SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Partagez

 

 (cosima) indicibles outrages / tw

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2  Suivant
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Lun 18 Jan - 18:15


indicibles outrages
@cosima black

ce soir, j’ai besoin de te parler, ce soir plus que jamais. ce soir, j’ai besoin de te parler et tu ne réponds pas, car je ne suis plus le bienvenu dans ce que les heures acèrent dans tes journées. ce soir, médée, médée, j’ai besoin de toi, car j’ai l’impression de retourner là-bas, dans cette chambre vide, la fenêtre grande ouverte, les rideaux combattus par le vent, l’infini au désastre du pavé. tu sais le bruit que ça fait un crâne, quand ça tombe sur le sol, depuis cette hauteur ? tu sais ? quand toute la vie se fracasse, sans que tu ne puisses rien faire pour l’empêcher ? tu sais que j’ai regardé son cadavre, et que je n’ai pas hurlé. je n’ai rien dit. je suis resté là, devant la fenêtre ouverte et le coeur en émoi, à me dire que j’allais la suivre. un jour la suivre, dans une dernière envolée. qu’il faudrait forcément l’imiter, qu’elle avait abandonné cette prophétie fatidique dans mon sang, vicié la réalité pour la rendre distordue. ce soir j’ai besoin de t’en parler, parce que je ne l’ai jamais fait. ce soir, ce soir… la solitude tu ne sais pas ce que c’est, non tu ne sais pas ce que c’est. quand on a plus rien à quoi se raccrocher, quand on sait qu’on n’a pas suffi pour briser l’élan tragique, quand on sait que l’on n’est pas assez. la solitude, cette solitude, tu ne sais pas ce que c’est. où est-ce que tu es ?

deux messages. deux messages identiques avant qu’il ne choisisse d’éteindre son téléphone, et de laisser s’enfuir l’idée de la retrouver dans l’écrin du silence. j’ai besoin de te parler. deux messages qu’elle n’a peut-être pas vus, ou qu’elle a interprétés comme la preuve de ce harcèlement auquel elle souhaite tant échapper. elle le lui a dit, c’est vrai, il s’en souvient bien. il s’en souvient. si tu ne comprends pas que ma vie ne peut pas se résumer à toi, que j’étouffe, je ne sais que te dire James… le front tout contre la vitre, depuis son penthouse, il regarde la vie continuer de bruisser tout en bas, mais il ne l’entend pas, il ne la ressent pas, quelque chose de mort rampe dans ses veines, et corrompt tous ses muscles. quelque chose de mort. alors que les délires se conjuguent à l’impression d’être renié, abandonné sans qu’il n’y ait de raison évidente, si ce n’est le besoin d’elle qu’il ressent jusque dans son ventre, il se demande un instant pourquoi il a ramené le dossier que ted lui a confié. sur elle. sur l’autre. sur ce ça illégitime venu défigurer l’effroyable fresque de leur union. elle s’appelle cosima. cosima black. et elle lui a donné rendez-vous, de toute sa hargne, de toute sa fatuité. elle lui a donné rendez-vous, et il serait temps de l’honorer.

il n’écoute aucune des alarmes qui retentissent dans sa tête au moment de prendre ses clefs de voiture. l’adresse, il la connaît déjà, apprise par coeur au moment où elle s’est inscrite sur le rapport du détective privé, sans même qu’il n’ait à forcer sa mémoire. les lettres déjà enchaînées à un sursaut de dégoût. et d’autre chose, qui venait un instant s’ébattre dans le vide, et donner quelques lueurs ignobles au creux du néant. il la convoque depuis lors, dans ses songes, dans les mots qu’il garde juste sur sa langue, qu’il goûte, qu’il convoite, saveurs aussi indécentes que dégueulasses. elle est flic, elle l’a été tout du moins, une autre faiblarde emportée par la douleur irradiante de l’aiguille, inféodée à la came, son manque pour seule balise. il la méprise. et surtout la question qui revient le hanter c’est pourquoi ? pourquoi est-elle insinuée dans leur existence, dans les aigreurs de leurs errances, pourquoi a-t-elle saisi sa main comme s’il s’agissait là de contrer l’évidence ? il s’en rend malade depuis des heures, et il a fallu l’accalmie trompeuse d’une soirée abandonnée à l’absence de sa soeur, éternelle absence, pour qu’il finisse par ressentir le besoin de rejoindre, et de confronter l’ennemie jusque dans son antre. peut-être qu’elle est là-bas, peut-être que c’est là qu’il trouvera médée, et qu’il décidera de mettre un terme à cette immonde mascarade. dans le hall il avance en conquérant, superbe très usurpée sur ses épaules droites, il est costume comme s'il revenait d'un repas d'affaires. james a l’habitude d’aller où ça lui chante, et surtout, la clef forgée par les équipes de ted mord le creux de sa paume. si tu as pris la clef, c’est que tu sais que tu n’es pas venu lui offrir un rameau d’olivier. si tu as pris la clef, tu sais que tu n’es pas seulement ici pour parler à médée. si tu as pris la clef… la bête le nargue, serpente dans ses idées, donne à son pas une souplesse presque prédatrice. il ne frappe pas lorsqu’il entre, et les lumières éteintes lui donnent l’air d’un voleur qui a prévu un larcin, au bon horaire, comme si tout était prémédité, déjà décidé il y a des heures à présent. tu avais pris la clef et ted t’a rapporté ses allées et venues. tu savais qu’elle ne serait pas là. ni elle, ni médée. james apprivoise l’espace, c’est un penthouse comme il y en a tant, qui dénote avec celle qu’il a entrevue par mégarde, dans la suite, apparition nocturne totalement malvenue. apparition brutale, presque bestiale. il jauge, il laisse traîner ses mains sur les surfaces métalliques, sur les aspérités des revêtements, il regarde la ville, et le vide, encore lui, qui l’a poursuivi jusqu’ici. il s’allume une marlboro, comme s’il lui fallait abandonner la trace de sa présence, comme s’il fallait un préambule à celui qui n’a pas été invité. qui a été pourtant convoqué. et il attend, des minutes ou des heures, sans renoncer, et sans savoir toutefois ce qu’il est venu chercher. ni ce qu’il y trouvera.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Lun 18 Jan - 20:12


indicibles outrages

« Je sais que c’est dur mais … » Une main gantée de dentelle se pose sur la sienne et elle manque de se reculer, se raidissant brutalement, sauf que celle qui se dit parfois sa tante le prendrait certainement comme un affront, comme une excuse pour se dévêtir de son hypocrisie et lui cracher son venin en pleine face. Elle ne l’a jamais apprécié, elle et sa venue de chat sauvage adopté par les riches Black. Un chat noir, un chat de gouttière, loin d’être domestiqué. « … Je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit. Voici ma carte, comme ça, plus d’excuses pour ne pas me donner de nouvelles, hm ? » Ce miel plein les lèvres, elle élève ses yeux vers la vieille femme qui la regarde, ses lèvres peintes de rouge, maquillée, un peu trop, empestant le parfum de bourgeoise à vous enflammer les poumons et Cosima ne peut que la fixer, se sentant bien idiote d’avoir accepté ce dîner, comme pour renouer avec un passé étrange, vêtue d’un tailleur-pantalon d’un pourpre profond, du sang plein le corps, jusque sur ses propres lèvres, un effort de fait pour la seule et unique famille qu’il lui reste mais qui se fiche bien de son sort. Heureusement, la came filtre dans les sillons étroits de ses veines et elle acquiesce, abdique à tout, sourit même, sans bien savoir quoi faire de ce bout de carton qu’elle entraîne avec elle, le ventre lourd du repas à peine grignoté. Ayant l’air d’une grande dame, semblable à Médée, le charisme en moins, elle frappe le chemin de dalles de pierres qui mènent jusqu’à son entrée après un dernier au revoir adressé à sa chère tante qui doit avoir perdue son mielleux sourire depuis qu’elle a disparu à l’angle de la rue déserte, qui doit s’être promis de tout raconter à son pleutre de mari une fois rentré, vieille pieuvre à la peau plissée qui n’a jamais vraiment aimé sa mère et dont les larmes semblaient bien fausses à l’enterrement de celle-ci;

Les hautes aiguilles de ses talons frappent le sol, la fatigue s’échappant dans un soupir lassé d’avoir fait tant semblant, lui rappelant ces longues soirées mondaines où elle devait faire attention à tout, à ses moindres gestes, repris par les gros yeux de sa mère, par les froncements de sourcils de son père lorsqu’elle n’était pas dans la norme, lorsqu’elle sortait du moule d’or dans laquelle on voulait tant la faire entrer. Un sac à main qu’elle n’utilisera plus au bout de ses doigts, elle fouille un instant les tréfonds de celui-ci, n’ayant que la hâte de griller plusieurs clopes, Médée dans un coin de son esprit, son envie d’elle et de sa présence demeurant comme une lente agonie qui la fait périr, l’envie de lui envoyer quelques mots sans savoir quoi, la démangeant mais elle se refrène, refuse de courir après elle, après cette femme qui n’a pas l’air d’entendre son propre cœur battre, comme une machine mécanique qui grincerait quelque peu, mais pas pour elle, jamais pour elle. Qui serait capable de l’aimer ? Elle se le demande à nouveau. Sa propre famille adoptive n’a plus rien à lui offrir qu’un bout de carton qu’elle fixe avec dégoût, se sentant ridicule, attifée comme une femme d’affaire qu’elle n’est pas, riant d’elle-même dans l’alcôve qui mène jusqu’à sa port, manquant de s’effondrer dans ce rire qui pourrait sonner comme des larmes qui ne couleront pas. Inspirant brutalement pour s’éviter de devenir tas de poussières ici même, elle rentre les dents de la clé dans le nid de fer. C’est là qu’elle se fige lorsqu’il ne suffit que d’un tour pour ouvrir la porte. Toujours, à chaque putain de sortie, elle s’ordonne de fermer à double tour l’entrée, chaque porte pouvant mener à l’intérieur qui n’est même pas à elle. D’un seul coup, elle en oublie sa tante acariâtre, sa famille décimée par l’incendie, la douleur des cicatrices sous la soie, le coton de cette grande veste s’ouvrant sur simple bralette de dentelle noire, une provocation qui aura bien fait pincer les lèvres à sa tante qui n’en mérite pas le titre. Cillant face à la porte, elle fouille son sac, en sort l’arme qui ne la quitte jamais, le souffle court. Elle n’a pas donné de clé à Médée et celui qui lui a abandonné les lieux l’aurait prévenu de son retour. Est-ce un simple intrus ou un spectre de son passé venu la maudire et lui offrir la fin qu’elle mérite ?

Ouvrant le plus doucement possible, l’odeur de nicotine ne manque pas de l’agresser, une odeur de clopes qu’elle ne brûle jamais de ses lèvres, une odeur qu’elle a déjà senti ailleurs. Les mêmes que celles que grillent souvent Médée. L’odeur la prend à la gorge et elle referme discrètement la porte, devinant aisément la haute silhouette qui se détache vers la baie vitrée où la piscine dort toujours. De dos, elle perçoit une ombre qui règne en maître dans les lieux qui ne lui appartiennent pas. Elle se souvient du face à face qui les a vu se mirer, lui offrant toute la vue sur son corps déchiqueté, sur sa faiblesse ultime, sur ses sentiments bafoués. Les talons frappent et tous deux savent très bien qu’elle ne se laissera pas surprendre, attendant d’être assez proche pour mieux le distinguer, n’hésitant pas cette fois avant d’abaisser la virgule d’acier en un cliquetis significatif et de la pointer sur son dos. « Retourne toi, enfoiré. » Elle ne tuera pas quelqu’un sans le regarder en face. Rage, terreur et curiosité malsaine se mêlent à ses sentiments, embrouillent son ventre et les battements de son palpitant fatigué. La rose rouge fait face au monstre qui voudrait la dévorer. « T’as deux minutes pour m’expliquer ce que tu fous chez moi et c'que tu veux ou j’tire. » Tendre menace décimant le silence de sa voix presque enfantine, dégoulinante de fiel, d’acide, le cortège d’un immense désastre semblant les précéder dans la nuit bleutée, les cores chantant la fin qui les surprendra tous les deux, eux, qui n’auraient jamais dû ne serait-ce qu’embrasser les pupilles de l’autre.  


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Mar 19 Jan - 19:34


indicibles outrages
@cosima black

il l’entend arriver, c’est une démarche chaloupée dans l’éther glacé, juchée sur des talons hauts. il ne s’y attendait pas, ce raffinement-là semble tant détonner avec la personnalité chimérique qu’il a cru capter lorsqu’il l’a rencontrée. peut-être s’est-il fourvoyé, peut-être a-t-il tracé des cicatrices sur son épiderme pour mieux la balancer à la monstruosité de sa nature, en faire son égale perverse pour ne pas se sentir étranger. à la marge, en dehors de la sphère pour n’appartenir plus à rien, ce qui le terrifie plus que n’importe quel tourment qui pourrait être le sien. il ne se retourne pas, les abysses de new-york continuent de peindre des coloris chatoyants, comme si la nuit se parait de feux rayonnants pour rejoindre l’un de ses amants. atours et velours d’une distance où tout paraît magnifique, quand les détails se confondent à l’immensité. ce sont les détails pourtant qui le captivent, les laideurs que l’on maquille, les besoins qu’on tait, que l’on repousse pour s’en croire délivré. il s’en retrouve perclus, habité par des élans qu’il reconnaît mais qu’il n’apprivoise que très mal pour les avoir ignorés depuis tant d’années. il regarde la fresque de lumières, il entend sa stupeur au loin, l’accident dans la démarche, le souffle qui devient court, l’hésitation quand elle le rejoint, puis tout le cortège de sa colère quand il la sait brandir son arme. cliquetis d’acier dans le lointain de sa tête, mécanique connue jusque dans la moelle. il ne se retourne toujours pas, pourtant il sait, oui il sait qu’elle pourrait l’abattre, que la stupeur mélangée à ses perditions de camée sauraient la saisir dans l’enveloppe vengeresse d’une déesse exsangue, athéna décérébrée au pays des poisons, qu’elle distille, qu’elle instille, qu’elle adule, qu’elle honnit. car les drogués sont ainsi, il les connaît pour aimer à regarder cette maladie qui les ronge et qui lui permet toujours de les manipuler. toujours. le désespoir qui est le leur est celui qui se vend. il ne compte plus les escorts qu’il a tenues ainsi en laisse, inféodées à ses casinos ou à sa mafia, en leur offrant la première fois quelques grammes d’héroïne, l’extase pour ne pas voir les chaînes que l’on referme sur soi. je vois qu’on en est déjà aux surnoms affectueux. il se retourne james, et puis il s’appuie nonchalamment à ce décor qui lui va comme un gant, comme si son royaume s’étendait au delà de la perception. mais contrairement à leur premier regard échangé, il n’y a dans ses prunelles ni d’usure, ni de douleur, c’est pire que cela. ce sont des firmaments arrachés à ses ténèbres pourpres, des images, des idées, des envies de maintenant, et d’après. seule sa posture est détendue, mais ses yeux, ses yeux, ils la scrutent dans le noir, ils l’appellent, ils souhaitent la délivrer de ce carcan qu’elle enfile pour se protéger. car tu te protèges, l’arme au poing, la violence entre les mains. tu crois avoir le dessus juste par un piètre instrument, comme au théâtre quand l’on se pare d’un déguisement. l’accessoire fait le personnage, surtout dans les frusques que tu portes, femme fatale jusqu’au bout des ongles, quand tu n’es qu’une femme triviale. deux minutes ça n’est pas assez. et tes menaces sont un peu éculées. il lui sourit, respire la nicotine, comme pour se parer d’un calme dont il est dépourvu ce soir. il s’appuie pour éviter de bondir. femme enfant, qui joue et déjoue, dans la cour des grands. tu t’es perdue trop longtemps pour ne pas savoir que tu ne me buteras pas. quel intérêt à cela. le sang qui dégouline sur le néant, j’ai déjà vu cette peinture-là, il n’y a d’intérêt qu’aux paysages qu’on destine à la dévotion ou à la haine. la mort, la mort, d’accord, si l’on peut continuer d’y ramper, d’y survivre, d’y surnager. tu n’es pas celle qui doit me tuer. il ne dessine pas le pas qu’il voudrait, qu’il veut déjà, qu’il interdit parce qu’il ne veut que cela. confronter sa haine, l’emmêler à la sienne, et voir, ressentir ce que cela produira. tu es différente ce soir, belle et pourtant complètement en dehors de ce que tu veux paraître. je te préférais arrachée au sommeil ou au plaisir, tu avais plus d’intérêt. il ment, de l’intérêt elle en a, sinon il ne serait pas venu la confronter. quant à la question, je vais te répondre pour une fois : je suis venu ici pour comprendre. rien qui ne nécessite ton flingue. pour le moment. il pince le filtre entre ses lèvres pleines, termine sa clope et fait quelques pas, dans une sorte de distance qu’il continue de conserver, comme lorsqu’on cherche à apaiser un fauve. il ne lui faut pas plus de quelques secondes pour trouver un cendrier, écraser son mégot à côté d’un très semblable au sien. image carmin, dans les yeux, dans la tête, quand il se retourne une fois encore pour regarder cosima, quelque chose se bouscule sur ses traits plus durs, forgés dans la splendeur d’une déchéance qu’il frôle avec outrecuidance, comme pour croire qu’elle ne pourra jamais l’enfermer. où est-elle ce soir ? pas ici, malheureusement.

si elle était ici, entre toi et moi, comme l’autre fois, tout serait différent. et je ne sais qui plaindre, du roi déchu ou de la putain. dans l’absence de celle qui créait le lien, que reste-t-il de ce que nous sommes, des ombres, des ombres, celles que l’on porte, celles que l’on exhorte à nous retenir, dans la nuit assassine. des ombres, des ombres, les promesses du crime.

Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Lun 25 Jan - 1:34


indicibles outrages

L’ire malfaisante court sur les traits tirés de la déchue pointant son immonde flèche empoisonnée sur la bête qu’elle est prête à abattre, repeignant la baie vitrée d’un joli linceul purpurin, de chairs et d’os, du plomb en pleine tête comme elle a rêvé de le faire lorsqu’elle s’est laissé apparaître à sa vue dans cette chambre d’hôtel beaucoup trop grande pour les trois démons qui y erraient, étouffant dans le duel qui se créait entre Médée et l’homme dont elle ignore même le nom. Médée n’a rien voulu lui dire et telle une laissée-pour-compte, elle n’a pas voulu braver cet interdit incertain, décryptant sans mal qu’entre lui et celle portant le nom d’un personnage maudit ne pouvait que se tisser un lien qui ne pourrait être décrit par les mots. La jalousie la pique, médiocre sentiment qui ne devrait apparaître à aucun moment et dont elle connait les ravages, détruisant sans mal les barricades bien faiblardes qu’elle érige entre elle et le monde. Tout tremble en elle, comme un éboulement silencieux tandis qu’il lui fait face, se joue d’elle, se joue de ce qu’il semble deviner chez elle. Habillée de pourpre, un déguisement dont elle avait hâte de se séparer, la voilà coincer entre l’horreur de la nuit et une solitude qui n’appelle qu’à la perdition, brève extase avant l’absolution d’une descente sans fin. Une chute dont l’atterrissage la brise à chaque fois. Elle cille face à ce regard abritant l’immondice de sentiments bien étranges qu’elle ne saurait décrypter et qui pourtant, se mêlent aux siens, à ce désespoir latent, à cette absence qui la perturbe, reliés tous deux par le fil rouge se nommant Médée et qui ne pourrait leur revenir ce soir pour leur faire oublier que sans elle, ils ne sont peut-être qu’un bout d’eux-mêmes.

La prise pourrait trembler sur le plomb qui se réchauffe sur sa poigne, son bras hurlant d’être ainsi tendu, ses chevilles maudites par les escarpins qui tiennent toujours prisonniers ses pieds peu habitués à la hauteur, à la semonce des semelles arquées, manquant de grogner comme un animal face à ses moqueries qu’il diffuse avec la nonchalance d’un roi se pensant dans son univers. Il ne détonne qu’à peine dans cet environnement qui empeste la richesse quand elle-même se sait née de la boue, de la terre souillée, fleur de la crasse. « T’as pourtant bel et bien deux minutes pour t’expliquer ou j’te refais la gueule. Si t’es là, c’est que tu sais d’quoi j’suis capable, non ? T’as bien dû chercher des trucs sur moi, hm ? » Elle sourit à son tour, méprise et crache son fiel de ses lèvres rougeâtres goûtant encore le vin rouge qu’elle a été obligé de goûter pour supporter la présence d’un bout de cette famille qui ne veut plus vraiment d’elle mais n’attend que sa mort pour récolter les parts que ses parents lui ont légués. Les yeux éclatés par la haine et la crainte dont elle ignore réellement la nature, elle voit sa respiration exalter hors de sa poitrine mouvante et presque dévoilée, à nouveau, provocante sans le vouloir sous l’œil d’un homme dont le nectar de la colère l’atteint sans même qu’il n’ait à l’avouer. Ses paupières battent face aux paroles qui la décrivent, la dessinent belle quand elle n’y a pas lieu d’être. « Va t’faire foutre et garde tes faux compliments. » Elle se souvient pourtant bien de sa mise défaite, de cette robe de chambre soyeuse qui peignait sa peau brûlée, ses cheveux en bataille, sa voix irritée par le sommeil, ses yeux rougies d’avoir pleurée son plaisir comme son désespoir sous l’eau de la douche quand Médée lui octroyait le droit de la toucher, de la choyer rien qu’un peu de ses caresses doucereuses, de ses lèvres ayant tant manquées aux siennes. Pas d’amour, rien qu’un désir irrévérencieux qui n’a jamais su les lâcher depuis leur première et unique rencontre.

Quelques pas te mèneront jusqu’à moi et me voilà agneau à nouveau,
Acculée face à la beauté d’un lion qui ne sort pas encore ses crocs,
Désarmée malgré l’artillerie bien lourde que je porte au bout de mes doigts,
Dis moi, homme sans nom et sans traits, que veux-tu de moi ?


L’incompréhension déteint sur les traits maquillés alors que, déstabilisée, elle abaisse à peine le flingue pointé sur lui dont l’œil du canon retrouve le torse, le ventre, l’entre-jambe dans laquelle elle pourrait tirer pour être sûre qu’il ne puisse s’en sortir et jouir de le voir se vider de l’intérieur face à elle avant d’échouer sur la cuisse pour mieux mirer le sol « Quoi ? Comprendre quoi ? » L’odeur de la cigarette consumée lui rappelle le passage de son amante en ces lieux, de cette proposition faite près de cette table qui les précède, de son rire qui la moquait, incrédule ne comprenant pas le sérieux qui habitait alors la dame blanche. Et elle manque de laisser paraître ce qui s’effondre en elle lorsqu’il la cite sans dire son nom, la lueur bleutée de la piscine non loin les habillant d’une ambiance aussi morose qu’étrange, couleur de solitude pour deux solitaires n’ayant plus de compagnie à laquelle se raccrocher. Perdue, elle esquisse de son regard des allées et venues sur le sol jusqu’à secouer la tête, relâchant un souffle qui pourrait sonner comme un rire frôlant l’hystérie, le désespoir, sa langue flirtant avec la pointe blanche d'une incisive, l'agacement évident, la déception latente « Putain. T’es v’nue ici pour elle ? Ouais, en effet, elle est pas là. Alors tu peux te tirer. » C’est elle qui s’avance, de ses pas chevrotants sur ses aiguilles tremblantes, elle qui se fiche qu’il puisse ne faire d’elle qu’un cadavre qui tomberait sans le vouloir entre ses bras ayant certainement déjà récolté la mort, reniflant la même odeur lui appartenant à lui et pourtant qui se confond à celle de l’absente, signe de souffrance et de désir. Elle n’ose confier son manque d’elle qui les voit s’allier dans ce silence, son manque d’attention, ce manque physique qui lui déchire les tripes à chaque inspiration, chaque matin dévorant un peu plus de son âme quand les draps auprès d’elle sont vides. Elle aurait pu être la femme d’un autre homme il y a des années, peut-être des siècles il lui semble. Et le rouge se marie bien au charbon de la mise bien lisse du prince éperdu cherchant sa reine, esquissant un sourire « Toi aussi t’es perdu sans elle ? C’est pour ça que t’as perdu ton temps à m’trouver ? » Prudente et comme pour signer une trêve bien courte, elle remet le cran de sécurité dans un déclic qu’ils comprennent sans que jamais ses yeux ne se dérobent aux siens, ne lui trouvant rien de similaire à celle qu’elle ignore être liée par le sang à celui qui lui fait face. « Qu’est-ce que tu veux comprendre ? J’suis juste une fille qu’elle baise de temps en temps, pas d’quoi t’user l’esprit. »

Je ne suis rien pour Elle, qu’un simple exutoire à son quotidien meurtri,
Une proie bien facile à aimer, au moins pour de faux, dans une belle comédie tragique,
Je suis le personnage secondaire d’une histoire qui ne me concerne pas,
Le pion qui vous servira à jouer, vous blesser, vous aimer, au travers de mon corps,
Réceptacle des rituels malfaisants qui vous relient,
Je ne sers plus à rien d’autre qu’à être piquée par la disgrâce,
Par la pitié et les plus laids des sentiments.
A ton tour, peut-être, de me tacher de ton vice.
 


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Lun 25 Jan - 20:22


indicibles outrages
@cosima black

c’est l’ode de la déchue au damné, la rythmique imparfaite qui prend racine dans les affres du manque. ton désespoir est une musique qui m’entête, je connais l’air, je pourrais le chantonner jusqu’à en ressentir les glissements indécents. les tons suaves de ton désoeuvrement, l’envie d’irrésolu, la quête ininterrompue de cette extase que tu traques, sans relâche. je l’ai sentie, flairée, comme celui qui ne chercherait qu’à s’enivrer encore de saveurs exquises et corrompues, pour ne plus que ce vide le torture. j’ai reconnu la marque, celle qui nous donnât l’abandon en partage, cette solitude qui nous étrangle et nous pousse à ramper, ramper plus loin, jusqu’à ce que l’on daigne nous offrir une once de ces plaisirs incertains, qui nous tiennent et nous dévorent. c’est l’ode de la déchue au damné, la rythmique imparfaite de deux étrangers, qui se reconnaissent.

un nom, un dossier, une déchéance et c’est tout. il y a dans ce qu’il sait autant de zones d’ombres que de curiosité malsaine qui le pousse à les dévoiler. les mots s’élancent, dans cet appartement trop immense pour contenir leur déchéance. james dénote, il ne parvient plus à s’inscrire avec autant d’élégance qu’il ne le peut d’habitude au creux de l’immensité. comme s’il se plaisait depuis toujours à la revêtir pour mieux l’habiter. aujourd’hui les limites sont lointaines, presque absconses tant il se sent incapable de les distinguer. plus encore depuis qu’elle est apparue, et qu’elle croit élever sa bien piètre menace face à sa déraison. accent d’une bravoure presque désuète devant le néant qu’il feule, il se moque et il rit méchamment, la musique n’est plus qu’un firmament pourpre qui le nimbe d’idées de plus en plus noires. je n’ai pas trouvé ce que je souhaitais. ce que je souhaitais t’arracher. dès que je t’ai vue, juste à côté d’elle, mains jointes pour broyer ce qui tisse mon existence, ce qui patine son relief, détermine toutes ses aspérités. je viens les chercher. je suis venu les chercher. celles qu’elle me refuse, celles qu’elle te confie, celles qu’elle abandonne contre toi, douce hérésie. provocation qui quitte ses lèvres et vient s’enchaîner à son souffle, la tension qui le grise et qui emprunte ses muscles pour mieux dessiner les contours de la bête. james planque souvent celui qu’il abrite pour ne pas avoir à le confronter, mais dans les errances honnies, quand son double enfui lui tourne le dos et le laisse dans les ombres qui l’asphyxient, il s’y délivre, il s’y abhorre. la détestation qui bat dans sa tempe, contre lui, contre elle, impossible blasphème pour celui qui pourrait tout avoir. la détestation qui bat dans sa tempe le rend fou. le sourire est exsangue, james la regarde, la transperce un instant, semble voir en elle des images qui la peignent dans des aplats de couleurs chatoyants, la beauté d’une brutalité qu’elle exulte. comme lui sait la murmurer. les compliments sont reniés, et il ne les réitère pas, ils continuent de pulser pourtant, au même rythme que son sang. images orages de ses désirs, hommages voraces à ses délires. il a pensé à elle, malgré toute la haine qu’elle avait su planter, à seulement s’inviter dans le néant qui est le leur. il a pensé à elle. il l’a imaginée, froissée entre ses mains, décharnée par ses ongles, étranglée par ses plaisirs, désespérée et délirante sur la couche de ses pulsions les plus malsaines. et pour cela il la veut autant qu’il se plaît à montrer ce dédain hautain qui ne trahit que peu ses véritables intentions. il n’y a que ses yeux, qui continuent de la déshabiller, dans le noir, d’interroger les outrages passés pour savoir les conjuguer à l’absence de leurs avenirs. car elle n’est qu’un accident, impromptu d’une dissonance qu’il est simplement venu corriger. à chaque échange, à chaque souffle, c’est la clarté de l’ignominie qui continue sa sinueuse mélodie. il l’entend, il l’entend. il la ressent. la clope écrasée, préambule symbolique, il marche vers le flingue et vers celle qui pourrait choisir de mettre un terme à la tragédie. mais je sais que tu n’en feras rien, j’ai appris à dénouer tous les noeuds du destin, pour déchirer entre mes mains ceux qui tressent la déchéance de mes proies. chaque accident, chaque dessin, chaque creux et courbes sous mes doigts. qui es-tu, qui es-tu pour seulement imaginer te confronter à nous ? sacrifice inutile, sacrifice futile. viens-tu offrir ta chair et ton sang pour que nous nous rappelions comment nous appartenir ? viens-tu cernée par tes besoins, tiraillée par tes envies ? ivre d’elle, reconnaîtras-tu en moi la note jumelle de ton agonie ?

menace qui déchoit, comme si la force de son regard avait destiné la courbe parfaite du mouvement de son bras. il vient de l’accrocher, il le sait, nul orgueil pourtant ne vient rejaillir sur ses traits, le dégoût tapisse son palais et vient lui donner un haut le coeur. l’envie et le désir se précipitent sur l’image qu’elle offre, et la question élance toute la compromission, qu’il avoue dans un souffle, comme s’il lui fallait partager la blessure. l’exposer pour mieux se corrompre à celle qui a aidé à la porter. comprendre ce que tu planques. ce que tu es. ce qu’elle trouve en toi. ce que tu lui offres et que je me refuse à lui donner. ce qu’elle a abandonné en ton sein blême pour que je vienne le retrouver. dans les prunelles qui tremblent, soudain, médée est là, partout, dans l’immensité qui les accable de son absence. elle est là, insaisissable songe, imparfaite litanie qui les réunit au seuil du sépulcre qu’ils continuent de hanter. il s’est rapproché, magnétisme étrange, volonté qu’il n’analyse plus que comme la pulsion qui le guide et le terrifie, tout à la fois. il a peur de lui, dès lors qu’il la voit, baignée des lueurs glacées de la piscine immense, dans sa robe trop rouge, percluse des questions qui s’échangent, tout au creux du silence. il la respire enfin, un parfum qu’il a appris à décomposer à l’orée de la démence, chaque nuit depuis. chaque nuit depuis. as-tu son odeur sur toi ? as-tu d’elle ce que je ne retrouve pas ? m’as-tu pris ce qu’elle me dérobe sans cesse ? les mots sont presque rudes parce qu’ils écorchent toutes les fausses vérités qu’il s’est trop longtemps racontées, pour justifier l’horreur qui danse au fond de ses iris. j’suis venu ici pour toi. pour ça… pour ce que tu as volé, pour ce que tu lui as donné, pour tout ce qui me restera étranger. et dans l’aveu, la plus infâme des vérités, le désir qui lui ôte peu à peu les masques qu’il revêt, caressante pulsation qui dévale son visage, qui dévale aussi le sien, celui de cosima, par le truchement de ce regard qu’il abandonne sur tous les détails qu’elle offre. sans le savoir, sans le décider véritablement, offerte dans les fantasmes qui deviennent des mélopées mensongères. elle approche à son tour, et elle est bien trop près, trop près pour que les interdits ne puissent s’élever, ils n’existent plus ce soir en ces terres profanées. le déclic de la sécurité qu’elle enclenche de nouveau est comme une déflagration, et il continue de se mirer dans les orbes qui l’appellent, le fascinent et semblent continuer à le dénigrer. perdu, paumé. au désespoir et à l’aube de la folie, tu ne sais mesurer ce qui fut le prix de ce lien qu’elle croit aujourd’hui déchirer. tu ne pourrais le mesurer, sans doute uniquement le ressentir. t’es plus que ça, cosima. t’es forcément plus que ça. car elle ne m’a jamais quitté. elle n’a jamais osé. le manque est si virulent, et la réponse si indélicate sous sa langue, et alliés du naufrage, ils le dévorent entièrement à cet instant-là, comme si le simple doute, celui qui lui indique qu’il pourrait se fourvoyer ne peut être admis désormais. il est trop tard pour reculer. pour ne pas saisir ce qui est à portée. identiques dans leur façon d’exiger, les marlowe prennent, consument, et abandonnent. sa main saisit sa taille, robe rouge, trop rouge, sur sa peau blafarde, apparition trop humaine pour qu’il n’ait pas l’envie de la détruire aussitôt, alors que ses prunelles se fichent dans les siennes. et qu’il se raccroche, à elle. car c’est tout ce qui lui reste ce soir, c’est tout ce qui lui reste. et c’est tout ce qu’il aura. il l’attire à lui, un seul mouvement, une seule évidence, comme pour happer l’hérésie et la conjuguer à la sienne, pour que se complète l’agonie vécue malgré eux, sans que l’un et l’autre n’aient pu réellement le décider. il la respire encore, animal, inflexion brutale qu’il épanche contre sa silhouette, quand il murmure contre sa peau, là où la finesse des cheveux se tissent à sa tempe. et il l'étreint, plus fort, contre sa paume, qui abandonne sa marque, au creux de sa taille. une autre marque. une autre marque à supporter. dis-moi que j’ai pas perdu mon temps. mens s’il le faut, je m’en fous mais dis-moi que j’ai pas perdu mon temps. du temps, c’est tout ce que j’ai, tu comprends ça ? tu comprends comme le temps est une douleur, cosima ? je sais que tu le comprends, parce qu’on ressent toi et moi. on le ressent. le manque, ignoble, le manque déliquescent qui nous habite et nous envahit, à chaque fois que l’obsession nous guide sur le fil acéré de nos envies. funambule prêt à tomber, je pourrais tomber avec toi, te traîner dans le néant que je connais, et t’y abandonner, pour que tu y disparaisses. que tu disparaisses. car c’est tout ce à quoi tu aspires. et moi aussi dès lors qu’elle n’est plus là.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Mer 27 Jan - 20:34


indicibles outrages

Déchéance terrifiante, apparition mirifique, il lui semble être retombée dans les bras décharnés de l’écume de ses plus grands cauchemars et désirs, le bal des damnés, le bal des opprimés par leur plus grande terreur, le manque qui survient auprès de sa belle-amie sidération, qui transforme la nuit en bacchanales infernales où la seule musique entendue est celle de leurs deux cœurs battant pour la souffrance, tambours de guerre pour ceux qui se sont laissés aller à s’allier à la glace, à en aimer la froideur, à en s’y accoler au point de ne plus pouvoir s’en détacher. Médée est passé par là, en eux comme dans ce lieu qui ne porte même pas le nom de la fille Black, elle qui s’acharne à faire disparaître les traces d’une présence qui n’est que fantomatique. Lorsqu’elle apparait il lui semble toujours vivre dans l’étreinte malfaisante d’un mirage que la semence de la drogue lui abandonne rien qu’un peu, lui donnant l’excuse pour piquer et piquer encore, pour recroiser l’étrange dame vêtue de charme sans failles dans lesquelles, même si elles existaient, elles ne pourraient se glisser. Lui, lui en a certainement le pouvoir. Lui, qui empeste le parfum de l’absente et la voilà qui abandonne, le souffle inconstant, le mirant de ses yeux noirâtres, l’âme ayant désertée pour laisser toute la place aux esprits terrifiés par la solitude, quémandant l’absolution dans les bras qui voudront bien de sa carcasse décimée.

Je sens la cendre et la chair brûlée,
Je sens la mort, maudite par ma propre destinée,
Ne vois-tu pas qu’en moi, elle n’a rien laissé ?
Rien si ce n’est la maladie terrible d’un manque
Que nul ne pourrait combler.


L’étrangeté de l’échange la transperce mais elle ne voit rien des corps qui s’avancent l’un vers l’autre, une valse presque timorée, une invitation qui n’en est pas une et deviendra un ordre, la douleur mirant sa jumelle dans les prunelles bien plus sombres que celles de Médée et quelque chose en lui résonne de la même forme de sauvagerie qu’elle a pu voir chez l’amante qui ne lui a rien donné depuis. Pas d’étreinte, pas de baisers, laissant l’esseulée à ses draps froids. Et lui, où a-t-il pu aller en l’attendant ? Où s’est-il perdu pour oublier que rien ne peut remplacer celle qu’ils ont fait reine de leurs plus grands maux et les laissant sans voix ? Ses iris questionnent mais ses lèvres ne disent rien, se rendant compte de la proximité qui l’afflige et lui inflige la plus vicieuse des souffrances, le corps troublé par les flammes d’un autre incendie, incertaine sur ses pointes de ballerine ivre, si peu prête à danser auprès d’un inconnu dont elle ne sait même pas le nom. Son âme hurle de comprendre ce qu’il est, lui aussi, ce qu’elle lui trouve. « Moi je veux comprendre … Pourquoi est-ce qu’elle t’aime et pas moi ? » Piteux aveu, elle pourrait presque esquisser un sourire d’enfant habitué à n’être aimé qu’à moitié ou dans les faux-semblants, elle pourrait pleurer ainsi, sans se soucier de laisser voir que les plaies de ses yeux purulent encore de larmes mal contenues, ivre du vin rouge ingurgitée, ivre de la dose prise avant de se laisser prendre par la nuit pour rejoindre cette tante qui n’a que faire d’elle. Les paupières battent face à cette déclaration étrange, elle qui n’est rien pour lui, juste une rencontre hasardeuse dans une suite trop grande pour contenir leur haine commune, leurs passifs, leurs cœurs désertés par des sentiments encore moraux. « Moi ? » Un murmure de sa voix brisée, sans comprendre, sans saisir et l’inconscient, lui, perçoit bien ce qu’il essaie de lui dire, saisi par la sincérité de ces simples mots employés, de ce timbre masculin. Depuis combien de temps n’a-t-elle pas été tenu par les bras d’un homme capable de la détruire, de l’étrangler, de lui offrir la fin que parfois elle quémande dans ses délires de camée à l’esprit enténébré de souvenirs ignobles ? Voilà une éternité qu’elle ne s’est pas laissé prendre au jeu délicat et pourtant bien vulgaire de la séduction attisant les corps qui ne se ressemblent pas.

Son prénom éclate entre eux et elle tremble, se voit presque reculer d’un pas avant que la main ne saisisse la fine taille où les os, la peau, les plaies cicatrisées se sentent sous le rouge de sa robe. Le bruit sourd de l’arme abandonnée sur le sol ne l’alerte pas, sonnée, accrochée au visage et aux fenêtres de l’âme d’un démon, épousant son souffle du sien sans même le vouloir, résistant avec peine à ne pas respirer le parfum qui semble se mêler à celui de celle qui les a mené l’un vers l’autre. La poitrine bien timide épouse le corps de l’homme, le ventre fondant contre le sien, de taille presque égale grâce aux échardes dont elle a étreint ses pieds. Et dans les murmures qui viennent auprès de son oreille, ainsi, elle déchante, ses paupières closes, ses mains dont l’une toujours gantée pour cacher l’ignominie se froisse sur le bras qui la détient. Elle hait les réactions épidermiques, l’angelus de ses mots suintant jusqu’en elle comme on pénétrerait le ventre suintant d’une amante impatiente, s’essoufflant, crispant davantage ses phalanges sur lui, les hanches s’emplissant du fiel bien connu des femmes qui désirent l’autre, elle qui désire l’homme comme la femme à qui il appartient. Ainsi, dans l’aube bleutée, elle pourrait se laisser prendre au jeu des sanglots, lui confier ses péchés et ses désespoirs, s’arracher à sa poigne pour qu’il ne reste de lui qu’un homme solitaire, une homme empestant la solitude autant qu’elle. Sa joue frottant contre la sienne, ses lèvres peintes de sang, elle rouvre les yeux qu’elle sent bien humides, priant qu’on ne lui enlève pas la présence qui s’offre à elle. Elle, cadavre ambulant, morte-vivante dont la peau ne mérite pas d’être caressé. Sans que jamais le prénom ne soit prononcé, ils savent, ils se l’avouent et elle décline dans cette étreinte qui la domine d’une seule paume apposée sur le creux de sa taille. Son nez s’égare dans le brun des cheveux, aussi sombres que les siens, prête à s’adonner à l’érotique folie qui les entrave. Les chaînes sont scellées et elle se sent bien incapable de reculer. « Tu n’as pas perdu ton temps, je te le promets. » Oh qu’il est laid de mentir à un malade mais elle ne peut se résigner à lui avouer qu’elle n’est pas celle qu’il veut vraiment. Réceptacle de sentiments qui lui échappent, elle abandonne les armes aux pieds de celui qui la tuera peut-être ce soir, une fois qu’il aura compris qu’elle n’est pas grand chose.

Sa main libre glisse, là où se débat le cœur, serpent venimeux venant étreindre le visage tuméfié par l’agonie, reculant le sien pour lui offrir sa déchéance, son pouce caressant la pommette en une tendresse déplacée, esquissant alors un sourire de défaite « Tu comprendras. Tu comprendras que je ne suis rien. » Lorsqu’il verra sa peau, lorsqu’il voudra la dénuder, lorsqu’il verra son corps qui n’a rien qui ne puisse faire errer l’envie dans les reins d’un homme. Si la peur d’être rejetée la terrorise, elle abandonne la caresse de ses lèvres à la commissure des siennes avant de laisser trembler la colère de son manque, happant sa bouche de la sienne, pénétrant l’ourlet mutin qui a la même saveur qu’Elle, soupirant son envie, son angoisse, le manque qui les ronge, le poussant à s'approcher davantage, à se fondre en elle de cette simple accolade dans le silence qui les observe. Se pliant à l’indécence qui les appellent, elle s’entend hurler de l’intérieur au travers du baiser incongru.

Ramène la moi,
Ramène la moi,
Ramène la moi.


Pénétrant ses cheveux de ses doigts lisses, elle joue celle qui a toujours su charmer les hommes, s’amuser d’eux, aimant leur compagnie alors même qu’elle la craint désormais. Il verra bientôt qu’elle n’a rien de beau, qu’elle a tout de laid et que Médée ne trouve en elle qu’une fascination morbide pour la laideur. Le soupir se hache lorsqu’elle cesse de dérober ses lèvres. « Tu vas fuir toi aussi. Ils me fuient tous, tu sais ? » Sentence, défiance, elle l’ignore, lui offrant alors sa main gantée qui cache les prémisses des cicatrices qui marquent tout le flanc gauche de sa silhouette « Retire le. » Elle ordonne sans le quitter des yeux, craignant tant de ne pas savoir faire face à ce qui s’est déjà produit.

Il y a eu un autre homme, comme toi, qui cherchait en moi la délivrance,
L’homme vit alors que la beauté cachait le monstre
Et l’homme, couard, s’échappa, les reins vidés de désir,
Les yeux exorbités de dégoût, les langue pleine d'injures.
Qu’en sera-t-il de toi ?
Seras-tu semblable à Elle,
Qui m’aima, pour de faux, malgré tout ?


Elle doute, elle doute mais ne dit rien, s’étonnant que sa main tendue entre leurs deux corps désireux de l’autre ne tremble pas, attendant la fatale punition, l’excuse parfaite pour retourner à sa morne solitude.  


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Dim 31 Jan - 20:52


indicibles outrages
@cosima black

ce sont comme des notes, des notes désunies, les fragrances que l’on reconstruit. pas à pas, l’étrangeté d’un souvenir, celui que la sensation abandonne contre la peau esseulée. il suffit de fermer les yeux pour le recouvrer, le tisser de nouveau dans l'abrupte solitude. et l’on déambule, sur les notes, sur les silences, sur les mots qui reviennent et les aigreurs que l’on nie. l’on déambule. quand je te respire, je la respire aussi. elle est là. juste là. juste ici.

là. avec moi. ou avec toi. impossible de vraiment le savoir, à chaque battement de paupière c’est une image dérobée au fantasme. parfois c’est son visage, le visage gravé dans le marbre, celui qu’il croit avoir lui-même façonné, au fil des années passées tout contre elle. médée, médée. la soeur et la destinée. médée, médée, l’impossible vérité, celle qu’il s’est sans doute jurée un jour, tout seul, dans les ténèbres d’une autre vie, où elle n’existait pas encore auprès de lui. et brusquement, dans un souffle contrarié, la voilà qui reparaît, jezabel de ses gouffres brûlants, où il se noie, où il la dévoie. pas de deux, puis pas de trois, impossibles blasphèmes qui deviennent des choeurs infernaux. coeurs ancestraux, james ne sait plus qui l’appelle, mais le son redevenu sourd sous la peau trop glacée de l’absence le prend, le manipule, l’arrache à la raison pour le plonger plus loin dans les méandres sulfureux. elle les dessine sous son regard parfois absent, parfois si présent que l’éternité se resserre à l’aune d’un seul souffle. elle. elle. elle. elles. ici bas le parjure que je peux prononcer contre toi. ici bas l’injure qui tonne et résonne en moi. ici bas, entre mes bras, sauras-tu mourir pour me donner ce que je suis venu chercher ? tu n’as pas peur, tu ne trembles pas, pourtant entre mes mains tu ne pourras qu’expier pour le péché que tu as commis. sur les terres brûlées de ta déraison, laisse-moi entrer, laisse-moi entrer. elle est l’immensité, qui l’accable et l’appelle, elle est l’immensité où il saura se perdre, il en est persuadé. cosima, noir destin pour roi déchu, elle saura tuer ce mal qui ne pourrait survivre en lui, qui ne pourrait se déchaîner contre celle qui l’aura murmuré. le soir, le soir funeste reparaît, la chambre d’hôtel sur une autre côte, presque des territoires désormais consacrés, tant le chant du démon sut emprunter la faveur de sa bouche. il pourrait coucher contre sa victime volontaire tous les mots déjà offerts, pour que la souffrance de les revivre soit partagée, et ne puisse menacer de le consumer. c’est là ta place, à mes côtés. la sienne désormais, celle de cosima pour une nuit seulement, par le truchement de tous leurs faux semblants, folie commune qui crisse, à chaque geste porté sur ce corps maudit, et pourtant rêvé. arraché au divin de l’être qui les relie, surtout quand elle ose la question qui le rembrunit. pourquoi, pourquoi, l’aime-t-elle, c’est vrai, pourquoi médée continue-t-elle à le révérer quand de ses errances il l’entache, quand de ses sensations honnies il vient immiscer l’horrible vérité, pour mieux l’empoisonner ? pourquoi continue-t-elle de le tolérer, alors qu’elle pourrait comme pour tous les hommes apprendre à le détester, à voir ses travers, à survivre à ses lois ? pourquoi, pourquoi ? james ne le dira pas, pas clairement tout du moins, comme s’il fallait pour cela les connaître ensemble et non pas sclérosés par la distance et le doute. il touche sa bouche, du pouce il vient effacer les mots de ses lèvres comme si leur amertume était déjà fichée dans sa gorge. c’est un geste d’une douceur infinie, et d’une brutalité pourtant prégnante, comme si dans la sensibilité marlowe s’avérait plus dangereux encore que dans ses coups de sang qui parfois l’éprennent et l’emmènent. routes incertaines, dangereuses, qui s’érigent sous ce seul affront. ne parle pas de notre amour. tu ne le connais pas, tu ne le comprends pas, tu ne pourrais le savoir, le supporter, le regarder. même moi je tremble rien qu’à l’idée de seulement l’avouer. mot proscrit, qui est le seul qui soit, pour elle, toujours pour elle, unique vérité qui s’approche de ma réalité dérangée. alors qu’il interdit l’aveu, ou encore l’attente qu’elle puisse en concevoir, c’est comme s’il renonçait lui-même sur le seuil, car cet amour-là ne pourrait être élevé dans ce cercueil qui les détient, il n’a ni sa place, ni sa légitimité. c’est toutefois lui qui dessine tous les infinis éblouissants qui les appellent et les aveuglent. c’est lui, qui ne peut être nié, même par james lui-même, même par celui qui est venu l’arracher dans le corps de celle qui a su suffisamment l’approcher pour en crever d’envie. la cruauté, c’est ce qui s’épanouit dans ses prunelles, alors qu'il abandonne une sentence froide. toi.

et sous mes doigts, ton existence, toi qui cherche à mourir sous les assauts du mal que tu t’injectes. et sous mes mots, ton inconscience, celle qui te pousse à te raccrocher à moi, comme si je pouvais te donner ce qu’elle te refuse tout bas. tu existes, tu existes, une seule nuit, c’est déjà bien trop, n’est-ce pas ? et pourtant tu existes sous la fureur de mon regard, dans le besoin que tu verses dans mon corps, sous l’incertitude blême que tu infliges à mon coeur. tu existes. pour une nuit seulement.

l’arme tombe, et le son discordant se réverbère dans le silence impie qu’ils respirent, avides de ressentir. son corps entre ses mains, ce sont les prémices de la délivrance, au seuil d’une douleur si intense qu’il ne croit jamais en avoir expérimenté qui soit de cette matière, fulgurante et mortifère. un ensemble si enivrant qu’il pourrait y puiser un pouvoir dont il rêve depuis des années, et qu’il n’a jamais osé approcher d’aussi près. les relents de la destruction reviennent emplir sa tête, et il est incapable de savoir s’ils viennent de lui ou de celle qui continue de le regarder, comme s’il était tout ensemble, et son bourreau et son rédempteur. son corps contre le sien tisse une étrange vérité, qu’il lui faut déchirer avant qu’elle ne ternisse plus encore l’image qu’il a déjà de lui-même. il sait, à se mirer dans l’obscur de ses prunelles, qu’il sera bientôt incapable de se supporter. il aime toutefois qu’elle ait ce réflexe presque viscéral, qui s’éprend de son bras, qui vient froisser l’étoffe épaisse de son manteau noir, qu’il voudrait quitter pour mieux rejoindre la honte des sensations délivrées. son corps la demande, c’est un désir brutal qui naît depuis des nuits maintenant et qui semble éclore à chaque mot qu’il couche contre sa tempe, et bien malgré lui, il la maintient là, comme s’il lui fallait s’abreuver aux flots déchaînés qui viendront immanquablement les destiner au naufrage. sa taille, le son soyeux de sa robe sans doute trop chère pour elle, la déchirure qui palpite dans le creux de la paume. comme un mal nécessaire. tu es un mal nécessaire, c’est forcément cela. il ébauche un souffle brûlant, presque les premières notes d’un gémissement, alors qu’elle lui obéit, qu’elle lui ment. et il sent son coeur battre plus fort, comme s’il cherchait à se lier au désespoir qui retentit dans ce corps presque sans vie, trop froid, trop froid. le seul qu’il puisse étreindre toutefois, le seul qu’il puisse ravager pour abandonner là le mal qui le dévore. il se laisse regarder, sous la douceur déplacée de son geste, il se laisse voir, lire, saisir, dans la monstruosité qui est la sienne, et qui, il en est persuadé, sera bientôt leur. le sourire qu’elle offre est d’une beauté que seul le désespoir et l’abattement sont capables de peindre, c’est comme sonder le néant et imaginer qu’il puisse vous recueillir, quand tous ont su vous tourner le dos. james ne sourit pas, sur ses traits parfaits se déjouent les allures qu’il ne peut plus porter, et il se sent bouleversé. par elle, par ce qu’elle accepte sans pour autant savoir ce qui peut réellement le démunir. le sait-il seulement lui-même ? le sait-il seulement ? quand elle lui répond, il a du mal à comprendre si les mots qu’elle murmure sont ceux de ses tourments, ou bien ceux qu’il pourrait abandonner tout contre son épiderme glacé. il aurait pu lui dire la même chose, alors qu’elle quémandait, l’amour, cet indicible amour forgé dans la folie et l’impiété. qu’elle devrait comprendre, qu’il n’est rien, qu’il n’est plus rien ce soir, ni celui qui put dessiner cet amour chez médée, ni celui qui pourrait soutenir son regard et le mériter. le baiser imparfait qui ponctue ce qu’elle planque vient caresser ce manque devenu prégnant, impossible à taire, impossible à rejeter. et il désespère, il désespère et enrage avant qu’elle ne se permette d’abandonner là la lutte stérile, et qu’elle ne l’étreigne avec une voracité semblable à la sienne. il la goûte, sans timidité, dans l’absolu de ce pacte qu’ils viennent de sceller, il resserre son envie et étreint sa colère de seulement la vouloir ainsi. il aimerait oublier, oublier, disparaître ici. il a à peine le temps de contrer la surface trop lisse de la baie vitrée, où il vient de précipiter leurs corps enlacés. un réflexe animal, désirs échoués, qui luttent pour une survie bien illusoire. il ferme les yeux, la rejette contre cet écueil, la détient, l’accule pour mieux rencontrer de nouveau l’idée entravée de sa factice puissance, et dans les bras de jezabel, reconnaître les contours de celle qui lui fut arrachée. je pourrais te parler d’elle, je pourrais te dire tout ce que tu crèves de savoir, ou de saisir. je pourrais enfoncer en toi la même admiration et le désespoir que l’on en conçoit, de se savoir proches, si proches d’elle sans jamais pouvoir la posséder. médée sera toujours pour toi un corps étranger. car j’ai interdit qu’elle appartienne aux vivants, quand j’étais déjà mort, déjà dérivant sur les ondes placides de l’acheron. et je suis désolé, si tu savais comme parfois je me hais, d’avoir eu la folie d’uniquement la destiner à mes désirs. si tu savais comme je me raconte que je ne l’ai pas fait, que je n’ai jamais commis le crime que je viens ébaucher tout contre ton corps décharné.

sa voix, sa voix qui le rappelle à des contours qu’il était prêt à repousser, pendant une seconde il est incapable de savoir s’il est encore celui qu’il prétend, et sa main qui déjà fourrage sur l’ourlet de sa robe interrompt l’exploration avide avant de frôler ce qu’elle se tient prête à lui révéler. stigmates d’un assassinat sans cadavre, qu’il a immédiatement dérobés quand elle paradait dans son déshabillé, il y a une semaine. je n’ai rien à voir avec ceux que tu as l’habitude de fréquenter. cette même distinction à l’orée de l’opprobre, les marlowe sont ainsi faits, si certains de leur supériorité, non pas uniquement par vanité, mais bien parce qu’ils frayent dans des zones absconses pour la plupart de ceux qu’ils côtoient. alors, dans la lueur de ses iris assombris par le désir, et épris de folie, il obéit à son tour, fait glisser l’étoffe du gant, dévoile peu à peu la peau qui arbore des arabesques difformes, la morsure que le feu a abandonné. le gant tombe, sa main demeure dans la sienne, et ses prunelles glissent, suivent et tracent les outrages passés, qui ne font que parachever les outrages qu’il aimerait porter. se conjuguent dans la brutalité d’un seul instant, la destruction déjà ébauchée sur sa peau et celle qu’il lui a réservée, et quand il relève les yeux vers elle, et qu’il ancre sa folie dans la sienne, de nouvelles lueurs viennent s’abattre tout contre son image, tout contre cette vérité en partage. je te l’ai dit, nous n’avons rien à voir avec ceux que tu fréquentes, cosima. on voit bien au-delà des flammes. bien au-delà. nous. l’appartenance vibre, et en cette parole hérétique il la retrouve enfin, sa soeur, sa dualité, la facette perdue de sa personnalité. et il apparaît, james, il apparaît entier devant cosima, alors que sa main remonte la peau, les cicatrices, les marques, l’indicible sous la pulpe des doigts, il frôle, il touche, il appuie, il assène ses envies à chaque pression maladive, pour revenir tout contre elle, réitérer le désir, qui semble plus ancré dans son corps qu’auparavant. car elle est un monstre. elle est un monstre, il le sait désormais. il le ressent, et il a besoin de s’y confronter. il l’embrasse de nouveau, dans toute la splendeur de son avidité, comme pour silencer et la peur qui s’élançait dans ses grands yeux noirs, et arracher les certitudes qu’elle croyait convoquer pour mieux parer l’affront qu’il abattra sur son corps, sur son existence même. de nouveau, le bruit de la baie vitrée, les paumes qui s’y entrechoquent, l’envie de basculer, les doigts qui reviennent à sa cuisse, qui suivent d’autres arabesques disgracieuses, qui s’en nourrissent. il n’y a que l’urgence désormais, l’urgence de la trouver. la retrouver en elle. la retrouver en toi, car nous sommes ainsi, cosima, des monstres qui se planquent, sous la perfection que nous arborons. nous sommes des monstres, tout comme toi. et nous pourrions te voir jusqu’à l’infini de nos envies, danser, danser, danser encore, dans les entrailles du feu déchaîné, que tu as su rallumer. car il n’y a pas de hasard, il n’y a que notre volonté. monstrueuse volonté, qui pourrait tout précipiter. dans les flammes assassines, nos destins, et le tien, lové entre nos corps enchaînés.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Ven 12 Fév - 7:22


indicibles outrages

Elle pourrait se laisser broyer par l’inévitable cataclysme qui approche. Elle ne peut y réchapper, comme un écrit esquisser sur les feuilles jaunis d’un vieux bouquin ancestral prédisant qu’ils ne pouvaient que se retrouver l’un en face de l’autre, marins éperdus errant sur les flots d’une mer portant le nom de la cruelle absente, sirène qui ne pourrait revenir à la surface, les narguant de sa présence pour mieux disparaître dans le noir des maelströms qui les font dériver. Fleur flétrit entre les doigts du roi noir, elle se sait objet plus qu’humaine mais se raccroche à lui comme s’il s’agissait du corps de l’autre, désirant pourtant la force masculine qui lui fera peut-être mal, qui la ravira à la terre pour la décimer de l’intérieur. Dans cet échange étrange, trempé de désespoir malsain, d’avidité humaine, de désirs égaux, elle lui tend sa main comme on tend la main au Diable, comme on laisserait un chien atteint par la rage dévorer les phalanges qui s’offriront bientôt à sa vue. Ses yeux crient qu’elle n’a rien à perdre alors même qu’elle tremble, que sous la robe pourpre, le corps résiste à l’envie de s’élancer dans la danse infernale d’une étreinte qui ne pourra amener avec elle que la déchéance. Ils ne se reverront pas, elle le sait. Ils ne sont, l’un pour l’autre, qu’un mirage, une image d’une envie fugace mais née du mental qui ne désire que l’absolution, là, maintenant, sans plus attendre de faire semblant d’aimer et de désirer. Pourtant la chaleur moite irradiant dans les replis fleuris que cachent les cuisses fanées de la damnée n’est pas factice, rien ne l’est. Là, ainsi, la voilà qui renait, oubliant la logique et la fidélité qu’elle devrait à Médée, comme une promesse faite à elle-même, comme une évidence. C’est à elle qu’elle se doit, pas à lui. Mais lui n’est-il pas elle, tant dans ses yeux elle y voit cette même glace mais un brin de cette humanité décharnée, coupée par la Bête noire qui vibre en lui ? Elle le fixe, ne cesse pas, affrontera le dégoût et esquisse un sourire qui n’en est pas un « Ils disent tous ça. » Avant de fuir, de ne plus la vouloir et son ventre demeurera creux d’un quelconque affront érotique.

Découvre.
Découvre l’horreur,
Toi, dont je ne pourrais pas gémir le nom.


Les doigts glissent quand la soie du gant suinte sur la peau sensible et c’est comme la plus sensuelle des caresses, comme la plus outrageuses, les baies de sa poitrine frôlant celle de celui qu’elle voudrait faire sien pour y trouver la saveur de Médée, le souffle s’acharnant hors de sa cage, la tête oscillante alors qu’il découvre enfin les phalanges détruites, que sa main s’en saisit et elle pourrait encore pleurer de désespoir de voir un homme la toucher sans vomir, ni pâlir, cherchant dans le faciès rigide un brin d’une émotion qui précèdera la fuite, craignant plus que tout lorsque qu’il rouvre ses lèvres qu’elle a attaquée des siennes, plus fort qu’une balle qui éclaterait le crâne, un baiser dévastateur décimant les fines membranes de sa résistance. Elle vacille, n’osant croire à ses mots, cillant à peine, comme par peur de fermer trop longtemps les paupières et qu’il ne soit plus qu’un mirage que son cervelet de camée aurait inventé pour la mener à fantasmer l’ombre qui s’était invitée dans leur chambre. « Qui es-tu ? » Elle ose demander sans espérer de réponse.

Pour elle.
Pour moi.
Pour le monde bleutée qui nous enrobe de sa fausse douceur.
Ce soir, nous le détruirons de toute manière.


L’horreur manque de la trouver quand elle sent l’aube d’un gémissement loin d’être né de la douleur remonter le long de sa gorge serrée quand les doigts arpentent encore les boursoufflures, quand ils en caressent l’immondice et elle entrouvre les lèvres, la prière d’un arrêt ne pouvant être qu’avalé par celles qui viennent exploser contre les siennes, le bruit fatal des deux corps percutant la baie vitrée donnant sur cette piscine dans laquelle ils ne pourront aller, se noyant déjà. La rage sexuelle entame ses mouvements, ses mains ne prenant plus garde à ne pas faire mal, à ne pas déchirer, elle le déflore de son manteau, elle griffe le cou qui s’offre à elle quand sa langue balaie la sienne, valse dans un tourbillon de souffles indélicats dans ce silence qu’aucune musique ne vient briser, ne pouvant que les faire se rendre compte de l’erreur qu’ils commettent. Mais dans la force de ses paumes, de son ombre, elle la retrouve et la veut. Les hanches qu’il pourrait briser se tendent vers lui, le pourpre de son rouge à lèvres s’étalant sur leurs bouches qui s’ensemencent d’aveux qui ne trouveront aucun mot, par peur, peut-être, bêtes sauvages, monstres à deux têtes, chimères voulant trouver l’un en l’autre la libération exquise du manque, pour un temps, pour une fois, une promesse qui se souffle mais s’échappe alors qu’elle sent la paume remonter sa cuisse, s’échappant des lèvres où le bordel purpurin de son maquillage la fait sembler à une damnée ayant bu à la gorge de sa victime, ses dents venant arracher l’autre gant, ses phalanges nues, belles, qui ne pourraient laisser deviner que l’autre côté est bien laid venant s’apposer sur le visage d’un amant qui la veut, elle. Oui, elle y croit pendant un instant. C’est elle qu’il veut, elle qu’il aura. Le désespoir cuisant d’être touché la mène à vouloir être prise même si aucun sentiment ne les relient. Sans le lâcher de ses iris hantés par l’absinthe ingurgitée, elle s’écarte à peine, se dévoile, abaisse une bretelle et une autre pour découvrir une épaule dont la toile blanche n’est pas taché et l’autre marqué par les flammes dans un imbroglio de cicatrises rosées, fleurs pâles sur la peau tannée, le décolleté outrageant dévoilant la timide poitrine immaculée, s’offrant comme une esclave mais sans se mettre à genoux pourtant. Comme si la honte ne pouvait plus réfréner ses ardeurs de simple humaine, elle apparait dans le noir, dans le bleu, sous l’ombre des prunelles qui la toisent, sa tête tombant contre la vitre en un bruit sourd, ses paumes se tendant vers lui pour, caressant la poitrine où se débat la mécanique infernale du cœur, dégringolant jusqu’au bouton qui les séparent de l’outrage, du péché, la pureté de ses doigts esquissant les pourtours d’un désir enflant pour un nom qui n’est pas le sien.

Tu es à elle.
Pas à moi.

Elle à toi.
Pas à moi.
Et moi alors, à qui serai-je ?


Un brin de sa tristesse s’évase sur son visage quand elle préfère se délester de la dentelle qui cache encore sa croupe sous le pourpre sa robe, la glissade sa pudeur sous forme d’un simple bout de tissus la menant à ce tremblent significatif qui donne envie d’être prise même pour en souffrir. Le long des cuisses puis des mollets jusqu’à trouver ses chevilles, le bout de son pied envoyant valser ce qui ne la cachera plus de lui, l’allure d’une putain qui se fiche de sa vulgarité, esquissant un sourire malsain, se penchant pour que la langue vipérine dévale l’arête d’une mâchoire, embrasse la gorge où se débat le pouls, le morde et le morde encore, n’ayant pas besoin de prier qu’il la baise, simplement. Pas de place pour l’amour car ils ne s’aimeront pas. Car elle n’est rien. Poussière et cendres dans les bras du maître du feu, elle s’attache à lui, plonge dans les tréfonds de ses hanches pour trouver la rigidité qui la pourfendra. Et ce soir, ils ne jouiront pas leurs noms mais peut-être celui d’une autre. Le souffle coupé, elle sent ses hanches osciller, comme un appel à l’aide, à la délivrance, ouvrant ses cuisses pour lui, pour la main qui voguera jusqu’à son cœur suintant, sa joue caressant la sienne, fermant les yeux pour inspirer l’odeur de l’homme qui n’est qu’un inconnu mais son seul lien avec l’humanité. « Fais semblant. Fais semblant de m’aimer. » Elle le murmure dans une voix brisée, brûlée de désespoir, sans pleurer, son corps sanglotant de lui-même son bras libre encerclant les épaules, ses ongles se plantant dans l’une d’elle malgré la chemise encore présente, le caressant de sa poigne, la main perdue entre ses hanches, aspirant à la sauvagerie, à ce qui fait le plus mal mais à l’amour malgré tout. Cet amour qui lui manque, cet amour qui se tend mais ne viendra jamais. Elle l’inspire comme on inspire la vie, toute proche pour qu’elle ne rate rien du souffle qui se tarira sous ses caresses qui s’allongent, le découvre, comme on découvrirait le corps d’un homme pour la première fois, sans timidité pourtant, ses lèvres embrassant une pommette, une joue, animal plus qu’humaine. Monstre par-dessus tout.

Je suis laide mais te voilà ainsi,
Perdu entre mes doigts.
Je suis laide mais te voilà transi
Perclus contre mon âme.
Je brûle de tes assauts,
Des illusions que tu voudras bien me donner.
Je mendie l’amour que je n’aurais jamais.
Je mendie l’amour qu’elle ne me donnera jamais.
 


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Dim 14 Fév - 19:38


indicibles outrages
@cosima black

dans ses yeux noirs, agrandis par le désir, et pulsant la langoureuse agonie qu’il tait dans l’éther devenu lourd, il se mire, il regarde la bête se montrer, dévoiler d’elle tant de cette humanité qu’elle a entre ses griffes, suintante de vices. et dans l’éclat des serments tous maudits, elle se gausse aussi, créature à l’appétit toujours vorace, impossible à contenter, incapable de se contrôler, car elle est libre et sa liberté se blesse sur les mots que son corps prononce. sentencieux et troublants, elle aime tant leur tonalité qu’elle a l’impression de les entendre s’entrechoquer jusque dans l’univers, pour déclencher des cataclysmes qui viendront enfin parer sa fureur de tourments évangéliques. à la hauteur de sa damnation, un grand souffle brutal à expirer enfin, le corps rompu sous une infinie douleur qui s’étendra avec langueur. chants du déshonneur, elle regarde cosima et la trouve parfaite, en préambule de la guerre qui s’annonce : les rideaux de sang dessinent sur la peau laiteuse tant de jolis décors, que l’on pourrait taillader pour concevoir sur la chair putréfiée l’accord parfait de l’immense tragédie. mais cosima est-elle la déesse rompue que l’on s’apprête à sacrifier, tient-il le poignard entre ses doigts serrés sur sa peau qui bleuit, mirage plein de fantasmagorie, nimbée ainsi par les lueurs extérieures. couronnée de lumière pour réapprendre la pâleur, dernier habit de lustre avant la disparition. le poignard, il aimerait l’enfoncer dans sa gorge et venir laper le sang de son deuil brûlant, celui d’un amour en pleine transformation, absolue passion qu’il regarde bien en face pour la première fois. et james aime la sensation qu’il en recueille. et quand la question de sa belle sacrifiée retentit et déchire toutes les quelques précautions qui paradaient encore sous ses doigts, il abandonne la trahison pour affranchir ses lois. tyrannique musique qui vient percer la déchirure, écarter les lèvres de la plaie pour y abandonner ce qu’il a cru être, pour sa soeur, pour les autres, pour le monde. et surtout pour lui-même. celui que tu voudras. car s’il franchit les limites et les distance à présent, il est perdu devant ces horizons troublants qu’il n’a jamais fait que caresser sans véritablement les rencontrer. les horizons ils sont là, tout contre elle, dans le scintillement de ses prunelles qui interrogent l’impossible. qui je suis n’a plus d’importance car je suis en train de mourir. je suis en train de mourir et de renaître, chairs et pensées qui délivrent le chant des impurs, devant celle qui fut souillée, par les flammes, par le poison et par sa propre luxure. et je te trouve à ma mesure, je te trouve effroyable dans ce portrait que je modèle contre ta silhouette éthérée. tu ne lui ressembles pas, mais elle t’a touchée. tu n’es pas elle mais tu as goûté à ces charmes que je connais pour les avoir perçus dans l’abandon et la colère. donne-moi ce qu’elle t’a offert, pour que nous dessinions de nouvelles horreurs, dans les corps qui s’enchaînent l’absence de vide et de douleur, rien que des infinis trompeurs. donne-les moi, donne-les moi, à présent tu es nôtre vu que je te promets d’être celui qui te perdra, comme elle t’a perdue en choisissant de te faire pénétrer notre monde dévoyé. la tragédie je ne l’ai pas écrite, mais nous devons la jouer, jusqu’à l’acte final.

cosima l’entend, l’appel tempétueux de ses vices qui remontent sa gorge en l’expression d’un indigne désir, et les vêtements se voient balafrés par ce désespoir qui les étreint déjà, dans la nuit orpheline de toute croyance. si ce n’est celle qui dicte l’hérésie sur la langue brûlante des amants maudits. il aime sa hargne, il aime la douleur qu’elle dépose sur sa peau, comme un hommage vibrant à la perdition qu’elle acclame comme unique destin, et il la serre, et il la contraint, il y a une dualité dans ce qu’il vient chercher, délivrance et déchaînement enfouis sous la peau qui frissonne de ce besoin qui n’a plus rien d’humain. sa bouche, sa peau, l’envie qui déraisonne à chaque fois que ses hanches viennent appeler l’offense. et ses mains courent sur son corps, viennent chercher l’indigne reconnaissance comme pour tisser un lien qui ne peut s’avérer que menteur, quand les imaginaires dépeignent d’autres lignes acérées sous la paume de ses mains. il ne sait plus ce qu’il recherche, la contradiction infernale se moque de lui et le confie aux affres doucereuses de la folie, le reflet de sa soeur se pervertit bientôt dans l’image parfaite, dévoilée à chaque geste abandonné sur cosima. et peu à peu, il la voit, il la voit, la touche, la goûte, cesse de l’abhorrer pour ce qu’elle semble demander avec une frénésie qui se conjugue à la sienne. deux musiques estropiées qui finissent par arracher la finesse immobile de la même portée, laideurs infidèles qui s’apposent sans aucun hommage au temps fourvoyé. la justesse n’est plus de mise, alors qu’elle dévoile sans décence toute la vérité de son corps somptueusement abîmé. il ne peut que la contempler, il ne peut que se sentir vaciller devant l’innocence maligne de son geste, comme si elle se confiait au plus indigne des prédateurs avec pour seule envie d’être enfin avilie. quand toutes ses compagnes jouent de lui et de son désir pour obtenir un pouvoir éphémère, elle abdique devant lui, expose ce vide béant devant toute sa voracité qui ne songe plus qu’à venir l’habiter. l’envahir, ça n’est plus seulement l’ébauche du désir, c’est sentir tout son corps et son esprit quémander ce temple déserté pour y régner en maître. chaque geste qu’elle improvise dans son dévoilement, il le complète d’une caresse tremblante, comme pour s’approprier chaque centimètre de sa beauté convoitée, de ses meurtrissures et de ses blessures. sous la pulpe s’évoquent des douleurs passées qu’il imprime dans sa tête, qui viennent éclore dans sa chair. ses pupilles se dilatent devant la toile contrariée, son pouce suit la ligne de sa gorge, continue sa sinueuse infamie sur la courbe discrète de son sein, semble compter ensuite le décharnement des côtes, avec impudeur, la main finit par échouer tout contre sa taille au moment même où elle caresse l’envie qu’il a d’elle. identité confondue à l’amoralité la plus profonde à cette instant-là, quand il clôt un instant ses paupières pour laper une respiration, enfonçant ses doigts dans sa chair, imaginant une trop longue seconde tracer les vestiges d’une autre. quand il rouvre ses regards sur cosima, assombris par ce qu’il ne lui dit pas, il révère celle qui est le témoin consentant de sa corruption, qui s’affirme, sous la caresse amante. à l’aube de la tristesse qui émane avec docilité, sur son visage de madone, il recueille le deuil d’un sentiment qui ne lui est pas étranger, c’est le manque, c’est le vide, c’est l’imperfection d’une union qui ne devrait jamais se consumer. elle échappe à son inspection, et sa paume, avec fébrilité, vient cueillir son visage, et gracier sa joue du tourment qu’elle dissimule. et qu’il laisse tressaillir sur ses traits, comme pour partager la faiblesse et la détresse qui l’accablent, de demander l’infâme. c’est une seconde seulement, c’est tout ce qu’il est pourtant, la brutalité et la délicatesse qui s’expriment dans un ensemble plein d’aspérités qui viennent entailler les croyances déchues et la chair. son sous-vêtement retombe, à ses pieds, et il vient conjurer leur désespoir en répondant à son sourire de courtisane, conquérant l’intimité offerte de ses doigts, cherchant la preuve du désir malsain qui communie en elle. son pouls répond, effréné, sous l’inspection de la bouche de la putain qu’il fait reine dans cette nuit triviale, venant chercher en elle l’ombre de celle qui lui tourne le dos. geste sans timidité qu’il inflige à son intimité pour recueillir à l’orée de sa bouche la tourmente d’un plaisir facile, qui vient rendre sa vision trouble un instant tant il veut la prendre à cet instant-là, s’enfoncer en elle pour oublier l’effroi qui court sur son échine, à chaque fois que le désespoir consent à l’envahir. il laisse tomber dans le creux de son cou des psalmodies rauques, embrassant et mordant à son tour la chair offerte qu’il voudrait déchirer, et qu’il marque plus profondément quand le murmure retentit dans son oreille, comme un chant d’un autre âge venu donner à leur guerre des accents homériques. il ne lui répond pas, il n’en est plus capable, seul son feulement brûle la morsure qu’il vient d’abandonner sur sa peau de martyre, l’offense de sa main cesse aussitôt et il immisce en elle en un seul coup de reins toute la passion indocile qu’elle aura su forger, se raccrochant à sa taille et à ses cuisses pour la maintenir, fleur épanouie sur la baie vitrée, le feu qui court sur les lueurs bleutées. la nuit couronne le spectacle offert, la conjugaison de leurs chairs. et vu qu’il le lui a promis, et parce qu’elle est la seule à connaître l’étendue immortelle du désespoir qu’il porte depuis l’aube du drame, pour tout ce qu’elle offre de soumission fière entre ses bras avides, il choisit de l’aimer. il choisit de l’aimer. parce qu’elle est le sépulcre de son amour déviant et qu’il ne peut le ravager sans souffrir à son tour devant le vide qui le dévore. comme l’hérétique il ira s’agenouiller devant l’autel diabolique et verser dans le secret de l’âme du démon les serments indicibles, et la beauté fragile de l’absolu en partage. car il lui avoue tout, à chaque fois que son corps rencontre le sien, et que les gémissements vident sa carcasse de la folie qui la porte, se raccrochant à elle alors que la tempête martèle son corps, enrage ses songes pour tous les modeler, aux deux visages qu’il vient de superposer. déesse monstrueuse qu’il regarde bien en face et qu’il pourfend d’un plaisir qui toujours grandit, devant les infinis en partage, déchirés entre ses doigts sur la peau d’une amante qu’il a élevée en égale, sans le vouloir vraiment. la brutalité de son corps qui vient chercher en elle la réponse qu’il ne pourra trouver s’oppose à ce baiser qu’il vient déposer sur ses lèvres malmenées, empli de ce tourment et de sa foi brisée confiée à la douceur de sa langue. c’est un secret, c’est un secret, qu’il enfouit dans son intimité, qu’il verse dans sa bouche, et il aime l’abandon qui le destine à elle, en cet instant aussi douloureux que fusionnel. car elle est celle qu’il est venu chercher. elle est celle qui est digne de l’inavouable sentiment qu’elle recueille, sans le rejeter, sans le prier d’arrêter là l’outrage qu’il prolonge, à chaque fois qu’il l’accable de l’envie qu’il enfonce en elle, inlassablement. tu ne me connais pas, et tu n’es qu’une identité, sur le papier à en-tête d’un dossier oublié. tu ne me connais pas mais je t’ai choisie pour confier ce qui ne cesse de me tuer. ce qui me dévore tout entier, et que tu ne pourras plus ignorer. gardienne d’un morceau de mon âme corrompue. alors je serai celui que tu attends de moi, celui qui te désire, celui qui te convoite, celui qui ne pense plus qu’à toi. l’amant de tes nuits corrompues par le désespoir et par l’illusion d’y avoir seulement cru. je serai à toi pour n’avoir jamais pu devenir autre chose qu’une ombre à étreindre dans la honte d’une nuit aux étoiles mortes. et tu seras l’astre confié au néant qui la porte.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty Sam 20 Fév - 20:44


indicibles outrages

Percluse par les mains de la bête noire qui vint pénétrer l’antre de la sauvageonne calcinée, elle se laisse happée par les tréfonds incertains d’une litanie effrayante qui pourrait bien la laisser vider de toute substance une fois le méfait accompli, déchaîné. Le souffle s’estompe dans la pénombre céruléenne, catacombes de leurs inepties tissées par leurs doigts qui s’effilochent l’un dans l’autre, elle sent la main du maître chanteur venir trouver le cœur tendre que les cuisses cachent, lui avouent son crime d’une plainte cassée, de sa voix gorge sèche aux relents avinés. Demain, elle regrettera d’avoir demandé à l’ignoble inconnu de l’aimer, pour un soir, pour quelques temps de perdition hanté par le nom d’un fantôme qui demeure sous les paupières closes des deux amants. De ses pupilles embrumées, la voilà qui l’observe aimer sa poigne autour du désir ardent qui s’étale dans ses reins, enflamme la raison pour n’en faire que des cendres. Ils sont deux animaux guidés par leurs plus bas instincts, par le manque de l’Autre dont ne sera hurlé que dans les limbes de leurs psychés de martyrs. Contre la vitre, elle sent le poids qui tombe contre elle, elle l’entraîne jusqu’à elle, demeure amante docile mais pas moins vivace sous les paumes qui agacent les sens, délivrent son ventre d’une frustration intense. Et elle entend la symphonie de leurs soupirs qui exigent de l’autre une remontée plus flagrante, s’enivre à l’orée des lèvres qu’elle ose butiner des siennes sans oser y plonger la langue perfide qui crachera sur lui encore plus fort qu’hier. L’éden pleure sur les phalanges qui la fouillent et perdant de sa superbe, elle se désintègre en complaintes, les hanches oscillantes sans rythme réel pour trouver le plaisir qu’il veut bien lui offrir, pour s’abandonner à la folie d’une étreinte qui n’aurait jamais dû connaître de prémisses.

En lui, elle la cherche et la trouve, le respire de son nez qui vient s’enivrer de ses cheveux de leur parfum, de sa peau qu’elle marque d’un coup de langue, n’ayant plus rien d’humaine, faite pour l’amour et le sexe, pour se laisser prendre, plus putain que pieuse, la délaissée s’adonnant aux plaisirs partagés, loin de la misère sexuelle qu’elle se fait subir depuis des années. Elle craque et il ne pourra la recoller avec de la peinture d’or plus tard. Car il n’est pas là pour elle. Il ment, elle le sait. Il ment comme ils mentent tous. Mais la voilà prête à croire qu’il l’aime, pour un instant, elle, seulement elle, Cosima sans nom de famille, née de rien, née du vide, née d’un amour inexistant. Les larmes pourraient venir s’écouler sur les joues de la blafarde entité mais elle se fait plus vive, de rouge et de hargne comme la colère qui survient brutalement en elle. Un cri lui échappe, féminin et impure, résonne dans ce grand silence qui les contemple s’unir pour le mal, pour le plus beau mal qui puisse exister, comblant l’absence dans l’autre, cherchant la moitié, chercnalt a destruction. Il n’existe plus l’ébullition que lui offre l’héroïne quand elle l’enlace brutalement de ses bras frêles, quand elle sent la paume courir sur la cuisse blessée, enlace une hanche de sa jambe longiligne, sa main courant sur lui pour y trouver la vie, pour se prouver qu’il n’est pas que le piètre fantasme de ses illusions de camée désespérée, trouvant alors les prunelles du maudit, ses phalanges, si pures, si lisses que l’on ne pourrait croire que l’autre moitié est flétrie par les flammes, s’enroule au creux du cou, la paume contre le pouls qui si vient à sa rencontre, comme pour lui chuchoter le trouble qui l’habite lui aussi. Il est d’une beauté terrible, qui dévaste la poitrine qui s’élèvent, dont les baies dévoilées pointes vers les lèvres qui pourraient les cueillires, visage qui pourrait la faire sourire si elle n’était pas en train de chuter, l’équilibre précaire, s’enroulant, lierre bien dangereux, autour des hanches de l’amant qu’il ne fallait pas croquer. Le rouge éclate contre le noir, leurs corps baignés de bleus contre la baie vitrée où les yeux de certains curieux pourraient s’égarer. Elle oscille et sombre dans les complaintes qui se mêlent aux siennes, sourit, enfin, comme une aliénée contre les lèvres qui viennent fondre sur les siennes, salivant d’un bonheur étrange, dérangé car ils sont deux fous trouvant l’un dans l’autre un moyen d’oublier la morne solitude de leurs vies automnales où la pluie et les nuages noirs n’ont jamais cessés d’êtres. En elle il est, en elle il nait et la dévore de ses coups de butoirs assassins et sa réserve s’envole pour dévoiler les échos de ses gémissements à ses lèvres, les lui avouant en embrassant férocement, en dévorant la bouche pour y étaler le sang de son rouge à lèvres. Et le démon qui l’entoure ne sait plus dire « Cesse avant qu’il ne soit trop tard. » Ils plongent dans le Styx qui aspirent leurs âmes.

Prise dans la frénésie d’une tourmente qui ne saurait s’arrêter que quand viendra la fin qui les verra éclater, elle se déloge, se voit vide de lui, la pointe de ses pieds retombant sur le sol alors qu’elle le pousse à se dévêtir du manteau qui le pare, le pousse, guerrière affamée jusqu’à ce canapé bien trop grand pour elle, pour leurs âmes qui se font la guerre dans des embrassades pourpres. Ses yeux dans les siens, noyée et prête à y crever, car plus rien ne semble avoir d’importance en cet instant où le désir primaire prend le pas sur la raison, elle le repousse sur le coton moelleux, l’enjambe, l’enrobe d’elle, sa robe de dépravée retombant sur ses bras, se dévoilant à la lueur oscillante en un instant où elle enrobe son visage de ses paumes avant que de ses reins, elle ne rejoigne les siens. Sa bouche frôle la sienne quand elle le sent revenir en elle, la poignardant sans délicatesse, ses paupières abdiquant quand une plainte lui échappe, se faisant catin pour celui qui veut bien faire semblant de l’aimer. Oui, c’est elle qu’il aime. C’est elle qu’il veut. Ce n’est pas une autre qu’il cherche à avoir en la laminant ainsi. Le tissus rouge plissé dévoile la nudité de sa croupe, de ses reins, de ses seins oscillant au rythme de l’ondoiement provocateur de ses hanches sur les siennes, s’exposant à ses yeux de fauve, presque semblable à la froideur de ceux de celle qui fut son amante et la conspuera pour avoir osé toucher ce qu’elle ne devait avoir.

Pardonne moi, Médée,
De tenter d’être ainsi aimée,
Pardonne moi, Médée,
De tenter de te trouver,
Partout, ici, ainsi,
En lui.


Tremblante, nuée de fantasmes enragés, elle s’abaisse vers lui, rêvant de l’entendre davantage gémir pour elle, pour la simple étreinte de son ventre autour du marbre de sa chair turgescente, lui offrant l’étrange tendresse d’un baiser contre une pommette, promettant, en silence, que tout ira bien, qu’auprès d’elle, ce soir, il n’y aura aucun drame de plus, aucune solitude. Et pourtant. Et pourtant, au fond, elle sait qu’il repartira, ombre ayant décimé son corps pour quelques coups de reins, la fouillant au plus profond au fil de sa danse céleste, n’étant plus qu’une femme s’octroyant le droit de faire entendre la litanie de son chant luxurieux, sirène à la voix brisée, son visage nimbée par ses cheveux en pagaille, retrouvant sa mise défaite, les lèvres presque décolorées de ses artifices et ainsi, elle caresse les joues, les plies des ridules que l’âge vient faire ployer sur le visage de l’homme dont elle ne peut gémir le nom, son nez près du sien, inspirant l’odeur de la clope consumé, de son parfum d’amant d’un soir venu trouver en son sein, l’inévitable fléau. « Ton nom. Dis le moi … » murmure sibyllin traversant son souffle contrarié, tandis qu’elle ralenti la cadence de ses poussées, son cœur suintant se resserrant autour du sien comme pour le pousser à s’avouer à elle. A se donner. A lui donner un mensonge, un autre. Ne pas pleurer face à lui, ses pouces caressant ses traits en une tendresse qu’il ne mérite pas, qu’elle ne mérite pas, ignoble, elle le sait, avec sa gueule cassée, son corps cramé.

Nous le savons,
Nous ne nous aimons pas,
Il n’y a qu’Elle, n’est-ce pas ?
Il n’y aura toujours qu’elle
Jamais de place pour moi.


Et elle accepte, elle accepte dans un sourire qui empeste la tristesse, laissant venir la solitude d’une larme qui s’étale sur une pommette saillante, gémissant sa détresse dans un sanglot où s’emmêle plaisir et désespoir, haine et amour. Ce besoin vital d’être l’unique tout en sachant qu’elle ne le sera jamais. Face à lui, elle laisse échapper ses larmes sans préambule, se voit s’effondrer alors qu’il l’emplit toujours, qu’elle espère maintes caresses, peu de mots, juste ses mains, ses coups de reins assassins. Que ce soir signe sa mort, la leur, peu importe, car elle mourra bien un jour d’avoir été naïve ce soir.  


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé;

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -






(cosima) indicibles outrages / tw Empty
Message Sujet: Re: (cosima) indicibles outrages / tw   (cosima) indicibles outrages / tw Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
(cosima) indicibles outrages / tw
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant
 Sujets similaires
-
» one time. (cosima)
» DM / spyros ft cosima.
» got a fever -- cosima.
» désenchantée ft. cosima
» SMS / cosima ft médée.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: version #23 et #24 :: rps
-
Sauter vers: