I put a spell on you | Leor #6

I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @Leonide TendlerLa voiture à l'arrêt, la fenêtre ouverte, je respire encore quelques secondes l'air frais des baies du Queens. Je ne sais pas si tu viendras. Tu détestes que je te donne des ordres. Et pourtant, tu les exécutes toujours. Peut-être que ton cas n'est pas désespéré. Ou peut-être que tu ne m'obéis que parce que ce que j'exige de toi coïncide avec ce que tu veux de moi.

Il ne pense pas que Leonide va rappliquer. C'est assez délicat comme requête de lui envoyer un texto et d'exiger d'elle qu'elle rapplique quand il le commande. Mais Gregor sait user de la menace pour la contrôler. La menace était ici assez vague mais il espère qu'elle se méfie assez de lui pour obéir. Tapotant sur son écran tactile, il ne prend même pas la peine de voir si un des sms qui s'agglutinent dans son mobile ne provient pas d'elle. Parce que tout ce qui l'importe c'est de l'entendre frapper sur sa vitre et de la voir s'insérer dans l'automobile.

« Charles? » Il s'adresse à son chauffeur, décidé à ne pas l'attendre. C'était une mauvaise idée de céder à l'envie de la revoir. Impulsif, il sait qu'il risque son statut à jouer avec l'actrice. « Démarrez, on rentre. » Et alors que la voiture roule, Greg l'aperçoit au travers de sa vitre teintée. Un sourire qu'il ne parvient pas à contenir lui échappe mais elle ne peut le voir. « Arrêtez-vous. » La voiture freine et il ouvre sa portière comme un maître du monde de la nuit. Sauf qu'en pleine journée, un kidnapping ne serait pas vraiment discret. « Monte. » Il ordonne à nouveau, attendant que la porte se referme derrière elle. Il jubile de la voir ici. Quelques instants plus tôt, il avait réalisé qu'il n'aurait pas dû la convoquer ainsi. Mais la voir remet tout à zéro. « Tu m'as manqué très chère. » Il taquine, ironise, son sourire électrise. Mais derrière les piques, il y a une part de vérité qu'elle ne peut deviner. Car entre eux, c'est le jeu qui a tout commencé. Et ce jeu, Gregor a commencé à l'aimer.
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I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @gregor ferreiraLe paysage défile derrière la vitre teintée mais Leonide avance dans une ville qu’elle ne voit pas. Les yeux rivés sur l’écran de son téléphone elle se perd dans les méandres d’un monde où tout est régi par l’image. Un écran de fumée où la vérité est maquillée, travestie dans la beauté du faux. Sourires figés, formes corrigées. L’ironie d’un monde qui ne tourne plus rond contenue dans une boîte invisible. Agacée, elle pose son mobile sur la banquette. La circulation est difficile et elle est déjà en retard. Owen l’a appelée ce matin pour lui donner rendez-vous au théâtre dans l’après-midi, il la veut sur les planches pour retravailler l’acte 3. Une vibration sur le cuir attire à nouveau son regard sur l’écran et elle ne peut s’empêcher de sourire quand elle lit le prénom qui s’y affiche. Depuis la dernière fois où elle a vu Gregor il ne l’a plus vraiment quittée. Elle a tout fait pour les chasser de ses pensées, lui et son air menaçant, pourtant ils sont restés tapis dans l’ombre de chacun de ses songes, ils ont hanté chacune de ses envies.

Qu’est-ce qui se cache derrière le poème de ta volonté ? Que signifie l’alexandrin de ta menace ? Pourquoi, quand je devrais t’ignorer, la seule envie que j’ai est celle de te retrouver ?

Il ordonne et promet le pire, encore. Et bien que cette manie dont il ne semble pas parvenir à se défaire l’irrite, Leonide va traverser la ville pour le rejoindre. « Albert, changement de programme. » Elle indique la nouvelle marche à suivre à son chauffeur sans prendre la peine de répondre à son fiancé. Ne va pas croire que je commence à t’obéir. Elle ne s’explique pas pourquoi elle y va, mais elle ne peut pas faire autrement que répondre à l’appel de sa plus grande envie. Owen l’attendra encore un peu. Leonide sait qu’elle peut tout lui imposer. Et quitte à tout saboter, autant le faire pour une mauvaise raison. Au bout de plusieurs dizaines de minutes elle finit par arriver à l’adresse indiquée. Le visage dévoré par de grandes lunettes noires, elle quitte le confort de sa limousine pour se confronter à la réalité d’un monde bien trop vert et pas assez bétonné. Elle aperçoit au loin la silhouette du véhicule dans lequel son fiancé l’attend, et son cœur se met à battre étrangement alors qu’elle s’approche toujours un peu plus près.

La limousine démarre mais s’arrête aussitôt arrivée à son niveau. La portière s’ouvre sur le danger et Leonide s’y engouffre sans même hésiter. Elle plonge une nouvelle fois, les yeux fermés, dans les eaux troubles d’un désir inavoué. Elle est malade d’avoir ainsi rappliqué jusqu’à lui, mais comment faire autrement ? Comment se refuser la seule chose qu’elle désire vraiment ? « hm », elle retire ses lunettes qui dévoilent un air distant et détaché, « c’est ce que j’ai cru comprendre en lisant tes mots doux. » Toi aussi, tu m’as manqué. Elle regarde son téléphone qui vibre lui signalant un appel d’Owen auquel elle ne répondra pas avant d’enfin planter ses pupilles dans celles de Gregor. « Qu’est-ce que tu veux ? » se pourrait-il que ce soit moi ? « Quoi que ce soit, fais vite, je suis attendue ailleurs par un autre. » Elle sait que ça ne lui plaira pas. Elle le pique consciemment, galvanisée par l’électricité dans l’air, prête se lancer à nouveau dans ce duel dont ils ont le secret.
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I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @Leonide TendlerQu'est-ce que je veux? Tout et rien à la fois. Je veux te soumettre et oublier. Je veux que tu obéisses sans plus broncher. Et pourtant, je veux continuer de voir luir cette flamme rebelle dans tes yeux. Car cette flamme est des plus belles, elle m'ensorcèle. Je veux que tu comprennes que tu es piégée et que plus jamais je ne te rendrai ta liberté. Il t'appartient encore de partir mais pas si je décide de ne pas te laisser faire. Et je n'ai pas l'intention de te laisser déserter l'aire de jeu aussi facilement.

Mais évidemment, il ne dit aucun de ces mots. Il se contente de regarder la dame qui est bien apprêtée et qui retire ses lunettes de soleil pour lancer son regard brûlant sur son compagnon. Gregor est étonné de la voir ici. Il se serait plus attendu à ce qu'elle l'envoie paître. Et pourtant, s'il l'a appelée, c'est qu'il sait. Il sait que ce feu brûle entre eux et les consume tous les deux. Il n'a pas le temps de répondre à sa question qu'elle enchaîne d'une ponctuation toute destinée à l'irriter. Leur duel dure depuis suffisamment longtemps pour qu'il lise en elle et comprenne ce qu'elle tente de faire. Mais malgré cela, il est touché dans son ego de l'entendre qu'un autre l'attend. Un autre l'attend mais elle est là, venue pour lui... à sa commande. « Rien, je voulais juste voir si tu m'obéirais. » Au jeu du manque de scrupules, il est tout aussi doué. Si elle est parvenue à marquer un point en jouant sur la possessivité du Ferreira, il sait qu'il reprend la main en soulignant qu'elle s'est exécuté. Elle, Leonide Tendler, que personne ne peut dompter. Personne sauf lui.

Assis face à face, il appuie instinctivement sur le bouton qui verrouille les portes avant que sa frustration ne la pousse à sortir en trombe. Du même doigt, les vitres noires se lèvent pour que le chauffeur ne puisse plus les voir. « Tu sais très bien pourquoi tu es là. » Gregor n'a pas envie de retarder son désir. Il l'a appelée parce qu'il était en manque. « Et tu sais très bien que je ne tolérerai pas que tu en voies un autre. Décommande. » Des éclairs traversent l'habitacle au son de la voix de Gregor. D'autres frissonneraient mais il sait très bien que Leonide n'en est plus à ce stade. Les jeux de pouvoir, le statut et la force de son fiancé l'attirent comme un papillon de nuit est attiré par un feu. Il va s'y tuer mais il y ira quand même. De la même manière, elle sait qu'elle court à sa perte... et pourtant, elle est là, prête à se faire manger par le méchant loup.

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I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @gregor ferreiraIl capture sa raison dès qu'elle pose les yeux sur lui. Elle le désire autant qu’il l'exaspère. Mais l’agacement qu’elle voit dans ses yeux lorsqu’elle évoque un autre que lui l’amuse. Elle aime qu’il veuille ainsi la posséder, elle qui ne laisse personne jamais vraiment s’approcher. Il attaque en retour en appuyant où ça fait mal. Elle se déteste d’être venue, de s’être exécutée face à sa demande. Elle est toute aussi surprise que lui de l’avoir fait. « Ne te fie pas à un mirage. » Car bien qu’elle soit là, elle n’est pas décidée à lâcher les armes. Elle continue de se battre, elle le tient en joue et s’apprête à tirer.

Tu as raison. Je sais pourquoi je suis là. Je suis là pour toi. Je commence à avoir du mal à me passer de ton corps contre le mien. J’ai besoin que l’on s’aventure encore un peu plus loin sur le chemin de ce plaisir qui nous consume. Je veux te voir brûler sous mes yeux. Je veux danser au milieu des flammes. Et je commence à comprendre que toi aussi tu en meurs d’envie.

À l’abri du reste du monde, -presque- seuls dans l’obscurité de cette limousine, ils se penchent sur le rebord du risque, contemplent l'étendu du précipice, et sautent sans réfléchir la tête dans le vide. Le regard de Gregor s’assombrit sous la menace, et Leonide a envie de s’étendre lascivement dans l’ombre du danger qui la guette. « Qui te dit qu’il n’y en a qu’un ? » Elle enfonce un peu plus la lame de la provocation dans l’égo de son fiancé, elle jubile de voir ses pupilles s’illuminaient ainsi à la lumière de sa jalousie. Et c’est pourquoi, quand il lui demande de décommander, elle va le faire mais tout en continuant de le provoquer. Elle sait qu’elle n’ira pas rejoindre Owen et qu’il serait donc peut-être temps de le prévenir de son faux bond. Elle amène son téléphone jusqu’à son oreille après avoir composé le numéro du metteur en scène. Un sourire vicieux se dessine sur ses lèvres en même temps qu’elle s’approche de Gregor, qu’elle passe ses jambes de part et d’autre de sa taille pour venir s’assoir sur lui. « Owen, c’est Leo. Je ne vais finalement pas pouvoir venir te rejoindre. Je suis retenue par un imprévu. » Elle dévore Gregor du regard et s’amuse déjà de la fureur qu’elle espère provoquer en lui. « Oui. Mais pour me faire pardonner, je te laisse m’inviter à dîner demain soir. » . Je ne décommande pas, je repousse. Elle approche son visage de celui de Gregor alors qu’à l’autre bout du fil Owen accueille cette proposition avec un enthousiasme qu'elle est loin de partager. « Exactement, ça nous permettra de varier les plaisirs. Je t’embrasse. » Sa voix est suave, elle transpire la séduction. Pourtant elle sait déjà qu’elle n’ira pas au rendez-vous qu'elle vient de lui proposer, qu’elle trouvera une excuse pour se contenter de l’heure de répétition à laquelle elle ne pourra en revanche pas échapper plus longtemps. Mais ça, Gregor ne le sait pas. Elle raccroche, laisse tomber son téléphone sur la banquette, puis glisse son visage contre celui de son fiancé pour venir lui susurrer à l’oreille « Maintenant, tu peux me donner ce que tu penses que je suis venue chercher. » Elle ne peut pas résister et embrasse la peau de son cou. Si la dernière fois ses lèvres n’ont pas touché les siennes, cette fois-ci elle n’est pas sûre de réussir à ne pas braver l’interdit.

J’ai déjà glissé au plus profond de toi des envies que tu ne pourras plus jamais ignorer. Tu penses pouvoir me posséder, mais en réalité, c’est toi qui finiras par t’agenouiller.

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I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @Leonide TendlerQJe vois dans tes ombres, dans les noirceurs de tes yeux, des ténèbres qui m'appellent. Je vois dans ton âme, le reflet d'une partie de la mienne. Je vois ce que je refuse de croire. Et pourtant, malgré mon agacement, je ressens que j'ai besoin de répondre à l'appel. C'est pourquoi je te somme, je t'invoque, je te condamne. A moi.

« Il n'y a aucun mirage. Tu es là et tu peux démentir autant que tu le voudras, la drogue ne fait pas partie de mes vices, je sais que je n'hallucine pas. » Il refuse de la laisser se défiler. C'est sa victoire de la voir rentrer dans la limousine, d'avoir obtempéré. Gregor sait que c'est dur pour elle de faire face à ce besoin qu'elle a de venir vers lui. Tels deux aimants, ils s'attirent et de dos, se contrarient. Tellement de contrariétés et de douceurs amères, qu'elle joue avec ses pieds. Plus d'un rival? Il n'en a jamais douté. La beauté sévère de Leonide ne peut pas laisser indifférent. Gregor la déchire de son regard mécontent avant de lui répondre, insolent « Pour le moment. » Car plus tard, il n'y en aura plus aucun. Il se réjouit de la voir dire oui, de l'emprisonner dans la force de sa volonté. Cette possessivité, il ne l'a éprouvée qu'une fois dans sa vie. Joyss. Cette gamine lui appartient. D'une autre manière, oui, mais elle est à lui. Et de la même façon violente, Gregor ne veut pas céder sa fiancée à d'autres hommes. Certains pourraient dire que dans ce cas précis, c'est un peu plus justifié.

Elle passe son coup de fil sous ses yeux. Owen. Le prénom lui est familier. Il a dû le voir passer dans le dossier de Leonide. Mais cela n'est pas apparu comme un de ses amants sinon il aurait retenu. Son détective va se faire fusiller. Il déteste être surpris. Il perd son avantage. Leonide joue avec le feu en parlant d'un dîner le lendemain. Et quand elle raccroche, Gregor lui dit platement et sans détour « S'il faut que je te séquestre pour que tu n'ailles pas à ce dîner, je le ferai. » Cela n'est même pas une menace. Il a cette force à dire des phrases pareilles comme s'il parlait du menu du jour. Mais ses yeux se posent ensuite sur elle et les flammes du désir noir se renouvellent.

Elle capitule. Ou elle articule ses propres demandes. C'est une manière de voir les choses. Gregor l'attire sur sa banquette, la déshabille et se laisse aller à des gestes osés. L'habitacle du véhicule les soustrait au regard des passants. Ses mains la couvrent, la maintiennent tandis que de son corps, il impose sa dominance. Encore une fois. Et à peine parvient-il à sa jouissance, qu'il repart de plus belle, manifestant la force de son âge et l'impétuosité de son désir sans limite. Il est rare qu'il soit si véhément. Mais là, il a besoin de la contrôler, de l'épuiser. Quand il se retire après une seconde performance, il soupire « Nous nous marierons le mois prochain. » Cela sort de nulle part. En vérité, c'était la raison pour laquelle il l'appelait. Javier l'a convoqué après les organisations des fiançailles et a manifesté son mécontentement vis-à-vis de la situation. Il s'inquiète que son fils ne se défile. Alors pour le rassurer, Gregor a proposé d'avancer les noces. Il dira que c'est pour contenter son père mais ses motivations sont bien plus noires, plus sombres qu'elles n'y paraissent.

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Gregor la confronte à la réalité, se joue de la poésie de ce qu’elle lui dit. Il a raison, elle n’est pas un mirage puisqu’elle est là. Mais elle se demande si ce qu’elle ressent à chaque fois qu’elle le voit, que son regard se pose sur elle, qu’elle articule son prénom –même silencieusement-, est un mirage, une hallucination ou les dégénérescences de son esprit malade. Il réveille quelque chose en elle de terrifiant tellement ce sentiment semble incontrôlable. Alors, plutôt que de chercher à comprendre sa nature elle préfère continuer à le défier. Elle le bouscule, encore. Elle s’amuse à faire luire dans son regard l'éclair d’une jalousie qui devrait l’effrayer alors qu’il ne fait que la satisfaire. Il lui promet à demi-mots de finir par être le seul homme à l’approcher et elle ne répond pas à cette promesse teintée par la menace. Elle sourit quand la foudre noire du regard de Gregor s’abat sur elle, elle s’enlise dans la provocation en appelant Owen , en flirtant ouvertement avec lui devant son fiancé, faisant miroiter à Gregor une soirée où il ne sera pas convié, où il ne sera pas celui qui pourra la toucher. Elle peut le sentir bouillir sous son poids, et elle jubile quand il donne forme à sa colère dans une menace calme, douce, amère. « Je ne demande qu’à voir. » Elle n’a pas peur du feu, et elle s’applique continuellement à lui rappeler. Elle attise le brasier qu’elle a créé en lui, car si elle vient à brûler, il devra lui aussi être victime de ce terrible incendie.

Ce que je ne te dis pas, c’est que moi non plus je ne supporterai pas qu’il y en ait d’autres que moi. Je ne tolèrerai pas que cette jalousie ne m’appartienne pas. Je détruirai celles sur lesquelles ton regard se posera, et je te promets d'écraser celles qui oseront s'approcher trop près.

Quand Gregor la fait basculer, qu’il l’installe sur le cuir, la déshabille ses yeux plantés dans les siens, elle sourit. Elle qui lui promet l’irrévérence veut en cet instant précis ressentir la jouissance de lui appartenir. Possédée. Il se glisse en elle, mélange son aura à la sienne, et elle est submergée par un sentiment de plénitude aussi étrange que délicieux. Elle oublie toutes ces heures passées loin de lui, elle s’accroche à la vivacité de ce plaisir qu’ils partagent, se laisse dompter sous la caresse de sa peau. Et à peine leurs pupilles viennent-elles de s’éclairer à la lueur de l'extase qu’il en redemande, qu’il reprend l’incantation là où il l’avait laissée, et invoque des démons bien plus puissants. Leurs corps se crispent, tremblent sous la menace d’un orgasme fulgurant, puis, résignés, se laissent dévorer par le plaisir.

Alors que Gregor se retire, il les ramène soudain à la réalité. La gorge de Leonide se noue face à cette nouvelle inattendue. Elle se rhabille et ne lui répond pas immédiatement, comme pour prendre le temps de digérer la nouvelle. L’esprit encore embué par la condensation du plaisir, elle se répète l’information en elle. Mais les émotions qu’elle ressent ne font pas sens. Elle devrait être en colère, elle devrait craindre ce jour fatidique. Pourtant, rien de tout ça ne se passe. À la place, une excitation étrange se répand dans son cœur. « Quel sens du timing, c’est à se demander si tu n’as pas répété. » lui dit-elle en se redressant pour s’assoir à côté de lui. Elle sort un paquet de cigarettes de son sac, ouvre la fenêtre et glisse une marlboro entre ses lèvres avant de l’allumer. Elle finit par tourner son visage dans la direction de Gregor pour le regarder à nouveau. « Pourquoi précipiter les choses, tu as peur que je change d’avis ? » Elle recrache la fumée par la fenêtre un air agacé accroché au visage avant de lui refaire face, avec un étrange sourire dessiné sur ses lèvres. « Commence par faire les choses dans l’ordre et me faire une demande en bonne et due forme. Après ça, on pourra reparler de la date de la cérémonie. » Elle sait très bien que ce qu’elle vient de dire est ridicule, qu’il n’y a pas de place dans leur réalité pour de ce genre de choses puisqu'il s'agit d'un mariage arrangé. Mais maintenant qu’elle n’est plus attendue ailleurs, pourquoi ne pas continuer à le provoquer avec son insolence ?

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I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @Leonide TendlerCruelle délivrance que celle que tu m'offres sans te donner. Atroce souffrance que d'encore te vouloir après t'avoir consomé. Tu es la tentation diabolique qui s'esquisse dans le désert d'un coeur qui ne pardonne pas. Tu es le mirage qu'on voit sans jamais toucher de ses propres doigts. Tu n'es pas un rêve, tu es un cauchemar, un cauchemar qui explose quand je me déverse encore une fois.

La précipitation ne fait pas partie de ses traits de caractère. Mais elle est là. Avec elle, rien ne se passe comme cela devrait. « Celle qui feins et qui dois travailler ses répliques à l'avance, je te rappelle que c'est toi. Je ne répète pas moi. » Il la taquine comme s'ils étaient des amis d'antan. Et pourtant, il déteste ses façons de le recadrer. Leonide n'est pas idiote. Cela fait son charme et cela la rend exaspérante en même temps. Il soupire avant de lâcher « Arrête de faire comme si tu avais le choix. » Implacable, Gregor lui rappelle que cet engagement n'est pas de leur ressort. Mais il laisse aussi s'échapper d'autres informations. « Que t'importent mes raisons, cela ne te regarde pas. Ne t'attends pas à être mon égale dans ce mariage. Tu ne sauras que ce que je voudrai bien te laisser savoir. » Il l'agresse, l'accule. Gregor veut la mettre au pied du mur, veut la voir qui comprend dans quelle vie elle s'engage. Pourtant, il n'envisageait pas de torturer son épouse, qui qu'elle soit. Mais, Leonide... C'est différent. Je veux te faire voir ce que signifie de vivre dans les liens du sang, entre les dangers des bons et des méchants. Je veux te suffoquer de ma passion et te voir te débattre dans l'irraison de nos sentiments.

Un regard noir se pose sur celle qui se croit drôle en lançant des ordres. « Si tu veux te mettre à genoux pour me satisfaire, c'est ton droit. Mais tu ne me verras jamais dans cette posture de petit jeune courtisan avec toi. » Il arque un sourcil en tentant de rajuster le col de sa chemise. « Tu as d'autres requêtes stupides à me faire ou on est bon? » Il la chasse. Comme une vulgaire femme ramassée sur le trottoir qu'il veut remettre sur le trottoir. [i]Va-t-en rejoindre ces hommes que tu veux séduire pour me déplaire. Va-t-en donc leur offrir tes charmes et dîner avec eux. /i] Ses mâchoires sont serrées tandis qu'il pose une main sur la portière pour l'empêcher de sortir. « Demain tu dînes avec moi. Au Baudelaire. » Sans appel, il rajoute « Il est temps que tu voies l'envers du décor. » Un sourire sadique se dépose sur ses lèvres, ravi de trouver une raison de la voir quand elle est supposée voir son Owen.

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I put a spell on you because you're mine. You better stop the things you do, I tell you, I ain't lying. You know I can't stand it, You're running around. You know better daddy. I can't stand it 'cause you put me downfeat @gregor ferreira
L’air frais vient caresser la peau encore humide de son visage alors qu’elle invite la fumée de sa cigarette à se répandre dans ses poumons. La raison se fraye à nouveau un chemin au travers de son esprit qui vient d’être secoué par le désir. Gregor, assis à côté d’elle, répond à son pique avec une pointe de taquinerie, peut-être même cherche-t-il à la vexer. « Pourtant, tu viens à peine de te répéter. » Elle joue sur les mots pour lui rappeler l’avidité dont il vient de faire preuve et qui n’était pas pour lui déplaire. Mais rapidement son fiancé s’enfonce un peu plus dans leur obscure réalité et semble déterminé à l’y entraîner avec elle. Il lui rappelle ce qu’elle n’a pas, lui présage ce qu’elle ne sera jamais et lui promet des secrets immuables. Il montre les dents, déploie ses ailes pour une nouvelle fois laisser apparaître sa sévérité dans toute sa splendeur. « Et toi, arrête de croire qu’une alliance autour de mon doigt me fera tienne. » Elle ne courbera pas l’échine, et s’il pense que lui saura tout, que ses détectives lui permettront de tout connaître, il se trompe. Et elle s’appliquera avec beaucoup de sérieux à lui montrer.

Elle le provoque une nouvelle fois, articulant des ordres auxquels elle sait qu’il n'abdiquera pas. Elle observe le noir affluer à nouveau dans les iris de son fiancé alors qu’il lui répond d’un ton suffisant et provoquant. Elle a conscience qu’il n’est pas du genre à plier le genou devant qui que ce soit, si ce n’est son père, et elle ne s’attendait pas à ce qu'autre chose que son égo se presse pour répondre à son attaque. « Tu n’as qu'à demander à une autre de s’écorcher les genoux pour te satisfaire. » Elle jette sa cigarette à moitié consumée par la fenêtre quand il formule sa volonté de la voir partir. La buée du plaisir s’est dissipée, et c’est la rage qui refait surface. Celle d’avoir répondu à son appel, celle de lui donner l’occasion de la chasser une fois son plaisir consommé. « On est bon. » Elle se redresse pour récupérer son sac posé sur la banquette d’en face, et se dirige vers la porte derrière son fiancé décidée à partir loin de lui. Et alors qu’elle s’apprête à sortir, il pose sa main sur la portière et lui barre le passage. Il déguise sous un ordre une invitation à dîner. Elle relâche un léger rire avant de lui jeter un regard noir. « On verra bien » . Puis elle retire la main de Gregor de la poignée, l’enclenche et quitte l’habitacle de la limousine sans se retourner.

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