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 (cosima) indicibles outrages / tw

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Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw - Page 2 Empty Lun 22 Fév - 22:14


indicibles outrages
@cosima black

demain. demain, ça n’existe pas. dans la pénombre de leurs plaisirs unis, dans l’opprobre d’un désir qui meurtrit tout ce qui peut les constituer encore, qui soit beau, qui soit altier, demain s’est vu couronné du rouge de sa bouche et des sons gutturaux que feulent leurs gorges. seul langage encore admis en plus de celui du corps, jamais du coeur, quand prendre devient l’idée pleine de stupeur et de faste, l’idée qui mène la chair à son accomplissement. car c’est un accomplissement, que de l’envahir, que de la faire sienne, de l’imaginer à l’orée d’un fantasme pour le réaliser presque aussitôt. le visage embrassé est celui de cosima, mais l’intimité qu’il s’approprie est celle qu’il rêve parfois, dans la pénombre honnie, du jour troublé par la nuit, la solitude gravant le visage de démons oubliés, qu’il caresse à présent, à chaque fois que sa peau s’écrit sous la pulpe de ses doigts. sa peau, celle de son double, celle de l’absente qui croit pouvoir s’en aller pour mieux le mépriser, qui croit sans doute apprendre à le quitter en revêtant ces ombres qu’il connaît pourtant pour les avoir déparées tant de fois. il la dépare, cosima l’objet de plaisir, cosima le sujet de son délire. cosima pour revêtir l’infernal costume du roi sans sa reine, en réapprendre le grain imparfait, redevenir vivant en tuant sans doute quelque chose ou quelqu’un. car elle meurt entre ses mains, la belle aux flammes peintes sur l’épiderme, elle meurt entre ses mains avides, elle meurt tant de fois, à chaque coup de reins. la perdition pour s’incarner en elle, posséder ce qui est et détruire ce qui pourrait être. demain. demain n’existe pas, car il sait qu’il ne pourra regarder dans les yeux celle qui sait désormais par coeur le timbre de son âme. elle a beau ignorer et son identité et son lien si particulier avec médée, elle a beau ne pas savoir que le sang les enchaîne, ce sang elle le voit, il évide ses humeurs glacées en elle, intimité offerte, ouverte pour concevoir ce qui ne saura jamais se dire. mais qui ne pourra toutefois plus jamais se taire. alors il peut bien la détruire, il se détruit aussi, en dévoilant l’imperfection de l’âme que l’image d’un roi ne saurait plus maquiller devant celle qui ploie, et qui survole aussi tout le lustre de ses infamies. mots interdits, mots indécents, mots amants, qui serpentent entre ses cuisses, des mots tus qu’il lui inflige, plus durement alors qu’il cherche ce que lui a interdit son autre. chaque gémissement qu’il arrache trace ses impossibles. ce que médée a abandonné en celle qu’il envahit, jamais, jamais il ne pourra le retrouver. as-tu excavé la même symphonie quand elle te touchait, et quel regard lui as-tu donné, au firmament de tes plaisirs. t’a-t-elle vue échevelée, éperdue, paumée entre la morsure de l’aiguille et la brûlure de la chair ? avais-tu pour elle les mêmes baisers, et ces sursauts qui contractent tes muscles et viennent avouer l’infinie soumission que tu revêts parfois. car tu ramperais pour ressentir, tu t’humilierais pour recouvrer un peu de cette exaltation que tu perdis un jour dans la morsure des flammes. tu es parfaite pour ça. pour elle, pour moi. pour nous.

les identités se conjuguent, elles se conjuguent si bien lorsqu’il lui parle enfin, et qu’il lui avoue sans mal ce qu’elle veut entendre, que son regard appose un amour aussi monstrueux que divin, sur l’image de la seule femme qui voulut bien le recevoir. recueillir la tourmente et étreindre l’orage de la vindicte qu’il porte en son coeur. car il souhaite posséder, pénétrer un lien, et fusionner avec celle qui ne pourrait qu’à jamais le maudire, portant sur lui un sort obscur. un sort impur, dont il ne se débarrasserait que dans la couche de la folie. peut-être peut-il s’en débarrasser enfin, en broyant entre ses bras l'idole qui représente l’outrage, et qui hurlait sa bestialité au moment où il immisçait la souillure. en elle. en elle. aventure indigne devenue tempétueuse révélation, qu’il frôle d’abord avec douleur puis qu’il noie dans l’inflexion de sa rage. rage amie pour le temple païen du corps de sa maîtresse, qu’il malmène autant qu’il cajole. image imparfaite qui s’étiole sur la baie vitrée. déesse infernale arrachée à un autre néant, il croit la posséder quand c’est lui qui dépérit au creux de son corps. et il se sent seul un instant, seul dans son voyage où l’onirisme s’écorche aux récifs de ses angoisses. seul dans sa bestialité quand il imprime en elle une volonté indélicate, comme pour la punir d’ainsi céder à l’ignoble, et de s’avilir en l’accueillant. alors il crève de ses regards, il appelle ses caresses, sous les griffes du plaisir il tremble de l’animalité exquise qui se déploie dans la chair. alors qu’elle le regarde, tandis qu’il la ravage, la fièvre dans ses prunelles est rendue au noir de leurs amours criminelles. il tombe, il tombe, il la rejoint dans la chute avide, ne la rattrape pas, pas tout à fait. au contraire il l’entraîne sur des cheminements plus indécents encore, tendant le creux de ses reins dans une position plus douloureuse pour mieux lui ôter les masques du désir, et y imprimer la douleur de l’absence. il la quitte, il la retrouve, il la fuit, il s’enfouit, jusqu’à frôler aussi l’infini du tourment, gémissements rauques en préambule d’une violence qu’il recouvre, qu’il découvre, sans savoir où la prolonger encore. et c’est peut-être pour ça qu’elle lui échappe, qu’il griffe à son tour, qu’il mord la lèvre inférieure comme pour se raccrocher à la plénitude qui dégénère déjà, alors que son corps réapprend le froid. il se dépare, il se dévêt, exhibe une enveloppe préservée contre la beauté pervertie de cosima, fausse douceur contre les marques indélébiles du désastre. et il aime ce contact, et il le maudit pour le vouloir autant, alors qu’elle le repousse contre l’étoffe du sofa. amazone qu’il laisse le conquérir tant il pourrait s’avilir à son tour pour qu’elle consente de nouveau à s’empaler sur lui. il quémande, le roi, il demande, il ordonne, du regard, les yeux noirs, opales miroir pour un désir devenu infini. il embrasse, la langue vient apaiser la douceur meurtrie puis se perdre dans les secrets de son cou tandis qu’enfin il la retrouve, la complète, la rejoint. et la rage folle qui courait en son corps devient plus pernicieuse encore, alors qu’il cueille à l’orée de sa bouche la promesse de noirceurs. il l’embrasse après ça, il l’embrasse comme parfois il sait aimer, comme parfois il convoite avec douceur, tandis qu’il guide sa taille, caresse la courbe sans jamais la marquer de l’avidité qui fait trembler son souffle. il se laisse torturer, qu’elle lui inflige le rythme qui sera son extase, il suivra sa cadence, pour reculer encore la dérive du monstre, et imaginer devenir homme pour les plaisirs d’une amante. un instant, il est là, parfaitement maître de sa hargne, alors qu’il la regarde, qu’il la voit. et que dans ce regard il la laisse exister. cosima. un murmure, un appel, ses doigts qui étreignent, qui suivent la ligne du dos, et qui finissent par froisser la robe, y porter la déchirure qu’il interdit sur son épiderme offert. il a appuyé son visage contre la paume de ses mains, pour exister aussi. pour redevenir celui qui ressemble tant à la perfection de son double. et quelques secondes seulement, il a l’impression que la déesse froide l’entend, et se penche pour recueillir le chant bestial qui s’ébat sous sa cage thoracique. le baiser, si simple, vérité doucereuse, lui arrache un étrange frisson, et il la tient contre lui, il la prend dans ses bras, adopte un mouvement langoureux comme s’il retrouvait enfin l’étoffe soyeuse et secrète de ses rêves déments. amante soeur de sa déloyauté, il écoute son chant qui rejoint la profondeur du sien, caresse, apprend sa peau, et chacune des étoiles qui font son imperfection, du bout des doigts. frôle la douleur amie, recouvre la chair aimante, et avoue contre ses lèvres l’identité qu’elle souhaite concevoir. james. identité bien incomplète sans le nom qui la couronne d’effroi. james et cosima, amants d’un soir pour infinis parjures, nous n’existons pas. nous n’existons pas. demain nous trahira et nous dérobera ce que nous croyions détenir. et nous irons perdus, sur les routes escarpés de nos amours mortes, de nos croyances déchues. car tu n’es pas celle que mon amour a avilie. et pourtant, pourtant, alors que mon nom se couche sur toi et pénètre ton univers, je ne vois plus que toi. cosima.

et il vient boire ses pleurs, les recueillir sur sa langue menteuse, sous ses doigts assassins, alors que le rythme déchire la douceur d’un instant révéré, et il imprime en elle toute l’idolâtrie qu’elle consume chez lui, qu’elle vient teinter de ses cheveux d’ébène, et de son corps blanc. son nez suit le creux de sa joue, alors qu’il inflige la douceur et la bestialité, embrasse les paupières salées pour mieux s’approprier la déchéance de l’amante pourpre. les muscles noués alors qu’il se redresse et l’entraîne contre lui, dans la fierté factice d’un plaisir qui l’aveugle un instant, il la regarde soudain, la dévore, la dévoie. l’absorbe toute entière, délivrant les prunelles prédatrices qui convoquent la proie. ses doigts s’enfoncent dans sa peau, la marquent enfin, comme pour arracher à sa peine le plus indigne des plaisirs, et sentir enfin les harmonies défuntes du sépulcre de chair. son autre main glisse sa convoitise dans la soie de sa chevelure, courbe la nuque pour y boire l’affliction, et abandonner tout contre elle, le cri rauque qu’il échappe alors que la chute se distingue, et qu’il s’y précipite. son corps, le sien, les frontières impures et les firmaments ancestraux, qui réunissent deux âmes à jamais morcelées.

temps morts. temps morts, de nos infinis contraires. je suis en toi, et dans le plaisir exsangue, tu m'abandonnes déjà. je t'appelle, je te poursuis, je pourrais hurler ton nom, et agonir les astres qui ne surent pas nous dessiner contraires, pour que la loi des hommes puissent enfin nous unir. temps morts. je t'étreins, et je n'ai que du vide entre les doigts.

la jouissance et la douleur s'enchaînent et se pourchassent. elle n'est plus là, âme soeur, soeur âme, âme brisée, âme broyée. il désespère alors qu'il berce encore le vestige de cet amour qui n'aura pas su être. et que ses yeux secs, aux paupières closes, pleurent ce qu'il ne pourra jamais posséder. fusion trompeuse, avortée, la palpitation du mal qui l'envahit fait trembler sa chair, et détester le berceau qui reçut ses faveurs. mais c'est la seule entité qui peut reconnaître le monstre, et le tenir encore, le tenir dans la pénombre pour qu'il ne rejoigne ni le vide, ni l'infini trépas., et les mots murmurent la peine d'une inique tragédie. tu comprendras. un jour tu comprendras. et tu sauras pourquoi. il allonge la poupée flétrie, frôle son visage de la pulpe de ses doigts. je suis désolé. désolé de n'avoir su te donner que le vide en partage. incomplète tu étais. tu le resteras grâce à moi. à cause de moi.
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Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw - Page 2 Empty Mar 23 Fév - 12:50


indicibles outrages

James.
James comme la pire des sentences. Elle l’entend le lui avouer au travers de cette nuit nimbée d’interdit, s’accroche à ses épaules, les froissent de ses doigts qui n’oseraient relâcher le corps qui la fouille, se fondant en elle pour y trouver l’introuvable Médée, guerrière au sang froid dans un corps pourtant bien chaud et réel, nourrit par l’incendie d’antan, la peau frelatée par les langues sans pitié qui ont emportés avec elles les âmes et les corps de ses parents, laissant l’orpheline à sa vie bien grise, rêvant souvent de l’orange du désastre, de la suie noire, de ses poumons endommagés par tout ce qu’elle a inspiré. Et elle manque d’y tomber sous ses paupières closes, les rouvrant, paniquée, pour se raccrocher aux iris qui se noient en elle, au touché gracieux qui serpente sur son dos, vipère de phalanges ne cherchant point à la mordre, le poison venant des larmes qui s’écoulent et qu’elle laisse retomber face à lui. Demain n’existe pas encore. Demain naitra malheureusement et amènera avec lui regrets et haine envers elle, envers lui, tentation de retrouver ce qu’elle ne pourra jamais avoir. Elle aimerait avaler ce prénom murmuré, le couvrir de ses lèvres où meurt le vent qui siffle dans ses poumons, chaleur invisible venant entre eux, les faisant se goûter l’un l’autre sans avoir à emmêler leurs bouches pécheresses, rêvant de l’entendre combler le silence de ses bruits gutturaux, de ses gémissements venant du ventre, de cette peine qui suit le plaisir tandis qu’il lamine le cœur de ses cuisses où coule l’ambroisie des femmes, les frissons courant contre l’échine attrapée, sous les flots des côtes, sous les muscles des hanches épuisées de s’agiter mais elle ne s’arrêtera que lorsque viendra l’échappatoire, la digne chute des ébats où court l’infernal parjure de leur étreinte. Elle pleure face à lui comme une vierge laisserait couler son sang devant le premier homme qui pourrait avoir l’honneur de l’honorer, sans sanglots, arquant la nuque pour y jeter ses chants, ne voyant pas le tableau de pourpre et de noir qu’ils forment, de deux bêtes humaines s’alliant dans la fange érotique pour se dévoiler l’un à l’autre comme jamais aucune ne l’a fait. Sauf face à Elle. Elle pourrait crier son nom, crier celui qu’il vient de lui avouer, ne plus savoir qui aimer ou faire semblant d’aimer, sentant les pointes de ses seins bien discrets frôler le coton de la chemise dont il ne s’est pas débarassé, engrangeant la mécanique de ses chairs qui se resserrent comme les battements divins d’un palpitant qui meurt autour de la lame qui plonge et replonge, qu’elle se force à attraper pour ne plus le lâcher. Elle voit son monde, elle perçoit sa peine lorsque ses paumes l’encerclent et le ravissent à ses cauchemars, y voyant là, ainsi, dans cet instant figé où ses mouvements ralentissent presque, la détresse, se rappelant la promesse faite plus tôt. Le temps n’est pas perdu, le temps est figé, pris dans une longue agonie où leurs deux corps saignent pour une femme qui n’est même pas ensevelie par la mort mais n’y a-t-il rien de plus douloureux que de vivre dans un monde où l’âme qui vous manque erre toujours, sans plus vouloir de vous ? Elle comprend. Elle comprend et ses larmes glissent bien davantage en ruisseaux muets, penchant à la tête, entrouvrant les lèvres comme pour tenter de dire quelque chose. Mais il y a des instants comme celui-ci où il ne faut aucun mot, où il n’y a que les gestes, que le corps qui puisse parler alors elle se détend, détend ses muscles raidis, s’assouplit sous l’assaut des reins enténébrés qui veulent y laisser la trace de son passage, jouissant de la puissance du mal-être qu’il glisse en elle.

Aveugle, paupières closes, elle laisse la langue venir recueillir l’eau maudite de ses larmes, les lèvres tremblantes, se laissant faire, bien docile et avilie et prête à crever ainsi pour que la douleur cesse, pour que vienne la fin qui enfle en elle, le vertige étreignant sa tête, écoutant la symphonie des plaintes qu’il laisse échapper tout près d’elle, attrapant à peine les lèvres au passage, dans une envie née de l’instinct, goûtant le sel de leurs morts communes, ses doigts flétris de cicatrices venant plonger à leur trou dans le noir de ses cheveux, s’y aggrippant autant qu’elle le peut, laissant enfler l’orage qui viendra, n’étant plus qu’un être fait de gourmandise, en voulant davantage, le souffle manquant, prête à tomber s’il ne l’avait pas rattraper, oscillant sur lui comme un bateau ivre pris sur les vagues, l’écume perlant sur ses joues, ses chants s’allongeant, ses ondoiements plus vivaces, aussi secs que des coups de poignards dans un corps se vidant déjà, la rage, la peine, le désir, la déesse de luxure rencontre le roi de la mort, le deuil baisant la passion, elle lui avoue sa détresse quand elle se laisse étreindre, se fichant des os qu’il presse de ses bras, de la peau encore sensible, s’oubliant dans l’acmé qui la surprend et la mélodie de sa jouissance se mêle à la sienne, se dévoile dans ce salon bien trop immense, resserrant ses cuisses mains, ses bras, son corps contre lui pour l’y emprisonner, que pas alors que sonne la fin tonitruante, il ne la quitte. En elle, elle le sent pleurer à son tour, vivifier son âme de son odieux passage, l’usant pour quérir la présence qu’il n’aura pas ce soir. Elle est loin de sa blondeur, de sa peau opaline, de ses yeux qui givrent le reste du monde mais elle se souvient, du regard qu’elle posait sur lui, de son trouble, de la rage mise dans l’étreinte lorsqu’il fut parti comme pour se venger sur elle de la dispute qui avait éclatée entre eux. Pantin volontaire, elle voit défiler ce qu’elle n’a jamais été, qu’un mur entre eux où ils frappent encore et encore.

Sous vos coups, je finirai inerte,
Un jour, peut-être, m’offrirez-vous la perte
De cette vie dont je n’ai plus tant besoin.

Mais pourrais-je oublier ce soir bleuté
Où tu vins comme un remède à ma solitude ?
M’offrant un bout de ce qui demeure de l’intime,
Moi simple inconnue au nom qui pourrait bien être faux,
Moi simple détenue errant dans un monde où tout me fait défaut,
Serai-je capable de te laisser périr ailleurs ?
De te demander, que cette nuit, tu ne passes pas la porte,
Que contre mon sein, tu t’endormes ?


Et elle se refuse à pleurer davantage, tombant contre lui alors que rien ne se voit réellement apaiser, la gorge irritée, agitée par les frémissements qui naissent après le tonnerre d’un orgasme qui l’enveloppe, cessant peu à peu ses plainte, se taisant pour laisser la place à ce silence se moquant d’eux, les méprisant d’avoir osé aller aussi loin tandis qu’elle sent dans l’ombre de son cou le souffle éreinté, qu’elle l’enlace, rouvrant lentement les yeux rougis de ses larmes, comme on enlace un amant qu’il ne faudrait pas voir partir trop tôt, rejetant la vérité.

Je ne suis rien.
Je suis le néant.
Je suis le vide dans lequel tu as voulu te jeter.
Je suis utile à ta perdition, à ta damnation.
Tu mourras, peut-être, à cause de moi.


N’osant rien dire, il semble que tout se relâche alors même qu’il demeure en son ventre souillé, qu’elle fixe le vide, que ses doigts caressent les cheveux et la nuque en des arabesques délicates, peignant sans but, refusant de croire à ce qu’elle vient de faire. Elle cille quand viennent les mots, elle cille mais ne sursaute pas, le corps épuisé d’avoir combattu, le dos douloureux, les hanches suppliant de ne plus bouger et elle se laisse étendre sur le coton pour qu’il la surplombe de son ombre, croisant à nouveau les yeux qui semblent sombres alors qu’elle les sait d’un vert profond, ignore pourquoi ce détail-là lui revient, rejouant la scène où elle se penchait à son tour vers lui dans cette chambre d’hôtel, ce visage qu’une paume ne veut pas quitter, hypnotisée par la jumelle souffrance qu’ils partagent. « Merci. » Voilà tout ce qu’elle peut lui avouer de sa voix brisée de larmes qui ne s’écoulent plus, la pulpe de ses doigts glissant sur son visage, sur la barbe naissante, sur la pommette caressée, découvrant son visage comme un artiste voudrait retenir les moindres ridules qui marquent la peau d’un visage, esquissant un pauvre sourire qui n’a rien de joyeux.

Merci d’avoir fait semblant de m’aimer,
Merci d’avoir fait semblant que j’étais digne de l’être.


Elle ignore ce qu’elle comprendra, elle ignore ce qu’il veut dire en lui donnant ses sibyllines paroles, laissant ses doigts glisser sur les lèvres embrassées, les fixant, les adoubant de ses doigts tendres, elle qui n’est faite que de violence. « Reste. » Et les tremblements reprennent alors qu’elle craint de le lui demander. Il ne lui doit rien, ils ne sont rien, rien que deux aliénés cherchant un fantôme pourtant bien vivant, prisonniers des boulets de leur solitude. « Reste, James. » Elle prononce enfin ce prénom qu’elle ignore être le bon ou non et pour cette nuit, elle veut ignorer ce qui est vrai et ce qui ne l’est pas, le voyant baigné par le bleu qui vient de la piscine non loin, par les lumières émanant çà et là mais demeurant toujours roi des ombres. Elle s’élève déposant la chasteté d’un baiser sur ses lèvres violées par les siennes, l’allongeant en glissant timidement sa langue pour revenir à la sienne, parlant un autre langage que celui des mots banales, ses paupières lourdes la laissant entrevoir son visage et alors elle se recule, expirant alors un rire qui sonne de tout son épuisement, sa dépression qui ne saurait être soignée, camée à la déchéance. « J’suis ridicule. » Son visage se détourne et elle observe le pan du salon, là où Médée a erré, a marché, a laissé son parfum de femme qu’elle ne pensait jamais revoir. « J’ai peur d’être seule ici. Je hais cette maison. » Pourquoi le lui dire ? Elle se hait tout de suite de se confier ainsi, paniquant alors, les brumes de leur étreinte retombant peu à peu pour la ramener à un éclair de raison, laissant retomber sa main, ses jambes qui s’enroulaient presque autour de lui, ses cheveux serpentant sur le canapé, la mine blafarde et bouffie par les larmes, loin d’être belle. Loin, si loin de tout ce qu’il aurait pu s’offrir ce soir. « Excuse moi … »

Excuse moi de t'avoir infligé la vue de l'horreur,
Excuse moi de t'avoir forcé à me prendre pour nourrir mes vieux espoirs,
Excuse moi d'avoir été là, ce soir-là, où je n'aurais jamais dû prendre vie.


Les yeux s’abaissent loin des siens, honteuse, ne se rendant même plus compte de la nudité exposée, perdue, se voyant comme la pire des femmes, la pire qu’il aurait pu croiser ce soir.

Tu l’entends ce craquement dans mon timbre, pas vrai ?
Tu l’entends que je suis prête à tomber à nouveau ?
Tu entends le doux chant de ma perte ?
Moi j’ai entendu le tien,
Moi j’aurais voulu prendre ta douleur,
Car je n’en supporte pas la vue, sans comprendre,
Sans savoir pourquoi ?
Pourquoi moi ?
Pourquoi nous ?

Mais peut-être vaut-il mieux ne jamais savoir.
Garder ses belles illusions et comme un enfant
Ne jamais faire face à la rudesse de la réalité.

 


(c) corvidae
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Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw - Page 2 Empty Jeu 25 Fév - 18:45


indicibles outrages
@cosima black

Il allait lui demander s'il pouvait demeurer auprès d'elle encore quelques heures. Des mots abandonnés, qui ne seront jamais révélés. Mots oubliés et rentrés. Par sensibilité ou par lâcheté. N'est-ce pas exactement la même chose au fond ? N'est-ce-pas ce que tous les hommes font ? Faire miroiter le mirage d'une digne présence jusqu'à vouloir l'effacer plus que tout ? Déposer les serments dans le creux des chairs endormies pour ensuite tous les dérober, ceux que l'on aura confiés devenant des mensonges ? L'incertitude de ce que l'on fut pour ne plus croire ce que l'on ne sera jamais. Alors qu'il boit ses larmes, voilà pourtant ce qu'il demande. Rester, rester. Appartenir à ta chair, à ta vie, et même à toute ton inexistence pour ressentir en toi celui que j'ai été. J'ai oublié. J'ai oublié qui j'étais au moment même où j'ai su que je l'aimais. Je ne fais que prétendre depuis, de concevoir ces après où elle ne peut plus s'inscrire, des après inutiles, des après où je trahirai jusqu'à la sonorité de notre lien rien que pour le saisir, le dénouer et encore le tresser à mes souffles d'envie. Et toi, toi. Entre nous, amante de passage ou bien concubine de notre indécence. Je t'en prie, permets moi de rester encore. Encore auprès de ton corps et de la loi avide de ton désir. Même exsangue. L'identité en elle se fêle, à peine murmurée la voilà qui s'étiole, parce que les perles acérées dans sa bouche la déchirent, elle s'en nourrit avec la même persistance que lui, avide et déchaînée, créature qui se mesure à la bête et vient sceller en des baisers impurs les prémisses d'une vérité qu'aussitôt il abjure. Larmes salées, lame de fond qui s'éprend de la fièvre du ventre et jaillit en un cri mutique, brisé par une passion conjuguée à la faute. Les pleurs n'auront nourris que ce vide où ils continuent de tomber, pluie divine qui se mélange à la pluie de stupre, qui dévale l'intimité. Et pourtant, et pourtant, demeurer en elle, demeurer ici, disparaître dans ses orbes noires, sentir la pluie de sa peine sur son épiderme, tout cela devient une autre obsession, qui meurt et qui renaît à chaque battement de coeur. Fusion des corps qui ne lui aura apporté qu'un autre manque, un manque de l'absente et aussi le manque insidieux de celle qui joua tous les rôles à la fois. il embrasse sa joue, caresse ses lèvres du bout des doigts, puis appuie sur les cicatrices de son bras, suit la ligne de la vie qui rencontra la mort, avec une ferveur qui s’éprend de ses prunelles tremblantes. la regarder, la voir, pour oublier un temps la parfaite sculpture de glace qu’il n’aura pas pu étreindre, pas su éteindre dans les flammes d’un désir avoué sur les vagues du vide. silence qui drape nos corps et envahit nos têtes. tout ce silence soudain lui donne l’envie de hurler et de gémir face à l’impossible qui entre en collision avec une réalité devenue si fragile. presque futile. alors rester. rester encore. c’est tout ce qu’il peut faire, la laissant caresser la peau, les cheveux, rappeler une animalité qui rentre de nouveau dans le corps de l’homme, encore fiché dans le ventre de la femme. il la surplombe et la maudit, par des mots qui ne signifient rien, instantané de noirceurs et de douleur, comme s’il n’était plus capable que d’envahir pour mieux périr. son remerciement, d’une simplicité qui le désarçonne, irrigue dans ses veines une douceur qui désavoue ses instincts déjà coupables. et il ferme les yeux tandis que ses mains continuent de parcourir les traits qu’elle souhaite retenir, avant d’embrasser ses lèvres avec une tendresse qui le bouscule tant il se voit incapable de l’expliciter, alors il la laisse aller, sur la douceur de ses lèvres son trépas s’achève. il efface le sourire et la violence du vide qui le dessine. et elle lui demande de rester. lui qui voulait tant demeurer auprès d’elle.

le doute, le doute et l’effroi. soudain tu dis ce que j’ai tant voulu. soudain tu offres ce que je ne mérite pas. l’asile à ma folie dans le creux de tes bras. sa main continue de s’approprier les boursouflures de ses cicatrices, qu’il apprend, qu’il dérobe, qu’il incline à rejoindre les éternités de ténèbres qui dessinent les siennes, même si elles ne peuvent se voir de la même manière. et pourtant, il est persuadé qu’à chaque fois qu’elle le touche, elle les connaît aussi, les perçoit et se les inflige en retour. il ne lui répond rien, mais le sursaut de la reconnaissance fait brûler ses iris d’une tonalité crue, car personne, personne n’a jamais cherché à le retenir après qu’il ait commis les méfaits de la chair. d’habitude, des regards vides ou fuyants ses vices, ou bien préférant recomposer un mur impavide à son indifférence. puis d’habitude, il n’y a que la politesse de l’après, non pas cette âme qui continue de s’abandonner. son âme ou la sienne, il ne saurait le dire. son prénom dans sa bouche gagne une sorte de noblesse qui érode sa honte, seul son corps lui répond, pesant un peu plus contre le sien comme pour lui dire qu'il ne la quittera pas, pas tout de suite du moins, et envahir le silence de sa volonté crue. je resterai jusqu’à ce que l’aube vienne mordorer l’infamie, et tracer ses contours pour aveugler nos yeux. ici bas dans nos ténèbres encore, les tonalités bleuies de nos mensonges… mens-moi encore un peu. s’il-te-plaît. non. le mot glisse entre eux, avant qu’il ne se rende compte de l'ambiguïté dans leur conversation, alors il ébauche un sourire contrit à son tour et continue : non, t’es pas ridicule. son profil qu’elle offre, du revers de la main il le poursuit et l’imagine dans la pénombre, avant de glisser tout contre elle, le dos calé à l’appui du sofa, la serrant tout contre lui, respirant leurs parfums encore emmêlés. sa silhouette, poupée vertige, poupée de chiffon, qu’il retient, qu’il berce aussi, dans les lueurs fantasmagoriques de leur nuit. infinie. il a l’impression de voir un instant, en regardant dans la même direction qu’elle, la silhouette de sa soeur, errant dans l’espace étranger, le rendant étrangement familier. il en frissonne, surtout quand l’aveu trace une vérité similaire à son angoisse. j’ai peur d’être seul tout court. il ne reconnaît presque pas le ton de sa voix alors qu’il le lui dit à elle, mais aussi à Médée, qu’il peut invoquer jusqu’à lui, miracle nocturne pour un aveu indigne, qu’elle ne pourrait entendre. il a si peur james, si peur, et ce depuis si longtemps, de cette solitude qui continue de l’accabler. dans son oreille, les mots retombent. c’est trop tard pour ça, cosima. pour le pardon. ce pardon que l’on ne mérite pas. il la contraint à se retourner, à de nouveau lui faire face dans l’étreinte docile qu’il lui offre, tel un refuge temporaire. y a pas de pardon pour ce qu’on vient de faire. jamais. jamais. culpabilité duelle, qu’il n’a même pas la cruauté de lui reprocher. au contraire, il assume cette geste de leurs corps et de leurs esprits, conte intime et monstrueux, plus monstrueux encore si la vérité s’énonçait dans la brutalité de son vice. c’est à son tour de fuir un instant son regard, alors qu’il comprend, qu’il comprend qu’il ne pourra plus faire machine arrière. de ce désir impossible, il ne pourra jamais plus se défaire. il ne pourra que continuer de le taire. cosima est la seule à le percevoir vraiment, luxure injurieuse qui vient dessiner un lien plus criminel encore. lorsqu’il relève ses prunelles sur elle, pourtant, il y a de nouveau cette virulence, il ne reculera pas. il ne recule jamais devant ce qu’il doit commettre, pour persister. je regrette pas. j’avais besoin de ce que tu m’as donné, j’en avais besoin ce soir plus que jamais auparavant et tu étais là, tu étais là et tu t’es offerte devant moi, malgré toute la haine que je savais déclencher chez toi. alors ne tombe pas encore, ne t’enfuis pas en toi, car je ne peux pas rester seul, pas cette nuit, pas après ça.
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Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw - Page 2 Empty Jeu 25 Fév - 21:49


indicibles outrages

Dans le chrome et le coton, elle descend de la plaine des mille extases offertes. Loin des tendres bras glacés de la solitude, elle ne perçoit rien des nuages du plafond au-dessus d’eux où oscillent les vergetures bleutées des lueurs de la piscine, champ bleuâtre de la mer silencieuse pour accompagner leur crime. En elle, il a délaissé le poison d’une semence qui ne portera pas ses fruits, persuadée d’être la femme indigne de donner vie. Elle ne pourrait se croire capable de voir arrondir la plaine de ses entrailles, incapable d’être mère puisqu’incapable de s’aimer elle-même. Quel amour pourrait-elle donner à un autre être né d’un adultère qui n’a pourtant pas de sens ? Elle le dévisage, elle se laisse éprendre par les caresses qui dévalent le macabre spectacle de ses cicatrices, peau sclérosée, brune ou plus pâle, tachetés çà et là comme un tableau raté qui, autrefois, était bien mieux à caresser. Elle aimerait saisir sa main, l’empêcher de l’explorer avec autant de tendresse mais la voilà figée d’émotions, figée par cet instant de silence qui suit la redescente, la came diluée dans l’acmé qu’ils se sont offertes,, défoncée à la peur de le voir partir. Elle n’ose plus s’aventurer vers son visage, sentant ses doigts passer là où ils peuvent, leurs vêtements vestiges de leur bataille menée avec affront, insolence, crachant à la gueule de celle qu’ils veulent auprès d’eux. Deux amants qui n’auraient jamais dû s’aventurer au-delà des sentiers de la haine. Mais la voilà incapable de se voir lui tirer une balle, de l’entendre gémir autrement que de son plaisir, guidé par elle et par les pensées qui ne citaient certainement pas que son nom. Elle n’est pas l’Unique et alors,, cela lui suffit. Prendre la poussière qui demeure derrière la défunte aimée, elle le veut, la dignité écrasée, séparée d’elle depuis bien longtemps. Le poids qui se fait plus lourd sur elle, attire son regard, la pousse à se détourner vers lui, ses cheveux emmêlés étalés en serpentins bruns sur le gris du canapé, sa frêle silhouette qui se sent bêtement protégée du monde. Elle n’a jamais eu besoin de personne pour la couver, n’ayant pas supporté le cocon dans lequel l’enfermer ses parents autrefois. Elle n’a jamais été princesse, ni ce diamant que Côme ne voulait pas goûter; Que penserait-il d’elle à cet instant ? Qu’est-ce que Kaan lui-même penserait d’elle, qui a osé le juger pour avoir accepté les pots-de-vins du père Black ? Que penseraient ces parents, emportés par la foudre ? La voilà couronnée par son diadème d’épines. Osera-t-elle à nouveau regarder Médée dans les yeux ?

Tant de questions qui se voient fauchées par la venue de ce « Non. » qui la voit se tendre, sursauter sous lui, cillant et le cœur se tord sous le coup d’une vive douleur, pensant à un refus face à son audacieuse demande. Elle entrouvre les lèvres, prête à se parer des derniers pans de fierté qu’il lui reste mais il la coupe sans le vouloir, la rassurant alors de ce sourire qu’il expose et qu’il lui offre pour la première fois. Il n’avait aucune raison de lui offrir un tel faciès et elle aimerait le détromper, lui dire que le ridicule est un bien pauvre mot pour définir son envie enfantine de ne pas demeurer seule dans cette fausse prison trop immense, où tous ses pas font écho dans les couloirs et pièces vides, où elle et Médée ont dansés un instant, elle, bien rieuse, voulant la glace contre sa peau chaude, qu’elle la pique et enflamme davantage son désir, que le rire explose mais Médée est partie bien tôt la dernière fois et n’est plus revenue, la laissant à ses draps froids, à son morne silence, à cet hiver solitaire où l’ennui la brise. Alors il bouge et l’arrache à ses ruminations futiles, glisse dans son dos comme une ombre vertueuse, l’enlace comme on ne l’a plus fait depuis longtemps. Un instant, ses paupières se ferment pour en savourer la tendresse bienvenue après la sévérité de leur union, laissant sa tête retomber contre le coton, sentant le souffle contre le creux de son cou dégagé, une main serpentant pour enlacer un poignet comme s’ils étaient deux âmes qui avaient cherchées à se trouver et qui n’oserait plus se lâcher car le vide est proche. Et elle l’entend, cette confidence, cet aveu qu’aucun homme n’oserait faire à une femme, à un autre, sous peine d’être moqué. Mais si elle esquisse un sourire qu’il ne peut voir, fixant le vide en écoutant les bruissements de la vie autour d’eux, en frottant ses cuisses dénudées et douloureuses l’une contre l’autre, ce n’est que pour souffler un « Alors nous sommes deux. »

Moi aussi, je crains la solitude,
Je crains le Rien qu’elle amène,
Je crains de ne pas y survivre,
Je crains qu’Elle ne revienne jamais à nous,
Je crains de m’être attachée trop vite,
Je crains d’être une humaine idiote qui comble son manque là où il ne faut pas,
Je crains que personne ne comprenne jamais que
La solitude tue, qu’elle nous broie et finit par ne laisser derrière elle
Que les carcasses de gens désespérés de trouver de la compagnie,
De la joie, du bonheur, une écoute, une étreinte,
Comme tout ce que tu viens de m’abandonner.


Elle déglutit difficilement, rêvant de laisser tomber tous les sanglots tonitruants qui viennent dans sa poitrine cachée par les bras qui l’enserre, sa mine défaite se voyant davantage brisée par les doux mots glissés à son oreille et elle se détourne alors même qu’il la force à le faire, pâlissant, la nausée venant la prendre à la gorge, meurtrière et insensible à la douleur qu’elle offre. Je ne voulais pas être monstre. Je ne voulais pas devenir ce que je suis désormais. Et la lucidité de ses palabres, elle l’accueille sans oser abaisser les yeux, figée, enchaînée à l’acte qu’ils viennent de commettre, à cette chaleur bienfaisante qu’elle refuse de quitter, monstruosité faisant face à ce qu’elle croit n’être qu’un amour perdu qui recherche l’aimée là où elle n’est pas. Quelque part, elle ne se trompe pas. Quelques battements de paupières marquent sa surprise dans les derniers mots qui filtrent entre eux, leurs visages se faisant face, un rire soufflé dans l’espace exiguë séparant leurs lèvres, leur nez, leurs corps condamnés se relâche, esquissant un autre de ces sourires qui prônent la tristesse, la joie mélancolique, un bonheur incertain, le choc par-dessus tout « On … On ne se connait même pas. » Et elle ne veut pas lui faire insulte, que ses mots se voient mal interprétés à cause de cette incompréhension, de cette osmose qui les dépasse, mal conjugués dans cette accalmie bienvenue, s’approchant rien qu’un peu plus, le rouge de sa robe s’étalant un peu plus,, remontant davantage au point de dévoiler encore la chute de ses reins, sa main blessée et dont il a retiré la piètre protection se glissant sur une joue, ne pouvant s’empêcher de dessiner ses traits car il lui semble qu’elle n’aura l’occasion de le toucher qu’une seule et dernière fois. « Mais je ne regrette pas non plus. »

Cela fait de nous des bêtes noires,
Des assassins, des traîtres,
Tu le sais, James, n’est-ce pas ?
Nous ne sommes sûrement fait que pour trahir
Et nous trahir nous-mêmes avant tout.


Si elle s’avance c’est pour déposer au creux du cou ses lèvres, résistant à l’envie stupide de le marquer. Il n’est pas à elle. Il est à la belle Médée même s’ils ne se l’avouent peut-être pas. Et elle sourit encore tandis qu’il ne la voit pas, refusant de pleurer davantage face à cette évidence, venant à l’orée de son oreille à son tour « Je te l’avais dit … Tu n’es pas venu pour rien. » Dans ses yeux comme dans ceux de son amant d’une nuit fauchée par un accident dont ils sont les coupables, le chagrin brille mais le soulagement aussi, reposant sa joue près de lui, laissant errer le bout de ses doigts aux ongles non rongés sur le faciès qu’elle inscrit sous sa rétine « Tu peux dormir tranquille. Mes bras sont à toi, ce soir. » Elle s’offre en cadeau empoisonné, se laisse alors bien vite emporter par les sables morphiniques qui viennent après les abus des corps à corps. Elle ne verra pas le corps s’élever quand le plafond se voit doucement baigner du grisâtre d’une morne matinée, la piscine ne brillant plus, elle ne sentira rien des gestes qui s’offrent peut-être à elle, déchue à la robe embrouillé comme une flaque pourpre étendue sur le canapé, se repliant sur elle-même pour ne pas souffrir du froid qui vient sans qu’elle n’en comprenne le pourquoi, bercé par les rêves et les cauchemars sans sens. Elle n’entend pas le stylo griffonné une adresse et un « Comme ça on est quittes. » dans une écriture qu’elle effleurera plus tard, bouffée par l’envie de découvrir qui se cache derrière le prince noir nommé James qui s’est invité en son nid, qui lui a pris bien plus que des soupirs.

Et l’aube et son éveil lui offrent alors sa vieille amie solitude quand enfin ses paupières s’ouvrent, ne lui laissant que l’amertume et le silence, que l’écho de ses erreurs, que l’envie de défoncer sa peau pour une dose de plus qui lui explosera l’esprit, pour espérer oublier le passage des mains jumelles sur elle, de la reine d’un royaume gelé à celui d’un roi infernal ayant perdu sa couronne. A l’aube il ne demeure que la camée qui, sans rien dire, pleurera sans que personne ne la voit, s’autorisant enfin à se laisser glisser dans l’iode de beaucoup trop de deuils jamais achevés.
 


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