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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 fantôme de l'opéra

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Message Sujet: fantôme de l'opéra   fantôme de l'opéra Empty Sam 23 Jan - 13:26


le fantôme de l'opéra

     
Au milieu de l’obscurité de la berline, ce staccato angoissé émousse les songes tranquilles du mâle. « Arrête avec tes putains d’jambes » les pâles cérulées violentent les tourments du bourgeon que la nuit fait frissonner, puis basculent sur le rétroviseur trouvant les yeux du chauffeur intimé. « Elle est pas censée être passée par Hyacinthe? Elle est nerveuse comme une foutue lapine en cage » l’autre hausse les épaules, triture une plaquette qu’il jette avec une bouteille à l’arrière « fais lui avaler ça, faut qu’elle soit clean pour l’client ». Côme examine la pilule qu’il fourre entre les doigts de la gamine, il tâte dans l’espoir que la posologie du médoc écharne suffisamment cette fièvre qui a foré dans ce corps d’infante. Il pense ainsi, foutu repenti, qui louvoie peu dans les bains d’horreur qu’il inflige. L’hypocrisie des modérés parce qu’il les sauve un peu en manquant de les sauter. « Prends ça et m’oblige pas à t’la faire avaler, j’pense qu’t’as d’jà bien assez d’gens qui t’forcent le passage » le dos qui chute contre le siège, l’humeur sapée, la môme a les gestes hésitants et maladroits « t’as pas entendu? Fourre-moi ça dans ta jolie p’tite gueule Sophie, t’commences à m’mettre de sale humeur ». Sophie, petite abusée, emmêlée dans ces chaînes qui la retiennent, déglutit le comprimé et allonge ses cheveux blonds qui n’ont pas encore atteint la maturité tout contre la vitre teintée.

La voiture s’arrête devant un dégueuli de paillettes et de lumière que Côme sermonne brièvement d’un soupir avant de s’élancer vers l’extérieur. Il rajuste les pans de son costume, ne le boutonne pas car il lui suffit bien d’être piégé dans ces nippes élégantes et étroites qu’il n’a pas convoitées. C’est l’image de la marque, convoyeur de poupées fastueuses, la garantie d’un service sans accroc et d’une marchandise impeccablement domestiquée. Le client a l’odorat des aguerris, il peut sentir la femelle et ses sucs qui l’attirent aux pieds de l’habitacle un sourire carnassier qui déforme son visage bouffi d’opulence. Il adresse un hochement de tête poli au malotru, ouvre la porte, une main tendue pour aider l’abattue à sortir et intégrer son rôle. La transaction est brève pour ne pas éveiller les soupçons, l’une est soumise, l’autre domine, quelque part une ombre supervise. « Je n’suis pas loin, tiens-toi correctement si tu n’veux pas avoir d’problème » qu’il murmure à l’air qui siffle près de l’oreille de Sophie. Un filet de sourire apparaît, enrobé dans cette fausse sérénité qu’il confond avec un professionnalisme morbide.

Bennett s’installe, chaperon averti d’une alchimie factice entre la pute et le client servant à sa tranquillité, il s’installe, rigide néanmoins, dans le siège pourpre du théâtre. Le corps tendu par les secousses d’un art auquel il est indifférent, plus encore, Côme exècre la mimèsis et ses expiations qui retarde la poétique vengeresse, seule oeuvre à laquelle il ne renonce pas. Ils sont bientôt plongés dans le noir, échappatoires scellées, les spots dirigés sur le parquet de la scène. La plante de ses pieds fait craquer le bois, implore oreilles et regards, qu’ils s’appuient sur elle et que l’émotion pleuve rien qu’à la voir. À quelques rangées de l’actrice qui fait son entrée, il la sait et la toise comme si elle pouvait le voir dans ce noir où ils se sont enlisés. Ses yeux semblent plus clairs, des nuances de grisaille, de celles que ramène l’amante volatilisée sur les planches lorsqu’elle se montre enfin après tant d’années.

La pièce s’est achevée, deux heures à aiguiser le canif de sa colère. Côme est adossé contre les colonnes, tout près de l’arcade de l’entrée des artistes et Sophie dans le viseur. Joana se mêle enfin à la cohue d’admirateurs, il observe cet air flatté, modeste qui jure pourtant avec tout l’orgueil qu’il lui connaissait. « C’est donc pour ça qu’tu t’es barrée, Jo. Pour la gloire? » il moque un peu cette gloire modique, la prétendue panacée, le dos l’impulse vers l’avant pour se couvrir des curieux. « T’sembles surprise d’me voir ici. J’sais que j’ai jamais été un homme raffiné, mais ta surprise insulte mon sens du goût » le goût d’elle, de la rancune qu’il palpe doucement, de l’orage qui se prépare, insidieux.


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: fantôme de l'opéra   fantôme de l'opéra Empty Ven 29 Jan - 11:55


In sleep he sang to me, in dreams he came. That voice which calls to me and speaks my name. And do I dream again? For now I find the Phantom of the Opera is there, inside my mind. feat @Côme BennettLes lumières se tamisent pour laisser briller l'étoile. Car dans la pénombre de la salle, je ne suis rien d'autre qu'un astre qui se meurt pour le plaisir de leurs yeux. Je leur offre ma candeur céleste et les rebonds de mon coeur. Je leur offre un avant-goût de leur dernière heure. Fitzgerald m'a donné le rôle principal mais c'est moi qui en ai fait un chef d'oeuvre. Amélie, la triste Amélie pleure de tout son corps un amant qu'elle ne reverra pas tandis que moi, j'exècre les femmes qui se laissent aller pour si peu... pour ça.

L'actrice est grandiose sur les planches qu'elle colore d'une vivacité trop réelle. Naturelle, talentueuse, le public se fond dans ses mouvements sans comprendre que Joana Harper est en train de dérober leurs coeurs. La voleuse excelle dans cet art comme dans tout ce qui relève de la tromperie. Les jambes descendent le long de la balustrade, flottent dans les airs tandis que son regard vague parcourt la salle. L'héroïne ne peut réagir mais Joana sent son âme pâlir. Elle le voit sans ciller, sans sourciller. L'indifférence est une seconde peau, un costume qu'elle a appris à porter à la perfection. Et pourtant un petit débris se crée là en son sein tandis qu'elle voit son premier amour, son seul détour, assis parmi les futurs applaudissants.

Que fais-tu là? Qui attends-tu? Le passé regorge de nos ébats, de nos désirs assassins et de nos amoures mortes.

La pièce se termine, le rideau tombe et Joana sourit à cette salle comble. Les billets se vendent chers, les places se font rares. La critique est toujours acerbe avec elle et elle le lui rend bien. Parce qu'être ainsi sous les projecteurs de la plume du New-York Times est tout en sa faveur. Elle se souvient encore avec un plaisir fourbe son interview de la semaine passée. Le journaliste était froid, professionnel et Joana totalement méprisante. Elle l'a tellement malmené, tellement moqué, qu'il a fini par parler de son caractère bien plus que de sa performance sur scène. Et ça, le scandale, les new-yorkais en raffolent.

Dans les couloirs, on entend les murmures d'admiration et les démentis quant à ce qu'on dit de la diva. Vêtue d'une robe en soie bordeau, elle descend les escaliers, prétendant n'avoir pas vu qui l'attend tout en bas. Car c'est la descente aux enfers que de marcher à nouveau vers toi. Mais j'y vais, je viens, je te sourirai et jamais tu ne sauras. Elle bat des cils, actionne ses paupières sans réagir à l'attaque dissimulée de son premier. « Tu te poses les mauvaises questions. Pourquoi serais-je restée? Pour toi? » Elle ne le regarde même pas, elle sourit d'un air pincé au photographe qui tente de capturer un cliché plus spontané de l'actrice. Sa main signe un papier ingrat tandis qu'elle leur tourne enfin le dos pour se consacrer à l'amer amant du passé. La surprise est un grand mot, elle le regarde surtout avec curiosité. Est-il venu pour elle? Après toutes ces années? «  Tu me prêtes des intentions que je n'ai pas. Pour m'étonner de ce que tu fais, il faudrait encore que je m'y intéresse.  » Elle passe son bras sous le sien, s'accaparant cet homme qui n'a pas perdu de son charme au cours des années. S'il est là, ce soir il est sien. Les autres spectateurs et leurs flatteries ont perdu leur éclat devant cet amant qui la nargue sans compliment. «  Et que te dit ton sens du goût? Tu as apprécié ce que tu as vu ici?  » Le double-sens est sans appel, elle sourit. La reine est prête à écraser sur son chemin mais avant, elle veut savoir pourquoi il est là.

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Message Sujet: Re: fantôme de l'opéra   fantôme de l'opéra Empty Sam 17 Avr - 12:43


le fantôme de l'opéra

     
La figure de la comédienne reçoit l’éclat de quelques lueurs blanchâtres immortalisant le succès de mensonges proférés sur un plateau en bois. Il y a cette ombre derrière qui souligne les cérémonies d’un brin d’inachevé, de ce truc franchement raté. C’était vrai qu’il suintait l’échec et Joana s’efforçait de le lui rappeler en ne lui concédant l’ersatz d’un regard ou par quelques cruelles palabres décochées. Côme, la fierté prise d’assaut, tempère ses élucubrations en observant Sophie s’attirer la convoitise du pèlerin auquel il l’a laissée, sur la voie d’un miracle charnel qu’il s’est offert d’une liasse épaisse.

Harper, seule étoile accrochée aux cieux d’une nuit noire enfin montre la clarté de son visage,  puis se détache des hauteurs pour trouver l’obscurité de son costume à lui. Elle n’a rien oublié, comment les gestes se mesurent et l’attention se morcelle en petits fragments égaux, ne laissant jamais entrevoir comme certaines émotions lacèrent. La science du contrôle, la méticulosité d’un animal méfiant, tout cela retraçait leurs débuts scabreux qui finirent néanmoins par s’apaiser. Mais le poids de leur passé est emporté dans cette collision qu’elle impose, de son bras glissant autour de celui bien plus épais de Côme. « Mais tu t’y intéresses, hein Jo? Tu voudrais bien savoir c’que je fais là », c’était peut-être mieux qu’elle ait disparue avant de deviner les endroits macabres où l’amant irait fureter pour trouver vengeance. Car l’idylle, il y a longtemps, s’était jouée sur cendres et brûlures et que les sentiments que chacun avait nourri n’était qu’une triviale association vers la perte.

Il a porté ses yeux sur le portrait de la dame en glace, tournée au trois-quart, et a sondé la réplique pourvue de sous-entendus, faisant mine de ne pas comprendre. Les épaules haussées, l’air apathique et désintéressé, il demeure le garçon et l’homme qui jamais ne s’éprend de ses propres désirs, rarement sujet aux introspections. « C’est pas mon truc l’théâtre, trop raffiné », conception qui faisait résister ce clivage entre eux, de cette femme à placer sur des monts et de cet homme qui rafle le goudron. Il avait plus de mal à saisir ses raisons à elle d’être partie, car Côme ne s’était jamais fait le dépositaire de promesses mais plutôt de cet avenir bancal, un truc foireux. « Ça fait combien d’temps qu’tu joues? » il réclame réellement si c’est avec lui que la comédie s’était amorcée, ne se doutant pas comme il a lui-même fait poindre leur fin.

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Message Sujet: Re: fantôme de l'opéra   fantôme de l'opéra Empty Mar 4 Mai - 14:39


In sleep he sang to me, in dreams he came. That voice which calls to me and speaks my name. And do I dream again? For now I find the Phantom of the Opera is there, inside my mind. feat @Côme BennettCe regard bleu qui se pose sur toi et qui ravive les émois de ta jeunesse. Vous étiez beaux tous les deux, vous étiez presque naïfs. Et il suffit qu'il réapparaisse pour que tout d'un coup, tu sois de nouveau une gamine sans cervelle, pour que ton coeur s'emballe comme avant. Des sentiments, tu n'en as plus. En as-tu jamais eus? Et pourtant, un seul mot de travers et tu sens ta langue qui s'exaspère. Tu contrôles le moindre mouvement, tu gères n'importe quel geste. Parce que là, devant, c'est l'homme qui a fait de toi une cruelle maîtresse. Il a fendu ton coeur, il a ôté la chance à tous tes autres amants... Il a laissé dans l'âtre de ton âme, des cendres et le souvenir du bonheur.

Evidemment qu'elle s'intéresse à sa présence en ces lieux. Elle voudrait même avoir la présomption de croire qu'il est venu pour elle. Mais cela fait déjà plusieurs années qu'elle performe sur scène et c'est la première fois qu'il foule les banquettes du spectacle. Joana n'a pas la folie assez forte pour s'imaginer que Côme s'intéresse encore à elle au bout d'autant d'années.   «  C'est une manière de voir les choses.  »  Sans mentir, elle ne capitule pas. N'a-t-il pas déjà trop gagné en étant celui qui a perverti leur idylle en simple bêtise de jeunesse?   «  Mais cela ne répond pas à la question pour autant. Qu'as-tu à cacher comme sale histoire pour venir cacher derrière les rideaux rouges tes idées noires? »  Elle excelle dans l'art de manier les mots. Son sourire étincelle et elle dévisage son invité, s'accrochant tout naturellement à son bras comme s'il était son cavalier pour la soirée.

La réplique lui arrache un sourire. Joana devine l'homme de force que Côme est désormais. Si autrefois leur amourette pouvait lui extirper quelque concession, aujourd'hui... il est clair que l'homme n'est plus le même. Certes, elle peut appuyer où ça fait mal. Mais elle ressent sans l'ombre d'un doute qu'elle n'a plus sur lui l'influence d'antan.   «  C'est dommage, cela te sied bien au teint quelque raffinement.  »  Elle baisse ses yeux sur la tenue conventionnelle qu'il porte en guise d'approbation. Côme ainsi vêtu est tout simplement un don du ciel. Déjà foutrement sexy dans ses tenues en cuir et ses aspects négligés, elle ne peut nier qu'il est tout aussi attirant quand il se laisse pincer dans un costume qui n'est pourtant pas de ceux qu'il est habitué à porter.   «  J'ai joué toute ma vie.  »  Incisive, elle répond à la question sous-jacente, omettant de parler de sa carrière.   «  Je jouais avec toi aussi.  »  Cassante dans les termes mais parfaitement maîtresse d'elle-même dans sa contenance, elle sourit à l'assistance et lâche le bras de son ex-amant pour signer un autographe à une personne dont elle ne voit pas même le visage. Ce sont des gestes robotiques, automatiques. Les spectateurs sont des numéros dont elle ne se soucie pas. Elle revient à lui, rattrape le bras musclé et termine avec acidité   « Tu n'as donc pas à te tracasser, je ne t'en veux pas.   »  Mensonge éhonté qu'elle dilapide sans aucune difficulté. Mais elle sait que ce n'est aucunement la vérité. Car la vérité me ronge, me détruit depuis des années. La vérité, c'est que je t'ai aimé et que ta trahison a tout emporté. Ta bêtise a transformé ma vie. Toi, Côme, tu as été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase de mes émotions. La goutte d'eau en trop, celle qui m'a déterminée à briser le pot et à ne jamais en reconstituer les morceaux.



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