur et de pluie, quelques fils bien fins de ses cheveux collant à ses joues alors qu’elle se sent faiblir. Elle le sent s’avancer et se recule, comme par instinct, de crainte qu’il ne recommence « Me touche p… » Elle s’interrompt lorsqu’elle sent sa main tomber contre son ventre où il n’y a que ses organes et aucun enfant, redressant la tête pour l’observer, un séisme manquant de la faire hurler, voyant le sang s’écouler de sa plaie, leurs visages trop proches augmentant sa nausée comme son envie de ne pas croire qu’il lui a fait subir pareil affront. La larme qu’elle voit perler ne l’émeut qu’à peine, rêvant de le gifler, de le défigurer de la lame qu’il lui a mit au creux de la paume. « C’est ta faute. C’est ta faute si c’est trop tard. » Le menton tremblant aussi sûrement qu’une enfant prête à pleurer à nouveau et éclater en millions de sanglots, elle le voit s’éloigner, quelque chose hurlant en elle qu’il revienne, qu’il la ramène à des jours plus doux où ils pouvaient faire semblant d’être heureux et normaux. Sa tête se détourne pour étouffer une plainte, son bras s’abaissant, laissant le couteau tomber dans un fracas qui agresse ses tympans, les bruits de la ville étouffés par les vitres fermées, les bruits de couloirs, les portes claquant lui jetant à la gueule que la vie poursuit son cours alors qu’elle est elle-même en train de perdre son unique repère. Me quitte pas, Me quitte pas.
Crève. Mais il n’a que faire des suppliques de l’enfant qui avait confiance en lui, qui se recroqueville dans un coin de son esprit, s'emmêlant au démon qui souhaite sa mort et elle voit la clé sortie de sa cachette, l’argent qu’il dépose lourdement sur la table, voyant dans sa posture toute l’animalité qui l’habite encore. Et pieds nus, elle avance, craque sous les planches du parquet, tangue jusqu’à la table où elle prend appui pour le frôler, attraper la clé qui va la délivrer, ne se voyant pas rester. Pas après ça. « Tu me dis adieu alors. » Elle observe son profil, pleure sans plus aucune limite sur la terre morte de ce qui aurait pu être et ne sera plus. « On aurait dû rester là-bas. On aurait dû rester sur ce bateau et faire semblant d’être heureux. T’aurais jamais fait ça alors… T’aurais jamais fait ça à quelqu’un que tu aimes. C’est pas… C’est pas comme ça qu’on aime hein ? » Ultime confidence et une question de gosse qui ne connait rien au monde s’élevant vers l’adulte mais elle n’aura sûrement aucune réponse. Elle ose tenter le diable en s’approchant, déposant le bouton de rose de ses lèvres au coin des siennes mais la nausée augmente et elle se doit de partir, de fuir, essoufflée par la panique qui grimpe les échafaudages de sa carcasse. « Soigne toi. » Dernière demande avant qu’elle peine à laisser entrer les dents de la clé dans la porte, quelques tours ne lui offre la liberté. Derrière elle, la porte claque et elle sent l’oxygène lui manquer, ses sanglots s’abritant dans le silence qui laisse résonner sa détresse alors qu’elle se surprend à se mettre à courir, descendant les escaliers avec empressement, criant enfin sa détresse au fil des marches que ses pieds foulent, le visage déformé par maintes blessures, par celle de l’abandon, de la trahison, du rejet, du manque d’affection. Elle n’a plus personne chez qui se réfugier, plus personne à qui confier ce qu’elle vient de vivre et au bord du perron, sous la pluie, elle s’empresse de pencher près d’un par-terre de fleurs pourpres pour y régurgiter la bile de son dégoût, son corps sursautant sous les élans de nausée, ignorant les demandes d’aides qui viennent, ses mains s’agrippant au fer qui cerne les jolies fleurs qu’elle souille de ce qui remontait en elle depuis tant de temps. La crise passée, elle inspire, se redresse difficilement avant de ressortir les 50 dollars froissés entre ses seins, de les fixer alors que la pluie diluvienne se transforme en simple bruine. Ses pieds foulent la crasse du béton alors qu’elle hèle un nouveau taxi d’un bras mou, cachant sa main saignante dans la poche de son manteau noir, s’engouffrant sur la banquette arrière sans plus jeter un seul regard à la devanture de l’immeuble où elle faillit crever une seconde fois. Elle espère que ce n’est qu’un au revoir, Elle ose espérer que ce n’est qu’un cauchemar, continuant de pleurer sans attirer l’attention du chauffeur, seule à l’arrière de cette bagnole cette fois qui roule vers le nid de fortune qu’elle s’est créé, l’enfant oscillant entre l’envie de voir sa mère et celle d’être seule. C’est finalement vers la première qu’elle veut se diriger, vers la maison familiale qu’elle retombe, voyant le battant s’ouvrir sous ses yeux gris et cernés, son visage affrontant enfin celui de la mère qui la découvre, horrifiée. Elle se retient, elle le voit, de lui cracher quelque chose avant qu’un soupir tremblant de mère aimant son enfant malgré tout ne lui échappe « Tu as mauvaise mine. » Elle est prête à faire demi-tour, refusant de laisser à sa mère le pouvoir de l’achever, tant de questions se bousculant pourtant auprès de ses lèvres où l’amertume persiste. « Entre. Et ne repars plus. » Figée dans son mouvement de fuite, elle l’observe, incertaine au travers de ses cheveux filasses avant de hocher vivement la tête, se laissant tirer dans la bâtisse pour retrouver la chambre d’adolescente, pour y plonger après une douche chaude qui ne nettoiera rien de la douleur qui irradie, laissant ses mains arpenter la platitude de son ventre, semblant presque morte sur les draps noirs, ses yeux exsangues fixant le plafond sans jamais plus bouger. Ce n’est que vers minuit qu’elle s’éteint, que dans ces eaux-là qu’elle cesse de se noyer dans les souvenirs de l’étreinte non voulue, pensant à la blessure infliger, à la peur irrépressible de l’avoir tué, à la haine qui la ronge et qui lui murmure qu’il serait mieux mort que vif. Elle plonge dans les songes et rejoint Morphée pour oublier que la réalité est une bien jolie pute qu’elle a finit d’incarner. (c) corvidae |
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| Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Ven 7 Mai - 21:20 |
| Broken Dreams Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe. tw : abus sexuel. Violences psychologiques. Tu disais qu'elle était belle. Mais c'est toi qui est laid. C'est toi qui pue la charogne. C'est toi qui détruis, qui fuis tout ce qui aurait pu vous rendre beaux. Y a pas d'enfant. Y a pas de bonheur au détour de leur malheur. Y a pas de vérité plus cinglante que celle qu'ils alimentent. Ils sont tous les deux fous, tous les deux flous, tous les deux foutus. Il souffre à en crever et ce n'est pas à cause de la plaie qu'elle lui a imposée. En vérité, Carmin pourrait très bien s'infecter là, faire une septicémie et mourir qu'il n'en ressentirait pas les maux. Car la douleur est ailleurs. La douleur s'est infiltrée dans son coeur. Il la regarde qui lutte contre lui, qui se débat d'eux et plus aucun tremblement, plus aucun sursaut ne l'agite. T'as merdé.La colère semble s'être apaisée. Horrible vérité. Il avait besoin de la faire taire, de la posséder au point de la mettre à terre, il avait besoin de la dominer pour... que les démons qui l'agitaient se taisent et le laissent en paix. Mais la paix n'existe pas, plus. L'enfer s'est ouvert sous ses pieds avec bien plus de force qu'avant. « Ouais, on va dire ça. C'est ma faute. » Il endosse une responsabilité à laquelle il ne croit qu'à moitié. Mais il la revoit plongée sous la pluie torrentielle, en plein milieu de la rue, qui le nargue de ses "vous" appuyés et qui se vante de sucer pour des billets de 50. Il la revoit dans cet apparat qu'il ne supporte pas et il serre les mâchoires pour ne pas la coller contre un mur et la violer une seconde fois. Le prêtre bien sous tout rapport ne se reconnaît pas. T'as perverti mon âme, tu m'as fait changer au point que je ne sais plus qui je suis... moi. Les larmes qui foudroient ses yeux sont incompréhensibles. Que pleure-t-il au juste? Leur idylle? Trop tard. Elle a dit qu'il avait tout foutu en l'air. Mais ce tout, c'était quoi? Il imagine un inconnu qui lui écarte les jambes et Imra qui prétend aimer ça. Son sexe se raidit de dégoût à l'idée qu'elle puisse jouer ce genre de comédie. Il la déteste plus qu'il ne l'aime, il veut s'en convaincre. Pourtant, son coeur se serre quand elle se rapproche de lui pour prendre congé. « Ouais. » Le verbal dit oui mais son âme dit non. Toi et moi, on se dira jamais adieu, si? Il ne lève pas les yeux vers elle, il vaut mieux qu'elle parte sans qu'il ne rajoute rien. Pourtant, il se meurt à l'intérieur. Si elle le quitte ainsi, ce moment se soldera par un échec cuisant, pas un souvenir blessant. Mais qu'est-ce que tu veux d'autre au juste? L'enfant questionne et il a envie de hurler parce que l'angoisse rayonne dans son être tout entier. Qu'ai-je fait? Mais il ne peut s'excuser. Ce serait encore pire que de nier. Elle lui parle d'amour et il a envie de la gifler. Car c'est ainsi que tout a commencé. L'idiote a réclamé quelque chose qu'il lui avait pourtant juré de ne pas lui donner. Et la pute a obtenu ce qu'elle a tant cherché : l'amour de l'impur, la violence, le dur. « J'en sais rien Imra... » Aveu de faiblesse encore jamais dessiné. « J'en sais rien. » Sa voix se casse. Elle l'embrasse et il désire retenir son bras, la retenir près de lui. Ne pars pas, reste. Reste et oublie. Mais plus rien ne sort de ses lippes. Lui-même n'y croit pas. Jamais elle n'oubliera. Tout comme aucun des deux n'a oublié à quel point leur passion les consume depuis toutes ces années. Elle pose ses lèvres au coin des siennes et Carmin retient un gémissement intense qui provient du fond de sa personne. Il ne lui rend pas ce baiser. Pourtant il crève de la prendre dans ses bras et de pleurer dans son cou. Imra part sans se retourner et il se laisse tomber sur la chaise branlante de la cuisine. Sur cette chaise, il a baisé Cassey. Il se lève avec hargne et pète le bois de ses pieds sur le sol avant de s'écrouler sur le parquet empoussiéré. L'animal échappe un cri guttural, un râle inhumain. Il n'ose pas lever les yeux vers la porte refermée derrière elle car il sait ce qu'il y verra. Il n'a pas besoin de regarder pour que les traits d'Imra, coincée et stressée, les yeux fermés, encaissent les coups de rein de son assassin. Voilà ce que t'es. Un meurtrier. Tu as prétendu l'aimer. Tu l'as laissée t'aimer. Mais t'es qu'un animal, un carnassier.Sa main, prolongement du bras qui saigne, frappe le sol avec haine. L'enfant blessé qui vit encore dans les fonds de ce corps adulte rêve de se rouler en boule et de hurler. Il a envie qu'on vienne le prendre dans les bras pour lui dire que tout ça n'est qu'un mauvais rêve, un cauchemar et que maintenant, il s'est réveillé. Mais il sent le gouffre sous ses pieds. Personne ne viendra le consoler. Et ce n'était pas un rêve, c'était l'aboutissement du vice partagé. Ce lien qui le tord depuis tant d'années a fini par avoir raison de lui. Il se lève et ouvre son armoire pour en sortir une nouvelle bouteille d'alcool transparent. Le goulot aux lèvres, il prend sa sentence et formule une prière Vas-y emporte-moi. Qu'il n'y ait pas de lever de soleil pour moi demain. Et l'alcool se déverse dans son gosier jusqu'à ce que les gouttes ne puissent plus en tomber. D'une traite, le litre et demi est terminé et il titube jusqu'à son lit. Triste clown que le pantin qu'il est, il cherche dans sa garde-robe jusqu'à trouver ce qu'il voulait étreindre sous ses doigts. Le drap souillé du sang d'Imra finit en boule dans ses bras tandis qu'il s'étale sur son lit et vomit ses tripes auprès de sa table de chevet. Ses démons l'emportent dans la nuit, incapable de saisir s'il respire encore ou s'il s'étouffe dans son vomi. Fin de l'épisode. (c) corvidae |
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