SAVE THE QUEENS
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
(02.06.2023) STQ FÊTE SES 5 ANS HAPPY BDAY !
Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Partagez

 

 Better now Ϟ (Kenan)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Better now Ϟ (Kenan) Empty
Message Sujet: Better now Ϟ (Kenan)   Better now Ϟ (Kenan) Empty Dim 24 Nov - 1:05


Mama says I can't be healed. Papa says I'm through. They say I can't use my eyes. Will never be good as new. Oh but I'm better now. Why do you shake your head no. Oh but I met a man. Oh and He saved my soul


Vingt-trois Novembre de l’an de grâce deux-mille dix-neuf. Le caoutchouc du quatuor de pneus de la clinquante Lamborghini au moteur ronronnant, roule sur l’asphalte des rues nimbées par le tiède et capricieux soleil de « la grosse pomme » dans un train de sénateur. Transposition moderne de la pavane de la Renaissance. L’art de la représentation est inscrite dans les gênes des Kuhn. L’étalage outrancier de signes extérieurs de richesse doit être de rigueur en toute circonstance. Belles voitures, belles maisons, belles mises … . Alors on roule au pas. Pour attirer tel des bombyx dans des abat-jours, les regards envieux des badauds. Leur arracher une myriade de soupirs las et rêveurs, en exhibant sous leur nez quelque chose qu’ils ne pourront jamais caresser l’espoir de posséder. Aujourd’hui sonne le glas des quelques bribes de dignité qu’il te reste. Depuis la mésaventure survenue quelques jours en amont dans ce nouveau bar à l’orée du Queens dit effervescent - où vous vous étiez tous retrouvé pour écouter Nadim et son groupe jouer à l’occasion de la soirée d’inauguration – tes aînés ont décidé – ou plutôt exigé - qu’il était temps de faire quelque chose. Tout trois sont venus aux aurores te chercher par la peau des fesses, afin que tu fasses l’acquisition d’un chien guide dans une animalerie spécialisée. Un compagnon à quatre pattes dressé pour seconder et assister au quotidien « les gens comme toi ». Ca y est. On est en passe de t’embastionner dans l’habit carcéral de l’aveugle. Bientôt l’effet domino s’enclenchera. Sur revendications des parents, ils sommeront que tu chausses sur ton nez bourbonien les lunettes aux opaques verres teintés et que la canne blanche se greffe dans la paume de ta dextre. Pendant dix-sept ans, tu t’es efforcé d’être comme tout le monde. De mettre un point d’honneur à te débrouiller par toi-même et être traité comme une personne lambda. Sans ménagement excessif, sans tact exacerbé ni égards démesurés. Eh voilà que l’on s’apprête à te passer autour du cou, une pancarte disant "aveugle", encore plus voyante que le néon rouge de l’enseigne d’une maison close d’Amsterdam.

Une perspective qui te fait enrager et fulminer intérieurement. Mais la rébellion reste aux fers. Tu es fatigué de devoir te battre et lutter pour disposer de ta vie comme tu l’entends. La résignation a fini par l’emporter. Tu abdiques, abandonnes et laisses ceux se targuant de savoir ce qui est bon pour toi, tirer les ficelles de ton existence. Tu as le sentiment d’être un condamné à mort vénitien dans une gondole passant sous le pont des soupirs, et emmené en place de grève sur le billot. Un esquif à plusieurs millions de dollars conduit par Idriss, tiré à quatre épingles dans son costume Armani hors de prix, et embaumant le « Sauvage » de Dior que tu lui as offert pour son anniversaire. A sa droite sur le siège passager : Nadim. Que tu imagines sûrement entrain de griffonner son fidèle carnet à dessin aux allures de prolongement de lui-même. Assis sur le cuir odorant de la banquette arrière à ta gauche : Jade. Jade qui joue sempiternellement les mamans kangourou, en ayant de cesse de te tenir le bras pour te guider. L’envie de prendre tes jambes à ton cou et de t’enfuir du flamboyant bolide, s’accroît crescendo lors de chaque arrêt à ce que tu supposes être des feux tricolores. Maugréant et déployant de pharaoniques trésors de mauvaise volonté, tu n’as pas décroché un traître mot de tout le voyage et fait le choix de t’isoler dans ta bulle, en vissant dans tes ouïes des écouteurs Bluetooth crachant les mélodies de ta playlist « Spleen ». Caché sous la visière d'une casquette New-York grège, ta tempe en ébullition vient s’écraser sur la fraîcheur de la vitre fumée. Tes disques translucides fixant le vague. Vides. Vitreux. Inertes. Prêt à euthanasier une nouvelle fraction de ton âme. « On est arrivé. », informe la voix au timbre velouté de l’impérieux conducteur. Une trinité de vocables qui peine à se frayer un chemin, entre la forêt de notes du solo de contrebasse égayant le bridge d’un tube des Vespers et trustant la quasi totalité de tes facultés auditives.

La soudaine interruption des micros trépidations sous ton séant rebondi et la plante de tes pieds emprisonnés dans des Jordans azurées, t’indique que le caractère de cette halte n’a rien de transitoire. Sous les catacombes du capot, la horde de tigres croupissant dans les geôles du moteur ont cessé d’entonner leur récital de feulements et se sont assoupis. Le concert de cliquetis des ceintures de sécurité qui se détachent, entremêlés aux trilles des portières s’ouvrant et se refermant les unes après les autres, vient corroborer ce constat et transmue ton frêle pressentiment en irrécusable certitude. Vous voici arrivés à bon port. Dans cette nébuleuse topographique située à cheval sur le secteur le plus arboré du Queens et sa zone contemporaine. Le Centre Mary Todd Lincoln pour terminus. Une structure venant en aide à tes compagnons d’infortune. Afin qu’ils apprennent à conjuguer avec les irrémédiables contraintes plombant ad vitam æternam leur existence. Avec une place prépondérante accordée à l’apprivoisement des quadrupèdes aboyeurs, censés vous seconder dans maintes actions du quotidien. Des actions anodines et d’une simplicité déconcertante pour le commun des mortels, mais qui s’apparentent pour vous à d’infernaux parcours du combattant. Paraît que ce serait bien que tu te familiarises avec ces valets canins et que tu connaisses le b-a ba pour solliciter leur assistance, en amont d’en acquérir un. C’est ce qu’ils affirment à l’unisson. Alors, tu consens en ne disant mot. Leur laissant ainsi tout le loisir de régenter et disposer de ta vie comme bon leur semble. Fourbu de te démener pour garder le famélique contrôle que tu peux encore avoir sur ta vie. Exténué d’avoir à t’époumoner et t’égosiller pour faire entendre ton petit filet de voix, dont tout le monde se fiche et que personne ne prend en considération. Les dents vissées à t’en éclater l’émail ivoirin, tu déglutis laborieusement les quelques scories de salive stagnant dans ton antre buccale afin d’exterminer un tant soit peu l’aridité y sévissant.

Pomme d’Adam sautillante, tu enfouis ta patte ankylosée dans les tréfonds de la poche ventrale du sweat à capuche informe engloutissant ta carcasse. L’exhumation du smartphone parachevée, tu parviens non sans mal à presser la touche pause, ornant le milieu de l’écran tactile, au terme d’une salve de pianotages infructueux. Mettant ainsi un terme aux premiers accords de guitare de la chanson Titus Andronicus du groupe éponyme. Les petits condensés de technologie promptement retirés de tes pavillons et mis en bière avec le cellulaire made in Korea dans le cercueil en tissu safre couvrant ton buste, tu ligotes tes doigts gourds autour de la poignée et ouvres indolemment la portière. Les semelles de tes chaussures n’ont même pas le temps d’alunir sur le macadam, qu’un pas leste accourt et se rapproche de toi. Une aile s’enroule doucement autour de tes épaules et t’aide à t’extirper de l’habitacle du petit bijou automobile transalpin. Trop fluette pour être celle d’Idriss. Pas assez longue pour appartenir à Nadim. L’âcreté d’un assouplissant – que tu reconnaîtrais entre mille – fleurant bon le jasmin de synthèse, t’irrite la gorge et te pique les sinus. Jade, évidemment. Qui d’autre … ? Quelques mètres de bitume avalés par tes extrémités pédestres dans l’atmosphère hivernale. Sans doute suffisamment fraîche pour que s’échappe d’entre tes pulpeuses un stratus de buée. Puis il y a soudain le crissement suraigu de la gomme sur le goudron qui vrille tes tympans. L’avant-bras de celui dont tu sus dire le nom avant même de babiller « maman », qui se love tel un boa constrictor autour de ta ceinture abdominale et entrave toute velléité de mouvement vers l’avant. Une rafale de coups de klaxon hargneux. Sonorité propre aux véhicules de confection européenne. Britannique, peut-être. La voix de Nadim acérée comme le fil d’un cimeterre, qui déverse un rageur torrent d’injures dans un arabe maternel perfectible et imparfait. Et la résurgence d’abominables minutes, dont les stigmates entachent encore de leur encre violacée l’unicité ocrée du papyrus de ta gorge.

Un aléa ponctuant la frénésie urbaine et germant aux quatre coins de la ville qui ne dort jamais tel du chiendent. Un rien qui suffit pourtant à métamorphoser ton métronome cardiaque, en un inoxydable danseur irlandais s’adonnant à un numéro de claquettes sur les planches de ta cage-thoracique. Tes phalanges ambrées s’agrippent à l’étoffe en laine du pardessus de ton tendre paladin, avec autant de vigueur qu’un homme à la mer se cramponnant à une bouée. Les malléoles et les rotules qui s’entrechoquent. Les traits de ta frimousse hâlée qui s’ensevelissent et se froissent dans le creux d’une épaule contre laquelle tu ne t’es que trop blotti. « Chhhhut, c’est fini. Ce n’est rien. On est là. », te susurre Jade de sa suave et cotonneuse voix, en multipliant les languides caresses sur le derme praliné de ta nuque. La pointe de son nez et ses charnues appontées sur le textile écru de ton couvre-chef. Un chapelet de paroles aux vertus lénifiantes doucement égrainées, et qui parvient bon an mal an à te rasséréner. Tes griffes émoussées desserrent lentement le tissage du manteau d’excellente facture. Les trapèzes s’affaissent et le chef finit par craintivement se relever. La traversée du ruisseau calfaté s’amorce posément. Ton aîné t’avertis de votre imminente arrivée sur l’autre rive. Une enjambée plus élevée te permet d’atteindre sain et sauf la grève voisine. Trottent les minutes vagabondes porté et bercé par l’interrompu flux des badauds. L’errance dans le noir s’achève. Le silence qui s’enracine. T’assassine. T’occis. T’exsangue. « Ca va ? », s’enquit de savoir Nadim de sa singulière voix rauque, monocorde et dénuée d’inflexion interrogative. « Ca va ? ». Interrogation dissyllabique tenant en quatre petits phonèmes. Question vide de sens que tout à chacun débite machinalement sous le poids des conventions sociales, avec autant d'émotion et de sincérité que des "B'jour" marmonnés ou des « je t’aime » désincarnés. Politesse et courtoise obligent.

Une colle dont on n’a en réalité cure de la réponse. Cette accratopège rétorque qui consiste à affirmativement réverbérer à l’envoyeur le propos énoncé. « Ca va. ». La formule magique qui offre la merveilleuse possibilité de répondre à tout en ne disant rien. Ta meilleure alliée lorsqu’il s’agit de repaître la curiosité de tes interlocuteurs et de leur passer l’envie d’en apprendre davantage. Cette stichomythie que tu grées d’ordinaire à un généreux sourire éclatant, faisant crépiter une kyrielle de nitescences au fond de tes lagunes verglacées … tu n’as même plus l’énergie d’aller puiser en toi les ressources nécessaires pour la psalmodier. Alors tu tentes avec la force du désespoir de sauver les apparences et de dissimuler ton minois menaçant de se déchirer sous les affres d’un sanglot en courbant le cap, qui ne tarde d’ailleurs pas à mollement s’articuler de bas en haut en guise de mutique réplique à la question du paria de la famille. Laconique pantomime qui arrache à l’incorrigible optimiste te gardant au plus près de lui, un lourd soupir teintée d’impuissance et de désolation. Son autre abattis ceint ton buste et ton faciès se retrouve bientôt niché entre la cavité séparant ses vallées pectorales. Paupières vigoureusement cadenassées, tes cuticules s’incrustent et meurtrissent les lignes sinuant sur tes paumes. Tu as envie de hurler. De leur sommer de foutre le camp. De vociférer des « Barrez-vous ! » ; « Foutez-moi la paix ! » ; « Allez vous faire ! ». Tu as envie de chialer. De les supplier de rester. Entre les larmes et les cris. D’ânonner des « Ne me quittez pas … . » ; « Restez … . » ; « Serrez-moi … . ». Défaits, tes poings se desserrent. Les paumes fébriles escaladent paresseusement la taille, ciselée en un « V » tutoyant la perfection, de « Monsieur Deuxième » et viennent bivouaquer sur ses musculeux dorsaux. Les doigts d’une dextre pincent la visière de ta casquette qui pivote à cent quatre-vingt degrés sur ton crâne. Les hémicycles labiaux cerclés d’une fine barbe de trois jours soigneusement taillée et structurée de Nadim, se posent sur la veine serpentant sur ta tempe caramel.

Une autre main flagorne le grain cuivré tapissant le revers de tes phalanges, à grand renfort de sacs et ressacs. Le contact glacial de la chevalière en platine cerclant le majeur, te révèle l’identité de l’instigateur de ce geste tendre et tout en retenu. Idriss. Qui d’autre … ? Tes doigts se nouent à tour de rôle autour des siens et les broient tel des brodequins. Un de ces moments de tendresse que tu voudrais figer pour l’éternité et qui doit pourtant déjà s’en aller. « On passera te chercher pour déjeuner. Ensuite, on ira dans cette animalerie de Manhattan pour trouver une petite boule de poils qui pourra t’aider dans la vie de tout les jours. Ok ? Si jamais on est un peu en retard, tu nous attends hein. », t’intime la voix modulée d’Idriss dans un ton alliant un savant mélange d’autoritarisme et de douceur. Prunelles toujours échouées sur les métatarses, tu opines une nouvelle fois du bonnet. Les commissures de tes labres s’étirant en une illusion de risette. Le halo protecteur de tes trois archanges s’éloigne peu à peu et le charivari des portières de la Lamborghini donne une seconde représentation sonore à tes oreilles. Les fauves encagés dans le moteur sortent de leur torpeur et poussent à nouveau leur litanie de rugissements. Des râles mécaniques qui s’estompent peu à peu. Qui s’éloignent et se meurent sous tes fjords argentins mirant la mauvaise portion de la route. Nonchalamment, tu fais volt-face à la double-porte de l’édifice à l’architecture caractéristique des années quatre-vingt. Malhabile et hésitante, ta paume entre en collision avec la poignée. Le lourd rectangle de bois poussé à grand-peine, tu évolues prudemment en tendant la dextre vers l’avant afin de déceler les éventuels obstacles se dressant sur ton passage. Le frottement ténu chantant sous tes semelles te laisse à penser que le revêtement au sol doit être de la moquette. Une détonante fragrance mêlant produits d’entretien à base d’agrumes, eau de Cologne bon marché et chien mouillé taquine tes narines.

Prestement, tu tires sur le col de ton sweat afin de voiler les marques de doigts violines criblant l’enveloppe chocolatée de ton cou. Les prémisses d’un léger dénivelé viennent lécher tes orteils. Pilant tel un pur-sang arabe refusant le franchissement d’un obstacle, tu exécutes quelques pas de côté et cherches à tâtons une rampe rivée au mur, que la pulpe de tes doigts ne tarde pas à rencontrer. La descente achevée sans heurt, tu poursuis ton hasardeuse pérégrination entre ce qui s’avère être une allée bordée par des travées de sièges. C’est du moins ce que tu en déduis, lorsque ton extrémité palmaire frôle une succession de dossiers en plastique de forme ovoïde. Dans un soupir à tout rompre, tu t’engouffres en traînant des pieds dans la quatrième rangées s’offrant à toi. Ton exploration se termine sitôt que tu écrases malencontreusement le coup du pied d’une chaussure. Une basket sans doute. La matière ne te paraissant - à la préhension pédestre - pas suffisamment épaisse et rigide, pour s’agir du cuir d’un mocassin ou d’une bottine. « Ex-excusez-moi. J-je … j'espère que je ne vous ai pas fait mal ? », bredouilles-tu penaud dans un phrasé morcelé et une voix de basse étranglée. Des excuses. Pour changer. En bonne et due forme. Comme toujours. Sans formule alambiquée, pompeuse et ampoulée. Pour une fois. Civisme et politesse timidement distillés, tu t’assois à la gauche du malchanceux ayant fait les frais de ta maladresse. Tu t’ingénies dans la mesure du possible à te réchauffer en frictionnant tes mains l’une contre l’autre, et soufflant de tépides exhalaisons sur tes doigts transis, qui ne tardent pas à troquer leur coloris alpestre contre leur traditionnelle teinte basanée. Passablement tendus et crispés, les voilà qui se mettent à torturer l’ourlet céruléen de l’ample sweat absorbant les pleins et les déliés de ton buste. Un foible reniflement laissant grandement à désirer. Un inesthétique raclement de gorge. La cheville qui frétille convulsivement sous les sagaies acuminées du stress. Partir. S’enfuir. Scande le cœur. Rester. Apprendre. Tonitrue la raison. Coeur, raison, coeur, raison, coeur, raison … .                                                                                                                                                                                                                                                                                                                


CODAGE PAR AMATIS
AVATARS PAR cosmic light


@Kenan Brixton Better now Ϟ (Kenan) 946831849
Revenir en haut Aller en bas
Invité;

Invité
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -


avatar




Better now Ϟ (Kenan) Empty
Message Sujet: Re: Better now Ϟ (Kenan)   Better now Ϟ (Kenan) Empty Lun 2 Déc - 17:16

Le sursaut est violent manquant de te laisser au sol. Habit trempé. Le cauchemar étant venu taquiner ton esprit durant ton sommeil. L’heure t’importe peu, comme la date, tu n’attends qu’une chose. Que ce supplice te soit enlevé, tu es greffé à ce dernier depuis bien trop longtemps. Le mauvais sort s’acharnant sur ta carcasse qui ne cesse de se plier avec courtoisie, continuant d’en demander. Encore. Coup après coup, tu t’es toujours relevé, mais chaque nouveau coup ne cesse de t’enfoncer dans les ténèbres , tu ne te lasses plus de les écumer dans la nuit, nébulosité qui est tienne depuis maintenant presque un an. C’est ainsi. Tu ne veux plus te battre, plus vivre. Mais ils ont du mal à le comprendre, que toi le prisonnier de ces ténèbres ne supporte plus de sentir ses poumons s’emplir d’air pour la relâcher, alors que c’est juste un calvaire de vivre à présent. Des opales inutiles qui ne servent plus à grand-chose, tout comme toi. comment rapporter de l’argent à ta famille, comment faire en sorte de survivre quand tu te sais incapable d’agrémenter de beurre la vie des tiens ? Inutile, incapable, une merde, des mots qui résonnent dans ta tête, comme dans ce cauchemar dont tu n’arrives pas à te remettre correctement. T’es toujours à terre, à chercher une raison de te relever. Les raisons défilent aussi lentement que les voitures d’une file dans un bouchon. Sa voix qui se fait suer, elle te rend mal à l’aise, pourquoi c’est la seule personne dont tu te souviens, pourquoi ? La question qui ne cesse de sonner dans ta tête, sans avoir la réponse. Tu as oublié chacun des traits des personnes pour qui ton myocarde chante, mais pas elle. Car tu l’aimes ? Tu ne sais plus quoi penser, quoi songer à cela. Ta mère, ta génitrice. Incapable de ressentir de l’amour, de part une maladie qui vous avez retiré ses bras aimant et chaleureux. Tu étais la proie qu’elle devait chasser, tuer pour vivre heureuse d’après les voix dans sa tête. Les cicatrices sur ton corps sont nombreuses , bien avant cette balle atterrissant dans ta tête. Les marques d’une femme t’ayant donné la vie et voulant te la reprendre, coute que coute. Mais un putain de coriace que tu étais, jamais t’as accepté la mort, brûlure sur brûlure, puis quand tu la quémandes cette satanait faucheuse te refuse ton du. Tu ne voulais qu’une chose à présent cesser de te battre, pourquoi faire ?
Là était encore la question. Elle était gravée dans ta maudite tête et la réponse ne venait pas. Ce qui était pour toi un signe, une divine récompense pour toutes les merdes que tu avais pu faire dans ta vie. Survivre. C’était ça ta vie depuis que tu avais dix ans. Tu as toujours lutté, mais lutter pour aimer, pour vivre. Ce que tu croyais être la vie n’était qu’une façon de subsister, rien d’autre. Pour eux, tara et kalvin. Toujours à te sacrifier, à courber l’échine pour eux, car ils avaient échappé au pire et en les retirant à ce monde lugubre dans lequel était votre mère tu leur promettais de leur donner tous ce dont ils avaient besoin. Oubliant ton monde, ta propre vie, mais tu t’en fichais, car tu étais utile, un héro pour leur survie. Complétement con que tu étais. Tu t’en veux d’avoir fait certain mauvais choix ? même pas. Tu continues de fustiger. « Kenan t’es tombé ? »Tu râles d’avance de devoir répondre à Tara qui vient briser le silence environnant pour te laisser bouffer par tes pensées. Tu n’as aucune envie de parler, pourtant tu le feras, car c’est celle que tu chéris le plus, elle fait partie du peu de chose que tu as dans cette vie. Maintenant que tu n’as plus la vue. Tu ne peux détailler la couleur qui t’entoure, tu ne te souviens même plus du panel de couleur, ces dernières te donnant l’impression d’être moins lumineuse qu’antan. C’est juste ton monde qui est sombre à présent. Tu ne parviendras jamais à conjuguer ce monde avec toi, tu te refuses à lui demandant à reste bien peinard dans ton lit, dans le canapé sans être emmerdé. « Non j’ai décidé de faire un saute-mouton avec le sol … » Que tu craches et tu regrettes automatiquement. Idiot. « Désolé. » assombrie est ta voix. Tu as du mal à ne pas sauter à la gorge des personnes qui te cherche du bien, ne trouvant pas que tu mérites un peu de lumière dans ton brasier de vie. « Il est quelle heure ? » Tu l’entends souffler essayant de reprendre ses esprits après ta violence dans ta voix avant de te rattraper aux branches de l’amour que tu lui portes. « T’as une montre. » De bonne guerre que tu songes à l’instant même où la douce voix de ta petite sœur te répond. Douce et brutale. Un bonbon qui pique la petite sœur. La belle rose qui a toujours fait chavirer ton organe central quand tes opales s’imposaient sur elle, faisant valser tes maux quand elle était là. Mais maintenant tu ne parvenais plus à faire partir cette peine, cette haine profondément incrustée dans tes artères. « il est l’heure de te préparer , Sage t’as préparé tes vêtements sur le lavabo, et un chauffeur de taxi vient te chercher dans une heure pour t’emmener à l’association pour … » Elle tait sa voix la princesse et ça t’agace. « Pour type inutile… » Pas un mot gentil, car de la merde. Tu sais déjà que t’as pas envie d’y aller. « Kenan je t’aime vas-y pour moi, si tu m’aimes toujours un minimum. » Le myocarde qui sanglote, le cœur qui se déchire. Tu l’aimes à en mourir, à lui offrir ta vie dans le creux de ses mains s’il le fallait. Ce n’est pas eux le souci, mais toi, tu ne t’aimes plus. T’es plus rien pour toi.
Puis la porte qui claque. Son départ. Toi qui tergiverses sur une raison de ne pas te motiver. Rester dans le couloir de la mort qu’est ta vie. Rien de passionnant, chassant le noir et broyant ce dernier. Mais elle t’a piégée la princesse. Elle a douté de ton amour, douté que l’amour que tu pouvais lui porter, ce qui te révolte, sans que tu n’ais pu en dire quoi que ce soit, trop rapide à disparaître dans le silence, tara. A éviter la bataille verbale. Tes pas qui te mènent à la salle de bain, les vêtements découvrant ton corps pâle qui se morfond avec toi à l’intérieur, évitant les pâles rayons du soleil ou les plus fort. Te doucher, t’habiller. Toujours en train de conjuguer avec tes envies dont la dualité te laisse sans voix. Y aller, ne pas y aller. Côtoyer d’autre personne comme toi, laisser des chiens te guider. T’as toujours aimé les bêtes, mais encore plus ta capacité à te débrouiller seul. Tu ne faisais pas les choses convenablement, tu faisais des erreurs ou autre, mais peu importe. Habillé comme un pantin, tu ne sais ce que portes ta carcasse, même le caleçon tu ne sais pas la couleur qu’il possède. L’impression d’être un gosse, un poids, malgré leur récit qui te chante le contraire à longueur de temps. Tu rumines, ne cessant pas de trouver tout ce qui ne va pas chez toi, bien plus que cette maudite cécité qui t’as enfermé dans cette cellule de noir. Ton mal être est gravé jusqu’à ton écorce jusqu’à faire couler l’hémoglobine. Les ombres sont absentes elles aussi dans ta vie, quoi que tu n’imagines plus rien n’a là même mélodie dans ta tête. Rien n’est aussi charmant qu’avant. Tu regrettes presque de ne pas avoir asse profité de ce monde, du ciel et des tiens. Les observer à t’en crever la rétine, à en finir par vouloir devenir l’aveugle que tu es. Maintenant il était trop tard. Décision au bord des lèvres quand on sonne à l’interphone. Le combiné en main, continuant pourtant d’hésiter. Ta réponse qui s’imposer à l’interlocuteur, toi raccrochant. Laissant le temps passer. Homme médiocre que tu es. Il était temps que tu donnes l’amour que tu avais pour les tiens de la façon dont ils te le demandent, une bonne fois pour toute.
Installé sur la banquette, tu laisses le noir te dévorer, ne sachant comment composer avec cette vie, comment faire pour affronter. T’aurais mieux fait de ne jamais survivre aux mains de ta mère. Oubliant tes passages de vie avec Aspen et tous le reste. Peut être que la médiocrité c’était ce que tu méritais. Tu y crois réellement. Oubliant que tu avais fait tant de bonne chose à côté des choses complétement dérisoire que tu avais décidé, accepté de faire pour l’argent, pour eux, pour toi. tu le sais qu’ils ne te demandaient pas autant, mais tu avais besoin de tout donner, de toute faire, pour eux. Le disque rayé était fait pour ton frère et ta sœur, à toujours tout leur donner. Tu radotais à leur sujet depuis la nuit des temps. La chaleur présente dans ton environnement, tu étais bien content de ne pas affronter le froid des rues du Queens, tu te dis que tout ça n’était fait que pour tara, elle avait piégé le diable que tu étais. Les paupières closes tu laisses le sommeil t’emporter, te laissant enivrer par l’odeur de tabasco s’étant invité autour de toi. tu essayais de te reposer oubliant le cauchemar qui t’avait éveillé violement ce matin. Des mains autour du coup, les mêmes hallucinations, ça se trouve tu étais aussi barge que ta mère, une croix en plus à porter avec la cécité, rien de trop pour toi, le roi des ténèbres. Tu as l’impression de mériter le mal et rien de bien dans ta vie. Te demandant quand ta fratrie et sage finiraient pas s’en aller te laissant seul avec ta langue acerbe que tu leurs servais à longueur de journée, les rendant mal. Tu le savais, les pores de leur peau transpirait la tristesse que tu leurs faisais affronter avec tes mots, des expressions qui émanaient de tes propres maux qui t’enfermer un peu plus dans ce monde lugubre et froid. « on est arrivé. » Que la voix du conducteur venait à te dire. Arrivée à l’endroit où tu n’avais pas cœur à y aller. Fallait assumer ton choix, tu voulais jouer le mec dur, maintenant t’allais devoir affronter seul. Au début Kalvin t’avait proposé de venir, te t’aider. Mais tu lui avais clairement fait comprendre que tu n’avais pas besoin de lui.
La canne greffée à ta paume de main, le taxi qui s’en va, t’abandonnant. Tu étais à présent juste piégé. Tu ne savais même pas si tu étais capable de trouver la porte, tu étais dans une allée, tu n’avais plus qu’à avancer tout droit. Allez joue le grand Kenan, maintenant. Tu étais dans une merde noire, obscurité qui semblait te suivre jusqu’à un endroit où vous serez tous dans la même galère. Que tu crois. Beaucoup devaient mieux se porter de toi, laissant pénétrer la luminosité autrement que par leurs opales. Pas après pas, les gravillons faisant glisser ta canne ainsi que la semelle de tes baskets. Tu t’essayes à la solitude que tu pensais avoir dans ton canapé. Tu avais faux. La vraie solitude était bel et bien celle-ci. Tu ne carbures pas dans ta démarche, n’étant sûr de rien, sauf d’une chose. Que l’intérieur de l’appartement était bien plus facile pour toi pour déambuler que le dehors. T’as jamais été ailleurs qu’à l’hosto, seul ou accompagné. Mais là, tu te dis que tu regrettes tes mots, que tu voudrais revenir en arrière, mais si c’était possible, tu irais là où tu devenais aveugle, pour éviter d’être à cet endroit, pour ne plus être happé par le karma. Tu l’avais mérité cette balle, t’en avais fait couler de l’hémoglobine toi aussi. Chaleur d’une main agrippant ton bras, tu souffles mais tu te ravises aussitôt. De l’aide. T’en as besoin et il serait tant que tu le comprennes pour ne pas finir à quatre pattes pliées de douleur au sol. « Je vous aide vous êtes presque à l’accueil. » Laissant l’homme te guider, tu restes silencieux, complétement inerte , juste ta carcasse qui suis le mouvement, alors que ton esprit s’en est allé. Tu remercies d’un rictus déconcertant quand la personne te dit que vous êtes arrivé. L’âme en berne, tu ne sais pas pourquoi on t’affligeait ça. La vie était en train de te consumer, tu étais un bout de papier arrosé d’un carburant. Bruler jusqu’à l’os, tu finirais.
Tu étais posé contre le mur, la pulpe de tes doigts qui s’attelaient à caresser le grain de ce mur en crépit, sans doute fait exprès pour les personnes aveugle, pour se repérer ? en vrai tu t’en fiches. Tu entends des voix et rester si loin de ces dernières t’effrayait. Il fallait l’avouer, tu n’étais qu’un gosse perdu dans un monde d’adulte à présent, incapable. Toujours. Les opales qui te manquent, t’aimerais retrouver ces dernières pour les chérir à nouveau comme tu aurais dû le faire avant. Arrivant à l’assemblée avec grand mal, tu te pries les pieds dans une chaise manquant de tomber, mais cette dernière étant retenu par un poids humain, tu pus continuer, non loin. Prenant la première chaise après. Aucune envie de chercher plus loin, si tu étais au bon endroit, ce que tu devais faire. Tu allais rester là, jusqu’à ce que le temps trépasse ou que toi tu le fasses. Taciturne, jusqu’à sentir un pied écraser le tien, karma, pas vrai ? « Putain … » La douleur transpirait de ta voix. Tu finis par sentir des regards sur toi, tu n’en es pas sûr, tu te fourvoies peut-être ? Qu’en sais-tu. « Ce n’est rien … » que tu lâches froidement. «après tout c’est étonnant qu’aucun de nous ne s’écrase plus les pieds . » Tu essayes de te détendre et pourquoi pas comprendre ceux qui t’entoure ? des habitués ? Tu ne sais rien, ken . rien. Tu sens l’humidité sur ta paume de main, alors que tu continues de faire danser tes orteils du pied écrasés pour faire cesser la douleur piquante. L’humidité étant une truffe, laissant ta main parcourir la tête de l’animal affublé d’un tas de poil, restant accroché à ta main moite, sans doute la peur qui te laisse quelques messages. « très bien installez-vous tous on va se présenter et Hector viens de choisir la personne qui doit parler, jeune homme ? »Une main qui s’impose sur ton épaule, tu comprends bien vite que la saleté de bête qui te donnait du réconfort, te mettait aussi dans la merde. « Et je dois dire quoi ? » Que tu lâches vainement, puis tu te dis que ton voisin, écraseur de pied, devrait sans doute parler en premier. « Tu pourrais me sauver ? » Le tutoiement car étrangement tu avais la sensation qu’il était jeune, comme toi. un autre toi avec une vie peut être moins mérité que la tienne. T’as jamais été bien traité dans ta pauvre vie, de riche à pauvre, il n’y avait qu’un pas, tu le savais que trop bien.




@Wael Kuhn  Arrow
Revenir en haut Aller en bas
 
Better now Ϟ (Kenan)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» SMS / kenan ft aspen.
» envole-moi. (Kenan)
» silience ft. kenan
» new beginning. (kenan)
» l'obscurité de ma prison |kenan

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
SAVE THE QUEENS :: 
 :: boulevard of broken dreams :: versions #13 et #14 :: RPS
-
Sauter vers: