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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 A la table des hommes (TW/Lila)

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Grisha Orlov;

-- gros méchant pas bo --
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Grisha Orlov



Mads M.
WALDOSIA (ava)
631
765
A la table des hommes (TW/Lila) Ez4FQwb
53
(Veuf) Agnieska la femme, l'unique. Tuée sauvagement par la loi du Talion, fameuse, cruelle, elle a laissé dans un dernier soupir les souhaits pour sa fille, mais de cette dernière le corps aussi retrouvé.
Il se présente psychiatre pour toutes personnes naïves, psychiatre à temps partiel, de l'autre côté du miroir l'homme poli se transforme en tyran, il gouverne de ses doigts meurtriers un vaste empire où règne désolation et despotisme. Père de la mafia Romashka, c'est à lui qu'on loue allégeance et qu'on ploie les genoux.

MISHA OKSANA BARBIE
MEDEE SAHEL JAMES

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Message Sujet: A la table des hommes (TW/Lila)   A la table des hommes (TW/Lila) Empty Mar 20 Oct - 20:01


A la table des hommes
Chaque histoire possède son monstre, qui les a rendues dures plutôt que courageuse, et alors elles ouvrent leurs cuisses plutôt que leur coeur, là où est blottie et cachée la petite fille du passé

 Elle rutile d'or, un soleil matinal baignant les chambres de son ocre et d'opale, les nuages cachent les flammes et recouvrent de blanc les façades et des colonnes de la bâtisse. Elle est large cette maison aux allure romantiques, aux fenêtres d'ogives, au balcon arabesque, au jardin fleuri dans lequel s'épanouit une silhouette adulte accompagnée d'une enfant. Elle cueille des fleurs, accroupie, ses beaux cheveux de lin nattés, vêtue d'une robe de soie. Elle tend sa marguerite à l'homme qui la surveille, elle est belle cette fleur, s'exclame-t-elle, chuchotement faible sur les lèvres de cristal, sur lesquelles on a posé un fin maquillage. Il vérifie sa montre, tend la main que la petite enserre, son bouquet pendu à son bras droit. Je crois que ton prince charmant t'attend dans ta chambre Lys. Ils gravissent les escaliers de marbre, deux ombres traversant les couloirs. Elle semble si fatiguée, marchant doucement dans l’étroitesse des détroits. Ils passent le salon découvrant deux titans toujours savamment dressés, chemises et cravates, pantalon de lin pour la chaleur étouffante des derniers jours. C'est qu'elle est bien belle notre fillette, Grisha sourit, pose sa cigarette avant de s'accaparer la gamine, de lui poser sur la joue un long baiser attendri. "Il a payé pour une heure." prévient-il au gardien. Le russe bafoue la gorge, les phonèmes ont la sonorité des steppes glacées de la Sibérie, néanmoins, dans les orbes flamboient certainement une attention particulière pour cette poupée, ses yeux perdus dans l’immensité d’une fatigue artificielle. Hyacinthe s’approche, caresse la joue, profite de sa soumission pour vérifier ses réflexes, son dynamisme. Sur la table, assise, elle ne semble plus qu’un lambeau de corps offert. « On va réduire les doses. » Diagnostic posé, elle repart vers la Géhenne et, devant la porte de sa chambre, un autre homme qui serre la main de son éducateur.

  Le dossier sur le bureau laisse ses empruntes ; des photographies révèlent le visage d’une écolière, la fiche d’identité – sixième – d’une famille modeste, harcèlement scolaire, douée pour la danse, réservée, effarouchée, rêveuse, a du mal à se concentrer, résultats chaotiques. Grisha s’est renseigné, deux mois pour réunir les informations auprès de l’assistant social, des professeurs ; le mafieux a utilisé de son autorité de psychiatre afin de déguiser ses motivations, dans le bureau impersonnel du proviseur, il a prétendu connaître Aislinn comme un ami proche de la famille. On ne se méfie pas des gens sympathiques. Une date gravée au stylo, le 2 octobre 2003, date de l’enlèvement, une préparation minutieuse pour une denrée d’une rareté dont on prend soin, qu’on arrose afin de faire croître le résultat. Il a aménagé sa chambre, imposant une ambiance de songe aux couleurs safranées, des voiles et des tissus, au centre un merveilleux lit, confortable, pour elle, et pour ses futurs clients. Il enfile ses gants, range les papiers dans le premier tiroir de son bureau, revêt son long manteau avant de se diriger vers la berline, vérifie le coffre nourrit d’un oreiller, car Lila est une enfant qui ne comprendra pas, fragile. Il se gare près des portes de l’école, sur le chemin dallé agrémenté de quelques touffes d’herbe, quelle tristesse, cette vision de l’institution située dans un quartier misérable, où les gosses éructent et purgent leur violence sur les plus faibles.

 Il l’observe, elle a la tête baissée, son regard sur le macadam, sa démarche méfiante, ploie sur le poids du monde, des moqueries que l’on cache et dont la petite a honte, il devine aisément  les jours de cruauté sur les lippes penchées, les récréations emplies de culpabilité de devoir se montrer, sa Lila est une cible, de porcelaine éméchée. A l’abri des indiscrets, trois gars enserrent la fleur, ils la bousculent, se gaussent. L’adulte arrive et s’évanouissent les ombrages de son malheur, apparaît le pire vêtu d’innocence. Il s’agenouille. Relève le menton de la petite. Essuie quelques larmes de la pointe d’un mouchoir.  « Ils ne te feront plus rien. » La voix rassure, stable, grave, une pointe d’autorité sur la mâchoire. Il sourit.  « Désires-tu que je te ramène chez toi ? Je suis un ami de ta mère, elle ne t’a jamais parlé de moi car je viens de revenir aux Etats-Unis. » Une pause tandis qu’il ramasse le cartable chuté sur la terre sèche, famélique des pluies absentes. Il marche vers la voiture, prêtant une surveillance aux agissements de la fillette, elle le suit, timidement, s’arrête, incertaine. Pour combler les doutes, pour anesthésier la méfiance, Grisha assène de nouveau, tendrement.  « Je ne sais si tu connais la France, j’y ai passé d’agréables moments. J’ai même vu Le lac des cygnes à l’opéra Garnier. » Envelopper de velours les desseins et jouer d’une confiance aveugle, la douceur de l’agissement du vieux s’enrobe des contes et des légendes, des souvenirs vernis de splendeurs et de rêves évanescents ; on n’aura pas alerté suffisamment l’enfant des méchants hommes aux desseins dévorants.  


(c) corvidae

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Que m'importe que tu sois sage?
Sois belle! Et sois triste! Les pleurs
Ajoutent un charme au visage,
Comme le fleuve au paysage;
L'orage rajeunit les fleurs. Baudelaire
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A la table des hommes (TW/Lila)
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