douce obscurité
sur ton visage poupin, l’masque cache tout ce qu’il y a de plus malsain mais surtout tout ce que tu crains, aux yeux de ces hommes et femmes loin d’être puritains. tu souris, ris, pour montrer autre chose que de l’ennui. tu joues, sauves les apparences, pour contrer le démon qui te suit.
y a dans cette soirée comme un goût amer.
y a dans toute cette ambiance comme une envie d’prendre toujours plus qu’un verre,
pour s’échapper, offrir son corps en offrande à la mer, l’pied sur le rocher prêt à déraper.
mia, fleur flétrie dans l'arythmie d'un cœur maladif, l’palpitant qui sonne creux, qui sonne plus,
la pourriture qui s'inscrit dans le plexus à mesure que t’avances dans ton quotidien déchu.
l'attente d'un espoir déçu, l'appel de ses ténèbres obscures qui s'évertuent à arracher tes pensées, à les transformer en lambeaux. les maux que t’arrive plus à expier, à ignorer, la dégaine d'une meuf paumé qu'on préférait éviter.
mia qui représente cette flamme qui vacille dans l’socle d'une cire devenue cendres, à force d'errer dans l'inconscience. tu t’enlises dans l’brouillard du soir, pénétrant les couloirs que tu connais depuis toujours, comme si les murs enfermaient encore la douleur d’ton souffle. les moments à vif d'une vie volée dans l’creux du gouffre que tu portes à l'intérieur, l’trou qui menace de t’anéantir si t’arrêtait l’irremplaçable farine.
mia, la dopamine à son paroxysme dans les veines,
t’attends, t’attends la cible de ton attention malsaine.
enfant du carnage, le diable au corps, l'âme crevée dans l’fond de tes remords, ceux que tu tais dans ton arrogance que t’uses par fierté. à la recherche d’un antidote imaginaire, jolie mia qui s’accroche à son addiction pour s’oublier un peu. oublier un passé solitaire, un présent tortueux dans lequel tu te perds encore un peu plus. gamine bercée par les excès de violence, le corps habituée à la brutalité, les seules caresses qui savent te maîtriser. tu bois. tu t’oublie encore un peu ce soir.
les talons aiguilles claquent sur le carrelage. la robe s’amourache des courbes. l’immondice tatouée sur les reins quand tes pulpes se raccrochent au bras de ces vicieux.
des baisers pour rompre la distance.
des caresses pour ravager la porcelaine.
quand jolie mia, parfois, n’est plus qu’une poupée brisée. le scandale borde le rose de tes lippes sanguines. l’attitude où s’extasie le vice. démarche chaloupée, au point qu’certains cœurs font toujours des loupés, au point qu’certaines masculinité ont des monté.
de ton rouge vermillon sur ta peau poupée porcelaine. tes vaporeuses, à jamais, offrant la vue merveilleuse de tes courbes généreuses. quand tout à coup l’mirage éclate d’un liquide que t’identifie vite comme de la vodka insipide. sur ta robe, sur ta peau. désarroi au milieu des mèches brunes. oksana. «
et merde. » tu te la joue déjà rieuse, tes yeux plongeant dans les siens. ta langue, sanguinaire et vulgaire serpentine, prête pour libérer son poison. «
tiens, yulia ça fait longtemps … qu’est-ce que tu fous là ? »
comme toi sûrement. oublier. s’exiler. se haïr.
s’rappeler pour mieux se détruire.
«
fais pas cette tête. c'est qu'une robe ... que tu ne pourras sans doute jamais t'payer. » tu retiens un rire en la regardant. parce que si c’est une potiche perdue entre les mains crasseuses de ces bourgeois, tu n’es qu’un cul bombé, frais et agréable aux yeux de ces héritiers. une belle gueule qu’on traîne et qu’on expose pour s’donner de l’importance. s’donner la sensation de plaire encore. s’donner l’impression d’exister quand la vie déraille et ne se résume plus qu’en comprimés pour pas crever, qu’en crème anti-rides qui ne fonctionnent plus, qu’en billets verts pour obtenir toujours plus.
sur tes lèvres, le sourire sincère.
toujours celui d’la plus grande reine de son ère et son envie d’misère.
il est moqueur. une envie de ton esprit vengeur quand y a toujours au fond d’toi, ces élans rageurs. toujours pour cacher ta nostalgie, ta haine, ta peine et à quel point tu rugis.