Les fleurs du mal | ft. Elizabeth

{ Les fleurs du mal }
☾ w/@elizabeth jones

Collé à la vitre du taxi jaune, les immeubles défilent sous ses yeux tandis qu'il se rapproche du quartier où une jeune femme l'attend sans se douter... de ce qui l'attend. Carmin sourit, mal rasé, il a délaissé sa soutane pour endosser un jean délavé et un t-shirt dissimulé sous une veste en cuir qui ne laissent pas présager de son statut de curé.

Quand la voiture le dépose au coin de la 3e et de la 15e, il descend en prenant soin de laisser un pourboire correct au chauffeur et se dirige vers le bar où Harry a donné rendez-vous à Elizabeth. L'inconnue n'avait pas de photo de profil tout comme Harry n'en avait pas. Chaque site a ses prérequis, celui-ci n'en demandait pas pendant les premiers jours d'utilisation. Le mystère intrigue le paroissien et déplaît au prêtre. S'il est là pour prévenir la jeune femme du vice sexuel auquel elle s'expose en se rendant à des rendez-vous internet, il sait qu'il prendra son pieds à la torturer.

Carmin s'avance dans le petit café convivial où le rendez-vous a été donné et s'installe sur une banquette, déposant une casquette noire sur sa table, tel que convenu entre Harry et la demoiselle. Elle doit venir avec un livre de Baudelaire dans les mains et Carmin prie pour qu'elle ait emporté les fleurs du mal comme ouvrage. Ce sera un bon moyen de briser la glace. Il guette l'entrée de chaque femme, niant la possibilité que cela soient elles jusqu'à ce qu'une blonde plutôt mignonne et réservée pénètre le café. Un sourire lui échappe. Il sait. Avant même qu'elle ne remarque son couvre-chef sur la table, il se lève et recule la chaise pour celle qu'il est venu voir. « Pile à l'heure, on voit que tu as l'habitude de ce genre de rendez-vous.  » Il la salue d'un petit hochement de tête, retournant à sa place. Les hostilités sont lancées. Avant de lui révéler qui il est et pourquoi il s'est substitué à sa brebis gâleuse, Carmin compte faire la conversation à cette jeune femme et la pousser à se livrer. Car tout le monde se livre au Père Fletcher.

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☾ w/@"carmin  fletcher"

Tu ne sais toujours pas pourquoi tu as accepté ça. Accepté que tes deux meilleures amies t'inscrivent sur ce site de rencontre. Tu n'y as même pas encore mis de photo que déjà un type a montré son intérêt pour ton profil. Tu étais réticente à lui parler. Après tout, lui non plus n'avait pas mis de photo. Et finalement, encore une fois, tu t'es laissée embarquer par tes deux supers nanas. Et, curieusement, tu as apprécié parler quelques jours à cet inconnu que tu n'as jamais vu. Simple description physique l'un et l'autre, histoire de se faire une idée sur la personne. Mais pas de photo. Pour garder le mystère qu'il disait... Jusqu'à ce que vous décidiez de vous rencontrer. Tu as hésité à nouveau, une petite alarme dans ta tête. Et pourtant tu as finalement accepté. A condition de faire cela en plein jour dans un lieu bondé. Le lieux choisi, signe distinctif désigné : ton regard ses posés sur la bibliothèque et un livre de Baudelaire. Les fleurs du mal. Un classique. Que tu as lu il y a bien longtemps. Tu as choisi ça. Quant à lui, une simple casquette noir posée sur la table. Vous vous dites à tout à l'heure et tu restes plantée devant ton ordinateur, le temps qui bat la chamade, à fixer l'écran noir. Et si tu faisais une connerie ? Tu imagines la situation. S'il est là avant, tu pourras le repérer assez vite, et si tu ne le sens pas, partir immédiatement. Mais dans le cas contraire ? S'il est en retard, comment vas-tu faire ? Tu tentes de relativiser. Vous avez choisi un café donc si tu as un souci il suffira que tu appelles au secours pour que quelqu'un t'aide non ? Tu te rassures comme tu peux, alors que tu vas à la salle de bain pour prendre une douche et te changer. Tu optes pour une tenue classique. Rien de très extravaguant. Jean basique, simple top blanc, agrémenté d'une veste cintrée et des chaussures à talons (tenue). Pas de chichi, pas même pour le maquillage pour lequel tu optes uniquement pour un peu de mascara.

Tu arrives au pub et te gares non loin. Tu regardes ta montre. Tu es pile à l'heure, comme à ton habitude. Tu sors de la voiture, te dirigeant vers l'établissement. Tu hésites un instant avant de prendre ton courage à deux mains, le livre glissé sous ton bras. Tu fais quelques pas dans le café, jusqu'à repérer Harry, ton rendez vous. Il te remarque dans l'instant. Autant dire que ton plan de faire demi-tour tombe pleinement à l'eau. Tu souris alors que tu t'avances vers lui. Tu ne l'imaginais pas comme ça, mais tu es agréablement surprise. Jusqu'à ce qu'il ouvre la bouche. Remarque que tu n'apprécies que moyennement. Surtout qu'il sait que ce n'est pas le cas alors, pourquoi dire ça ?  Tu fronces les sourcils un court moment mais décides de ne pas relever. « La ponctualité est l'une de mes qualités » que tu te contentes de répondre d'une voix affirmée en prenant place en face de lui, posant ton sac à ta gauche, près du mur, et le livre sur la table. La serveuse vient rapidement prendre vos commandes. Tu optes pour un café en la remerciant. « Tu es là depuis longtemps ? » que tu finis par lui demander, pas vraiment à l'aise, essayant de faire la discussion comme s'il s'agissait d'un vieil ami perdu de vue depuis longtemps.

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☾ w/@elizabeth jones

Elle est plus mignonne qu'il ne se l'imaginait. La blonde apparaît avec le livre promis et avec un visage angélique dissimulé sous des mèches un peu rebelles. Elle est belle à sa façon et il devine déjà, rien qu'à sa manière de se déplacer, qu'elle n'est pas vraiment à l'aise avec ce genre de rendez-vous. C'est d'autant plus une opportunité de la culpabiliser et de lui faire la morale. Père Fletcher sait frapper, sait faire mal. C'est ainsi qu'à peine est-elle arrivée qu'il se lève courtoisement pour l'inviter à s'asseoir avant de reprendre sa propre place et d'attaquer. La blonde fronce les sourcils et il sourit, amusé de la sentir déjà renfrognée par ses propos. « C'est important d'avoir des choses à indiquer dans notre profil !»  rit-il comme pour plaisanter et ramener tout cela à une simple futilité. Il a consulté le profil de son paroissien, a lu les conversations qui se sont tenues entre eux. Il a même scruté celui d'Elizabeth, Carmin fait ses devoirs à fond. « Quelques minutes à peine. »  D'un geste de la main, il appelle la serveuse et la laisse prendre leurs commandes. Une fois que cela est fait, ils pourront passer aux choses sérieuses. Carmin analyse attentivement son "rendez-vous" pendant qu'elle choisit ce qu'elle désire dans le menu et l'indique à la demoiselle au tablier vert qui est assignée à leur table.

« Nous voilà débarrassés d'une tâche. Reste plus qu'à faire réellement connaissance. »  Il sourit et attrape le livre qu'elle a déposé sur la table pour en triturer les pages rapidement en parcourant quelques lignes en diagonale. « Intéressant comme choix de signe distinctif. Tu te considères comme étant une fleur du mal? »  Son regard perce. Les hostilités sont lancées mais elles sont lancées avec une habilité certaine. Car Carmin sait dissimuler tout derrière un paravent de drague. S'ils sont ici tous les deux, de ce qu'elle sait, c'est pour se courtiser. Son sourire est éclatant, carnassier presque. Le prêtre, vêtu de ses habits de simple mortel est plutôt sexy quand il montre les dents.

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☾ w/@"carmin  fletcher"

Sa remarque te met quelque peu mal à l’aise. Tu la trouves déplacée sur le coup. Et peut-être que ça aurait pu te mettre la puce à l’oreille. Pour autant, tu décides de passer outre, mettant cela sur le coup du stress de cette rencontre. Tu rebondis à ce qu’il vient de dire, mettant ainsi en lumière l’une de tes qualités premières. Malgré ton apparente douceur, tu n’as pas peur de t’affirmer quand il le faut et répondre sans détour comme tu viens de faire. Une répartie certaine. Tu t’installes et tu décides de changer de sujet, demandant s’il t’attend depuis longtemps. Sourire qu’il t’offre et tu décides de te détendre. Il est plutôt joli garçon. Avec la description qu’il a faite de lui, tu as essayé d’imaginer ses traits. Bien loin de ce à quoi tu pensais mais ce n’est pas pour te déplaire, bien au contraire. Commande passée, ton rendez-vous s’intéresse au livre posé sur la table. Celui que tu as choisi pour qu’il puisse te reconnaître à ton arrivée, comme ni l’un ni l’autre n’avez mis de photo sur votre profil. La remarque qu’il te fait sur l’intitulé de la couverture te prend au dépourvu. Et à nouveau, ce sentiment étrange qui t’envahit au même moment où son sourire s’élargit, comme si quelque chose n’allait pas sans comprendre quoi. « C’est quoi cette question bizarre ? » que tu le questionne finalement en arquant un sourcil interrogateur. Est-il sérieux ou ne sait-il juste pas comment s’y prendre dans ce genre de rendez-vous arrangé ? « Si c’est comme ça que tu dragues je comprends mieux pourquoi tu es encore célibataire ! » que tu lances d’une voix amusée avec un demi-sourire pour appuyer le fait que tu plaisantes. « Comme je te l’ai déjà dit, je ne suis pas une habituée de ce genre de site… » que tu commences pour faire la conversation. Mais ça, il pouvait le deviner aisément avec l'absence de photo de profil. Photo que tu n'as pas eu le temps de mettre puisque tout juste nouvelle sur ce site de rencontre... Tu es coupée dans ton élan par la serveuse qui revient avec vos commandes. Tu attends sagement qu’elle vous serve avant de la remercier et reprendre le fil de la discussion une fois qu’elle vous a laissé. « Pour tout te dire, tu es mon premier rendez-vous. » que tu avoues alors avec un nouveau sourire, avant de te saisir de la petite cuillère posée près de la tasse de café et touiller le sucre que tu viens juste d’y ajouter. « J’espère que tu n’es pas déçu ? » que tu t’enquiers alors que tu portes la petite tasse à tes lèvres.

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☾ w/@elizabeth jones

La patience a rarement fait partie de ses atouts. Pourtant, en tant qu'homme d'église, Carmin a appris à faire semblant et à endosser un visage paisible et tranquille quand son sang bouillonnait à l'intérieur. L'important, c'est que l'ouaille se sente en sécurité. Mais Elizabeth Jones n'est pas une femme de l'Eglise, pas une pécheuse qui vient confesser ses péchés, non. Elle est là pour discuter avec un gars sur internet. Alors, il pourrait sortir de son rôle et s'afficher un peu moins courtois. Car elle l'agace. Elle n'a pas de second degré et visiblement, elle le prend pour un idiot. C'est quoi cette question bizarre? Il a envie de lui rire au nez, de lui dire que la question n'est pas bizarre, que c'est elle qui est inadaptée aux subtilités du flirt. La question est destinée à contourner le banal train-train des "tu fais quoi/quelles sont tes passions?". Mais la blonde n'est pas consciente de ça apparemment. Encore heureux que son vrai rendez-vous n'est pas venu. Aurait-elle seulement remarqué à quel point l'autre homme était dérangé? « C'était destiné à brisé la glace et à voir comment tu réagissais à une question qui te sortirait de ton confort. Mais apparemment, c'est pas ta tasse de thé. » Il sourit, à la limite du mépris. Carmin n'a pas à faire d'efforts particuliers ce jour. Il est venu ici pour se distraire et pour soi-disant prêter main forte à un de ses fidèles qui s'apprêtait à faire une erreur. Le fidèle lui sera redevable et cette Elizabeth probablement aussi. Bien qu'il semble douter qu'elle ait les capacités de comprendre le mal duquel il l'a extirpée. Elle répond assez vivement et assez sèchement aussi. Il hésite à déjà lui vendre la mèche mais il la laisse continuer ses petites attaques, ressentant à peine ses griffes de chaton sur sa peau en pierre. « Oui, ça se voit. » De nouveau ce sourire condescendant. Il s'amuse bien plus qu'il n'y paraît. En vérité, il est venu pour dénouer un rendez-vous qui n'avait pas lieu d'être et pour humilier une jeune femme. Il est sur la bonne voie. Carmin a le flair pour ce genre de projet et sait les mener à bien. « Déçu de quoi? » Il répond mollement, attendant de voir comment elle va s'autoflageller. « On a à peine parlé quelques minutes, c'est un peu tôt pour émettre un verdict non? » Pourtant, il a déjà sa sentence toute faite. Son sourire est plus accrocheur cette fois et il prend une gorgée de sa boisson avant de prendre le livre entre ses mains et de le trifouiller en tombant sur le poème "La Charogne." Il cligne des yeux et se retient de le lire à voix haute, persuadé qu'elle n'aimerait pas. « Tu lis quoi habituellement si ce n'est qu'un vieux bouquin choisi au hasard? » Il essaie de faire traîner la conversation, histoire de la coincer plus tard.