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 (enzo) le cercle de la violence

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Message Sujet: (enzo) le cercle de la violence   (enzo) le cercle de la violence Empty Lun 30 Nov - 21:13


le cercle de la violence
@enzo haddad

minuit trente. pas une minute de plus, pas une de moins. une sorte de guichet fermé pour combats clandestins. on y amuse une plèbe disparate, triée par le hasard d’une autre réalité. celle du sang, des paris, de la hargne. combats proscrits car échappant à toutes règles, si ce n’est celle de l’argent que l’on gagne ou que l’on perd, à la sueur d’un tout autre front que le sien. on annonce un nouveau ce soir, planqué sous le verbe assez recherché d’un message qui donne des coordonnées. le lieu diffère, l’heure est toujours la même. james aime frayer dans les méandres de la ville, sa ville, pour rejoindre le hangar déglingué qui viendra accueillir les cris, les injures, les coups, assister au spectacle d’une intensité rare. la vie s’y rachète, et parfois c’est la mort qui gagne. c’est le contrat implicite du free fight, on y crève ou on y survit, qu’importe, c’est le sang qui rugit, la colère qui résonne. il se fait emmener par son chauffeur, puis abandonner à la lisière d’un quartier à l’âme moribonde. sur le ciel sombre se détachent les relents d’une industrie crevée, que certains actionnaires ont dû vendre à l’étranger, brader au plus offrant. cimetière urbain, marlowe s’y sent comme chez lui, parce que gregor et lui se retrouvaient bien souvent au milieu de ce naufrage histoire de rêver leur ascension chérie. ce soir, l’âme de james n’y est guère échouée, elle se planque sous la veste en cuir, les airs de mauvais garçon. le costume est tombé, peu de gens sauraient le reconnaître mais d’un côté personne ne sait trop qu’il vient à ces combats clandestins, au milieu du public chamarré. et puis il y a des frontières que l’on frôle rien que pour ressentir autre chose que la pleine maîtrise du temps. ici le temps même renonce, il s’écorche à rebours, sur les ruines, les poutrelles, et la tôle éventrée. cimetière, cimetière, combien as-tu vu de rêves envolés, repris, violentés ?

parce que tu veux ressentir, ce que c’est que de leur appartenir. ténèbres familières que celles qui gisent dans le creux de ton ventre. ténèbres altières pourtant, ici tu les distilles, tu les chantes. tu cherches ceux qui sauront rejoindre l’empire, le façonner avec toi, le renforcer à tes côtés. âmes déjà mortes qui pourraient survivre pour toi. uniquement pour toi.

le code est donné à l’entrée, et soudain, c’est le tumulte au milieu du désert. la foule est déjà amassée sur les gradins improvisés. au milieu, la cage, la fosse, le puits, là où l’on se perd, où l’on s’amoche face à l’adversaire. où l’on exalte la virulence d’un combat qui n’est jamais joué d’avance. ce que vixen promet, c’est du spectacle mais jamais rien de surjoué. du jeu pur pour le client qui vient parier. parier sur l’existence, comme une pièce que l’on jette et que l’on regarde tournoyer. james aime ça. cette sensation brutale qui vous envahit à chaque coup porté, histoire de prédire celui qui vacillera. il connaît l’un des types dans la fosse, c’est lorca, la figure léonine, la musculature de monstre. l’autre il ne sait pas. non il ne sait pas qui il est, mais il choisit de parier sur la nouveauté. de lui donner la chance de se distinguer. dans le marasme ambiant, survivre encore un instant. rien qu’un instant.

la joute débute, sans vraiment de préambule. il n’y a qu’un coup sur le gong pour indiquer que les paris sont terminés, maintenant c’est la place à la chance et au talent. le spectacle se déroule, abruptement, et chaque membre de cette assistance ressent la douleur, la trivialité de ces chairs meurtries sous les coups de poing, de coude, la force bestiale de certaines prises, qu’aucun combat légal ne pourrait tolérer. les blessures sont trop dangereuses pour que l’on encadre une telle débauche. le sang gicle, la salive s’y mélange, le sol dégueulasse glisse, chante sa tourmente. et bientôt c’est le murmure sourd qui rampe, celui qui gronde, qui provient du fond des tripes, dès lors que l’un des deux se trouve en difficulté, et que la fin semble prompte à se dire. s’écrire dans le bruit mat, indécent. les chairs qu’on déchire, l’appel du sang. c’est une seconde, ou une nuit. une vie qui chancèle et qui tombe. lorca a été vaincu ce soir et c’est l’inconnu qui triomphe. le hasard, la chance, le talent. indiscutable talent que james a dévoré quelques instants auparavant.

il se déplace, pousse, frôle, cherche à atteindre le couloir qui mène à une toute petite pièce qui sert vaguement de vestiaire. il est là l’inconnu, dans la solitude qui s’élève après le tumulte du combat. toujours, la solitude après les cris, le bruit. il le regarde, son profil, sa silhouette, musculature sèche, regard ancré dans un autre néant que le sien. on se demande hein ? ce que l’on peut ressentir après ça. après avoir mis à terre l’adversaire, après l’avoir dominé. il y a cette adrénaline qui vous entête, ce goût de pas assez. ça n’est jamais assez. james le sait depuis l’adolescence pour y avoir succombé. la fièvre. la fièvre d’un tête à tête avec l’autre, celui que l’on souhaite tuer. un tête à tête avec la mort. j’t’ai encore jamais vu dans les combats de vixen…

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Enzo Haddad;

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Enzo Haddad



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paraît que ça fume déjà.
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t'es seul dans ta vie, dans ta famille et dans ton coeur. solitaire confirmé.
succession d'échecs, puis l'armée t'a sauvé jusqu'à ce que t'en revienne et que tu perdes à nouveau pied.
entre quatre murs insalubres dans le queens commercial.
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nejma - nesta - toi ? - toi ? - toi ?

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Message Sujet: Re: (enzo) le cercle de la violence   (enzo) le cercle de la violence Empty Dim 6 Déc - 20:06

le cercle de la violence
w/ @james marlowe

la nuit t'avale de sa gueule grande ouverte alors que tes pas te traînent vite, trop vite. à la limite de courir, tu semblerais presque fuir. personne ne saurait si c'était ta vie ou bien toi dont tu cherchais à te départir. y'a plus rien qui résonne en ton sein. pas la moindre envie, plus une once d'espoir. t'as tout vu s'envoler là où tu n'étais pas. ou peut-être que t'as tout laissé là-bas. au beau milieu des corps évidés et des têtes flinguées.

enzo, où sont passés tes repères ?
enzo, comment on s'habitue à vivre sans père ?


lui, l'instigateur de ta chute. lui, l'homme de tous tes cauchemars. celui qui, sans relâche, abîmait l'épiderme qui recouvrait tes organes. celui qui tatouait avec véhémence les zones qu'il voulait marquer de son fer. dans ta tête, tu te sentais déchet quand tu lisais dans son regard. pourtant, persistait ce sentiment étrange de possession. cette manière qu'il avait de vouloir conserver un ascendant sur le fils que tu étais. depuis que t'es parti, t'es plus rien pour lui. ou plutôt, c'est lui qui n'est plus rien pour toi. tu l'as abandonné à son triste sort, en priant pour sortir ta tête de l'eau. parce que c'était lui ou toi enzo, et t'as sûrement fait le bon choix.

alors pourquoi t'es là ?
pourquoi tu te sens vivant que quand tu te bats ?


la cage de taule deviendra bientôt la tienne. le théâtre des coups qui pleuvront dans un énième corps-à-corps. bien sûr que t'auras mal, mais l'adrénaline te tiendra en éveil. te poussera à te surpasser à cogner pour ne pas finir enterré. t'as trop souvent laissé faire, aujourd'hui c'est toi qui montre les crocs. toi qui imposes ta stature face à n'importe quelle carrure. t'as plus peur de rien enzo, tu te fiches de celui contre qui tu devras te battre à mains nues. peu importe ses traits, c'est le visage de ton père que tu verras. contre lui que tu déverseras ta hargne.

enzo, est-ce que c'est toi qui entre en piste ?
ou bien l'ombre de ton alter-égo en proie aux épisodes malsains ?


et le rythme des coeurs s'affole, à la vitesse des impacts décochés. les dermes s'échauffent, tes plaies pleurant le sang invoqué. tu cognes autant qu'il cogne. tu grognes autant qu'il grogne. deux silhouettes, tristes miroirs l'une de l'autre. en quête d'une échappatoire, flirtant avec l'uppercut fatal. tu devrais pas faire ça enzo, mais c'est plus fort que toi. t'en as besoin, là où certains se contentent de respirer. l'hémoglobine dans ta bouche agissant comme un stimulant. tu ne décroches que quand teinte enfin le bruit de la victoire. t'es revigoré par sa défaite, revigoré par ton triomphe.

la modestie t'étouffe pourtant. alors tu te retires enzo, à l'abri des regards. comme si tu ne supportais pas qu'on te voit quand tu redeviens cet homme-là. cet homme banal, sans émotion et sans avenir. le vestiaire te cache de tout, peut-être même de toi-même. et le silence guérit tes blessures. on se demande hein ? ce que l'on peut ressentir après ça. ta mâchoire que tu caresses comme pour la reloger, tu relèves la tête sur un type qui te sort de ton introspection. son visage ne t'évoque rien et c'est sans doute pour ça que tu restes fermé. ce que tu ressens, c'est qu'on t'a arraché ton éclat de vie dans un claquement de doigt. tu te sens retomber de ton sommet en quinze secondes chrono. tu voudrais retourner dans l'arène, retourner prendre une dose de ce qu'il te fallait pour exister. j't'ai encore jamais vu dans les combats de vixen… tu hausses les épaules en détaillant l'individu. paraît que j'suis le nouveau. un rire t'échappe, il en faut toujours un. et vous êtes ? j'vous ai jamais vu dans le coin non plus. vous ressemblez pas à un combattant. tu sais pas ce qui te fait dire ça. il est trop altier, trop décalé de toi. et d'eux. pourtant il est là à côté de toi, et tu sais pas pourquoi.

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Message Sujet: Re: (enzo) le cercle de la violence   (enzo) le cercle de la violence Empty Mar 8 Déc - 9:52


le cercle de la violence
@enzo haddad

au loin, les cris qui reviennent, s’élèvent au sursaut d’une furieuse mélopée. mais il n’y a plus rien pour lui, pour celui qui a vaincu, l’instant est passé. dans les ombres dégénérées, on a de victoire que le souffle que l’on retient, qui rappelle que la vie ne s’est pas arrêtée. pas encore tout du moins. enzo respire, c’est sa seule réalité. james est un prédateur, il ressent les murmures que l’on ne dit pas, les fatalités que l’on construit pour graver l’oubli dans sa tête. fuir un peu plus loin les échos d’un passé pour croire que demain n’aura pas lieu. ça s’arrêtera forcément, juste à coup de poing, à coup de sang. il est calme, l’inconnu, il est trop calme. la léthargie l’a sans doute étreint, l’embrasse avec ferveur pour l’emmener plus loin. un pas. un pas, un autre. le désespoir sur le front, et l’envie au creux du ventre. parce que si l’on combat, si l’on souhaite ressentir quelque chose, au milieu de la cage, au milieu des tourments, tracés par soi, par les autres également, c’est qu’on ne parvient pas à choisir. la fin à laquelle on aspire. à quoi aspires-tu vraiment ? c’est ce qu’il est venu demander.

souhaites-tu embrasser, la brutalité de ta fin, ou bien ressentir encore, à l'aube du commencement ? imaginer un autre visage à défigurer, pour pervertir ce monde dont tu ne veux plus, et qui t'a rejeté ? souhaites-tu être quelqu'un, ou seulement survivre au rythme de ton souffle, des battements incessants. uniquement deux temps, pour te trouver. deux temps pour te rencontrer.

il demeure appuyé, en dehors, en dedans, sur le seuil. l’oscillation d’un choix qu’il ne fait pas encore. james l’observe avec la patience d’un fauve. le jean, le cuir usé sur ses épaules, ça ne change rien, l’image ne peut être écornée aussi facilement, rien que par son maintien, ici il dénote complètement. même s’il serait sans doute capable de se battre comme lui, entre les cris et le métal, rien que pour mesurer le désespoir qui gît à l’intérieur. il a malgré tout encore suffisamment de respect pour sa soeur pour éviter de lui faire deux frayeurs dans un temps aussi court. la seule chose qu’il conçoit pour le moment, ce sont des mots. des mots pour tisser un futur qu’il n’entrevoit pas. l’inconnu le détaille à son tour, trouve les failles, le décalage dans le décor, finit par statuer ce qui semble être une évidence. je suis quelqu’un qui s’intéresse aux nouveaux justement. à ceux qui se perdent, en arrivant dans new-york, les désillusions en bagage, pour obturer toutes les sorties. ne reste plus que l’arène, l’arène et le vide à contempler. des heures durant. james fait quelques pas, il s’avance, demeure toutefois à une distance respectueuse. même un fauve sait qu’il ne faut pas venir provoquer aveuglément un loup. surtout lorsqu’il marche hors de la meute. il finit par sortir un paquet de clopes, s’en allume une et le tend ensuite à son vis-à-vis, pour lui proposer un apaisement de quelques minutes de plus. je m’appelle james. et c’est tout à fait vrai. je ne suis pas un combattant. du moins pas comme tu l’entends.

léger sourire en coin, il souffle la fumée sur le côté pour éviter de l’incommoder. d’établir une sorte de supériorité quand bien au contraire, il est venu le jauger. et lorsque l’on jauge quelqu’un, il faut accepter de le laisser approcher, en retour. c’est fragile, éminemment fragile une première rencontre. en te voyant, j’ai parié sur l’armée. il y a des prises qui ne trompent pas. j'ai eu faux ? les yeux verts se posent, patients, attentifs. troublants également. quelque chose se joue ici, mais il n’a pas annoncé les règles. il préfère les laisser s’édicter seules, dans le silence, le doute aussi. il établit déjà le profil du gars, sa maîtrise déjà, sa maîtrise d’une situation, de soi. il ne peut s’encombrer de quelqu’un qui se laisserait tout entier mener par la panique, ou par la peur. encore moins par la rage incontrôlée. sur le terrain où il aimerait l’emmener, ça ne sert strictement à rien.

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Enzo Haddad;

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Message Sujet: Re: (enzo) le cercle de la violence   (enzo) le cercle de la violence Empty Dim 28 Fév - 12:39

le cercle de la violence
w/ @james marlowe

les hurlements cessent et l'adrénaline retombe comme un soufflet. la pression te quitte quand les contours de l'arène s'effacent derrière toi. ne devenant plus qu'un vulgaire décor à une autre version du soldat. tu l'as oublié là-bas celui qui n'était qu'à demi toi. ta carapace bien pratique pour te cacher aux yeux d'un monde qui te couvre d'effroi. tu n'es pas homme à prôner la violence enzo, plus habitué à crier le nom d'une justice qui, souvent, ne te répond pas. ce pourquoi, tu te questionnes et tu abandonnes. tu insistes pour passer à autre chose la seconde d'après. parce que tu ne sais pas ce que tu fais là, ni même ce que tu es venu chercher au milieu d'un parterre de new yorkais aux paris faciles. ça s'appelle le frisson, ça frôle l'émotion. ça t'enivre et ça te dépasse à la fois. mais t'as tout perdu de ça enzo. là, retiré et assis à l'abri des effusions, à l'ombre des regards.

enzo, tu trembles quand tu ne te retrouves pas.
et tu t'affoles de ne plus jamais t'approprier l'aisance de ce soldat.


puisqu'ici, plus rien ne va et plus rien ne te ressemble. tout te semble vide et sans substance, à l'image de toi. perdu dans l'immensité d'un new york qui te broie et t'oppresse. de ses ongles acérés, de ses murs étriqués. tu deviens pantin asservi à des variations épisodiques, te soumettant à son éventail de vents contraires. ton aura s'est dé-magnifiée, quand plus personne n'était en mesure de te regarder. seul et recroquevillé, tu invoquais des réponses à tes actes. tu quémandais la paix, la forme d'un salut. tu suppliais l'offrande d'une oeillade maternelle, d'un (ré)confort dont tu n'avais plus été enveloppé depuis des années. un manque tatoué sous ta peau, que tu laisses aujourd'hui apparaître tels des hématomes profondément encrés.

de cette nuit-là, tu garderas encore quelques cicatrices.
et le souvenir de cette plénitude réapprivoisée au centre de l'arène.


il s'insinue dans ton espace l'inconnu. il t'arrache à ta solitude, amie si fidèle quand le reste du monde s'appliquait à te décevoir. il dérange ton tête-à-tête avec toi-même sans que tu ne saches rien de la véritable raison de sa présence. t'observes quelques traits de son visage sans être capable de mettre un nom sur cet homme à la carrure imposante. je suis quelqu'un qui s'intéresse aux nouveaux justement. tu le gratifies de ce qui ressemble à un hochement de tête, alors que tu restes dans le vague quant à ses véritables intentions. tu te tiens à l'écart, tu te fermes enzo. inaccessible à ceux que tu juges indignes, à ceux que tu ne veux pas dans ton cercle. t'attrapes un tube de nicotine, arraché au paquet qu'il te tend. par nécessité de prolonger l'instant de repos à travers les volutes de fumée. je m'appelle james. et c'est tout à fait vrai. je ne suis pas un combattant. du moins pas comme tu l'entends. tu tires sur la tige tandis que tes billes interrogent, à la recherche des précisions qu'il tait. enzo. tu lâches sans davantage de détails inutiles. et qu'est-ce que vous me voulez, james ?

que fait-il ici à côté de toi ?
qu'attend-il vraiment de cette entrevue improvisée avec toi ?


tu sens qu'il se trame un dessein plus grand que toi, une esquisse qui te dépasse déjà. pourtant, tu continues d'écouter ce qu'il a à te dire. t'attends patiemment qu'il dévoile son jeu, qu'il avance sur la piste. en te voyant, j'ai parié sur l'armée. il y a des prises qui ne trompent pas. j'ai eu faux ? touché. es-tu donc si lisible enzo ? tes yeux se baissent avant que tu ne reprennes et que tu secoues la tête pour chasser ses souvenirs. c'est loin maintenant. un chapitre révolu de ma vie. pas tant que ça enzo. l'armée fera toujours partie de toi, de celui que tu es devenu.

alors est-ce toi que tu tentes de convaincre d'une conclusion incertaine,
ou bien cet homme qui t'y associe à nouveau ?

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Message Sujet: Re: (enzo) le cercle de la violence   (enzo) le cercle de la violence Empty Mar 23 Mar - 12:33


le cercle de la violence
@enzo haddad

le lion est hors de sa cage et il agit en roi, dès lors que les ombres parachèvent sa silhouette. le voilà à iriser les ténèbres qu’il apprivoise, à humer les derniers sursauts de l’adrénaline, prolongée par la vision d’un autre, plus chétif, plus recroquevillé, dans sa solitude brisée. il a des ambitions en partage, celles qu’il ne dévoile pas, mais qui chantent sous l’épiderme, qui lui indiquent que sans même l’imaginer en se ramenant ici, il a fait le bon choix. c’est comme un appel, un appel surgi des limbes d’un système en charpie, qui recueille les âmes perdues, les êtres désunis, qui errent sans but. rien qu’une seconde de plus à ressentir, avant que l’inutile ne revienne narguer les chairs et les idées pour les rendre placides. il connaît cela, james, il sait que parfois, ce même silence le visite et l’encombre, le laisse dans l’impuissance la plus brutale qui soit, qu’il peine à s’en relever à chaque fois. le regard de l’autre est franc et tandis qu’il clope tout comme lui, ils interrogent l’irréel qui déjoue les a priori. on ne devrait guère parler avec un inconnu, on ne devrait guère lui livrer de soi ce que l’on ne veut pas. on devrait arrêter là. et pourtant, pourtant, on va continuer, continuer jusqu’à la déception et le désarroi. ou bien au contraire, l’absolu que l’on traque parfois. oui. james recherche cet absolu dans les hommes qu’il emploie, il faut captiver et donner plus qu’un but aux âmes paumées. il faut leur peindre un monde dont ils sauront hériter. leur monde. il inspire, le roi, il inspire presque avec délicatesse, et la fumée et les mots, ce vouvoiement plein de respect qui le force à sourire. je veux comprendre d’abord si ce que je distingue chez toi te donne l’envie d’appartenir à autre chose que… tout ça. il désigne les décors vétustes alentours, ne les méprise pas tout à fait, bien au contraire, c’est comme pour essayer de les repousser, les repousser un peu plus loin, pour que l’ampleur du projet ait sa digne place. james finit par s’assoir, à ses côtés, toujours dans la distance qu’il cherche à apprivoiser, pour ne pas le brusquer. les gars qui finissent ici, dans le sang et la sueur, au milieu de l’acier et du béton qui caressent les firmaments, sont soit désespérés, soit prêts à tout sacrifier. l’un ne va pas toujours de pair avec l’autre, et james ne cherche pas à captiver le désespoir, il cherche à le modeler en une véritable pensée, impure et implacable. parce que y a des chapitres révolus d’la vie maintenant ? il hausse un sourcil, ironique, avant de continuer : si tu le dis cependant, c’est que tu as envie que ce soit vrai. et si tu cherches de quoi te retourner, je peux t’offrir quelque chose. une autre liberté, voilà ce qui semble se peindre dans ses prunelles désormais, tant le danger y gît, et tant il semble s’y épanouir. il songe, il songe à ces dernières semaines, à celui qui a osé le trahir, à ce connard de paul qui a cru trouver dans une autre famille une allégeance. son allégeance est désormais en train de s’épancher sur la moquette de la suite au Season. voilà ce que c’est que de croire que l’on peut refermer un chapitre de son existence sans en payer le prix. il tire sur le filtre, il y a des images concubines de ses nuits de ravage, qui s’éprennent de lui. tu te bats bien, jusqu’à bout de souffle, jusqu’à ce que la corde cède hein ? moi j’ai besoin de gens qui ont l’absolu dans les tripes. tu crois être de ceux là ? le test a déjà débuté, et il le jauge, même si la confiance ne pourrait s’établir en une simple conversation. il lui faut d’abord s'approprier l’homme avant de lancer ted sur chacun des chapitres qu’il croit révolus justement, pour savoir si la confiance se tissera, ou si au contraire, comme avec paul, elle se brisera.
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Message Sujet: Re: (enzo) le cercle de la violence   (enzo) le cercle de la violence Empty Dim 18 Avr - 17:34

le cercle de la violence
w/ @james marlowe

le pic d'adrénaline qui te maintenait debout s'estompe, ne devenant plus que lointain souvenir. le brouhaha ambiant et la chaleur étouffante de la cage, une atmosphère qui manque à l'animal rendormi au fond de toi. tu viens de perdre tout ce qui te faisait te sentir en vie. te donnant envie de cogner l'adversaire pour te débattre contre un monde ou une existence qui te dégoûtait. t'es désormais recroquevillé entre quatre murs, dans un sombre apparent, et face à un homme que tu ne comprends pas. il n'a pas le mot facile, sans doute qu'il te ressemble quelque part. tandis qu'il a ce prestige et cette élégance naturelle qui manquaient à ta carcasse. tant tu n'avais rien de cet univers-là, te contentant de racler de tes godasses le macadam des allées les plus crades. new york faisant rêver tout le monde sauf toi. et alors que tu devrais lui demander de se tirer ou rebrousser chemin de tes propres pas, tu restes là. tu n'opères pas le moindre mouvement de recul ou de repli. la clope au bec, tu t'interroges sur ses véritables intentions.

tu te laisses pas approcher enzo, mais tu bronches pas.
t'es comme enraciné, les écoutilles pendues à son prochain blabla.


il dévoile patiemment ses cartes, le dénommé james. il ne s'empresse pas, laissant le temps au temps. il mesure son effet, semble étonné du respect dont tu fais preuve à son égard. ce n'est pas de ton ignoble père que tu tiens ses formules-là. tu ne sais même plus où tu as pu te les approprier quand tu y repenses. sans doute à tes supérieurs, ceux qui te tuaient à la tâche mais envers qui tu es resté docile. homme de principes, homme de paroles. je veux comprendre d'abord si ce que je distingue chez toi te donne l'envie d'appartenir à autre chose que… tout ça. tu hausses les épaules, tant tu ne sais plus rien enzo. tes certitudes ont foutu le camp, se sont envolées au gré du vent new yorkais, trop frivole pour t'attendre. ça... c'est tout ce qui m'reste. alors quand on n'a plus rien, on s'raccroche à ce qu'on peut. confession de celui qui a tout perdu, qui cherche ses marques partout où il passe sans savoir où est véritablement sa place. pourtant, tu paierais cher pour te racheter une vraie identité, avec en prime un objectif pour le futur.

tu l'avais pas envisagé de cette manière, ton retour sur tes terres.
et tu te retrouves forcé de négocier la marche en solitaire.


quand il te parle de l'armée, tu évoques cette partie de ta vie comme un chapitre n'étant plus. une page tournée depuis que tu es rentré. ou une page que tu espères ne plus froisser, pour te donner l'impression qu'elle n'a jamais existé. il t'est plus aisé de l'occulter, que d'y repenser et de réaliser que tu ne seras plus celui-là. parce que y a des chapitres révolus d'la vie maintenant ? si tu le dis cependant, c'est que tu as envie que ce soit vrai. et si tu cherches de quoi te retourner, je peux t'offrir quelque chose. tu hausses les épaules, tu n'as aucune justification supplémentaire à apporter. tout ce que tu sais, c'est qu'à new york, tu vas devoir t'habituer. et aux new yorkais, te modeler. ton regard se fronce à sa dernière phrase, ne devinant pas immédiatement où il veut en venir. surtout, tu ne comprends pas ce que tu pourrais avoir à lui offrir. tu t'apprêtes à le questionner quand il reprend. tu te bats bien, jusqu'à bout de souffle, jusqu'à ce que la corde cède hein ? moi j'ai besoin de gens qui ont l'absolu dans les tripes. tu crois être de ceux là ? il t'a observé avec attention, sûrement percé à vif. tu ne sais pas ce qu'il essaie de te faire dire, alors tu réponds machinalement. sans réfléchir à la forme, ni à ce qu'il attend de tes propos. j'ai pas appris à abandonner. pour m'arrêter, faudra m'abattre. leçon apprise à coup d'années à te laisser dominer par un père qui n'en était pas un.

quand tu t'es enfin relevé enzo, tu t'es élevé.
et à partir de cet instant-là, haddad n'a plus été en position de t'impressionner.

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