pull me from the dark; hera.

y a plus de lâcheté. ni même de sentiments exaspérés. y a juste le néant et ce qui l'entoure. cette bulle d'insouciance et de mépris. elle s'infiltre de part en part de son être, l'empêche par moment de respirer et de contempler, l'illustre peau balafrée de son coeur inanimé. hera était un tout. un puissant anesthésique qui, à chaque fois qu'il la regardait, lui faisait oublier cette part dérisoire de ce qu'il était et ce qu'il rejetait. elle était un nouveau souffle dans son atmosphère. une image nette dans son univers. ce soir, derrière les paroles ensanglantées, il ne reste plus rien de leur amitié. balayée d'un revers de main comme si ce n'était rien. comme si rien n'avait existé hormis les injures qu'ils se sont jetés. et c'est la haine, qui en premier, s'est immiscée. elle qui a fait, que maintenant, ils se sont mit à se détester. tellement facile de dépasser cette limite si infime. elle n'est qu'une barrière qu'on pousse d'un coup de pied. toujours tapit là où on ne l'attend pas. il peine à croire, encore, en ces mots. en ce secret qu'elle vient de lui délivrer. parce qu'il rejette toute faute. incapable de les supporter. il a les épaules déjà atrophiées des méfaits des uns et des autres, pour encore en ajouter. il se tiraille l'esprit, entre la consoler et miner ses traits. alors, l'arrogance pointe le bout de son nez et morgan ne peut pas s'empêcher de la détester. plus facile si tu dois l'oublier. plus facile si elle venait à être tuer.
cours et ne reviens jamais.
aime moi à m'en détester.
les mains enfouies dans le fond de ses poches, il contemple d'un regard froid chaque nuances qui parcourent les traits de la blonde endiablée. chaque fissure qu'elle essaie, tant bien que mal, de cacher. morgan dégueule le venin qu'il a sur le coeur. ne prend pas de pincettes. à quoi bon. de toute façon, tout est déjà brisé. y a plus rien à recoller. y a pas de quoi non plus, se contenir. la vérité est immense, faite d'un rien. et d'un tout. ils sont tous les deux coupables à ses yeux. et lui, ne se reproche. il n'était pas là à cette époque. n'a rien vu et n'a été mit au courant, de rien. pourtant, la culpabilité n'est pas loin. il prend toutes les atrocités de son frangin pour lui. et les menaces qui vont avec. la loyauté est puissante. trop pour son être. morgan ne peut pas faire sans. c'est comme ça qu'il a été éduquer. au sein de l'armée. comme ça qu'on lui a apprit à aimer. et pour hera, il aurait été prêt à tous les sacrifices. sauf celui là. elle lui en demande trop. passer outre son sang. outre sa famille même s'il la déteste tout autant. les mots sont fragiles. ils brisent l'atmosphère. provoquent le moins enviable de ses traits de caractères. il ne les pèse pas. ne donne pas une once de réflexion à ce qu'il pense. ça sort tout seul. limpide comme l'eau des rivières qu'il contemple chaque fois qu'il pose un pied dans cette nature florissante. il est sincère. presque trop cynique aussi. et le diable gronde dans son dos. il sent ses os se brisaient et son corps, lâché. brut. ardu. hera écoute puis s'injure. il ose. et c'est surement ça qui la met hors d'elle. le visage fermé, mcgrath la jauge. ne tique pas. n'annonce rien de plus.
ça te fait mal.
et ça t'effraie aussi.
l'ombre se recule. s'évapore comme la brume du matin. elle lui a demandé de partir. elle a lui demandé de ne plus jamais revenir. et c'est sur un silence que le torturé s'exécute. ne demande pas son reste. pourtant, tout aurait pu être différent. il aurait pu la prendre dans ses bras. la consoler dans son chagrin. lui dire que tout ira bien. mais ça ne serait que des mensonges de plus alors qu'il cherche désespérément une vérité qu'on lui a si longtemps caché. les portes battantes de l'entrée de l'hôtel se referment sur sa carcasse et c'est la pluie qui se languit de lécher ses traits. la pluie mélangée aux larmes qu'il a essayé de ne pas laisser couler. là, à l'abris des regards indiscrets, il les laisse le happer. emporter avec elles ce qu'il reste de leur amitié.