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 Use somebody | ft. Imra #3

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Message Sujet: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Ven 12 Mar - 14:23



"I've been roaming around,
Always looking down and all I see
Painted faces fill the places I can't reach
You know that I could use somebody
You know that I could use somebody "

feat @Imra St-Clair
Le train démarre sans qu'il n'ait pu monter dedans. Le sac se décolle de son épaule et retrouve le sol dans un fracas qui laisse présager quelque brisure à l'intérieure. Si les prêtres le voyaient en ce moment-même, ils ne pourraient croire qu'il s'agit du Carmin Fletcher qu'ils viennent de fréquenter pendant une semaine. Un jeans délavé, une chemise qui n'est pas complètement rentrée dans le pantalon, décoiffé et la main qui tremble dans la poche de sa veste en cuir à la recherche d'une clope abandonnée. Carmin sort son téléphone et tapote un message à l'attention de celle qui l'attend chez lui. Désorienté, il a passé la fin de la semaine à appréhender qu'elle soit dans son appartement, à farfouiller dans ses affaires et à laisser quelque objet vaudou sous son lit. Ou encore même qu'elle aille fouiller et découvrir quelque cliché appartenant au passé. Le cadre photo où demeure Hazel a déjà fait l'obket d'une discussion animée entre Imra et lui. Et Carmin déteste cette manière qu'elle a d'appuyer sur ce qui lui fait mal. Toujours insensible en apparence, toujours le verbe salaud, il encaisse les outrances, les mots en trop. Mais là, il sait qu'elle a eu une semaine pour préparer le bûcher sur lequel ce n'est pas une sorcière mais bien un prêtre qu'on va brûler.

Assis sous un abri de fortune, il décide de passer la nuit là plutôt que de retourner à la paroisse. Il a eu assez de cette semaine de sermons et de lectures moralisatrices sur les femmes et le consentement. C'est la nouvelle mode à l'Eglise, il faut s'ajuster aux discours dominants. Alors on leur a enseigné comment écouter les gens, comment les guider dans ce sujet périlleux. Les lumières de la gare sont suffisamment éclairantes pour qu'il passe sa nuit à lire. Mais Carmin ne peut s'empêcher de penser à elle. Elle pleurait. Arrête tes conneries, elle ne pleurait pas. Mais les phrases de leur conversation tournent en boucle dans sa tête pendant que l'héroïne de son bouquin avance dans sa quête sans qu'il ne comprenne rien. Trop absorbé par ses pensées, il lit sans s'impliquer, sans rien intégrer des mots qu'il prononce mentalement. Quand à 8h du matin, le train l'emporte vers New-York, il s'endort enfin. Son sac en toile contenant sa soutane et quelques livres collés contre le torse, il ne craint pas qu'on le vole. Carmin fait une proie facile lorsqu'il arbore sa robe noire. Mais ainsi vêtu, rares sont ceux qui oseraient se rapprocher de lui. Les tatouages apparaissent quand on le regarde sous certains angles, marques d'une vie passée si on lui demande au presbytère. Marques qu'il maintient cachées.

Il arrive à la gare de NY à 15h mais il traîne en ville, tardant à rentrer, persuadé qu'elle sera là, chez lui. Et pendant qu'il se prend à manger et grignote en pleine rue, les phrases le heurtent à nouveau.

Arrête de faire ta gamine. Qu'est-ce que t'as? Parce qu'elle avait clairement quelque chose. Et cela trotte dans son esprit comme un tic tac vagabond qui l'empêche de dormir. j'suis plus ta putain d'prio ? Il renifle de mauvaise humeur. C'est quoi cette histoire de priorité? Quel est le mal qu'elle vient lui partager? Quel est ce mal si profond qu'elle ose lui demander des comptes comme s'il allait obtempérer.

Et pourtant du con, tu l'as laissée venir chez toi. La clé s'immisce dans le verrou de la porte pour l'entrouvrir. Cette dernière cède sans difficulté et Carmin ressent le frisson du danger. La pièce est plongée dans l'obscurité mais cela ne suffit pas à le rassurer. Elle est là. Quelque part, tapie dans l'ombre, la sorcière attend pour surgir de l'obscurité. « Je t'ai pourtant dit de toucher à rien...» C'était peine perdue. Il allume l'interrupteur et pousse la table de la cuisine pour la faire retrouver sa place centrale dans ce petit espace qui est dédié à la bouffe. Sans même la chercher, il ouvre le réfrigérateur et se prend une bière avant d'analyser le contenu de ce garde-manger froid. «  C'est quoi ce truc dans le bocal? » Avec elle, il a toujours peur de trouver un coeur de rat ou des organes de crapaud quelque part dans son plat. Il fait volte-face et se retrouve nez-à-nez avec le fantôme d'Imra, surgi de nulle part, apparu dans un silence terrifiant. « Bonsoir. » murmure-t-il acerbe alors que leurs corps sont à quelques millimètres l'un de l'autre. As-tu vraiment espéré qu'elle ne serait plus là? Il parlait dans le vide, espérant et craignant à la fois que ce silence prolongé soit la preuve qu'elle avait daigné rentrer chez elle sans demander son reste. Mais Carmin la connaît assez pour savoir qu'elle ne serait pas partie sans laisser une trace plus visible de son passage.

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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Ven 12 Mar - 19:21


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Des jours passés à enchaîner les clopes, à descendre les escaliers sans accorder un salut aux voisines ou voisins de l’immeuble, simplement vêtue d’un t-shirt volé au propriétaire des lieux, d’un short déchiré, se fichant du froid qui rôde dans la nuit, dans le matin gris, elle rachète clopes sur clopes, alcool sur alcool et peu importe les mélanges, du moment qu’elle finit par se tuer la nuit venue, que le sommeil la coupe dans son élan destructeur. Les traits ne s’affaissent qu’à peine tant ils sont déjà empreints de cet effroyable aigreur, de cette implosion lente et lascive qui habite les prunelles qui se figent sur les moindres meubles qui l’entourent et qui ne sont pas les leurs. Personne ne saura jamais. Personne ne saura jamais combien de larmes de désespoir elle déversera sur le coin du canapé, redevenue la sale gosse sauvage aux cheveux emmêlés que sa mère rejetait sans cesse. « Tu n’es pas assez forte. Pas digne ! » Elle pouvait le hurler pendant des heures, frappant son dos du plat de sa main, laissant des bleus sur le dos pâle à la colonne si facilement cassable sous les coups d’une mère aux phalanges cornées. Le démon l’a frappé plus d’une fois et la maudite s’est vu châtié pour une soupe mal avalée, pour un regard de travers, pour une robe trop courte, pour l’audace d’un décolleté qui pourrait tenter les mauvais esprits rôdant dans les rues de ce grand trou qu’est New-York. Bien sûr. Bien sûr, elle aurait dû fuir depuis longtemps.

Combien d’heures passées à fixer l’écran de télé, ivre, prête à s’endormir, se retenant d’appeler sa mère, de murmurer son nom et de lui demander pardon, de la supplier de l’accepter de nouveau dans ses jupes ? Combien de fois a-t-elle voulu de nouveau pleurer à l’oreille de Carmin avant que sa fierté ne la rattrape, ne l’étrangle et que le fiel ne se déverse dans son organisme qui tanguait, criblé de crevasses ? Alors elle se levait, la nuit sombre pour habiller son ombre, poussant les meubles, brisant les règles, fouillant les affaires, inspirant l’odeur de l’homme absent comme une chienne cherchant la saveur de son maître, comme un animal rôdant dans les parages pour errer et hanter les lieux, dégageant les tiroirs, changeant les draps du lit pour en mettre d’autres, changeant les photos de places, manquant de brûler ceux des femmes dont elle ignore parfois le nom, semblant à des collections d’amantes qu’elle méprise d’un regard morne. Tout est mort et elle n’est qu’une errante allant d’une pièce à une autre, ne sentant pas le froid sur ses mains ou ses pieds nus, se réchauffant sous les quelques douches prises. De la cabine, elle sort, enroulé dans le vert clair d’une serviette bien large, les cheveux humides, les yeux rougis des sanglots silencieux qui ne cessent de la laminer. Elle n’a jamais autant pleuré que ces derniers jours, comme si le lieu appelait à délaisser sa peine quelque part, dans un coin obscur où on ne pourra pas l’entendre, loin du regard de quiconque, s’autorisant un brin d’humanité, ne reconnaissant pas le reflet qu’elle croise alors dans le miroir dont elle chasse la buée d’un coup de paume glissant comme un coup de pinceau sur la psyché lui renvoyant sa mine aux pommettes rosées par la chaleur de la douche dans laquelle elle s’est noyée. Le regard vide, plis amers aux coins des lèvres, l’envie de vomir trop présente, elle attend. Elle attend l’inexplicable, elle sourcille face à elle-même, se haïssant de la faiblesse qui l’habille, qui maquille ses traits, qui dévore son corps et son cœur-charbon. Elle brûle d’une haine vicieuse et ne fait que mentir à Carmin lorsqu’il ose penser qu’elle a assez de contacts pour entraîner quiconque ici. Elle ne sourit qu’à peine à ses propres plaisanteries, dépose violemment le portable loin d’elle, divaguant encore de longues heures, vêtue d’une robe blanche, virginale, belle âme dans un appartement sobre et pas assez grand pour leurs deux âmes corrompues.

Pieds nus, les cheveux trop humides, elle se laisse fondre un long instant à l’orée de la chambre, son épaule contre le chambranle, le haut de sa tête vissé au mur, l’air d’une poupée dont on aurait coupé les fils, une clope au bec, fumante et enfumant l’appartement, fixant la porte d’entrée comme si elle souhaitait le voir apparaître. Elle finit par abandonner, par se laisser emporter dans la chambre où elle expire un soupir et se laisse aller au sommeil pour un temps. Sa joue contre un oreiller empestant l’homme qu’elle condamne et dont elle squatte le nid, elle est une morte dont les cheveux noirs s’effilochent sur le coton noir, les joues sèches, les yeux brûlant. Le déclic de la porte qui s’ouvre la fait sursauter sans vraiment le faire, ouvrant brutalement les yeux dans la pénombre qui recouvre la pièce. Sa voix porte jusqu’à elle et elle aurait pu sourire autrefois, sourire de le savoir ici, de savoir que celui contre qui elle peut tout lâcher, le plus immonde d’elle-même, est rentré. Mais rien ne vibre sous sa robe, rien ne tremble sous son crâne qu’elle élève difficilement, le tabac au bout de la langue, un fracas sous la caboche, déversant le mal de l’abus de l’alcool. Glissant en silence sur la couette, elle se laisse porter jusqu’au salon, le laisse parler, l’observe, retrouvant Carmin, sa silhouette mouvante, sa voix alliée à ses mouvements. Enfant perdue aux mèches emmêlées, somnambule sorti de sa transe, elle le regarde et s’avance, se fiche des remontrances, venant comme un spectre se poster derrière lui, le bruit de la télé qu’elle n’a pas éteinte berçant leurs retrouvailles. Il se détourne enfin, pose sur elle son regard et elle ne peut que lui rendre le sien, lymphatique, image de la disgrâce. « Salut. » Elle entend sa voix depuis longtemps, rejoignant la sienne, certaine d’apparaître dans sa plus piteuse apparence, détruite par la marâtre qu’il a de nouveau rejetée. « Tu rentres tard. » Déviant ses iris sur l’intérieur du frigo, elle hausse une épaule « C’est pas des vers, si c’est c’est ce qui t’inquiète. » Morne est le timbre, éteinte comme une ampoule et elle avance d’un pas, posant son front contre la poitrine de celui qui lui vola tout un jour, qui lui apprit à haïr davantage le masculin, l’humain en lui-même, la gavant de son immonde semence, la sondant sans mal. Sans le vouloir, elle inspire l’odeur qui émane de sa chemise, sans oser tendre la main car elle ne se veut pas séductrice, ni amante. Elle ignore ce qu’elle se souhaite ce soir, elle ignore ce qu’elle veut être à présent, délaissée par la mère, par le père, par l’amant. Qui voudrait bien d’elle ? « Pourquoi t’as été retenu plus longtemps ? » Ses phalanges s’agitent alors n’osant s’étendre, n’osant rien, presque timide dans la nuit qui tombe et les fait sombrer, pleine de fatigue. Fermant les yeux, sortant à peine du sommeil, elle tangue contre lui, dépose sa joue là où bat le cœur mais rien n’est tendre, tout est sur un fil de violence entre eux. Il ne demeure que le silence et les murmures de la télévision qui sort ses palabres inutiles. « J’ai menti. J’ai invité personne. » Dernier soupir, n’osant rouvrir les yeux, se rappelant d’avoir osé pleurer dans son oreille, elle qui ne l’a jamais fait, elle qui n’aurait pas voulu lui démontrer un centième de l’humaine qui se cache sous la crasse de la maîtresse des arcanes. Elle ne veut rien. Elle ne sait rien. Elle n’est plus rien, le respirant seulement dans un bref instant de pause, sous la lueur tamisée qui nimbe les lieux, dans les senteurs de leurs parfums, dans celui du tabac et de l’alcool délaissée sur la table basse, dans l’humidité de ses cheveux épousant le vêtement et la chanson mélancolique du cœur qui vit sous sa joue froide. Glacée.  


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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mar 16 Mar - 13:05



"I've been roaming around,
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You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair
Ce sont des soupirs, des soupirs revenant d'un lointain avenir, qui s'esquissent depuis le poste tv, depuis les murmures des arbres dehors, depuis les pas inconscients de la sorcière qui se rapproche. Ce sont des soupirs car jamais il n'y a eu de réel sourire entre eux. Chaque parole sonnait comme une promesse, une promesse démente de se haïr plus qu'ils ne pourraient jamais s'aimer. Et quand dans la folie passagère, Carmin avait osé profaner le verbe de l'amour, Imra n'avait rien d'autre à répondre que de le menacer de le tordre et de le tuer s'il venait à encore se moquer d'elle. Car aimer Imra, cela ne peut être qu'un mensonge.

Personne ne peut t'aimer.
Personne ne peut m'aimer.
Nous sommes des monstres.
Incapables, insolents, et pourtant...
Si désirables.


Mais ce soir, alors que la haine guette, alors qu'elle cherche son chemin entre eux, c'est d'abord l'indifférence qui frappe à la porte de l'appart'. Carmin ne la cherche même pas cette sombre ombre qui squatte chez lui. Il salue le vide qu'elle représente d'un silence encombrant, cherche une bière dans l'armoire glacée et se retourne plus tard, alors qu'elle s'est faufilé jusqu'à lui. Fatiguée, elle semble revenir d'une rave. Ses yeux sont éprouvés par des démons dont il connaît l'existence et même l'identité. Est-ce pour cela que tu es là Imra? Est-ce pour ça que c'est moi que t'es venu chercher? Pour que j'exorcise tes peines? Pour que je rende indolores tes chaînes? Il la regarde tandis qu'elle constate l'évidence. Carmin répond platement, avec cet air dédaigneux qui le caractérise si bien et encore plus quand il est avec elle. « Oui. Il est tard. » Il répète ses mots comme on le ferait avec un enfant agaçant que l'on souhaite faire taire. Pourtant, ce soir, elle est plus voluptueuse, plus céleste qu'amère. Il referme le réfrigérateur derrière lui, se moquant bien du contenu des bocaux en ce moment. « Ok. » Plat, il ne relance rien. Il la regarde, il la toise et prend sur lui quand cette silhouette du drame se blottit contre lui. Les muscles de Carmin se tendent. Ce genre d'étreinte est réservé à ceux que l'on tient dans ses bras et dans son coeur. Mais Imra... Imra est de celle qu'on écrase sous les phalanges, pour le plaisir de voir la vipère faire claquer sa langue pendant qu'elle agonise. Cependant, il ne bouge pas. Elle se débat déjà toute seule. Le regard de Carmin se baisse vers les mains de la brune. Agitées, elles esquissent des soubresauts, comme hésitantes, comme incapables d'accomplir leur destinée.

Carmin accueille la question comme il le ferait toujours. Comme un reproche. Un reproche qu'elle n'a pas le droit de lui faire. Il s'écarte mollement et porte la canette de bière à ses lèvres avant de lui répondre « J'ai traîné dehors. Je voulais pas que t'imagines que je rentrais tôt pour toi. » Les yeux la fusillent du regard, l'examinent. Il est volontairement méchant alors qu'il sent qu'elle est déjà à terre. Mais si elle voulait juste du réconfort, elle irait voir un vrai prêtre. Imra l'a choisi lui et ce n'est pas sans raison. « Tant mieux. Tu serais dehors à l'heure qu'il est si tu avais osé. » Toujours froid, il jette un oeil sur la tv qui éclaire le living. Carmin fait un pas vers elle, pose son index sous son menton et relève son visage d'infidèle. Les yeux plongés dans le noir profond d'Imra, il murmure « C'est fou comme ta détresse m'interpelle. » Murmure brisé d'une voix qu'il ne se connaît pas. L'échange est puissant, probablement guidé par le sentiment que la fatigue de la dame rendra ce moment oubliable. Le doigt qui la domine sous le menton relâche sa pression et contourne le cou pour remonter sur sa joue. Il caresse la trace des larmes qu'il a entendues couler quelques jours plus tôt. « J'ai raté le train hier. » Il explique machinalement, cédant au besoin de justifier qu'il soit là plus tard que prévu. Pourtant, il a déjà dit la vérité pour aujourd'hui, pour son heure tardive du jour. Mais là, sous cette ambiance pesante, le besoin d'apaiser leurs confidences se fait ressentir. « Pourquoi t'es là Imra? » Sa main passe dans les cheveux de la femme et s'incrustent dans ses mèches, capturant son crâne pour l'attirer plus près de lui. « Tu veux parler? Tu veux pleurer? Tu veux coucher? Dis-moi... pourquoi tu m'as appelé moi? Pourquoi tu m'as attendu ici? » Il ne l'accuse pas. Pour une fois, il demande juste. Curieux de connaître la réponse, intrigué par ce qu'il ressent qui vibre en elle.

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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mar 16 Mar - 14:09


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Son flegme heurte quelque chose en elle, l’éloignement qu’il impose troublant sa carcasse affaiblie qui n’avale pas grand chose depuis plusieurs jours, chancelante lorsqu’il part, laissant sa joue loin de sa chaleur, ses yeux errant sur le vide puis jusqu’à lui qui semble ne pas s’intéresser au fait qu’elle demeure ici et qu’elle a glissé son parfum dans les moindres recoins de l’appartement, elle est passé partout, elle a glissé l’eau de Cologne sur ses poignets meurtris et dans le creux de son cou, elle a glissé contre chaque mur comme les chiens veulent marquer leur territoire et qu’aucune autre n’ose venir se glisser dans l’antre qui leur est interdite. Ses doigts ont touché les interdits, les vieilles photos, caresser la blondeur d’une femme dont il ne parle que rarement, le visage doucereux d’une amante qui ne sera jamais elle et qu’elle ne veut pas être d’ailleurs, Elle se sait fille de Nyx, d’ombre mais habillée de lumière ce soir, laissant la lune s’installer dans les catacombes du ciel bleuté qui filtre au travers des fenêtres qui les laissent admirer un Queens dissolu, qui ne dort que rarement. Sa tête s’élève alors que la hargne la traverse et elle croise son regard fielleux, le fixe un instant sans ciller, n’ayant pas la force de lui rire au nez ou de lui sourire « Je vois … » La voilà faillible, peau morte. Cette nuit serait le moment le plus enclin à sa mise à mort, si Carmin voulait bien la lui donner. Planter en elle son poignard pour lui offrir la rédemption de cette fin tant désirée sans jamais l’avouer, lui offrant sa peau criblée de fins stigmates, le froid sous l’épiderme pâle, la sage poitrine s’élevant à peine, ses cheveux glissant sur ses épaules dénudées. Image d’un angélisme trompeur, elle parvient à lever les yeux au ciel, marchant comme un spectre venu hanter les lieux et ne plus les lâcher, à moins qu’il l’exorcise, la noie dans l’eau bénite, calomnie humaine dont les pieds nus et glacés foulent le parquet dans des craquements réguliers. « Je ne suis pas là pour t’emmerder, Carmin, range tes armes. »

Elle aurait pu l’insulter, le mordre et persiffler en le sentant s’avancer vers elle ainsi, épuisée de survivre à la hargne de sa mère marquant encore son dos, hantée par ses cris, enfant abandonnée et malaimée car aucun d’eux, d’elle ou de Carmin, ne mérite bien la tendresse chaude de ce sentiment si humain. Ils sont des morceaux pourris de l’humanité, deux acariâtres singeant le monde du haut de leur tour de béton mais ce soir, Imra ne s’efface pas, ne recule pas, docile animal qui laisse le doigt couver son menton, inspirant l’odeur de celui qu’elle a, sans le vouloir, attendu, sans savoir ce qu’elle voulait, sans savoir ce qu’elle attendait bien sagement en s’enivrant. Son doigt lui offre une maigre chaleur et ses yeux, plumes noires, remontent sur son visage, mirent les lèvres tant mordues et embrassées, bouffées plus qu’aimées où sa langue de vipère s’infiltra, les joues, le nez et jusqu’à ses prunelles qui semblent intriguées par ce qu’elle est ce soir. Les ombres sont présentes mais quelque chose s’est éteint, quelque chose qu’elle ne parvient à rallumer. Un battement de cils marque son désarroi, haïssant de se voir observer ainsi mais n’ayant pas l’envie de se déloger de la caresse de ce doigt glissant sur elle, sur son visage qui fut marqué par l’immondice humide de ses larmes. Ainsi, sans cesser de le fixer alors que lui mire encore sa joue bien sèche, elle se souvient de ses sanglots à son oreille, pourrait en rougir de honte, le gifler pour se venger de l’avoir fait entendre ce qu’elle n’a jamais offert à quiconque, pas même à son frère. Elle ne pleure que dans le silence, que quand personne n’est là pour l’entendre. « Ok. » souffle-t-elle en une répétition de ses propres mots, ne comprenant pas ce qu’il cherche tant à lui dire, à lui faire comprendre, ses doigts fourmillants de remonter jusqu’au poignet pour enlacer l’articulation, lécher les plaies, goûter son doigt, se faire courtisane pour un soir, à nouveau et qu’il la lave en se fondant dans les plaisirs obscurs et humides des chairs de son ventre qui se crispe pour lui, toujours. La femme honnie par sa propre marâtre sourcille, se laisse enlacer par cette main trop tendre, ne comprenant pas cette pause dans leur violence commune, ne se comprenant pas elle-même dans cette apathie qui la déchire et c’est lorsqu’il la pousse jusqu’à lui, ses seins fondant contre la poitrine où bat son cœur contre le sien, qu’elle se remet à trembler, qu’elle se remémore les maux, les sévices, qu’elle se souvient qu’elle n’est qu’une enfant qui n’en fera jamais assez pour cette mère intransigeante et pourrie jusqu’à l’âme.

Dans un grand malheur, elle sent ses yeux s’alourdir de larmes, le fixant sans savoir quoi lui offrir que son souffle qui s’érafle près de lui. « J’ai mal. J’ai mal et je ne sais pas pourquoi. » Détruite et en morceaux, elle vacille contre lui, ose élever une main aux ongles menaçants jusqu’à son visage « Parce que j’suis conne. » Un battement de paupières laisse abdiquer les larmes sur ses joues, lui avoue à nouveau sa détresse et elle dira que l’ivresse la mena sûrement à ne pas s’en formaliser, qu’elle tenta d’ignorer leur sel sur ses lèvres pleines. Le bout de ses doigts embrasse les lèvres de cet homme se baignant dans le mensonge, dans le sang de ses pieuses victimes comme il se baigna dans le sien de jeune vierge éprise par l’attention du premier homme, digne d’une Eve aigrie rencontre l’Adam qui n’eut aucun remords à la poignarder de ses coups de reins. « Parce que j’ai cru que tu pourrais m’aider, parce que j’ai pensé … » Elle s’interrompt, coupé par la tristesse, étranglée par son désespoir et ne comprenant pas ce qui hante son corps. Sa main s’abaisse dans un mouvement vivace, saisit la main libre qui ne court pas dans ses cheveux pour la poser là où se débat son cœur souffrant « Tu sens ? J’ai mal juste là. Je ne veux pas avoir mal là, Carmin. Je veux … » Fermant les yeux, elle abaisse la tête, laissant ses larmes goutter sur leurs mains jointes entre les dunes timides de ses seins, ses mèches humides couvrant l’union de leurs phalanges reliées, un blasphème qu’elle regrettera. Entre eux ne doit subsister que la violence. « Tu sais faire l’amour ? Parce que moi non. » Elle l’avoue dans un chuchotement qui ne brise pas l’osmose onirique entre eux, élevant sa tête vers lui, ses yeux rougis de larmes, vacillant dans un soupir, déposant sa joue contre son épaule, parlant comme elle a toujours su parler, par les mouvements du corps, par le charnel pur, sa langue de serpent noir venant goûter le sel du creux de son cou, en mordre à peine la peau, soupirant son prénom qui n’est pas vraiment le sien en une litanie qui ne cesse pas, ses baisers voraces empruntant le chemin de sa mâchoire, suppliant en silence qu’il lui offre violence ou douceur, qu’il lui offre la brisure des corps, qu’elle soit taché du pourpre de leurs méfaits et elle partira alors, il le sait. Elle partira et ne dira plus rien, ne fera plus état des sanglots qui l’agitent alors même qu’elle continue de laisser courir ses lèvres souillée sur lui, n’osant trouver sa bouche, guettant le moindre de ses mouvements, l’Enfer s’ouvrant entre ses cuisses, l’équilibre précaire, prête à se laisser tomber dans les bras d’un démon qui lui ressemble trop.


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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mar 16 Mar - 17:43



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feat @Imra St-Clair
Perdu dans les paysages qui défilaient sous ses yeux, dormant la moitié du trajet, Carmin a évité de penser à elle. A elles. Toutes deux si différentes et comblant des parties opposées de son être. L'une cherchant à le parfaire, l'autre à l'avilir. Carmin aurait pu se mentir et prétendre qu'il avait perdu Cassey parce qu'elle n'était pas faite pour lui et qu'il l'avait repoussée. Mais il savait très bien qu'elle n'avait jamais été destinée à survivre dans les ronces de son âme pourrie. La blonde, trop angélique par moments, avait su faire revivre le garçon de son enfance. Elle avait donné un souffle nouveau à cet être mort et enterré quand Hazel s'était envolée. Mais derrière la blonde, il y avait toujours eu la brune. Plus intense, plus vicieuse, plus prête à comprendre que les tréfonds de Carmin étaient remplis d'une incapacité à aimer, une incapacité à s'aimer, si forte et si terrible que ceux qui cherchaient à s'en approcher finissaient écorchés vifs. Et Irma était déjà bien assez écorchée pour faire face à ce feu brûlant et pour le supporter. Aussi atroce que cela soit, elle ne craignait pas les flammes de l'enfer carmélitain vu qu'elle en avait traversé d'autres, encore moins puritains.

Cassey n'avait aucune chance. Et le songe s'envole avec les paysages qui s'étiolent tandis qu'il continue d'éviter de penser à elle, juste à elle. Elle qui est chez lui, s'emparant sûrement des lieux comme elle s'est emparée de sa raison des années plus tôt. La gamine de 13 ans avait alors su charmer le serpent, le faire pénétrer dans le cercle de confiance et l'obliger à abandonner certaines de ses croyances. Leur lien, trop vicieux, trop visqueux, ne pouvait s'éteindre autour d'une consommation sexuelle. Mais chaque ébat les rendait plus dépendant du vide qu'il créait chez l'autre. Au point qu'aujourd'hui, là, devant Imra, après un voyage passé à ne pas la vouloir dans son esprit, elle occupe tout. Esprit et appartement sont encombrés de sa présence vénéneuse. Et c'est peu flatteur de la voir comme un champignon qui purule dans son logement. Mais Carmin a toujours aimé cette faune et cette flore dangereuse qui une fois qu'on la touche décide de votre sort.  

Elle a mal. Un autre, un prêtre avec de la compassion souffrirait de cet aveux qui lui coûte tant. Mais Carmin n'est pas Père Fletcher avec elle. Avec elle, il est le Père Vil et Méchant. « Parce que t'es conne. » Sa voix est sans mépris. Il ne fait qu'énoncer ce qu'il voit comme étant une vérité. Souffrir comme elle le fait est signe de bêtise. Elle répète ses mots, fataliste de ce qu'elle ne daigne pas contester ce soir. Celle qui habituellement plante ses griffes dans sa chair préfère se torturer elle-même. Drôle de regard qu'Imra impose au faux père.

Ta détresse n'accable que toi.
Tes soupirs, ton désarroi.
Ta souffrance, je ne la connais pas.
Car de la nuit, tu es reine ... Imra


Une comptine enfantine qui trotte dans sa tête pour ne pas s'attarder sur ces larmes qu'il n'a jamais entrevues. Depuis quand la sorcière possède-t-elle pareilles choses en elles? Il y aurait de quoi faire des potions endiablées avec ces perles de tristesse qu'elle déverse sur leurs mains liées. Souillé par cette humidité qu'il n'a pas demandée et qu'il n'a pas anticipée, il retire ses mains, cherchant à réinstaurer leur lien froid et distant. Mais il sait que c'est trop tard pour revenir à leur norme quand il l'interroge sur ce qu'elle est venue faire chez lui. « Tu as pensé mal. » l'interrompt-il sans douceur. Mais la dame au coeur noir n'a pas dit son dernier mot. Elle pose sa main entre eux, l'obligeant à un contact qu'il aurait jugé interdit quelques minutes plus tôt. La poitrine d'Imra se soulève sous ses doigts mais il sait que ce qu'elle veut lui donner, c'est autre chose que sa chair tentatrice. Ce qu'elle lui offre en ce moment, c'est une part d'elle. Une part qu'il ne mérite certainement pas et qu'il n'est pas sûr de désirer. Car avec Imra, il n'a jamais pu déterminer à quoi rimait leurs jeux éternels. Incapables de se séparer complètement, ils n'ont jamais formé un lien précis qui permette de déterminer ce qu'ils étaient l'un pour l'autre. Amis? Amants? Ennemis? Frères? Rien ? Tout à la fois?

Je veux... Mais cette phrase n'a pas de fin. Rien de surprenant. Comment déterminer ce qu'elle veut? Ils n'ont jamais su. Carmin se laisse néanmoins surprendre par autre chose. Imra parle d'amour. Et il se retient de rire car le moment est mal choisi. C'est bien la première fois qu'il freine un de ses rires malsains. Son regard descend sur elle et il la juge, la méprise, car sa question fait ressurgir du passé des démons qu'il n'avait pas envie de réveiller. « Tu ne veux pas connaître la réponse à cette question. » Froid, il pose sa main sur épaule, la contraignant à rester ainsi, près de lui. Ici, où chacune des inspirations de la jeune femme se fait ressentir sur son torse. « Tu veux juste savoir si je pourrais te faire l'amour. A toi. » Il n'est pas sûr de ce qu'il avance mais dans la faiblesse de celle qui est désormais devenu sa proie, il semble comprendre qu'elle est en demande de nouveauté. Ici, isolée dans l'appartement de Carmin, à vivre dans son univers depuis plusieurs jours, elle pourrait avoir perdu la raison. Il se penche vers elle et respire son odeur. Mélange de fatigue et de désespoir qu'il hume sur sa peau et qu'il va chercher jusque dans son haleine dans une inhalation sensuelle, comme s'il voulait aspirer son âme au travers de sa bouche. Cette bouffée d'air qu'il lui vole est poursuivie d'un baiser lent, plus violent encore que lorsqu'il la mord de toutes ses forces. Ce baiser arrache un frisson viscéral à Carmin. Sa langue se tord et se fraie un chemin dans la bouche d'Imra sans y avoir été invité. Mais il se retire d'un geste brusque et grogne. « Tu n'as pas besoin que je réponde à ta question, tu connais très bien la réponse. » Et alors qu'il sous-entend que non, leur histoire commune, leur passé de plusieurs années indique clairement que la réponse pourrait être oui. Mais faire l'amour les réduirait à être de simples mortels en quête d'un réconfort spirituel et charnel. Il se tourne, la laisse face à son dos, pendant qu'il sort un paquet de chips d'un placard haut placé. Il ne l'ouvre pas, le jette juste sur la table de la cuisine, comme s'il attendait des invités. « Putain Imra, qu'est-ce que tu veux? » En rage contre ses propres incapacités, il s'en prendra toujours à elle. Un pas dans la direction de la chaise en bois qu'il fait vaciller avant de la relâcher. Son regard est noir et en même temps, il n'arrive pas à s'énerver contre elle. « Si c'est de l'amour que tu veux, tu sais très bien que je n'en ai jamais eu à donner. Ni à toi, ni à qui que ce soit.  » Tu mens Carmin, pourquoi tu lui mens? Elle ne mérite pas de savoir la vérité? Une voix sinueuse et désagréable le nargue dans son esprit mais il tient bon. Le blond se rapproche d'elle, l'attire dans ses bras et la serre contre lui. « Je ne peux pas te donner ce que je n'ai pas. Mais je peux te faire oublier.  » Sa main caresse les traces imaginaires des baffes qu'elle a reçues par milliers, des larmes qu'elle a récemment versées et il souffle dessus, rapprochant ses lèvres de son épiderme, prêt à l'embrasser ou à la mordre. Toujours prêt, toujours là au final. Car tu as beau dire que tu n'es pas capable de l'aimer... Mais quand elle a besoin de toi, tu es toujours présent. C'est ça qui t'agace Carmin. Pas qu'elle te demande l'impossible. Mais que ton impossible, ce soit elle.
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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mar 16 Mar - 18:40


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« Je sais. » Elle avoue sa bêtise, son idiotie, sa naïveté d’avoir osé croire qu’il serait celui qui la délasserait de ses démons intérieurs, de sa purulente solitude, de la nécrose de cette maladie innommable qui hante son esprit et fait d’elle cette entité incapable de ressentir pleinement. Elle n’est que murmures, voix douce, délicate, une fleur venimeuse qui n’a rien à offrir que son corps pour s’éviter de penser. Demain, elle regrettera de s’être montré ainsi, se rongera les ongles jusqu’au sang pour avoir eu la bêtise de laisser se fissurer la porcelaine de son visage pour qu’il y voit celui de la souffrance, lui offrant un présent qu’il n’a jamais mérité et que personne ne mérite. Elle est étrangère à tout ça, étrangère à la peine qui la lamine, la poignarde, suffoquant sous leurs mains liées, ses yeux le vrillant sans haine, comme un scorpion calmé prêt à s’endormir et qui ne piquerait pas tout de suite sa proie. Elle l’observe dans des mouvements presque irréels, belle endormie à la mine blême dans l’opalescence de la nuit qui les contourne. Sa main sur elle ne la fait pas se tendre, comme si elle était brutalement malléable, faite de terre cuite, faite pour être modelé à son image, à ses désirs, à ses pires fantasmes. Comme si elle était l’objet féminin qu’il pouvait s’offrir pour une fois. « Tu t’trompes. J’veux savoir si tu sais le faire, tout simplement. » Et elle esquisse un sourire sibyllin, sans le moquer mais qui ne présage pourtant pas le bonheur mais une amertume qui la méprise elle-même « Ta non-réponse me dit que oui, tu sais mais qu’à moi tu ne peux pas le donner. » Son regard s’abaisse à peine alors qu’elle entrouvre ses lèvres, souffle un rire qui ne secoue que sa gorge, rentre son ventre enflammé. « Non, tu ne veux pas me le donner. »

Car je sais que je n’en suis pas digne.
Car je sais que demain je cracherai sur notre étreinte si tu oses,
Car je sais que l’amour est fait pour les mortels et les âmes en peine,

Je ne suis pas humaine,
Je ne suis pas réelle,
Je ne suis pas de ce monde,
Nous ne sommes pas de ce monde,
Et tu le sais depuis longtemps.


Sa tête s’épanche, son souffle se perd, finit d’hiberner pour s’éveiller contre le sien avant qu’elle ne le laisse prendre vie contre ses lèvres, tentant vainement de ramener le mal qu’elle représente jusqu’à sa conscience endormie et sa complainte écorche leurs lèvres liées, leurs langues aliénées, cherchant à s’approprier cette âme qu’il ne lui accordera jamais. Elle est la putain, pas l’épouse ni la sœur, elle n’est pas digne d’un nom et sa main prête à s’élever pour le garder encore près d’elle se fige lorsqu’il la repousse, quelques pas vers l’arrière la laissant se faire deviner dans la presqu’ombre, sa nudité offerte sous la robe virginale, les baies de ses seins frôlant le coton, l’évidence de son désir malsain prenant place dans les prunelles qui suivent chacun de ses mouvements, dans sa colère maligne, dans le trouble qu’elle lui inflige, comme s’il venait de boire son venin à même sa bouche encore humide de la sienne. Les bras ballants, il n’y a que sa tête et ses yeux qui esquissent quelques mouvements pour le poursuivre, pour le regarder s’avancer vers elle, mirant la nourriture sortie sans comprendre le pourquoi de ce geste, le comprenant perturbé, par elle, à cause d’elle et elle aurait pu en sourire et en rire si tout n’était pas aussi éteint qu’un corps hanté par l’hiver en elle. « J’ai froid. » murmure-t-elle dans le capharnaüm de ses questions, ne sachant pas quoi lui répondre de plus. Mais elle tique et sourcille sur ces quelques derniers mots, le fusille presque, frôlant le feu qui l’a toujours possédé. « Menteur. Tu as déjà aimé. C’est moi que tu n’aimes pas. » L’évidence est prononcée sans émotions, monotonie dans sa gorge serrée, refusant de se laisser atteindre. Dans un souffle coupé, elle se laisse attraper, saisir et plaquer contre lui, inspirant son odeur, élevant ses mains jusqu’à son visage qu’elle étreint de ses paumes glacées, les paupières lourdes, ivre de la veille, de tristesse, d’envie d’assouvir un énième délit à ses côtés. « Tu as envie de moi. Dis le. » Le bouton de rose de ses lèvres frôle sa joue avant de saisir ses lèvres en un chaste baiser, soufflant encore « Dis le, Carmin. » Ses doigts caressent la peau d’un homme ayant été ravagé par les coups durs de l’existence et qui tient encore debout. Elle se fiche des habits qui les séparent, mordant ses lèvres à son tour, dans une vivacité qui jure avec sa lenteur d’antan, soufflant sa rage. Une main glacé par la mort qui semble proche d’elle quitte sa joue pour trouver sa main à nouveau quand sa langue plonge en lui, qu’elle gémit son agonie, guidant les phalanges souillées jusqu’à la fente de sa robe laissant entrevoir la pâleur d’une cuisse, l’emmenant jusqu’à cette rive où siffle le démon d’un désir vicieux et sirupeux, le forçant à trouver refuge en son calice qui n’appelle que lui en cette nuit sordide. Le soupir fébrile, atteinte par une mauvaise fièvre pourpre, elle entrouvre les yeux, se séparent de ses lèvres « Montre moi. Montre moi comment tu fais … S’il te plait. » Elle supplie, car sa mère semble lui avoir arraché sa dignité en la jetant dehors, car tout semble s’être perdu et désagrégé en attendant sa venue. « Tu peux faire ce que tu veux. Jette moi dehors toi aussi si tu ne me veux pas. » Elle esquisse le plus doux des sourires, le plus usé aussi « J’t’en voudrais même pas … »

Car je suis un peu morte ce soir,
Car j’aimerais m’éteindre un instant,
Car il m’est impossible de ressentir autrement,
Qu’à travers toi, depuis le premier regard,
Les premiers mots.
Toi, mon refuge et ma perdition,
Offre moi tout, sauf la rédemption.



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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mar 16 Mar - 22:25



"I've been roaming around,
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You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair
Aimer ou ne pas aimer, telle n'a jamais été la question. Car quand on endosse la parure d'homme de foi, on aime tout le monde, on aime son prochain. Et quand, comme Carmin, on le fait pour des mauvaises raisons, alors on n'aime plus personne, pas même soi-même, pas même en hors saison. Pourtant, elle franchit des caps, elle baisse des barrières la tigresse à la crinière noire. Elle le pousse dans ses retranchements. Et si habituellement il lui fermerait la porte au nez, pas ce soir. Ce soir, elle est invitée d'honneur. En vérité, elle est tellement maîtresse des lieux dans sa nuisette légère et dans les courants d'air imaginaires, qu'elle est plus hôtesse qu'invitée. C'est comme si c'était lui qui avait pénétré sa demeure à elle, comme s'il était en terrain miné. Car elle resplendit dans sa lucidité. Elle voit tout, elle le connaît, elle le comprend... trop bien. Tellement bien qu'il la haït plus qu'il ne l'aime. Car il ne veut pas de sa compréhension et mépriserait sa compassion. Mais Imra ne sait pas se taire. Si bien que l'âme délétère parle sans attendre et confronte l'ange peu tendre. « Pourquoi ça t'intéresse si c'est pas pour toi que tu demandes?  » Viscérale, elle l'est toujours. Elle l'attaque aux tripes quand elle ressuscite les fantômes, quand elle rappelle qu'il a eu la faiblesse d'aimer. Mais cet amour impur, impie, il ne le voit pas comme un Saint Graal. Ce n'est pas un souvenir qui le ramène avec plaisir au passé. Car cette ombre qui a vécu dans sa vie plusieurs mois plus tôt, plusieurs années... s'est fanée comme se fanent les fleurs qu'on a déracinées. « Qu'est-ce que ça change?  » Glacial, il la défie. Il referme son emprise sur elle. Les baisers échangés ne trahissent rien d'autre que ce besoin de la dominer, de la faire taire, de l'éclater. Et pourtant chaque geste en sa direction est un nouveau poison qu'il s'administre seul et volontairement. « Vas-y, dis-moi ce que ça changerait. De toute façon, si je t'offrais de l'amour, tu me le cracherais au visage.  »

Et le souvenir s'empare de ton corps.
Et l'amertume de cet échange retors.
Et tu la vois, nue, sous toi qui refuse de crier
Mais qui préfère de la blesser te prier.

Tu te rappelles avec le vague à l'âme
Comme tu as livré à ton infâme
Le coeur d'un sentiment trop enfoui
La valeur d'un frisson dans la nuit.


Carmin n'a pas oublié cette nuit au presbytère, cette nuit affreuse où elle était venue se réfugier chez lui. Nuit où leurs corps se sont joints sans trouver l'extase, nuit où la folie s'est frayé un chemin jusqu'à l'excès. Et dans cet excès impuissant, dans le cumul de leurs désirs indolents, une confession ardente qui lui avait échappée sans que la belle n'ait daigné l'encaisser. Car avouer qu'on aime, quand on s'appelle Fletcher, c'est tout sauf romantique. Un pareil aveu... c'est dramatique. Et Imra le savait sans doute mieux que personne. Mais dans le creux de ses oreilles, le vide résonne. S'il a dit qu'il l'aimait, elle n'a rien entendu. S'il l'a regretté, elle n'en a rien su. Mais aujourd'hui, quand elle le questionne... elle a déjà perdu. Carmin ne souffrira jamais de s'humilier à nouveau devant la succube qui lui bouffe ses nuits, qui détruit la possibilité d'une quiétude dans sa vie.

Tu as froid. Et la bête descend son regard roi. Il déshabille au lieu de couver et ne réagit pas à cet appel à l'aide, à ce besoin. Ils sont fermés ses bras. Il est fermé son coeur. Carmin n'est qu'un présage de malheur. Pourtant quand elle a besoin de réconfort, c'est dans ses bras qu'elle vient le chercher. Dans ses bras ou sans ses paroles acerbes qu'elle sait qu'il ne pourra s'empêcher de lui prodiguer. « Oui, j'ai aimé.  » La confession est plus violente qu'une gifle ou qu'une tornade qui vente. L'aveu lui fait plus mal qu'à elle. Mais est-ce le souvenir de cet amour qui te blesse? Ou de reconnaître que tu t'es écarté d'elle, de cette immortelle dans ton coeur, d'avoir trahi vos noirceurs? « J'ai aimé. Tellement aimé que j'étais prêt à tout quitter pour elle. Et tu le sais vu que tu l'as senti à l'époque.  » Glaive dans le dos, acide dans les veines, il laisse ses armes devenir mortelles. Impitoyable, il se rapproche d'Imra, il la laisse s'accrocher à lui comme les plantes grimpantes sur les murs humides et rouillés. « Non.  » Mais sa résistance est juste un jeu. Elle le toise, le provoque et tous deux savent déjà qu'il n'y a jamais eu de place à l'indifférence charnelle entre eux. Quand il était avec l'autre, Imra vivait dans son sein et empoisonnait ses chances au bonheur. Imra, possession de son âme, savait faire revenir le vrai, Carmin. Elle a toujours su. Et elle insiste, elle le pousse à bout. Du bout des doigts, il caresse la chair froide, déjà moribonde de la gamine qui a cru bon de trouver refuge dans l'antre du loup. Il sourit, affichant son sourire mauvais. « J'ai salement envie de toi Imra.  » Et chaque mot prononcé est détaché, est dit avec une lenteur sauvage. Le son emplit la pièce, caresse la déesse des abysses et l'analyse quand il prononce encore et toujours son prénom.

Alors qu'il a admis être en proie au désir, la belle se laisse aller à quelques aveux honteux aussi. Nul besoin de les énoncer complètement pour qu'il comprenne la force de sa détresse. Il l'écoute, refermant ses doigts sur les muscles de son fessier, contraint de serrer pour ne pas la laisser s'échapper, pour ne pas oublier son désir pendant qu'elle tue le sexe pour raviver des sentiments plus incertains. « Tu restes ici ce soir, tu n'iras nulle part. » Mais ce qui aurait dû être une menace est en vérité un sort de protection. La gamine aux cheveux noirs n'ira pas se promener seule sur les trottoirs. L'idée de la salir en la jetant à la rue ne lui déplaît pas complètement. Mais plus elle lui demande de lui montrer ce qu'est l'amour et plus une pensée dénaturée s'installe en lui. Tu m'appartiens. Et ce songe vivifiant l'empêche de la congédier comme il l'aurait fait en temps normal. Ses ongles agacent la chair qu'elle lui a offerte et Carmin plonge son regard dans le sien, encore et encore, cherchant à percer quelque secret encore dissimulé. « Dis que tu m'aimes.  » Cela semble vulgaire à la manière dont il profère sa demande. « Dis que tu m'aimes et tu auras gagné. Je t'ouvrirai les cuisses et te montrerai ce que tu n'as jamais vu. Mais avant... » sa main se fait menaçante, triturant le tissu et rappelant qu'il n'est pas connu pour ses manières de gentleman. Elle n'a qu'à refuser pour que ça soit bestial. Car la noire colombe s'est volontairement pris les ailes dans le filet du chasseur. « ... avant, cède-moi...  » Ses lèvres au creux de ses oreilles, sa voix n'est qu'un murmure dément, une invitation de serpent déposée auprès d'une fille innocente pour un soir. Il lui offrira de l'amour pour peu qu'elle pervertisse ce qu'elle a, pour peu qu'elle abandonne ses derniers pouvoirs, ses dernières limites. C'est un pacte avec le Diable qu'il lui offre. Mais c'est un compromis qui le compromettra lui aussi. Car quand on aime, on ne reprend pas en claquant simplement des doigts.
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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mer 17 Mar - 0:54


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L’arrogance se déploie dans un haussement de sourcil, le contemplant toujours dans ce silence malicieusement gênant, dans cette morne nuit qui habitera une énième destruction. « Je n’ai plus le droit de m’intéresser à toi ? » Comme pour le défier de la rejeter encore, de démentir, une énième fois alors qu’elle sait. Elle sait que celle qu’il n’a jamais baisé n’est plus, elle sait que celle à qui il offrit l’amour de ses reins, de son désir moins violent que celui qu’il lui a toujours donné a bel et bien existé. Elle était belle et blonde, de bleu et d’opale, de douceur et d’humanité. Tout ce qu’elle ne pourrait jamais être. Immobile auprès de lui, statue de marbre blanc aux veines noires, elle médite ses mots, se perd dans les méandres labyrinthiques de ses pensées, délassant le sens de ses mots, encore éprise par le sommeil, par la gueule de bois qui la mitraille, leurs souffles qui ne s’apaisent pas s’épousant quand il la rudoie de sa voix fielleuse qu’elle a toujours tant aimé entendre, prête à gémir pour entendre encore sa colère et sa rage, pour sa furie retenue entre ses doigts qui la détiennent. « T’aimerais que ça change quelque chose, Carmin ? De toute façon, tu es incapable de m’aimer alors n’en parlons plus. » Elle ne veut pas fouiller, elle veut à peine parler, épuisée par le grand voyage de son errance tout le long de cette semaine sans lui, par l’appel violent passé à Devon, par le peu de courtoisie qu’on lui offrit alors dans les rues où sa mère la relâcha, ne s’attirant jamais les sourires, si ce n’est ceux des chiens pétris de désir pour les filles perdues. Elle ne l’était pas, trainant son sac et sa carcasse avec elle, silhouette badinant avec la nuit pourpre sous l’effigie de la rage maternelle, de ses larmes d’hystérique qu’elle délaissa à l’orée du tympan de celui qui lui fait face et ne l’aime pas, comme une évidence. Une évidence qui pourrait presque entacher la corne qui enrobe son cœur rougeoyant, lui faisait mal lorsqu’il avoue, lorsqu’il expie enfin son péché tout près d’elle, lorsqu’elle perçoit dans ses yeux et sa voix la douleur encore présente.

Tu l’aimes encore.
Tu l’aimes, pour toujours sûrement, je le vois.


L’aveu n’est pas surprenant mais la voilà qui tique, qui comprend qu’une autre aurait pu lui enlever le mausolée dans lequel elle se réfugie si souvent, se perdant contre le corps empoisonné aux mensonges et à la comédie noire, se mirant dans les prunelles qui semblent si semblables aux siennes dans la pénombre. Elle se dessine son existence sans lui et la voilà qui est prête à ployer de nouveau, le souffle coupé, serrant les dents « A me quitter aussi ? Tu vois … » L’angélique sourire se déploie jusqu’à lui, illuminant un visage où la lueur virginal n’a rien à y faire, le narguant de sa joie feinte et qui se fane quand elle se rapproche pour murmurer « Ca ne changerait rien, tu es incapable de m’aimer mais capable de penser à me quitter. On s’épargne bien des choses, tu ne crois pas ? » De l’énergie perdue et pour elle du temps, de l’espoir qui se gâte dans un coin de son esprit déprimé où siffle le vent effrayant de sa folie d’adolescente autrefois entichée de l’homme qui l’a pris pour amante. Quel honneur pour elle que d’avoir été rudoyé par un démon, par un enfant du Diable, jouissant encore et encore dans les alcôves où elle rendait grâce contre lui quand il voulait bien d’elle, se souvenant à son tour de cette dernière étreinte où il ne lui accorda rien, où il la délaissa, putain et nue, souillée par lui, sans rien de plus que son absence. Et la glace se fond contre le feu qui ondoie dans leurs reins, leurs mains se déposant dans la géhenne profonde de son ventre au supplice, le poussant aux aveux, répondant à son ignoble sourire du sien, repoussant ses hanches jusqu’à lui comme pour lui ordonner de cesser la torture, de la découvrir de son voile blanc pour qu’elle ne soit plus bonne qu’à être nue et élevée au rang de courtisane d’un soir. Ses plaintes sont des secrets enfin avoués à son plus proche confident, à l’oreille du prêtre qui devra bien entendre tous ses péchés ce soir, qui l’attrape avec la soif de la rage qui l’habite et elle pourrait rire si elle en avait la force, si elle ne se voyait pas poignardée par la demande qui cingle le silence entre eux, qui étrangle ses gémissements naissant.

Il lui semble tomber, se retenant à lui dans un mouvement machinal, sa main libre se crispant sur son épaule, le désarroi évident hantant alors son visage « ... Quoi ? » Qu’un soupir inaudible ravagé par le supplice de son souffle auprès de son oreille et son regard dans le vide offre toute sa surprise, sentant les caresses qui ne cessent pas entre ses cuisses, tentant de l’extraire de ce sombre secret moite dans la panique. Elle ne peut le lui dire, elle n’a jamais même dit à sa mère qu’elle l’aimait, elle n’a jamais osé prononcer ce mot qui veut tant dire, qui semble détenir tout un pouvoir et qui lui ouvrira la porte. Dans l’illusion de cette nuit chimérique, elle détourne lentement le visage pour saisir son regard, se voyant corbeau au prise d’un bourreau qui la torturera jusqu’à obtenir le croassement de son aveu. Il arrachera plume par plume pour obtenir d’elle ce qu’il souhaite tant, ce qu’il exige dans ce murmure effrayant. « Je ne gagnerai rien … » Elle fond ses iris d’obsidiennes dans les siennes, pâle comme la mort, certaine de signer la sienne dès ce soir, de mourir une fois qu’elle aura prononcé ces mots qui finiront par l’achever. Sous ses paupières fatiguées s’alourdissent d’autres larmes qui sombrent quand elle abdique d’une voix brisée « Je t’aime. » Elle fronce les sourcils comme ne saisissant pas le sens profond de cette déclaration, ne pouvant que le fixer, nauséeuse, trahissant ses promesses, soufflant la suite comme une incantation faite pour se maudire « Je t’aime et je n’y gagne rien puisque ce n’est pas réciproque. Je t’aime mais je veux que tu oublies cette nuit une fois que je serai partie. Je t’aime mais ne me demande plus jamais de te le dire. » Et au fil de ses mots, la voilà qui rapproche son visage du sien, saisit avec brutalité son visage, qui mord sa mâchoire, plantant ses ongles dans l’os de cette ligne volontaire, rêvant de lui faire mal pour avoir osé lui arracher ce pacte sanglant « Et n’oublie jamais que je te hais aussi. » Ses lèvres humides de larmes qui ne semblent vouloir cesser de couler, elle fond sur ses lèvres, se fond dans sa bouche comme un serpent s’y glisserait, lui faisant goûter le sel de ses sanglots et de sa perdition, ses doigts fébriles et tremblants, le poussant à se dévêtir de sa chemise qui demeure un rempart à ce peau à peau. « Dis le moi à ton tour. Dis le moi putain. » Elle en souffre et le montre sans honte dans cette dernière supplique d'animal blessé, frottant sa joue contre la sienne en fermant les paupières, le repoussant pour qu’il se saisisse d’elle, l’entraîne là où il la modèlera comme il le souhaite, pour se cacher de cette ignoble nuit qui signe sa perte, traçant la ligne de sa peau de la pointe d’une langue assassine avant de mordre férocement l’épaule dévoilée, se vengeant, lui prouvant qu’en effet, elle ne sait pas faire l’amour, qu’elle ne sait pas le créer, ni le montrer. Qu’il lui faudra le lui apprendre, pour une nuit, pour une seule qui sombrera dans les limbes de ses souvenirs automnales.  


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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mer 17 Mar - 8:38



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C'est le travail d'une vie que celui de ce soir. Le travail d'un homme, ses soupirs et ses espoirs. C'est mon temple que tu as profané tant de fois... et ce même temple qui inlassablement t'ouvre ses bras. Je t'ai accueillie sans réfléchir, sans dormir, sans jamais nier que tu ne pouvais te réfugier ailleurs qu'ici, dans mon âtre brûlant de promesses inachevées. Je t'ai reçue comme on reçoit une enfant dénudée de tout, dénuée de forces et d'atouts. Mais je t'ai attendue et guettée comme on attend la promise, la messie, la salvation du pêcheur condamné. Tu n'es pas ma rédemption mais inconsciemment, je t'ai peut-être toujours imaginée comme mon ticket. Mon seul et unique ticket. Mais paradis ou enfer, le sort n'est pas encore décidé.

« Tu ne t'es jamais intéressé à moi, pas par intérêt réel. Dans le venin de tes mots, il y a toujours eu quelque dessein machiavélique, quelque désir de m'aplatir si je venais à commettre un faux pas. » Et de son côté, c'était pareil. Le jeu sournois qu'ils jouaient depuis des années les avait tous les deux postés dans une position de force et de faiblesse, dans un labyrinthe sans issue. « Ce n'est pas moi qui en parle... » lâche-t-il avec une once de vanité dans la voix. Etre désiré est une chose. Mais les femmes qui souhaitent vos sentiments, qui targuent votre coeur, sont bien plus rares. Qu'Imra en fasse partie est inouï. Mais Carmin peine à croire que tout cela est réel. Fantasme d'outre-tombe, la sensuelle créature vêtue de sa robe aux reflets transparents pourrait disparaître comme n'importe quelle apparition, comme n'importe quel démon qui s'immisce devant les yeux d'un prêtre.

Les confessions n'en sont pas. Ce sont des armes aiguisées. Chaque mot qu'il dit en faveur de Cassey les brise eux, un peu plus. Et Carmin s'en sert sans retenue désormais. Si Imra veut le provoquer, elle n'y trouvera que peine et douleur, que regrets et malheurs. « Pour te quitter, faudrait-il encore que je sois avec toi ou à toi. » La sentence tombe comme un couperet. Insensible à ce qu'elle est visiblement en train de traverser, l'homme de foi préfère utiliser cette faiblesse momentanée que de tenter de la guérir. Ce serait folie que de ne pas exploiter cet état inespéré. C'est peut-être là une ouverture, une porte qui lui permettra d'entrevoir celle qui se cache derrière des manuscrits anciens et des grimoires. C'est peut-être l'occasion d'enfin percer certains mystères et de faire entendre sa voix au plus profond de cet être qui se meurt lentement en elle. « On s'épargne? » Il arque un sourcil, presque curieux. «  On s'épargne de quoi? Tu crois qu'on aurait une chance toi et moi? » La raillerie est sans appel. Il se moque d'elle et des illusions que cette phrase semble faire ressortir. Depuis quand ont-ils la moindre chance d'être autre chose que ce qu'ils sont? Deux monstres en proie à leurs démons. Deux monstres si vénéneux, si dangereux, que leur rapprochement ne peut se solder par un acte vertueux. Et pourtant, Carmin a trop attendu ce moment pour passer à côté. S'il faut se dénaturer pour obtenir d'elle qu'elle sacrifie son âme et cède la phrase tant espérée, il le fera.

La demande est déposée comme on dépose un poignard devant les pieds d'un suicidaire. Avec cette force du vilain, le faux prêtre la titille en attendant qu'elle lui cède. Parce que tu me cèderas. Tu me cèderas parce que tu m'aimes. Sinon pourquoi serais-tu encore là? Toi, Imra, fille du feu, fille des mauvais Dieux, fille du rien, fille du néant... toi, insensible et impénétrable. Si tu ne m'aimais pas, tu m'aurais déjà giflé et obligé à te pénétrer pour oublier que j'ai souillé ta conscience du voeu insensé de me faire aimer... de toi.

Elle souffle la phrase dans une brisure de voix. La bataille n'est pas complètement finie mais Carmin se sait déjà roi. L'ennemi a battu en retraite et va désormais demander la clémence de celui qui le retiendra otage cette nuit, ce matin, cette vie. Il sourit, satisfait et acerbe dans sa victoire. Un homme pieux l'aurait remerciée. Un homme gentil l'aurait rassurée. Mais Carmin se contente de sourire, enfonçant plus loin le pieux de sa gloire et de son succès. «  Non tu ne gagneras rien. » Et pourtant tu gagneras tout cas je vais honorer ma parole et je vais t'aimer ce soir. Je vais t'ouvrir une porte que j'avais condamnée. Un tremblement de l'âme s'empare de lui à l'idée de rouvrir cette porte. Il avait décidé de ne plus jamais se laisser aller à cette douloureuse extase qu'est celle de l'acte amoureux. Mais tout en lui pulse pour qu'il cède à Imra et à ses aveux. Je lui dois bien ça. Mais des voix plus obscures le tourmentent et un Tybalt renfrogné lui chante Tu mens. Tu ne lui dois rien. Tu es faible et tu veux juste souiller le souvenir de Cassey. Tu veux te faire du mal, te punir. Et tu veux la punir d'avoir contribué à ce que cet épisode existe. Car si Imra avait été plus forte, plus intransigeante, jamais l'autre n'aurait pu faire ressurgir le blondinet du passé. Jamais elle n'aurait pu créer de faille à exploiter.

Collée contre lui, Imra répète ces trois mots comme une incantation. Les paroles brûlent l'homme, brûlent son esprit et l'aiguisent telles des lames. « J'oublierai si tu parviens à oublier. » murmure-t-il sur un ton menaçant. Car il s'apprête à lui donner ce qu'elle a imploré de recevoir, ce qu'elle n'a jamais connu. Il veut lui donner tant qu'elle ne pourra jamais l'effacer.

Mon amour saignera en toi et jamais ne cicatrisera. Voilà sa promesse d'amour. Mais Imra en veut plus et il laisse un rire sadique lui échapper. « Oh non, Imra. Pas ici, pas comme ça. Tu ne sais rien de l'amour. Tu n'y comprendrais rien, tu ne le verrais même pas. » Il pose son index sur ses lèvres, l'astreignant au silence. Elle ne se souvient même pas qu'il le lui a déjà dit dans le passé et cet oubli le met à mal, faisant ressurgir le mal d'antan. Sa main passe sur ses lèvres, bloquant sa bouche et se posant de son corps dans le dos de la belle qu'il conduit au sacrifice ultime. Carmin la pousse vers la chambre à coucher. «  Si tu veux que je t'aime, faisons les choses bien. » il murmure à son oreille, le ton trop joueur pour être autre chose que moqueur en cet instant. Pourtant, il est sincère. Il honorera sa promesse. Imra a cédé et a offert ce que jamais elle n'aurait concédé en dehors de sa tristesse. Et une force obscure appelle Carmin à récompenser cette douleur, à l'apaiser avec l'inédit de leur relation.

Dans la chambre, il étend le corps de celle qui est vierge d'amour. Jamais elle n'a reçu un baiser tendre de sa mère, jamais un baiser chaste de la gent masculine. Carmin l'étale sur ce lit qu'elle a déjà parfumé de son odeur et il sourit en la regardant, couchée et à sa merci. « Désormais Imra, tu es à moi. Et cela veut dire que quoique je fasse, peu importe comment, tu te laisseras faire. » Il se couche près d'elle et la regarde dans les yeux, visage contre visage, à quelques millimètres d'être heureux. Mais Carmin est toujours aussi sombre, aussi grave. «  Tu es belle. » le souffle de l'homme atteint la brune. Il ne lui a jamais dit ces simples mots, jamais ainsi, jamais dans cette intonation. Il plonge sur son visage et empêche ses lèvres de se mouvoir pour lui interdire de contester cette vérité dont elle n'a jamais vraiment pris conscience. Ses lèvres sont tendres, il l'emprisonne dans un baiser si doux qu'il en est trop intense. au bout de quelques secondes, il doit s'arrêter pour freiner l'afflux de sang dans les autres parties de son corps. L'effet de cette étreinte interdite est sans appel. « Tais-toi Imra, ne me contredis pas. » souffle-t-il en reprenant sa respiration tandis que sa main parcourt son corps, remontant sur ses côtés jusqu'à son cou pour la retenir à nouveau contre lui.

Tu n'as jamais compris.
Jamais compris à quel point.
A quel point je t'aimais.
A quel point je te haïssais de t'aimer.
Et à quel point cette haine était tout,
Mon moteur, mon frein, mon ancre.


Le démon de l'amour libéré, Carmin est une bête bien plus dangereuse. Bien plus sauvage. Bien plus réelle.
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Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 Empty Mer 17 Mar - 14:09


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Le rire fou pourrait sortir de sa trachée enflammée par les shots enfilés comme elle bu telle une assoiffée de vengeance, digressions névrotiques imbibées de vodka parfois pure, pour se laver du péché, pour se laisser aller à gerber le mal qui ronge son ventre, à l’attente qui la dominait, à cette folie qui la tourmentait, ne supportant plus le poids de l’existence sur son propre corps trop maigre pour en supporter le béton qui lui tomber dessus. Elle pouffe de rire à sa trogne de vieux con, détruisant son impassibilité pour un bref instant de lucidité « Toi et moi ou moi et un autre, ça ne fonctionnera jamais. Je ne veux pas de nous, Carmin et tu l’sais. Ce nous me comprenant dans le schéma n’a jamais eu aucune chance de survie. Et ça t’enrage. » Elle le décime de ses mots rudes, lui répondant sans la même hargne mais sur le même ton givré qu’il peut parfois lui abandonner, un cadeau la transperçant de part à part, la faisant saigner et il ne peut se rendre compte que ce soir, elle meurt un peu, qu’une part d’elle s’écoule entre ses doigts qui ne compriment pas les maintes blessures qu’il lui crée, en rouvrant d’autres malgré lui ou car il sait bien où frapper. Voilà un homme qui pourrait se vanter de l’avoir vu grandir, rugir la vie et la haïr avec passion. Voilà un homme qui pourrait écrire sur elle bien des choses mais qui n’en fera rien, car elle ne vaut ni un poème, ni une préface, ni même quelques remerciements à la fin d’un vieux bouquin. Elle est celle que l’on oublie, elle est celle qui n’est pas, elle est le fumerolle qui passe dans les vies et s’en va aussi rapidement qu’elle s’est installée, laissant proliférer en ses amants la folie terrible qui l’accable, cherchant à faire pour mal pour oublier qu’en elle résonne un tout, comme un cri résonnerait dans une haute cathédrale qui ne brûle pas vraiment.

Elle se donne la mort face à lui, plusieurs coups de lames dans le ventre, dans les poumons qui se perforent quand le souffle s’épuise tout près du sien, quand la honte glisse du sang invisible à l’œil nu des Hommes, dans le cœur lui-même et elle s’achève, tangue, valse entre ses bras en abandonnant là sa vertu de femme haïssant les hommes, haïssant ce qu’ils sont, haïssant leur existence pure, certaine qu’ils sont un fléau pour l’humanité, certaine qu’il sera le sien et que ce soir sera son dernier jour. Elle refuse bien de vivre après cela, elle refuse de se regarder alors même que la voilà prête à abandonner les mots interdits à la face de celui qui n’en mérite rien, qui la nargue de ses paroles qui lui font mal et accentuent ses pleurs qu’il pourrait boire jusqu’à la lie, jusqu’à l’ivresse mortelle.

Tu sais que je ne pourrais rien oublier,
Tu sais que demain ne pourra pas se lever sans que je nous maudisse,
Tu sais que demain sonnera ma perte,
Tu sais à quel point je hais l’amour lui-même,
Un cancer fulgurant pour les femmes comme moi
Qui ne savent pas comment on aime.


Elle veut oublier les semonces de ces « Je t’aime » chantés, l’embrasse mais se voit rejetée, reculant, troublée et pantelante, la mise défaite, la mine imparfaite, elle dégueule ses sentiments, elle saigne et se meurt et Carmin ne le perçoit même pas. Marionnette prise dans les fils de son créateur, elle se laisse guider, étendre sur le lit qui sera son cercueil, ses cheveux s’étalant en serpents noirs autour de son visage dont les yeux ne le quittent pas, le caressent, le mordent, l’avilissent bien davantage, lui ouvrant ses cuisses pour qu’y glisse les hanches qui viennent épouser les siennes. La fièvre remonte de son ventre à sa poitrine aux baies prêtes à se faire cueillir par la langue qui les mordra, se sentant presque pucelle sous le corps d’un homme ayant eu bien des amantes, ne sachant que faire ni de ses mains, ni d’elle-même, la gorge sèche. Au loin, prise dans le coton de sa transe, elle l’entend, elle l’entend mais ne réagit qu’à peine à ce qui la condamne, étendue comme un lys qu’il aurait déposé sur le tombeau d’une morte. Quelque chose frappe douloureusement son ventre lorsqu’il approche, lorsque leurs souffles s’embrassent déjà et elle cille, tique, prête à le mordre lorsqu’il lui avoue ce mensonge, sa haine resurgissant sans prévenir. Elle ne supporte pas les compliments, les mots doux sur son visage, persiflant mais la voilà qui se fait attraper par la bouche maline d’un homme épris de son mensonge, d’un homme prisonnier de sa cage d’ombres. C’est une plume et une déclaration silencieuse qu’il dépose sur ses lèvres, fermant les yeux comme pour en savourer l’étrangeté, élevant ses doigts pour caresser avec une timidité dérangeante son visage qui couvre le sien, ses hanches s’agitant sous les siennes, un gémissement bien bref venant sonner son abandon. Ce soir, elle sera à lui, elle se laissera prendre, il pourra rafler tout ce qui fait d’elle ce qu’elle est car demain n’existera pas. La chaleur rampe et le calice moite suinte entre ses cuisses ouvertes, qui l’enferment davantage, le poussant à l’infamie de l’étreinte et la voilà sans mots, sans souffle lorsqu’il la délivre, tremblante de peur, d’angoisse, d’horreur sous lui mais d’un désir fulgurant, se sentant au bord d’un malaise qu’elle connait trop bien. Ses mains osent caresser son visage, tentant du bout de ses doigts de l’aimer, de créer l’amour sous les pinceaux de leurs corps écrivant une dernière histoire. Tout semble être un adieu alors qu’elle le découvre « Aime moi. » Sa voix se brise dans le noir car elle ne peut plus faire que pleurer, que trahir sa fratrie et son nom en le disant une énième fois, en ondoyant contre lui pour sentir la chaleur ardente du désir qui abîme son bas-ventre. Ses lèvres reviennent picorer les siennes, ses doigts glissant pour le dénuder davantage pour découvrir le noir qui marque sa peau, les dessins qu’elle connait par cœur et qu’elle a vu fleurir au fil des années sur ses bras ou ailleurs. « Je t’ai trouvé beau moi aussi. Le jour où on s’est vu pour la première fois. Je t’ai trouvé beau … mais ça ne se dit pas. » Jeune enfant qui ressurgit sous la langue pourtant habitué à goûter le stupre, elle lui montre tout son désarroi, s’agitant pour sortir ses bras des manches de sa robe, pour dévoiler lentement l’éclat d’ivoire de sa poitrine timide « Mon cœur me fait mal. Mon cœur meurt, je crois. Je n'aurais pas dû le dire ... J'aurais dû me taire. » Prise dans le maelström de ses viles envies, elle le fixe comme pour le supplier de la sauver avant qu’elle ne s’éteigne, glissant une paume jusque là où bat son cœur à lui, aimant la chaleur de sa peau, esquissant un pauvre sourire, fantôme dans le noir, empestant le désespoir. « Il bat pour moi … ou pour elle ? » Elle pique, elle n’oublie pas qu’il fut capable d’aimer, lui, bien avant elle qui se voit incapable de le faire correctement, qu’il a connu la tendresse et la vélocité qu’apporte ce sentiment, faisant tout grandir, tout paraître plus beau et plus fort. Ses ongles se plantent là où son cœur se débat comme pour le lui prendre et qu’il n’appartienne qu’à elle « Je ne veux pas qu’elle existe ce soir. Il n’y a que moi. Il n’y a que moi. » La louve grogne à la gueule de l’autre, élevant sa tête pour lui recracher ses derniers mots entre ses crocs serrés. « Je la tuerai si je la trouve. Je la tuerai. » Ultime promesse alors qu’elle épouse à nouveau ses lèvres, happant la supérieur entre les siennes pour en sucer le sel et les formes, pour se donner à lui, pour qu’il se donne à elle avant que les lueurs de l’aube ne viennent, pour qu’au matin, elle puisse enfin crever en ayant eu l’impression de connaître le bonheur.


(c) corvidae
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