SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
-28%
Le deal à ne pas rater :
Précommande : Smartphone Google Pixel 8a 5G Double Sim 128Go ...
389 € 539 €
Voir le deal

Partagez

 

 Use somebody | ft. Imra #3

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Mar 30 Mar - 8:21



"I've been roaming around,
Always looking down and all I see
Painted faces fill the places I can't reach
You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair


T'étais qu'une gamine,
Une gamine dans une robe d'été.
Une brune au regard endiablé,
Une fille que je voulais saboter.

T'étais qu'une gamine.
T'étais que ça et pourtant...
Ce que tu étais a cédé
Devant tout ce que tu es.

T'étais qu'une enfant,
Une môme qui m'a dérobé
Mon bon sens et mes ambitions
Mon influence et ma raison.

Alors pourquoi ne comprends-tu pas
Qu'aujourd'hui
Tu es tout pour moi.


Soupir après soupir, leurs corps ne se marient plus dans le désespoir passé. Leurs unions charnelles ont laissé la place à des affres plus mortelles, plus vicieuses, plus destructrices. Le sang sur les draps affiche sans concession que la demoiselle a voulu s'ôter les perversions de cette relation maudite. Mais Carmin ne l'entend pas de cette façon. S'il était prêt à la rejeter sans un sursaut avant, il a changé d'avis. Devant la détresse de cette âme condamnée, il se sent appelé à intervenir, à la sauver. Ce n'est pas un appel salvateur, ce n'est pas une mission positive. Il ne vient pas avec la compassion du prêtre. Au contraire, c'est la passion des ténèbres qui s'éveille en lui. C'est fini. Elle crie, son âme supplie. Mais le blond n'entend rien de cet appel à l'aide, de ce cantique sans fin. Il n'entend pas cela car entre eux, c'est une évidence, ce ne sera jamais fini. Quelles qu'elles soient, les femmes qui passeront dans les draps de Carmin ne laisseront pas la même trace dans son âme. Alors un nouveau soupir lui échappe. Un soupir de refus inarticulé, celui d'un "non" non prononcé.

Elle s'endort contre lui et il la laisse faire. Le sang s'est écoulé, la vie a cherché à s'évaporer. Mais dans la volonté divine, l'ange noir n'a pas pu décéder. Carmin ne se sent pas fier de cette vie arrachée à la mort. Car il sait qu'il est responsable de son envie de frôler ses bords. Il s'assoupit à son tour, revivant la dernière nuit, la sentant qui frappe dès les débuts du jour. L'éveil est violent, Imra se relève avec énergie. D'où vient-elle? Probablement de la haine qu'elle nourrit pour son bourreau. Elle se relève sans pouvoir bouger, paralysée par les douleurs de la soirée passée. Carmin en sourirait presque mais c'est Tybalt qui commande pendant une fraction de seconde et il souffre à l'idée que l'oiseau blessé cherche à se libérer. N'es-tu pas à ta place dans la cage que je t'ai destinée? Là, près de moi... Les cris nerveux d'Imra ne le déstabilisent pas. Ca, il y est habitué. Tous les deux, ils sont dans la confrontation. Toujours. Les beaux mots de la veille étaient totalement inhabituels et c'est pour ça que maintenant, elle s'en veut. Il la connait assez pour savoir qu'elle ne réagit pas à sa faiblesse actuelle. Elle se châtie surtout pour ses prouesses verballes du jour d'avant. Elle a prononcé une incantation dramatique pour celle qui ne connait pas les fondements de l'amour. Elle a profané un terme qu'elle n'a jamais côtoyé. Et maintenant, elle est prisonnière de ses conséquences.  « Evidemment que j'en trouverais d'autres. Mais aucune aussi belle que toi. » L'homme n'a pas changé au cours de la nuit. Toujours aussi sévère et cruel, il la nargue, rappelé à ses travers d'antan. Carmin la toise et sourit enfin de ce sourire infernal quand elle affirme ce qu'il sait déjà. Oh oui, tu me hais. Au moins autant que je te hais à mon tour. Haïs-moi donc amour. Haïs-moi, je saurai faire avec. Son sourire est acerbe, infect. Il répond avec une fourberie non dissimulée  « Hier tu disais le contraire. » Ses yeux pétillent d'une hargne fière. Il sait qu'il ne marque pas des points mais il n'a jamais cherché à le faire.

Pourquoi elle? Parce que elle... c'était un mensonge, une vérité dissimulée, une réalité à laquelle je pouvais faire semblant de jouer. Parce que elle, ce n'était pas un danger. Parce que elle. Elle. Elle ne comptait pas autant. Pas autant que ... toi.

Mais les mots ne se détachent pas de son esprit, ses lèvres ne se délient pas pour dire ce qu'il ressent. Tu ne mérites pas ma délivrance Imra. Parce que ce serait bien pire encore si tu savais. Et puis... si tu savais... tu n'y croirais pas. Il la connait trop bien. Le "je t'aime" expié comme une faute quelques mois plus tôt a été effacé de la mémoire de la sorcière. Incapable d'aimer et encore plus de se laisser faire, elle a occulté que le prêtre avait déjà laissé s'échapper une confession autrefois. Et cette confession était sortie alors même qu'il était avec cette autre qu'Imra déteste et cherche à combattre de toutes ses forces.  « Tais-toi. Arrête de chercher la mort auprès de moi. Je ne te délivrerai pas de ton mal. »  Sec, violent, il lui crie presque dessus. Mais sa voix est posée.  « Tu ne partiras nulle part ange noir. Tant que je ne l'ai pas décidé, tu restes ici. Je veillerais sur toi et sur tes blessures corporelles. Quant à celles de ton âme... » Il s'assied près d'elle sur le lit, caresse son visage comme si ce geste était une menace  «... compte sur moi pour t'en infliger d'autres. »  Il sourit, toujours acerbe, toujours fidèle à lui-même. Il sourit et se penche vers elle lui imposant un baiser qu'il force sur ses lèvres malgré la reluctance et répugnance de la femme, trop faible pour s'arracher à sa présence. Incapable de lui offrir ces mots d'amour dont elle semble rêver, il est décidé à lui montrer ce que signifie d'être aimée d'un être aussi odieux que lui. Décidé à lui montrer qui il est pour qu'elle cesse de le vénérer comme elle le fait, inconsciemment.



Images by Tumblr | Code by EXORDIUM.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Mer 31 Mar - 1:03


use somebody

« Hier j’voulais baiser. Point barre. T’emballes pas. » Elle crochète sa promesse, la méprise sans le regarder, refusant de se voir faiblir, de se rappeler tout ce qui vient de se dérouler comme dans une bobine où elle aurait tourné encore et encore, l’envie de régurgiter la mélasse noire de sa haine quelque part brûlant sa gorge. A bout de nerfs, elle s’enlise dans l’immobilité, dans les mots recrachés qui voudrait le maudire. Que fait-elle encore ici ? Ils se sont endormis comme deux amants maudits dans le sang de son méfait et elle peut voir la trace du viol de la lame sur sa peau blanche dans l’aube qui s’élève, la fatigue ayant maquillé ses yeux de vieil oiseau épuisé de tenir debout. Ses cheveux filasses et encore humides s’étalent en une corolle de serpents sur les draps souillés qui empestent leurs corps, leur erreur fatale. Ils sont le poison de l’autre et voilà qu’elle se meurt ici en observant les vapeurs du vide, en oscillant vers la fenêtre comme on chercherait une porte de secours où accourir pour y sombrer, s’y laisser tomber, crever enfin pour ne plus avoir à sentir ce cœur stupide se débattre dans la cage de ses os. Soliloques internes, elle pense trop sans vraiment penser, les mots passent, les maux brûlent et elle aimerait lui recracher son fiel à la figure pour qu’il cesse de se jouer de sa faiblesse évidente, lui qui semblait prêt à la pleurer quelques heures plus tôt, quand le velouté de la nuit les embourbé dans un infini désastre. Enfant d’un poème tragique, elle respire avec automatisme tout en maudissant chaque inspiration.

Le coton se froisse sous ses ongles qui griffent comme elle aimerait vrillé sa peau, le faire saigner à son tour, un peu, rien qu’un peu, qu’il soit le sacrifice qu’elle n’a pas su faire aboutir. Sa mère se verrait bien déçue d’elle, encore et encore, pas même capable de clamser comme il faut, embrassée par les doigts et les lèvres d’un homme qui ne mérite que la morne solitude. Ses yeux se referment comme pour fuir le jour et retrouver la nuit mais celle qui les précède, pas celle où il tenta de lui donner de l’amour sans y parvenir. L’étreinte fugace lui revient et elle se replie sur elle-même, rêvant d’oublier, de ne plus être ici, se faire soluble et écume. Pourquoi ne s’est-elle pas éteinte entre ses bras ? Pourquoi n’a-t-elle su planter plus profond encore le chrome dans la porcelaine tendre. Son ordre la fait se détourner à peine vers lui, le voyant s’élever, se déposer comme un père au chevet de sa précieuse enfant encore vêtu de sa chemise virginale. L’interdit habille les traits pâle, ayant perdu un sang qu’il faudra qu’elle boive d’une manière ou d’une autre, riant sèchement à sa figure pour lui renvoyer l’insulte de ne pas avoir su lui rendre ses mots « C’est certain. Tu m’délivres de pas grand chose, connard. » L’infâme injure n’est pas regrettée alors qu’elle se redresse, se fond contre la tête de lit, auréolé des filaments sombres de sa chevelure en bataille, ne voulant pas croiser son regard dans lequel elle se morfond, voulant voir le soleil s’élever mais le fuir tout à la fois, pourtant incapable de bouger. Le froid l’étreint et elle remonte contre sa poitrine ses frêles cuisses pour se protéger, s’enfermer dans un cocon de fierté et d’orgueil, semblant plus fragile encore, comme s’il avait su fissurer l’armure, pour un temps seulement car le chat noir ne manque pas de feuler face à la main qui se tend vers elle, s’écartant vivement pour que la caresse ne dure pas. Mais c’est bien autre chose qui la pousse à le mirer sans l’admirer au travers de ses mèches éparses, cillant sans comprendre « T’es d’venu complètement con. » Une déclamation blasée, une envie de l’insulter plus encore, de le tuer ici pour qu’il ne se croit pas capable de la garder captive, méprisant le surnom bien ridicule qu’il lui offre alors. L’effroi pourrait la perturber mais son sourire l’intrigue, la fait sourciller ne lui laissant pas les secondes qu’il lui aurait fallu pour éviter le baiser violant ses lèvres. Un gémissement de protestation vibre contre la lippe outrageuse avant qu’elle ne le repousse de ses maigres forces « Arrête putain ! » Elle ne peut que crier, élevant la main comme pour le gifler une autre fois avant de se figer, de l’observer et sonne le rire macabre de la folie en une seule détonation. Le rire secoue sa poitrine alors qu’elle lui offre un sourire malveillant abaissant sa main vers le visage du menteur si pieux qui pourtant se fourra dans le satin de son ventre quelques temps plus tôt. « Tu cherches quoi hm ? » Malgré tout son dégoût pour elle-même, malgré ses blessures, elle ne perd rien de sa noirceur, se penche pour l’entourer de ses cuisses, le méprisant de toute sa superbe, de son rire d’oiseau de mauvaise augure « Tu ne peux pas m’avoir, Carmin. Tu peux m’garder autant qu’tu veux ici … T’auras pas grand chose. » Le visage se penche vers le sien, en un simulacre de flirt qui singe leur tragédie, leurs prunelles qui se toisent et se disent tout puisque les langues sont incapables de se délier « Tu vas m’violer ? Fais le. Ca prouvera à quel point t’es faible et comme tous les autres mecs que j’ai rencontré. » Murmures qui veulent jouer sur les cordes de ce qu’elle lui confia des années plus tôt, qu’il était unique, qu’il était bien le seul à qui elle pourrait se confier et se donner. L’enfant lui offrit tout et su, un jour, qu’il saurait faire la différence. « J’me suis trompée sur toi. T’es qu’un gros lâche. » Enfin craché, elle s’éloigne, pose pied à terre pour essayer d’avancer comme elle peut vers le salon, se débarrassant vivement de la toge blanche qui la recouvre pour offrir au matin lumineux sa nudité, ses bras sanglants, les observant un instant. Silhouette pâle et dénudée dans le carcan d’un appartement animé par la vie qui s’étiole autour d’eux, elle se retourne pour le narguer de ce qu’elle est et demeure ; inaccessible. « Emprisonne moi, Carmin. Y’a des fenêtres partout, des couteaux partout, y’a des tas de possibilités pour moi d’plus m’rater. Tu me rattraperas jamais … » Elle esquisse le sourire le plus triste du monde, illuminant son teint blême et ses lèvres pleines, son air de vieille fille défoncée à la misère de sa propre vie « Arrête d’te faire du mal et laisse moi dégager, supprime mon numéro et même mon nom de ton portable. On n’a plus rien à partager toi et moi. » Et elle aimerait rajouter un « N’est-ce pas ? » qui ne vient pas, par fierté, incapable de lui en dire davantage, peu honteuse de se présenter nue face à lui. Lui qui a tout vu et tout su, il n’y a plus grand chose à dissimuler d’elle. Il a vu son âme noire et dénudée, l’enveloppe de sa peau, de ses seins timides, de son ventre trop plat, de ses cuisses bien maigres, tout cela n’est qu’une illusion de ce qu’elle est réellement, enfant paumée qui ne saurait même pas par où sortir pour en finir enfin.


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Mer 31 Mar - 11:38



"I've been roaming around,
Always looking down and all I see
Painted faces fill the places I can't reach
You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair
Il y a dans nos mots des maux bien plus grands que ceux que le verbal révèle. Il y a dans tes sursauts, dans tes regards noirs, dans ta joue flétrie, un flux d'immondes pensées, un flux de souvenirs et des sentiments passés. Mais ce qu'il y a surtout, c'est tout ce potentiel. Ce potentiel de nous. Cet amas de crasse, de purulence, de violence intrinsèque qui nous colle à la peau, qui nous détruit petit à petit mais qui nous unit tellement.

Tu es la violence de mon âme Imra. Et chaque fois que ta gorge déploie une nouvelle forme de refus à mon égard, chaque fois que ta voix ose me nier l'accès à ton esprit, à chaque fois... tu m'engouffres un peu plus dans la hargne de mon désespoir. Car tu es mienne autant que je t'appartiens. Tu es ma possession de plus long terme, ma propriété que je garde sous mes mains vicieuses, avec des sermons pernicieux.


Il rit d'un rire mauvais. Carmin dans toute sa splendeur. Une image que seule elle voit, que seule elle connaît. Car il n'affiche nulle part ailleurs cet être abject. Carmin est Père Fletcher, il n'est que douceur et compassion pour les brebis de la paroisse. Mais pour elle... pour elle, il est lui. Dans toute sa puissance. Son rire la frappe comme une gifle qui viendrait poser sa marque sur sa joue. Il ne l'a jamais vraiment frappée, jamais physiquement. Les seuls tords qu'il a imposé à son corps ont été fourni au cours d'ébats sexuels, des ébats où tous deux cherchaient à imposer leur dominance. Et plus ils essaient de se prouver qu'ils sont maîtres d'eux-mêmes, plus ils veulent imposer leur force, plus ils sont à la merci de l'autre. C'est pourquoi il rit. Vas-y, nie. Dis que tu ne voulais qu'un membre chaud au creux de tes reins, que tu ne voulais que soupirer le plaisir provenant du mien. Mens autant que tu veux noire colombe. Mais tu m'as supplié de t'aimer et je n'ai pas besoin de te le répéter pour ce que souvenir te hante, te glace et te tue. Tu es déjà à moitié morte de l'avoir osé.

Connard. Il sourit. Maintenant qu'il a décidé qu'elle ne partirait nulle part, Carmin est en paix avec lui-même. Laisser Imra sortir serait sa perte à lui. Sa perte à elle aussi. Il est interdit désormais qu'elle mette un pied dehors. Pas tant qu'il n'en aura pas décidé autrement. Il sourit et répond cordialement « Merci. » L'insulte s'écrase sur lui sans qu'elle ne ricoche même. Il aurait autrefois déglingué sa langue d'un "pétasse" acidulé. Mais lui répondre c'est céder à la provocation de la gamine possédée. Sous l'emprise de ses propres démons, Imra est capable de délier ceux du faux prêtre. Alors il sait qu'il doit demeurer fort et distant, le temps qu'elle s'assoupisse et redevienne un ange de la mort silencieux. « Dois-je en déduire que je ne l'ai pas toujours été? » Il sait qu'il joue avec ses pieds et avec ses nerfs. La brune est déjà bien assez en colère. Et il continue de provoquer avec assiduité, avec bonhommie même. Il y a de quoi la rendre encore plus acharnée, encore plus déterminée à supprimer tout ce qui l'entoure, elle y compris.

Tes lèvres sous les miennes. Ton désarroi qui m'emprisonne de manière certaine. Ta rage au fond des tripes. Et mon nom que tu étripes. Un viol ne serait pas assez. Mais je n'ai pas volé tes baisers. Ton corps se tend, tes mains me crient d'arrêter. Cependant... tu sais que je ne fais que commencer. Il se retire après avoir pris possession de sa bouche dans un geste condamnable. Il se retire pour mieux revenir, plus tard, quand elle finira par le supplier à nouveau. Il la laisse faire ses suppositions, il la laisse même se lever sans se précipiter pour aller fermer sa porte à clé. Elle n'ira pas loin ce matin, pas dans cet état. Carmin la suit lentement tandis qu'elle vacille dans l'appartement, cherchant à prouver qu'elle peut encore se libérer de lui... par une fenêtre ou par un couteau. Lâche. Il sourit à nouveau, la lèvre supérieure arquée dans un mépris non dissimulé. « Lâche? Moi? » Son guttural qui sort de ses lippes avant d'enfoncer son ongle dans la chair de sa prisonnière. Métaphore verbale quand il lui rappelle « Tu es venue ici en pleurs, demander l'asile, demander mon coeur. Je t'ai offert ce que t'as jamais connu. Ne t'en déplaise, je ne t'ai pas baisée mais je t'ai ouvert les cuisses pour une pénétration de ton âme, de ta personne. Tu as clamé l'amour, tu l'as crié et malheureusement, tu l'as supplié. Et aujourd'hui, tu cherches à oublier en te taillant les veines et en prétendant que c'était pas de l'amour. Lâche? Qui de nous deux est lâche Imra. » Le prêtre sermonne. Sa voix est moralisatrice, son ton plat et inquisiteur. Il la fusille des yeux avec une force impressionnante et se rapproche d'elle lentement. Il l'attrappe par les épaules et répond sans se précipiter « On a encore beaucoup à partager, au contraire. » Ses mains sont trop fortes pour qu'elle puisse résister. Il la pousse sans ménagement vers la porte de sortie et l'ouvre sans hésiter. Là, il ne s'arrête pas et délivre le moineau à moitié mort. « Vas-y, barre-toi si tu veux t'en aller. Tu sais que tu ne tiendras pas une heure seule dans la rue, comme ça. » Son regard désigne sa tenue indigne, son corps souillé. La main de Fletcher attrape le poignet violenté par les assauts de la suicidaire et violemment la ramène contre lui, la serrant contre son corps avant de murmurer « Je ne t'ai jamais violée Imra. Même ce baiser que je t'ai arraché tout à l'heure. Cela n'a jamais été du viol. Parce que tu le sais très bien, tout ce qu'on fait tous les deux, on le fait tous les deux. » Intenses, ses mots sont prononcés dans un souffle. Les yeux rivés aux siens, il la pénètre du regard et laisse ses paroles faire leur effet. « Va-t-en si tu veux partir. Ou reste, reste jusqu'à en mourir. Dans les deux cas, t'es condamnée. Mais... » Il s'écarte, rentre dans son appartement et lui laisse de la place pour passer avant de terminer sa phrase «... ici, avant de crever, tu pourrais encore goûter au terrible péché de te faire aimer. » Aveu voilé, il parle des ébats mais aussi de sentiments qu'il n'a toujours pas confessés. Il les a dits une fois sans qu'elle n'en prenne note, sans qu'elle ne s'en rappelle. Il les a dits et elle n'a pas compris, marquant ainsi son âme d'un rejet qu'elle n'a pas contrôlé. Carmin lui laisse la voie de sortie royale, conscient que si elle part, cela signe probablement leur acte de mort.

Images by Tumblr | Code by EXORDIUM.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Mer 31 Mar - 23:35


use somebody

L’éprouvée ne pipe mot, gardant sa carcasse épuisée recroquevillée sur elle-même, même debout, même ainsi dans la pâleur d’un printemps vif qui ne demande qu’à éclore et laissera bourgeonner le temps infini de l’amour et des chansons vantant la poésie tragique sous des pétales pourpres. Elle est le fantôme qu’il attrape entre ses mains et qui ne cherche pas à échapper à ses griffes, n’élevant qu’à peine la tête pour le regarder, frondeuse, ses yeux assassinant les siens « C’est toi. » Mille accusations se tordent dans les crocs serrés de l’animal pris au piège qui se tend vers lui, qui conspue l’humain lui-même et son esprit noir « C’est toi qui m’a demandé un "Je t’aime" contre de la baise. Alors que tu savais … » Elle s’interrompt, rétracte ses suppliques de sa voix qui pourrait encore se casser la gueule en plein dans les marches de marbre de sa gorge de cygne. Alors la voilà qui se tait, qui se laisse repousser par les mains aigries, par la violence futile, la porte s’entrouvrant pour la recracher de la tanière d’un homme tristement seul, le fustigeant de son regard glacé, le méprisant de toute sa prestance malgré sa nudité évidente. Les seins glapissent dans la danse violente et elle surprend, du coin de l’œil, la curiosité d’une voisine qui ne manque d’écarquiller les yeux en la voyant nue ainsi, inspirant vivement dans un sifflement strident et surpris avant que la porte ne claque. Mais Imra n’y porte qu’une attention blasée, observant le monde avec ce même ennui dont sa trogne est l’artiste.

La voilà qui manque de crier sa hargne douloureuse quand il la rattrape par un bras blessé, sifflant des insultes dans des murmures qui ricochent entre eux, dans la proximité étrange de leurs deux corps qui ne savent même pas s’aimer normalement. Elle sent toute sa chaleur et la glace de ses prunelles sur elle, sa gueule d’Adam faisant face à la laideur de Méduse et elle aimerait le rendre aveugle d’oser croiser autant son regard, si longuement, en une étreinte qui ne sauve rien, en un naufrage semblable à leur nuit. Mutique, elle ne réplique rien, se veut tentatrice dans le plus beau des silences pour le mépriser par sa blase, son indifférence, lui grognant ses vœux près des lèvres qu’il viola quoi qu’il en dise. Tout lui dit non et sa proposition vicieuse, du vitriole pour son âme de maîtresse des arcanes la voit se figer à l’orée de l’entrée. Elle est l’Eve qui veut céder au fruit, secouant la tête, interdite, l’observant avec ce dégoût, ce mépris insultant, crachant sur ses fadaises « Tu sais pas aimer. Tu sais pas aimer d’quoi tu m’parles encore ? » D’un pied, pourtant, la voilà qui entre, qui claque violemment la porte en la faisant vrombir comme une gifle frappant leur univers pour que les brumes de leurs existences communes se délient, le repoussant avec toute la force qu’elle peut avoir « T’es incapable d’aimer, Carmin ! T’es même pas capable d’jouir en m’faisant l’amour, qu’est-ce que tu viens m’parler d’un sentiment qu’tu maîtrises pas ?! » Enragée, elle ne peut que mordre, refusant d’être le corbeau mis en cage dans une belle toile dorée. Un poing percute là où bat le cœur pour tenter presque de l’attraper, d’en goûter les morceaux et en faire de la cendre, tremblant de toute sa furie, de son désespoir orageux. Aliénée, elle tourne et vire dans la pièce, plongeant ses phalanges dans ses cheveux humides, semblable à une pieuse percluse par toutes les voix qui hantent sa tête et lui disent de le quitter « Laisse moi partir. Laisse moi partir putain ! »

Abandonne moi, comme tout le monde fait,
Crève, ici, maintenant, que je n’ai aucune raison de rester,
Suffoque juste en reniflant mon odeur,
Fais comme tous ces Autres qui finissent par s’enfuir.


Et alors, comme s’il n’existait plus, elle le dépasse, se jette sur les premières fringues qu’elle pourra trouver, se sape de la première chemise qui flotte autour de son corps malingre pour cacher la silhouette de peau pâle et blessée, brimée par sa propre punition. Le bleu nuit de la chemise rend plus blême encore l’apparition funèbre et elle se détourne vers lui, certaine qu’il l’aura suivi, le fixant, pleine de son néant, lèvres closes et tout est une offrande à dire n’importe quoi, à un aveu, à quelque chose qu’il faudrait dire d’important, de ces moments qui attendent une déclaration tragique. « Change tes draps, y’a du sang partout. » Voilà tout ce qu’elle peut recracher, banalité glacée, « tes draps » car ce ne sont pas les leurs, danse entre une pièce et une autre, trouvant enfin le paquet de clopes où roulent les dernières cigarettes, l’une d’elle venant embrasser la lippe boudeuse alors qu’elle entrouvre une fenêtre pour appuyer une épaule à l’orée du vide, laissant le premier brouillard gris sortir de sa gorge, l’odeur de la nicotine, le poison qui hurle dans sa gorge n’apaisant pas grand chose, si ce n’est l’envie fatale de se flinguer encore. Ainsi, dans le soleil qui s’élève et la maquille de son or, elle pourrait être une belle amante, débraillée, les manches de la chemise volée cachant les blessures de la nuit, observant un Queens mirifique qui l’a adopté depuis longtemps. « J’aime déjà quelqu’un tu sais. » Oh doucereux mensonge qui s’infiltre alors, serpent venimeux embrassant leur lien pour lui faire mal d’une quelconque façon, esquissant un sourire rêveur, un sourire qui ne lui offrira jamais, sans le fixer de ses orbes cernées « Je l’aime comme une folle. A cette personne, je l’ai dit souvent. Sans avoir besoin d’ouvrir les cuisses. » La clope se calcine au gré de ses inspirations, laissant tomber les cendres dans le vide, ses jambes croisées avant de se tourner pour lui offrir son visage dans un contre-jour qui pourrait la magnifier mais ne fait d’elle qu’un mirage qui pourrait lui échapper « Je ne suis pas à toi et tu n’es pas à moi non, tu l’sais ? T’as perdu ta chance de m’avoir, t’as tout perdu, Carmin. » Élevant la cancéreuse vers ses lèvres ensevelissant la brume toxique, elle souffle alors « Une fois que j’ai fini de fumer, j’me tire, j’ai pas changé d’avis. J’veux plus voir ta gueule devant moi, j’veux plus de ton corps sur le mien, j’veux plus ton prénom sur mes lèvres, ni les tiennes sur les miennes. Tu m’as pas aidé, t’as été incapable d’voir qu’cette nuit … » Elle hésite, l’émotion étranglant sa gorge, les rives de ses yeux cerclées par des larmes qui menacent chaque fois de revenir, « … j’avais b’soin de toi. T’as été l’seul d’vant qui j’ai chialé et tu me méprises ? J’te pensais différent. J’te pensais capable de plus que tous les autres. » Fatalité dans le geste de cette tête qui lentement se détourne pour reprendre sa contemplation alors qu’elle expire une répétition « J’me suis trompée. T'es bon qu'à m'baiser, pas à m'aimer. » Et la cendre fond doucement sur le papier roulé, bientôt il atteindra le brun du filtre, bientôt cette seule clope signera leur épilogue, s’il le veut.  


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Jeu 1 Avr - 13:19



"I've been roaming around,
Always looking down and all I see
Painted faces fill the places I can't reach
You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair
Nous finirons par nous entre-tuer.
C'est inévitable.
Inéluctable.
Destiné.


Nue sur le pallier, Carmin devrait se soucier du regard des voisins. La porte claque derrière l'outragée dame qui a aperçu le vice du prêtre et il s'imagine un coup de fil passé à la paroisse pour le dénoncer. Mais ses voisins ne le connaissent pas. Fletcher n'est pas le genre à parler de sa vie privée avec ceux qui partagent ses murs mais de l'autre côté. Il est taiseux, réservé. Le voisin qu'on aime car il est quasi muet. Sauf ce matin. Ce matin, la maîtresse de l'inconnu se pavane nue sur le pallier et choque la dame qui l'a aperçue. L'image le fait rire intérieurement. Il imagine la dame au confessionnal venir exprimer qu'elle a eu des pensées impures ou pleines de jugement. Il imagine la faire culpabiliser d'avoir porté son indécente réprobation sur une femme dont elle ne savait rien.

Mais inutile de savoir quoique ce soit sur la mortelle infidèle.
On voit sous tes traits que les flammes dansent.
On voit comme tu pourrais mettre l'humanité en transe.
On voit que de toutes, tu es l'unique, tu es celle...


La phrase de ses pensées ne peut se terminer. Carmin ne peut s'avouer son amour, pas même à lui. Imra refuse de partir. Il l'avait prévu, il l'avait senti. La porte n'aurait jamais été ouverte s'il n'avait pas su que la colombe avait été correctement baguée cette nuit. Il sourit quand de son pied, elle fait claquer le bois dans l'encadrement de l'entrée. Il sourit quand elle peste contre son amant maudit. « Si je ne sais pas aimer, alors pourquoi me reproches-tu de ne pas t'aimer.  » Vicieux, il retourne ses mots contre elle. Comment ose-t-elle lui reprocher de ne pas se servir d'une chose dont il n'est doté? « Tu parles en méconnaissance de cause. »  Il aime utiliser des termes pompeux, pour asseoir sa supériorité. Lui, le prêtre, le pieux, le docte, celui qui vous sermonne des yeux. « La jouissance est à l'opposé de l'amour. Jouir ne prouve rien. » Mais ses mots ne sont pas là pour démentir ce qu'elle dit. Au fond, elle n'a pas entièrement tort. Cette nuit, il n'a pas pu aller plus loin. Cependant, elle se trompe complètement sur les causes et motivations de cet arrêt.

Erratique, elle se débat... avec elle-même. « Mais je t'ai laissée partir. Plus d'une fois. C'est toi qui veux rester Imra. » Impétueux, il la nargue et la provoque encore. Mais Carmin sent que le feu a fait bouillir la dame et qu'elle risque de s'envoler pour de bon désormais. Il la sent qui faillit et qui ne supporte plus le poids de leur relation. Et son coeur se serre à l'idée qu'elle est venue chercher du réconfort auprès de lui. T'es venue auprès de moi et je t'ai rejetée. Je t'ai aimée et puis je t'ai accusée. Et comme si elle sentait les faiblesses qui se dessinent en lui, Imra attise l'âtre brûlant de leur haine. Les mots sortent comme des flèches et viennent le scalper sans aucune gêne, sans aucune émotion. Carmin sent ses tripes se contracter, horrifié par l'idée qu'elle soit possédée d'un autre. Il sait pourtant qu'elle a offert son corps plus d'une fois. Mais il a toujours eu la conviction qu'elle était incapable d'offrir plus. « Tu mens. » lâche-t-il avec le plus d'indifférence possible. Cependant la diablesse a saisi la corde et elle tire dessus, consciente du pouvoir qu'elle a désormais entre ses mains. Il sait qu'elle ment et pourtant, Carmin ne peut s'empêcher de la haïr encore plus. « Apprends à être crédible avant de lâcher de pareilles sottises. » Il grogne et s'éloigne d'elle, refusant de la regarder se préparer à partir. Qu'elle se vêtisse de ses habits si ça lui chante, Carmin retourne dans la cuisine et marche droit sur cette porte qui était ouverte quelques minutes plus tôt. Sa main ne tremble pas. Il verrouille à clé avant de ranger le bout de métal à un endroit qu'elle ne pourra découvrir. Il revient près d'elle, toujours occupée à enfumer ses poumons avec la nicotine. Adossé dans l'encadrement de la porte, il la regarde, soulagé de la savoir enfermée.

Les mots se suivent. Cruels, indolents, ils se succèdent dans une tentative pénible de le faire réagir. Cependant le prêtre est habitué aux confessions et il accueille les paroles de la St-Clair sans broncher. Il se permet même d'opiner du chef comme s'il encaissait ce qu'elle lui raconte, comme si elle témoignait de sa vie. Détaché, il écoute avant d'enfin rencontrer le silence de la belle. Son langage vulgaire ponctuant sa dernière phrase, il secoue son visage pour chasser les mèches blondes qui s'y sont logées et obstruent sa vision. « Tu es venue ici parce que tu avais besoin de moi. De moi Imra. Pas d'un comédien qui te serve la comédie de l'amour à la sauce Hallmark. Tu es venue ici parce que tu voulais que je te fasse mal, pour te faire oublier à quel point tu crevais déjà en arrivant. » Il fait un pas en avant et l'attrape par les hanches, glissant son nez dans son cou. Parfum de femme chancelante, il respire son odeur d'une grande bouffée avant d'expirer. « T'es pas prête de l'entendre mais cette nuit, je t'ai fait l'amour. Et cela se reproduira. Parce que tu me le redemanderas. » Telle une drogue inconnue, tu as découvert les affres d'un plaisir insoupçonné. Celui d'une caresse que je t'ai prodiguée. Et tu m'appartiens bien plus que tu ne le crois. Brusquement, il la fait tourner sur elle pour l'attirer contre lui dans une étreinte violente et dominante. « Tu ne me pensais pas différent. Tu essaies juste d'effacer ce que tu ressens, de faire taire les souvenirs. T'essaies de minimiser les dégâts. Mais t'es qu'une pauvre fille qui est venue quémander mon amour. Et aujourd'hui, t'es une pauvre fille en rage parce qu'elle pense ne rien avoir obtenu. » Ses mains qui enserrent ses poings se relâchent et il quitte la pièce pour aller se servir un verre d'eau. Tout ce bavardage lui a asséché la gorge. Dans la cuisine, il regarde le tiroir à couverts et un frisson le parcourt. Elle a cherché à se supprimer cette nuit. Et tout ce que tu peux faire, c'est de l'enfoncer? Sa main repousse le tiroir. Carmin est face à un mur. Car il sait qui elle est mieux qu'elle ne le sait. Et céder à son caprice ne la rapprocherait pas de lui. Violente, la sirène a besoin de lui tel qu'il est : noir, mauvais, acerbe. Car c'est le parfait miroir de son âme à elle. Tant qu'il reste ainsi, elle se retrouve en lui. Haine parfaite et incohérente mais haine qui panse les plaies de toutes les amours qu'elle ne peut saisir des mains. Cette haine, c'est leur amour. Il est trop sacré pour y toucher en le colorant de quelque fioriture romantique. Carmin retourne dans la chambre et se couche dans le lit. « Viens te reposer maintenant, tu n'iras nulle part de toute façon. » Sa voix est froide mais moins grave que plus tôt. Il touche le sang sur les draps, le caresse d'un air pensant et secoue la tête « Je ne changerai pas les draps. Ca te rappellera ce que ça fait que de demander de l'amour, l'effet que ça fait de le ressentir et la douleur que ça crée. » Il relâche le blanc sali et laisse tomber sa tête sur l'oreiller, regardant le plafond. « Viens t'emmitoufler dans nos douleurs Imra. Arrête de résister. » Malgré tout ce qu'il a dit et décidé, il est plus doux. Carmin est prêt à lever le bras pour l'englober contre son torse, pour l'accueillir dans l'intimité d'un moment qui ne leur ressemble tellement pas.

Images by Tumblr | Code by EXORDIUM.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Ven 2 Avr - 12:07


use somebody

« Tu mens. »

Oui, elle ment certainement, pensant à une entité blanchâtre qu’il ne pourrait connaître et à qui elle n’osa jamais dire ces mots. Voilà qu’elle l’a trahie ce soir en se dénudant de ses promesses. Elle observe le Queens sans se détourner pour affronter les dégâts que ses mots viennent de créer en lui. Car ta voix tremble d’une fureur immense, tu ne l’entends pas ? Pauvre idiot, tu devrais te méfier des mots d’une St-Clair depuis tout ce temps passé auprès de moi. Nous mentons comme on décime les hommes, sans sourciller. Le déclic d’un verrou attire l’attention blasée de ses yeux sur la pièce où se tient la porte qu’il vient de fermer, sourcillant devant cet espoir qu'il la croit assez soumise pour ne pas trouver un moyen ou un autre pour déguerpir de cette prison dans laquelle il veut tant l’enfermer. « … complètement taré. » Elle murmure du bout des lèvres, de sa langue venimeuse, sans crainte d’être entendue dans le silence qui les entoure. La télé s’est éteinte depuis longtemps, le soleil exposant son visage tiraillé par ses cauchemars, le bleu nuit de la chemise cachant son être famélique, affamé de vie qu’elle ne peut pourtant pas dévorer, frôlant trop la mort, l’aimant trop pour s’éloigner de son bord. Ses yeux s’élèvent vers le ciel, le méprise par son ennui crasseux, toute la fatigue pesante dans ses yeux, dans les plis amers de ses lèvres, dans sa posture qui marque qu’elle aimerait échouer bien loin, contre le mur, ne plus être ici, ne plus être tout court le temps d’un instant, pleurant la mère qui l’a rejetée, pleurant le rejet de l’amant, pleurant sur cette vie qui la lamine et elle ne peut en supporter davantage et le ressent, profitant de cette brève solitude pour se délester de son masque impassible pour que les froissures de la tristesse viennent se dessiner sur ses traits, à quelques secondes de chialer mais à sa voix, elle se détourne, inspire pour se reconstruire une façade, érigeant le plus haut des murs entre eux malgré leurs regards qui se toisent, deux animaux pris dans leur propre piège.

Nous mourrons ainsi alors ?
Sous ton toit, après des « Je t’aime » sans foi,
Après des mots sans sens.
Est-ce réellement ton dernier vœu ?


Finalement, alors qu’il étend sa voix entre eux, elle détourne le regard, tire nerveusement sur la clope qui habille ses lèvres, soufflant la nuée empoisonnée entre leurs deux corps avant d’élever son regard vers lui, le maudissant de croire à ses propres mots, de croire qu’il sait ce qu’elle est venue fouiller par ici, investissant son antre où il n’est que rarement, secouant la tête comme pour démentir, sans se fatiguer à déblatérer de maigres arguments qu’il n’entendra pas. Lançant le mégot par dessus les barreaux de la fenêtre, elle est prête à reculer, à fuir n’importe où mais la voilà prise par l’étau des mains et elle se tend de tout son corps, expose son rejet évident, fixant le torse mais ni la gorge, pas même le menton avant que ses prunelles ne se déposent sur les lèvres qu’elle finit par ne plus voir, soufflant discrètement quand elle le sent prendre sa place au creux de son cou où il est venu l’embrasser, fermant les yeux pour repousser ce réel qui la dégoûte, dont elle ne veut pas. « La ferme. » Des marmonnements hargneux qui voudraient l’entendre se taire, qui voudraient qu’il l’écoute et implose au moins au lieu de lui offrir cette vaine douceur dangereuse ne présageant aucun bien. La scène, pour elle, n’a plus de sens et les échos de leur nuit lui revient, ses propres jouissements déclamant le plaisir offert, la délivrance qui la fait se sentir salie plus que tout, plus qu’après certaines passes auprès des clients les plus sales, les plus puants par leurs yeux de crevards, par leurs digressions dégoûtantes, leurs ignobles fantasmes. Ses soupirs ne s’estompent pas, augmentent en langueur destructrice, oscillant dans le désir immonde de le vouloir encore, de ressentir la lamination au sein de son ventre pour l’entendre se lamenter au creux de son oreille et la haine qu’elle éprouve. Tentant de s’échapper elle n’en a pas le temps, devenant marionnette dont le dos percute le corps qui l’étreint sans douceur, serrant les crocs pour ne pas cracher sa rage, se tordant contre lui pour ne plus jamais entendre ces quelques mots qui pourraient la faire vomir, tenue en laisse par le fil rouge de leurs vies liées. Il ignore tout, il ignore ce qu’elle aimerait réellement et elle se prend en pleine face qu’elle-même ne saurait dire ce qu’elle est venue guetter. Tendresse ou violence, amour ou haine, elle veut tant de choses sans savoir quoi. Peut-être paraître normale le temps d’un instant, cesser de pourrir dans la souffrance qui nécrose la sérénité de son détachement et où elle devient bêtement sensible à tout. A la chaleur du corps qui lambine contre elle et sa tête se laisse aller vers l’arrière comme pour abandonner, pas assez forte, en cette mûre matinée pour résister encore et encore, la faiblesse faisant trembler le moindre de ses membres. Lorsqu’il la relâche, une main se rattrape au mur pour ne pas tomber, les vertiges lui rappelant que cette nuit faillit être sa dernière, qu’il ne la sauva pas vraiment mais attendit qu’elle s’éteigne entre ses bras, qu’il était bien prêt à tenir sa dépouille entre ses bras. L’ignoble de la situation laisse monter l’iode au bord de ses yeux abaissés, ses lèvres vibrant d’une envie de relâcher un long cri retenu depuis tellement longtemps, d’éclater en morceaux de sanglots qu’il ne pourrait jamais arrêter.

Son appel résonne dans sa tête et c’est avec peine qu’elle avance, qu’elle tangue jusqu’à l’orée de la chambre où il est revenue, le fixant, joues rougies par la peine et la rage, enfant frôlant pourtant la trentaine dont les cheveux noirs s’emmêlent autour de son visage qui ne laisse deviner que l’immense détresse qu’il ne saurait panser, observant les draps tachés de son sang, hypnotisée par la vue des doigts caressant le sang qui s’y est ancré. Ses soupirs hachés sont les seuls à prouver qu’elle pourrait valser vers l’arrière, vomir peut-être, toute sa souffrance, dégueuler mille insultes et le tuer ici avant de se pendre elle-même. Il s’offre, sans le savoir, à sa frénésie d’animal, de louve dont les babines furent un jour taché du propre sang d’un de ses amants décimé par le mépris de sa mère. La St-Clair avance comme une fille épuisée, trainant ses pieds nus jusqu’au duvet, laissant échapper une inspiration hachée, un gémissement plaintif, ravalant mal un premier sanglot qu’elle laisse éclater car il est inutile de résister, inutile de se barricader. Il en sait déjà trop et le jour lui est insupportable. D’un genou, elle glisse jusqu’à lui, enserrant ses hanches ses cuisses, leurs bas-ventres éprouvés par leur étreinte s’épousant avec violence. De ses mains, elle entoure son visage, se penchant vers lui alors que les ombres de ses mèches sombres les plongent dans les ombres oniriques de leurs envies meurtrières. C’est à elle de violer ses lèvres, délaissant un geignement qu’on ignore être né du plaisir ou de la détresse, de sa langue plongeant en lui pour le pénétrer de la plus masculine des manières de l’appendice humide glissant contre la sienne, elle inspire son souffle, le relâche pour embrasser son visage avant de s’alanguir contre lui « Je suis fatiguée … » L’enfant se confie car elle ne peut plus que dire la vérité. « Je suis tellement fatiguée. » Ses larmes glissent dans son cou qu’elle n’embrasse que de sa respiration, pleine d’une tristesse qu’il ne pourra pas éponger. « Je veux mourir, Carmin. Je veux juste crever. » Prise de folie, elle s’élève, ivre de douleur pour prendre ses mains, les guider sous la chemise fermée à la va vite, pour accompagner ses paumes jusqu’aux fruits discrets de sa poitrine, qu’il les presse à lui faire mal, ses hanches oscillantes sur les siennes. « Aide moi … Aide moi. » Et dans la pluie qui tombe sur son visage, elle esquisse un sourire ignoble, celui de la fille qui, depuis le premier jour, a été détruite par son nom « J’suis déjà morte, tu sais ? Et je mourrai encore. » Sous ses doigts, il doit bien sentir son cœur battre et démentir ses palabres de paumée mais elle se convainc qu’elle n’est plus là, épuisée, usée jusqu’aux nerfs « Tu ne me feras pas mal … Je suis morte, Carmin. Je suis morte cette nuit en te disant tout ça, je suis morte sous ta douche, je suis morte dans ton lit. Ici et maintenant, je suis morte alors qu’est-ce que tu vas faire ? » Et ses phalanges s’emmêlent aux siennes pour qu’il la fasse renaître, pour qu’il lui fasse oublier que le jour s’est levé et que le monde continue de tourner malgré ses propres dérives, alors qu’elle coule et qu’il ne reste rien d’elle. « Laisse moi m’en aller … » Et parle-t-elle de passer le pas de sa porte et ne jamais revenir ou de sa mort qu’elle croit toute proche. « Si tu me hais, si tu me méprises, si tu ne me désires plus … Laisse moi partir. »


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Ven 2 Avr - 13:46



"I've been roaming around,
Always looking down and all I see
Painted faces fill the places I can't reach
You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair
Mensonges infinis dans notre bulle sans vie. Tu mens et je m'ennuie. Tu ris et je gémis.

La porte fermée, l'homme est déclaré taré. Ce n'est pas le pire des qualificatifs dont elle l'a affublé. Il ne réagit pas, trop occupé à planifier chacun de ses mouvements, chacun de ses pas. Les fous sont spontanés, irréfléchis. Carmin est plutôt psychopathe calculateur, dangereux et manipulateur. Mais s'il fait tout pour la contrôler, il ne peut toujours se cacher. Elle a un pouvoir horrible sur lui. Il lui suffit de parler d'amour, d'amour envers un autre, pour planter une lame grinçante dans l'âme du prêtre.

Effacée la Cassey,
Oubliée la Hazel,
Ignorées les autres demoiselles...

Il n'y a plus qu'elle.


Et Imra le rejoint au lit. Faible pulsion ou abandon? Elle se colle contre le corps qui chavire, contre l'homme qui dévoile de vous le pire. Elle se plonge dans son intérieur et en extirpe le meilleur. Mais le meilleur avec Carmin ressemble au pire et cela les fait tristement rire. Fatiguée, elle s'assume dépendante de lui. S'abandonnant dans ses bras, s'agrippant à ses lippes, l'homme ne la repousse pas. Ils ont trop lutté pendant les dernières heures pour se refuser ce presque tendre émoi. Mensonge infini que de penser qu'il puisse y avoir de la tendresse dans leurs bras. Lionne, la diablesse l'agresse de ses jambes serrantes et de ses baisers incendiaires. Elle clame la fatigue mais leur passion est en colère. « Chuuut.  » Murmure de paresse qu'il déploie dans sa gorge pour l'implorer de se taire. La belle aux cheveux noirs cherche une issue, cherche un cimetière. Carmin repousse l'idée de la voir pâle sur une dalle et repousse l'inévitable perte de sa bien-aimée. Bien-aimée, bien détestée, quelle importance quand elle se donne à lui sans hurler? « Je sais.» Grognement triste qui lui échappe. Car il le sait depuis longtemps. Leur relation ne date pas d'hier et les traces sur ses poignets ont déjà vu des éclairs. Les éclairs de la fureur vagabonde, d'une âme qui tremble sur ce bas monde. Et maintenant qu'elle tremble contre lui, Carmin se demande s'ils tiendront jusqu'à la tombée de la nuit.

La clé est cachée dans un pot de farine, le pot de farine jaunie que personne ne touche et personne ne voit. La clé est cachée là-bas pour te retenir auprès de moi. Mais tu as raison, tu es déjà bien loin. Morte depuis des années, je t'agite parfois dans mes songes, parfois dans mes draps. Tel un pantin désarticulé, je joue avec tes membres, profitant de quelque regain de vie. Et là, quand j'ai peut-être eu l'occasion de t'éveiller, je t'ai laissé t'échapper. Parce que t'aimer, je n'en ai pas le droit.

Voilà sa cruelle vérité. Carmin ne s'autorise pas un amour mortel alors qu'il est supposé avoir juré devant l'autel qu'il n'aimerait nul autre que Dieu. « Je ne peux rien faire Im. Je ne peux rien faire. Rien que t'emprisonner ici ou te laisser partir.  » C'est là ses seuls deux choix. Et il en est parfaitement conscient. Sa voix révèle l'impuissance. Ses mains glissent sur les dunes du torse féminin, agrippant avec poigne ses seins. Car c'est ce qu'elle lui enjoint de faire, car c'est la seule chose qui la retient. La violence des gestes, l'incohérence du reste. Feuille morte qui vacille sous le souffle du vent, sa peau chavire sous les murmures de son amant. Elle implore la délivrance et Carmin, fatigué lui aussi, y pense. Il la serre alors contre lui, dans ses bras. Ce n'est plus sexuel, pas même charnel. Il la serre contre lui, l'étouffant presque contre son cou. « Si je ne voulais plus de toi Imra, tu ne serais plus ici depuis longtemps.  » Il la relève de son torse et embrasse ses lèvres, scellant ses mots d'une tendresse qui ne lui ressemble pas. Puis, il jette un oeil autour d'eux et du menton désigne le vide qui les entoure. « Regarde par toi-même. Aucune autre n'a laissé sa trace ici. Aucune.  » Sauf toi. Il n'aime pas ce genre de confidence car il lui donne du pouvoir. Et Carmin sait que si elle est faible en cet instant, il ne lui faut qu'un moment pour se réveiller et planter ses griffes dans sa chair, y planter ses dents.

A elle, je lui ai dit que je l'aimais.
Mais j'ai menti.
A toi, c'est tout le contraire.
Je n'ai rien dit.
Mais je l'ai senti.


« Dis-moi que tu veux partir Imra et tu seras libre. Dis-moi que tu veux partir, et tu ne me reverras jamais.  » Les yeux plongés dans ses mires, il la défie. Il redoute qu'elle ne dise oui et qu'elle ne provoque sa rage éternelle. Car Carmin n'est pas homme à se parjurer. Il la laissera partir mais pas revenir. Sinon, accepte ton sort. Tu es morte mais je veille sur toi.
Images by Tumblr | Code by EXORDIUM.
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Ven 2 Avr - 14:27


use somebody

Il lui avoue toute son impuissance et elle manque de se délivrer, de partir, enragée mais détruite, seule, tellement plus jolie quand elle est habillée de solitude, servante de l’au-delà. Nul ne pourrait dire qu’il aura autant vu les larmes couler sur ce visage de damnée et elle se hait de lui donner le droit, le pouvoir d’un jour le lui rappeler. Il en a trop vu, il en sait trop pour qu’elle puisse encore se laisser prendre par la frénésie de quelques ébats où la jouissance paraîtra bien fade face au reste. Sous le jour, tout semble différent. Elle n’est pas faite pour respirer sous l’éclat du soleil, y vivant en apnée. Elle dérive, sa poigne se desserrant lentement autour de ses doigts emprisonnant sa poitrine sans pouvoir toucher le myocarde qui palpite, seule preuve de son existence solide et ses bras l’abandonnent alors qu’elle les abaisse, l’observant avec tout le vide du monde coincé dans les prunelles au blanc rougit par les larmes. Elle hoche la tête, secouée de frémissements, comprenant que rien ne pourra la sauver, rien ne pourra faire cesser son malheur. Dans un bruit de froissements et sourds, il la ramène vers lui et elle le respire sans bouger, inerte entre ses bras, l’entendant sans comprendre la sincérité des mots, sans percevoir qu’il donne tout ce qu’il parvient encore à offrir. Comme si toutes ses forces l’avaient quitté face à ce « Je ne peux rien faire. » elle se laisse embrasser sans lui rendre, le fixant au travers de ses cils mouillés, sans le voir, sans sentir tout ce qui est en train de se dérouler sous son corps à l’agonie et tout respire la lubie de mourir, encore. Il faut rouvrir les plaies de ses bras, saigner encore, crever pour de bon.

Oui, elle sait alors qu’elle a été l’unique à pénétrer l’antre sacrée où il ne passe jamais beaucoup de temps, soupirant son envie d’en finir ici, de se livrer à ses mains de maudit, pâle dans la discrétion d’une chambre qui pourrait devenir son tombeau. Elle s’est longtemps imaginée mourir dans maints endroits, même sous les coups de sa mère, sous le joug de cette marâtre qui ne lui donne que l’impression cuisante d’être un être inutile, un enfant qui n’aurait jamais dû passer la barrière de ses cuisses. Combien de fois lui a-t-elle rappelé toute la souffrance dont elle a souffert tout au long de sa grossesse ? Neuf moi à te porter pour ne récolter qu’ça. Du temps perdu.

Elle cille, se souvenant sans mal de ces mots qui marquent plus que toutes les gifles du monde. Mais la demande de Carmin la sort de sa transe et son cœur chute, meurt, se flétrit aussi vivement qu’une feuille en pleine hiver avant de tomber de sa branche, un bruit de gorge marquant son choc, son hésitation, sa terreur. Il fut son seul refuge durant des années, le phare dans sa nuit noire et elle ne peut se résoudre à le chasser malgré leurs nombreuses batailles où ils finissaient toujours par se revenir, se retenir. Entrouvrant les lèvres, rien ne sort que le silence, que des mots qui pourraient être dit mais rien, si ce n’est son silence. « Tu veux pas que j’parte. » C’est une évidence qu’elle lit dans ses prunelles et qu’elle voit comme un mystère, une langue impossible à comprendre, des dessins dans les yeux clairs qui affrontent le sombre de ses propres iris, se redressant assez pour abaisser la tête, ses mains glissant sur la peau offerte, sur les dessins d’encres gravés dans le marbre de sa peau, qu’elle découvrit au fil du temps, qui se tissèrent dans le long tunnel où ils marchèrent l’un près de l’autre.

Il ne faut pas parler d’amour.
Je ne sais pas aimer.
Tu ne le sais pas non plus.
Il ne faut pas parler d’amour quand on n’en connait pas le sens,
Ni l’ardeur.


Dans d’autres bruissements, elle se déloge, retombant sur le dos dans les flots de son propre sang sur les draps pour observer le plafond à ses côtés, redressant lentement ses cuisses pâle dont les pans de la chemise cache encore la tendre intimité dévoilée, le brun se mêlant à quelques blondes. « Tu partirais ? » Elle détourne les yeux, l’observe de toute sa profonde tristesse qu’il ne peut décidément pas affronter. « Tu partirais loin d’ici, avec moi ? » Un murmure, une envie soudaine, un besoin de respirer de dériver loin, qu’il s’agisse d’eau ou de terre aride, elle veut s’en aller de ces rues étroites qui l’étranglent, cesser de chialer, rire comme la tarée qu’on lui a toujours craché qu’elle est, se penchant à peine pour élever sa paume, la déposant contre sa joue, capable d’une douceur aussi terrible que ses colères digne de tempêtes tropicales qui ne laissent rien que des ruines derrière elles. « Emmène moi loin. Juste aujourd’hui. Juste aujourd’hui, on peut partir … Je resterai sage. » La lèvre boudeuse tremble pour laisser échouer tous les flots translucides qu’elle n’a jamais su relâcher avant, ayant cette vieille impression d’adieu qui plane au-dessus d’eux, comme si la mort les attendait au prochain tournant. « Dis moi oui. » Elle se retourne sur le flanc, l’embrasse chastement, plongeant ses doigts dans ses cheveux avant que la passion ne la fasse dériver vers le même plongeon d’un baiser langoureux, son corps n’écoutant ni sa raison ni son cœur de charbon, espaçant chacune de ses confidences lascives du bout des lèvres de « Dis moi oui. » qui supplient encore et encore dans des gémissements fébriles, sa main glissant de son cou à là où bat son propre cœur jusqu’à son ventre, la sirène n’ayant rien oublié des charmes dont elle est capable, cupide et avide, affamée, enroulant les serpents vicieux de ses phalanges autour de lui pour caresser le velours qui palpitera entre ses doigts, aspirant à bien autre chose qu’une danse érotique mais rêvant de le convaincre, de l’amener à elle, à céder à genoux face à elle. Ainsi, restera-t-elle ou se laissera-t-elle mourir loin du beau Queens qui ne sauve personne mais laisse mourir son peuple.


(c) corvidae
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty Dim 4 Avr - 15:36



"I've been roaming around,
Always looking down and all I see
Painted faces fill the places I can't reach
You know that I could use somebody
You know that I could use somebody  "

feat @Imra St-Clair
Main dans la main, le rêve ne se réalisera jamais. Nous ne serons plus jamais deux gamins que les vents bordent de leur brise estivale. Nous ne serons plus jamais le souffle de l'été, la chaleur des baisers volés. Aujourd'hui, ce qui nous rend beaux et tristes à la fois, c'est la haine viscérale qui agite nos poumons, qui écarte nos aortes, pour que nos coeurs s'éviscèrent, pour que nos âmes se retrouvent sans repères. Aujourd'hui, tu n'es plus la reine obscure du fond de la cour de récré. Aujourd'hui, je ne suis plus le blond ténébreux qui venait pour voler ta virginité. Aujourd'hui, nous nous sommes dérobés à la vie pour goûter aux plaisirs sombres de nos âmes dévastées.

D'où sort la question, que veut-elle dire? Carmin est couché sur le dos, les yeux rivés au plafond. La proposition sonne encore plus indécente que si elle avait renouvelé l'offre de s'ouvrir les veines près de l'autel du presbytère. Offre qui autrefois avait déjà arraché des cauchemars au prêtre. Mais là, il n'y a rien de sale dans ce qu'elle pose sur le papier, rien de contre-indiqué pour les humains qui comprennent qu'il faut aussi se calmer. Carmin ne répond tout d'abord pas. Son corps se soulève sous quelques inspirations et redescend, incapable de comprendre ce qui leur arrive. Imra dépose-t-elle les armes? Si oui, pour combien de temps? Il sent près d'elle le visage qui tourne sur le matelas et qui le fixe de toute sa profondeur. Carmin ne bouge pas. Il laisse la voix s'évaporer hors de l'enveloppe corporelle qui retient la belle. La question se renouvelle, se précise et il murmure « Peut-être. »

Qu'est-ce que cette promesse à l'eau de rose? Qu'est-ce que cette incertitude quand tu proposes? Pourquoi ne puis-je simplement t'envoyer balader? Ou te rappeler que si tu veux te promener, tu peux déjà y aller.

Mais sans moi.

Je n'ai pas de place autour de toi, pas de place entre tes bras. Pas de place pour ce duo qui jamais ne triomphera.


Emmène-moi.

Carmin tourne enfin son visage, pose ses pupilles dans celles trop noires de sa maîtresse et l'analyse, la sonde comme on sonde un puit dont on ne trouve pas le fond. Il la regarde sans ciller, prenant le temps de peser le pour et le contre. Mais ses pensées sont bloquées, il ne parvient à rien. Le vide l'a envahi et il se contente de la regarder tandis qu'elle l'implore de dire oui. Ce murmure, ce tremblement de ta voix, ce besoin que j'accepte encore une fois... C'est ta demande qui se réitère, le "je t'aime" que tu espères. Il ne vacille pas, il examine ses choix. Mais elle ne se lasse pas de provoquer sa chance, d'essayer de sortir de leur affreuse transe. Carmin ne sait pas si c'est une très bonne idée. A vrai dire, tout son corps lui dicte de lui crier qu'elle est totalement sonnée et que cela ne rime à rien.

Carmin romantique...

Une voix railleuse se moque de lui dans son for intérieur. Mais Carmin la chasse et il tend sa main vers le visage d'Imra, le caresse comme il ne l'a jamais fait, pas même cette nuit où il a baissé les bras et l'a aimée pour la première fois. Son pouce caresse sa lèvre inférieure et il lâche un soupir. Ses pensées sont bruyante, il s'entend parler alors qu'il n'émet aucun son pourtant. Tu es folle. Cependant, elle n'est pas seule.

Elle a promis de bien se tenir. Carmin se rapproche d'elle et pose ses lèvres timidement sur celles de la noire pucelle. Pucelle d'amour, elle ne sait pas vraiment ce qu'elle demande. « Oui. » Il accorde sa bénédiction à ce plan sans nom. Il vient de lui céder et il sait déjà qu'il ne pourra que le regretter. Mais elle est trop belle, trop mortelle pour éviter ce moment. Demain appartiendra à demain. Aujourd'hui, il a juste envie de l'étreindre, de la garder près de lui et de s'assurer qu'elle lui appartient. « Habille-toi. Je sais où on va. » Il se redresse, cachant l'émotion vive qui le parcourt. L'excitation de cette escapade vivifie son sang, ranime tout ce qu'il sait, tout ce qu'il ressent.

Un jour tu comprendras à quel point je t'aime.
Et ce jour-là, tout sera fini entre nous.
Car je ne peux te laisser être maîtresse du corps
Et de l'âme.
Non.


Mais ce jour-là n'est pas arrivé. Aujourd'hui, il y a de l'espoir pour les deux oiseaux aux ailes brisées. Il s'habille rapidement et se dirige vers le pot de farine pour en sortir la clé. Cette clé qui ouvrira la porte à la colombe, lui rendra sa liberté. Et avec elle, s'envolera aussi son amant, celui qu'elle a bien trop souvent blessé.

Images by Tumblr | Code by EXORDIUM.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé;

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -






Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty
Message Sujet: Re: Use somebody | ft. Imra #3   Use somebody | ft. Imra #3 - Page 3 Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Use somebody | ft. Imra #3
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 3 sur 3Aller à la page : Précédent  1, 2, 3
 Sujets similaires
-
» SMS / Max ft Imra.
» SMS / imra ft jj.
» SMS / enzo ft imra.
» SMS / ostara ft imra.
» Les jeunes filles (Imra)

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #25 et #26 :: rps
-
Sauter vers: