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 (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5

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Message Sujet: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Mer 28 Avr - 12:34


Broken Dreams
Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe.

Doux orage que celui des souvenirs. Ils caressent la mémoire de l'homme, l'enveloppent et le frappent avec cette puissance certaine. C'est la violence de la nature, c'est l'intransigeance de l'interne. Carmin déambule dans la rue depuis trop d'heures déjà, à la recherche d'il ne sait quoi. Des mots tournent en rond dans sa tête. Il entend cette voix cassée, épuisée, lui répéter encore et encore qu'elle l'aime. Fichus mensonges, elle ne sait pas aimer. Mais s'il se dédit de son amour, s'il s'en délie, il ne peut l'effacer du sang qui coule dans ses veines. Ce sang qu'il a retrouvé sur ses draps après leur expédition. Ce sang en guise du souvenir de sa perdition.

Puis la voix trop douce, trop irréelle, se transforme. Un message, un appel. Et voilà qu'Imra redevient cruelle. L'homme se félicite de ne pas avoir cédé à ses exigences, de ne pas avoir ployé sous le poids de ses croyances. Elle aurait voulu qu'il offre son coeur, qu'il offre lui aussi une promesse. Mais Carmin n'est pas prêt de faire maintenant des erreurs de jeunesse.

Les yeux dans le vide, il traverse la rue. La pluie bat son plein, ravage sa peau nue. Le prêtre n'a plus rasé sa barbe insolente depuis plusieurs jours déjà, depuis que la pute a révélé qu'elle n'écartait pas que les bras. L'image d'Imra souillée l'a souvent animé de désirs lubriques et insensés. Des désirs qu'il n'a jamais pu confesser. Mais c'est différent maintenant. C'est différent car désormais, la St-Clair lui appartient. En clamant son amour, qu'il soit mensonger ou pas, elle a donné une soif de maîtrise au Père Fletcher.

Son pied s'engouffre dans une flaque et un taxi klaxonne le piéton maladroit. Il fait un pas en arrière, lâche un mot injurieux dans sa barbe et traverse pour aller au night shop du coin. Du tabac, il a besoin de sa nicotine et d'une bouteille de vodka. Il lui en reste bien assez chez lui mais ce soir, il a envie de boire sur le trottoir. Il a envie de tapiner dans le noir, comme celle qui lui arrache tous ses cris de désespoir. Il ressort du magasin tenu par quelque indien ou pakistanais. Le prêtre n'est pas raciste mais il se moque des nationalités, il se moque de tout en ce moment. Analyser le vendeur n'est pas dans ses priorités. Il préfère marcher en ouvrant sa bouteille sans ramasser le capuchon qui tombe au sol. Il ne la refermera de toute façon pas.

La cigarette dans le bec, il avance et s'abreuve de l'eau de vie qui lui chatouille à peine le gosier. Et il s'apprête à nouveau à traverser quand son regard est accroché par une silhouette trop fine, trop élancée, qui marche sur les dalles à quelques mètres de lui. Le coeur part en chamade, le sang pulse dans ses tempes. Il n'a pas besoin de se rapprocher, il sait déjà. Barre-toi. Son instinct lui crie de s'en aller mais Carmin n'est pas raisonnable. La bouteille à moitié vide déjà, il ne l'a pas encore complètement assimilée. Mais ce n'est qu'une question de temps avant que l'alcool ne se dilue dans le sang et le rende encore plus dangereux qu'il n'est déjà.

La bouteille s'écrase contre le mur à côté de la sorcière dont la tenue est vulgaire. « T'es qu'une salope Imra!  » Sa voix tonne plus fort que l'orage qui menace là-haut dans le ciel. La pluie n'a pas cessé de frapper les passants et le gris de l'atmosphère rend la scène cruelle. La main libérée de sa bouteille, il s'approche d'elle en se moquant qu'on le voie parler à une prostituée des bas quartiers. Sa main l'empoigne au niveau du cou et pousse le corps frêle qu'il avait sorti du bain de la mort quelques jours plus tôt. Il la pousse contre le mur. Ses yeux jettent des ondes plus électriques que les éclairs qui éclosent dans les cieux. « T'es vraiment qu'une salope.   » Il crache la cigarette qui bloquait ses lèvres et esquisse un rictus mauvais. « Comment tu voulais que je te souhaite un bon anniversaire ma belle? Qu'est-ce qui t'aurait fait plaisir? Une pipe et un billet sur ta table de nuit?  »  Mesquin, grossier, acerbe, il cherche tout pour l'enfoncer. Car rien ne peut se comparer à la douleur qui le désarme en ce moment. Il la déteste de lui infliger ce qu'il ressent.


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Sam 1 Mai - 4:51


Broken Dreams

Ils sont loin nos voyages au pays des rêves,
Lointaine est cette pause octroyée pour nos deux corps broyés
Par une nuit qui nous a décimés,
Il fallait faire semblant de savoir s’aimer,
Sur un port, sur l’eau ou dans l’habitacle bien exiguë d’une bagnole,
Il fallait faire croire à l’impossible
Et j’ai fuit ce que je ne voulais voir,
J’ai fuit pour ne plus jamais te voir.


Ses poignets se souviennent encore de l’enfer de l’indélicatesse de sa mort ratée, du froid glissant sur sa peau comme aujourd’hui elle se cache de l’eau qui suinte du ciel noirâtre, tremblante de froid, si peu vêtue pour attirer les vautours voulant picorer un peu le corps de la fille qui semble encore à peine sortie de l’adolescence et vient pourtant de souffler sur l’incendie de ses trente années. Le velours rouge de sa robe révèle un corps bien affiné, la taille raffinée, les hanches saillantes et la pâleur de ses cuisses où se dessinent les reliefs de stigmates qu’elle ne pourrait expliquer autrement que par ses rituels qui n’en finissent jamais, expier sa faute dans le sang de l’impie qu’elle demeure, expiant son péché d’avoir osé dire « Je t’aime » au masculin de sa langue féminine, de sa voix grave de fumeuse n’osant abîmer davantage sa gorge ce soir, resserrant simplement la veste trop longue dont les flancs oscillent autour de ses jambes dévoilées, personnage phare d’un roman noir, d’une putain aux allures de chimère, à la fatigue évidente souligné par les cernes sous ses yeux de biche pris dans les phares de la déchéance. Ayant fuit le nid de sa mère comme ses appels, elle se voit obligé de lubrifier les maigres égos des hommes venant quémander les bribes de ses lèvres délaissées par celle de l’amant tant quémandé, ses jours devenus des nuits car celles-ci sont celles où elle charbonne hantés par les macabres souvenirs d’étreintes, de l’alliance étrange qui la voyait quémander l’amour auprès de celui qui est bien incapable d’en donner. Vide et seule, la voilà tributaire d’un marché noir qui laisse courir les nymphes sur le trottoir pour quelques billets glissés dans les hanches ou la dentelle d’un soutien-gorge. Ses cheveux humides collant à ses joues pâles, elle ne se sent pas de séduire, aimerait rentrer chez elle, ne plus penser et s’aliéner à n’importe quoi pourvu qu’elle ne touche plus la réalité de son esprit morcelé.

Carmin a repris le dessus comme un roi conquérant un royaume déjà noirci par son insatiable avarice, dévoilant d’elle une humanité qu’elle pensait usée, comme flétrie par quelque chose depuis que le glas de la mort a sonné, le jour de sa naissance ayant maudit le front de l’infant St-Clair qui se voit bien obligée de se laisser abîmer par le monde entier sans rechigner, mordant quand l’Autre va trop loin, grognant contre les Hommes et désignant l’inconnu comme ennemi. Elle n’est pas faite pour vivre, elle le sait, ne faisant qu’allonger une comédie tragique qui ne fait plus rire grand monde car personne n’est là pour la voir se rétamer. Elle bouffe le goudron de sa misérable vie et ses risibles amours désuets ne sont que des souvenirs ignobles lui arrachant ce cœur charbonneux qui crachote sa peine comme un pot d’échappement bouché, les artères encrassées par la mauvaise foi, par l’ignoble envie de fuir le réel. La solitude lui colle au corps et elle croise les regards de certains idiots la voyant bien seule contre son bout de mur où larvent parfois les clochards du coin, empestant la crasse de la rue, de l’humanité, faisant partie de ces vermines sur lesquels on laisse passer l’odieuse caresse du mépris ou de la honte détournant le regard, comme si elle ne valait pas grand chose. Elle sait pourtant que les hommes qui la toisent ont envie d’elle s’ils n’étaient pas accrochés à la main de leur petite amie faites de soleil et de coton quand elle n’est qu’un palais d’épines et de roses fanées où la pluie glaviote toujours. Elle n’en lâche pas un du regard qui finit par se détourner une fois la silhouette de la putain dépassée, souriant nerveusement à celle qui l’accompagne et son mépris pour l’humanité grandit, enfle comme le désir outrageux de se voir mourir ici après la scène qui a éclaté à ses oreilles. Elle n’a pas compris la colère de Carmin, homme fou ayant le timbre d’un homme transi de jalousie, mordu par ce cancer qui ne sert à rien. Ils ne s’appartiennent pas et elle n’a rien promis jusqu’alors.

Cédant à l’envie de griller une clope qui pend à ses lèvres, elle élève son regard se voyant troublée par l’apparition mirifique mais qui tangue de l’homme qui dérobe toute sa logique et ses pensées habituelles, la surprise marquant un instant l’iris alors même qu’elle n’a pas le temps de mener la langue enflammée à la pointe de ce rouleau de cancer que Carmin l’aperçoit au travers du rideau de fer des cordes leurs tombant dessus. Cillant sur les larmes qui ne sont pas les siennes mais celles du ciel capricieux, elle voit le geste violent venir, s’écarte d’un geste sec en fixant avec interdit la bouteille empestant l’alcool qui vient d’exploser comme une grenade auprès d’elle, quelques éclats de verre léchant sa main nue sans la blesser. « Qu’est-ce qui t’prend ? » Encore une fois, elle ne prend pas la peine d’élever le ton, sifflant entre ses canines de fausse immortelle, pas la peine de surélever la voix pour lui comme certaine qu’il ne l’entendra pas dans sa folie d’ivrogne. Jetant sèchement sa clope non entamée sur le sol, elle est prête à combattre mais le voilà qui l’exhorte à se plaquer contre le béton humide sous les yeux de quelques autres nymphes ayant eu le courage (ou pas le choix) de mettre un pied dehors en cette nuit disgracieuse où la violence s’enroule autour de son cou. Son crâne s’éclate comme la bouteille elle-même sur le mur et elle sent sans mal l’haleine alcoolisée et de tabac qui vient frôler son flaire et ses lèvres, le mirant avec l’impassibilité de l’adolescente qu’elle fut et n’est plus, avec une insolence froide qui ne lui offre aucun sourire, rien, pas même un rire moqueur. Elle s’est vu mourir sous ses bras et le voilà qui la détient comme une chienne faisant de sa paume et de ses phalanges un parfait collier pour elle. Mais il sait. Il sait qu’il ne la détient pas et c’est peut-être en ça qu’il la hait tant, laissant filtrer sa haine au travers du capharnaüm de leurs ignobles non-dits sous une pluie torrentielle. Le face à face est dangereux, laissant s’affronter le mal contre le mal, deux enfants du démon pourtant l’un s’étant donné au Seigneur sans ciller. Un rire se déploie, sec et moqueur, un crachat en pleine gueule dans un souffle harassé. « Voilà la vraie gueule du bon p’tit prêtre hein ? C’est pas joli de traîner dans des coins pareils pour vous. » Le vouvoiement l’insulte dans un souffle, se fichant de la proximité du corps ou voulant y croire, refusant de se laisser enlacer par la terrible envie de l’enlacer, de d’adonner à la rage du plaisir qu’ils partagent, de combler le manque qui laminer depuis tout ce temps et se le prenant en plein ventre comme un coup de poignard, comme s’il venait de plonger en elle la lame d’une arme qu’il est seule à pouvoir détenir. Pâle face à lui, elle cille, reprend son air indifférent, la nymphe se transformant en un roseau refusant de ployé et fera-t-il d’elle sa flûte de Pan, condamnée à errer entre ses lèvres pour une éternité, à chanter pour lui les airs qu’il voudra bien venant d’elle, l’étranglant comme il le fait en cet instant ? Sous la lueur d’une obscurité de suie, elle hausse un sourcil, sans chercher à échapper à l’attaque qui se crispe sur sa gorge d’oiseau sombre. « Ca dépend. Vous êtes prêt à payer combien ? J’suce bien il parait. J’peux vous faire jouir en quelques minutes ou on peut tenir un moment. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir, Monsieur ? » Elle souligne encore cette distance qu’elle construit entre eux, une muraille qu’il lui faudra escalader sous peine de se faire mal encore et encore. Elle veut le voir souffrir et qu’il ne sache rien de tous ses secrets. Ce qu’elle fait ici ne le regarde pas mais dans leurs yeux se perdent les réminiscences de ces moments de paix qui ne sont plus rien que des souvenirs, rien d’autre. Ont-ils jamais existé ? Elle ne voit là que la haine, une haine qu’elle aimerait voir flamber mais elle ne mourra pas ce soir auprès de lui, pas ce soir car son frère compte, car il doit être sorti du béton bien avant qu’elle ne se laisse aller à crever définitivement, de sa main ou d’une autre. La putain est violente et élève sa propre main pour saisir le col de l’homme ivre de souffrance, dévoilant sa délicate humanité striée de fissures à ses yeux songeurs pour que leurs visages s’approchent encore l’un de l’autre « Ordonnez M'sieur, j’peux même faire ça ici. J’en ai rien à foutre. Vous êtes qu’un client parmi un autre, ensuite j’passerai à quelqu’un d’autre. »

Et voilà ta punition Carmin, pour avoir osé me demander tant de « Je t’aime » 
Voilà ton châtiment pour avoir osé mêlé mon sang au tien,
Pour m’avoir enlevé à ma morne carcasse de moineau tombé du nid,
Pour m’avoir fait espérer une vie bien belle et sous un beau soleil.
Pourtant, tu le sais mieux que moi, nous sommes incapables de bonheur,
Nous sommes faits pour la tristesse et le désastre, pour le Chaos le plus total.
 


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Mar 4 Mai - 14:19


Broken Dreams
Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe.

Les souvenirs sont douloureux quand on a une mémoire pour s'y accrocher. Mais le prêtre a toujours préféré se plonger dans l'oubli le plus total. En vérité, ses souvenirs ne sont pas non plus de l'ordre du phénoménal. Mais il y en a quelques uns qui suffiraient à réveiller la bête, à la faire rugir et crier. Et dans ceux-là, il y a les ombres des femmes qui ont su crever les artères, les défaire pour laisser passer le sang et le faire affluer jusqu'au coeur. Parmi ces femmes, il y en a une qui est parvenue à faire battre l'organe plus vite, plus précipitamment. Et aujourd'hui, elle provoque encore quelques éclairs, quelques éclats dans l'âme noire, dans la colère. Les débris de verre s'étalent au sol, s'éparpillent avec fracas tandis qu'elle sursaute à peine, tandis qu'elle toise l'agacement et y répond avec mépris.

Trop douée dans tes insolences, trop parfaite dans ta fausse ignorance. Tu provoques l'angoisse de l'homme et l'énervement du prêtre. Tu provoques ce qu'il déteste et crées ce qu'il aime. Tu es noire et pourtant si belle. Tu es vicieuse et pourtant si sereine. Il ne peut que te haïr et pourtant, il t'aime.

Un rire nerveux s'empare de son être quand elle lui demande ce qui lui prend. Il l'avait bien entendue au téléphone dire qu'elle se vendait pour survenir à ses besoins mais il avait espéré que ce n'était qu'une énième façon de le chercher, de le pousser à bout. Visiblement non.   «  Qu'est-ce qui me prend?!  »  Son rire continue, mauvais, diabolique. Il passe une main agacée dans sa chevelure et continue   « Qu'est-ce qui me prend? Elle me demande ce qui me prend...   »  Il tourne sur lui-même, peu soucieux de l'image folle qu'il renvoie. Comme héro d'un mauvais film, il se voit vaciller devant le regard impitoyable de la bête qui le contrôle.

Pour vous. Provocation supplémentaire. Les yeux du blond brillent et fulminent. Il la fusille du regard sans indulgence, capable de l'empoigner au cou encore une fois et de lui fracasser le crâne s'il le faut. Mais il se retient, une force divine le maintient. Il répond acide, cherchant à la déstabiliser mais Imra est trop douée dans son chagrin. Dans sa vie misérable, elle n'a pas besoin de lui pour lui rappeler qu'elle n'est qu'une catin. Ses propos sont détestables et il grimace en la voyant répondre avec aplomb à la proposition indécente qu'il a faite.   « Et toi t'es qu'une pute parmi d'autres.    » Il crache au sol et fait volte-face, la quittant sans vouloir partir pourtant. Il marche une bonne cinquantaine de mètres avant de faire demi-tour et de revenir vers elle. Il est en position de faiblesse et il déteste ça. Mais l'idée qu'elle reste là l'insupporte. Elle suce bien qu'elle a dit. Laisse-la donc faire son métier et rentre chez toi. Pensée vilaine qui le traverse alors qu'il se rapproche d'elle. Il attrape son poignet sans douceur et l'attire vers lui, la reprenant au mur auquel il l'avait confiée avec violence.   « T'as pas compris une chose Imra. Tu m'appartiens.   »  Avec un culot sans égal, il ose affirmer cela en la regardant droit dans les yeux.   « Depuis le moment où t'as osé profaner le verbe aimer pour me l'adresser, tu n'es plus ta propre maîtresse. Tu peux vagabonder ici autant que tu veux, tu peux jouer les femmes sans vertu, tu peux même me vouvoyer si ça t'aide à garder tes distances mais...   »  Il s'interrompt, utilise sa main libre pour la passer dans son cou, la caresser d'une caresse qui est plus menaçante que douce et pencher son propre visage vers celui de la succube.   «  ... t'es à moi.  »  Possessivité qui n'a pas lieu d'être. Possessivité dont elle ne peut que rire mais cela lui est égal. Aujourd'hui, en plein jour, loin des ferry boat et des tentatives de suicide manquées, il n'y a que la rage et l'orage qui grondent. Un pouce agressif caresse sa lèvre inférieure et entrouvre sa bouche. Il regarde les lippes entrouvertes par ses phalanges mais n'y goûte pas. Carmin a décidé qu'il ne toucherait plus à son venin. Il pulse déjà bien trop dans ses veines, le consume de l'intérieur.   «  On rentre.  » annonce-t-il sans avertissement. Il regarde au sol pour voir si la brune n'a pas un sac qui traîne et puis tire sur le poignet qu'il enserre depuis quelques longues secondes déjà. Il tire pour lui imposer de partir. Car ses ordres sont loi.   


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Mar 4 Mai - 15:33


Broken Dreams

La folie l’anime, elle le perçoit, dans ce rire, dans ce cri attirant les regards offusqués des passants sous les toiles dans leurs parapluies, certains cachés sous leurs capuches retroussées sur leur visage, la plèbe de New-York a l’habitude des ivrognes qui hurlent en pleine rue mais certains ne manquent pas de mépriser l’homme ivre de leurs regards assassins quand la sorcière le toise avec une indifférence qui le mettra en rage, elle le sait, comme attendant qu’un gamin ait terminé son simulacre de drame. L’agressivité qui enserre son cou ne fait rien, ne laisse rien se fissurer si ce n’est sa voix qui perce au travers de la bruine qui devient torrent, comme pour narguer les maudits.

Elle déteste autant qu’elle désire la poigne qui affronte la peau humide de son cou, l’insulte qui ploie entre eux et qui la fait sourire, miséreuse face à la misère d’un homme qui ne semble même pas percevoir qu’il n’est qu’humain et faillible. « Pauvre con… T’es tellement faible. » Et c’est la pire des insultes dans la bouche d’une femme comme elle, éduquée pour réduire en cendres les hommes, pour le mener vers la tombe, cerbère des cimetières où la peau de nombreux amants pourrait pourrir sous la vermine. Elle pourrait le tuer pour oser alors cracher à ses pieds, la traiter comme une putain et elle ne peut qu’abdiquer car c’est simplement ce qu’elle est : vendeuse de désir et de plaisir. Elle absout la frustration en happant les vit dressés pour elle ou quand ils pensent à une autre, en gémissant effrontément ou en se taisant lorsqu’ils la veulent silencieuse. Elle est objet du mâle alors qu’elle en hait tant. Et ils sont pourtant trop à graviter autour d’elle. Carmin est pourtant bien le seul à pouvoir se vanter d’avoir pu entendre de sa part un aveu de sentiments, quelques bouts de serment qu’elle ignore être véridique ou non, se refusant à la faiblesse d’aimer. Aimer, pour une St-Clair, ne veut rien dire si ce n’est une annonce de désastre. Il pourrait périr et l’imaginer mort la foudroie aussi brutalement que zèbre un éclair dans le ciel au-dessus d’eux en un flash phosphorescent illuminant leurs trognes mouillées d’acide et de haine. Il s’éloigne, la fuit peut-être et elle ne quitte pas son pas hésitant des yeux, se fichant de sa misérable mise, de ses cheveux qui ondulent presque sous la lourdeur de l’eau qui s’égoutte dans ses mèches noires et elle se détourne, prête à repartir au turbin, à dévaler les côtes des hommes pour quelques instants d’un plaisir feint. Elle ne s’attend pas à la brutale saillie de son poignet à la violence de l’acte qui lui fait retrouver le mur. Un gémissement étouffé de douleur alors qu’elle siffle, tentant de lui enlever son poignet qu’il étrangle sans sommation, voulant d’elle ce qu’elle ne comprend pas. Au travers du bordel qui s’amoncelle autour d’eux, elle se fige sous ses mots, écarquillant à peine les yeux sous la sentence de la possession. « Quoi ? » Un autre murmure, une surprise non feinte cette fois alors que l’indifférence se déchire pour laisser s’extirper de son néant l’interdit, secouant la tête, le rire presque nerveux « T’es complètement taré… » La voix qui se voulait grivoise n’est plus qu’atone, sans vie, presque aussi sibylline que cette nuit où elle s’ouvrit les poignets, là où il l’entoure encore.

La dangerosité de ses caresses laisse venir un long frémissement en elle, comme une envie de se dégager, de fuir la menace assassine de cette main venant sur son cou où se débat son pouls en colère, le souffle court, sentant venir la tempête. Ses lèvres se voient maquiller par ses doigts, étalant le pourpre qui maquille sa lippe, la débarrassant avec peine de son rouge à lèvres sans y parvenir, ne faisant qu’étaler son massacre de catin. Énième sentence et la voilà qui résiste dans un cri sauvage à sa prise, attirant d’autres regards curieux, les vautours ne manquant pas de se demander quelle scène de ménage est prête à se dévoiler ici mais sa tenue laisse deviner qu’elle n’est pas pure et personne ne lui viendra en aide. Elle est bien ici pour être payée et il doit passer pour le plus pressé des clients, la voulant, dans une rue ou sur la banquette arrière de sa bagnole. « Lâche moi. » Mais il n’entend pas, il se fait sourd « Lâche moi putain ! »Le cri est déchirant, animal blessé par la tragédie grecque qu'il dessine auprès d'elle. Et elle profite que son visage puisse être à sa portée pour y jeter sa paume en une gifle qu’il mérite largement. Un temps de latence, suspendu sous la violence qu’elle vient de lui infliger et elle tremble alors qu’elle hausse un sourcil, s’approchant sous la grisaille qui enseveli New-York sous sa salve de sanglots, tremblante lorsqu’elle approche son visage blême où le rouge ressort comme une insulte pour frôler les traits de celui qui fut son amant et s’octroie le droit de la tatouer de son nom « Vous payez ou j’viens pas. J’suis ni votre femme, ni rien d’autre. Et surtout ... Je n'appartiens à personne. Je ne suis qu'une pute après tout. » Elle chiale sur leur lien qui se faisait unique, qui ne pouvait être souillé par de pareils sentiments. Ils n’en avaient pas le droit et alors que sa lèvre tremble, comme si elle était prête à nouveau à fondre en larmes sous son regard brumeux, elle se tend vers lui, épouse son corps du sien pour tenter le diable « Vous m’aimez ? Dites le. Dites le ou je ne viendrai pas. »

A ton tour de souffrir,
A ton tour de médire,
A ton tour, Carmin, de blasphémer.
Laisse l'ivresse te faire parler,
Dis le.
Dis le.




(c) corvidae
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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Mer 5 Mai - 8:39


Broken Dreams
Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe.

Dans la rue, la chienne est aux abois. Elle lève la patte pour les connards qui déambulent et s'accroupit au nécessaire. Image vulgaire de la femme qui se laisse aller pour combler les vides financiers de son existence. Lâcheté sans nom de celle qui a osé demander l'asile mais qui n'a pas su rester après avoir eu l'indécence d'avouer des sentiments à son hôte. Indécents. C'est ce qu'ils sont. A se crier dessus en plein milieu de la rue. La pluie adoucit le volume de leurs voix mais l'intensité se traduit dans la violence des regards. Carmin la dévisage avec cet air mauvais qui est caractéristique de ce visage mal rasé. L'alcool parcourt le sang du prêtre mais on n'y voit plus rien car il domine son alcoolémie. Dans ces circonstances, seule Imra compte. Et les yeux du monde disparaissent derrière ceux de la sorcière qui lui hurle qu'il est taré. Un sourire désemparé se dessine sur les traits figés. «  Ouais je suis taré. T'aurais dû y penser avant de t'enticher de moi.   » Vérité absolue. L'homme n'a jamais été complètement au bon cap. Depuis son plus jeune âge, il est mû par une volonté d'impressionner ses parents, de montrer qu'il est ce qu'il y a de meilleur. Les Fletchers ont aimé le fils prodigue et l'ont poussé dans ses travers, l'encourageant presque à dénigrer sa soeur et le poussant à la folie quand cette dernière est morte. Le fantôme de la jeune femme le hante encore maintenant. Et il redoute que celui d'Imra ne vienne bientôt rejoindre celui de la frangine pour le hanter encore plus vicieusement que le premier.

Lâche-moi.  Mais il n'entend pas cette voix comme étant celle de la brune. Cette supplique, elle naît dans son âme. Cette incantation semble être le produit de ses propres pensées. C'est lui qui crie et demande qu'on le laisse en paix. Toi, lâche-moi. Lâche-moi et arrête de me faire planer sur cette terre où j'ai décidé de n'être qu'une âme vagabonde. Arrête de m'ancrer ici avec tes yeux de biche assassine, avec ta peau sur laquelle mes vices se dessinent... Elle réitère son ordre, crie et attire encore plus le regard des passants curieux et méprisants. Scène bien moche que celle d'une femme qui tapine dans la rue et se fait rabrouer par... qui? Son frère? Son père? Son amant? Son mari? Son proxénète? Les idées préconçues vont bon train. Aucun ne peut s'imaginer que l'homme aux pousses de barbe et ainsi négligé est prêtre. Et s'ils le savaient, ils se diraient sûrement que l'homme vient pour déposséder la démone qui habite sous la peau d'Imra. Aucun ne pourrait alors croire qu'un prêtre s'est attaché à la catin qui promet des faveurs sexuelles aux passants qui sont prêts à payer le prix. Violemment, il sort son portefeuille et en tire un billet de cinquante. Il le lui fout sous le visage avec rage. «  Tiens, c'est assez?! Maintenant arrête tes conneries et suis-moi!   » L'insulte est violente. Car s'ils ont des caractères trempés et différents, il n'a jamais été question de ça entre eux. Leurs échanges sont purulents depuis toujours. Mais Carmin a toujours su respecter la dignité de leur vice partagé. Là, il souille tout, agacé par l'apparente indifférence de sa maîtresse, par son ton détaché et par ses manières délabrées. Elle hurle alors la demande qui la traverse et la transperce depuis des jours déjà. «  Mais putain St-Clair, arrête ton cinéma!!  » Mauvais, il dit son nom à voix haute, découvrant son identité aux oreilles indiscrètes. Moyen de pression déloyal pour la faire bouger, il l'utilise sans aucun remord. La demoiselle tente de lui extirper une déclaration d'amour sous la pluie, en plein milieu d'une ruelle où elle s'est donnée aux autres passants. Un rire sardonique échappe alors au blond et il reprend le poignet précédemment lâché et l'attire contre lui sans lui laisser le choix. «  C'est ici que tu veux que je te le dise? Là, dans la souillure où se mêlent les odeurs d'urine et de sperme? Là où d'autres hommes t'ont écarté les jambes et t'ont filé quelques dollars pour que tu sois leur chienne? C'est ça que tu veux?   » Ses yeux pétillent d'une flamme dangereuse et il remonte le bras ainsi possédé contre les briques du mur sur lequel elle est adossée contre son gré. «  Très bien.   » Il jubile malgré lui. Carmin sait que ce n'est pas ce qu'elle veut et c'est pour ça qu'il s'apprête à mettre en lambeau cette phrase qu'elle réclame à corps et âme perdus. «  Je vous aime. Je vous aime Miss St-Clair. Je vous aime, vous et votre puante manie à réclamer un amour qui ne vous appartient pas, qui ne vous regarde pas, qui n'est pas digne de ce que vous pourriez être. Je vous aime, comme ça, pourrie jusqu'à la moëlle et parce que je n'ai pas le choix.   » C'est peu romantique. C'est destiné à la blesser, à casser ses envies. Et pourtant dans ces mots qu'il veut horribles, il ne peut s'empêcher de glisser la vérité. Dans sa manière de continuer à la réprimander, il y a une réelle volonté de la réveiller, de la secouer. Et puis, si le ton est lascif, ironique, il n'en demeure pas moins que Carmin vient de lui dire qu'il l'aimait. Or le prêtre, même s'il est abject, n'est pas menteur. Sa voix trahit un mépris sans nom qui pourrait sous-entendre qu'il se moque et que les mots sont sans sens. C'est son but. Il ne veut pas que cette déclaration soit retenue. Et pourtant, il sait très bien que les mots ont leur place dans son âme et qu'il les pense. Cependant, il ne souhaite pas qu'elle les acte comme une réelle déclaration d'amour et c'est pour ça qu'il s'efforce de la bafouer. «  Satisfaite?  »


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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Mer 5 Mai - 10:05


Broken Dreams

Rien à répondre aux fadaises qu’il jette à sa figure, juste le geste sec de cette main arrachant le billet pour effrontément le glisser dans le décolleté plongeant de sa robe pourpre, sans que ses yeux ne dévient de leur cible, fichés comme deux pointes de flèches d’Artémis dans les puits artésiens qui lui font face sous la lubie du ciel mélancolique. Mais l’argent empoché ne la pousse pourtant pas à bouger, forçant sur tous ses muscles faiblards, épuisée par ses nuits où elle se fait chienne, pour ne pas se laisser emporter par l’ouragan ivre qui assassine son poignet, la pousse à avancer et elle pourrait trébucher sur ses hauts talons, griffer le sol d’une aiguille qui se fendillerait aussi sûrement que sa cheville alors mais elle ne perd pas pied, hurle à la gueule de l’homme de Dieu qui n’est plus qu’un humble homme rempli d’absinthe mais qui ne perd rien de sa beauté, de sa stature, qui trouble l’âme vacillante sous la caboche humidifiée aux larmes célestes. Elle prend les armes de ses mots si bien limées contre le fer de sa haine, tremblant de tout son long lorsque son nom tonne comme un vrombissement d’orage dans la vague qui les anime et les ranime même. Car elle n’oserait dire qu’elle ne vivait qu’à moitié après avoir quitté le nid de ses bras, vibrant d’une mélancolie pure où il fallait le retrouver sans oser, jamais, lui envoyer le moindre message. Il s’est lassé d’elle, comme tous, comme tous se détournent à un moment ou un autre. Ses cils ourlets voient se déposer les perles d’eaux de larmes factices jusqu’à s’écouler sur ses joues pâles alors qu’il la force à rencontrer son corps qu’elle a appris à désirer, à aimer sans payer et sans compter. Le velours de sa robe lui colle à la peau et sa mine défaite montre à quel point il pourrait la démonter de quelques mots seulement. Et il sait si bien en user. Il sait, fin limier des métaphores et des rocambolesques déclarations, elle supplie ce qu’elle redoute et il le lui donne de cette voix d’oiseau obscur qui croasse à sa trogne de corbeau.

Le cœur se fige lorsqu’il avoue. Lorsqu’il ment. Car il ne peut que mentir, n’est-ce pas ? Sans pouvoir se libérer du regard qu’il dépose sur elle, elle se sent faiblir, prête à s’effondrer entre ses bras sans savoir s’il la rattrapera ou non, saisie du plus vicieux des vertiges, soufflant l’interdit d’un soupir sec, sa main la démangeant encore de le gifler, de le griffer, de lui arracher la langue et les yeux pour qu’ils ne puissent plus rien lui faire sentir, qu’il crève à ses pieds, qu’ils en finissent ici pour ne plus avoir à se revoir. « Menteur. » murmure-t-elle de sa voix d’outre-tombe, voilée d’un rien de mort, de flétrie par la peur d’être aimée, réellement. Elle cille, car l’aveu ne la flatte pas, pas même un peu. Il l’aime laide et fade, il l’aime cruelle, l’aime pour ce qu’elle est non pour ce qu’on aimerait qu’elle soit, il l’aime pure, comme un diamant encore entouré de sa roche noire. Et elle le hait, le maudit de prières assassines en son for intérieur quand elle voudrait le voir pleurer toutes les larmes de son corps, en elle et sur elle, qu’il souffre ce soir. Sa question trouve pour première réponse un sourire qui devient rictus méprisant, approchant de son visage pour que son souffle s’emmêle au sien, l’ardeur de ses soupirs félons, dégradant l’air entre eux comme pour promettre un baiser qui ne viendra pas. « Non. J’ai pas encore joui alors désolée, j’suis pas satisfaite, Monsieur Fletcher. » Oh comme elle recrache avec dédain et dégoût son nom de famille, le rappelant à son tour à ses racines, le défiant d’être humain ce soir ou le diable le plus assassin. Elle esquisse un sourire alors que les phalanges humides viennent saisir la mâchoire avec férocité, des serres de charognard qui dévoreront son âme avant qu’il ne puisse expier son dernier souffle en elle « Conduisez-vous comme un bon p’tit client et amenez moi là où vous voulez. Ensuite j’me casse. » Et elle s’amuse de déblatérer le même dialogue qu’elle offre à tous les hommes sans visages qu’elle voit passer sauf que Carmin a un nom et des traits qu’elle ne pourrait oublier, que son visage ne saurait s’effacer même si l’amnésie venait à gangréner son esprit. Il serait le dernier à s’effacer. L’ultime avant qu’elle ne redevienne une page blanche. « Pour une pipe, c’est pile 50 dollars. Pour la totale, m’en faudra plus. J’espère que vous êtes en forme ? » Défiance plein le timbre, elle a pourtant l’air épuisée, ses yeux bien cerclés de cernes, son teint gris rappelant celui d’une femme malade de vivre. « J’ai b’soin d’thunes, Fletcher. J’ai vraiment b’soin d’thunes. » Et la voix se craquelle, se dérobe en lambeaux tout près de son visage, leurs profils offrant l’audacieuse image d’un couple à deux doigts de céder à une embrassade langoureuse mais il n’en est rien. Elle supplie en silence de la laisser faire ce qu’elle sait faire de mieux, tout ce qu’elle peut pour sauver le seul membre de sa famille ayant encore besoin d’elle et l’aimant encore un peu. Sous la pluie, elle s’approche, fermant les yeux quand elle est assez proche de sa joue contre la sienne pour se cacher de son regard, laisser se froisser ses traits d’une douleur innommable, comme prête à pleurer avant de déposer ses lèvres pourpres contre sa joue ombrée d’une barbe qui picote sa bouche profanée. « Laisse moi, Carmin. Laisse moi, toi et tes mythos. Tu n’aimes que toi et ce que tu fais aux femmes, c'est tout. Et j’te laisserai pas regarder ce que tu m’as fait au cœur plus longtemps. A moins qu'tu veuilles me voir définitivement crever dans tes draps. » Confidence qui dévale sa langue avant qu’elle n’inspire son odeur, tabac, alcool et son parfum unique, la pointe de son nez errant sur une pommette avant qu’elle ne lui fasse de nouveau face, l’indifférence s’étant sculptée à nouveau sur son faciès comme s’il ne s’était rien dit le temps de quelques secondes « J’ai froid. Alors bougez vous d’choisir. Une pipe… ou la totale ? Où et quand ? »

J’espère que tu as mal,
J’espère que tu vas mourir ce soir Carmin,
Je te promets que tu vas saigner comme mes lèvres saignent,
Comme mon cœur se noie, comme mon âme se déchire.
Ce soir sera notre bain de sang mais je serai la première à t’achever.




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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Mer 5 Mai - 14:17


Broken Dreams
Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe.

La marque de sa main sur le visage, il ne ressent même pas le sang qui endolorit et court-circuite ses afflux. Il ne ressent rien. Rien que la rage de cet échange indû, de ce blasphème entre eux, comme si l'amour avait sa place entre deux êtres aussi odieux. La haine est bien plus belle, plus logique, plus normale pour eux. Mais la haine qui les consume est devenue banale.

Est-ce pour cela qu'on se crie de l'amour au visage? Pour braver l'ennui? Pour goûter aux interdits? 

Non.

Ils savent tous deux que ça remonte de plus loin. Cela remonte à leur adolescence, aux premiers émois d'une peau rose et fragile qui frémissait sous les doigts d'un garçon prêt à tout lui voler. Son innocence et sa chasteté. Son coeur au passage. Poignardés dans leurs égos sans pareilles, ils se sont tous les deux détruits en refusant de vivre comme des mômes. Ils n'étaient rien d'autre et pourtant, ils se comportaient déjà comme ce soir, comme chaque nuit qui les a uni. Indifférents et méprisants, leurs mots d'ordre, leurs destinées.

Il éclate de rire à son tour. Encore et encore. De loin, on pourrait imaginer que les amants s'amusent. Ils rient à tour de rôle, se touchent, se rapprochent et se désabusent l'un l'autre. De loin, si l'on laisse le filet de pluie cacher la tenue vulgaire de la jeune femme et les yeux en colère de l'homme ivre, on ne voit pas le drame se dessiner. Il rit de mauvais coeur, et crache son venin sans le gérer « Tu sais pas ce que tu veux Imra. C'est ça ton problème? Tu me demandes des je t'aime. Et quand je t'en donne, tu hurles à la diffamation. » Car en vérité, ce dont elle a besoin, lui il le sait. Il baisse les yeux, refusant d'énoncer à voix haute ce qui lui arracherait la langue à prononcer. Tu veux que mon amour rachète ton dégoût de toi. Alors que mon amour pour toi se fond et se mêle au dégoût. Il ne peut y avoir d'amour entre nous et tu le sais très bien. Mais tu as besoin de m'en vouloir à moi pour ne pas te taillader les veines une nouvelle fois. Mais il n'est pas idiot, il sait que ce n'est qu'une question de temps avant qu'elle ne recommence. Elle s'esclaffe et l'insulte, remuant le couteau dans une plaie inexistante. Carmin se moque bien de savoir si elle jouit ou non de sa main. Le plaisir est une notion abjecte créée par le commun des mortels. Le plaisir est une chose qu'il n'est pas nécessaire de rencontrer sur Terre, au contraire.

Monsieur Fletcher. Monsieur Fletcher, c'est son père. Lui, on l'appelle Padre ou Mon père. Mais jamais Monsieur Fletcher. Cela l'angoisse de porter ce nom, maintenant qu'il en est devenu le seul héritier. Et la démone semble avoir flairé cette angoisse. Mais il se tait, conscient qu'il vaut mieux ne pas la guider sur cette voie. Elle prend l'argent, elle l'accepte comme une vraie dépravée. Une pipe pour son billet, il n'y pense même pas. En ce moment, Carmin ne pense pas à la posséder ainsi. Il a besoin de la ramener chez lui, dans son taudis, pour l'empêcher de vendre ce corps qu'il a décrété lui appartenir. « Je te demande pas de me sucer. Je te demande de me suivre, c'est tout. » Le ton cru mis à part, il s'est presque radouci. Il la regarde qui galère, il sent sa main qui se débat dans la faune sur son visage, sursaute sous ce contact qu'il n'attendait pas. Sa main saisit celle de la belle qui refuse toujours le compliment sur son aspect et il étreint ses doigts avant de les porter à ses lèvres et de les embrasser malgré elle, malgré lui. « Tu vas crever quoiqu'il arrive. A choisir, je préfère que ça soit dans mon lit que dans celui d'un inconnu. » A choisir, je préfère que ça soit dans mes bras. Cette seule pensée le transperce mais il la tait. Ils sont doués pour se voiler la face, pour refuser de se dire ce qu'ils pensent. Mais comment avouer des sentiments qui sont à ce point refoulés qu'il ne les comprennent même pas? Elle reprend ses distances, elle reprend son intonation sans voix. Carmin baisse ses yeux sur elle et mauvais lui répond « Je déciderai ce que je te fais une fois chez moi. » Sa main chasse les cheveux trempés du visage de son "amie" et il se penche pour venir susurrer à son oreille « Si tu préfères être baisée qu'aimée, cela ne me dérange pas. Je suis plus doué dans cette catégorie-là. » L'alcool n'a pas cessé de faire son effet. Agacé par les comportements de celle qu'il voit comme une gamine dans ses jérémiades et ses requêtes insensées, il finit par arrêter de lutter. Si elle ne veut que se prostituer, soit. Il profitera de la situation comme le connard qu'elle veut qu'il soit. Il tire sur son bras sans plus aucune douceur et devant le regard réprobateur d'une femme probablement féministe, il chantonne « Oh épargnez-moi vos jugements ma bonne dame, cette fille vous sortira de l'esprit d'ici dix minutes. Et c'est mieux ainsi car dans dix minutes, vous seriez choquée de la voir à quatre pattes me supplier de la délivrer du mal qui la ronge. » Vulgaire et outrancier, il insulte l'inconnue ainsi qu'Imra. Mais il se moque bien des apparences. Si on venait à le reconnaître, il dirait que c'est son jumeau et non lui qu'on a croisé dans la rue. Il enfonce Imra dans un taxi et referme la porte derrière eux en lui disant à voix basse mais avec autorité « Arrête de te débattre, tu seras payée.» Il donne son adresse au chauffeur et pendant que la voiture démarre, il pense aux horreurs qui l'attendent chez lui. Car Imra n'est pas dans son état normal. Mais lui non plus... Il baisse encore un peu la voix et s'adresse à celle qu'il a enlevée dans la rue. « Quand on arrivera, deux choix s'offrent à toi. Pars en courant ou accepte que tu ne ressortiras pas de si tôt de mon appartement. » Le trajet a rendu les choses claires dans son esprit. Il doit la séquestrer. Pour son bien? Peut-être. Mais surtout parce qu'il ne peut plus supporter l'idée qu'elle retourne donner son corps à d'autres. Sa main passe sur la cuisse de la femme, passe sous le tissu et agrippe sa chair entre ses doigts possessifs. « Ne me défie pas Imra. T'as pas à encaisser mon amour, tu l'as dit toi-même, je sais pas ce que c'est. Mais si tu restes, t'encaisseras tout le reste. Oui je suis taré. Mais mon degré de folie, c'est le seul qui peut te sauver de la tienne.  » Sa main remonte sur la cuisse et étreinte le tissu du sous-vêtement dont il devine la dentelle. Ses dents se crispent dans un désir agonisant. Cet échange l'a épuisé mais il a aussi réveillé la bête. A force de jouer avec les fantasmes sales et avec cet amour sans fond qui les détruit, Imra a réussi à déchaîner ses pulsions. Lorsque le taxi s'arrête, il se penche vers elle avant de se tendre vers le chauffeur pour payer. « Si tu choisis de courir, prends garde à ce que je ne te rattrape pas. » Sa voix n'est que menace. Sa voix n'est que vérité. Il lui offre le choix de partir mais il n'a pas renié sa part d'ombre pour autant. Car si elle court, il la pourchassera, c'est devenu une évidence. Tu m'appartiens.


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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Jeu 6 Mai - 12:08


Broken Dreams

Elle refuse. Elle refuse tant cette affreuse réalité humide que les mots qui s’exhortent hors de leurs gorges serrées d’orgueils. Avec toute sa haine, elle l’observe, sans plus chercher à chasser la main qui tente de l’entraîner loin du béton où elle sillonnait pour s’exposer aux yeux du monde, putain de pacotille au corps où ruisselle sa robe collant désormais à la maigreur de son corps. La faim est ici mais elle la nourrit de fumerolle de clopes qu’elle ne cesse d’enchaîner, se nourrit au café et aux boissons énergétiques pour ne pas sombrer dans un sommeil trop profond. Pourtant, la voilà épuisée de combattre face à lui qui ne semble pas entendre et vouloir la faire tomber à genoux, non pas pour le plaisir dégradant de lui ouvrir sa bouche pour qu’il y plonge de son vit de satyre mais pour la voir se soumettre et expier ses fautes.

Inspirant dans un brutal tremblement, elle vacille vers l’arrière mais se voit ramener à lui dans un mouvement brusque, la promesse de la destination la faisant ciller. « J’veux pas. J’veux pas aller chez toi. » La voilà, louve en colère au poil hérissé, au timbre grisé, elle refuse de se voir prise à nouveau en otage, souffrir sous l’eau froid, les cicatrices de ses plaies ayant faillis la porter aux portes de l’Enfer cicatrisant encore. « Arrête… » murmure-t-elle lorsqu’il hurle à la gueule d’une femme passant et la lorgnant d’un œil inquiet. Elle ne lui offre aucune attention en retour, se voyant condamnée à devoir le suivre comme une pécheresse se verrait retenue par un Père prêt à la châtier pour avoir osé profaner son corps qu’il croit avoir signé de son nom. Nul part, pourtant, n’apparait sa trace si ce n’est sur la chair sanguinolente de son cœur qui frémit sous les seins timides, résistant rien qu’un peu avant de le ployer sous la poigne, d’abdiquer car trop épuisée pour se voir devenir plus sauvage encore. Un bras s’élève et un taxi finit par s’arrêter devant eux, le chauffeur ne leur jetant qu’un bref coup d’œil alors qu’elle se voit opprimée sous la tôle jaune où glaviote la pluie. Le silence feutré l’agresse lorsque la portière se referme, humidifiant le siège sur lequel elle fut obligé de s’asseoir, frissonnant de tout son long, ses cheveux bien trop longs et trop noirs ondulant comme des minces filets de soie mouillés autour de son visage. Prise dans son mutisme, elle voit son esprit errer ailleurs pour échapper à cette immonde réalité, à cette envie de trépasser ici pour ne pas avoir à rejoindre le nid où elle faillit crever. Carmin se penche et s’épanche auprès d’elle jouant aux apparences, enfilant le masque du digne amant murmurant à l’orée du visage de sa belle qu’il courtise avec respect quand les mots menaçant arrivent à faire dériver ses yeux noirs de la vitre où s’égoutte la pluie pour croiser des iris qui poignardent. Un silence s’installe entre eux alors qu’elle le fixe, certaine qu’il ne plaisante pas, secouant lentement la tête « Je m’échapperai. Je m’échapperai, Carmin, que tu le veuilles ou non. » D’une manière ou d’une autre, elle s’enfuira, laissera son cadavre en guise de prestige personnel ou son absence, qu’il se flingue de l’avoir poussé à bout. Elle ne peut laisser son frère aux mains des autres, lui offrir sa mort, à elle, sur la conscience. Tous les esprits qu’elle prie savent à quel point elle voudrait le voir chialer de douleur face à elle. Sous l’oraison funèbre de ce ciel gris, de ce jour peu clément, elle ne voit plus le visage de celui qui accepta de l’emmener loin de là, qui voulut jouer au bel amant sur un ferry qui dérivé jusqu’à une autre côte. Il a repris ce masque qu’elle aime comme elle exècre d’infant sataniste. La main qui vient sur la peau laiteuse et mouillée de sa cuisse ne la fait qu’à peine se tendre, habituée à son toucher, habituée à la violence qui vient la pincer mais sa lèvre supérieur s’élève en une marque de dégoût qu’elle ne veut pas lui cacher, le sifflement de respiration lui offrant tous les indices sur sa fureur qu’elle peine à contenir. « Tu sauves rien du tout. Tu m’sauves pas en me prenant avec toi. Tu me tues. » Sentence qu’elle ne ravale pas, expirée tout près de lui, le condamnant meurtrier bien avant que le sang ne coule.

La main serpente, remonte le fil blanc jusqu’à détenir l’intimité cachée par la dentelle noire portée sous le rouge de la volupté et elle-même plante ses griffes dans le poignet coupable pour qu’il n’aille pas plus loin, l’envie de lui s’étant étouffée sous les flots de la colère noire qui encombre sa tête. « Je vais t’buter. Prie pour ne pas t’endormir chez toi alors que j’serai là. Prie, Carmin. Y’a que ton putain de Seigneur pour te sauver cette fois. » Et elle ne menace pas en l’air, se sentant prête à lui faire mal, à planter la moindre lame en lui, à jouer le jeu de la torture, à ce que son chez lui devienne l’absurdité d’une geôle où ils finiront par crever de la main de l’autre. « Ou tue moi avant, connard. »

Ils trouvent la sortie du véhicule et le chauffeur, indifférent et certainement peu intéressé par ce qui se trame sur sa banquette arrière, ne leur offre même pas un « Au revoir ». La porte claquée et les revoilà sous la pluie. Bien sûr, son regard se penche vers un moyen de s’enfuir mais elle n’est pas idiote. Perchée sur ses hauts talons, elle ne ferait pas quelques pas avant de se flinguer contre le bitume et qu’il ne la rattrape. Il est tenant de voir jusqu’où il pourrait aller mais elle sait que dans les étages qui les surplombent, maintes promesses s’offrent à eux. Alors elle se délivre d’un coup sec de sa poigne pour s’avancer vers le hall où elle entre sans hésiter, passant près d’une jeune voisine qu’elle reconnait comme celle l’ayant vu nue dans le couloir la dernière fois. Ses yeux s’écarquillent en reconnaissant la pécheresse et Imra n’offre qu’un regard morne, un cimetière où son âme s’éteint. L’ascenseur est pris avec elle et la fille St-Clair se détourne alors vers le prêtre, enfilant rapidement le rôle de l’escort qu’elle devrait être, riant de cette gorge où la nacre est éraflée, joueuse, s’approchant du flanc de celui qu’elle veut comme client « J’ai toujours rêvé d’me taper un prêtre. Vous jouez les chastes mais… On sait. On sait toutes qu’vous êtes des gros frustrés. Ca doit faire un moment pour vous, non ? » Un autre rire qui joue de la timidité exacerbée de la voisine qui n’ose plus les mirer, la prenant certainement pour la ignoble des idiotes « Votre semence aussi est bénite, Monsieur Fletcher ? » Voix innocente qui résonne bien trop fort dans les hauteurs, les joues de la voisine rosissant alors qu’elle tremble d’une envie de s’en aller et Imra ne peut que le voir, croisant les yeux de celui qui la punira certainement de cracher sur sa belle réputation. Je vais te détruire. Je vais te détruire et tu le sais.

Le gong de l’ouverture des portes sonne la délivrance et la voisine balbutie quelques salutations avant de s’enfuir vers sa porte qu’elle claque bien trop fort. Le sourire s’étiole sur le faciès de la harpie alors qu’elle avance dans le couloir, sa voix monocorde résonnant dans le long chemin sombre « Oups. J’l’ai choquée tu crois ? » Son dos se dépose contre le mur qui borne la porte menant jusqu’à chez lui pour revenir brutalement saisir son col, l’attirer jusqu’à elle pour que leurs lèvres se rattachent en un imbroglio langoureux, faisant mine de gémir plus fort qu’il ne le faudrait contre sa bouche, leurs corps humides de la pluie les ayant douchés s’épousant avec une indécence que tout le monde pourrait découvrir mais elle se fiche bien de tous les yeux du monde, plongeant ses phalanges dans les mèches blondes et froides, tirant férocement comme pour se venger quand sa langue le pénètre, le harponne comme pour atteindre son cœur qu’elle aimerait voir se déposer entre ses paumes et le faire exploser. Le baiser s’interrompt et dans le secret de leur proximité, elle penche la tête, provocante, l’évidence de sa folie se voyant dans ses moindres mouvements « Tu m’aimes vraiment, pas vrai ? » C’est à peine une question, cela ressemble à une évidence et elle ne peut que lui rire au nez « Tu m'aimes sinon j'serais même pas là. Tu aimes une pute, Mon Père. T’aimes mal mais tu m’aimes. C’est pathétique. » Sa main se délie de ses mèches pour saisir la nuque, plantant ses griffes dans la tendresse de sa peau pour grogner une ultime fois « Mais je ne t’appartiens pas. Alors t’as intérêt à me marquer correctement ou j’me tire. Tu sais… » Les paupières se font basses et elle fait presque mine de l’embrasser à nouveau mais ce n’est que pour mieux l’achever de son insolence putride « Tu sais que j’vais trouver un moyen de m’en aller. A toi d’être certain que t’es prêt à t’engager dans ce jeu parce que je suis mauvaise perdante, tu m’connais. Tu perds, tu crèves, Fletcher. »

Crève d’amour ou de haine,
Crève de ma main ou de chagrin,
Crève, tout court,
Je t’emporterai avec moi, Carmin.




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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Jeu 6 Mai - 15:08


Broken Dreams
Comme une onde de plaisir dans la puanteur de nos existences. Comme une onde de désir dans la laideur de nos présences. Comme une note pour nous punir quand on sort de notre transe.

tw : abus sexuel. Violences psychologiques.

Entre ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas, Carmin n'a plus aucune certitude. C'est pourquoi seuls ses désirs sont encore pris en considération. Et en ce moment, le prêtre a décidé d'absoudre leurs sales péchés dans le confinement absolu des deux âmes. Il la ramène chez lui malgré les suppliques de la "dame". Il l'entraîne plus loin malgré les regards bovins des passants qu'il insulte avec dédain. Dans le taxi, Carmin rugit de ses murmures plein de fièvre. La jeune femme ne se laisse pas faire. Elle n'est pas faible. Ses poignets ont beau être marqués des taillades qu'elle s'est elle-même infligées, Carmin n'y voit qu'une atroce volonté. La force d'une jument folle qui veut s'échapper. Et il entend les paroles comme des incantations, des menaces prononcées avec ardeur et mépris. Toujours ce même mépris. Comme si leur amour n'était que ça : indifférence hautaine entre deux personnes faites l'une pour l'autre. S'il n'était pas prêtre, il y aurait fort à parier qu'Imra serait de ces petites amies qui viennent et partent constamment, que l'on chasse avant de reprendre goulument. Mais le vice ne serait pas assez fort ainsi. C'est comme s'il avait endossé la soutane pour se délivrer d'elle et la rapprocher aussi.

« On ne peut pas tuer ce qui est déjà mort. » Les morts sortent en sifflant d'entre ses lèvres. Le chauffeur semble habitué aux clients virulents et ne s'occupe dès lors pas d'eux. Pourtant les mots qui traversent l'habitacle parlent de menace et d'expiation de péché. Pourtant, ce qui se dit donne froid dans le dos. Et même le bourreau se voit le coeur qui accélère sous le danger. Revoir Imra plonger dans un bain destiné à avaler son sang et à la faire s'échapper, ce n'est pas dans ses plans. Pourtant la menace gronde et la possibilité qu'elle se pende dans son appartement pour le punir semble de plus en plus crédible. Une silhouette aussi fine se balançant à la poutre de la cuisine... Il n'y a plus rien d'excitant dans cette imagerie morbide. Et il s'exécute. Il prie pour avoir pris la bonne décision.

Aurais-je dû t'abandonner sur le trottoir?
Aurais-je dû encourager ta prostitution?
Seigneur Dieu, donne-moi la force de la supporter.
Donne-moi la force de ne pas la délivrer moi-même de ses impuretés.


Car plus elle le provoque et plus il voit les lanières de ce qui n'est pas un jouet s'abattre sur sa peau blanche. Si elle veut lacérer son épiderme, il pourrait l'y aider. Mais que cela soit dans un but pieu et non pour se rire des Dieux. Il voit le martinet caché dans son appartement et se dit qu'il ne s'agit plus de la violenter sexuellement mais de lui rappeler qu'elle est mortelle et qu'elle est redevable devant le Tout Puissant. Sauf qu'elle s'en moque sûrement. « Ne me cherche pas.  » répond-il à sa provocation. Car il pourrait très bien la tuer. Il ne craint pas ses doigts autour de sa gorge car il sait qu'il pourrait la retourner en un seul instant. Mais il se craint lui et la colère qu'elle parvient à créer dans son âme. Sa rage est infâme. Et elle en est la seule créatrice.

Imra s'enfonce dans le bâtiment sans se retourner. Veut-elle fuir la pluie ou s'est-elle résignée? Carmin se moque de ses motivations. Il est presque déçu de ne pas avoir dû la pourchasser dans la rue pour la faire capituler. Mais la noire sorcière ne capitule pas. Sa voix tonitrue dans l'ascenseur, provoquant la voisine avec des phrases qui lui extirpent des yeux révulsés. Carmin ne réagit pas. Il vaut mieux se taire car chaque mot pourrait être utilisé contre lui. Que la voisine pense qu'il s'agit d'un jeu de rôle vaut mieux que de risquer de confirmer son identité. Ici, personne ne connaît ses fonctions. Et c'est mieux ainsi. Le visage embué par les vapeurs créés dans cet ascenseur, il ne ressemble pas vraiment à un homme de sacerdoce. Et il se félicite de n'avoir jamais été se présenter à ses voisins sous cet aspect. « On s'en fout. » répond-il à la volée. Choquée, la voisine l'est sûrement. Mais la fausse pudeur d'Imra n'impressionne pas Carmin. Il se moque complètement de ses petits jeux et préfère tout simplement se concentrer sur les siens. Il ouvre la porte du pénitencier de sa douce et la referme derrière eux, prenant soin de bien verrouiller à clé. Imra l'attrape dans le processus, à peine a-t-il ouvert, pour enfoncer sa langue dans sa bouche et le soumettre à sa volonté. Il se laisse faire sans grand mouvement, profitant à peine de cet élan peu sincère. Il referme en appuyant Imra sur le chambranle de la porte et verrouille alors qu'elle est toujours accrochée à son corps. L'occupation de geôlier l'intéresse bien plus en ce moment que celle d'amant préoccupé. « Qu'est-ce que ça peut te foutre? » Il ne répond pas, agacé qu'elle retourne toujours la discussion vers cet étalage de sentiments. Il en a sa claque qu'elle ne pense qu'à ça, bien qu'il comprenne que ça puisse la préoccuper. Qui d'autre a-t-elle pour la bercer de quelconques sentiments? Personne, pas même sa propre maternelle. « Si je suis pathétique, tu l'es encore plus d'aimer quelqu'un qui l'est à ce point. » Il attrape son poignet, le tourne vers lui et regarde les traces infligées par ses propres démons. « Tu l'es encore plus d'avoir voulu te donner la mort parce que je te refusais mon amour. » Il baisse son visage et lèche les scarifications avec un vice non contenu. Mais cela ne l'excite pas, ce n'est pas sexuel. Carmin cherche juste à lui rappeler qu'elle ne peut rien contre lui. Imra continue son jeu de vipère et il relâche le poignet et la colle à nouveau contre la porte qu'ils n'ont pas quittée. Il soulève sa robe et baisse la dentelle qu'il ne daigne même pas regarder. Sans prendre le temps de la chauffer, sec et froid, il la pénètre d'un coup violent et grommèle « Si tu insistes. » C'est rude, violent et les sentiments dont elle parle sont totalement absents. Carmin la possède sans même y penser. Il ressent le besoin de la faire taire mais la sorcière a toujours quelque phrase assassine à disperser. Il enfonce alors sa main dans sa bouche pour la faire taire et la pilonne pendant quelques secondes mortifères avant de se retirer. La jouissance est mécanique et sans aucun plaisir. Tout ce qu'il voulait est là, elle est juste souillée. Les souvenirs de leur voyage sur le ferry s'éteignent doucement tant ce qu'ils vivent actuellement est grave et sale. « Tu me dégoûtes Imra. » Il remonte son pantalon tandis que la robe de la jeune femme reste soulevée, collée à la porte par l'eau qui s'y est agglutinée. « Tu demandes des déclarations d'amour. Et quand tu les reçois, tu cries au mensonge. Puis tu prétends qu'elles sont vraies. Puis tu menaces de me tuer. » Il ouvre un tiroir dans sa cuisine et attrape un couteau à steak sans hésiter. Il se dirige vers elle et saisit sa main, dessine une ligne menaçante sur les traces qu'elle s'est déjà imposées et ensuite force sa main à empoigner l'ustensile entre ses doigts.   « Vas-y, tue-moi et qu'on en finisse avec tes conneries. Tue-moi maintenant, je ne me débattrai pas. Tu seras enfin délivrée de ton plus grand démon.  » Il violente la main en la remontant jusqu'à son propre cou, appuyant sur la lame contre sa pomme d'Adam. Il n'a pas peur. « Qu'est-ce que t'attends putain? Tu m'aimes trop pour me sacrifier? » Il raille et provoque sans détour. « C'est ma semence bénite qui coule en toi qui t'empêche de me buter? » Il se plait dans la vulgarité, il adore ce sentiment de puissance intense qui naît de cette scène trouble qu'il vient d'écrire pour eux. Et une part de lui souhaite presque qu'elle ne se retienne pas et qu'elle appuie. Pas parce qu'il veut mourir mais pour qu'elle comprenne ce que cela signifie de perdre une personne qu'on voulait maintenir dans sa vie.



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Message Sujet: Re: (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5   (tw: violences, sexualité) Broken Dreams | ft. Imra #5 Empty Jeu 6 Mai - 23:58


Broken Dreams


tw : abus sexuels.
scène écrite avec le consentement de ma partenaire.

Dans la geôle les deux démons s’entremêlent aux aspérités de désirs qui ne s’éveillent même pas un peu. La colère est trop forte, besoins meurtriers, de voir l’autre gémir, oui mais de douleur, de chagrin, d’entendre les complaintes putrides sortir de leurs grandes gueules d’animaux incapables de se comporter autrement que comme deux prédateurs se jaugeant sans savoir où se trouve les limites. Ils vont mourir ici ou sonnera la fin de leur lien, quoi qu’il en coûte. Elle ne veut pas appartenir à quiconque, pas à un homme et encore moins à lui. Elle ne veut être qu’elle, libre et malheureuse mais libre tout de même, haïssant ce qui se dessine sous le baiser qu’il ne lui rend qu’à peine, peu réceptif à son invitation, jouant la meilleure des courtisanes souillée de pluie, de malheur. Qu’il la dédaigne s’il le veut, elle sait qu’à présent, les voilà enfermés tous les deux dans le cachot de leurs pires cauchemars.

La langue qui se délie pour lécher ses plaies, elle la contemple avec indifférence, frémissante pourtant sous l’audace qu’il souligne, la mort si proche et qu’elle a senti entre ses bras sans qu’il ne bouge, prête à la laisser s’éteindre, luciole vacillante dans leurs draps souillés, peinant à garder la tête hors des eaux du Styx. Il malmène à nouveau l’articulation et elle se fond presque davantage contre la porte en y voyant là la menace qui lui éclatera bientôt au visage. Carmin est ivre, inconscient et pourtant bien là, à l’observer de ses yeux torves. « Tu sais bien pourquoi j’ai fait ça. J’ai fait ça parce qu’tu méritais pas que j’te dise ces mots. Tu mérites même pas mon corps. » Et l’audace est peut-être de trop. Les mots débordent mais la violence elle aussi. Raz-de-marée qui l’assaille alors qu’il se fait criminel, s’habillant de sa tenue de bourreau alors qu’elle sent ses doigts pourchasser l’ourlet de sa robe, tentant de fuir les mains qui viennent la saisir, feulant dans le cimetière où ils vont s’éteindre. Elle ne supplie pas, elle ne dit rien mais les injures les plus odieuses éclatent entre eux alors qu’elle le voit se désarmer de sa ceinture, se mettre à moitié à nu, forçant alors la porte des enfers de ses cuisses déjà souillée. La douleur lui arrache un cri mal étouffé, ses paumes repoussant ses épaules pour tenter d’empêcher l’inévitable crime qui la fait saigner du ventre, des larmes de douleurs remontant le long de ses yeux. Elle ne croit pas à ce qu’il est en train de faire, aux coups de butoirs qui s’enfoncent comme ils peuvent en elle dans la sécheresse du calice où ne pleure rien du tout, voyant l’Adam goûter au fruit défendu, l’étranglant brutalement de sa main qui étouffe ses cris, son crâne percutant la porte en des bruits sourds au fil des va-et-vient qui s’accélèrent, ses gémissements gutturaux provenant tout droit des viscères qu’il mutile de son vit qui n’a même pas envie d’elle. La pointe de ses pieds touchent à peine la terre, la dentelle cachant l’intimité mordant sa peau tant il force pour s’enfoncer dans les catacombes d’un corps qui ne voulait pas ainsi. Les griffes fondent tant contre le visage que là où elle le peut, un ongle se fend et se brise dans la panique, l’agression explosant quelque chose en elle. Jamais. Jamais il n’osa la toucher sans son consentement, jamais il n’osa le faire sans être certain qu’elle partagerait auprès de lui un plaisir malsain. Ainsi, la voilà victime de plus aux mains d’un crime passionnel. Il dira peut-être qu’il voulait lui faire l’amour ou la baiser mais il ne voit pas qu’il est en train d’assassiner les sentiments qui naissaient, qui ont éclot dans le cœur et lorsqu’elle l’entend se répandre en un souffle court, la senteur du sexe insalubre venant flirter jusqu’à son flair, elle se retrouve bête et figée.

Entre ses cuisses file le sang laiteux de la semence alors qu’elle le fixe, interdite, incapable de réfréner la nausée qui survient, prête à vomir à ses pieds. Ses paumes s’étendent sur la porte contre laquelle il a commis son assassinat, sa tête s’abaissant pour cacher la pâleur de son visage, ses yeux écarquillés sous le choc, se voyant en image écœurante, culotte abaissée sur ses cuisses où elle voit sillonner les larmes translucides qui ne sont pas d’elle, le mal hurlant en son ventre. Le souffle court, la respiration peinant à être reprise, elle n’entend rien. Les bourdonnements sont trop puissants à ses oreilles. Les cliquetis des couverts non plus ne l’atteignent pas et ce ne que lorsqu’il revient, ayant osé bougé pour se défaire en hâte de ce qui est déjà souillé trainant à ses pieds encore gainés de ses talons qu’elle aperçoit la lumière qui fond sur la lame d’argent. Quelque chose gronde en elle entre l’instant où la lame flirte avec ses cicatrices et celle où il la dépose contre son cou où roule la perle qui fait de sa voix quelque chose de plus graveleux, qui la séduite. « Pourquoi ? » Elle expire un premier mot après l’ignominie qu’il vient de commettre, ses doigts se resserrant sur le manche de l’arme qu’il lui offre, ses yeux se voilant comme s’il n’était plus réellement là, déjà mort à ses yeux. « Tu viens de te tuer tout seul. » Et sans plus hésiter, elle se repousse contre lui, fonce comme un animal enragé pour le faire percuter un autre mur, profitant de l’ivresse qui ne lui donne pas davantage d’appui. Ils tanguent ensemble et dans bruit sourd, s’enfoncent dans le plâtre d’une colonne cernant le salon. Et ainsi, armée de sa furie et de son envie vengeresse, la lame plonge férocement dans l’épaule, enfonçant sans oscillation l’argent dans la chair qui pleure déjà son sang. Elle manque de se briser la cheville dans son combat contre l’ogre qui vient de la dévorer, ne sentant même pas son visage fondre sous les larmes qui s’y écoulent « Tu aurais pu m’faire tout c’que tu voulais mais pas ça… Pas ça ! » Elle hurle, rejette la larme hors de la plaie sèchement et l’argent souillé. Sanglotant, elle veut s’enivrer de sa douleur, plante à nouveau la lame dans la peau pour qu’il souffre, pour qu’il hurle bien davantage « Je t’aime, enfoiré. Je t'aime malgré moi et voilà ce que tu m’offres ?! » La folie annihile toute sa fierté, son orgueil, expiant son chagrin en sanglots qui déraillent hors de sa gorge, secoue son corps entier avant qu’elle ne recule, ne se déchausse, la main souillé du sang de son amant et de celui qui sera son violeur à présent. « J’suis plus à toi. J’suis plus à toi, Carmin. » Les yeux bouffis de ses larmes, elle échoue contre un mur qui fait face à celui contre lequel elle délaisse sa victime, s’y laisse presque glisser jusqu’au sol, les jambes faiblardes, voyant son crime, les souvenirs de Dris se mêlant à ce qu’elle vient de lui asséner. Est-elle devenue comme sa mère ? Est-elle devenue aussi aliénée qu’elle ? Quelques larmes arrivent à retomber sur sa main pleine de pourpre sur l’opaline dextre qui détient l’arme. Et elle veut lui faire mal. Qu’il souffre mille morts, qu’il hurle, qu’il en vienne à les tuer pour que le malheur cesse, que la malédiction s’enfonce loin d’eux « J’suis enceinte. » Elle élève ses yeux morts vers lui, noirs et satinés de larmes, le condamnant de cette simple œillade, l'aura de la mort s'étant enroulée autour de sa voix cassée « J’suis enceinte de toi. Voilà pourquoi j’ai pas donné de nouvelles… » Le timbre tremble alors que le mensonge lui vient comme une envie de torture, esquissant un pauvre sourire alors qu’elle dépose sa main encore pure sur un ventre qui n’abrite rien avant d’y laisser flirter la lame, sa pointe léchant le tissus fin qui ne résisterait pas au premier coup qu’elle pourrait se donner « Je vais le tuer. J’vais le tuer sous tes yeux… Tu mérites qu'ça. » Murmures effrayants alors qu’elle resserre sa prise, qu’elle ignore ce qui pourrait arriver si elle ose se blesser à cet endroit, se mutiler davantage, son corps ayant bien des stigmates témoignants de sa souffrance partout sur l’épiderme cachée ou non. Et elle pleure encore, comme si l’enfant était réel, comme s’il y avait quelque chose à pleurer mais elle pleure surtout sur ce qu’il vient de lui faire subir, pleure sur cette trahison qu’elle n’attendait pas de sa part. La paume s’étend sur son ventre creux et elle se menace encore et toujours, se fichant bien que le sang s’écoule aussi sûrement que la laiteuse substance entre ses cuisses, perdant peu à peu pied avec la réalité.



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