SAVE THE QUEENS
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 somebody make me alive, and shatter me.

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Message Sujet: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 13:25

save the queens ---- / Constance Lily Rhodes

32 ans ---- / ace of hearts ---- / abigail spencer

identité complète - née emily constance ross. elle a changé de nom pour constance lily rhodes. lieu de naissance et origines - née le dix aout mille neuf cent quatre-vingt sept à cambridge, minnesota, usa. d'origines britannique et américaine. métier - éditrice, correctrice, et traductrice dans une petite maison d'édition. orientation sexuelle - hétéro. statut civil - un cœur en perdition. déchiré par un amour torturé. rapiécé par une histoire de conte de fée. emiétté par un retour redouté. pi, scénario ou prélien - scénario de wayatte.

save the queens ---- / TELL ME WHO YOU ARE

once upon a spirit ---- / a soul ---- / a shining star
i'm scared of changing, the days stay the same, the world is spinning /
| c o n s t a n c e | elle porte son prénom avec fierté, constance. elle tente de lui faire justice, à son prénom, de se montrer forte face aux épreuves que le destin lui lance en pleine figure. elle veut garder la tête haute et les épaules droites.
| r é s i s t a n c e | et elle résiste, la belle, la pimprenelle. elle fait face à la vie qui n'est pas toujours juste. elle fait face au monde et surmonte ses contraintes d'une manière ou d'une autre. elle fait ses choix pour sa survie, et la sienne.
| p e r s é v é r a n c e | elle ne baisse pas les bras facilement et se donne les moyens d'atteindre ses buts. entêtée, déterminée, une véritable acharnée.
| d é f e n s e | elle est prête à tout, constance, pour protéger ceux qui lui sont chers, pour protéger leur vie. déménager à l'autre bout du pays, changer de nom, changer de vie, abandonner son amour, leur bonheur et lui briser le cœur.
| r o m a n c e | c'est une sentimentale, la demoiselle. un peu fleur bleue sur les bords. elle a rêvé du prince charmant jour après jour pendant longtemps. puis elle l'a rencontré son prince charmant, a fait saigner son cœur en s'en allant.
| d é p e n d a n c e | elle a développé une accoutumance, la douce. les drogues dures d'abord pour supporter sa vie, supporter les coups, puis quand elle s'en est sortie, elle a compensé son manque par des paquets de cigarettes.
| c o m p é t e n c e s | elle est travailleuse, elle est méthodique, elle est organisée, elle est accueillante aussi, et elle n'a jamais compté ses heures. elle n'a jamais désespéré face à la montagne de travail qu'on lui impose. elle n'a pas peur.
| é l o q u e n c e | elle sait choisir ses mots avec soin. elle sait faire rire, elle sait faire pleurer, elle sait émouvoir et manipuler. elle sait s'adapter à l'auditoire qui lui fait face, et peut se fondre dans la haute comme dans les quartiers.
| p r u d e n c e | elle est réservée, ne raconte que peu de choses de son passé. on ne sait souvent rien d'elle, que les détails de surface, ceux qui font croire qu'on la connaît, mais quand on gratte, un vide, un mystère, et des inconsistances.
| b i e n v e i l l a n c e | elle est douce, attentionnée et affectueuse, toujours un sourire aux lèvres, toujours le mot qu'il faut pour remonter le moral ou booster une équipe. elle n'attend rien en retour, si ce n'est un sourire, un éclair de détermination dans les yeux de son auditoire, rien que la satisfaction personnelle d'avoir aidé quelqu'un, d'avoir mis un peu de chaleur dans un cœur.
| i n c o n s t a n c e | elle peut changer d'humeur en un clin d’œil, passer du rire aux larmes en un instant. parce que malgré tous ses efforts pour oublier, la moindre évocation l'entraîne dans cette spirale d'autodestruction.
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 13:25

save the queens ---- / TELL ME MORE

once upon a story ---- / a soul ---- / a life to share

mai 2003, Home, Cambridge, Minnesota
- Emily?
Je levai la tête de mes cahiers.  
- ouais?
- on ne dit pas ouais, mon ange. Descends, c'est l'heure de manger.
en soupirant, je m'arrachai à mes devoirs et sortis de ma chambre. direction la cuisine. d'habitude, c'était moi qui préparais le repas du soir, ma mère étant une piètre cuisinière. mais apparemment, j'avais laissé défiler les minutes sans m'en apercevoir. Un coup d’œil à ma montre me confirma qu'il était déjà dix-neuf heures passées. je tournai l'angle du couloir et...
- Surprise!
J'ouvrai grand les yeux. Il était là. Il était réellement là!
- Papa! m'exclamai-je en lui sautant dans les bras. Je ne savais pas que tu rentrais aujourd'hui! Oh je suis trop contente de te voir.
- Moi aussi ma libellule. Moi aussi.
Je sentis son sourire contre mes cheveux, après quelques secondes, ma mère nous rejoignit et nous restâmes dans une embrassade familiale pendant un long moment. Je ne voulais pas bouger. Mon père n'était pas souvent là, trop souvent en mission à l'autre bout du monde, alors il fallait que j'en profite. Que nous profitions d'être tous les trois.

*

juin 2005, Isanti High School, Cambridge, Minnesota
- Et le roi et la reine du bal de ce soir sont : Peter Howard et Emily Ross!
Je n'en croyais pas mes oreilles. J'avais réellement été élue reine du bal? Eva allait être furieuse. Avec un sourire qui lui fendait le visage, Peter me tira par la main et me fit monter sur l'estrade installée au fond du gymnase. Je faillis me prendre les pieds dans ma robe rouge bien trop longue, mais adressai un sourire crispée à mes camarades de promo. Je détestais être le centre de l'attention, mais s'afficher au bras de Peter, c'était être sous les regards en permanence, alors je commençais à en avoir l'habitude. Je fis un signe de la main gênée et une couronne en plastique fut placée sur ma tête. J'aperçu Eva et quelques unes de ses copines, les seules à ne pas applaudir. J'avais raison, elle m'en voulais à mort. Heureusement, les cours seraient bientôt fini, et quelques mois plus tard, je serais à Chicago, loin de cette pétasse. Je souris davantage, rassurée par cette perspective.

*

août 2005, Uni Campus, Chicago, Illinois.
- J'ai tellement hâte de commencer les cours! lançai-je avec un regard qui parcoure le campus.
- oh... ma petite intello préférée.
Je tirai la langue à Peter qui avait passé un bras autour de mes épaules tout en se moquant de mon enthousiasme pour les cours. Ce n'était pas ma faute si j'avais toujours adoré les cours! J'étais juste curieuse. Et notre nouvelle vie allait pouvoir commencer. On avait choisi l'université de Chicago, parce qu'on pouvait y trouver les domaines que nous voulions étudier : la littérature et le cinéma pour moi, les affaires pour lui. Mais surtout, nous voulions sortir de notre petite ville de campagne. Bien sûr, j'avais déjà mis les pieds dans une grande ville. Après tout, Cambridge n'était pas bien loin de Minneapolis, mais Chicago, c'était tout de même autre chose. Nous serions heureux, ici, je le sentais. Nous serions bien. J'avais raison, nous serions heureux. pour un temps.  

*

juillet 2008, uni campus chicago, illinois
bip, bip, bip. le bruit du téléphone qui sonne dans le vide m'agace. Il faut qu'elle décroche. il faut qu'elle décroche. Je suis trop agitée, il faut que je lui en parle.
- Allô?
- Maman? Maman! Tu vas bien?
mais je ne lui laisse pas le temps de répondre. je suis bien trop excitée, j'ai quelque chose à lui annoncer.
- Tu devineras jamais! Maman! ça y est, je suis fiancée! Peter m'a demandée en mariage. Je vais me marier, Maman! Il était temps, tu ne crois pas? Enfin, je veux dire... On est ensemble depuis cinq ans, déjà. et puis...
- Emily....
- on vit quasiment ensemble, je veux dire, on est toujours fourré l'un chez l'autre, il était temps qu'on se marie et...
- Emily!
choquée qu'elle hausse le ton, je me tus soudainement fronçai les sourcils et la laissai parler.
- Oui?
- Dis-moi que tu n'es pas enceinte.
J'eu un mouvement de recul. De quoi parlait-elle?
- Heu... non. Pourquoi?
- Pour rien. Finis tes études et trouve-toi un job d'abord.
- Beh oui... c'est prévu.
Cet ordre m'avait soudain refroidie. Ma mère n'était pas du genre à me casser mes délires. Ni à me donner des ordres, d'ailleurs. Elle ne l'avait jamais fait. J'avais grandi dans une maison où il y avait peu de règles. Il n'y en avait pas particulièrement besoin d'ailleurs. Et ma mère avait toujours un ton doux et calme. Rien à voir avec cette injonction mordante.
- quelque chose ne va pas?
- Non, tout va bien, soupira-t-elle. c'est juste, donne-toi les moyens d'être indépendante, d'accord. Tu es brillante et ce serait dommage que tu t'enfermes dans un schéma qui ne te correspond pas. je voulais juste être certaine que tu avais encore les pieds sur terre.
sur ces mots mystérieux, elle me laissa m'extasier encore quelques minutes avant que je ne me calme enfin et ne raccroche.

*

décembre 2010, Dino Publishing, near north side, chicago, illinois
Je suivais sans un mot Samantha, la personne chargée de me faire visiter les locaux de l'entreprise qui venait de m'embaucher. Mon premier vrai job. J'écoutais d'une oreille attentive, tentant d'enregistrer toutes les informations qu'elle me balançait. Bien sûr, sortant seulement de l'université, j'allais commencer en bas de l'échelle, mais je finirais par grimper, un jour. Je le savais. Pour l'instant, j'étais assistante. Ce n'était pas mon job de rêve. moi, je voulais être éditrice, mais ce n'était pas important, j'avais du temps pour y arriver. J'avais la vie devant moi. et moi au moins, j'avais trouvé un job dans une entreprise qui m’intéressait pas comme certains de mes camarades qui s'étaient vu refusés toutes leurs candidatures.
- et là, c'est ton bureau.
J'observai le petit bureau blanc impersonnel.
- tu seras sous les ordres direct de Sonya Walker, juste-là.
Samantha m'indiqua le bureau en question. Une femme grande, sèche et dressée de manière impeccable feuilletait distraitement un manuscrit tout en répondant au téléphone.
- comme tu vois, on est plusieurs à travailler dans cet openspace. Si t'as la moindre question, n'hésite pas à venir me voir, je suis deux bureaux plus loin. Ton job, c'est de faire en sorte que Sonya ne soit pas contrariée. Parce que quand elle est contrariée, c'est l'enfer et plus personne ne peut travailler. compris?
je hochai vaguement la tête. Okay. Répondre à tous les désir de Sonya allait donc être ma vie pour les mois à venir.

*

mai 2011, Dino Publishing, near north side, chicago, illinois
- Millie?
- Ouais, répondis-je distraitement, un œil toujours fixé sur le manuscrit en relecture.
- elle est partie, ça y est.
Un soupir de soulagement m'échappa.
- Avec les collègues on va boire un verre, tu te joins à nous?
- hum... Laisse-moi appeler Peter pour le prévenir et j'arrive.
Samantha me sourit et rejoignit nos collègues qui déjà se préparaient à partir et à rejoindre le bar que nous fréquentions régulièrement deux rues plus loin. Un peu comme notre QG. L'endroit où nous nous retrouvions pour décompresser un peu avant de rentrer chez nous, une à deux fois par semaine.
- Allô Peter? Je vais boire un verre avec Sam et les autres, je rentrerai un peu tard ce soir. Si tu ne te sens pas de m'attendre pour manger, c'pas grave. On se voit ce soir? Ouais. Moi aussi, je t'aime. Bye.
Aussitôt le combiné raccroché, j'enfilai mon manteau et m'empressai de rejoindre les autres, mon sac à la main. Dylan sourit en me voyant arriver.
- Toi, t'as encore la tête dans le boulot, pas vrai?
D'un rapide geste, il décoinça le crayon à papier que j'avais coincé derrière mon oreille. Et dans un rire, nous partîmes tous ensemble vers le O'Callaghan's.

*

octobre 2012, Dino Publishing, near north side, chicago, illinois
Je machouillais mon crayon, tout en annotant ici et là le dossier que m'avait confié Sonya. J'étais préoccupée, mais tentait de rester concentrée.
- Millie?
- Oui.
- ça va? t'as l'air fatiguée.
- Ouais, ouais... C'est rien. Peter est un peu tendu en ce moment, tu sais, après l'accident... du coup, ça me tend un peu aussi. Rien de bien grave, t'en fais pas.
- On va au QG, tu viens?
- Non, c'est gentil, je vais finir ce dossier, et rentrer à la maison, Peter m'attend.
Un vague sourire en direction de Dylan, et mes yeux se posèrent à nouveau sur le dossier étalé sur mon bureau.
- Millie, tu es sûre que tout va bien? Tu ne sors plus beaucoup ces derniers temps.
- Ah? Tu crois?
Je fronçai les sourcils, intriguée. Quand étais-je sortie avec mes collègues pour la dernière fois? cela faisait plusieurs semaines déjà. Depuis l'accident, en fait. Depuis deux mois. ça faisait déjà deux mois. Je ne voyais pas les jours défiler. Entre le boulot et cette harpie de Sonya, et Peter à la maison, ma vie me semblait comme un long tunnel sans fin.
- Non, non, ça va. Juste un peu fatiguée. Et comme je t'ai dit, Peter ne va pas très bien, il faut que je l'aide à faire son deuil.
- si tu le dis...
Et dylan s'en alla, me laissant seule face à mon dossier.

*

février 2013, Dino Publishing, near north side, chicago, illinois
- bonjour Millie!
- bonjour Sam.
- ça ne va pas? Tu es toute pâle.
- oui, ça va. Il manque une ampoule dans ma salle de bain, j'ai sans doute eu la main un peu lourde.
Je lui lançai un sourire rassurant tout en protestant. J'avais un peu forcé sur le fond de teint, la poudre et l'anti-cernes ce matin-là. Et à raison. Une ecchymose violacée s'était formée sur ma joue droite de ma tempe à ma mâchoire. Un revers de la main de Peter la veille au soir. Peter. Mon bien-aimé. Mon mari. Celui que je ne parvenais plus à satisfaire. Celui qui m'avait forcée la veille. Celui qui m'avait giflée presque à m'en assommée. Celui qui m'avait jetée sur son lit afin que j'accomplisse mon devoir conjugal. Mon Peter avait presque complètement disparu. Je ne faisais plus face qu'à son ombre. Mais comment pourrais-je l'avouer à Samantha? Il avait raison après tout. Je n'étais pas assez souvent à la maison, et j'avais encore fait les mauvaises courses. C'était ma faute.

*

novembre 2014, home, old town, chicago, illinois
rrrring! rrrring! je décrochai le téléphone fixe à l'entrée de l'appartement et répondis d'une voix enjouée comme à mon habitude.
- résidence des Howard, j'écoute!
- Emily!
je frissonnai. C'était Peter, et il semblait déjà en colère. Peter n'appelait jamais à la maison. Que pouvait-il bien se passer? Et à cette heure-là, en plus!
- Oui?
- Viens me chercher. Je suis chez les flics, sur la soixante-six. Ils m'ont confisqué mes clefs. Viens tout de suite.
Il ne plaisantais absolument pas. Aussitôt, petite femme dévouée, j'enfilai mes escarpins, attrapai mon manteau, les clefs de ma voiture et mon sac à main. Arrivée au poste de police, je me présentai à l'accueil.
- Bonjour, je suis Madame Howard, je viens chercher mon mari, Peter Howard.
Le flic au bureau feuilleta ses registres, me regarda avec un air incrédule et me répondis d'une voix nasillarde.
- ça va être difficile, Madame. il est en garde à vue.
- que s'est-il passé?
- heu... conduite en état d'ivresse, ivresse sur la voie publique, provocation d'un accident de voiture en état d'ivresse, provocation de blessure en état d'ivresse, résistance et outrage à agent... je continue?
- hum... non, ça ira, merci. Je peux le voir?
- Wilson! C'est Madame Howard, tu t'en occupes?
deux flics tournèrent la tête. Le dénommé Wilson et son partenaire, devinai-je? Ils me firent signe de les rejoindre. J'approchai prudemment et leur serra la main. Ils me firent signe de m'asseoir.
- Madame Howard, votre époux a renversé une famille qui était en train de traverser la route.
- Oh, mon dieu, quelle horreur! Ils vont bien?
- le père et le fils sont à l'hôpital, en soin intensif, mais ils sembleraient qu'ils puissent s'en sortir. La mère et le bébé n'ont presque rien, quelques égratignures tout au plus...
- Madame, vous devez bien comprendre que les charges contre votre mari sont sérieuses. Est-ce que vous avez un avocat?
- je ne crois pas. Je n'en ai jamais eu besoin...

Deux jours plus tard, je fus de nouveau convoquée au commissariat. A mon arrivée une agent de police m'attendait.
- Madame Howard, bonjour. Par ici s'il vous plait.
Je répondis à sa salutation, et elle me prit par le bras pour m'accompagner dans la bonne direction. Je tressaillis. Elle avait posé ses doigts juste sur une ecchymose.
- Tout va bien, madame?
- Oui, tout va bien, déclarai-je dans un sourire forcé.
Elle me fit asseoir à son bureau, et un interrogatoire commença, sur les habitudes de Peter, sa routine, ses horaires et autres détails. Puis après une bonne heure à me faire remplir des papiers tout en m'interrogeant, une question tomba qui me glaça le sang.
- Madame, excusez-moi de poser la question... Votre mari est-il violent envers vous.
Je levai des yeux plein d'espoir et d'agonie. J'avalai ma salive. Quelle était la bonne réponse à cette question. Si je répondais par la négative, ce serait un mensonge et j'avais en horreur l'idée de mentir aux forces de l'ordre. Si je répondais par l'affirmative, je trahirais Peter et la confiance qu'il avait placée en moi au moment de nos vœux six ans plus tôt. Alors dans le doute, incapable de trouver une réponse, je fixai mon regard dans le sien. J'avais besoin d'aide, je le savais. Peut-être l'arrestation de Peter était une véritable porte de sortie?
- Madame, je ne peux rien faire pour vous sans réponse de votre part. Vous comprenez?
- Oui.
- Oui, vous comprenez? ou oui, il vous bat?
- Les deux, lâchai-je enfin dans un souffle.


*

mars 2015, NYC Casting, Midtown, Manhattan, nyc
- NYC Casting, bureau de Monsieur Roberts, j'écoute. Oui. Mmm. Non, il est actuellement en réunion, puis-je prendre un message?
Tout en répondant assidûment au téléphone comme je le faisais chaque jour, je ne pouvais m'empêcher d'épier d'un regard distrait le jeune homme qui venait de rentrer dans le bureau aux parois vitrées d'un de mes patrons. Je travaillais là depuis presque un mois, et je n'avais encore jamais vu son visage à cet étage, et je connaissais les visages de tous les acteurs auxquels Monsieur Roberts avait à faire. Sans doute un protégé de Monsieur Dickson dans ce cas. Une main sur mon micro, je me penchais vers Amelia.
- C'est qui la créature de rêve qui vient de rentrer chez Dickson? chuchotai-je. J'avais beau avoir abandonné toute confiance en la gente masculine, rien ne m'empêcher de reluquer les acteurs canons qui allaient et venaient dans l'agence, pas vrai?
- pas touche, ma belle. C'est le fils du patron.
- Quel patron?
- beh Dickson! Un véritable régal pour les yeux, pas vrai? Mais t'en approche pas trop, il parait qu'il enchaîne les filles plus vite qu'il ne change de chemise.
- Ah, fis-je avec une moue dépitée en retournant à mes dossiers.
- hum... Constance? chuchota Amelia.
- Quoi? fis-je en levant les yeux vers elle. Elle ne me répondit pas, se contentant de lancer un regard appuyé devant moi. Je tournais la tête.
- Constance, donc. Un café, ça te dirait?
Un sourire étincelant, une bouille d'ange, et une proposition pour un café. Comment refuser? En gardant en tête que les hommes étaient des pourris, et que celui-ci était un coureur.
- c'est très gentil, mais je n'aime pas le café.
j'évitai de regarder le mug encore rempli à moitié de café bien noir et sans doute un peu froid.
- Un verre alors?
- malheureusement je ne bois pas d'alcool... je suis vraiment navrée?
- Tu vas me dire que tu ne manges pas non plus? me demanda-t-il dans un sourire. Un dîner, un déjeuner, un goûter, une crêpe? Qui peut refuser une crêpe?
- Je suis désolée, Monsieur Dickson, mais je me vois dans l'obligation de refuser. Je suis très occupée et...
- Plus tard peut-être...
Je levai les yeux au ciel. Et retournai à mon dossier sans un regard supplémentaire pour le jeune homme qui venait de m'inviter. Je ne savais pas encore que Dickson Jr se ferait un devoir de m'inviter à sortir à chaque fois qu'il entrerait dans les locaux. Je ne savais pas encore, que pendant plusieurs semaines Dickson Jr s'acharnerait à me proposer un dîner à chaque occasion qu'il trouverait. Je ne savais pas encore, que Dickson Jr serait bientôt l'homme de ma vie.

*

novembre 2018, upper east side, manhattan, nyc
clic, clic, clic. Une fois de plus, je cachai mon visage d'une main. Mon autre main, prisonnière de l'étreinte de Wayatte. J'avais toujours détesté être au centre de l'attention, et j'avais choisi un compagnon acteur. un acteur, bordel! J'avais tenté d'éviter l'apparition de mon visage dans les journaux et les magazines, mais peu à peu c'était devenu de plus en plus compliqué. plus de trois ans que nous sortions ensemble. J'assistais à plein d'événements qui impliquaient un shooting photo à l'entrée, au bras de mon cher et tendre. Je ne pouvais pas éternellement refuser de me montrer. Surtout que personne n'en connaissais la raison. J'avais peur. Tout simplement peur. J'avais quitté Peter depuis quatre ans, et j'étais toujours aussi terrifiée. Comme une petite fille a peur du monstre sous son lit. Sauf que pour moi, le monstre était bien réel, même s'il ne se cachait pas sous mon lit. Je n'en avais parlé à personne dans ma nouvelle vie. J'avais voulu repartir de zéro, faire table rase du passé. Et pourtant, j'allais voir une psy, deux fois par mois, pour tenter d'oublier, d'accepter. J'étais présente aux meetings des addicts anonymes, de moins en moins, certes, mais encore maintenant. Wayatte m'attira au coin de la rue jusqu'à la voiture qui nous attendait et nous rentrâmes chez nous. Parce que oui, désormais, j'habitais avec Wayatte, et si une partie de mes démons ne m'avait jamais quitté, il y avait bien certaines choses sur lesquelles j'avais tourné la page, et ma crainte des hommes en était une.

*

août 2019, AMC empire 25, times square, manhattan, nyc
Encore un événement auquel j'étais conviée. Autrefois dans les coulisses, j'étais désormais au bras d'un des acteurs du moment. Je me devais d'être parfaite, je me serais jamais pardonnée de l’embarrasser. Mais je n'étais pas une de ces stars qui arborait des robes de couturier. J'étais simplement impeccable. Pas un cheveu ne dépassait de ma queue de cheval, et une tenue abordable qui disait 'hey, j'ai la classe, mais pas trop, je suis qu'une civile', bref, la tenue parfaite. Je me contentai de suivre Wayatte, je souris, je ne dis pas un mot. Je détestais ce genre d'événement. Enfin, maintenant. Avant, j'adorais travailler dans l'ombre, m'assurer que tout se déroulait sans accro. Alors comme d'ordinaire, je me calquai sur l'attitude de Wayatte. Un geste de la main, des sourires, patienter lorsqu'il était interrogé par les journalistes. Jusqu'à ce que... Il n'avait fallu qu'un instant. Je l'avais vu. Je l'avais reconnu. Je l'aurais reconnue entre mille. Là, au sein de la foule. Peter. Nos regards se croisèrent, un sourire malsain sur ses lèvres. Je détournai les yeux, et affichai un sourire aussi sincère que possible aux fans empressés. Quelques minutes après être entrée dans le cinéma, je prétextai une migraine et m'éclipsai. Je ne pouvais pas rester. Et si Peter, jaloux, s'en prenait à Wayatte? Je ne me le pardonnerais jamais. Je rentrai, attrapai deux valises et un sac de sport, ce qui ne rentrerait pas, je l'entasserais en vrac dans ma voiture. Il me fallu moins d'une heure pour rassembler mes maigres possession et m'en aller. Laissant derrière moi mon foyer, ma nouvelle vie, mon cœur saignant, et un test de grossesse positif dans la poubelle. Bagatelle rapidement oubliée face au visage d'un homme qui me hantait depuis des années.

*

août 2019, Fenway Inn, Back Bay, Boston, massachussets
Je m'étais enfermée à double tour dans la chambre d'un petit hôtel, et là, assise sur le lit à ressorts, je me posai la question : qu'avais-je fait? Je venais de quitter New-York, quitter Wayatte, sans même laisser un mot. J'avais jeté ma carte sim, et en avais acheté une prépayée. Mais qu’avais-je fait? Et je restai là, à me lamenter sur mon sort, à me demander quel genre de personne j'étais. Je ne quittai pas cette chambre pendant plusieurs jours. Je ne pouvais pas faire face au monde. J'avais besoin de temps. J'avais besoin d'un plan.

*

décembre 2019, longwood, boston, massachussets
Quatre mois. Il m'aura fallut quatre mois pour monter ce fichu dossier. J'avais été assez intelligente pour garder dans une vieille boîte cadenassée les photos de toutes les blessures que m'avait infligé Peter. Mais monter un dossier de divorce pour violences conjugales, c'était loin d'être simple. Je n'avais aucune connaissances en droit. mais même en faisant appel à quelqu'un ça m'avait pris tout ce temps pour construire un dossier. J'étais allée voir la police, et j'avais demandé une injonction d'éloignement. Je leur avait expliqué mon parcours. j'avais quité Chicago pour New-York, et j'avais même changé de nom. J'avais été Emily Ross, depuis plus de cinq ans j'étais Constante Rhodes. J'avais tout tenté pour le fuir, et il m'avait retrouvée. J'étais incapable de prévoir comment il pouvait désormais réagir. S'en prendrait-il à Wayatte? à moi? Je pouvais encaisser, je le savais. J'avais encaissé ses coups pendant plus de deux longues années. Mais je ne pourrais jamais me le pardonner s'il s'en prenait à Wayatte. J'avais eu besoin d'établir un plan. Un plan infaillible pour sortir Peter de ma vie. Pour toujours et à jamais. Pour protéger mon nouvel amant, et cet enfant à venir. Je passai distraitement une main sur mon ventre qui commençait à gonfler. Je m'en sortirais.

*

décembre 2019, home, astoria, queens, nyc
Le bruit du klaxon me fit lever la tête. J'adressai au conducteur énervé un sourire navré, et haussai les épaules en lui désignant du menton le lourd carton que je pressai contre ma poitrine. J'étais en plein déménagement. J'étais dé-so-lée de perturber son trajet quotidien. Il n'était qu'un gros con qu'avait l'habitude de couper par les places en double file vacantes. Eh! J'y pouvais rien, moi, si c'était qu'un enfoiré! Tout ça, je le gardai pour moi, évidemment. Je me contentai d'un petit sourire désolé et posai devant l'immeuble qui allait m'accueillir mon dernier carton. Je n'avais pas des tonnes d'affaires à moi. La totalité de mes possessions s'entassait dans quatre cartons, un sac de sport et deux grosses valises. Et le tout rentrait aisément dans ma voiture. Ce n'était pas bien grave, j'emménageais dans une coloc' déjà meublée. Avant de frapper sur le battant de la porte, je poussai un grand soupir. J'allais avoir trente trois ans, et je me retrouvais à nouveau dans une colocation.

Un visage souriant se présenta à la porte et me tendit une main ferme que je serrai avec chaleur.
- Salut! Tu dois être Constance. Venus et moi, on est ravies de t'accueillir ici. Viens, entre. J'vais t'aider.
Étonnée par tant d'enthousiasme, je me contentai d'un vague 'okay' avant de caler un carton contre ma hanche et d'empoigner mon sac de sport.
- Je te montre tout de suite ta chambre, comme ça on y pose tes affaires et après je te fais faire le tour du propriétaire.
Je hochai la tête en silence tout en jetant des coups d’œil autour de moi. Les murs de briques rouges, et un appartement étriqué pour une somme pareille. Il n'y avait aucun doute, j'étais bien de retour à New-York.

*

janvier 2020, home, astoria, queens, nyc
- Au fait, tu viens d'où?
Mon dos se raidit. La cuillère en bois dérapa de la poêle ou je remuai la sauce tomate. J'essuyai distraitement les quelques gouttes éparpillées sur le plan de travail, forçai un sourire sur mes traits et me tournai vers mes nouvelles colocataires.
- Hum... Cambridge, dans...
- Oh! Cool! T'es british alors?
- Hum... Non. Cambridge dans le Minnesota.
- Oh.
Un air déçu s'invita sur les traits d'Aurora. C'était évident que le Minnesota était bien moins glamour que l'Angleterre. Le monde entier était au courant. Cambridge, c'était une petite ville de campagne, avec moins de dix mille habitants. Le genre de ville où tout le monde connaissait tout le monde, et où le moindre secret n'était en vérité un secret pour personne. Toute mon adolescence j'avais rêvé de quitter ce coin paumé. Et j'y étais parvenue au moment d'entrer à l'université. C'était à la fac de Chicago que j'étais allée avec Peter. Ah... Peter.  
- On aurait dit, pourtant, t'as un accent un peu...
- Snob? suggérai-je dans un sourire. Ma mère est britannique.
J'avais certainement hérité d'un accent de sa part. La plupart des gens avaient bien du mal à dire d'où je venais. Un savant mélange de snobisme d'Angleterre et de campagne américaine profonde, lissé par mes années à Chicago. Ma mère avait rencontré mon père sur le terrain, en Libie. Elle était médecin volontaire et il était militaire. Un vrai coup de foudre. Lors de sa permission suivante, elle était rentrée avec lui dans la bourgade où il avait encore une chambre chez ses parents. Puis une fois enceinte, elle avait pris un poste dans l'hôpital de Cambridge.

*

janvier 2020, RevCore, jackson heighths, queens, nyc
Une main se tend vers moi. C'est à mon tour de prendre la parole devant ce groupe d'inconnus. C'est à mon tour de leur raconter mon histoire.
- Bonjour, je m'appelle Lily.
- Bonjour Lily, me répondit l'assemblée.
- Je viens d'emménager dans le coin et j'avais besoin d'un endroit où parler. Je suis une addict aux opioïdes et aux stimulants. Et je suis sobre depuis quatre ans et demi.
J'adressai un sourire timide à mes voisins. C'était la première fois que je rencontrais ce groupe.
- Raconte-nous ton histoire, Lily, souffla le modérateur.
Un nouveau sourire tremblant étira mes lèvres. Ce n'était pas la première fois que je me rendais à un meeting, mais ce n'était jamais devenu plus facile de confier mon histoire.
- Je... J'ai commencé à prendre des stimulants pour rester éveillée, et des opioïdes pour atténuer des douleurs. hum...
Un petit rire nerveux m'échappa et je reçu un regard encourageant de la personne assise à côté de moi.
- hum... Mon mari... enfin, mon ex-mari, Peter a perdu ses parents dans un accident de voiture. Il a eu beaucoup mal à faire son deuil, il a perdu son job et... il s'est tourné vers l'alcool.
Des soupirs compréhensifs se firent entendre. Beaucoup savaient déjà où mon histoire allait mener.
- Au départ, il n'était pas violent. Du moins, pas physiquement. Il était juste très en colère. Mais un rien justifiait ses élans de colère : la chaise n'était pas à sa place, la viande était trop cuite, je n'avais pas acheté la bonne marque d'olives... et j'en passe. Je me disais que ça passerait que c'était simplement le deuil qui parlait. Alors j'ai tout fait pour l'apaiser, et en plus de mon job, je me suis retrouvée à devenir la petite femme parfaite, parce que tout devait toujours être à la bonne place, tout devait toujours être propre, le repas prêt quand il rentrait du bar... je devais être parfaite. S'il n'avait rien à me reprocher il ne crierait pas, pas vrai? et il pourrait enfin passer à une autre étape de son deuil. Mais il a toujours trouvé quelque chose à reprocher à la maison. Je ne sais pas comment il faisait pour trouver le détail... Il avait des moments de lucidité, si on peut dire. Des moments où je retrouvais un peu le Peter que j'avais épousé, où il se montrait plus tendre, et où il me présentait toutes les excuses du monde...
Je fronçais les sourcils, me raclais la gorge et ravalai les larmes qui me montaient aux yeux. Cette période était sans doute la plus difficile de ma vie, et j'avais encore du mal à en parler.
- J'étais parfaite. Je vous le jure. Je me levais à quatre heures pour faire le ménage avant qu'il ne se lève, chaque pièce de linge était repassée, jusqu'aux chaussettes, je mesurais l'espace entre les cintres, les aliments dans le placard étaient organisés par ordre alphabétique... Quand je vous dis que la maison était parfaite, je n’exagère pas.
Quelques rires discrets se firent entendre autour de moi.
- à ce moment-là, j'étais fatiguée. Très fatiguée. Je ne dormais que quelques heures par nuit, quand je dormais, et je devais assurer dans mon job et à la maison. Alors je suis allée voir mon médecin, je lui ai dit que j'avais beaucoup de pression au boulot, et que j'avais du mal à tenir le coup, et sans plus de question il m'a prescrit de l'adderral. Je ne cherche pas à jeter la pierre à qui que ce soit, c'est juste que si mon médecin avait été un tout petit peu plus attentif, il ne m'aurait certainement pas prescrit de stimulant et il n'aurait certainement pas renouvelé l'ordonnance...
Quelques signes de tête compréhensifs. J'inspirai et repris :
- Puis un soir, j'ai du faire une remarque qui a déplu à Peter, j'ai reçu une gifle. C'était la première fois qu'il levait la main sur moi. Il a eu l'air choqué, et il s'est répandu en excuses, m'a promit qu'il ne recommencerait jamais. Cette promesse il me l'a fait des centaines de fois. J'ai fini aux urgences, une fois, avec deux côtes brisées. J'ai prétendu que j'étais tombée dans les escaliers. Je n'avais pas d'escaliers chez moi. Il m'avait simplement jetée contre le plan de travail de la cuisine. Et là, j'ai reçu une ordonnance d'Oxycodone... Je prenais déjà des cachets tous les jours, et à haute dose, alors un peu plus un peu moins, tout pour atténuer les douleurs.
Je balayai l'air devant moi comme pour signaler qu'il fallait passer à autre chose. Voilà, l'étape où je racontais la manière dont l'étais devenue une véritable pill-poppeuse. Place aux conséquences.
- Pendant cette période, j'ai perdu ma vie sociale, je ne voyais plus aucun de mes amis. J'ai gardé mon travail, mais je n’interagissais plus avec mes collègues.. et peu à peu je me suis isolée pour le satisfaire. J'ai développé plein de compétences à ce moment-là de ma vie. Je sais afficher un sourire en toutes circonstances, j'ai des facultés de rangement très efficaces, et j'ai une aptitude inégalée en tant que maquilleuse. Je suis désormais très douée pour dissimuler les hématomes.
Je lançai un petit sourire autour de moi pour détendre un peu l'atmosphère, sur cette pointe d'humour noir.
- Je me suis sortie de cette dépendance peu après avoir quitté Peter. hum... Il a eu un accident de voiture. Il a percuté une famille entière. Heureusement il n'y a pas eu de morts. Mais pendant l'enquête, une des fliquettes a remarqué que mon attitude n'était pas vraiment normale : je frissonnais chaque fois que j'entendais la voix de Peter, et je baissais les yeux chaque fois que son nom était évoqué, m'a-t-elle dit. bref, elle m'a tendue une main inespérée, et m'a dirigée vers une association pour l'aide aux femmes battues. J'ai passé quelques mois dans un de leur foyers à l'autre bout de la ville. J'ai suivi un programme de désintox. J'ai changé de nom et j'ai emménagé à New-York.
Quelques murmures de félicitation qui circulèrent d'une bouche à l'autre. Ces gens ne me connaissaient pas, mais ils avaient l'air sincèrement heureux pour moi.
- La raison de ma venue aujourd'hui, c'est que... Il y a quelques mois, Peter m'a retrouvée. Alors j'ai fuit, j'ai quitté ma nouvelle vie, j'ai quitté l'amour de ma vie et un environnement dans lequel j'étais épanouie... J'ai pris mes affaires, ma voiture et je suis partie. J'me suis posée à Boston, j'ai trouvé un nouveau job, et j'ai commencé une nouvelle vie. et après quelques semaines, je me suis fournie en Oxycodone. Pendant des jours, j'ai regardé ce flacon de pilules, je l'ai même ouvert parfois. ça faisait un moment que je n'avais pas ressenti une telle tentation. Puis j'ai réalisé que si je n'avais pas été tentée avant, c'était parce que je n'en avais pas eu besoin, j'étais bien. Alors me revoilà. J'ai emménagé dans le queens il y a trois semaines, avec l'intention de récupérer ma vie d'avant et j'ai besoin de votre soutien.
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ville - paris. études - développement informatique. avis général sur le forum - une beauté. le détail qui t'a fait craquer - la plume du contexe et le scéna. fréquence de connexion - un peu tous les jours. crédits des icons - ce tumblr. le mot de la fin - j'ai déjà hâte.

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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 13:30

Olala, qu'elle est belle, bon sang. somebody make me alive, and shatter me. 2470315465
Très bon choix de scénario, tu vas faire une heureuse. somebody make me alive, and shatter me. 1505825564

Bienvenue chez toi ! somebody make me alive, and shatter me. 805256838 Vivement qu'on en sache plus. somebody make me alive, and shatter me. 3476085353 
Amuse-toi bien. somebody make me alive, and shatter me. 3794924939
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 13:36

bienvenue dans le queens la belle somebody make me alive, and shatter me. 3227196488

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/que la fièvre marche avec nous, pieds au plancher, sourire en coin, amour au poing. attrape la fureur à pleines mains.
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 14:08

OMG OMG OMG OMG ABIGAIL MA DÉESSE ULTIME somebody make me alive, and shatter me. 1967697819 je l’aime je l’aime je l’aime somebody make me alive, and shatter me. 1967697819: tu as TRÈS BON GOÛT somebody make me alive, and shatter me. 1967697819 donc je t’aime déjà.
Et si possible j’aimerais un lien somebody make me alive, and shatter me. 2781936883
Nan parce que je bave devant Abigail. Totalement. TOTALEMENT somebody make me alive, and shatter me. 3132515876

Bienvenue du coup ~
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 15:08

merci à vous trois pour votre accueil!  somebody make me alive, and shatter me. 2781936883
gala', c'est avec plaisir qu'on s'trouve un ou plusieurs liens! somebody make me alive, and shatter me. 3227196488
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 16:39

Bienvenue, bon courage pour ta fiche. somebody make me alive, and shatter me. 3176379322
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 17:07

bienvenue sur le forum somebody make me alive, and shatter me. 3794924939
superbe choix de scénario et j'ai beaucoup la bouille choisie somebody make me alive, and shatter me. 1948873765
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 17:46

bienvenue somebody make me alive, and shatter me. 3227196488
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Message Sujet: Re: somebody make me alive, and shatter me.   somebody make me alive, and shatter me. Empty Dim 12 Jan - 19:49

le choix de vavaaaaaaaaaaaa somebody make me alive, and shatter me. 2288768012 somebody make me alive, and shatter me. 2288768012

bienvenue à la maison somebody make me alive, and shatter me. 3227196488
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