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 call me devotion, iskan (fb)

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Message Sujet: call me devotion, iskan (fb)   call me devotion, iskan (fb) Empty Lun 23 Sep - 17:52

( 2013 )

elle est même pas majeure la gamine. même pas adulte et déjà c'monde qui lui chie dessus. c'monde dont elle connaît les travers mieux qu'le bonheur qu'le reste espère. elle a appris à s'contenter du pire. à aimer ignorer l'avenir. elle a pas peur des lendemains parce qu’il n’existera peut-être pas, demain.
tu les sens leurs yeux globuleux,
leurs intérêts douteux
et leurs paumes qui t’poussent dans l’nébuleux.

elle les sent qui roulent sur ses omoplates. leurs rétines poignards qui se pressent contre son échine. l’empêchent de faire demi tour. elle est seule sur l’trottoir froid et pourtant elle est bien là, la main rugueuse de l’obligation sur l’épaule. l’épée lourde qui rayonne au-dessus d’sa cervelle ; le métal autour du poignet qui refrène ses envies rebelles. y’a qu’sa fluette silhouette qui se tord sous le lampadaire et pourtant elle sait. elle sait qu’leurs regards n’la lâchent pas. elle sait qu’ils sont planqués dans l’noir, partout et nul part, que jamais elle ne se libérera. elle a pas perdu espoir, salva. elle le garde entre deux côtes, l’empêche de hurler. jusqu’au moment où elle pourrait les leurrer.

le cancer en fumée qui lui ronge les poumons, abi plisse ses yeux charbonneux qui viennent de s’poser sur les deux loupiotes rondes qui fendent soudain l’obscurité. un long soupir. le mégot pas terminé qu’elle laisse choir dans la flaque a ses pieds. sa jupe trop courte sur laquelle elle n’essaie même plus d’tirer ; quelques minutes amputées d’cet acte redouté, il prendrait moins son temps avec si peu d’vêtements.

le moteur se met à ronronner en bas du trottoir et la fenêtre descend dans ce son que trop souvent elle entend. salva s’approche dans son plus simple apparat ; seins trop dévoilés, jambes trop dénudées et l’maquillage qui a déjà plusieurs fois coulé. elle se penche et balance une phrase qu’on lui a fait répéter des années ; un peu de compagnie ça te tente ? elle a l’accent qui trompe pas. sa langue prononce des mots qu’elle ne comprends même pas. paraît qu’c’est charmant, les créatures aux grands yeux noirs. l’exotisme qui n’saisit pas le déplacé de tout ces commentaires gras.
pas le loisir d’un échange
salva qui déjà dans la voiture se déhanche.
peu importe l’inconnu, peu importe le danger,
elle doit pas laisser s’échapper tous ces billets qu’elle ne touchera jamais.

la portière se referme et les ongles d’abi s’échouent sur l’avant bras du type qui pour quelques temps s’apprête à la posséder. où tu veux chéri. peut-être une question mais la plupart déclare ces propos comme d’la dévotion. poussée dans la gueule du loup, la gamine déconnecte les fils de sa conscience. pour garder le sourire, s’réfugie dans la transe.
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Message Sujet: Re: call me devotion, iskan (fb)   call me devotion, iskan (fb) Empty Jeu 26 Sep - 8:32

fb. call me devotion × ft. ABI & ISKANDAR

Les yeux plongés dans le noir de la nuit, le dégoût dans le ventre, la vague qui saisit, à la gorge. Bouffée d’angoisse et d’horreur. Le monde étanche toutes ses couleurs, il n’y en a plus. Ici, il n’y en a jamais eues. Des tissus gris pour des appétits de bête, assouvis dans le creux des ombres. Luxure tapie, qui dégouline sur les murs. On ne mène pas une enquête comme ça. C’est ce qu’Eliott a dit, la mine basse et le regard vide. On ne mène pas une enquête comme ça. Il y a des contours et puis des règlements, pour aller dedans. Il y a la Loi et il y a les idéaux. J’ai failli lui apprendre, à ce gamin, qu’il y avait une palette immense, cernée entre ces deux concepts. De quoi transformer les principes en avidités dégueulasses. De quoi recouvrir les vertus du voile impudique que tresse la rage. Et l’envie. Cette envie qui creuse mes joues, qui gît dans mon estomac. Survie malsaine aux accents de folie. Je ne cesse de cerner la mort mais elle m’échappe avec l’habileté de ceux qui vous rejettent. Elle ne me souhaite pas, ni dans son sein ni dans ses bras. Elle me hait à son tour de sa cruelle façon, m’infligeant l’existence qu’Hannah a désertée. Il n’y demeure rien. Ou plutôt il y a tout. Dans un bonheur factice qui vient de s’effondrer, dans la plaie purulente qu’abandonne la fatalité, il y a ce qu’Eliott ne connaît pas. La précipitation de ceux qui sont trop lâches pour savoir crever. Persistance parasite, qui cercle le front de honte. On ne mène pas une enquête comme ça. Mais au fond… On ne peut l’assieger que dans la rage la plus indigne. Pour percer les défenses et faire saillir un nom sur les lèvres pourpres, pulpeuses, tordues par une avidité que l’on dicte telle une autre loi. Celle qui mène le monde, plus altière dans ses oeuvres que le piètre fronton du FBI. Alors je mène mes errances dans les ténèbres froides, les trottoirs battus par les talons hauts et les rêves trompés. Dans ces ténèbres là le désespoir naît, il peut même s’épanouir comme ces mouvements qui troublent l’onde avant que les abysses ne se referment à jamais. Eliott ne comprend pas car il ne sait pas le voir. Le désespoir aux allures de carcan, cette placidité dont les prostituées s’encombrent pour mieux perdurer. Persistance parasite. La même que la mienne. Le véhicule de fonction ralentit car le désespoir marche au pas, cheminement languide. Incertain. Elles sont là, vieillies, usées. Les issues sont partout mais aucune ne promet le salut. Certaines rêvent qu’un de leurs clients les enlève à jamais. Les arrache aux ténèbres pour les établir dans d’autres décors tout aussi factices que le leur. Elles n’auraient ainsi pas les mêmes mensonges à murmurer. Mais les clients les baisent et puis les abandonnent. Personne ne vient arracher le désespoir sur ses territoires où il règne en maître. Personne. Elle s’avance et elle est jeune, trop jeune bien sûr mais ils crèvent tous de se glisser entre les cuisses de l’enfance. Pour mieux la pervertir, pour mieux la façonner. Meurtrir ce qu’ils ont perdu. À jamais. Elle me sert son baratin mais ce ne sont pas ses mots qui m’intéressent. Ce sont ses airs et toute l’ampleur de ses silences. Les secondes défilent avec la lenteur des choix. Fatidiques. Ou bien tragiques. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je ne suis même pas certain de ne pas ressentir la même hargne que les autres, le même instinct de prédateur qui voudrait trahir ce qui reste d’innocence. Eliott dit qu’elles mentent. Qu’elles mentent toutes. Ce sont des putes après tout, elles sont élevées pour ça. Moi je crois que la brûlure qui peut naître avec la virulence des épiphanies peut absolument tout changer. Les détours et les routes à emprunter. J’ai simplement acquiescé. J’ai simplement acquiescé. Elle plante ses ongles dans mon bras, une exigence qui ressemble à l’urgence d’un appel. Mon regard suit les lignes de son visage tandis que les lueurs des réverbères dansent sur elle. Dans le silence. Le mien, le sien. Le désespoir dans le ventre. Commun. Lourd, si lourd. On ne mène pas une enquête comme ça. Je sais, je sais. Je remets les mains sur le volant après avoir pris le soin de déloger ses doigts. Une douceur tout aussi parasite que le reste. Peut-être un élan de pitié. Les rues, les avenues. Et le motel de passe où j’ai décidé de l’emmener. Parce que le décor doit être vrai, pour que les ténèbres exhalent tous leurs secrets.
_ Ton nom.
Murmure rauque, préambule à demi-ton.
_ Ton nom, c’est quoi ?
Après tout, ça n’est pas trahir le décorum que de poser une étiquette sur son joli minois. Dis-moi, dis-moi. Comment les ombres t’ont nommée. Le parking est désert, derrière le motel, plus vraiment de vie à cette heure-là. Je ne lui ouvre pas la portière, je ne la touche pas, je me contente de m’appuyer au véhicule dans la moiteur de la nuit. La regarde approcher alors que je sors une clope du paquet. J’ajoute, le filtre entre les dents.
_ C’est pas un palace, comme tu peux t’en douter.
Dis-moi dis-moi. Comment les ombres te cajolent, et quels poisons t’abreuvent pour que tu puisses persister. Pour que tu puisses ainsi te couper du monde, danser à la marge pour embrasser la mort. Lèvres froides. Si froides. Elle ne veut pas de toi, n'est-ce pas ? Comme moi. Comme moi. L’accent en plus, la même prostitution pourtant, envers l’existence que l’on ne sait pas quitter. Folie au firmament, dans l’avidité d’une oeillade, je ne cache absolument pas les calculs que j’opère en la zyeutant ainsi. Parce qu’on ne mène pas une enquête comme ça. Mais je suis incapable de le faire autrement.


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Message Sujet: Re: call me devotion, iskan (fb)   call me devotion, iskan (fb) Empty Jeu 26 Sep - 22:13

si elle laissait ses paupières tomber, elle pourrait presque l'imaginer. les lampadaires qui se succèdent derrière la vitre comme cette grande roue qui tourne dans le vide. le moteur qui ronronne, fait résonner la puissance de ses pas comme tous ceux d'ces gens qu'elle voit tout en bas. elle y est presque. elle peut presque les entendre. les rires dans enfants. et voir les sourires des parents. elle s'est prise à sourire salva. elle ouvre les yeux. il n'y a personne de l'autre côté de la nacelle. personne. rien qu'elle et sa vie pourrie. rien qu'elle et c'monde qu'elle maudit. en bas, ils chantent tous le bonheur. alors elle, tout en haut, seule avec la violence, elle leur crache sa rancoeur.

la conscience qui revient.
soudain.
pourquoi n'veut-il pas d'mes mains ?

il la repousse. elle n'a jamais vu ça. abi reste bouche bée. quelques secondes, à peine le temps d'le remarquer. elle revient à son siège, espère qu'il n'est pas un d'ces cinglés qui préfèrent la faire taire. à coups d'revolver. elle se risque un regard vers lui. la trentaine bien entamée. des boucles déchaînées. pas la gueule d'un type qui voudrait l'abuser. ils sont tous sages tant qu'leurs braguettes sont remontées. il bronche pas. elle en fait d'même. attend d'savoir où est-ce qu'il l'emmène.

p't'être pas comme les autres.
p't'être pas un bourreau.
p't'être que tu rêves encore.


la bagnole s'arrête sur un vieux parking. dans un vieux motel. avec ce vieil air glauque dont elle s'est lassée depuis la première soirée. elle retient un long soupir. garde le sourire. il est déjà sorti alors, elle le suit. fais tout c'qu'il te dit. la portière se referme derrière elle ; lui, il a l'cul posé sur la carrosserie et l'cancer entre ses dents, qui rit. l'sourire lascif, salva s'approche. de son index, elle joue sur ses lippes. comme on lui a apprit. abelina. elle tait le reste de son identité. de toute façon, il a pas b'soin d'ça pour la posséder. c'est l'mexique qui s'plaint dans sa voix. l'accent prononcé. l'appel à l'aide camouflé.

t'entends dans ma voix ?
tout c'que j'te dis pas.


elle a pas froid, abi. elle l'écoute d'une oreille distraite. reconnaît la voiture qui roule au pas juste à côté. elle perçoit presque leurs rétines d'l'autre côté. alors elle avale le dernier pas. revient à ses yeux et son air mystérieux. pas besoin ça pour me faire rêver mi amor. pieux mensonge. comme tout l'reste. parle leur dans ta langue. ça les excite. elle s'approche encore, comme si c'était possible. elle accroche ses ongles dans sa chemise mal repassée. appuie sa poitrine contre son buste de mec rangé. owh, la voix suave d'la gamine conditionnée, sa bouche se tord dans un désire simulé, eres guapo (t'es canon). elle baisse les yeux, attrape dans la poche de son jean son paquet de clope. sans gêne, elle s'en offre une.
pour tout l'pognon qu'tu vas leur laisser,
tu m'dois bien d'ma mort un peu plus me rapprocher.
m'épargner.
rien qu'un peu, au moins m'laisser espérer.


gracias querido (merci chéri). la voiture s'est barrée. contre lui elle arrête de s'frotter. parce qu'au fond, elle est plus pudique que dévergondée. et surtout c'type, elle le sent hésiter. un briquet sorti d'son cuir trop court au dessus d'ses hanches -tous ses vêtements semblent trop courts-, salva inspire la première bouffée. elle s'tourne vers le motel, parcours d'ses pupilles les portes miteuses. lequel palace ? comprend mieux le dialecte qu'elle ne l'parle.
quel son auront tes râles ?
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Message Sujet: Re: call me devotion, iskan (fb)   call me devotion, iskan (fb) Empty Lun 7 Oct - 19:25

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Les lèvres qui déjouent les rictus rendus amers, par ton existence qui t'échappe. Irrémédiablement, entre tes doigts serrés, ce sont ces années que l'on t'a volées. Arrachées à l'âme et balancées aux quatre vents où tous tes cris meurent. Irrémédiablement. Irrémédiablement. Tu les entends ? Étranglés dans ta gorge ? Étouffés en ton sein. Pour mieux déployer tes charmes, il te faut protéger les quelques sensations douces que tu as su convoquer dans chacunes de tes envolées. Nichées dans le creux d'un désir mais pas celui que tous ces hommes croient venir enfoncer. Dans ton corps de poupée. Qui ploie sous les ordres et les envies, de tous ceux qui pourraient le briser. Envolées, dans le carcan de porcelaine. Brisées, la peau qui saigne. Les envolées s'abattent comme des invectives, elles se nichent dans le creux du plaisir de tous leur mentir et fleurissent tels des hématomes. Irrémédiablement. Irrémédiablement. Abelina... Abelina. C'est un joli prénom. Je ne le dis pas, je ne la nomme pas. Tant que nous sommes sous les firmaments noirâtres d'une cité qui tangue, nous n'existons pas. Toi et moi. Pas encore. Pas encore. Abelina. Tu sembles danser sur mes lèvres closes. Je hoche la tête comme pour te dire que je t'ai entendue, reçue, gravée dans mon mutisme, quelque part entre mon désarroi et ma peine. Tu as son âge. Tu as l'âge que toutes les petites filles pourraient avoir. Tu as l'âge qu'elle aurait dû atteindre. Qu'elle aurait pu transcender. Tu as l'âge qu'Hannah aurait dans son futur volé. Comme le tien. Comme le tien, quelque part. Les ombres tournoient dans mes iris, la musique de ton prénom s'est enfoncée dans ma bouche. Et j'ai l'envie de hurler. La douleur et la haine, j'ai l'envie de t'apprendre à les chanter. Pour que tu les danses ensuite, sur le fil de ta liberté. La même liberté que la sienne. La même liberté qu'Hannah. La liberté que je peux t'offrir si tu veux l'embrasser. Quelques pas, et puis le semblant d'une étreinte qui poursuit notre danse. La voiture défile ses atours macabres. Mes doigts sur ses hanches, un réflexe à convoquer, ça n'est rien. Ça n'est rien. Danse, danse Abelina. Jusqu'à ce qu'ils ignorent tes pas. Danse, danse, petite fille. Tu es faite pour ça. Et la ligne de fuite te sera acquise sous le feu de mes doigts. Je la regarde toujours sans parler, je penche la tête pourtant comme pour souffler ces confidences que notre si factice portrait pourrait présager. Je lui parle sa langue à mon tour, avec la langueur de ces connaissances qu'il faut aller exhumer. Sous la rage et les exactions.
_ Tu chantes, tu chantes, petite fille. Mais tu ne sais pas danser. Pas encore.
Lui prendre la main après ça, entrelacer nos doigts pour poursuivre la confidence et fuir le corbillard. Ils s'assurent que le client paye, et surtout qu'il souhaite bien consommer. Quelques pas. Juste quelques pas, avant de rompre l'élan, même si la proximité demeure plus accentuée qu'au commencement. Ligne de fuite à deux. Toujours. Toujours. La clope glisse entre ses lèvres, mutines. J'ai un léger sourire, lui laisse son si maigre butin sans même transiger. Les ombres nous accueillent comme de anciennes comparses, le motel découpe son austérité de béton armé sur le ciel trop noir. Je m'étire avec une nonchalance que je n'ai pas à feindre mais à escient, ma veste se soulève et laisse entr'apercevoir le cuir du holster. Un indice pour elle, une piste pour ses tout premiers pas. Même si l'aura de mystère demeure, le couvert des ombres ne permet pas les aveux tout entiers. Il faut les arracher. Un à un. Un haussement d'épaule envers le motel, pour répondre au questionnement qu'elle fait à rebours, moins tentatrice, plus en retenue désormais que ses tortionnaires se sont évanouis dans la nuit.
_ Il y a des entrevues qu'il ne faut pas louper, tu ne crois pas ? Alors on s'en tape de la couleur de la chambre ou de l'état des draps. T'as l'habitude, non ?
Un regard plus appuyé. La voix qui flanche vers des tonalités suaves.
_ De t'accommoder de ce qu'on te donne. De faire ce qu'on te dit.
Mon sourcil qui s'arque et un sourire en coin, pour laisser s'enfuir le nuage de nicotine. Murmures, pour ces tentations qui ne s'improvisent pas. Il faut les jouer avec lenteur, comme une musique qui soulève le coeur.
_ T'as pas envie que ça change ?


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Message Sujet: Re: call me devotion, iskan (fb)   call me devotion, iskan (fb) Empty Mer 23 Oct - 0:26

oh, il pourrait être un d'ces dégénérés qu'elle a déjà croisé. oh, il pourrait sur elle se jeter. il pourrait la déshabiller. la bouffer sans s'arrêter. là. juste là. faire taire sa morbide existence, ses ridicules transes. parce que ça lui arrive abi, encore, d'rêver qu'il y a un monde d'l'autre côté. un monde qui parfois, voudrait bien l'accepter.
alors il pourrait faire cesser ses respirations saccadées. appuyer sur sa trachée jusqu'à c'qu'elle capitule, jusqu'à c'qu'elle s'abandonne à jamais. faire couler son sang sur l'froid des pavés. qui est-ce que ça intéresserait ? qui est-ce que ça f'rait vibrer d'savoir éteinte la vie d'une traînée ?
salva elle s'fait pas d'illusions. elle s'en fait jamais. elle sait qu'demain, tout pourrait s'arrêter. dans c'monde ou dans celui d'à côté.
elle a plus peur peur abi. plus peur de n'jamais s'réveiller.
sous les mains d'brun, elle pourrait apprécier.

la gamine arque un sourcil lorsqu'il fait valser sa langue latine. il lui arrache un pudique sourire par l'amérique qui transpire dans sa bouche endolorie. elle connaît la mélodie. et ça lui rappelle quelques bribes d'son pays.
elle s'mettrait presque à danser, si l'contexte n'était pas celui qu'il était.

leurs doigts se sont défaits lorsque l'esprit libéré s'est intéressé au paquet cartonné dans la poche du plus âgé. la brune s'est servi. comme une pie par l'intérêt alléchée. et lui, lui il n'a rien dit. il l'a affublée d'un d'ces sourires ordinaires. et dans ses yeux, c'truc chaleureux. ce reflet qu'un instant, lui a semblé bienveillant.
abi elle insiste pas, jamais, lorsque leurs yeux se sont en allés. si les inconnus n'font pas l'premier pas, elle se f'ra une joie de n'pas le leur mâcher. si la fumée pouvait être seule pour les contempler. s'il suffisait d'un brin d'cosette pour faire disparaître leurs envies d'posséder.
parfois ça fonctionnait. alors ce soir, elle allait essayer.
jusqu'à c'qu'elle pose ses yeux sur c'cuir dévoilé. un pas, puis deux. la gamine s'est mise à lentement reculer. à n'plus lâcher d'ses yeux ébahis le colt qui luit sous l'bras d'autrui. elle hésite un instant. pas d'contact avec les bleus, qu'on lui avait inculqué. elle s'demande dans quelle direction trouver sécurité. jusqu'à c'que la voix du brun s'mette à résonner. cette voix qui la fait s'arrêter. stopper sa fuite inconsciente. à peine réfléchie.
il avait la gueule d'un flic, elle aurait du s'en douter.
salva écoute, attentive. elle referme soudainement son manteau sur sa poitrine. comme si le spectacle était terminé. comme s'il n'y avait plus rien à r'garder. comme si c'était c'qu'il était venu chercher.
ça né changera jamais. elle a le visage un brin vers le sol et les rétines qui s'faufilent sous ses arcades. elle est méfiante. mais plus fuyante. ils né laisseront pas changer. le filtre entre les lippes, elle s'réconforte dans l'cancer tiède qu'elle accumule dans ses poumons.

elle tient à présent ses bras fermement croisés sous ses seins et ses cuisses fluettes qui restent pourtant à portée des yeux les plus désireux. pas moi qui décide. elle lève les épaules mais reste à distance. tu peux pas comprendre du haut de ta tour, d'ivoire. elle bute sur les mots. cherche son shakespear sans le dénicher tout à fait. et puis, je sais faire rien d'autre que ça. le dernier mot imagé par son menton qui indique la loupiotte lugubre qui grésille au-dessus du porche d'une chambre inoccupée.
que des draps qu'tu sais souiller.
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Message Sujet: Re: call me devotion, iskan (fb)   call me devotion, iskan (fb) Empty Mer 6 Nov - 13:37

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Dis-moi, dis-moi, petite lueur égarée, ces cendres qui tournoient, et que l’on te balance pour savoir t’étouffer. Dis-moi, dis-moi, ce qu’ils ont carcanté, jusqu’à ton âme pour qu’elle oublie sa clarté. Dis-moi, dis-moi tout, et je te glisserai, au creux de la paume, les secrets d’une liberté factice. Liberté destructrice, pour eux, pour eux, mais pas pour toi. La liberté est un leurre dont tu peux abuser Abelina. Pour tous les faire crever. Et sur leurs cadavres, rêver. Rêver encore un peu, à ce que tu deviendras. Alors, dis-moi Abelina. Dis-moi tout. Susurre-moi la tonalité de tes rêves, qui n’ont pas pu se tisser, dans les nuits arrachées. Par leurs corps, par leurs râles. Langues échangées, frivoles confidences, premier secret, maillon de la chaîne qui pourrait se briser. J’ai toujours su faire ça, retenir les langages et les apprivoiser, graver l’étranger dans ma tête, moi qui avais tant souffert de cet enfermement. L’horizon où les arbres ploient sous le vent. Allure millénaire, des déambulations tentaculaires, la musique des pas en sourdine sur les épines de pin. Je sais causer espagnol, italien, français, et un peu de portugais. Mes évasions dialectiques se sont confondues sur les murailles de l’est, trop de distance peut-être, et pas suffisamment de missions qui nécessitaient de comprendre le russe ou l’allemand. Demeurons sur les ondes latines dans ce cas, et regardons-les se tuméfier sous nos mots, nos émois. Je l’observe, sans dérober l’importance qu’elle semble revêtir pour moi, ça n’est plus du désir prétendu, c’est un intérêt, resserré sur sa frêle personne. Le contact s’est rompu, les mains sont rangées dans les poches, patientent, désormais que les indices se délivrent dans l’inflexion d’un mouvement. Je ne dessine aucun pas, l’oppresser plus que cela serait inutile, elle recule et c’est légitime. Un flingue, ça peut appartenir à n’importe qui. La main qui le brandit n’est pas forcément guidée par la Loi, surtout que je ne suis plus certain de l’obéissance de mes doigts. Sont-ils vraiment guidés par l’envie d’une justice édictée par mes pairs, ou deviennent-ils l’instrument de ma peine, de ma rage. Instruments létaux, aiguisés par le deuil. Au final, ce qui comptera, ce sera le résultat… Oui, c’est toujours comme ça. Les mots parcourent l’espace qui se creuse entre nous, l’hésitation de sa posture, les gestes incertains, le secours ou la fuite. Je murmure avec lenteur, une recommandation, pas un ordre :
_ Tu devrais revenir près de moi Abelina, je te mentirai pas. Je vais pas prétendre que tu crains rien en causant avec moi.
Les frimas ou bien les instincts qui la claquemurent sous son manteau, elle n’aguiche plus, l’envie que je conçois n’est pas celle qui se penche sur le galbe de son corps, mais plutôt sur les courbes de ses rêves. Brisés, brisés. Elle regarde, le sol, puis moi, interroge les motivations. L’horizon se confronte aux murs de sa prison. Je dessine quelques pas vers elle, je pénètre les murs pour les subir avec elle. Je la regarde, la douceur condescend dans mes yeux d’habitude si froids :
_ T’as pas tort, toi et moi, on changera pas grand chose, un réseau comme le leur ne tombe pas comme ça. Mais pour toi, c’est différent, tu pourrais survivre ailleurs qu’ici.
Je pourrais t’emmener. Je pourrais. C’est une idée qui se loge sous la langueur du souffle. Improbable. Indésirable et pourtant… Je la laisse s’enfoncer. Je pourrais t’emmener. Et on les regardera sombrer, ensemble. Juste un peu, juste ce qu’il faudra, le temps de t’inventer d’autres horizons à aller dessiner. On changera rien au monde que l’on hait. Mais pour toi, ça changera tout. Et c’est ce qui compte, c’est ce qui compte. Ce que je peux déconstruire désormais qu’elle n’est plus là, et qui je peux prémunir comme j’aurais dû le faire avec elle. Je glisse une main réconfortante sur son épaule :
_ Si tu me suis, je te demanderai rien d’autre. Jamais. Juste ce que tu sais d’eux.
Une pause. Un temps, qui se suspend, entre nos lèvres :
T’as juste la trouille, d’apprendre autre chose, et de t’apercevoir de tout le temps que t’as paumé en t’allongeant avec docilité. Parfois… Parfois tu sais…
Je jette ma clope à distance, avant de désigner l’autre côté, la nature décharnée, un autre horizon que ce motel délabré :
_ Il suffit juste de se souvenir. De se souvenir de ce que ça fait, d’avoir autre chose que des murs à regarder.
Alors dis-moi, dis-moi Abelina. Dis-moi que tu te souviens encore, de ces rêves enfouis, qui te narguent et t’effraient.


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