une ivresse efface mille tristesses, shun.

se laisser aller. c'est tout ce que xinyi veut. il en a besoin. il a besoin de shun. de sa présence rassurante, de sa force. peut-être fait-il une erreur d'y croire, de se dire que ce moment peut apporter quelque chose de bon à leur relation. les conséquences, il y pensera plus tard. demain. quand l'alcool n'embrumera plus ses pensées, quand il redeviendra ce mec peureux et stupide. tout sera différent. alors xinyi profite. il prend tout ce qu'il y a à prendre. il n'en perd pas une miette. comme un accro, il ne veut plus lâcher shun.

ce moment, personne ne doit en connaitre l'existence. surtout pas le père li. l'esprit de xinyi est loin de penser à tout ce qu'ils risquent. il a trop réfléchi, trop attendu. alors quand les lèvres de shun répondent à son baiser, comment peut-il le stopper ? impossible.
impossible alors que ses mains puissantes enserrent ses hanches.
impossible alors qu'il ressent enfin ce qu'est d'être désiré en retour.
impossible... xinyi, il aime déjà trop cette sensation. leurs corps un peu trop proches. leurs souffles qui se mélangent alors que les battements de leurs coeurs accélèrent à l'unisson.
plus, xinyi, il en veut plus. il le regard que shun pose sur lui ne fait qu'accentuer cette envie. chaque geste de son ainé prouve à xinyi qu'il a eu raison d'espérer. ils partagent le même désir.
joues rosies par leur position changée, par la délicatesse de ce nouveau baiser, xinyi n'arrive plus à penser à autre chose que shun.
shun et son odeur divine.
shun et ses lèvres si douces.
shun et ses gestes assurés.
shun, shun, shun...

« et maintenant ? » xinyi ne veut pas réfléchir. tout sera différent. évidemment. de ses prunelles, il scrute chaque trait du visage de shun, a-t-il déjà été si beau ? sûrement. mais, après avoir gouté à ses lippes délicieuses, xinyi ne peut que le trouver un peu plus attirant encore. détachant une de ses mains de l'emprise de shun, le plus jeune vient caresser délicatement la joue chaude de celui qui fait chavirer son coeur. et maintenant ? il devrait lui dire que son père a prévu de le marier avec une chef de gang adverse pour augmenter leurs pouvoirs sur la ville. il devrait lui dire qu'ils font une erreur, que ce n'était que dans le feu de l'action, qu'à cause de l'alcool... mais rien ne sort. il ne veut pas gâcher ce moment, il veut profiter encore un peu. « et maintenant, j'veux que tu m'embrasses encore. il est tard. ou tôt. j'sais pas... j'm'en fous. on a le temps d'y réfléchir. » non, ils n'ont pas vraiment le temps. quelques heures. mais ces petites heures, xinyi veut les passer dans ses bras, gouter encore à cette chaleur rassurante. alors il ne laisse pas le choix à shun et agrippe sa nuque pour l'embrasser à nouveau. peut-être pourraient-ils vivre cette relation en restant cachés ? peut-être ont-ils une chance de pouvoir profiter l'un de l'autre ? pour ça, xinyi doit être sincère avec shun. mais ils ont des difficultés à parler tous les deux. est-ce que shun voudrait de lui pour quelque chose de plus qu'une simple nuit ? xinyi ne veut pas savoir. pas pour l'instant. alors il l'embrasse avec toute la passion qui dévore son corps. sa main s'accroche à sa nuque, ses ongles se font parfois insistants, griffant sa peau douce. « c'est pas mieux de ne pas réfléchir ? de se laisser aller ? moi j'veux... j'veux juste qu'on pense à nous, maintenant. » maintenant. c'est tout ce qui importe au plus jeune. demain est encore loin. du moins, c'est ce qu'il espère. que le temps se fige, rien qu'un peu.

(c) calaveras.

chute. chute osée, chute prévisible. ça fait depuis trop longtemps qu'il se bat contre ses démons. contre les envies détestables qui s'emparent de lui. shun, il ne devrait pas franchir la ligne. c'est un fait. c'est évident et pourtant, il ne résiste pas ce soir. il se laisse enivrer à son tour, par xinyi et sa peau douce. xinyi et ses gestes troublants. xinyi et ses lèvres contre les siennes. une nécessité, à chaque seconde. mais qu'en sera t-il de demain ? il aimerait le savoir.

contrôle pris des mains de xinyi, son corps qu'il surplombe. ses lèvres qu'il embrasse comme si c'était la dernière fois. il aimerait que cette sensation ne disparaisse pas. il aimerait tant de choses impossibles. shun, qui perd la tête. chaleur de leurs souffles, de leur proximité. parfum qui nargue ses narines, le garçon de plus en plus irrésistible. étrange rapprochement, eux qui étaient prêts à s'étriper lors de leur première rencontre. retournement de situation mémorable, peut-être qu'il en sera douloureux un jour.

question posée. la raison qui s'entremêle dans leurs baisers. il sent le regard de xinyi sur lui, il se demande ce que penseraient les gens s'ils les voyaient. et il sent les doigts fins contre sa joue, une caresse qui fait bondir son coeur dans sa poitrine. est-ce que ça a toujours été ainsi ? il ne veut plus y penser. les mots sont plus audacieux qu'avant, xinyi qu'il voit sous une lumière différente ce soir. shun qui réplique souvent d'habitude mais là, le silence se fait en lui.

xinyi semble comprendre. proposition acceptée, pas envie de réfléchir à son tour. le garçon le rapproche et shun ne résiste pas, loin d'être forcé à quoi que ce soit ce soir. nuque agrippée, shun qui se laisse reposer contre lui. lippes gourmandes, trop sûrement. chaleur qui ne fait qu'augmenter, ses mains qui voguent de haut en bas, de droite à gauche. le souffle qui lui manque, parfois. shun, aussi docile que sauvage entre les bras de xinyi. ongles plantés contre sa peau, celle de xinyi qu'il mordille par moments.

la voix du garçon le sort de cette transe. regard noir qui voit mille étoiles dans celui de xinyi. ou peut-être que ce n'est que le reflet de ce qu'il ressent. « tais-toi. » presque murmuré, la voix rauque mais pas méchante ; simplement sa façon de s'exprimer, un peu abrupte. shun, pas le coeur à une conversation sérieuse. trop troublé par son propre comportement, par l'effet qu'ont les paroles de xinyi sur lui. il déteste cette sensation d'en être dépendant, de vouloir plus de lui que nécessaire. sa main caresse le visage de xinyi, son pouce s'échoue sur ses lèvres. instant de pause, de répit. le battant ne semble pourtant pas de cet avis. « déteste-moi, demain. » s'il te plaît. qu'il souffle finalement, brisant le silence et laissant son front reposer contre celui de xinyi. est-ce qu'il a toujours ressenti cette chose brûlante dans sa poitrine ? peut-être dans le fond. tant d'émotions décuplées en sa présence, la colère et tout le reste. « c'est le seul moyen. » que j'ai pour m'en sortir. pour enterrer les sentiments trop grands. comment pourrait-il faire autrement, shun. ses lippes se posent de nouveau contre les siennes, shun il se laisse tomber à ses côtés ; tout en continuant de l'embrasser. tout ce qu'il pouvait faire ce soir.

(c) calaveras.