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(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !

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 visions of gideon ft. meg.

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Oksana Volkov;

-- surprise motherfucker --
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Oksana Volkov



renata gubaeva
sicecream (ava) ; drake (sign) ; vocivus (icons)
max ; blake
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les relents amoureux occupent désormais une minuscule place dans le myocarde enivré d'une odeur qui te colle à la peau. l'armoire s'ouvre tous les jours pour laisser respirer les vêtements qui n'ont plus de silhouette à habiller
les effluves ne dissimulent aucun secret. arômes mandarines, narines respirent les odeurs de jasmin mélange à la vanille, leur singularité ne t’échappe jamais. nez d’exception au destin prometteur qui s’abandonne aux plaisirs olfactifs. fragrances divines. attirance limpide.
loin des miasmes pollués. cocon près de la baie.
m o o d b o a r d

siam - louison - grisha - brynn - terrence

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Message Sujet: visions of gideon ft. meg.   visions of gideon ft. meg. Empty Jeu 27 Aoû - 18:37

visions of gideon
ft. @meg arganza

debout, devant le miroir aux reflets non désirés, les pensées se fracassent contre la glace de l'armoire entrouverte. le psyché est dénudé, les prunelles curieuses dévalent la silhouette offerte. comme une approbation recherchée par le double silencieux, dans ce partage muet, à tenter de trouver les réponses à ces questions qui s'entassent dans le crâne obstrué. celui envoûté par les messages nocturnes, par les palabres qui sonnent comme une comptine qui berce les oreilles avant de s'endormir. les mains parcourent l'épiderme. le duvet se soulève, de ces frissons provoqués par les tendres caresses. elles sillonnent le corps frêle. celui de la chétive que personne ne désire. comme le fruit interdit qu'on s'interdit de goûter, car les affres appréhendent les tourments qui pourraient advenir lorsque les crocs se planteront dans la chair immaculée. mais peut-être que tu n'en veux pas, des corps rugueux contre toi. oksana, tu ne sais pas. tu ne sais plus. éprise d'un mirage sur l'écran qui te maintient éveillée presque toutes les nuits. elle se dit être une fille, mais tout ça pourrait être une véritable infamie. un mensonge si bien ficelé que tu tomberais sans craintes dans les filets mesquins. pourtant tu te laisses, doucement, envoûter par la sirène numérique. seulement, il y a toutes ces choses que tu refuses d'admettre. quand le coeur, il s'emballe dès l'instant où les vibrations bousculent l'oreiller. les lépidoptères s'échappent de la cage qui les enveloppe. souvent, ils flottent, au-dessus de ta tête, dans l'azur du ciel bleu. il y a cette impression de mal faire. de voir dans la nudité du corps une gangrène qui le ferait dérailler. car les pensées sont obstruées, par ces maximes qu'ils t'ont toujours racontés. celles qui, semblable aux contes, parlent des princesses et des chevaliers. celles qui te prédestinent déjà à ceux dont tu ne veux pas. dont tu ne veux plus, à ce moment-là. mais, oksana, tu ne peux pas les chasser, ces sentiments qui grandissent. tu essaies de les faire taire, d'une claque sur la joue. réveilles-toi, bon sang, tu délires. c'est n'importe quoi, putain. et tout cela, en vain. la nécrose sera là demain matin, façonnera tes espoirs avant de les réduire en cendres. simple poignée de poussière qui fabrique tes remords.  
la porte de l'armoire se ferme violemment. dans les yeux, les perles sont salées, mais les princesses retournent dans leur royaume attristé. parce que t'attrapes de quoi te rhabiller, un jean large, une chemise fluide pas encore repassée. puis tu t'en vas. sur les épaules, le petit sac à dos qui renferme de quoi passer une nuit dans de nouveaux horizons. ils ne te sont pas inconnus, bien au contraire. et tu détestes faire ça, à l'improviste, t'imposer aux autres. mais l'idée a finalement germé dans l'âme torturée. se pointer sur le pallier de meg. parce qu'elle ouvrira sans te poser de questions. nul besoin d'un message quand, dans les prunelles, elle lit tout. il n'y a qu'avec elle que le cocon est suffisamment douillet, enveloppant ton être dans une étreinte puissante. elle pourrait soulever monts et marées, meg, pour palier les tourments difficiles à porter. alors tu te dis qu'elle ne t'en voudra pas de débarquer comme ça, alors que le soleil se fond discrètement derrière la lune, teinte les nuages des couleurs du crépuscule.
devant la porte, les doigts glissent avant de former un petit poing qui frappe furtivement. l'attente n'en est pas vraiment une, te laisse le temps de récupérer le souffle perdu lors de la montée des escaliers. puis quand le visage se dévoile, les traits s'illuminent et le sourire se fait gêné.
« je suis désolée de débarquer comme ça... »
mais je n'ai nulle part où aller. personne ne comprend comment je me sens à la maison. on me prendrait pour une dégénérée, juste bonne à enfermer, meg. même moi, je commence à douter.
« j'avais besoin de te parler de quelque chose d'important. » 
nul besoin d'autres fioritures car dans le creux des iris s'y trouve une détresse. celle qui s'étend de toute sa grandeur. la peur. d'avoir quelque chose qui cloche. il y a comme quelque chose qui ne tourne pas rond chez moi. meg, s'il te plaît, dis-moi que c'est pas ça.

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Message Sujet: Re: visions of gideon ft. meg.   visions of gideon ft. meg. Empty Sam 5 Sep - 16:14

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visions of gideon ft. meg. Tumblr_inline_p58posbg701s5dcxw_250La nuit est tombée, ne reste que les rêves, que les petits morceaux d’espoir qui traînent encore sur le parquet, qui flotte. L’envie de danser, de s’envoler, mais le corps qui ne suit plus, la force qui s’échappe sous l’effluve de ses doigts. Il n’y a rien. Plus rien. Ni dans son esprit, ni dans son âme. Quant à son cœur, il n’est que souffrance, que douleur et culpabilité. Culpabilité pour ceux qui ne sont plus, pour ceux qu’elle aime tout en repoussant systématiquement leur présence. Une volonté de disparaître, de ne plus se retrouver toujours exposée au monde, préférant cacher sa faiblesse, sa vulnérabilité. Plus rien pour la maintenir en équilibre, pour l’aider à tenir sur le fil. Comme une équilibriste avec trois grammes dans le sang, funambule sans sécurité dont la vie tend à exploser, tu résistes, Meg. Tu résistes sans volonté, sans percevoir pourquoi persister. Sans rien. Rien. Puis ce bruit, ce poing qui s’abat contre la porte, à une heure si tardive, quant elle n’attendait personne. Elle n’attendait personne, mais elle se lève, quitte sa léthargie pour ouvrir à l’inconnue. Celle qui n’en est pas une. Celle qui est sa sœur, celle qu’elle chérie depuis toujours, plus que le monde, plus que l’univers. Oksana, elle a ton cœur. Peu importe ce que tu mets en œuvre pour la repousser, elle a toujours été celle capable de s’immiscer au plus près de son subconscient. Alors elle ne pense même pas à la rejeter, elle ne pense même pas à la renvoyer d’où elle vient, malgré la malédiction qui l’accable. Oks, viens, entre. Elle trouve toujours refuge auprès de toi, dans ton appartement, au creux de tes bras, et ce malgré ton changement. Et ce même si tu n’es plus la même, même si tu n’as plus rien de celle qu’elle connaissait autrefois. Comme une évidence, meilleures amies depuis toujours, deux sœurs liées par la vie, peu importe le sang. Est-ce que ça va ? L’inquiétude qu’elle ressent, ressentira toujours, pour elle, pour sa bande, pour les filles qui sont tout ce qu’elle possède. Sa famille, la seule qu’elle connait. 

(c) calaveras.
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Message Sujet: Re: visions of gideon ft. meg.   visions of gideon ft. meg. Empty Dim 20 Sep - 14:46

visions of gideon
ft. @meg arganza

partout il y a cette gangrène qui démange. les ongles s'enfoncent dans le derme, saccagent la pulpe de marques éphémères sans parvenir à faire partir les morceaux parasites. c'est tout le corps qui est putride. corrompu par les pensées sordides. l'écharde logée dans l'organe le déchire à chaque battement. dans les membranes adipeuses, ça saigne. l'ichor vermeil coule, imbibe l'éclat piquant. dévorante est l'envie de s'arracher les yeux, les cheveux et la peau quand l'encéphale déraille. les frontières se dissipent, entre les songes et le réel, elles s'entremêlent. les fantasmes charnels persistent lorsque les prunelles se posent sur les douces voluptés. les sulfureuses, les sensuelles, toutes ces courbes félines et élégantes qui obsèdent les pensées. souvent leur parfum t'enivre, oksana, grisée par l'assurance, la force qui se dégagent de leur fragrance. mais la bulle onctueuse éclate, percée par l'aiguille de la culpabilité néfaste. celle qui ronge l'âme, qui la fait se sentir sale. malade des hérésies, de l'impureté insufflée par les abimes cruelles. elles accablent le corps, le plient et le cassent pour avorter les pensées. et t'es submergée, oksana, par le poids qui s'accumule sur ces épaules si frêles. les pieds trainent ces boulets de plomb qui enserrent les chevilles sanguinolentes. l'oiseau est prisonnier, s'enferme de lui-même dans une cage dorée. pourtant la grille est ouverte. dehors, la liberté t'appelle, ouvre ses bras pour t'accueillir. mais le plongeon te parait impossible. les affres tordent les boyaux de cette crainte foudroyante. terrifiée par l'idée de t'y perdre oksana, dans les vagues qui submergent, de t'écraser, tête la première, sur les roches cruelles. alors la peur nourrit ces mensonges dans lesquels tu te réfugies. ces fallacieuses qui te persuadent que le temps finira par arracher la mauvaise herbe. seulement, il ne fait qu'écarteler l'esprit, il le déchire jour après jour, devant les sentiments qui grandissent.
sur le perron, les tympans grésillent, engloutis par les bourdonnements saumâtres qui refusent de se taire. le poing de la môme s'écrase sur la porte, délicatement, comme un inaudible cri de détresse. le bruit des clés qui déverrouillent t'emplit de soulagement. la façade s'effondre lorsque meg apparaît. sans attendre, c'est le creux de ses bras que tu recherches. l'étreinte lénitive recolle les morceaux, empêche les jambes de défaillir sur le carrelage glacé. nul mot ne s'échappe des lippes scellées de celle qui redevient gamine. et meg est le rempart, le phare puissant dans ces nuits trop sombres. sa lumière t'apaise, oksana, enveloppée dans la douceur de ses rayons feutrés. la fluette se détache, lentement, elle s'écarte pour dévoiler sa reconnaissance dans un sourire esquissé. les pupilles luisent, gorgées d'un chagrin inconnu, se plantent dans celles de la brune.
« pas vraiment non. »
le soupir fataliste ponctue la fin de la phrase. la princesse se détourne, trouve une infime consolation dans le canapé sur lequel elle s'assied. les jambes se replient sur elle-même, retenues par les bras qui viennent les entourer. comme pour se protéger d'un danger invisible, oksana tu te protèges, derrière cette piètre carapace. les phalanges s'activent, creusent la cuticule moisie autour de ces doigts charnus. la poitrine tambourine contre le haut des cuisses.
« je... je crois que je suis perdue, meg. »
dans ce monde qui m'engloutit, mes poumons se gorgent de cette eau salée qui les irrite. je coule, meg, je me noie, comme si je n'avais jamais appris à nager. les palabres peinent à sortir de la gorge serrée, troublées par ce capharnaüm insupportable. à l'intérieur, c'est le déluge des sentiments. comme une tempête rugissante, ils broient les quelques certitudes sous un doute immense.
« j'me sens tellement pas bien, meg, si tu savais. il y a ces choses qui me dégoûtent chez moi, ça m'donne la gerbe de ressentir toutes ces choses-là. j'ai l'impression de pas être normale, meg, d'être une folle qui désire des personnes qu'elle ne devrait pas... »
et ça me bouffe tellement que j'ai envie de dégueuler. de chasser, d'une manière ou d'une autre, ce maelström d'émotions que je hais, même si, parfois, je me surprends à le savourer. les paupières se ferment, laissent quelques gouttes dévaler le visage souffrant. les aveux sont comme des couteaux qui perforent ta peau, oksana. les mots ont l'effet d'une gifle véhémente. car, il n'y a bien que la vérité, qui blesse.                            

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Message Sujet: Re: visions of gideon ft. meg.   visions of gideon ft. meg. Empty Sam 10 Oct - 16:46

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visions of gideon ft. meg. Tumblr_inline_p58posbg701s5dcxw_250La souffrance est telle, si grande, que l’angoisse se fait sentir, elle aussi. La peur, grandissante, de ne pas être à la hauteur pour ceux qu’elle aime. De ne pas être présente et capable de détecter le malheur de ses essentiels. D’oksana, entre autres, son pilier, sa sœur, son ancre. Les souffrances qui sont bien plus douloureuses que les siennes, parce qu’elles concernent son amie, parce qu’elles touchent son amie. savoir qu’elle va mal, entendre qu’elle va mal, ça te bousille, meg. T’es déjà détruite, t’es déjà brisée, mais tu refuses de regarder ta belle s’enfoncer, sans rien faire. S’enfoncer, sans pouvoir lui tendre la main. main tremblante, qui peine à attraper quoi que ce soit, qui peine à retenir qui que ce soit. Main tremblante, qu’elle s’efforce de maintenir autour d’elle, autour de son amie.
La force s’est évadée, il y a un moment déjà, si bien qu’elle n’est plus capable de préserver, de protéger, comme elle le faisait autrefois. Si bien qu’elle n’est plus en capacité de se porter elle-même. Les prunelles ne quittent pas oksana, sont fixées sur elle, lorsqu’elle s’installe sur le canapé. ses mots esquintent tes oreilles, meg. Ses mots te font mal parce que tu réalises combien son mal-être est profond. Combien elle se sent mal. Les mots sont trop forts, trop forts pour qu’elle puisse les encaisser. elle semble se détester, oksana. Elle semble se détester alors que meg, elle, l’aime tellement. hé, oh, oksana… qu’est-ce que tu dis, enfin ? du dégoût. Une colère envers elle-même, beaucoup trop profonde. et tu ressens ce qu’elle ressent, toi aussi. Tu te détestes, toi aussi. Oiseau de malheur, oiseau noir qui porte malheur à qui s’approche d’elle, à qui décide de lui offrir un peu d’amour. calme-toi, ok… de quoi tu parles ? dis moi… agenouillée devant elle, les mains de la brune se posent contre les genoux de son amis, l’inquiétude au bord des lèvres, transpirant de son regard.
Une de ses mains glissent contre son visage, viennent essuyer des larmes qu’elle ne pourra de toute manière pas contrôler. La tornade qui gronde déjà, la tornade du cœur, des cœurs. je suis là pour toi. phrase qu’elle ne pensait plus prononcer, plus avant un moment. Elle, qui se tient éternellement à l’écart du monde, depuis ce qui est arrivé. Depuis l’accident. Pourtant, face à elle, face à oksana, son naturel semble revenir au galop. ton naturel qui ressurgit avec cet instinct de mère louve, de mère protectrice, que tu ressens et éprouveras toujours si l’une de tes amies, si l’une du groupe a un problème. Tu donnerais ta vie, tu donneras ton sang, pour oksana, meg. Toujours.

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Message Sujet: Re: visions of gideon ft. meg.   visions of gideon ft. meg. Empty Lun 7 Déc - 19:54

visions of gideon
ft. @meg arganza

la lumière s'était éteinte dans le corps de la gamine aux prunelles noyées par les larmes. d'un coup sec, le voile s'arrache, dévoile la souffrance qu'il dissimulait sous son emprise opaque. dans le creux des premières ridules se logent les fragments de rêves hachés, les éclats bafoués de la joliesse imprudente. rythmée par les croyances qui façonnent les espérances, tracent au fusain le chemin que les pas des ancêtres avaient aussi foulé. elle est lourde, la pression encombrant les trapèzes, qui remonte doucereusement vers la nuque jusqu'à ce que les frissons accentuent le mal-être. elle n'en avait que faire, yulia, de la servitude toute-puissante de l'ennui ecclésiastique. les litanies apprises par coeur, que les lippes mimaient sans en prononcer la seule syllabe. dans les prunelles, la malice, des deux siamoises complices hochant vivement la tête, jurant une loyauté fébrile, les doigts soigneusement croisés dans la poche d'un manteau trop grand. à la lecture des psaumes, malgré la défiance de la première, l'oreille de la seconde s'attardait sur les mots. ceux qui raisonnent dans le crâne comme le sempiternel son de ces cloches qui hantait même les songes de contes de fées. l'écho brûle les neurones, déverse de son calice, la précieuse ambroisie qui engloutit les hérésies. parce qu'elles ne sont que ça, oksana, ces pensées qui te maintiennent éveillée le soir. là où candide s'aventure dans ces jardins d'éden à l'herbe artificielle, de synthétique vêtue, celui qui brille et réfléchit l'artificialité de cette frivole utopie. loin de la pourriture et la crasse du monde qui détruisent tout, qui fracassent les mâchoires pour des mains entrelacées dans une ruelle mal éclairée. la boule au ventre de l'amertume ravalée, au fond de la gorge, les sentiments refoulées parce que la peur du regard réprobateur des parents déjà endeuillés. comme un fardeau que tu as l'impression d'ajouter sur les débris de leur vie alors que le spectre de la soeur flotte déjà autour d'eux. elle est l'ombre qui plane, au-dessus de leur tête, comme une sorte d'épée de damoclès qui glisse le long du dos, sur l'épiderme sensible du chagrin implacable. alors l'autre se meurt, de ses propres émotions contenues, elle s'étouffe, s'asphyxie dans le silence morne et fatal pour l'esprit. 
« j'sais pas ce qui m'arrive, meg. y'a des jours où tout va bien et d'autres où j'me répugne, où voir mon visage dans le miroir me donne envie d'pleurer. parce que... parce que j'pense à des trucs que j'devrais pas. »
et qu'est-ce qu'on dirait de moi, meg ? et les parents dans tout ça ? à balancer dès qu'ils les voient des « je ne comprends pas, c'est si bizarre, c'est pas naturel, c'est dégueulasse ». j'dois penser quoi, moi, quand l'monde entier est contre moi ? la respiration s'accélère à mesure que les larmes s'évanouissent sur les mains de meg déposées sur tes genoux. plongées dans leurs homonymes, les prunelles tentent d'y extirper la tendresse qu'elle dévoile, meg, sans une once de jugement. l'amie ne vacille pas, ancre un peu plus sa présence de ses caresses rassurantes. les doigts se glissent sur les siens, tentent d'apaiser les fourmis angoissées qui parcourent la pulpe fine des phalanges tremblantes. dans la poitrine, la cavalcade tambourine, de ses grands coups de sabots élancés, elle martèle le myocarde qui déborde d'angoisse.
« je crois que... »
elle siffle, l'inspiration longue et déchirant l'âme de part en part. et une à une, les briques des remparts ploient devant l'immensité des vagues qui les submergent.
« je crois que... j'aime les filles... »
la bombe se lâche, explose en ces milliers de nouveaux sanglots qui déferlent sur le corps. parce que toutes les idées se bousculent dans la caboche, oksana. la peur et l'appréhension. que tout ceci ne soit qu'une fantaisie, une lubie trop longue qui finira par s'évaporer, comme ils le disent si facilement. de leurs acrimonies furieuses, ils entaillent le cocon, condamnent ce que les neurones se refusent à essayer de comprendre. alors les dents se plongent dans les lippes, mordent jusqu'au sang pour y perdre les maux que les mots ont ravivés. ils effritent l'âme, écorchent les fragilités capricieuses et ses ondulations qui te perdent, oksana. tu les vois, ces vilaines vicissitudes qui frémissent. celles qui trépignent de cette envie de t'emporter près des abîmes. mais peut-être qu'elles t'emmèneront vers cette rive tant espérée. parce que parfois, il faut juste accepter de s'y laisser tomber.   

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