on brûlera en enfer, mon ange. (venus)

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{ on brûlera en enfer, mon ange }
crédit/ tumblr ☾ w/@nienna abernathy

L’enfer… bien souvent, elle avait la sensation que sa patronne le représentait. Peut-être parce qu’elle se voulait de la posséder, peut-être parce que venus avait l’impression de lui être endettée, à vie, parce qu’elle l’avait sortie de la rue. Mais en un même temps, en un même songe, sans elle, sans nienna, cette future mairesse au goût pour le travail acharné, elle serait encore à dormir dehors. Et à vendre son corps pour un peu de pécule, pour un peu de survie. Alors que désormais… elle avait de quoi se payer un petit appartement. Ce n’était pas le luxe, mais pour elle, c’était plus que parfait. Un toit au dessus de sa tête, à elle et à sa sœur, un lit plus agréable que les graviers des rues et les bancs de new york, une chaleur plus forte et moins puante que les poubelles qui apportaient la meilleure isolation de la rue… l’enfer… elle s’y abonnait, elle s’y donnait. Parce qu’elle en avait besoin, parce qu’elle se sentait enfin valorisée, peut-être un peu trop. Et parce que sa patronne n’était pas infernale, malgré les pensées qui pouvaient parfois passer dans l’esprit, dans la tête de la jeune dawson.
Et au fur et à mesure, elle apprenait. Fille choisie pour son état, pour son niveau de vie, et son obéissance facile, seule marque qui lui permettait de survivre quand la rue était son domaine, elle apprenait néanmoins rapidement. à servir, que ce fut café, ou feuilles, ou à s’occuper de l’imprimante. Et à chaque fois, la belle nienna lui donnait une nouvelle tâche. Lui faisait confiance. Et lui enseignait les bases. Comment remplir les formulaires, comment aider à la campagne.
Et surtout. Comment lire. écrire. Elle n’avait été éduquée que par sa sœur, venus. t’avais pas vraiment pu aller à l’école, pas assez longtemps, en tout cas, vu la vitesse avec laquelle ton ainée et toi aviez fini à la rue. Alors aurora, qui avait bien plus d’expérience, t’avait enseignée… mais c’était difficile. et elle ne savait pas bien écrire. Elle savait former les mots, doucement, mais sa calligraphie comme sa grammaire laissait parfois à désirer. Et sa lecture faisait mal… pourtant, nienna n’avait pas abandonné ; elle l’aidait. Depuis qu’elle l’avait recrutée, elle lui demandait des idées, elle lui donnait ses tâches, mais elle l’aidait aussi à s’en sortir, elle lui apprenait à reconnaitre les sons qu’elle lisait sur le papier, lui demandait des conseils pour ses discours.
L’enfer… c’était peut-être sa patronne. Mais le paradis, c’était aussi sa patronne…
Et quand elle était dans les bureaux, elle se sentait bien. elle se sentait forte. Elle se sentait capable de tout affronter. Alors lorsqu’elle entendit nienna lui proposer un verre, ce à quoi elle répondit par un je… oui, je veux bien, s’il vous plait… avant de laisser un merci beaucoup. effleurer ses lèvres, puis lorsqu’elle entendit la belle ainée s’excuser, elle ne put s’empêcher de rétorquer non non ! avant de se pencher doucement vers elle. ne vous excusez pas… j’aime bien être ici. une vérité. Un mensonge. Une vérité, car elle se sentait stimulée. Un presque mensonge, car elle adorerait être avec sa sœur, la seule qui avait toujours été constante, dans sa vie. mais… et vous ? vous n’avez pas un fils ? vous devriez rentrer, non ? je pourrais peut-être m’occuper de tout ? si seulement elle en était capable.
Mais être gentille était dans sa nature. Etre obéissante aussi. Et serviable.
Si elle pouvait lui venir en aide… comme elle, elle lui venait en aide…

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{ on brûlera en enfer, mon ange }
crédit/ tumblr ☾ w/@nienna abernathy

le calme de la nuit, le griffonnage du papier, la musique persistante de la plume du stylo contre ces feuilles, ces documents. C’était une belle musique, elle ne pouvait le nier. Ne pouvait pleinement l’aimer, mais savait reconnaître que c’était calmant, comme un bien fou qui se laissait avoir doucement parmi les frasques de sa nouvelle vie. une vie que tu lui devais, une vie que tu lui donnais et tandis qu’elle laissait son âme courtisée par le bon goût de l’alcool tout juste offert, elle laissait les questions et les réponses se faufiler et danser dans l’ambiance de la nuit. sa première te fit doucement rire. si je vous le propose, c’est bien que j’ai envie de vous aider. Mais c’est vrai que je ne suis pas sure de pouvoir faire votre travail. Je veux juste vous faciliter la tâche. comme une preuve de bonté, de remerciement. Mais aussi parce que, plongée dans le regard de la belle, elle ne savait plus s’en défaire et les remarquait, ces petites cernes. Elle était fatiguée. C’était normal. Mais alors que la conversation bifurquait vers le fils de sa patronne, elle fut surprise de la voir revenir à elle aussi rapidement. Répondant d’abord oh oui... c’est vrai que s’il ne dort pas là, il risque d’être impossible à lever demain dans un fin sourire à la remarque de Nienna, elle finit par rougir de sa demande. oh, pour moi... il n’y a que ma soeur mais elle dort sans doute elle aussi. et elle assura ensuite non. Pas de petit-ami... les hommes... ne m’intéressent plus vraiment. pour avoir vendu ton corps à ces mâles assoiffés de sexe, tu n’avais plus aucune envie de toucher à un membre masculin, ou de t’imaginer avec l’un de leur espèce. Ce n’était pas de l’horreur ou du dégoût, juste que tu savais qu’au fond de toi, c’était par les femmes que tu voulais penser, que tu voulais laisser ton coeur rêver. néanmoins, il y avait du rouge sur ses joues, cette question était inattendue. et... et puis... les femmes sont... tellement plus attirantes... elle le savait, au fond d’elle. Elle les préférait. entre la beauté éclatante de ta patronne, et la douceur magique de ta protectrice, en passant par le sourire charmant de ta sœur... tu ne voyais pas en quoi un homme pourrait rivaliser avec de telles merveilles. et... euh... votre mari ne vous attend pas ? une question de rendue, et un étrange espoir. Égoïste. Celui que non. Celui qu’elle pourrait se plonger à nouveau dans le regard de cette belle Nienna. Sans avoir à craindre un mari jaloux ou possessif. Sans avoir à craindre pour sa conscience. Celle qui se perdait dans la beauté du moment. Celle qui s’oubliait dans l’alcool du moment. Celle qui ne demandait qu’à disparaître un instant, le temps de rester émerveillée par ce tête à tête qui n’aurait pas eu lieu d’être, pas lorsque d’autres arpentaient habituellement les bureaux. mais vous n’étiez que toutes les deux. et elle avait envie de rêver un peu. Sans oser bouger, c’était tout de même sa patronne, c’était tout de même une femme mariée, une maman qui plus était.
Elle ne pouvait que rêver.