take a walk on the wild side | leor #2

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{ Take a walk on the wild side }
crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Un sourire espiègle illumine soudain le visage de l’homme dans lequel elle ne parvient pas à planter ses griffes. Il se dérobe encore une fois, lui glissant entre les doigts. Il prétexte un rendez-vous important, sans pour autant lui préciser de quoi il s’agit. Pourquoi l’avoir suivie jusqu’ici si ce n’est pas pour céder à ses envies ? Une rage démesurée commence à gronder sous la poitrine de leonide lorsqu’elle comprend qu’il va filer, sans même lui donner ce qu’elle veut absolument lui soutirer. « C’est toi qui pars au moment même où ça allait devenir intéressant. »  Elle ne supporte pas qu’on lui résiste, encore moins qu’on lui échappe. «  Ce soir, je serai au Belvédère. Si l'envie de jouer un nouveau rôle te tente, je te dis rendez-vous là-bas. »  Elle fixe sans l’ombre d’un sourire sur son visage le regard de l’homme qui se détache d’elle sans grandes difficultés, indignée par l’affront que lui ne semble pas un instant être gêné de lui porter ; elle observe même, dévorée par une rage soudaine et silencieuse, la défiance qui semble s’y refléter. Elle ne lui répond pas, se contentant de le suivre du regard alors qu'il s’éloigne d’un pas qui transpire l’assurance, et rattache les boutons de son chemisier tout en se murmurant intérieurement la promesse de le contraindre à s’incliner.

La journée est passée et l’ennui l’a rattrapée, la monotonie des jours s'étalant à nouveau sur les paysages qui l’entourent. Mais la rage, celle de ne pas être parvenue à se rassasier, elle, ne l’a pas quittée. Elle a murmuré à son oreille alors que Leo se préparait, enfilant une robe noire qui glisse les longs de ses formes, celle qui embrasse ses hanches et dévoile par surprise la peau blanche d'un de ses cuisses lorsqu’elle marche. Puis elle est allée manger avec Joana dans ce restaurant qu’elles ont l’habitude de fréquenter. Malgré l’excellent champagne qu’elles y ont bu, malgré l’outrageuse compagnie de son double maléfique, sa rage ne s’est pas dissipée. Elle a soif leo, et aucun spiritueux ne pourrait la satisfaire. Elle meurt d’envie de se rendre au rendez-vous que l'inconnu aux lunes noires lui a donné, elle veut obtenir ce qu’il a refusé plus tôt de lui céder. Mais son égo la retient, alors elle se joint à Joana dans ce bar où plusieurs hommes semblent défaillir sur leur passage. Elle pourrait, si elle le voulait, trouver une proie docile d’un claquement de doigt, elle pourrait se nourrir du désir dans le regard d’un des inconnus qui essayent éperdument d’attirer son attention ; mais elle est lasse des brebis, ce soir elle a une envie de grand blanc.

Il est tard, et en venant à cette heure avancée dans ce lieu qu’il lui a indiqué, la brune prend le risque de ne pas trouver celui qu’elle vient traquer. Ce risque lui convient, l’amuse même, il rend le jeu tellement plus intéressant. Elle jette un coup d’œil à son reflet dans le miroir de l’ascenseur, et y aperçoit le visage de la rage qui la consume. Lorsque la porte s’ouvre, elle s’élance dans la salle d’un pas assuré, cherchant du regard ce qu’elle est venue trouver. Elle reconnait sa silhouette, et aperçoit ce regard noir qui plus tôt lui a donné une envie terrible de danser. Il est accompagné, peu importe, elle se fout de la concurrence. Elle s’installe au bar, de manière à pouvoir lui faire face, sans pour autant lui donner le plaisir de l’approcher. Elle y commande un cosmopolitain, avant de faire glisser contre sa peau la fourrure de son manteau, dévoilant ainsi ses épaules dénudées. Elle est belle leo, d’une beauté qui écorche les cœurs et embrase les tripes. Elle le regarde, et lève son verre pour le saluer. Elle ne prête guère attention à l’homme qui s’installe à ses côtés et qui tente de s'attirer ses grâces. Pourtant elle ne le repousse pas non plus, après tout, elle est là pour jouer. Elle trempe ses lèvres dans le liquide rouge sans détacher son regard, saturé par l’envie, de celui qu’elle est venue débusquer. Et si plus tôt dans la journée c’est elle qui s’est invitée à sa table sans lui demander l’autorisation, cette fois-ci, s’il veut lui parler, c’est à lui de s’approcher.

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{ Take a walk on the wild side }
crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Mensonges que de croire qu'il n'a pas pensé à elle. La journée s'est écoulée lentement, trop lentement. Les minutes étaient acides tandis que l'aîné des Ferreira pensait à sa soirée au Belvédère. Viendrait-elle ? Ou pas ? La tigresse pourrait ne pas avoir digéré l'affront qu'il lui a fait, il en était conscient. Et la flamme qui brûlait dans ses entrailles le consumait tout entier. Elle viendrait. Se persuadant tout seul qu'il avait raison, Gregor enfile une veste de costume d'un noir pur et éclatant, remerciant Giorgio pour sa classe et son élégance. Le costume taillé droit sur sa carrure, Greg se rend à la soirée organisée par la fondation FIRE, destinée à récolter des fonds pour les pompiers. Chaque mois, Gregor se rend à un événement dans ce genre ou à d'autres festivités caritatives. Ce genre de dons est toujours bien vu et permet de laver l'argent sale qui transite dans les caisses du Baudelaire. Pas tout, évidemment, mais cela en blanchit une partie déjà.

Droit auprès d'une de ses filles, il sourit de sa façon bien habile à son interlocuteur. Ses yeux grésillent, pétillent. Il n'est pas du tout présent. Son coeur bat à vive allure, dans l'anticipation de cette dame qui doit apparaître. Il espère qu'elle daignera pointer son nez plein de toupet à cette soirée à laquelle elle n'avait pas prévu de participer. Comme un enfant, le Ferreira stresse. Parce que ce jeu du chat et de la souris, il adore ça. Et alors qu'il n'est pas du genre à fantasmer sur les croqueuses de diamant, il a une attirance réelle pour celle-ci.

Et soudain, tu la vois.
Assise au bar, de dos
Elle te nargue indocile
Elle t'attend, habile.

Il prend son temps. Mais son souffle est déjà entrecoupé. Elle est venue. La partie ne fait donc que commencer. La panthère est sûrement prête à sortir les griffes mais le braconnier se fera un plaisir de la pourchasser. Au bout d'une demi-heure à la faire patienter, Gregor s'approche du bar et pose une main dans le dos de la belle. Il appelle le serveur et commande un verre de blanc avant de se pencher vers son oreille  « Viens, je vais te présenter.  »  Machiavélique, il tient ses promesses. Il prend le verre qu'on lui apporte et la guide vers un groupe de riches magnats de l'industrie du diamant.  «  Messieurs, je vous présente Caroline Thompson, la fille de Monsieur Richard Thompson. Son père a été retenu à l'usine et il nous envoie sa ravissante cadette pour nous impressionner. »  Le groupe s'incline et commence à s'exclamer sur la qualité du travail de l'homme précité. Gregor sent le diablotin sur son épaule qui s'agite, ravi de son coup. Il se penche vers l'oreille de la brune et glisse  « Tu es douée pour réciter des phrases apprises par coeur. Voyons voir si tu maîtrises l'art de l'improvisation aussi, seule vraie arme d'un bon acteur. »  

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crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Tu sais qu’il est là, tu ressens le poids de son regard sur toi. Chacun de tes mouvements est sagement étudié ; une toile que tu tisses, pour mieux l’attraper.

Les minutes s’écoulent, mais Leonide est décidée à ne pas céder. Elle sait qu’il l’a vue, qu’il ne fait que tenter une nouvelle fois de lui prouver qu’il a les cartes en mains. Étrangement elle aime cet état de défiance dans lequel il semble vouloir s’exiler ; elle patientera jusqu’à ce qu’il déplace à son tour un pion sur l’échiquier, elle attendra patiemment qu’il dévoile ses atouts pour mieux les contrer. Elle trône les jambes croisées sur son tabouret, dessinant des cercles invisibles du bout de son index sur le comptoir, quand soudain elle sent sur son dos une main se poser. Un long frisson parcourt son épine dorsale. Elle sait. Elle n’a pas besoin de se retourner pour vérifier, elle ressent au plus profond d’elle-même que se cache derrière elle celui qu’elle est venue défier. Elle l’observe du coin de l’œil prendre commande auprès du serveur, il est encore plus beau habillé de noir et de blanc. Elle incline légèrement la tête quand il vient lui glisser quelques mots au creux de l’oreille. Elle ne dit rien, même lorsqu’elle croise son regard à nouveau droite sur ses pieds, même lorsqu’elle lit sur son sourire son envie de la désarmer.

Elle se laisse guider par sa main contre son dos, curieuse de découvrir de quel bois son adversaire est fait. Il la conduit devant un groupe d’hommes rongés par leur cupidité. Elle connaît parfaitement ce type de rapace, toute sa vie elle les a croisés, que ce soit dans les dîners que son père organisait ou dans les évènements mondains auxquels elle était contrainte d’aller. Elle se demande un instant qui peut bien être l’homme aux lunes noires pour être en mesure de parler ainsi à cette assemblée, mais rapidement cette pensée est chassée par sa détermination à le contrer. Elle lui sourit lorsqu’il la défie, dans un murmure, de lui montrer de quoi sont faites ses entrailles, comme s’il sous-entendait qu’elle n’était pas à la hauteur. Et elle se glisse dans ce costume que lui tend l’homme à ses côtés, celui qui pense pouvoir la faire tomber. Elle sait exactement ce que ces hommes obnubilés par l’argent attendent d’elle, de l’image qu’elle doit leur donner. Elle sait qu’ils ne la voient que comme un trophée, une jolie poupée venue ici pour flatter leur égo.  « Je ne suis que l’humble émissaire de mon père. Saviez-vous qu’en ce moment même il est en train d’organiser le rapatriement au pays d’un convoi depuis le Botswana ? Vous allez être subjugués par la pureté de ce nouvel arrivage. » Elle rebondit sur leurs interventions, s’empare de leurs prénoms, lorsque l’un deux est prononcé, pour leur glisser des compliments sortis soi-disant de la bouche de son « père ». Elle devient en quelques secondes le centre de toute la conversation, elle en tire les ficelles, les entortille autour de leurs cous, les soumets à son charme, fait vivre Caroline dans une splendeur qu’elle-même, si elle existait, n’aurait certainement jamais pu atteindre.

Il est là, tout près, muet. Elle sait qu’il l’observe démonter le piège dans lequel il pensait peut-être l’avoir coincée. Et parce que cette partie ne serait pas à la hauteur si elle n’était pas partagée, elle décide de lui aussi l’y entraîner. « Ne vous l’aurait-il pas encore dit ? » Elle sourit en se retournant vers lui. Elle dépose sa main sur son épaule, jouant une complicité qu’elle ne pourrait avoir avec un homme rencontré dans la matinée, avec un homme dont elle ne connait rien, même pas le prénom. « Tu es bien trop modeste. » Les hommes leur faisant face sont pendus à ses lèvres rouges. Elle se penche légèrement, comme pour mimer habilement la révélation d’un secret. « Il sera l'un des principaux financeurs de notre prochaine mine en Angola. » Elle se rapproche de lui, glisse son bras autour du sien et lui glisse à l’oreille un « j’espère que tu as les moyens, car maintenant tu risques de ne plus avoir le choix. », tandis que les requins se mettent à frétiller ardemment autour d’eux. Elle le fait plonger avec elle, dans le grand bain.  

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{ Take a walk on the wild side }
crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Piège? Jeu? Qui sait ce qu'il cherche exactement... Gregor n'a rien prévu. Il s'amuse juste à la mener comme on guide une dame sur la piste de danse. La valse s'annonce tempêtueuse. La sulfureuse brune est un adversaire de taille et Gregor n'en doute pas. La manière violente qu'elle a eu de répondre à son baiser le matin même, sa façon de l'entraîner ailleurs, de prendre le lead... toutes des preuves qu'elle est une femme de pouvoir, une femme de caractère. Pas de quoi se laisser impressionner par un défi quel qu'il soit.

Les dés sont lancés et elle rayonne. Bonne improvisatrice, elle se laisse bercer par l'admiration de la foule. Greg est en retrait, il admire le petit monstre qui émerge. Magnifique dans sa tenue de soirée, les courbes de la fausse Caroline le fascinent autant que ses mensonges. Parfaite.


Mais tu ne peux te permettre de le penser
Tu ne peux l'imaginer à tes côtés
Cette inconnue...
Cette invariable...
Toute nue
Incassable. 

Il l'imagine sous un drap, vêtue d'un blanc paradisiaque pour cacher ses formes démoniaques. Elle est trop belle pour être bonne. Trop parfaite de l'extérieur pour qu'il puisse la penser valeureuse. Et alors qu'il imagine ses défauts, ceux qu'il n'a pas pu entrevoir encore, Gregor s'entend interpelé. Il sourit poliment, confirmant l'information qu'elle vient d'inventer pour lui retourner la pareille. Il esquisse un sourire contrit, celui d'un homme pris en flagrant délit. Comme si elle disait vrai. Et alors qu'elle s'adresse à lui directement et en catimini, il repose sa main dans son dos, possessivement mais surtout avec la détermination d'un homme de poigne. « Tu n'es pas assez gourmande pour engloutir toute ma fortune, le voudrais-tu même. » Un sourire en coin orne son visage, fier de se vendre comme extrêmement riche. Le patron du Baudelaire et le boss de son clan n'a pas de mal à joindre les deux bouts, aucun mal. « Veuillez nous excuser messieurs, Miss Caroline et moi avons à traiter. » Son sourire est assez évocateur et les hommes de l'assemblée répondent d'un hochement de tête entendu ponctué de quelques petits sourires.

« Je ne m'attendais pas à vous voir ce soir. » glisse-t-il en appelant le barman pour commander un verre de champagne. « Qu'est-ce que vous prenez Caroline? » Ce jeu de rôle l'enchante. Une femme, une éventuelle maîtresse, dans l'anonymat du nom, dans le plaisir du jeu. Perdu dans ses yeux, il la dévore sans retenue. Les intentions du gentleman ne sont pas cachées et il ne cherche pas à les tenir secrètes. Clairement attiré par ce feu qui brûle en elle, il n'a qu'une envie, se brûler.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Elle décrit son visage, observant la manière qu’il a de retomber sur ses pieds, et sourit à mesure qu’il ne semble pas la décevoir. Poli, discret, presque secret, il confirme à l’aide d’un simple sourire ce mensonge dans lequel elle vient de l’attirer. Lorsque son adversaire pose à nouveau sa main tiède contre dos à moitié nu, Leo sent son cœur palpiter. Il ne paraît pas craindre l’éventualité d’un projet aussi onéreux, se vantant sans complexe d’une fortune qu’il sous-entend démesurée. « N’en sois pas si sûr. » Elle aime l’arrogance de celui dont elle ne connaît rien. Son sourire présage des chemins noirs et sinueux qui devraient lui donner l’envie de fuir, pourtant celle de s’y aventurer toujours un peu plus loin ne fait que s’aggraver. « Au plaisir » souffle-t-elle aux hommes qu’ils sont sur le point de quitter, laissant le temps d’une seconde son sourire noir prendre le dessus sur Caroline. Elle ne réagit pas alors que celui qu'elle est venu chercher agit presque comme si elle lui appartenait, une douce erreur dans laquelle elle souhaite le laisser s’étreindre pour mieux le voir s'étouffer.

À nouveau seuls dans une salle bondée, elle est galvanisée par ce jeu auquel l’homme qui lui fait face ne semble pas vouloir renoncer. Elle aime terriblement ça, jouer, et Leo se réjouit face à la découverte de cet adversaire dont elle ne parvient pas à estimer l'envergure. « Vous connaissez les Thompson, nous n’aimons pas que l’on puisse se préparer à notre venue. ». Elle se détourne du regard brulant de celui qui, quelques heures plus tôt, a déclenché une tempête dans son crâne et sa poitrine, pour se plonger dans celui du serveur. Elle se penche légèrement vers lui, sensuelle, le coude appuyé sur la table haute qui se trouve juste à côté d’elle. « Je suis sûre que vous allez nous trouver un Dom Pérignon cuvée 96, n’est-ce pas ? » Leonide fréquente ce genre d’évènement depuis bien trop longtemps pour savoir que le champagne servi à la masse n’est pas le plus intéressant, et qu’à l’abri des regards se cachent des liquides bien plus fins. Le barman se contente de lui répondre par un sourire discret, presque complice, avant de s’appliquer à satisfaire sa demande.

Elle détaille les deux lunes noires qui semblent vouloir la pénétrer, peut-être même la transpercer, et elle se délecte du désir qu’elle peut y lire. Leonide récupère une des coupes que le serveur vient de déposer près d’eux, et en même temps qu’elle trempe ses lèvres dans le champagne, elle s’avance près de lui, imposant une proximité dangereuse, électrique, entre leurs deux corps. Elle penche légèrement la tête afin de parvenir à ne pas détacher ses yeux des siens. « Mon père souhaite que je vérifie votre capacité à nous satisfaire, vous avez une idée de comment vous pourriez réussir à faire vos preuves ? » Caroline ou Leo ? peut-être un peu des deux. Un sourire provocateur se dessine sur les lèvres rouges de la brune, alors qu’elle le défie du regard. Elle ne prête plus attention à ce qui se passe autour d’eux, exaltée par cette envie terrible qu’ils semblent tous deux partager.  Elle le veut, et ce soir, elle fera tout pour qu’il ne lui échappe pas une seconde fois.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

La brune se laisse aller sans réticence. Elle pourrait s'offusquer d'être ainsi poussée dans la gueule du loup, mais au contraire, la prétendue Caroline Thompson semble se délecter de ce jeu. Et il se prolonge une fois qu'elle prend congé des hommes d'affaire à qui elle a fait si bonne impression. Ceci dit, ce n'est pas tant son talent qui a plu que son nom. Gregor se réjouit déjà de répondre aux questions des hommes lors du prochain banquet et de leur dire que c'était une imposteur qui les a tous dupés. Car évidemment, il devrai révéler la supercherie avant que la vraie fille de Monsieur Thompson ne leur soit présentée.

En attendant, il se délecte de ce petit échange avec elle. La demoiselle est visiblement aisée, assez que pour se permettre une robe aussi extravagante que celle portée ce soir et pour commander du Dom Pérignon en faisant des caprices sur l'année de la cuvée. Gregor ne dit rien, il la laisse faire. Pourtant, l'homme n'aime pas qu'une femme prenne les commandes. Et celle-ci semble très sûre d'elle, très directive aussi. Leur interlude se poursuit, avec la bouteille tant désirée de la dame. Le jeu de rôle ayant séduit l'actrice, elle n'en sort pas. Le dénommé Ben de ce matin sourit tandis qu'elle lui fait des allusions à peine voilées. « J'ai bien une petite idée oui. » Un sourire s'esquisse sur ce visage qui sera bien plus ridé ce soir qu'il ne l'était ce matin. Il pose le verre de sa compagne sur le bord du bar et l'attire contre lui, en l'entraînant vers le centre de la pièce. La musique n'est pas vraiment de celles qu'on entend à un bal de musique classique, mais elle est cependant assez douce pour permettre quelques pas de danse de salon.

Leonide tourne sur elle-même de par la volonté du bras de son compagnon et il la reprend contre lui avant de glisser dans son oreille, tandis que leurs pieds s'agitent sur le rythme des notes « La danse est un préliminaire intéressant, il permet de juger de la compatibilité avec votre partenaire. » Son nez remonte le long de son visage avant de venir se redresser pour planter ses yeux dans les prunelles noires de la fausse Caroline. « Satisfaites-moi ici, et je vous accorderai la satisfaction de votre choix après. » Titillant, narguant, il propose un deal qui n'est pas en sa défaveur. Ceci dit, rien ne lui garantit qu'elle demandera à ce qu'il assouvisse un désir charnel en contrepartie. La belle pourrait se jouer de lui ou se défiler comme il l'a fait ce matin. Mais Gregor la tient proche de lui, sent sa chaleur émaner de son corps, et espère qu'elle se donnera à lui sans retenue.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Leonide a toujours aimé jouer avec le feu, et elle peut apercevoir dans le regard de cet homme des flammes qui semblent pouvoir tout calciner sur leur passage. Avide, elle ne décroche pas de ses deux lunes noires et se délecte de cette complicité qui ne fait que se confirmer entre eux. Il pourrait à nouveau s’en aller, il pourrait se risquer à nouveau la défier, pourtant ce soir mettre les voiles ne semble plus faire partie de ses envies. Un sourire illumine ce visage sévère qui la domine, et elle ne peut s’empêcher de lui sourire en retour, presque impatiente de découvrir ce qu’il a derrière la tête. Elle jette un coup d’œil à sa main qui vient toucher la sienne pour l’inviter à déposer son verre, et s’exécute sans aucune réticence. Si Leo est du genre à aimer tirer les ficelles, elle ne dit pas non à la surprise qui ne rendra que plus existante cette entrevue avec un parfait inconnu. Elle pourrait vouloir tout savoir de lui, mais l’épais mystère qui l’entoure est bien plus intéressant que son prénom ou même la découverte de sa profession.

Au milieu des regards curieux, elle pourrait pourtant jurer qu’ils sont seuls. Gracieusement elle suit ses pas, ses cheveux bruns balayant ses omoplates alors qu’il l’a fait tourner sur elle-même. Il est surprenant, bien plus que tous les hommes qui ont pu croiser le chemin de la brune. Son souffle s’entrecoupe presque lorsque l’inconnu habillé de noir et de blanc l’attire contre lui, lorsqu’elle ressent son corps chaud s’écraser un peu contre le sien. Elle sent à nouveau les effluves de ce parfum qui plus tôt lui avait donné faim et sourit tandis qu'il vient murmurer à son oreille le présage d’un commencement et non d’une fin. « J’ai une vilaine tendance à toujours vouloir commencer par le dessert » lui dit-elle alors qu’il vient planter ses yeux dans les siens.  Habile, il s’approprie les notes, semblant parfaitement savoir ce qu’il fait. Elle arque légèrement un sourcil lorsque son partenaire semble vouloir marchander, et lui souffle tout en rapprochant son visage du sien, laissant tomber le masque de Caroline. « Je pensais que tu n’aimais pas demander. Toi aussi t’amuserais-tu à jouer la comédie ? » Elle glisse son visage presque contre le sien, effleurant légèrement la commissure de ses lèvres avec les siennes, pour venir lui susurrer à l’oreille « Je ne veux pas de l’ombre de toi-même. » Elle se retire alors de son étreinte, lui jetant un regard qui en dit long sur ses intentions, pourtant contraires à ce mouvement de recul. Si jusqu’à présent elle lui a laissé miroiter un semblant de pouvoir, elle est bien décidée à le récupérer. « Auras-tu seulement le courage cette fois-ci d’aller au bout des choses ? » Elle lui sourit en s’écartant encore un peu plus, prenant le risque qu’il ne se décide pas à la suivre avant de se retourner et d’avancer pour aller récupérer son manteau abandonné plus tôt. Sa propriété récupérée, elle fend la pièce en direction de l’ascenseur, sans prendre la peine de vérifier qu’elle est toujours accompagnée. Elle se détend légèrement la nuque en appuyant sur le bouton pour appeler la machine, comme pour se préparer à un combat qu’elle meurt d’envie de partager avec lui. Lorsque les portes s’ouvrent, elle espère, elle brûle de voir se refléter dans le miroir de l'ascenseur les deux lunes noires dans lesquelles elle est prête à prendre le risque de se noyer.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Le feu brûle dans l'âtre de leur passion naissante. Mais comme toute passion, une simple étincelle suffira à être celle de trop. Conscients de la vitesse à laquelle se consume ce genre de flammes, ils ne perdent pas de temps. La piste de danse improvisée laisse leurs corps s'épouser dans un décor parfait pour le rapprochement des inconnus. Gregor se plaît à la surprendre et il voit l'amusement sur les lippes charnues de sa compagne. Elle virevolte dans ses bras, se laissant guider sans faire de caprice cette fois. « Je prends cela comme un compliment. » Greg aime l'image qu'elle vient de dessiner dans son esprit. Elle est son dessert. Et son imagination divague plus loin, déjà prêt à commander de la chantilly au room service de l'hôtel. Les pas de danse ne perdent pas leur cadence, le corps de la brune est attiré plus près encore de celui du portoricain. La précieuse Caroline perd à nouveau son vouvoiement pour le troquer avec l'intimité du "tu". Gregor ne répond pas à sa question, préférant se concentrer sur les manières de cette princesse apparemment habituée aux pirouettes devant elle et aux ordres dans sa bouche. « Décidément, tu n'aimes pas maintenir la distance entre nous, ni physique ni verbale. » Son sourire se pince dans une expression plus sombre, plus profonde, tandis qu'il continue de la dévisager.

Je ne veux pas de l'ombre de toi-même.

Cela fait des semaines qu'il erre comme un fantôme, telle une ombre. Abattu par les circonstances de sa vie, dépité par tout ce qui s'enchaîne sans qu'on lui demande son avis. Mais là, ce soir, pour la première fois depuis un moment, il se sent vivant, en couleurs. Elle énergise son corps, vivifie ses ramifications nerveuses. La ballerine du soir s'éloigne mais son regard fait un bond en sa direction. De braise, les yeux allument le danseur et sont sans conteste plus suggestifs que mille mots assemblés. « Il ne s'agit pas de courage mais d'envie. » Il s'arrête, la laissant buter contre son corps au vu de cette interruption inattendue. Sans lâcher sa main, il quitte la piste. Gregor Ferreira se soucie peu de l'image qu'il donne de cette femme qu'il entraîne avec lui dans les chambres luxueuses destinées aux hôtes V.I.P. Il a sa loge au deuxième étage mais ne comptait pas y rester cette nuit. Un coup d'oeil à celle qu'il entraîne avec lui suffit à confirmer que ses plans ont changé. « On va prendre les escaliers. Les ascenseurs ont des caméras et je n'ai pas envie que les concierges gardent ce genre de contenu à mon sujet... » Car nul doute qu'une fois cloîtrés dans l'espace étroit de la cabine montante, la séductrice se serait jetée sur lui. Il sourit en courant dans les escaliers, prêt à lui dire que si elle arrive après qu'il ait refermé sa porte, leur soirée s'arrête là. Mais le défi semble démesuré au vu des envies de l'homme. Alors il dit tout autre chose en courant « Un gage pour le dernier arrivé. » Déloyal, il ne se prive pas d'user de son avantage : il sait où se trouve sa chambre. La clé magnétique en main il ouvre la porte quand la belle arrive au bout du couloir. S'engouffrant sans galanterie dans la chambre, il s'arrête à l'entrée pour la voir passer le seuil et l'attraper par la hanche et l'attirer contre lui. « Ne te méprends pas souriceau, tout cela ce ne sont pas des demandes mais des ordres. » Sa voix est suave tandis qu'il pousse la porte du bout des doigts et que son souffle parcourt l'échine de son inconnue.

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crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

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{ Take a walk on the wild side }
crédit/ tumblr ☾ w/@Gregor Ferreira

Perdu entre les feux ennemis, entre les guerres qui pourrissent nos vies.
Perdu dans les draps de satin, sous les regards des dames et leurs mains.
Perdu dans des contrats nuptiaux, des engagements qui tombent de haut.
Perdu dans la frénésie d'un baiser, dans l'envie toute entière de consumer.

L'ascenseur est évité et pourtant les sensations sont en pleine ascension. Dans la chambre trop bien décorée, les deux corps avancent, se prélassent déjà de l'acte qu'ils sont prêts à performer. Gregor la regarde, silhouette peu fragile, capable de tout détruire sur son passage. Elle n'est pas chétive la Caroline, elle est somptueuse.  «  Nous y sommes.  » murmure-t-il gravement quand leurs personnes arrivent au bord du lit. Il n'oublie rien Gregor, surtout pas une promesse de soumission au moment venu.

La créature de la nuit s'offre à toi.
Sur sa peau luit la couleur du froid
Sa chair s'hérisserait sous tes doigts
Si tu daignais la toucher une fois.

Le tissu du haut couturier tombe au sol, naturellement, élégamment, dévoilant les courbes parfaites de celle qui s'offre à Gregor. Il ne bouge pas, ne cille pas, il dévore. Il retire sa cravate et se lève du bord de lit où il était assis. Il passe derrière elle, passe la cravate autour du cou dénudé et remonte le long de sa peau jusqu'à frôler ses lèvres. Une fois que la cravate est posée sur le visage, Gregor la fixe sur les yeux de l'inconnue. « Je ne fais pas de fausse note. Jamais.  » Le musicien sourit tandis que sa main caresse la nuque en déblayant celle-ci des cheveux qui la recouvrent. Il baisse son visage vers l'épaule de celle à qui il est fiancé sans le savoir. Ses lèvres embrassent l'os qui s'y trouve dans un geste charnel. La main posée sur la hanche, ses phalanges grésillent du désir de finir de dénuder celle qui a commencé ce jeu. « Ne bouge pas.  » Sa voix caresse, le murmure expire un souffle d'air chaud dans son cou tandis que de ses mains il libère la femme du seul sous-vêtement lui restant. Gregor est toujours derrière elle, se contente d'admirer les courbes de ses fesses avant de les gratifier d'un touché sensuel. « Dis-moi Caroline, qu'est-ce que tu veux?  » L'intonation de sa voix ne le trahit pas. Pourtant, il sourit en remarquant le reflet de la jeune femme dans la grande fenêtre qui donne sur le balcon.

Belle, elle est belle.
Elle t'ensorcèle.
Belle et rebelles.
Ton corps et elle.