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 les quatre saisons | leor #9

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Message Sujet: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Ven 19 Mar - 13:15


L'amour excuse tout dans un coeur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé. feat @gregor ferreira
Elle lui tend la main et n’espère pas vraiment qu’il la saisisse. Les signaux qu’il lui envoie sont tellement contradictoires ces derniers temps qu’elle ne sait jamais à quoi s’attendre. Et pourtant, il glisse sa main dans la sienne, accepte de la suivre les yeux fermés. Étrange attitude pour celui qui s’acharne à vouloir toujours tout contrôler, un pas de biais qui fait naître un timide espoir, celui d’une possible vie à deux. « Laisse-moi plutôt t’éblouir. » Elle lui sourit, puis l’entraîne avec elle à travers l’agitation du parc. Ils se frayent un chemin à travers la vie, en laissant derrière eux ce qu’ils étaient, en avançant vers ce qu’ils deviendront peut-être. Les grilles du parc franchies, elle fait signe à un taxi de s’arrêter. Toujours sa main dans celle de Gregor elle s’enfonce dans le véhicule qui vient de s’arrêter devant eux. « Metropolitan Opera. » Ni bonjour, ni politesse, Leonide ne prête pas attention à celui qui les conduira jusqu'où elle souhaite. Son regard se pose sur Greg, et comme un aimant elle se rapproche de lui, incapable de trouver une place qui ne serait pas contre son corps aujourd’hui.

Le véhicule démarre et les entraîne au travers d’une agitation urbaine où le béton se mélange à la ferraille, où les buildings viennent gratter le ciel. Et contre lui, elle souhaite maintenant prendre le temps de répondre à ce qu’il lui a dit plus tôt au sujet de son frère. « Tu sais, concernant Timeo. Ce que tu m’as proposé tout à l’heure, ce n’est pas le mieux pour lui. Sa condition fait qu’il a besoin d’être stimulé socialement, et c’est pour ça qu’il est dans ce centre aujourd’hui. Ce que tu proposes, c’est le mieux pour moi, c'est pour ça que ça ne m'intéresse pas. » Elle se penche et dépose un baiser sur sa joue. Elle ne le remercie pas clairement pour cette attention qui était aussi surprenante qu’inattendue, mais elle souhaite lui faire comprendre qu’elle a entendu, qu’elle a vu ce qu’il souhaitait faire. La ville défile derrière la vitre, et elle aperçoit déjà au loin l'Opéra convoité. « Cette fois-ci ce ne sera pas nous sur scène. » Elle invoque le souvenir de leur première rencontre un sourire aux lèvres en le poussant hors du véhicule.

Ils arrivent devant l’entrée du temple de la musique et Leonide approche son visage de la vitre pour essayer d’y voir à travers. Elle aperçoit Jodie au loin, derrière sa borne d’accueil, et lui fait signe de venir leur ouvrir. Ni une, ni deux la blonde s’exécute et déverrouille la porte vitrée. La comédienne la remercie au loin avant de continuer sa course ses doigts toujours entremêlés à ceux de son fiancé. Ils s’enfoncent dans des couloirs, grimpent des escaliers, jusqu’à arriver devant une porte. « Après vous monsieur Ferreira » lui dit-elle en s’improvisant placeuse en même temps qu’elle lui ouvre la porte. Une fois ouverte cette dernière découvre la première loge du bel étage. Elle le laisse passer devant et referme derrière elle, avant de s’approcher du balcon et s’émerveiller devant une vue qu’elle connait pourtant bien. Ils surplombent le coeur de l'Opéra, et découvrent sur scène l’Orchestre Philarmonique de New-York en pleine répétition. Les vents soufflent la fin de l’hiver et les violons chantent l’arrivée du printemps dans une symphonie imaginée par Vivaldi. Silencieusement Leonide se rapproche de Gregor, et vient s’appuyer sur la barrière près de lui. Ses yeux se déposent sur son visage, à la recherche d’un indice qui lui laisserait croire qu’elle lui a fait plaisir. L’obscurité dessine des ombres sur ses joues et elle a soudainement envie des les détourer avec son index. « Laissons la guerre de côté ce soir, tu veux bien ? » Elle veut s’éloigner des conflits et leur donner une chance de peut-être atteindre l’harmonie. 

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Message Sujet: Re: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Lun 29 Mar - 8:31


L'amour excuse tout dans un coeur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé. feat @gregor ferreira
Une pause, un moment de légéreté, une brise dans leurs tempêtes enneigées. Voilà ce dont ils ont désespérément besoin. Mais quelque chose agite constamment l'âme de Gregor. Il est à la tête d'un empire qu'il maîtrise avec quelques difficultés. Il souffre de certains maux difficiles à contenir, de certaines exigences qu'il doit assouvir. Il sent que tout pourrait exploser bientôt et sa relation avec Leonide le rend anxieux, sur les nerfs. Pourtant, elle est sa bouffée d'air frais. Alors, il saisit la main qu'elle lui tend, acceptant enfin de fermer les yeux sur tout le reste pour une soirée en sa compagnie. Le pique-nique a failli être un désastre. Tous les deux se sont approchés du gouffre et ont hésité à se pousser l'un l'autre dans ce trou dont ils ne seraient jamais sortis. Et pourtant, elle a accepté de lui accorder une nouvelle chance. Quant à lui, il a pris sur lui et s'est excusé. Fait assez notable pour être marqué d'une pierre. Gregor regarde le véhicule les entraîner au Metropolitan en tapotant sur son téléphone pour prévenir son chauffeur personnel de sa localisation. En temps normal, il aurait levé les yeux au ciel quand Leonide hélait un taxi et l'aurait empêchée de prendre un "transport en commun" alors qu'il avait sa voiture blindée à disposition. Mais là, il la laisse faire, préférant enfin lui donner les rennes pour quelques instants.

Collée contre lui, leur conversation ressurgit comme un songe qu'on extirpe du passé. Il sourit faiblement en comprenant qu'elle ne saisit toujours qu'à moitié. « On devrait peut-être laisser ton frère de côté pour ce soir, je crains de ne commettre une autre maladresse sinon. » Cependant, cela le démange de préciser sa pensée. Il passe ses doigts dans les cheveux bruns de sa fiancée, les démêle et soupire « Je ne t'ai pas proposé de le sortir de son centre. Je t'ai proposé de déplacer tout son centre. » Voilà la réalité Ferreira : la possibilité de démobiliser tout un établissement selon son bon vouloir. Sortir Timeo de son confort quotidien, de ses habitudes, ce n'est pas une nécessité. Il pourrait tout simplement le ramener avec tout son bagage là où il le souhaiterait. Et si elle le veut, cet endroit, cela pourrait être près de leur domicile. Le Metropolitan s'impose devant eux et Gregor enlace ses doigts à ceux de Leonide en sortant du taxi. Son téléphone vibre et il se sert de son autre main pour voir un message d'Alix qui lui annonce qu'elle va voir une personne en particulier, que cela lui plaise ou non. La mâchoire crispée, Greg réfléchit à qui peut être cette personne qui mérite que sa cadette lui envoie une notification d'avertissement. Plusieurs noms défilent dans son esprit tandis qu'il parcourt les couloirs avec la brune qui semble déterminée à l'emmener à un endroit précis. Une femme leur ouvre la porte, Greg suit Leonide, monte avec elle et soudain les cris mélodieux des instruments le forcent à ranger son téléphone dans la poche intérieure de sa veste.

Subjugué par la vue, il regarde l'orchestre qui répète et s'assied le plus près du balcon. Absorbé par les sons profonds d'un violoncelle qui grince avec une force démente, Gregor a perdu de vue Leonide. Le message d'Alix l'a bouleversé sans qu'il ne sache pourquoi. La musique qui vient scander les notes d'un malheur certains pour les héros qui se produiront sur scène plus tard appellent le désarroi de Gregor. Il attire soudain Leonide sur ses genoux et enfouit son nez dans son cou, fermant les yeux pour humer son odeur tandis que les musiciens performent leur oeuvre. « Pas de guerre pour ce soir. » Et il enterre le message d'Alix, ses craintes, ses doutes, ses reluctances concernant Leonide. Ses lèvres se posent sur celles trop rouges de la jeune femme tandis qu'un drôle de sentiment point dans ses entrailles. Ce n'est plus le désir qui domine. Il se sent à sa place. Elle est sur lui, le domine presque physiquement, et pourtant... Greg ne se sent pas menacé par cette position. La musique a un effet puissant sur lui, un effet presque dramatique. « Je t'ai déjà dit que je jouais du piano? » murmure-t-il en souriant? Il ne veut pas cacher la musique avec des vains bavardages. Mais cette fausse confession cache d'autres intentions. « Quand ils finiront leur répétition, on descendra et je jouerai pour toi. » Cela sonne comme une promesse. Ses yeux brillent d'une lueur qui leur est étrangère. Il déteste ce qu'il ressent car il comprend peu à peu de quoi il s'agit.

Ce soir, elle a touché une corde sensisble.
Ce soir, vous êtes plus proches que jamais.
La musique retentit dans ton âme.
L'amour fracasse et désarme.




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Message Sujet: Re: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Lun 29 Mar - 23:53


L'amour excuse tout dans un coeur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé. feat @gregor ferreira
Elle traverse la ville son corps contre le sien, à la recherche d’une liberté que le monde semble vouloir leur voler. Fatiguée par leurs conflits, leurs confrontations constantes et répétées, elle lui propose de laisser derrière eux la haine le temps de quelques heures. La ville défile derrière lui quand elle dépose ses yeux dans les siens, qu’elle l’écoute parler un peu plus prudemment de son frère. En tournant légèrement son visage pour que ses lèvres viennent à la rencontre des doigts de son fiancé perdus dans ses cheveux, elle répond à son sourire faiblard sans prononcer un mot de plus. Elle embrasse la paume de sa main tout en remettant cette discussion à plus tard, réalisant qu’il ne peut comprendre ce dont son frère a besoin s’il ne le connait pas. Ils finissent par sortir du taxi, et ses doigts dans les siens elle l’entraîne avec elle. Elle sent qu’il n’est pas tout à fait là mais Leonide se fout des démons qui les poursuivent, décidée à se soustraire au monde le temps d’une soirée. Ils s’engagent dans les couloirs pour l'entraîner vers ce refuge qu'elle s'est trouvé, convaincue que la musique apaisera  leurs cœurs.

Ils pénètrent dans l’antre de la musique et le décor qui s’offre à eux est aussi intime qu’hypnotisant. La musique se détache des instruments et danse dans l’air jusqu’à leurs oreilles, tandis que les archers s’agitent sur les cordes, que les doigts pianotent et caressent les touches. Rapidement les yeux de Leonide se détachent de ce spectacle qui parvient à l’émouvoir à chaque qu’elle le redécouvre pour venir se poser sur le visage de Gregor. Et elle se demande où son esprit divague alors que son regard semble s’absenter. Elle se rapproche, et lui demande quelque chose qui ne lui ressemble pas. Elle qui évolue dans l’affrontement permanent, qui n’aime pas ce qui lui résiste, veut qu’ils déposent les armes et qu’ils apprécient ensemble un moment de légèreté, qu’ils provoquent une volupté à l’abri le chaos de cette vie qui leur est imposée.  Et quand elle se demande s’il n’est pas déjà parti loin d’elle, dans des contrées où elle ne saurait le suivre, il saisit sa main pour l’attirer près de lui. Leonide ferme les yeux alors que Gregor vient perdre son visage dans cou, un sourire illuminant ses traits tandis qu’il accepte la trêve qu’elle lui propose. Il dépose ses lèvres sur les siennes et Leonide y retrouve une douceur inespérée. Sa main glisse caresse tendrement sur la joue de son fiancé à alors qu’il détache sa bouche de la sienne pour venir planter ses yeux dans les siens. Il s’ouvre un peu plus, lui dévoile enfin un bout de lui-même et elle sourit à l'écoute de cette confession. Ses yeux se plissent et elle pense légèrement la tête en le regardant. « J’étais sûre que tu étais un homme qui aimait les pianos à queue. »  sa voix marquée par la taquinerie est un souffle discret, comme si elle craignait que la vie puisse l'entendre. Je jouerai pour toi. Surprise par cette initiative, cette promesse qu’il semble lui faire, Leonide laisse son doigt se perdre sur la lèvre inférieure de Gregor. « Tu acceptes de me montrer ton âme ? »  Ses yeux dans les siens elle aperçoit une lueur qu’elle n’y a jamais vue, et ce nouvel horizon est aussi attirant qu’il est effrayant. Pourtant la seule envie qu’elle a est d’y plonger, d’aller s'y perdre et s’y enfoncer si loin qu’elle ne retrouverait plus jamais son chemin.

Je suis en train de perdre pied et toi tu sembles me guider,
Au milieu des choix qui ne sont pas les nôtres,
Au travers d’un chemin que nous n’avons pourtant pas choisi,
Je suis maintenant incapable de ne plus te dire oui.


Elle se laisse glisser sur le siège à côté du sien, son bras enroulé à celui de son fiancé, son visage déposée sur le dessus de son épaule. Ils contemplent ensemble l’orchestre qui joue seulement pour eux, sans même savoir qu’ils sont là. Parfois, elle glisse quelques mots à l’oreille de son amant, une anecdote sur l’un des musiciens, elle commente l’origine d’un morceau. Mais pendant de longues minutes ils demeurent silencieusement l’un contre l’autre, bercés par des mélodies écrites pour célébrer le temps qui passe. Leonide joue avec les doigts de Gregor, préférant parfois observer discrètement le spectacle que lui offre le visage apaisé de cet homme qu’elle a commencé à aimer à celui de l’Orchestre Philarmonique en train de filer sa représentation à venir. Puis, la musique finit par s’arrêter et les voix des musiciens en train de redevenir simple Être humains remplacent le chant des cordes. Leonide lève les yeux vers Gregor, se penche pour déposer ses lèvres sur les siennes avant de lui souffler. « Chose promise, chose due. »  Un sourire malicieux se glisse sur ses lèvres alors qu’elle se redresse pour lui faire face. « Il se pourrait même que je connaisse le parfait moyen de récompenser un pianiste qui en vaut la peine si je venais à en croiser un ce soir. »  Elle s’appuie contre la rambarde du balcon tout en lui jetant un regard complice et tire sur sa main pour qu’il se redresse, invitant ainsi son corps à venir se coller au sien. Elle jette un rapide coup d’œil en contre-bas où la scène est désormais vide. « Le piano n’attend plus que toi. » Elle dépose sa main sur son torse et le pousse pour l’inviter à avancer, curieuse de découvrir cette nouvelle facette de lui, enivrée par le parfum de cette nouvelle intimité qu'ils se découvrent.
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Message Sujet: Re: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Mar 30 Mar - 14:17


L'amour excuse tout dans un coeur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé. feat @gregor ferreira
Les sentiments ne naissent pas dans le vide. Ils ne sont pas issus des miettes de l'affection. Non. Les sentiments sont des résidus d'âme, des fragments qu'on récolte pour les réunir ensemble et créer une nouvelle union. Cassé, Greg est parfait pour être joint à l'imparfait être de lumière qui l'accompagne. Tous les deux sont faits pour créer une nouvelle pièce d'art. Et c'est ainsi, alors qu'il écoute la musique classique, alors que la brune susurre des mots doux dans le creux de son oreille, alors qu'il inspire les notes et expire l'amour, qu'il comprend que Leonide a changé de camp. Elle n'est plus la fiancée aveugle. Elle n'est plus l'obligation, le fardeau. Leo a su créer un trou dans la carapace et briser l'armure du gérant de cabaret. Il sourit malgré lui et incline la tête en guise de réponse.

Te montrer mon âme.
Te montrer l'infâme.
Baisser les armes.
Je suis prêt...
Et pas.
Mais je suis là.


Il ne formule pas de réponse, se contente de la suivre quand le concert de répétition est terminé. Il a redouté cette fin autant qu'il l'a attendue. Ils descendent en prenant les escaliers et il monte sur l'estrade avec une soif de toucher l'instrument. Il sourit avec ce sourire en coin qui reflète celui de sa compagne. « Essayez-vous de m'aguicher Miss Tendler? » Miss Tendler. Future Madame Ferreira. Son sourire s'étend sur les lèvres. Il aime l'idée de la posséder, de l'avoir à lui. Le tabouret ne bouge pas d'un centimètre tandis que le mélomane s'installe. Excité, il frôle quelques touches, laissant leur son envahir l'espace. C'est comme si les "fa" et les "sol" s'accordaient soudain dans un duo déjà bien trop intense pour moi. Greg n'ose pas les éprouver trop vite ou trop fort. Il réfléchit à quoi jouer avant de s'autoriser une extravagance. C'est une de ses propres compositions qui sort de ses doigts et qui envahit l'opéra.

Il joue à s'en péter les doigts, oubliant la présence de sa belle. Quand il est absorbé ainsi, il est en transe. Trop épris de la musique pour que celle-ci laisse encore de la place à quoique ce soit d'autre, Greg se moque de rendre jalouse Leonide. Il n'y a que les dièses et les croches qui comptent en ce moment. Elles l'entraînent loin, dans des pâturages flamands et il voit des tulipes colorées qui dansent dans son imaginaire. Cette mélodie l'attrape aux tripes et ce n'est pas sans raison, elle est sienne. Son regard saisit alors Leonide au vol et il la mêle dans ce paysage imaginaire, la plongeant dans sa fantaisie et laissant la musique s'imprégner des sentiments qu'il éprouve devant cette colombe de feu qui parcourt ses champs. Le rythme s'accélère tout comme son coeur.

Au bout d'une bonne demi-heure d'un plaisir absolu, Greg s'interrompt enfin, extasié par ce qu'il vient de vivre. Elle t'avait manqué. Le piano flamboie encore, comme intimidé par cet amateur qui a donné son âme sur ses touches. « Leonide, je crois qu'en ce moment je... » Il tend la main pour l'inviter à le rejoindre. Son téléphone vibre dans sa poche et il ignore ce petit vibrato qui le rappelle ailleurs, qui lui dicte de se souvenir qu'il n'est pas en droit d'oublier ses responsabilités. J'ai envie de juste être là, avec toi.

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Message Sujet: Re: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Mar 30 Mar - 23:04


L'amour excuse tout dans un coeur enflammé, Et tout crime est léger dont l'auteur est aimé. feat @gregor ferreira
Alors qu’ils empruntent les escaliers qui les conduiront jusqu’à la scène, Leonide se retourne parfois pour jeter à un coup d’œil complice à Gregor qui la suit, presque comme si elle voulait s’assurer qu’il ne disparaisse pas. Elle sait que ce moment qu’ils partagent, cette légèreté qui semble se glisser entre eux n’est pas vouée à durer, elle devine le vent qui pourrait à tout moment tourner. Mais c’est tout en ayant conscience de ce risque qu’elle le guide jusqu’à l’instrument convoité et qu’elle continue d’attiser le feu qui entre eux est en train de s’embraser. Elle guette la lueur qui anime ses yeux, observe cette nouvel éclat qui trouve un reflet dans les siens et accepte cette nouvelle version d’eux. Leurs sourires se questionnent et se répondent, sonnent à l’unisson. Ce soir, pour la première fois elle n’a plus l’impression de se battre contre lui, mais de s’engager dans un combat à ses côtés pour défendre leurs propres intérêts. Ceux qu’ils ne parviennent pas encore à nommer mais qui pourtant commencent à flamboyer.

Ils s’engagent sur la scène et elle ne peut s’empêcher de lui glisser quelque promesse d’une récompense qui lui sera toute destinée une fois sa promesse honorée. « Je ne sais faire que ça. » Un sourire malicieux vient étirer ses lèvres et trouver un écho sur celles de son fiancé qui s’installe sur le tabouret face aux notes qui semblent déjà appeler ses doigts. Elle recule pour s’assoir sur une chaise destinée à l’un de membres de l’Orchestre maintenant disparu pour pouvoir contempler le spectacle qu’il s’apprête à lui offrir. Elle le regarde et se réjouit de l’éclat qu’elle découvre dans ses pupilles. Elle qui aime le noir qui y abonde se surprend à être fascinée par le sursaut de vie qui s’y agite à présent et qu’elle n’y avait jamais encore vu. Elle se camoufle dans un silence pour laisser place à l’inspiration de cet homme qu’elle observe avec admiration, surprise de lui découvrir une sensibilité insoupçonnée. Et quand il se met à jouer, bien qu'elle n'ait jamais entendu l'air qui s’échappe des cordes frappées, la mélodie lui est étrangement familière.

Car c’est toi que j’entends, c’est la mélodie de ton âme qui est en train de capturer mon cœur. Je t’aperçois, je te vois t’échapper dans un monde qui t’appartient et que tu acceptes de me laisser voir. Tes yeux s'absentent, s’éclipsent à la merci d’une grâce qui semble te toucher et avec laquelle je suis prête à te partager.


Leonide est bouleversée par ce qu’elle entend, autant que par ce qu’elle voit. Elle reconnaît cette passion qui l’habite et semble le faire voyager, car elle-même en a découvert le goût à la lecture de certains actes, dans l’interprétation de certains mots. Elle réalise qu’il est bien plus proche d’elle qu’il ne l’a jamais été, et quand elle croise à nouveau son regard c’est comme si le monde s’effaçait autour d’eux pour ne laisser place qu’à la communion muette leurs deux âmes. Avec cette flèche faite d’un bout de lui, Gregor touche Leonide en plein cœur. Il lui permet d’ouvrir les yeux sur ce qu’elle veut et sur ce qu’il est à présent pour elle. Une évidence. Et à mesure que le rythme s’accélère la gorge de la brune se serre, car elle entend de plus en plus fort son cœur battre pour ce musicien qu’elle n’avait pas soupçonné, car elle comprend qu’elle ne pourra jamais plus s’en passer. Comme si le monde n’était plus rien si ce n’est avec lui, comme si elle l’avait attendu toute une vie.

Quand Gregor finit par s’arrêter Leonide n’ose prononcer un mot, presque intimidée par ce fiancé qu’elle vient de redécouvrir. Elle se contente de le regarder, laissant ses pupilles attraper à nouveau les siennes en silence. La voix de son fiancé finit à nouveau par se faire entendre, et bien qu’il ne termine pas sa phrase, elle entend son prénom sonnait entre ses lèvres d'une façon qui appelle son coeur. Elle attrape sa main tendue et vient s’assoir sur ses genoux. « Tu crois que ? » Elle glisse sa main sur son front en plongeant ses yeux au plus profond des siens. « Moi je suis sûre. » Elle rapproche doucement son visage du sien, et finit par l’embrasser tendrement, délicatement. Elle se perd dans un amour dont elle découvre la volupté, loin des craintes et des menaces qu’il induit. Et quand ses lèvres se séparent à nouveau des siennes pour laisser son souffle caresser sa peau, Leonide veut lui apporter la réponse à la question qu’il lui a un jour posé. « Je te veux toi, pas parce qu’on me le demande, pas parce qu’on me l’impose. Je te choisis parce que tu es tout ce dont j’ai envie. » Un sourire presque timide vient étendre le rouge de ses lèvres. Une pudeur qui ne ressemble pas à son assurance habituelle ; une dissonance dans le jeu où elle se dissimule et qui laisse entrevoir la douce Leonide qui se cache derrière tous les murs qu’elle a construits.  
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Message Sujet: Re: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Ven 2 Avr - 14:01


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Tendresse malhabile, il la dessine sur les notes du clavier. Le piano joue une chanson triste qui se ravive par moments. Echo de son âme, Gregor croise le regard de Leonide et ils n'ont pas besoin de parler. Elle semble avoir compris qu'il était en train de faire chanter l'instrument de sa propre mélodie. Elle soupire, sourit, vit sous le rythme des notes dont il habille la pièce. Et cette façon qu'elle a d'épouser ce qu'il propose, cela la rend magique. Gregor joue pendant un long moment, un moment qu'il ne compte pas. Son téléphone vibre une nouvelle fois mais il ignore l'appel de la réalité, préférant continuer son immersion dans cette bulle trop belle pour être éclatée.

La confession à demi-mots, Greg se plaît à la voir chercher ce qu'il voulait dire. Mais elle sait. Si bien, qu'elle murmure une réponse en demi-teinte. Pas besoin de parler pour imposer leur force, pour assumer leurs sentiments. Le patron du Baudelaire voudrait pourtant éviter de s'engager sentimentalement parlant. Mais avec une fiancée pareille, c'est de plus en plus dur de repousser l'inévitable. Et Leonide fait un pas supplémentaire. Les mots caressent son ouïe et il sourit. « Attention Mademoiselle Caroline, vous baissez votre garde.  » Taquin, il est aussi tendre dans ses gestes. Sa main chasse les mèches du visage de sa douce et il l'attrape derrière la nuque pour la pencher vers ses lèvres. Le baiser échangé semble sceller un moment de fusion parfaite. « Tu sais, je pense que ma famille va te détester.  » Il rit. Car c'est une bonne chose. Si elle était aimée, cela signifierait qu'elle aurait sa place parmi eux. Or Gregor est justement attaché aux différences, aux choses qui font d'elle qu'elle est unique. Son téléphone se met à vibrer férocement dans sa poche et il grogne. « Je suis désolé. » Homme de force, il doit assumer ses responsabilités. Il décroche et aboie sur le sbyre qui ose le déranger. Mais très vite, le visage du Ferreira se décompose.

Trejan... Milo... Alix... Moira...

Les prénoms qui sont prononcés sont les seules données qu'il parvient à entendre. Il est mort. Qui? Il n'a pas compris. Le téléphone continue d'émettre des sons tandis qu'il le démet de son oreille et que son regard se fixe sur le piano à queue. La rage bout dans le regard de Greg, comme si l'instrument était responsable de ce qui s'était passé. « Je dois partir.  » Il se lève sans donner aucune explication, sans un mot à Leonide. Sentant qu'elle se lève derrière lui, qu'elle va chercher à savoir ou à l'accompagner, il s'arrête et son visage se durcit. Froid et cruel, il lui crie « Tu restes ici!  » Ce n'est pas un cri, c'est un hurlement. Rage et commande du patron qui s'adresse à sa soumise. En ce moment, il ne sait s'il la tient ici pour la protéger ou pour la tenir à l'écart de sa famille qu'il a négligée à cause d'elle. Gregor est en rage, en nage, il a le regard de ceux qui sont trop fous pour le bien de leur entourage. Il tourne les talons et quitte l'opéra sans un regard en arrière, sans un regret. Le sang dans ses veines pulse comme jamais. La terreur le domine.

Qui est mort?

Il l'a entendu mais son esprit l'a occulté.

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Message Sujet: Re: les quatre saisons | leor #9   les quatre saisons | leor #9 Empty Lun 19 Avr - 12:03


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Les notes dansent, se mélangent dans l’air. Au milieu des octaves qui se mêlent et parfois se renversent pour faire sonner l’unisson, Leonide découvre une mélancolie à ce fiancé qu’elle dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Elle aperçoit dans cette partie de lui qui prend vie sur les cordes frappées une certaine sensibilité qui la bouleverse profondément.  Elle se laisse emporter par la mélodie qui s’échappe du piano et vient remplir la pièce, elle épouse cette musique en lui permettant de lui voler un peu de son âme. Elle ne saurait dire combien de temps ce moment a durer, c’est comme si toutes ces minutes passées à écouter Gregor jouer étaient hors du temps, suspendues entre leur passé tumultueux et un futur qui se dérobera entre leurs doigts dès qu’il en aura l’occasion. Quand il finit de jouer et qu’il l’invite à venir près de lui, Leonide ne peut refuser, alors elle s’approche et vient écouter les quelques mots rongés par le silence qu’il a à lui souffler. Sans qu’ils n’aient besoin de terminer leurs phrases ou d’expliciter clairement leurs dires, ils semblent se comprendre. Et malgré le danger que représente cette proximité, cette complicité limpide qui prend place après des semaines passées à se sauter à la gorge à la moindre occasion, Leonide fait un pas de plus. Elle se laisser aller à lui dire ce qu’un jour il lui a demandé, et elle le choisit. Elle répond à son sourire alors qu’il fait glisser sa main contre sa peau et le laisse l’attirer jusqu’à ses lèvres auxquelles elle vient mélanger les siennes.

C’est comme si tu venais de me voler mon âme,
Sur tes lèvres repose une vérité criante,
Qui balaye ma raison et que mon cœur acclame,
Une vérité épineuse, une réalité terriblement effrayante.


Il lui confesse la certaine désapprobation de sa famille la concernant, et elle mêle son rire au sien, loin de se préoccuper de ce qu’ils pourraient penser d’elle. « Et ils auront certainement toutes les raisons de le faire. » Malicieuse, elle lui répond en ne cherchant pas à le contredire car elle sait qu’elle n’est certainement pas celle qui correspondra aux attentes de cette famille qu’elle ne connaît pas encore dans son entièreté. Elle sent une vibration sous sa cuisse, et Gregor s’excuse en sortant son téléphone pour y répondre. Déjà, cette réalité qu’elle guettait depuis qu’ils sont arrivés semble les rattraper. Il décroche, amer, mais plus les secondes passent et plus son visage change. Gregor s’échappe, s’évapore derrière l’expression d’une inquiétude grandissante. Il demeure silencieux, un regard noir ancré sur le piano qui plus tôt animait son regard d’un éclat lumineux. « Tout va bien ? » lui demande-t-elle presque dans un murmure avant qu’il ne s’agite en lui disant qu’il doit partir sans même lui répondre. Il se redresse et elle fait de même, mais lorsque sa main s’apprête à se déposer sur son bras pour le retenir Gregor se retourne et lui hurle un ordre qui réimpose une distance qu’ils venaient pourtant de renier. Elle se fige, sans rien parvenir à lui répondre. Elle lit dans ses yeux une fureur qui l’inquiète, le genre de tempête dont on ne revient jamais entier et qui peut nous emporter à tout jamais. Et dans cette fureur elle devine une colère qui lui est destinée et qu’elle ne parvient pas à comprendre. Il tourne les talons et s’en va, sans un regard ou un mot de plus. Il la laisse derrière lui, plongée dans la soudaine obscurité d’une inquiétude destructrice qu’elle n’aurait jamais dû ressentir : celle de ne jamais le voir revenir.

Ne laisse pas les vents froids t'emporter trop loin,
Ne laisse pas la tempête avoir raison de toi,
Et une fois que l'orage aura éclaté,
une fois que le déluge aura pris fin,
Reviens-moi.


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