Sujet: (hot) where the lines overlap ± Gabriel Sam 28 Sep - 20:48
where the lines overlap
Gabriel - Joanne
«Le plaisir présente un avantage : contrairement au bonheur, il a le mérite d'exister.» frédéric beigbeder
T'as pas su résister Jo, encore une fois tu t'es laissée avoir par ses filets. Il y a d'abord eu ses lèvres, contre ta peau pour essayer de venir apaiser ta colère n'ayant de cesse de te grignoter le bide. Il s'est voulu tendre, d'une extrême douceur quant à la façon de t'approcher. Il le sait, que t'es un animal méfiant et que tu pourrais bien te mettre à fuir au moindre geste brusque ou que tu pourrais trouver déplaisant. Au lieu de ça, il est venu chercher lentement mais sûrement le chemin menant à tes lippes qui ont su céder aux siennes. C'est généralement comme ça, que tout commence entre vous. Tu montes dans les tons, généralement il se contente de regarder ses pieds ou de prendre une mine penaude face aux commentaires qu'il essuie. Viens le moment où il en a marre, et alors les tons s'échauffent. Et puis vous craquez, comme deux biscottes. Faut dire que niveau volonté, vous pourriez faire mieux. Mais à quoi bon vous refuser l'un à l'autre, alors que vous savez pertinemment que ce lien indéfectible qui vous unit est plus fort que tout. Plus fort que ton mauvais caractère, ou l'incapacité de Gab à te cerner vraiment. Vous ne vous referez sûrement pas, après treize ans mais t'espères pouvoir un jour trouver un terrain d'entente. Une armistice.
Vous avez essayé de vous mêler à nouveau aux autres après cette escapade dans votre ruelle, théâtre de tous vos rapprochements ou presque. Tu t'es légèrement trop laissée emballée quant à la quantité d'alcool que t'es allée commandée histoire de noyer le poisson de votre retour. Vous n'aviez peut-être pas besoin d'autant de bouteilles faut dire... Mais tu peux t'permettre de leurs faire plaisir alors c'est sans compter que tu le fais. Pendant longtemps, c'toi qui a pu profiter d'leurs gentillesse combien même tu voulais pas d'ce genre d'attentions. Mais ils étaient là, et les amis c'est aussi fait pour ça. Tendre une main lorsque t'as l'impression d'crouler, d'te noyer, d't'étouffer. Pendant toutes ces années, ils ont été là. Lui tout particulièrement, t'servant de pilier, de phare dans la nuit sombre. Parce que c'est tacite entre vous, un serment qu'tu tiendras jusqu'au bout. Celui d'pas vous lâcher, de n'jamais vous abandonner. Combien même c'est houleux, qu'l'orage vient à éclater plus souvent que vous ne l'aimeriez. Mais vous êtes toujours là, à combattre le courant ensemble, main dans la main comme à cet instant où vos doigts viennent à s'emmêler sous cette table complice. Alors les verres s'enchaînent, et tu semble reprendre un peu vie. Tu r'deviens celle qu'ils connaissent, pas cette nana tiraillée par le stress et la fatigue. Vous êtes comme des vieux frères après tout, même pas l'blizzard viendra à vous séparer. Parce qu'il y a c'fil rouge qui vous relie les uns aux autres et tu l'sais Jo que si t'es effrayée lorsque la nuit tombe et qu'tes démons s'mettent à danser qu'il te suffit d'regarder ton petit doigt, et c'lien rougeâtre. T'es pas seule, tu l'es plus.
On t'prend à rire, à balancer des vannes sombres qui n'font rire que toi et certains des gars sous l'regard choqué des autres. Petit à petit, tu t'laisses bercer par la bonne humeur communicative des tiens, tu t'échappes de ta vie d'adulte presque trop sérieuse et trop stressante. Les verres s'enchaînent et le toi bourré refait surface. La Joanne dont les yeux pétillent de malice et de taquineries. Parce que dans l'fond il y a toujours cette partie de toi, cette gamine qui n'a jamais vraiment profité d'sa vie comme elle le voulait. Parce que tu courais après l'argent, après l'savoir. Tu voulais soulager ta daronne, te donner un avenir. Une raison d'exister. Vous échangez bon nombre d’œillades, avec le tatoué. Vous pouvez pas vraiment vous en empêcher tout comme vos doigts qui s'resserrent un peu pour apprécier toujours plus cette étreinte que vous peinez à garder secrète. Et puis t'façon, c'est pas c'qui importe pas vrai? Ils sont au moins tout autant habitués que vous à vos rapprochements soudains et à vos tempêtes. Ils ont eu le temps de comprendre votre manière de fonctionner, et d'lancer certains paris. Combien de temps tu feras la gueule? Est-ce que vous finirez ensemble une bonne fois pour toute? Allez vous finir la soirée ensemble chez l'un ou l'autre? Treize longues années que ça dure, et vous êtes les deux seuls idiots à ne pas vous en rendre compte. Ou vous êtes trop fiers pour ça, va savoir.
T'as ton cœur qui rate un battement, lorsque ses lèvres viennent chatouiller le creux de ton oreille pour y glisser son souffle accompagné de quelques mots des plus torrides. Sa main quitte la tienne pour se perdre contre tes cuisses dénudées, et son contact manque de t'faire chavirer. T'pourrais tomber de ton siège, tremblante de son naturel lorsqu'il reprend la parole comme si tout était normal. Comme si t'étais pas entrain de te mettre à t'embraser sous ces doigts bien présents contre ton épiderme. Et cette foutue table, qui vous tiens toujours aussi secrètement à l'abri alors que vous êtes plongés dans la pénombre du bar uniquement éclairé de ses fidèles néons. T'es pas foutue capable de supporter ça plus longtemps. Alors tu portes ton whisky entre tes lippes en venant claquer ton verre de façon sonore contre la table. Faut dire que t'as dû te descendre une bonne demie bouteille en un temps record là, et que si tu n'emmènes pas Gabriel avec toi MAINTENANT tu risques bien de l'emmener dans un coin sombre juste pour lui faire comprendre à quel point tu peux brûler pour lui, à quel point ça t'rends dingue. Alors tu blâmes la fatigue, la route jusque chez toi. Tu t'relèves dégageant ta cuisse de ces douces caresses prodiguées par les phalanges tatouées avant d'embrasser les filles et d'saluer les gars d'un geste de main. Mais t'oublies pas Gabriel qu'tu saisis bras dessus bras dessous sans vraiment lui laisser l'choix quant à la manœuvre. Bah ouais ça pourrait être dangereux d'rentrer seule, et quoi d'mieux que de rentrer en bonne compagnie hein? et puis merde t'en as marre de mentir Jo.
Lorsque vous arrivez dehors, et que l'air frais vient battre vos épidermes tu peux pas t'empêcher que d'l'attirer contre toi furieusement pour t'éprendre un peu plus de lui, juste là. Maintenant. Vos corps se pressent furieusement, viennent s'accoler l'un à l'autre pour mieux vous réchauffer. Vos mains viennent clamer leurs domination, tout comme les siennes qui viennent maintenir le galbe de tes fesses tandis que tu te hisses une nouvelle fois sur la pointe de tes pieds pour mieux l'embrasser avec toujours plus de passion. Il grogne, pendant qu't'es bien trop occupée à gémir d'envie pour répondre quoi que ce soit d'autre. Il vous faut regagner ton appartement, retrouver cette bulle qui se forme autour de vous lorsque vous vous éprenez l'un de l'autre à l'abri des regards, bien loin du monde qui au final n'attend plus que vous. Vous vous élancez comme lorsque vous étiez plus jeunes, et que vos nuits fauves étaient des plus endiablées. Vous titubez toujours de cette même façon, vous vous arrêtez toujours tout les trois cent mètres pour venir trouver vos lippes pour la énième fois bien capable d'y résister. C'est vos rires qui résonnent dans la nuit, vos cœurs qui battent à l'unisson. Tu sais, que tout ça est réel. Que tout ça possède un sens, une raison d'exister.
Vos pieds connaissent la route, vos esprits n'ont pas besoin de se concentrer là dessus. Il y a vos pas qui se pressent, alors que petit à petit vous arriver dans le quartier où t'as élu domicile il y a de ça un petit moment maintenant. Et rapidement la devanture de RDT apparaît devant vous. Vos carcasses complices se faufilent par l'arrière, Gabriel ne manque pas de se foutre de toi alors que tu galères à rentrer ta clef dans la serrure parce que t'as un taux d'alcoolémie bien plus haut qu'ces derniers jours. Tu lui intimes un "Shhhhhhhhhhhh!" vraiment pas crédible et tout à fait audible quand dans un élan de conquête tu viens finalement à vous déverrouiller la porte dérobée. T'as cette lueur féline dans les yeux Jo, celle qui veut dire qu'il en est fini de jouer. Parce que t'en peux clairement plus, et qu'enfin vous êtes à l'abri. Loin de tout, et de tous ceux qui voudraient tenter de vous séparer. Alors sans plus attendre, tu viens l'attirer à nouveau contre ton corps rafraîchit par la nuit tombée refermant derrière vous d'un coup de jambe pour faire claquer la porte. Tu n'cherches pas vraiment, lorsque tu viens le plaquer contre le mur non loin, tes doigts filant à la conquête de sa veste de cuir pour mieux la faire tomber.
Vous êtes félins, vos gestes semblent brouillon tant ils sont déformés par l'envie. T'as tes lèvres qui se perdent contre son cou, laissant tes canines acérées venir caresser l'épiderme que tu as tatoué il y a de ça des années déjà. Tu profites de ton oeuvre d'art de bien des manières, venant laisser une trace violette trônant fièrement parmi l'encre présent contre sa gorge que t'apprécies bien trop. T'as l'impression de mourir de chaud Joanne, t'as l'impression de brûler littéralement alors que ses mains viennent te trouver pour t'arracher un gémissement. Tes doigts viennent se perdre dans ses cheveux pour mieux s'y enrouler, saisir les mèches noires pour les emprisonner. Donner toujours plus d'impulsion à vos baisers. T'en veux encore et encore, qu'il t'aime maintenant et pour cent mille ans. Que vous n'ayez pas besoin de retourner à votre quotidien, qu'vous puissiez vous éprendre l'un de l'autre éternellement. Tu n'es qu'envie dévorante, passion embrassée, gestes mutins dans le but précis que de toujours plus le faire céder. Vous êtes encore bien trop habillés, encore bien trop sages et ça t'déplais fortement. T'as envie de profiter de l'ivresse du moment, de cet alcool venant faire tourner vos têtes encore plus violemment pour t'empêcher de penser au lendemain. Tes mains s'faufilent à présent d'une façon fiévreuse contre la peau de son dos, gagnant le dessous de son teeshirt pour toujours plus te régaler de sa peau. De celle qu'il t'offre depuis déjà bien longtemps et dont tu aimerais être la seule à profiter.