i choose you. (galatea)

Une nouvelle vie, une renaissance. Une véritable renaissance, alors qu’elle se sentait phœnix, qu’elle laissait ses cendres se reformer pour la laisser revivre, tandis qu’elle l’entendait, qu’elle sentait son esprit répéter les mots de sa fille… qu’elle restait… qu’elle restait avec elle, qu’elle n’était pas séparée d’elle. ton pire cauchemar… il s’agissait là de ton pire cauchemar, que d’être séparée de ton bébé… tu ne le voulais pas. tu voulais rester avec elle, apprendre à la connaître. Quelque chose que tu aurais dû faire bien avant, quelque chose que tu aurais dû faire vingt-quatre ans auparavant, quelque chose que tu voulais. Rattraper le temps perdu, rattraper l’amour perdu, et te blottir éternellement contre elle, dans ses bras. contre son cœur. je… je suis heureuse… auss…aussi. lui répondit-elle, les larmes de joie ne s’arrêtant toujours pas de couler. Parce qu’elle n’en revenait pas, avait l’impression que le destin avait fini de se jouer d’elle. était-ce possible ? était-elle libérée du courroux des dieux, qui ne lui en voulaient plus d’avoir abandonné la seule personne capable de lui apporter de la joie ? était-ce possible ? tu ne savais pas, mais joy s’était occupée de toi depuis le début. Elle t’avait retrouvée, elle t’avait accueillie chez elle, elle t’avait serrée dans ses bras la nuit, t’avait emmenée chez un bon docteur, n’avait jamais fui, et te montrait toutes sortes de signes d’affection. alors le destin se faisait pardonner, sous les traits de sa fille. Sa petite fille chérie, qui ne voulait que son bonheur, elle le sentait, elle le savait. Tout comme elle, elle ne voulait que le bonheur de joy. depuis le début… c’était bien pour cela que tu l’avais laissée, pour lui donner une meilleure chance de réussir. même si désormais, elle ne pouvait plus, ne voulait plus se passer d’elle, quand bien même il le faudrait. Mais joy en avait décidé autrement, avant décidé qu’il ne le faudrait pas, puisqu’elle t’avait proposée de vivre chez elle, elle t’avait donnée le plus beau cadeau du monde. et même si chacune de ses intentions était « le plus beau cadeau », le simple fait d’être autorisée à rester était comme le saint graal, comme le plus grand de tous les trésors, hormis celui qu’elle avait sous les yeux. je… je t’aime… mon… mon pe…petit bébé… lui souffla-t-elle avant que joy ne lui parle de lui donner la chambre.
Sauf que là… là, ce fut la panique, parce qu’elle ne pouvait pas accepter de dormir sans elle, parce qu’elle ne voulait pas accepter de ne pas être dans ses bras la nuit. Parce que tout ce qu’elle voulait, galatea, c’était ne jamais la quitter, même sous la couette. ce n’était pas sain, ce n’était pas digne d’une relation mère-fille, mais vous étiez différentes, et tu ne voulais pas que vous changiez vos méthodes. ainsi, lorsque son enfant lui assura que tout resterait comme d’habitude, elle ne put s’empêcher de souffle de soulagement, avant de sourire au baiser porté sur ses mains. m… mon bébé… merci. Je… je… j’aime tellement dormir avec toi… dormir contre elle, le sourire aux lèvres, l’âme en paix. parce que même si une nuit était toujours difficile, avec toi, le fait d’avoir joy à tes côtés ne faisait que la rendre meilleure. et chaque nuit pouvait alors devenir un petit rêve. d… d’accord… alors… il… il faudra rendre… mon… mon ancien… a… appart… et… je n’ai pas de… je n’ai plus de vêtements, là bas… mais… i… il y a… une cafetière… si… si tu… veux. elle était peinée, n’avait pas d’affaires à elle, avant que joy ne vienne la trouver. mais si…sinon… je… je veux rester dans tes bras… un petit moment… s’il te plait. et elle vint se blottir doucement, son visage dans le cou de sa fille, pour profiter de cette tendresse qu’elle lui donnait. Douce tendresse.
Doux paradis. tu… tu sais… je n’ai jamais été aussi… heureuse… qu’avec toi. et là… encore plus… parce qu’elle pouvait vivre avec son bébé.
Parce qu’elle était avec son seul bonheur.
Sa seule joie.

C’était la plus douce des nouvelles, pour la quadragénaire. C’était comme un rêve qui se réalisait, celui de pouvoir rester avec elle. celui de pouvoir vivre avec elle, celui d’avoir une chance de rattraper les années perdues, mais surtout, de pouvoir la voir, de pouvoir contempler chaque jour à quel point son bébé était devenu une perle, à quel point elle était incroyable. Pouvoir lui parler chaque jour, passer du temps avec elle, elle qui était son seul bonheur, elle qui était encore sur la photo qu’elle conservait toujours. Elle qui avait fait couler tant de larmes de joie, et consolé tant de larmes de douleur. Elle qui avait toujours été là, depuis qu’elle l’avait retrouvée. C’était son ange, c’était sa fille, c’était la personne la plus importante au monde. et quand elle accepta de continuer à dormir contre toi, ce fut la cerise sur le gâteau, parce que son souffle contre toi quand tu dormais dans ses bras, sa présence, tout te rassurait, te faisait du bien. alors naturellement elle était rassurée, galatea. merci mon bébé… merci. Des remerciements qui n’existaient que pour elle, que pour cet ange qu’elle avait mis au monde des années auparavant, cet ange qui ne la méritait pas, qui méritait d’avoir une maman en bonne santé, et présente. Mais pourtant, elle ne pouvait pas le lui dire, elle ne pouvait que l’aimer, que lui donner ce qu’elle pouvait en espérant que jamais sa fille ne s’éloigne d’elle. ta plus grande peur, nichée au fin fond de toi, qui ne disparaitrait sans doute jamais, gala. parce qu’elle ne pourrait pas le supporter. Elle ne pourrait jamais supporter de la perdre encore. elle n’avait pas assez de force pour ça. Elle ne survivrait pas à une autre rupture avec son bébé… cet ange qui lui assurait qu’elle s’occuperait de tout, pour ne pas forcer la quadragénaire à se fatiguer pour rien. Comment pouvait-elle être si douce, si gentille ? elle l’aimait, sa joy, son petit bébé. Elle l’aimait plus que tout. ne voulait pas la perdre, ne voulait pas qu’elle s’éloigne, ne voulait que se retrouver contre elle. ce qu’elle lui demanda, doucement, une requête que son bébé accepta, venant la prendre dans ses bras, la calmant doucement, la rassurant, l’apaisant. il suffisait que tu te retrouves dans ses bras pour être bien, gala. il suffisait que tu la sentes te garder contre elle pour que tu t’apaises, pour que tous les soucis s’envolent, l’espace d’un instant. Parce que c’était dans ses bras que tu te sentais le mieux, parce que tu aimais respirer son odeur, te rappelant encore de celle qu’elle avait quand elle était bébé. Parce que tu aimais te dire que ce compte de fée dans lequel tu t’étais retrouvée quand elle t’avait trouvée était celui qu’il te fallait. Parce qu’elle était là, maintenant. Te serrant doucement contre elle, te laissant dans sa chaleur, t’aidant à sourire. Elle était la cause de tes sourires, de ton bonheur. elle savait comment te guérir d’une vie difficile. elle était heureuse. et ne pouvait s’empêcher de le lui dire, ne pouvait s’empêcher de le lui faire savoir. Joy la rendait heureuse, elle voulait que jamais son bébé n’oublie à quel point elle lui avait sauvé la vie en la retrouvant, en la logeant, en lui donnant de l’amour… parce que cet amour qu’elle voyait dans ses yeux, qu’elle ressentait en lui parlant, en étant près d’elle… cet amour qu’elle ressentait, celui de Joy envers elle… il la guérissait de ses maux passés, il la faisait se sentir en sécurité. en sécurité, dans ses bras… tandis qu’elle avait le cœur réchauffé par les paroles de son enfant.
Et qu’elle était surprise, aussi. quel…que chose pour m…oi ? elle ne s’imaginait pas un seul instant mériter un autre cadeau, d’autant plus qu’elle ne méritait pas cette gentillesse dont sa fille venait de faire preuve, en l’invitant à habiter avec elle, en lui permettant de continuer à dormir tout contre elle. mais quand elle te donna le téléphone, tu compris, gala. tu compris qu’elle se faisait naturellement du souci pour toi, parce qu’elle te savait faible, parce qu’elle voulait veiller sur toi. t… tu n’étais pas… obligée… mais… tu es sûre ? c’est… c’est une grosse dépense… elle avait peur, toujours peur que Joy se donne trop, se sacrifie trop. Parce qu’il s’agissait quand même de sa fille, elle ne voulait pas gâcher sa vie, ni la faire gâcher ses économies. Mais alors que le regard de la jeune femme lui affirmait que oui, elle était sûre, galatea lui demanda merci… m…mais du coup… comment je fais ? je ne connais… que les anciens portables… parce qu’ensuite, la maladie avait frappé, et l’argent, déjà difficile, avait réellement manqué. Elle n’avait jamais pu se permettre d’avoir un téléphone, et les modernes étaient tellement plus. mais tu comprenais, gala, qu’elle voulait que tu puisses la joindre en cas de problèmes. Qu’elle voulait pouvoir te joindre, aussi. et cela lui faisait chaud au cœur. de savoir qu’elle ne serait finalement jamais bien loin de joy, même quand celle-ci travaillerait…

C’était comme un rêve… peut-être était-ce un rêve, justement. Un rêve merveilleux, duquel elle ne voulait jamais se réveiller. un rêve merveilleux, tandis qu’elle dormait profondément contre son bébé… si c’était un tel rêve, elle ne voulait jamais se réveiller, elle ne voulait jamais briser cette image, cette scène, cette douce étreinte que son ange lui donnait, cette chaleur qu’elle retrouvait toujours dans ses bras, cette force qu’elle sentait émaner de sa belle enfant… et cet amour, gala… tu le sentais, il était fort, battait pour toi… elle t’avait proposée de vivre ici, chez elle. elle avait accepté que tu dormes encore contre elle. elle te fournissait un portable. Elle voulait prendre soin de toi. en sachant à quel point ce serait difficile, depuis la visite chez le médecin… elle voulait prendre soin de toi, gala, comme si tu étais la plus importante, à ses yeux… et cela te réchauffait le cœur, même si tu avais peur de lui gâcher la vie. cela te réchauffait le cœur, à un point… elle était heureuse. tellement. Elle avait ce sourire, galatea. Ce sourire si rare, qui n’existait qu’en présence de sa fille, de son petit bébé, de sa joy. Ce sourire qui dévoilait son cœur, et qui montrait à quiconque pouvait le voir qu’elle ne méritait pas son passé, mais d’être heureuse. et en écoutant joy, elle ne put que l’être, tout en lui disant doucement d’accord alors… merci mon ange… elle était touchée. Profondément touchée par ce que son enfant lui disait, par cette force avec laquelle elle voulait la protéger, faire attention à elle. elle était touchée, et quelques larmes de plaisir étaient encore dans ses yeux, alors qu’elle écoutait la jeune femme lui expliquer comment ce portable fonctionnait. Et quand elle lui montra que la touche 1 pouvait appeler directement son ange, galatea ne put que souffler oh… c’est… c’est parfait. alors, je n’ai pas besoin d’entrer tout ton numero pour t’appeler ? le concept de numéro pré enregistré et rapide, cela ne lui était pas connu du tout. mais elle était impressionnée, par ce petit bijou de technologie… c’était encore l’une de ces choses qu’elle ne connaissait pas, ces gadgets qu’elle n’avait jamais pu connaître, par manque d’argent. m…mais… mon bébé… et si jamais je… si jamais je le fais tomber ? mes mains tremblent, tu sais… enfin… ma main… l’autre… elle baissa les yeux, déçue de ne pas pouvoir se servir de l’autre main… déçue d’être à ce point handicapée. Le rappel à l’ordre, elle était malade… et si elle laissait tomber le téléphone ? et si elle le brisait, sans faire exprès ? et si… tu te posais tout plein de question, effrayée. Tu avais l’impression de ne pas mériter un tel cadeau, même si tu comprenais la frayeur de ton bébé. parce qu’elle voyait bien, galatea. Elle voyait bien que joy avait peur pour elle, souvent, tout le temps. peur pour elle, parce qu’elle était malade, parce qu’elle avait besoin d’amour, et de tendresse, et de protection… et elle avait peur. peur de tout gâcher, en faisant tomber l’objet. Parce qu’elle ne pourrait jamais le tenir aussi fermement qu’une autre personne, parce que son corps la rappellerait à l’ordre.
Et elle ne voulait pas décevoir son enfant. Surtout pas. elle n’y survivrait pas…