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 psycho house (imra)

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Message Sujet: psycho house (imra)   psycho house (imra) Empty Jeu 3 Sep - 18:46

La chambre est couverte de noir, et parfois, des rayons du couchant animent la nuée brumeuse échappée de son joint. Dans son caveau, Aminn s’est étalé de tout son large, la nuque en angle droit sur la bordure de son lit, les rétines qui s’abîment sans se clore sur les volutes révélés par la lueur. La musique hurle dans ses oreilles sans qu’il l’entende, inanimé, le néant qui s’effleure aux seules perspectives de sa torpeur. Il ne pense à rien concédant au vide le siège de ses tribulations. C’est la morale des poltrons, l’ignominie des minables. L’arabe a la pupille dilatée par ce qu’il dénègue, les tumultes éclipsés dans le trip. Et se promène parmi les décombres, l’odeur pestilentielle des vivants qui se laissent pourrir, creusés par tout ce qu’ils ne sont plus à-même d’endurer, le déshonneur dans leur sillage. La porte s’ouvre brusquement sur les tissus ridés de son père, chargé de haine et de désolation, contre un gosse qui ignore pourtant qui a pénétré l’antre caverneuse pour lui agripper les boucles. Les écouteurs tombent comme le corps est violemment traîné hors du tombeau, et que les claques punissent. Le patriarche vocifère en arabe, tandis que la braise du mégot échoué s’étouffe doucement à ses pieds. C’est la danse calme de la fumée qu’Aminn perçoit à travers l'entrebâillement des bras qui couvre son visage.
“Ta mère est morte de peur … Tu veux la tuer c’est ça? … Et ta soeur? … Ça fait rire tes copains toxicos de ramener des djinns sous notre toit? ... J’ai honte mon fils, un mécréant, tu n’es pas un homme. Allah fait des choix regrettables, nous prendre notre fils pour nous laisser celui-ci … J’ai honte, Aminn ... Va-t-en!”
Entre la violence et les jérémiades, le père attrapait son môme par le poignet. Et les allures vaillantes -et à un certain moment, craintes- que possédaient le garçon n’avaient pas d’emprise, car la drogue ne confère le cran de rien. Se savait-il innocent et confus, il laissait les empreintes du père frictionner son derme, recevait sans broncher les gifles humiliantes contre le haut du crâne qui forçait son regard sur le sol, pour ne pas tomber sous la brutalité du parent. Enfin jeté sur le perron, le maigrelet fait craquer les planches quand il se redresse sur ses bras. Et dans l’accalmie, un ruissellement se fait entendre, les couleurs vermeil gouttent encore sur le paillasson aux vibrations de la porte qu’on a claqué. Aminn cerne le guet-apens qui a pris la crédulité de la maisonnée: un pentacle dégoulinant sur les adorateurs d’Allah. Il sent les forces occultes qui se resserrent où le malheur frappe plusieurs fois. Ce qu’il comprend du message l’abat. Au sens propre. Son corps s’est cloué à nouveau sur le bois, soufflant l’agacement et l’angoisse que le carmin loge dans son écrin d’interprétations.
Sorcière dans l’ombre de sa maison claire s’ennuie assez pour tourmenter les bigots. La silhouette étroite faisait claquer l’éclat obscur de l’iris, droit et apathique, derrière les tentures et contre le hâle grisé du garçon. Il avait bien levé la main pour saluer, sans autre réponse qu’un immobilisme total qui lui foutait les jetons. Poupée taxidermisée à l’intention des obsédés lesquels certainement comme lui, fourraient l’oeil jusqu’à l’harassement. Il avait fini par comprendre que l’auguste noiraude dans ce décor d’antéchrist n’épiait que pour mieux déranger sa quiétude, et qu’elle lui destinait dans une attention infectieuse toute sorte de présents stellaires qui portaient la mort. Et la peur qu’elle instillait forçait le retranchement du gamin, la tête bien moulée par le bord de la cuvette à vomir son angoisse. Se languissant des ardeurs d’un homme qui n’en avait pas, sans doute s’était-elle foutue de savoir qui pouvait bien tomber sur ses horreurs.

La plante de ses pieds nus et noirs de crasse fracture la chaussée d’en face. Aminn remonte la petite allée vers la porte blanche des St-Clair qu’il cogne à plusieurs reprises avant qu’elle s’ouvre enfin. “Bon maintenant, qu’est-ce que tu veux?”, c’est elle, promenant un air plus statique dès qu’elle se meut. “Mon père vient d’me foutre à la porte à cause de tes conneries, et ma mère est dans tous ses états”, il sait pas comme ce qu’il dit peut réveiller la vie qu’elle doit loger. Il hésite pas: à faire un peu pitié.



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Message Sujet: Re: psycho house (imra)   psycho house (imra) Empty Ven 11 Sep - 17:25

Sous l’écho de l’oraison funèbre murmurée par ses lèvres, la nuit craque et file. Gorgone au visage exceptionnellement détendue, elle plane, alanguie sur ce parquet parfois usé par ses maints passages, parfois gonflé par l’humidité, parfois une latte de bois manque même à sa famille, arrachée bien avant qu’un autre fantôme ne vienne hanter ce huis clos sombre. La chevelure s’effile autour de ce faciès sans pli, vipères charbonneuses, Méduse ayant enfin trouvé son repos, incapable de rendre aveugle quiconque croiserait son regard noir. Jurant avec l’encens à la langue grise dansante sur l’autel des démons, des dieux noirs, plantes et amulettes effrayantes se dispersant sur la table où les genoux s’usent pour disperser quelques vents de prières tout droit sortie de sa gorge en poussière, un morceau de blues peint le silence de ses cris de trompette, de ses notes ne laissant jamais naître aucune larme sur les joues asséchées de celle à l’âme éteinte. Elle entend les pas lourds de sa tante dans la chambre d’à côté, dansant aux côtés de ceux, plus légers mais pas moins menaçants de sa mère, une énième dispute voyant s’affronter les sœurs St-Clair qui n’ont jamais su s’aimer que dans cette brume de reproches fielleux et de regards-poignards. Même à travers la musique, Imra perçoit tout. Elle entend les insultes sonnant comme des mots doux, les rires rendus rocailleux par le charbon de la cigarette qu’elles enchaînent par paquets de trois quotidiennement, les croassements de corbeaux, deux silhouettes noires promettant la mort. Du moins, c’est ce que murmure les voisins qui les ont jamais vraiment aimés. Et les St-Clair leur ont toujours bien rendus de leur ignorance, indifférentes au monde qui les entoure, inadaptées à la modernité qui ne fait qu’enfler et qui les rend moins habiles de leurs dix doigts voguant sur un écran lumineux qu’avec leurs ustensiles servant à créer les plus immondes potions.

Soupir dans ce noir à peine gondolé de lumière orangé, elle se redresse, lassée de voir son calme s’envoler aussi loin que la rumeur d’une dispute ne faisant qu’empirer. Il vaudrait mieux partir avant d’être prise pour cible par la génitrice acariâtre, prise à parti d’un conflit vieux de quatre générations. Il est de coutume ne pas savoir s’aimer dans ce nid à rats. Les muscles gémissement lorsqu’elle se relève, les doigts encore peint de rouge sur quelques bords de phalanges. Coupable. Elle s’amuse encore de la farce morbide qu’elle a orchestrée plus tôt. L’ennui, l’envie d’attirer le regard sombre du maudit revêtu de deuil, gardant dans le secret de la boite cabossée lui servant d’esprit, les rencontres futiles, fugaces, où elle a fixé les prunelles presque cachées par le voile de paupières tombantes, offrant ses rares rictus que l’on appelle sourires à cette âme condamnée. Il empeste la tragédie, le deuil, la souffrance. Un parfum attirant pour celle qui s’en couvre tous les jours. Les bras filent dans les manches de son cuir qui croasse à chaque mouvement, ses bottes frappant le parquet dans ce bruit étouffé par les tapis qui s’y étalent. La chambre ressemble plus à un souk qu’à un havre de paix de jeune femme prête à plonger dans la trentaine. Les yeux cernés se croisent dans le miroir orné de colliers et de babioles pendues à la va-vite. Elle ne voit que le vide, heureuse de remarquer que rien n’a changé. Le désespoir persiste à lui coller à la peau, femme faite pour la tristesse et l’angoisse de vivre. Pas pour l’amour, ni le bonheur. Incapable. Inconstante.

La porte s’ouvre et les cris sont plus distincts. La mine blasée, elle passe à toute vitesse pour éviter d’être attrapée par les griffes des oiseaux en colère se bouffant le bec, prête à fuguer de cette baraque qu’elle arpente de temps à autre pour faire office de dame de compagnie à une mère qui ne cherche qu’à la punir d’avoir un jour osé devenir une ratée. Enfilant bague sur bague à ses doigts pleins de culpabilité faussement sanglante, elle se fige lorsque viennent les coups. La dispute ne s’interrompt pas pour autant quand sa tête se détourne vers la porte blanche ne laissant rien voir de l’intrus osant cogner avec tant de rage. Les yeux se plissent à peine, espérant voir s’offrir à elle l’agneau aux prunelles creuses et fascinantes, l’errant de ce quartier où la mauvaise herbe ne cesse de pousser, abreuver par la médiocrité. Nonchalante, elle s’avance jusqu’à ouvrir, s’empêchant de moquer l’apparition tant espérée qui ne manque pas de la houspiller sans attente. Il la dévore déjà à coups de mots acérés, de ce timbre que l’oreille n’a jamais attrapé, savourant les notes de cette mélopée d’ailleurs, aride et désertique, chantante et alanguie. Un voyage des sens sous la faveur de quelques notes caressantes. L’épaule tombe contre le chambranle, fouillant déjà le vide, tentant de deviner si elle y tombera un jour, s’il a déjà avalé l’âme d’une innocente avec la simple force de son regard hanté par le supplice.

« Dommage. » L’art d’offrir la froideur quand le chaud rêve de couleur d’un sourire amusé dont elle n’autorise que la naissance à la commissure de ses lèvres. Jetant un coup d’œil au-delà de sa haute silhouette, elle perçoit l’immonde trace laissée par son passage, pentacle de rouge sombre ayant bavé pour mieux sécher. Retrouvant le visage du dieu en colère, elle s’amuse à fixer dans le silence à peine perturbé par les voix étouffées des sœurs poursuivant leur combat dans son dos. « Qu’est-ce que tu veux que ça m’fasse ? Je n’ai rien fait. » Plongeant ses mains d’artiste ratée dans les poches de sa veste, elle le mire toujours au travers des mèches emmêlées aux cils d’un œil torve « Tu n’as pas entendu les rumeurs depuis l’temps ? Venir sonner à cette porte ne t’amènera que du malheur. Tu ferais mieux de filer. » Murmure de pythie, promettant le malheur, attendant l’affrontement car les filles St-clair ne sont bonnes qu’à ça, provoquer le chaos là où le calme les intrigue, gangréner ce qu’elles effleurent de plus beau de leur haleine de souffre, détruire, à tout prix, ce qu’elles ne pourront avoir.


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